PLAN. D - Prise en charge d une neutropénie non fébrile



Documents pareils
Leucémies de l enfant et de l adolescent

Item 127 : Transplantation d'organes

LIGNES DIRECTRICES CLINIQUES TOUT AU LONG DU CONTINUUM DE SOINS : Objectif de ce chapitre. 6.1 Introduction 86

Les Infections Associées aux Soins

SURVEILLANCE DES SALARIES MANIPULANT DES DENREES ALIMENTAIRES

Ministère de la santé, de la jeunesse et des sports. Comité technique des infections nosocomiales et des infections liées aux soins

1 of 5 02/11/ :03

Réflexions sur les possibilités de réponse aux demandes des chirurgiens orthopédistes avant arthroplastie

L AUTOGREFFE QUELQUES EXPLICATIONS

LES SOINS D HYGIENE l hygiène bucco dentaire. Formation en Hygiène des EMS de la Somme EOH CH ABBEVILLE JUIN 2015

Conduite à tenir devant une morsure de chien (213b) Professeur Jacques LEBEAU Novembre 2003 (Mise à jour mars 2005)

Livret des nouveaux anticoagulants oraux. Ce qu il faut savoir pour bien gérer leur utilisation

GUIDE PATIENT - AFFECTION DE LONGUE DURÉE. La prise en charge des leucémies aiguës de l adulte

ANEMIE ET THROMBOPENIE CHEZ LES PATIENTS ATTEINTS D UN CANCER

Traitement antibiotique probabiliste des urétrites et cervicites non compliquées

Prépration cutanée de l opéré

Le don de moelle osseuse :

SOINS DE PRATIQUE COURANTE. Prélèvement aseptique cutané ou de sécrétions muqueuses, prélèvement de selles

CH Marches de Bretagne/Mme ROUANET 05/06/2015 2

Cette intervention aura donc été décidée par votre chirurgien pour une indication bien précise.

Les facteurs de croissance lignée blanche Polynucléaires neutrophiles Grastims

La Greffe de Cellules Souches Hématopoïétiques

IRM du Cancer du Rectum

Le psoriasis est une maladie qui touche environ 2 à 3 % de la population et qui se

POURQUOI L HYGIENE HYGIENE = PROPRETE HYGIENE = PREVENTION DES INFECTIONS COMMUNAUTAIRES ET DES INFECTIONS ASSOCIEES AUX SOINS

L ÉDUCATION THÉRAPEUTIQUE DU PATIENT EN 15 QUESTIONS - RÉPONSES

Infiltrats pulmonaires chez l immunodéprimé. Stanislas FAGUER DESC Réanimation médicale septembre 2009

L hygiène buccale et dentaire chez la personne âgée

o Non o Non o Oui o Non

Innovations thérapeutiques en transplantation

TECHNIQUES D AVENIR LASER DOPPLER IMAGING LASER DOPPLER IMAGING LASER DOPPLER IMAGING

Le don de cellules souches. M.Lambermont Pascale Van Muylder

{ Introduction. Proposition GIHP 05/12/2014

Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur la scintigraphie osseuse et le TEP-SCAN

B06 - CAT devant une ischémie aiguë des membres inférieurs

Il est bien établi que le réseau d eau hospitalier peut

Tuméfaction douloureuse

Le traitement du paludisme d importation de l enfant est une urgence

Hygiène Bucco Dentaire en EHPAD. 1 ère Réunion du groupe de travail régional «Espace Le Bien Vieillir» Angers Le 19 Janvier 2012

PREPARATION DU PATIENT POUR UNE CHIRURGIE. Marcelle Haddad

Mise en place du contrôle du bon usage des carbapénèmes: expérience d une équipe pluridisciplinaire

Chapitre 4 : cohabiter avec les micro-organismes. Contrat-élève 3 ème

PIL Décembre Autres composants: acide tartrique, macrogol 4000, macrogol 1000, macrogol 400, butylhydroxyanisol.

