Un enfant handicapé visuel scolarisé à l école maternelle de Retonfey



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Transcription:

Un enfant handicapé visuel scolarisé à l école maternelle de Retonfey Document d accompagnement - groupe départemental maternelle, Inspection Académique de la Moselle

Page 3 Septembre 2004 : Rodrigue est arrivé en petite section à, petit village mosellan. Juste avant la mise en place de la loi du 11 février 2005, les parents d élèves et les jeunes enfants ont vécu cette expérience qui a contribué à modifier leurs représentations et lever leurs appréhensions. Comment les enseignantes ont-elles réagi, quelle a été l aide apportée par l équipe de circonscription? Les enseignantes ne connaissaient pas la problématique d un enfant handicapé visuel et n ont pas bénéficié de l aide et l accompagnement par un AVS 1 pour la première année de petite section. Au départ, elles ont ressenti de l appréhension, la crainte de ne pas être à la hauteur. Mais ces sentiments ont très vite laissé place à des satisfactions quotidiennes, face à l évolution de l enfant. La question à résoudre a été de savoir comment faire pour que Rodrigue ait une vraie place à l école. Là, le travail d équipe a été fondamental pour construire un cheminement. L équipe de circonscription et l enseignant référent nommé à partir de 2005, y ont fortement contribué. Le travail mis en place pendant trois ans en maternelle par l équipe de l école, les liens tissés avec les parents ont permis de démontrer que Rodrigue pouvait vivre une scolarité satisfaisante. Il poursuit désormais sa scolarité en école élémentaire. 1 Assistant de vie scolaire

Page 4 La scolarisation d un enfant porteur de handicap est toujours un cas particulier, les enseignants sont souvent angoissés au départ, quelles pistes peut-on leur proposer? C est tout à fait naturel d être anxieux lorsque l on accueille un élève, quel que soit le type de handicap dont il est porteur. C est un enfant différent qui va poser de nombreuses interrogations, renvoyant chacun à sa propre professionnalité. Ce qui est important, dans un premier temps, c est de recueillir des informations sur la nature du handicap et ses répercussions dans la scolarisation au quotidien. Il est important d essayer d échanger avec d autres enseignants ayant vécu une expérience similaire de scolarisation, rechercher de l information, comprendre comment procéder sur le plan professionnel, au niveau des aménagements dans la classe, des déplacements, du travail très concret, de l intégration dans le groupe, dans la salle de jeu, en récréation Toutes ces questions doivent être entendues et prises en compte par l équipe de circonscription qui doit tenter d aider à trouver des réponses adaptées. Le deuxième point, c est le travail en équipe. Il prend tout son sens lors de la scolarisation d un élève handicapé. Celui ci n est jamais accueilli dans une classe mais dans une école avec une équipe d enseignants. En fonction de ses compétences disponibles potentielles, l enfant peut être amené à aller en petite, moyenne ou grande section, et dans ce cas, les enseignants ont à construire un parcours personnalisé à la mesure de ce que peut réaliser cet enfant. La place des parents : La maternelle de Retonfey a accordé une place importante aux parents, en les associant en permanence au projet de scolarisation. Le contact et les relations avec la famille constituent un point fondamental. Ce n est jamais simple lorsque l on est parent de confier son enfant à l école lorsqu il est porteur de handicap. Il est important de mettre tout en œuvre pour que leur enfant ait toute sa place et soit scolarisé dans les meilleures conditions possibles. La gestion quotidienne et concrète de l accueil d un enfant porteur de handicap nécessite de garder le contact avec la famille pour la tenir au courant de son évolution de l associer le plus possible au projet de scolarisation. Il est possible qu il soit nécessaire de revoir l aménagement de l espace et du temps scolaire, le mode d intervention des intervenants extérieurs Lorsque les parents sentiront que leur enfant peut être accueilli avec bienveillance dans un lieu qui lui permettra de progresser, ce sera bien plus facile pour tout le monde.

