Comme dans toute activité économique, le travail recouvre en production porcine



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Transcription:

Le travail en production porcine* Comme dans toute activité économique, le travail recouvre en production porcine plusieurs dimensions : facteur de production d importance croissante dans le coût de revient, activité quotidienne, attentes et conditions de vie de l éleveur, expression d un métier Au cours des trente dernières années, l évolution des structures de production porcine a été considérable. Elle a été marquée par une concentration structurelle et l émergence de formes d élevages organisées appelées ateliers (en parallèle avec le contexte industriel), marquées par la recherche d une productivité maximale des facteurs de production. Ces évolutions structurelles se sont accompagnées de bouleversements dans la ressource de travail mobilisée par les activités de production : modes d organisation technique, nature des tâches et du métier, recherche de nouvelles formes d entreprises permettant d assurer les besoins (dont ceux en travail) liés à l accroissement de dimension (associations entre éleveurs et plus récemment, recours croissant au salariat). L analyse du facteur travail revêt de nouvelles dimensions. Les conditions de travail prennent une importance grandissante répondant à des exigences des éleveurs (recherche d une parité de statut et qualité de vie avec d autres secteurs de l économie) et de leurs salariés. Employeur, l éleveur est confronté à la nécessité de maîtriser le nouveau métier de gestionnaire de ressources humaines. Sur le long terme, il doit maîtriser des choix stratégiques d investissement pour le développement de ses activités, choix dans lesquels la place des ressources humaines est importante. L éleveur est confronté à la nécessité de défendre ses projets d investissement et de développement dans le cadre d enquêtes publiques. Ces remises en question peuvent déstabiliser ses propres représentations, jusque là indiscutées, de son métier, voire son identité d éleveur. Dans ce contexte, le conseil technique et, en amont, la recherche de connaissances concernant le travail ont été dominés par une approche quantitative avec pour objectif l amélioration de la productivité de ce facteur, c est-à-dire la réduction du besoin en heures de travail par unité de produit, nécessaire par la compétition et l instabilité des marchés. Il s agissait de rechercher des marges de progrès par l identification des postes de travail les plus lourds et l analyse de leur variabilité en relation avec des choix techniques. Les leviers d action se sont appuyés sur l optimisation de l organisation, la recherche d économies d échelles et l automatisation. Ces approches ont pris en compte la dimension technique et organisationnelle. D autres aspects ont été traités ponctuellement comme les conditions de travail sous l angle de la pénibilité des tâches et de l ergonomie des équipements. Des dimensions à caractère sociologique ont été peu abordées et seulement récemment sous la forme de contributions de l INRA dans le cadre du programme de recherches «Porcherie verte». Ces dimensions concernent ce qu est ou ce que veut l éleveur (ses représentations, ses attentes, ses stratégies ) plutôt que ce que font l éle- * bibliographique de travaux conduits par l IFIP ou ses partenaires Résumé Cette synthèse rapporte les résultats de différents travaux réalisés par l IFIP et ses partenaires sur plusieurs aspects de l utilisation de la maind œuvre en production porcine. Les travaux conduits dans les organisations techniques ont privilégié les enjeux technicoéconomiques et le travail y est Résumé L arti analysé en terme quantitatif. La conduite en bandes influence beaucoup ces approches par les choix d organisation et les rythmes de travail. Une base de données nationale produit des références et analyse les tendances de long terme. La demande de références de la part des éleveurs et groupements s exprime aujourd hui fortement compte tenu des changements structurels que connaît la production. D autres dimensions à caractère sociologique, la question des conditions de travail et des risques professionnels ont aussi été étudiées à différentes époques et par différents partenaires. Yvon SALAÜN Cette étude a bénéficié d un financement CASDAR. 3