Gestion des épidémies en FAM et MAS. 2 ère réunion annuelle FAM/MAS 20 mars 2015

Guide de Mobilisation. de cellules souches pour mon. Autogreffe AVEC LE SOUTIEN DE. Carnet d informations et de suivi pour le patient et sa famille

Apport de la TDM dans les cellulites cervico-faciales

Traitement des plaies par pression négative (TPN) : des utilisations spécifiques et limitées

ANTIBIOGRAMME VETERINAIRE DU COMITE DE L ANTIBIOGRAMME DE LA SOCIETE FRANCAISE DE MICROBIOLOGIE

Mise au point sur le bon usage des aminosides administrés par voie injectable : gentamicine, tobramycine, nétilmicine, amikacine

Transgene accorde une option de licence exclusive pour le développement et la commercialisation de son produit d immunothérapie TG4010

Accidents des anticoagulants

INFORMATIONS AUX PATIENTS ATTEINTS DE LEUCEMIE AIGUE MYELOBLASTIQUE

Recommandations des experts de la Société de réanimation de langue française, janvier 2002 Prévention de la transmission croisée en réanimation

ROTARY INTERNATIONAL District 1780 Rhône-Alpes Mont-Blanc Don volontaire de cellules souches

DON DE SANG. Label Don de Soi

LE CONTRÔLE DU FACTEUR BACTERIEN 3-POUR LE TRAITEMENT DES PARODONTITES

UNE INTERVENTION CHIRURGICALE AU NIVEAU DU SEIN

INAUGURATION LABORATOIRE DE THERAPIE CELLULAIRE 16 FEVRIER 2012 DOSSIER DE PRESSE

Les renseignements suivants sont destinés uniquement aux personnes qui ont reçu un diagnostic de cancer

Jean-Christophe Richard Véronique Merle CHU de Rouen

4eme réunion régionale des référents en antibiothérapie des établissements de Haute-Normandie

droits des malades et fin de vie

les télésoins à domicile

FICHE D INFORMATION AVANT UNE TRANSFUSION

Infections urinaires chez l enfant

Complément à la circulaire DH/EO 2 n du 30 mai 2000 relative à l'hospitalisation à domicile

BMR/ BHR en EHPAD Prise en charge des résidents

Zone de commentaires. Convention EFS / ES ( document à joindre) II, Les systèmes d'information OUI NON NC Zone de commentaires. Zone de commentaires

Comprendre la chimiothérapie

DISTRIBUTION DU TRAITEMENT MEDICAMENTEUX PAR VOIE ORALE PAR L INFIRMIERE : RISQUE DE NON PRISE DU TRAITEMENT MEDICAMENTEUX PAR LE PATIENT

Maladies neuromusculaires

PARTIE II : RISQUE INFECTIEUX ET PROTECTION DE L ORGANISME. Chapitre 1 : L Homme confronté aux microbes de son environnement

Docteur José LABARERE

Orientation diagnostique devant une éosinophilie 1

Développement d un système de monitoring du bien-être des veaux en élevage

MINISTERE DE LA SANTE ET DES SOLIDARITES DIRECTION GENERALE DE LA SANTE- DDASS DE SEINE MARITIME

Insuffisance cardiaque

Télé-expertise et surveillance médicale à domicile au service de la médecine générale :

Conseils aux patients* Lutter activement. *pour les patients ayant subi une opération de remplacement de la hanche ou du genou

Les gencives et la santé générale. Qu est-ce qu une maladie des gencives? d autres types de problèmes de santé ou en causer de nouveaux.

QUE SAVOIR SUR LA CHIRURGIE de FISTULE ANALE A LA CLINIQUE SAINT-PIERRE?

STOP à la Transmission des microorganismes!

G U I D E - A F F E C T I O N D E L O N G U E D U R É E. La prise en charge de votre mélanome cutané

Situation Agent Schéma posologique*

Patho Med Cours 5. Maladie Pulmonaires Obstructives BPCO Asthme

TEST DE DÉTECTION DE LA PRODUCTION D INTERFÉRON γ POUR LE DIAGNOSTIC DES INFECTIONS TUBERCULEUSES

Service d Hématologie clinique et Thérapie cellulaire Bâtiment Médico-Chirurgical - 3 ème et 4 ème étages

CADRE REGLEMENTAIRE. - en un lieu distant de plus de 150kms. - pour se soumettre au contrôle médicalm

LA PROTHESE TOTALE DE GENOU

GUIDE DE DÉVELOPPEMENT PROFESSIONNEL EN SOINS INFIRMIERS. pour les centres d hébergement. Décembre 2007 Direction des soins infirmiers

7- Les Antiépileptiques

L alimentation. du patient. paration et de service? Emilie GARDES - Xavier VERDEIL - Nicole MARTY CHU de Toulouse

Les Arbres décisionnels

Qu est-ce que la peste?

