Le "#cloud.paris", l'autre Silicon Valley... Par Sébastien Chabas, le 18/02/2016 et modifié le 14/03/2016 UN PROJET/ UNE PARTICULARITE. Après trois ans et demi de travaux, le "#cloud.paris", restructuré par l'architecte Philippe Chiambaretta dans le quartier de la Bourse à Paris, est inauguré ce jeudi à l'issue de l'assemblage de quatre bâtiments d'époques différentes. Visite de ce site qui se veut 2.0 sur près de 38.000 m² de surface. Après 34 mois d'opération à "cœur ouvert", un nouveau centre d'affaires, le "#cloud.paris", dédié aux entreprises de la nouvelle économie, illumine le quartier de la Bourse, compris entre l'opéra, les Grands Boulevards et le Palais Royal. Inauguré ce jeudi 18 février 2016, par le maître d'ouvrage privé, la Société Foncière Lyonnaise (SFL), l'immeuble restructuré à l'angle de la rue Ménars et Richelieu par l'agence d'architecture de Philippe Chiambaretta (PCA-STREAM), est en fait issu de l'assemblage de quatre bâtiments d'époques différentes, 18ème, 19ème et 20ème siècles. Des lieux autrefois occupés par le Crédit Lyonnais, qui les abandonnés en 2012. "Créer une structure neuve à travers l'existant" "En raison des contraintes, nous avons créé une structure neuve à travers l'existant, nous explique, Dimitri Boulte, directeur général délégué de la SFL. 100 % des fondations, c'est-à-dire tous les poteaux, ainsi que 100 % des structures verticales ont été repris. Ce n'est qu'une fois tout en charge que nous avons pu venir démolir. Notre ambition a été de restructurer cet ensemble avec les qualités structurelles du neuf."
45 % des surfaces démolies Pour rationaliser et harmoniser l'ensemble du bâti, 45 % des surfaces en détails ont, en effet, été démolies afin de réaligner les façades, reconnecter des planchers et trouver des gabarits compatibles avec l'obtention de plateaux libres, précise, à son tour, l'architecte Philippe Chiambaretta. "Ce sont les niveaux enterrés qui ont été les plus impactés par ces travaux lourds avec 11.000 m² démolis en sous-sol contre 6.200 m² en superstructure", ajoute-t-il. C'est pourquoi le recadrage des cours et leur mise en continuité a permis de créer un vaste espace intérieur autour duquel le programme s'est organisé durant les trois ans et demi de travaux de reconversion lourde réalisée par les équipes du groupement GTM/Petit/ Laine Delau chez Vinci Construction France.
Une restructuration en profondeur Cette restructuration en profondeur s'est assortie d'une écriture architecturale contemporaine qui unifie l'ensemble des éléments de patrimoine de l'édifice. "La façade de l'ancien hôtel industriel constitue donc la porte principale sur la rue Ménars, elle-même prise en étau entre deux façades assorties uniformément blanches et vitrées au carré", signale l'architecte.
Vers une nouvelle écriture architecturale Et désormais, une nouvelle écriture architecturale s'applique à l'ensemble jusque dans ses façades sur cours. "Elle en retient les grandes baies carrées strictement identiques et alignées et le couronnement en gradins, le tout érigé dans un matériau clair conférant élégance et présence au sein du quartier", précise la maîtrise d'œuvre.
Esprit lounge S.C.Batiactu Après la découverte des grandes baies carrées, l'entrée principale du "#cloud.paris" se trouve dans l'hôtel industriel de la rue Ménars dont la façade est inscrite au Monument historique. Ses arcades creusées d'un sas donnent ainsi accès à un espace d'accueil déployé en équerre sur quelque 500 m² autour de la cour intérieure traitée en atrium. D'ailleurs, des coques en bois lamellé ont été pensées sur un mode lounge par Noé Duchaufour- Lawrance, servant ainsi de refuges aux futurs collaborateurs. Leur présence anime finalement le rez-de-chaussée qui s'étire à travers les bâtiments et les cours.