Certaines dimensions concernent ce qu est ou ce que veut l éleveur plutôt que ce que font l éleveur ou les autres travailleurs. Les configurations mixtes induisent un partage de la ressource de travail entre productions, avec des synergies ou au contraire des antagonismes, selon les contraintes d organisation des tâches et postes de travail. Il subsiste des différences d efficacité du travail selon la région, le type d atelier porcin et sa dimension. veur ou les autres travailleurs (les tâches, les heures de travail ). Se pose la question de l échelle de l analyse : les approches décrites précédemment sont centrées sur l élevage porcin considéré comme un atelier spécialisé. Celui-ci est souvent inséré dans une exploitation agricole comportant d autres activités de production, parfois importantes. Ces configurations sont déterminantes : les relations entre activités de production influencent directement les stratégies, les choix d investissement lourds et la gestion des ressources humaines. Un exemple est celui de la gestion des effluents notamment dans les régions les plus concentrées, qui met en balance des choix d évolutions structurelles déterminants comme l acquisition de foncier, le développement d une unité de traitement, la délocalisation d activités, voire leur réduction ou la sous-traitance par l intégration A l échelle de l exploitation, une enquête réalisée en 1999 par le SCEES avec la participation de l IFIP (SALAÜN et FRAYSSE, 1999) a mesuré sur le long terme les évolutions des structures de production et de la main d œuvre qu elles mobilisent. D autres travaux conduits par l IFIP dans le cadre du programme Porcherie verte ont caractérisé par typologie, les combinaisons d activités de production existant dans les régions (ILARI et al, 2004). Ces travaux ont montré qu à côté d exploitations spécialisées, le porc était souvent associé à d autres activités comme les grandes cultures ou la production laitière. Le degré de spécialisation de la main d œuvre affectée au porc a été analysé. Ces configurations mixtes induisent toujours un partage de la ressource de travail entre productions avec de possibles synergies ou au contraire des antagonismes selon les contraintes liées à l organisation des tâches et des postes de travail. Le travail, facteur de production La ressource de travail dans les exploitations porcines Le travail d enquête réalisé par le SCEES précité (SALAÜN et FRAYSSE, 1999) a fait le point sur les évolutions intervenues au cours des dernières décennies. Différents enseignements en ressortent : - la concentration des structures porcines spectaculaire au cours des 25 dernières années a été possible par les évolutions techniques associées à l amélioration de la productivité de la main d œuvre. - Les exploitations porcines apparaissent tant au plan du foncier que de l élevage comme des unités à dimension familiale (2,3 personnes pour 2 UTA ; 55 à 60 ha selon l orientation de l atelier porcin, 44 à 52 ha en Bretagne), diversement spécialisées. La production porcine mobilise en moyenne 45 % de la main d œuvre des exploitations mais ce chiffre atteint 60 % chez les naisseurs-engraisseurs contre seulement 35 % chez les naisseurs et 25 % chez les engraisseurs. Les exploitations bretonnes ayant des truies sont plus spécialisées (70 % de la main d œuvre chez les naisseurs-engraisseurs ; 40 % chez les naisseurs). Cette spécialisation est liée à la dimension de l atelier quelle que soit la région d origine. - L organisation du travail, les conditions d emploi et la nature de la main d œuvre ont subi des modifications importantes : spécialisation croissante des personnes (3 actifs sur 4 sont à temps complet ; 80 % des actifs des exploitations avec porcs sont impliqués dans l atelier porcin ; les 50 % d entre eux y consacrant au moins un mi-temps, apportent 80 % de la force de travail), emploi plus fréquent de salariés, (cette main d œuvre salariée ne représentait en 1999 que 25 % de la main d œuvre totale chez les naisseurs-engraisseurs et atteignait 51 % chez les naisseurs-engraisseurs de + de 200 truies, cette catégorie d élevages ayant fortement progressé depuis la réalisation de ce travail), intégration entre élevages (en 1999, un engraisseur sur 3 élève des porcs appartenant à des tiers ; 2 sur 3 en Bretagne) affectant l autonomie de gestion de certains éleveurs - Il subsiste des différences d efficacité du travail selon la région, le type d atelier porcin (naisseur, naisseur-engraisseur, ou engraisseur) et sa dimension. Les économies d échelle ont été mises en évidence sur le besoin en travail. Chez les naisseurs-engraisseurs, celui-ci (exprimé en UTA pour 100 truies présentes) décroît lorsque la taille progresse : 6,4 chez les - de 50 truies, 2,5 chez les 50-100, 1,6 chez les 100-200, 1,1 chez les + de 200 truies. Cette analyse, réalisée en 1999 laissait présager la poursuite de la concentration structurelle, des économies d échelles étant possibles et la variabilité demeurant importante dans toutes les catégories (taille x région x orientation). Les observations réalisées depuis ont confirmé ces tendances. 4