Page 5 Le contact avec l enseignant référent et l I.E.N. 2 de la circonscription dont dépend l école a pour objectif de faciliter la scolarisation de l élève porteur de handicap. La question à résoudre est la suivante : comment faire en sorte qu un enfant dans son rôle d élève surmonte ses difficultés grâce à des mesures de compensation et trouve sa place au sein de la classe? L accès à l école est un droit pour tous, l enfant handicapé est un élève comme les autres qui devrait pouvoir accéder à l ensemble de l offre scolaire. Nous avons tous à prendre conscience de la richesse que peuvent apporter les enfants porteurs de handicap. L expérience de la scolarisation permettra sans doute de modifier les représentations et les mentalités. Si l école est une chance pour les élèves, ils sont aussi une chance pour l école. Le travail et les progrès de Rodrigue ont conduit l équipe éducative à proposer, en fin de grande section, la scolarisation en C.P., en accord avec la famille. Depuis, l enfant a suivi un cursus ordinaire puisqu il est scolarisé en CE1 dans l école du secteur pour l année scolaire 2008/2009. Loi du 11 février 2005 Depuis la loi du 11 février 2005, l Éducation Nationale doit prendre en compte la compensation du désavantage dans l environnement proche de l élève porteur de handicap, en l occurrence à l école de son quartier. Désormais, tout enfant handicapé doit pouvoir être scolarisé dans son école de quartier. Ainsi, l équipe de circonscription a tenté de faciliter au maximum l intégration de l enfant, en aidant les enseignantes à accueillir l élève, au quotidien en répondant aux différentes interrogations, en facilitant la rencontre avec d autres enseignants et le personnel spécialisé qui s occupait de l enfant avant son entrée à l école. Pour autant le travail n a pas été simple, le résultat est le fruit d une lente maturation et d un travail d équipe entre les enseignants, les parents et l équipe de circonscription. La loi de 2005 a mis en place des référents, ce sont des enseignants spécialisés qui vont suivre la scolarité d un enfant porteur de handicap, de la maternelle jusqu à l âge adulte. Par conséquent il a été nécessaire d engager un travail d équipe au sein de l école et de la circonscription. 2 Inspectrice de l Education Nationale

Page 6 Ce qu a changé la loi de 2005 : 11 février 2005 a Une nouvelle définition Art. L. 114. «Constitue un handicap, au sens de la présente loi, toute limitation d'activité ou restriction de participation à la vie en société subie dans son environnement par une personne en raison d'une altération substantielle, durable ou définitive d'une ou plusieurs fonctions physiques, sensorielles, mentales, cognitives ou psychiques, d'un polyhandicap ou d'un trouble de santé invalidant.» «Toute personne handicapée a droit à la solidarité de l'ensemble de la collectivité nationale, qui lui garantit, en vertu de cette obligation, l'accès aux droits fondamentaux reconnus à tous les citoyens ainsi que le plein exercice de sa citoyenneté.» «L'État est garant de l'égalité de traitement des personnes handicapées sur l'ensemble du territoire et définit des objectifs pluriannuels d'actions.» Quels sont les apports nouveaux de la Loi du 11 février 2005? La loi d orientation de 1975 avait déjà fait émerger une prise de conscience nationale au sujet des droits à l éducation et à l emploi des personnes handicapées. La loi du 11février 2005 qui repose sur l organisation systématique de l accès au droit commun, va beaucoup plus loin en consacrant la place des personnes les plus fragiles à tous les niveaux de notre vie sociale. Garantissant une réelle égalité d'accès à l'école, à la formation, à l'emploi, au logement et aux transports, à la culture et aux loisirs, elle marque avant tout la reconnaissance de la pleine citoyenneté des personnes handicapées. La MDPH 3 :. Elle abrite les services destinés aux personnes en situation de handicap. Placée sous la tutelle du département, c est un GIP 4 administré par une commission exécutive rassemblant représentants des collectivités locales, des associations de personnes handicapées, des services de l État Elle accueille la CDA 5, qui se substitue désormais aux CDES 6, COTOREP 7 et Services de la Vie Autonome. L organisation et la mise en place de la MDPH ont souffert des difficultés de mise en œuvre de la loi : inégalité de financements des départements, poids des Conseils Généraux, absence de locaux, difficultés de recrutement des A.V.S Les coordonnées des MDPH sont sur le site de la CNSA (www.cnsa.fr). 3 Maison Départementale de la Personne Handicapée 4 Groupement d Intérêt Public 5 Commission des Droits et de l Autonomie 6 Commission Départementale de l Enseignement Spécial 7 Commission Technique d Orientation et de Reclassement Professionnel