Leucémie Lymphoïde Chronique

Carte de soins et d urgence

Sinitres Responsabilité Civile Professionnelle déclarés. Rapport protection juridique

KIT (de soins) POUR IMPLANT APORIS

COMMISSION DE LA TRANSPARENCE. Avis. 3 septembre 2008

Transcription:

PLAN A - Facteurs de risque infectieux B - Définition d une neutropénie C - Définition d une neutropénie fébrile La fièvre Critères prédictifs de survenue d un épisode fébrile Etiologie de la fièvre au cours des neutropénies fébriles Epidémiologie microbiologique D - Prise en charge d une neutropénie non fébrile E - Prise en charge d une neutropénie fébrile 1 Faut-il hospitaliser tous les patients neutropéniques et fébriles? 2 Bilan diagnostique et pré-thérapeutique 3 Antibiothérapie Conclusion

PRISE EN CHARGE AMBULATOIRE DES NEUTROPENIES POST-CHIMIOTHERAPIE La toxicité hématologique et en particulier la neutropénie est le facteur limitant le plus fréquent de la chimiothérapie. C est une toxicité commune à la majorité des protocoles de chimiothérapie. La neutropénie représente un facteur infectieux important pour ces patients. A - Facteurs de risques infectieux : L infection est une cause importante de mortalité chez les patients cancéreux. En effet ces patients présentent de multiples facteurs de risques infectieux très souvent associés. Ces facteurs sont liés à la pathologie cancéreuse d une part et à ses traitements d autre part. Facteurs liés au cancer : - Rupture des barrières anatomiques - Déficit de l immunité humorale - Déficit de l immunité cellulaire - Dénutrition - Dysfonctionnement du foie de la rate - Obstruction par la prolifération tumorale Facteurs liés au traitement : - Neutropénie - Cathéters centraux - Atteinte des muqueuses digestives (chimiothérapie, radiothérapie) - Atteinte de l immunité cellulaire (corticothérapie) - Hospitalisations répétées entraînant une colonisation par des germes hospitaliers Le pronostic de l infection dépend du type de pathologie sous-jacente mais aussi de son stade.

B Définition d une «neutropénie» : La neutropénie est définie par un nombre absolu de polynucléaires circulants < 1500/mm3 Le risque infectieux est corrélé à la profondeur et à la durée de la neutropénie. La profondeur : Le risque infectieux est important lorsque le nombre de polynucléaires est < 500/mm3. Cependant les patients ayant un nombre de polynucléaires < 1000/mm3 et risquant de chuter en dessous de 500, dans les 48 heures suivantes ont un risque identique. La durée : La valeur seuil retenue est en général de 7 jours. On distingue donc des neutropénies courtes et des neutropénies longues. Les neutropénies longues sont observées le plus souvent lors du traitement d induction des leucémies aiguës ou des chimiothérapies intensives suivies de réinjection de cellules souches autologues. Ces éléments justifient une prise en charge spécifique qui s effectue en hospitalisation. Ces patients ne sont habituellement pas gérés en ambulatoire, bien que cela puisse être envisagé dans un petit nombre de cas. Le reste de ce cet exposé ne concernera donc que la prise en charge des neutropénies courtes. Celles-ci sont attendues lors du traitement des tumeurs solides et des lymphomes. La neutropénie survient le plus souvent entre 8 et 12 jours après le début de la chimiothérapie. Le risque de neutropénie dépend du type de cytostatiques utilisés, de l association ou pas de plusieurs produits, des doses et parfois du mode d administration (bolus ou perfusion prolongée). L association d une radiothérapie sur un champs étendu majore le risque.