Quantifier le travail En raison du contexte historique de l évolution des sociétés rurales, le travail mobilisé par les activités agricoles était considéré comme l expression d un état (la condition de paysan) et a échappé à l analyse économique. En dépit de la professionnalisation des activités agricoles dans la seconde moitié du 20 ème siècle, le contexte presqu exclusivement familial des activités d élevage a pérennisé une analyse microéconomique (tout autant qu une pratique comptable) considérant le travail comme un facteur rémunéré sur l excédent généré par l activité. Ce n est que tardivement, avec l essor des productions horssol intensives qu une approche produit/coût/bénéfice (appuyée sur des éléments de comptabilité analytique) a été appliquée à des ateliers spécialisés et a conduit à considérer le travail comme un facteur de production : mobile (existence d alternatives), gérable, ayant une valeur, La question de sa valorisation unitaire est restée à l origine d une difficulté méthodologique (valeur basée sur une référence externe? sur le revenu du travail du secteur? sur un coût d opportunité, notion intéressante mais d emploi délicat?) jusqu à ce que le travail soit valorisé progressivement sous une forme marchande : recours au salariat, rémunération de fonctions au sein de formes sociétaires d entreprises, Cette approche a rendu nécessaire l évaluation et l analyse fine des besoins quantitatifs en main-d œuvre des différentes activités. En plus d analyses du secteur telles que précédemment rapportées, conduites à l échelle des exploitations et y caractérisant la nature et les disponibilités en main-d œuvre, des approches centrées sur l atelier de production porcine ont été conduites par l IFIP et d autres partenaires (dont les Chambres d agriculture de Bretagne), avec l objectif d observer et de quantifier les temps de travaux consacrés à la réalisation de tâches identifiées afin de constituer un référentiel, c est-à-dire de positionner des niveaux moyens et une variabilité à mettre en relation si possible avec des descripteurs de l élevage, ses structures et équipements, son organisation, Les méthodes tiennent compte de spécificités de l élevage porcin et en premier lieu ses modalités d organisation technique. En production porcine, les élevages sont organisés et conduits en bandes de truies rassemblant des animaux synchrones au plan physiologique. Cette organisation dont le nombre de bandes et la périodicité entre bandes peuvent varier, assure une régulation des flux de production, permet le plein emploi de bâtiments d élevage segmentés en salles spécialisées pour recevoir chacune un type d animal (truie, porcelet, porc charcutier) à un état physiologique donné (truies vides, en gestation, allaitantes) et permet des désinfections et vides sanitaires entre bandes successives. Cette organisation influence beaucoup les tâches, leur répartition dans le temps et les rythmes de travail. C est pourquoi, les approches se sont rapidement construites sur une segmentation précise des tâches selon leur périodicité. On distingue : des tâches quotidiennes (alimentation, soins aux animaux, paillage et curage lorsque ces travaux existent ce qui est rare, la majorité des élevages étant conduits sur caillebotis intégral), des tâches périodiques liées à la succession des bandes (nettoyage/désinfection, transferts d animaux, ) et des tâches à l échelle de l élevage et pouvant être ponctuelles ou régulières (enlèvement des lisiers et épandage, gestion, ). Des grilles descriptives ont été élaborées par l IFIP il y a plus de 25 ans. Intégrées dans une application de gestion dite Gestion Technicoéconomique - Tableau de bord, elles constituent un observatoire du temps de travail en élevage. Des références sont produites annuellement depuis cette date pour différentes catégories d élevages (naisseurs et naisseurs-engraisseurs) permettant d analyser l évolution du temps de travail moyen sur le long terme (Graphique 1) et sa variabilité en fonction de différents paramètres techniques ou caractéristiques structurelles (la dimension par exemple). Heures/truie/an 35 30 25 Source : Tableau de bord - IFIP 20 1983 1988 1993 1998 2003 Année Graphique 1 : Evolution du temps de travail chez les naisseurs-engraisseurs En plus de ces quantités de travail publiées annuellement, une analyse détaillée est conduite périodiquement afin de connaître précisément les besoins par poste de travail, leurs évolutions dans le temps et leur variabilité (SALAÜN, 1987 ; SALAÜN, 1992 ; BARTOLOMEU, 2005). Ces dispositifs de collecte d information souffrent d un problème de représentativité géographique (la Bretagne insuffisamment repré- L organisation en bandes influence beaucoup les tâches, leur répartition dans le temps et les rythmes de travail. 5