Page 7 Comment s organise la scolarité d un enfant handicapé? La loi et l État garantissent la scolarisation d un enfant porteur de handicap. Il ne s agit plus seulement d une simple reconnaissance des droits. Chaque enfant handicapé doit être inscrit à l école la plus proche de son domicile. Il s agit de permettre à chacun de bénéficier d un accueil et d un accompagnement adaptés à ses besoins, en particulier à la nature de son handicap : moteur, psychique, mental, auditif, visuel, cognitif, handicaps multiples Quelle que soit la complémentarité avec les partenaires, la question du parcours de formation scolaire apparaît dans cette loi comme un enjeu déterminant concernant la place de la personne handicapée dans la société. Dans le cas précis de Rodrigue, un projet personnalisé de scolarisation (PPS), a été défini par la commission des droits et de l autonomie (CDA). Le PPS a été construit progressivement, à partir d une évaluation de départ : l évaluation initiale des compétences de l enfant est fondamentale. Elle oriente toute l action pédagogique, émaillée régulièrement par des réunions de régulation de l équipe de suivi et de scolarisation. Ces réunions ont lieu régulièrement, traçant l itinéraire scolaire avec la coopération de tous les professionnels qui s occupent de l enfant. A partir de ces évaluations, la C.D.A a défini les moyens de compensation : Lors de sa deuxième année à l école maternelle, il a été accompagné en moyenne section par une tierce personne, une auxiliaire de vie scolaire (AVS). La première démarche que peut proposer la CDA consiste en un accompagnement dans les déplacements, la vie de l école, une aide pour rester autonome. Accompagner cet enfant ne veut pas dire faire à sa place, c est aussi l observer, être à ses côtés sans être dans une intervention permanente. Le rôle de l AVS est d être au service de ses apprentissages. Une deuxième proposition de la CDA a été l intervention d un service spécialisé (SESSAD 8 ) travaillant au sein de l école et de la famille. Cela s est concrétisé par l intervention de l équipe de Santifontaine, puis celle de l Institut d Éducation Sensorielle. Rodrigue a bénéficié de la conjonction d interventions différentes et complémentaires qui lui ont permis de s épanouir dans l école maternelle de son village. 8 Service d Education Spéciale et de Soins à Domicile

Page 8 Parfois, les difficultés d un enfant peuvent également conduire la CDA à proposer la scolarisation en classe d intégration scolaire (CLIS) au sein d un groupe constitué d enfants porteurs du même type de handicap ou dans un établissement spécialisé. Les modalités : a) L école est le premier lieu où l on exerce sa citoyenneté. Accueillir et scolariser un enfant handicapé entraîne certes des questions, mais apporte également beaucoup de richesses à l enseignant et aux autres enfants. Scolariser, c est faire entrer l élève dans les apprentissages. Les enseignantes de l école maternelle ont toujours gardé des exigences pédagogiques, en conduisant Rodrigue vers l apprentissage de la lecture et des mathématiques, conjointement à des interventions très spécialisées. Pour l apprentissage de la lecture du braille, les enseignants ont effectué un travail de coopération montrant les exigences de l école. Toute situation est unique et n est pas réductible à des pratiques standardisées. Les aménagements pédagogiques proposés n hypothèquent en rien la poursuite des objectifs des contenus et des programmes, les acquisitions du socle commun de compétences et de connaissances. b) L enfant porteur de handicap est toujours l objet d un suivi. Des réunions de suivi de la scolarisation se tiennent régulièrement, au moins une fois par an, pour apprécier l évolution de l enfant, avec tous les professionnels qui s en occupent. c) Le PPS : projet personnel de scolarisation Élaboration, mise en oeuvre et suivi du projet personnalisé de scolarisation (Décret n 2005-1752 du 30-12-2005 et Circulaire N 2006-126 du 17-8-2006) Le projet personnalisé de scolarisation (PPS) définit la globalité des mesures nécessaires au déroulement d une scolarité la plus cohérente possible pour l élève handicapé. Il réalise la coordination de différents paramètres liés aux principes d accessibilité et de compensation : Accessibilité : des établissements scolaires et/ou de soins, nature des dispositifs de scolarisation (enseignement ordinaire, classes adaptées ou spécialisées), modalités de transport, emploi du temps (quotité de scolarisation) Compensation : attribution d aides matérielles avec les supports pédagogiques adaptés ; aides humaines avec les auxiliaires de vie scolaire ; le cas échéant, aides animalières (avec les chiens pour le handicap moteur).