C Définition d une neutropénie «fébrile» La fièvre : Elle a une définition précise dans ce contexte : - T > ou = 38 3 une seule fois - T > ou = 38 deux déterminations en 12 heures - T < 36 - Signes de mauvaise tolérance Il faut interdire la prise rectale de la température en raison du risque d ulcération anale et donc de surinfection. Il faut recommander la prise axillaire corrigée (+0,5 ) ou la prise buccale. Critères prédictifs de survenue d un épisode fébrile au cours d une neutropénie : Les 2 principaux facteurs sont la durée et la profondeur. Le risque d infection est d environ 12% si le nombre de polynucléaires est < à 1000/mm3 ; 28% s il est < à 100/mm3 et de 100% si la durée est > 1 semaine. Les autres facteurs favorisants sont : - Nombre de lymphocytes < 700/mm3 à J5 - Présence d un cathéter - Hospitalisation - Mucite - Colonisation du patient - Age du patient - Comorbidités - Performans status

Etiologies de la fièvre au cours des neutropénies : - Fièvre d origine indéterminée : 40% Définie par une fièvre récente et isolée sans foyer clinique ni documentation microbiologique - Infections microbiologiquement documentées : 30% (Infections bactériennes, virales, mycosiques ou parasitaires) - Infections cliniquement documentées : 20% Foyer infectieux sans documentation microbiologique (poumons, peau et tissu mou, tube digestif) - Fièvre d origine non infectieuse : 10% (transfusion, néoplasie ) Epidémiologie microbienne : Prédominance des infections à germes cocci + : en particulier staphylocoques coagulase négative et streptocoques non groupables Diminution des infections à bacille Gram : infections potentiellement très graves (risque de choc infectieux) L émergence des cocci gram + est liée à plusieurs facteurs : - Voies veineuses centrales quasi systématiques - Chimiothérapie de plus en plus agressive avec mucite fréquente - Antibiothérapie à large spectre sélectionnant les cocci gram + - Décontamination digestive Les infections fongiques sont rares dans les neutropénies courtes et surtout les mycoses invasives.

D - Prise en charge d une neutropénie non fébrile : Le maintien à domicile est recommandé (sauf cas particulier) Il n y a aucune indication d antibiothérapie prophylactique. Des conseils d hygiène peuvent être donnés : hygiène corporelle stricte (lavage des mains, périnée, plis cutanés) hygiène bucco-pharyngée (brossage des dents avec une brosse souple + bains de bouche bicarbonatée +/- antiseptique après chaque repas) règles d aseptie rigoureuses en cas de manipulation d un cathéter Eviter les lieux publiques, les piscines Eviter les contacts avec les animaux ou les plantes Régime alimentaire : alimentation bien cuite, éviter les fromages crus, la charcuterie crue, les légumes crus, les fruits crus sauf fruits à peau épaisse pelable (orange, pamplemousse, banane), les fruits de mer, la pâtisserie industrielle Surveillance biquotidienne de la température ou si frisson. Interdire la prise rectale de la température en raison du risque d ulcération anales et donc de surinfection ou d hémorragie. Prise axillaire corrigée (+0,5 ) ou prise buccale. Rythme de surveillance des numérations : il n y a pas vraiment de nécessité à faire un suivi régulier. En effet en l absence de fièvre le taux de neutrophiles n influence pas la prise en charge. La principale utilité est de surveiller la sortie d aplasie pour lever les précautions alimentaires et autres. Cette surveillance est nécessaire si des besoins transfusionnels sont prévisibles.

E - Prise en charge d une neutropénie fébrile : Je rappelle que je ne traiterai dans ce chapitre que les aplasie courtes c est à dire dont la durée attendue est inférieure à 7 jours. Toute fièvre chez un patient neutropénique doit être considérée comme d origine infectieuse La prise en charge initiale repose donc sur l administration urgente d une antibiothérapie probabiliste à large spectre 1 - Faut-il hospitaliser tous les patients neutropéniques et fébriles? Classiquement la réponse est oui. C est l attitude validée et recommandée. Cependant de plus en plus le maintien à domicile est souhaitée en particulier pour des raisons de qualité de vie. Certaines études ont donc essayé de définir des groupes de patients à faible risque et dont le maintien à domicile est possible. A partir de ces études, on peut de façon pragmatique définir quels sont les patients dont le maintien à domicile est possible Quand peut-on maintenir le patient à domicile? Certaines règles doivent être respectées : - patient entouré, capable de comprendre les consignes - possibilité d hospitalisation si aggravation (trajet < 1 heure) - Prise orale de médicament possible : pas de mucite, pas de vomissement - Surveillance clinique possible (examen clinique initial, réévaluation journalière après mise en place de l antibiothérapie) - Aucun signe de gravité à l examen clinique initial - Pas de foyer infectieux clinique - Pas de comorbidité majeure