Les activités quotidiennes, avec 5 h 10 par truie présente et par an, représentent presque la moitié du temps consacré au naissage. La main-d œuvre représente un poste majeur dans le coût de production du porc charcutier (15 %), second poste après l alimentation. Le travail en tant que facteur de production est donc une ressource à gérer en priorité. sentée compte tenu de son importance dans la production nationale) et structurel (les élevages de grande taille sous-représentés). De plus, il s agit d informations déclaratives obtenues auprès de l éleveur par son technicien, non mesurées et pouvant être biaisées d erreur d observation. Les références issues de la base de données ont été complétées par des travaux d enquêtes en élevage. Un travail conduit par l IFIP (BARTOLOMEU, 2005) a permis une approche détaillée des temps grâce à une grille descriptive des tâches telle que précédemment décrite et, pour des postes ciblés, des chronométrages ou relevés directs par un observateur dans différents contextes d élevage. Les résultats de ces travaux situent la moyenne des élevages naisseurs-engraisseurs à 22 h 44 par truie et par an. Les activités quotidiennes, avec 5 h 10 par truie présente et par an, représentent presque la moitié du temps consacré au naissage. Les activités quotidiennes en post sevrage et engraissement s élèvent à 4 h 08 par truie présente et par an. La gestion administrative et l entretien des bâtiments représentent 80 % des temps consacrés aux autres travaux, soit 3 h 45 /truie présente/an. Les écarts importants entre élevages s expliquent par le niveau d automatisation, l organisation des bâtiments et la présence ou non de litière. Le départ des porcs charcutiers correspond à l opération de transfert qui demande le plus de temps. Des travaux similaires ont été menés dans différentes régions par des Chambres d agriculture : - une étude conduite en 1994 (LE BORGNE et al, 1994) dans 89 élevages naisseurs-engraisseurs bretons et reposant sur des enquêtes sur site, fournit un bilan quantitatif des temps par tâche : le temps moyen s établit à 27,4 h, en cohérence avec les autres sources. L auteur met en évidence la variabilité importante de ce résultat. Celle-ci s exprime de la même façon pour les différents postes indiquant des marges de progrès possibles à tous les niveaux ce qui conduit à porter en priorité les efforts sur les postes les plus consommateurs tels que l alimentation des animaux (près de 30 % du temps total). La relation entre temps passé et productivité est faible. C est pourquoi la variabilité des temps est à analyser comme un problème d efficacité, sans intérêt technique. - un travail de même nature a été mené dans le département du Pasde-Calais (MICHEL, 1998), conduisant à des résultats proches. - le même type d investigation est reconduit en Bretagne (LE BORGNE et LE MOAN, 2007) dans le cadre du programme de recherches Porcherie verte. Les auteurs analysent les temps de travaux dans 67 élevages naisseurs-engraisseurs bretons. Dix ans après l étude précédente, les temps observés sont proches. Des évolutions apparaissent en accord avec les tendances déjà décrites : le temps total est en moyenne de 21 h 46 par truie et par an (seulement 19 h 37 dans les élevages sur caillebotis intégral). L analyse met en évidence un surcroît de travail (de 8 à 9 h/truie/ an) pour la gestion de la litière des élevages ayant fait ce choix. En 10 ans, la répartition du budget-temps entre les différentes tâches a évolué. La part du temps consacré au post-sevrage-engraissement s est accrue (30 %) en raison de la pratique croissante de l engraissement à façon et des transferts d animaux qui en résultent. Fait significatif, le temps consacré à des fonctions d administration/ gestion et de management s accroît. La part du naissage diminue mais représente encore 50 % du total. Ces évolutions traduisent une transformation des structures de production et des métiers. Ces travaux permettent d évaluer les progrès réalisés au cours du temps, de situer les élevages individuellement au sein d une population et de fixer des priorités d amélioration. Ils apportent des éléments sur la question des économies d échelles pour ce poste qui y est sensible et qui prend une importance croissante dans le coût de production. Dans la base de données nationale de «Tableau de bord», l approche des quantités de travail dans différents types d élevages porcins donne lieu annuellement à une évaluation économique de la charge de main-d œuvre et de son importance relative dans le coût de revient du porc. La pérennité de l application permet d apprécier sur le long terme l évolution des constituants du coût. La main-d œuvre représente maintenant un poste majeur dans le coût de production du porc charcutier, environ 15 %, constituant le second poste après l alimentation. Le travail en tant que facteur de production est donc une ressource à gérer en priorité. Optimiser le temps de travail Certaines évolutions du secteur porcin ont été directement choisies afin d optimiser les temps de travail nécessaires. La conduite en bandes ou la conception des bâtiments d élevage avec l option dominante depuis plusieurs décennies du caillebotis intégral au détriment de la litière y ont beaucoup contribué ainsi que l automatisation de 6