Page 9 Élaboration du PPS 1/ Ce sont les parents (ou l élève lui-même s il est majeur), qui formulent la demande de dossier de compensation du handicap auprès de la MDPH. Si aucune démarche n a été entreprise avant la rentrée scolaire, l équipe éducative est réunie par le directeur de l école dès lors que lui est signalée une situation préoccupante méritant un examen approfondi. Le directeur de l école communique aux parents les coordonnées de l enseignant référent et les informe du rôle que celui-ci est appelé à jouer. De même, il informe l enseignant référent qui entre alors en contact avec les parents et se met à leur disposition en vue de les accompagner, si besoin est, dans la saisine de la Maison Départementale des Personnes Handicapées. Les parents ou les responsables légaux sont informés par écrit du fait que l équipe éducative souhaite l élaboration d un projet personnalisé de scolarisation. 2/ A réception de la demande de dossier, la MDPH sollicite officiellement l enseignant référent pour qu il réunisse les différents documents nécessaires à la constitution de celui-ci : bilan scolaire, bilan médical, bilan psychologique, bilan social, compte rendu de la réunion éducative. 3/ Le dossier est transmis à l équipe pluridisciplinaire de la MDPH, qui comprend des professionnels habilités à étudier les situations qui leur sont soumises. Suite à l analyse de ces différents éléments d évaluation des besoins, l équipe pluridisciplinaire formule un projet de PPS. Ce projet est examiné en CDA pour décision et mise en oeuvre. La notification de cette décision est transmise aux parents, à l enseignant référent, aux établissements et services concernés. Elle est également transmise à l Inspection Académique pour affectation de l élève dans l établissement concerné. Mise en œuvre et suivi du PPS L enseignant référent est le garant de la mise en œuvre et du suivi du PPS sur le terrain. Il convoque et réunit l équipe de suivi de la scolarisation, qui comprend nécessairement l élève ou ses parents, au minimum une fois par an. L équipe de suivi de la scolarisation a pour mission d évaluer, en situation, la cohérence du PPS au regard des besoins, des compétences de l élève suivant le déroulement de sa scolarité, ainsi que de leur évolution. Au besoin, le projet peut être modifié pour s accorder de manière plus pertinente aux besoins de l élève. Peuvent évoluer par exemple la quotité du temps de scolarisation, la quotité du temps d accompagnement par l AVS, le type d orientation...