Vers la mise en lumière pour la reconquête des espaces Par ailleurs, une longue réflexion sur la lumière a mobilisé la maîtrise d'œuvre de manière à ce que l'ensemble des 38.000 m² respire désormais autant par ses cours, que par ses façades sur rue, par l'intérieur ou l'extérieur. "Plus fondamentalement, deux excavations pratiquées dans les cours apportent la lumière du jour aux deux premiers niveaux de sous-sol, complète l'architecte. Les surfaces ainsi éclairées ont été mises à profit pour établir les principales fonctions du centre d'affaires : auditorium 200 places, salles de réunion, salles modulables et espace Club au premier sous-sol, restaurants et cuisines communes au deuxième." Le troisième et dernier sous-sol est dédié au stationnement (99 places de voitures, 110 deux-roues, 250 vélos) et aux locaux techniques.
Un bâtiment scindé en deux entités raccordées "On retrouve un ensemble aujourd'hui scindé en deux entités raccordées, indique la SFL. Le premier décline des plateaux libres sur 18 ou 21 mètres de large jusqu'à 3.000 m² de surface alors que le second propose des espaces plus intimes alignés sur 9 mètres de large, facilement aménageables en bureaux." Sans oublier que l'accès et la desserte intérieure font que chaque étage est divisible et commercialisable en cinq parties. Au menu également : 3.500 m² de terrasses panoramiques en toiture.
"Refaire la ville sur la ville" Dans la nouvelle "Silicon Valley" du Sentier à Paris, ce nouveau projet a eu le mérite de "refaire la ville sur la ville", estime l'architecte Philippe Chiambaretta. Convaincue que le bureau est un produit financier et que ses usages évoluent, son équipe architecturale a souhaité apporté une "meilleure organisation générale"à l'ensemble tout en conservant le caractère patrimonial du bâti.
2.500 salariés attendus Le "#cloud.paris" a déjà séduit trois locataires, dans des secteurs de la nouvelle économie, en l'occurrence la société Exane (finances) qui installera son siège sur 11.000 m² au deuxième trimestre 2016, précédée par BlaBlaCar sur 10.000 m², et enfin par Facebook sur 3.600 m². Les arrivées prévues de 2.500 salariés contribueront ainsi au rayonnement du 2ème arrondissement de Paris.
Fiche technique Fiche technique Réalisation du "#cloud.paris", au 10 bis, rue du Quatre-Septembre, rue de Richelieu (+ rue de Grétry, rue Gramont), 75002 Paris Programme : restructuration lourde d'un ensemble immobilier de bureaux. Maître d'ouvrage : SFL Société Foncière Lyonnaise Assistant Maître d'ouvrage : Constructa urban systems Maître d'oeuvre : PCA / Philippe Chiambaretta Maître d'oeuvre d'exécution : Artelia Architecture d'intérieur : PCA / Philippe Mirailler consultant PCA : étages courant, hall et business center Noé Duchaufour Lawrence : e-lounge, coques et mobilier BET Structure : Khephren BET Acoustique : Avel Acoustique BET Eclairage : ACL conception lumière BET Fa çades : VS-A BET Fluides : Elithis Paysagiste : Architecture et Scenes d'extérieur BET HQE : Greenaffair BET SSI : CSD Faces Économiste : Dal Entreprise générale : Vinci Construction France (Groupement Gtm/Petit/Laine Delau Gros oeuvre : Stebat - Fibrwrap Superficie SHON : 38.000 m2 Superficie SDP : 34.650 m² Certifications environnementales : HQE Exceptionnel BREEAM excellent LEED Gold Calendrier : Livraison : novembre 2015 Délais travaux : 34 mois Coût des travaux : 100 millions d'euros HT
Un assemblage de quatre bâtiments L'immeuble restructuré à l'angle de la rue Ménars et Richelieu par l'agence d'architecture de Philippe Chiambaretta (PCA-STREAM), est en fait issu de l'assemblage de quatre bâtiments d'époques différentes, 18ème, 19ème et 20ème siècles.
Une longue réflexion sur la lumière S.C.Batiactu Une longue réflexion sur la lumière a mobilisé la maîtrise d'œuvre de manière à ce que l'ensemble des 38.000 m² respire désormais autant par ses cours, que par ses façades sur rue, par l'intérieur ou l'extérieur.