nombreuses tâches : distribution des aliments, tant en sec qu en soupe, automatisation totale de la climatisation, installation de dispositifs facilitant certaines opérations tels que le prétrempage automatisé des salles avant leur nettoyage, voire le «robot de lavage» Les travaux précédemment rapportés (LE BORGNE et LE MOAN) soulignent la variabilité qui subsiste et rend compte de défauts d efficacité. Ces résultats permettent de dégager plusieurs pistes de travail afin d améliorer cette efficacité (réduire les temps) et les conditions de travail ; parmi celles-ci en priorité : - privilégier, parmi les investissement possibles, l automatisation de la distribution des aliments. Compte tenu de l importance de ce poste, le gain réalisé permet un report du temps libéré vers des tâches plus «gratifiantes» et rémunératrices comme la gestion de la reproduction ou l accompagnement des mises bas. - améliorer l organisation de tâches comme le nettoyage et la désinfection, les transferts d animaux et adapter les équipements. - définir les priorités de travail dans l élevage en externalisant si besoin certaines tâches : entretien et gestion des effluents par exemple. A l inverse des évolutions observées jusqu à aujourd hui, certaines adaptations des systèmes d élevage sont dictées par des impératifs de nature réglementaire et sociétale et non seulement économique. La mise en groupes des truies gestantes nécessite une restructuration du parc de bâtiments et, en plus de cette contrainte technique, modifie les besoins en travail et les pratiques et comportements de l éleveur en relation avec une surveillance et un accès aux animaux moins faciles et un comportement des animaux différent avec de possibles dysfonctionnements. Cette situation requiert des analyses spécifiques : paramètres d efficacité des différents systèmes et pratiques à promouvoir ou à proscrire. Tous les indicateurs économiques et les comparaisons internationales indiquent que la concentration des structures de production se poursuivra malgré les difficultés qui y font obstacle dans le contexte français : densité élevée dans les zones de production et gestion contraignante des effluents Ces évolutions s accompagneront de modifications de l organisation des sites d élevage dont certaines existent déjà : spécialisation des sites en naissage et engraissement séparés ; création de sites de naissage collectifs détenus en co-propriété par plusieurs éleveurs engraisseurs Ces choix modifieront les pratiques de travail et les métiers : définition des postes, qualification et spécialisation, responsabilisation, De nouveaux enjeux devront être traités : par exemple, la prise en compte d aspects environnementaux (émissions d ammoniac et de gaz à effet de serre, odeurs, réduction des consommations d énergie fossile, production d énergie ) pourra se traduire par le développement de nouveaux procédés et la mise en œuvre d équipements spécifiques engendrant de nouvelles tâches et nécessitant une adaptation des compétences. Le développement des stations de traitement biologique des lisiers en fournit déjà un exemple. A l avenir, d autres équipements pourraient s y ajouter (échangeurs thermiques, laveurs d air, pompes à chaleur, installations de méthanisation, ) dont certains à l origine de nouveaux métiers. En plus des recherches de références tels que rapportées, l étude du paramètre travail en relation avec des pratiques diverses et complexes s appuiera à l avenir sur des approches de modélisation. Une expérience a été menée par l INRA (MARTEL, 2008) avec la collaboration de l IFIP. Dans le cadre d une thèse de doctorat, une modélisation d un élevage naisseur a été réalisée prenant en compte en plus des paramètres d organisation, la conduite et le fonctionnement d un troupeau de truies, une description des tâches liées aux événements. Le besoin en travail et sa répartition temporelle sont prédits. Le modèle permet l évaluation de différentes stratégies. La prise en compte de la probabilité de réponses permet d appréhender le résultat moyen d un scénario et sa variabilité. Ce type d outil est intéressant pour l étude de systèmes complexes au sein desquels de nombreux éléments interagissent. Une approche par modélisation a été menée par RIEGEL et SCHICK dans le contexte de l élevage porcin suisse. Un modèle de simulation spécifique à l élevage porcin (PROOF) a été paramétré à partir de relevés de temps de travaux pour calculer la charge de travail et a été utilisé pour comparer différentes modalités techniques ou structurelles : dimension, degré d automatisation,... Ce modèle permet de planifier l organisation du travail pour la construction ou la transformation de bâtiments. Les temps de travail cités dans l étude (de 23,6 à 39,2 heures par truie et par an) sont élevés rendant compte de conditions de production différentes. Certaines adaptations des systèmes d élevage sont dictées par des impératifs de nature réglementaire et sociétale et non seulement économique. La mise en groupes des truies gestantes nécessite une restructuration des bâtiments et modifie les besoins en travail, pratiques et comportements de l éleveur. 7