- Pas d antécédent infectieux récent grave (mycose systémique, infection à pseudomonasou à un germe résistant) - Durée d aplasie prévisible < 7 jours - Prudence en fonction de l âge Quand faut-il hospitaliser le patient? - signe de gravité à l examen clinique initial (signes de choc, foyer clinique) - Aggravation clinique malgré l antibiothérapie initiale - Persistance de la fièvre après 48 heures d antibiothérapie - Antécédents infectieux : antibiothérapies récentes multiples, germes potentiellement résistants 2 - Bilan diagnostique et pré-thérapeutique Examen clinique : Il doit être rigoureux même s il est souvent très pauvre. L interrogatoire et l examen recherchent un point d appel infectieux, en particulier au niveau pulmonaire, bucco-dentaire et pharyngé (mucite), digestif (diarrhée), cathéter ou peau, urinaire, périnéal. L interrogatoire recherche les épisodes infectieux antérieurs éventuels, les antibiotiques reçus et les résultats de bilan bactériologique antérieur. Bilan biologique : Si c est possible des hémocultures doivent être réalisées. Leur réalisation n est pas obligatoire. En aucun cas cela ne doit retarder la mise en route du traitement Des prélèvements peuvent être effectués en fonction des points d appel cliniques : coproculture, ecbu-kass, prélèvement cutané (point d insertion du cathéter). 3 - Antibiothérapie : Cette antibiotique doit : - être à large spectre, en priorité active sur les bacilles Gram négatif - être rapidement bactéricide - limiter l émergence de résistances

- tenir compte de la toxicité cumulée avec certains produits de chimiothérapie ( toxicité rénale, auditive) Remarque : la voie intra musculaire doit être évitée à cause du risque infectieux et surtout de thrombopénie associée. Les options de l antibiothérapie : Classiquement le traitement de référence est l association d une β-lactamine à large spectre et d un aminoside. L association d une β-lactamine et d une fluoroquinolone est une alternative reconnue (en particulier en cas de risque de toxicité rénale ou auditive) et plus facilement utilisable en ambulatoire. Exemples : céphalosporine de 3 génération orale + fluoroquinolone ou Amoxicilline-acide clavulanique + fluoroquinolone Une monothérapie est possible. Cependant les études réalisées et publiées ont surtout portées sur des antibiotiques disponibles en injectable : ceftazidime, pénèmes, uréïdopénicillines. Certaines β-lactamines à large spectre sont disponibles en ville et peuvent donc être prescrits dans cette indication. Exemple : céphalosporine de 3 génération orale ou ceftriaxone par voie intraveineuse ou éventuellement sous-cutanée Surveillance de l antibiothérapie : Evaluation clinique quotidienne, il faut vérifier : - l absence d apparition de signes cliniques de gravité - l absence d apparition d un foyer infectieux - l évolution de la fièvre : obtention d une apyréxie remarque : très souvent la constitution d un abcès se fait en sortie d aplasie, au moment où les polynucléaires neutrophiles apparaissent. Une première évaluation doit être faite à 48/72 heures : si persistance de la fièvre l hospitalisation devient nécessaire, d autant plus que la neutropénie persiste.

Durée de l antibiothérapie : Il n existe pas de consensus absolu. Au minimum l antibiothérapie doit être poursuivie jusqu à l obtention de deux critères : - Taux de polynucléaires neutrophiles > 500/mm3 - Apyrexie En pratique si l apyrexie a été obtenue rapidement (< 48 heures) et qu il n existe pas de documentation clinique ni microbiologique à la fièvre l antibiothérapie peut être arrêtée dès l obtention de ces deux critères. Dans la majorité des études la durée moyenne d antibiothérapie est supérieure d un jour à la durée médiane de neutropénie. En cas de documentation clinique ou microbiologique une prolongation de l antibiothérapie au-delà de la récupération des polynucléaires est généralement nécessaire. La durée de l antibiothérapie doit être adaptée au cas par cas en fonction de la localisation infectieuse, du germe retrouvé, du terrain sous-jacent. CONCLUSION La neutropénie sévère est définie par un nombre de neutrophiles inférieur à 500/mm3 Les principaux facteurs de risque de survenue d un épisode fébrile sont la profondeur et la durée de la neutropénie. Toute fièvre au cours d une neutropénie doit être considérée comme d origine infectieuse et justifie une antibiothérapie à large spectre en urgence. Les patients neutropéniques non fébriles doivent être surveillés à domicile.