Page 10 L accompagnement humain : Un auxiliaire de vie scolaire (AVS) est une personne s'occupant de l'accompagnement, de la socialisation, de la sécurité et de la scolarisation d'enfants en situation de handicap ou porteur d un trouble de santé invalidant et pour lesquels la CDAPH 9 a reconnu le bien fondé d'une aide individualisée. Il est recruté par l Inspection Académique de la Moselle (baccalauréat minimum) et il est affecté à une école, un collège ou un lycée accueillant des élèves en situation de handicap (AVS-CO 10, soit au suivi d'un élève en particulier AVS-I 11 ). L auxiliaire de vie scolaire peut être amené à effectuer ces types d activités : Des interventions dans la classe définies en concertation avec l enseignant (aide pour écrire ou manipuler le matériel dont l élève a besoin) ou en dehors des temps d enseignement (interclasses, repas, ). Il peut également s agir d une aide aux tâches scolaires. Des participations aux sorties de classes occasionnelles ou régulières : en lui apportant l aide nécessaire dans tous les actes qu il ne peut réaliser seul l AVS permet à l élève d être partie prenante dans toutes les activités qui enrichissent les apprentissages scolaires. Sa présence sa présence permettra à l'élève de ne pas être exclu des activités physiques et sportives. Une présence en dehors des temps d enseignement (interclasses, repas, activités périscolaires ) L accomplissement de gestes techniques ne requérant pas une qualification médicale ou para-médicale particulière, est un des éléments de l aide à l élève. Une collaboration au suivi des projets de scolarisation (réunions d élaboration ou de régulation du projet personnalisé de scolarisation de l élève, participation aux rencontres avec la famille, réunion de l équipe de suivi de scolarisation, Formation Les AVS reçoivent une formation «adaptation à l emploi» de 60h, obligatoire. Les domaines de formation répondent aux caractéristiques particulières des fonctions confiées aux AVS : Des éléments de connaissance du fonctionnement du système éducatif Des éléments de connaissance relatifs aux besoins des élèves handicapés et aux situations de handicap Des compétences en lien direct avec les tâches qui leur sont confiées. 9 Commission des Droits et de l Autonomie des Personnes Handicapées 10 Auxiliaire de Vie Scolaire Collectif, s occupant de plusieurs élèves 11 Auxiliaire de Vie Scolaire Individuel, s occupant de la scolarisation d un élève

Page 11 Le rectorat de Nancy-Metz et le département de la Moselle mettent en place des modules de formation et d approfondissement. Ces temps de formation sont prévus dans le temps de service mais en dehors du temps de présence auprès des élèves. 6 En conclusion : Avant la loi de 2005, les enfants handicapés étaient «intégrés» dans les classes, depuis 2005, ils sont accueillis et scolarisés dans l école de leur quartier. Attention cependant à ne pas confondre handicap ou déficience avec difficulté scolaire spécifique. Par exemple, les élèves ne parlant pas français ne relèvent pas d une situation de déficience et ne sont pas voués à devenir des élèves en échec scolaire Les établissements scolaires accueillent tous les élèves déjà connus par la MDPH ou non. La démarche pédagogique consiste à observer et apprécier le plus finement possible les compétences de l enfant. Ce n est pas à l enseignant de poser un diagnostic (médical ou psychologique) : son rôle est d alerter les parents ainsi que l équipe éducative et le professeur référent, à travers un compte-rendu pédagogique. Il est important de veiller à adopter une attitude qui permette à l élève de suivre normalement la classe : pour Rodrigue, il s agit de s assurer que les consignes soient bien comprises, proposer des documents écrits avec des gros caractères, ne pas parler le dos tourné à la classe Cette différenciation peut être profitable à tous les élèves! Dans le cas des atteintes intellectuelles, mentales ou psychiques, des adaptations pédagogiques sont encore plus nécessaires. Elles peuvent prendre des formes diverses : différenciation au sein de la classe, intervention du RASED 12, scolarisation dans un dispositif adapté. 12 Réseau d Aides Spécialisées aux Elèves en Difficulté

TITRE DU DOCUMENT Page 12 Ce document a été rédigé par Christiane Amadori : Directrice d école d application maternelle Clair matin à Metz Michel Behr : Formateur IUFM de Lorraine Didier Brocheray : Conseiller pédagogique EPS circonscription de Metz Sud Catherine Colnot : Professeure d école, formatrice CASNAV-CAREP Lorraine Sylvie Deveaux : Conseiller pédagogique, IEN faisant fonction Pascal Landragin : Conseiller pédagogique, IEN faisant fonction Anne Leclerc-Jacquet : psychologue scolaire Nadine Maillard : Directrice de Jean-Michel Merillou : IEN Château Salins Françoise Meyer : IEN Metz Sud Christiane Palain : Conseiller pédagogique, IEN faisant fonction Fabienne Ramond : CPC Metz ASH Véronique Robach : Professeure d école Antonella Todaro : Directrice école d application, maternelle Cressot Montigny les Metz Anne-Marie Venner : Formatrice EPS IUFM de Lorraine Sous la direction de Françoise Meyer IEN responsable du groupe départemental maternelle de la Moselle en partenariat avec l IUFM de Lorraine.

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