Les tâches estimées les moins pénibles par les éleveurs sont les activités quotidiennes, la gestion de la reproduction, l accompagnement des mises bas et les soins aux porcelets nouveaux-nés. L exécution répétée de tâches s accompagnant d efforts physiques importants et de postures pénibles peut poser un problème de santé au travail. L éleveur au travail Conditions de travail et risques pour la santé Pénibilité et pathologies associées Les conditions de travail ont souvent été abordées, en cohérence avec les approches quantitatives précédentes, par la caractérisation de la pénibilité des tâches. Plusieurs travaux ont permis sur la base de déclarations d éleveurs lors d enquêtes, de cibler les opérations considérées par eux-mêmes comme pénibles, cette notion recouvrant plusieurs notions : la difficulté physique de réalisation de la tâche, son caractère désagréable ou son image peu valorisante. Les travaux conduits par l IFIP, rapportés précédemment, conduisent à des constats assez répétables : les tâches estimées les moins pénibles par les éleveurs sont les activités quotidiennes, la gestion de la reproduction, l accompagnement des mises bas et les soins aux porcelets nouveauxnés. La castration, le nettoyagedésinfection et la gestion des litières sont considérées comme déplaisantes et peu valorisantes (BARTOLOMEU). Au-delà de la notion de pénibilité, l exécution répétée de tâches s accompagnant d efforts physiques importants et de postures inadéquates peut poser un problème de santé au travail en accroissant la fréquence de pathologies d hypersollicitation, qui s expriment au plan clinique par divers Troubles Musculo-Squelettiques (TMS). Une étude conduite en 2007 par les Chambres d agriculture de Bretagne, en partenariat avec l ARACT (Association Régionale pour l Amélioration des Conditions de Travail), identifie et caractérise parmi les opérations d élevage, les plus à risque, et définit des moyens d amélioration. La méthode importée du secteur industriel met en évidence et évalue les risques d accident et d usure professionnelle. Elle a été appliquée dans trois élevages en focalisant l analyse sur certaines activités : opérations jugées pénibles, tâches à impact économique, situations dans lesquelles des travaux sont envisagés en neuf ou en rénovation (de façon à inclure les conditions de travail dans l élaboration du projet), Plusieurs types de risques sont apparus : risques de chute lors de l enjambement des cloisons entre cases, de l escalade de portillons difficiles à ouvrir, de déplacements d animaux dans des couloirs peu aménagés, risques de blessure par l utilisation d outils coupants ou piquants,, risques d usure liés à des postures récurrentes pénibles... D autres risques existent en relation avec les pratiques d élevage : auto-injection de vaccins, de produits hormonaux, Divers types de réponses peuvent être apportés selon le cas : la suppression du risque par la réalisation d aménagements voire la suppression de l opération générant le risque si elle n est pas indispensable à l obtention de bons résultats ; l évaluation des pratiques afin de dégager des possibilités d atténuer le risque (bonnes pratiques, ergonomie des équipements, ). La restitution des observations aux personnes concernées les conduit à élaborer elles-mêmes des propositions d amélioration adaptées à leur élevage, à leurs souhaits, mais pas systématiquement généralisables. Cette démarche apporte les éléments nécessaires à l élaboration et à l actualisation du «document unique d évaluation des risques professionnels». Ce document peut être utilisé comme un outil de gestion au lieu d être perçu comme une contrainte. Si les solutions mises en œuvre sont spécifiques à chaque situation, la méthode s avère généralisable. Pathologies respiratoires A côté des risques précédemment évoqués, d autres éléments en relation avec les conditions de travail peuvent toucher la santé de l éleveur : la production porcine est réalisée le plus souvent en bâtiments fermé contenant des quantités importantes d animaux, de nourriture et de déjections, à l origine de niveaux élevés d émission de polluants potentiellement toxiques pour l appareil respiratoire des porchers (DONHAM, 1989). Les activités rythmées par la conduite en bandes des troupeaux nécessitent une présence permanente et prolongée dans ces bâtiments. De nombreuses études réalisées depuis trente ans dans différents pays rapportent que plus de 50 % des éleveurs de porcs souffriraient de troubles respiratoires (REYNOLDS et al, 1996). Trois familles de polluants peuvent être distingués : les poussières, l ammoniac et les germes bactériens ou viraux mis en suspension. Les poussières représentant l ensemble des particules solides en suspension dans l air sont émises dans les porcheries par l aliment (80 à 90 %), la dessiccation des excréments, la litière et la désquamation de l épiderme des animaux. Les mesures effectuées par l IFIP 8

montrent que la concentration en particules de poussières dans les porcheries s élève en moyenne à 1,3.10 8 particules par m 3 d air (GUINGAND et al, 1994). Le risque est lié à la concentration en poussières fines (< 2,5 microns) pouvant atteindre les alvéoles pulmonaires. Celles-ci représenteraient 80 % des poussières émises en porcheries, pour seulement 10 % de la masse totale (NILSSON, 1982). Le Code du Travail limite les niveaux d inhalation sur 8 heures à 10 mg/m 3 pour les poussières totales et 5 mg pour les poussières alvéolaires. L ammoniac provenant de la dégradation de l urée contenue dans l urine par l uréase fécale est très présent dans les bâtiments porcins. Les concentrations dans l air, selon les études réalisées en élevages (GUINGAND, 1997), dépassent rarement 30 ppm. L émission annuelle est estimée à 3 kg par place d engraissement dans un bâtiment sur caillebotis intégral avec préfosses sous le bâtiment. La valeur limite d exposition instantanée et la valeur moyenne d exposition sur 8 h définies par l INRS* sont respectivement de 50 ppm (36 mg/m 3 ) et 25 ppm (18 mg/m 3 ). Les études sur la contamination bactérienne des atmosphères de porcheries sont peu nombreuses. Selon DONHAM et al (1986), la concentration en bactéries dans l air des porcheries peut atteindre 10 6 /m 3, supérieure de 2 à 3 log aux concentrations dans l air extérieur. De nombreux germes peuvent être rencontrés : streptocoques, staphylocoques mais peu de germes Gram négatif. Les troubles respiratoires chez les éleveurs ont été soulignés par plusieurs enquêtes épidémiologiques depuis le signalement de ce problème par DONHAM en 1977. Les synthèses réalisées font ressortir l influence de la durée d exposition sur le risque d atteinte respiratoire. S agissant des troubles chroniques, la part spécifique liée au métier d éleveur de porcs est difficile à dissocier d autres facteurs de risque (tabagisme, ), rendant la caractérisation de cette affection comme maladie professionnelle difficile, mais la réalité du risque semble avérée (PELLERIN, 1996 ; RYLANDER et al, 1989). Si les affections graves restent rares et imputables pour partie à d autres causes, diverses mesures de prévention peuvent être conseillées aux éleveurs : incorporation de matière grasse dans l aliment, précipitation électrostatique des poussières, brumisation, flushage ou autre mode d évacuation du lisier, réglage adéquat de la ventilation, port de masque lors de certaines opérations. Des tests d efficacité de ces équipements individuels ont été réalisés par l IFIP. Celle-ci pour les poussières fines et surtout les gaz est variable selon le type d équipement. Ces solutions sont souvent coûteuses et d un usage peu commode. Risques aigus Parmi les tâches générant des risques importants, il faut mentionner les opérations de vidange des préfosses ou toute action mettant en mouvement des volumes importants d effluents qui peuvent conduire à libérer dans l air ambiant l hydrogène sulfuré contenu dans l effluent. Ce dégagement gazeux peut être à l origine d accidents mortels. Toute intervention dans une fosse en présence de lisier doit être réalisée sous la protection d un équipement respiratoire individuel adapté non disponible dans la plupart des élevages. L éleveur et son travail : représentations et identité Le travail par sa nature, les savoir-faire et la formation qu il requiert, par le tissu relationnel et partenarial qu il génère (organisations collectives, connaissance et reconnaissance entre pairs, ), par l image qu il renvoie auprès de tiers, contribue à structurer l identité de l éleveur. Les organisations techniques et de conseil se sont surtout intéressées à ce que fait l éleveur (quoi? comment?) plutôt qu à ce qu est l éleveur ou à ce que sont ses attentes profondes en dehors de l analyse des choix et préférences techniques qu il est amené à faire dans la conduite de ses activités. Entre 2001 et 2007, la mise en œuvre par l INRA du programme Porcherie verte a conduit des sociologues à se pencher sur la condition et les pratiques des éleveurs de porcs afin de connaître différentes dimensions de l identité d éleveur révélées par les modalités de mise en œuvre de la production. NICOURT (2007) analyse à partir d entretiens avec des éleveurs des Côtes d Armor, comment les outils d analyse technique et économique proposés, en influençant le conseil technique, l animation collective et la mutualisation de données, de références, de pratiques, contribuent à construire un modèle centré sur l excellence professionnelle («l idéalisation» d un bon travail) et conditionnant la reconnaissance par les pairs c està-dire des distinctions sociales au sein du métier. Le prix des «cochons d or» récompensant annuellement la performance technique d éleveurs est analysé comme une expression symbolique de cette réalité. Parmi les tâches générant des risques : les opérations de vidange des préfosses. * INRS : Institut National de Recherche et de Sécurité Les outils d analyse technique et économique contribuent à construire un modèle centré sur l excellence professionnelle. 9

La main-d œuvre salariée assure plus de 50 % du besoin chez les naisseurs et naisseurs-engraisseurs de plus de 200 truies. 57 % des élevages ont recours à de la maind œuvre salariée. Le même auteur dans un autre travail conduit au sein du programme Porcherie Verte auprès d éleveurs du Finistère et de Dordogne, s interroge en analysant le travail comme un ressort de la construction de l identité de l éleveur, sur la manière dont la critique matérialisée par la confrontation avec des tiers lors d enquêtes publiques conflictuelles ayant accompagné le développement de nouveaux projets, fragilise cette identité. Le conflit et la déstabilisation identitaire naissent d une divergence de représentations, entre celle de l éleveur dominé par le bien faire son métier et celles de tiers ne partageant pas ce référentiel et lui opposant divers aspects négatifs de l élevage (nuisances ). L éleveur doit choisir entre une position d acteur dans un territoire et celle de chef d une entreprise à risque environnemental. La perception qu ont les éleveurs de leur métier, la manière dont ils entendent l exercer et celle selon laquelle ils construisent leurs objectifs de long terme sont diverses ainsi que les trajectoires de développement des exploitations porcines. Un travail de recherche réalisé auprès de deux groupes d éleveurs, néerlandais et français (COMMANDEUR, 2005) analyse les stratégies techniques ou économiques en s appuyant sur des modèles appelés styles, en rapport avec les conditions de production techniques et structurelles des élevages. Cinq styles sont identifiés, distinguant les éleveurs selon leurs attitudes et priorités au regard de paramètres tels que la productivité du travail, les choix de dimension ou la productivité technique des animaux. Ces styles sont désignés par une image : se distinguent l entrepreneur, l artisan, le patrimonial, l animalier ou le versatile. Cette typologie vise à montrer la diversité des logiques existant dans les élevages porcins et celle des éleveurs eux-mêmes. L éleveur employeur : la question du salariat Evolution du salariat en production porcine L enquête réalisée en 1999 par le SCEES (SALAÜN et FRAYSSE) met en évidence l accroissement de la part du salariat dans la couverture du besoin total de main-d œuvre au sein des exploitations porcines. Celle-ci atteint 24 % dans les élevages naisseurs-engraisseurs contre seulement 7 et 8 % chez les naisseurs et les engraisseurs, respectivement. La situation dépend beaucoup de la taille des ateliers. La main-d œuvre salariée assure plus de 50 % du besoin chez les naisseurs et naisseurs-engraisseurs de plus de 200 truies. La main d œuvre d origine familiale change enmême temps de nature : alors que différents membres de la famille contribuaient traditionnellement à l activité, la main-d œuvre familiale tend à se réduire à l éleveur lui-même, les autres membres exerçant souvent des professions sans rapport avec les activités de l exploitation, d autant plus que la taille de l atelier est importante. Par exemple, dans les élevages naisseurs-engraisseurs de plus de 200 truies, l éleveur, sa famille et les salariés apportent respectivement 40 %, 9 % et 51 % du besoin en travail. Ces tendances se sont poursuivies, voire accrues depuis 1999. Dans le cadre d une collaboration au sein d un projet conduit par l IFIP et visant à dresser l état des lieux du parc de bâtiments (ROGUET et al, 2007), les Centres d Economie Rurale montrent que dans des exploitations porcines spécialisées naisseurs-engraisseurs employant en moyenne 2,4 UTA : - 57 % des élevages mais respectivement 18 % des moins de 100 truies et 97 % des plus de 300 truies, ont recours à de la main-d œuvre salariée - la main-d œuvre salariée représente 38 % de la ressource de travail ; cette proportion variant de 7 % chez les moins de 100 truies à 67 % dans les plus de 300 truies. Organisation/spécialisation/qualification, statut En relation avec la progression de la part du salariat dans les élevages porcins, l organisation du travail se trouve affectée. Un double mouvement s opère : de spécialisation (chaque travailleur peut être responsable d un secteur de l élevage, d autant plus focalisé que l élevage est important) et de stratification des qualifications et compétences. Sur le long terme, cette émergence d une diversité des métiers pose la question des carrières et de la promotion interne, Au quotidien, se pose pour l éleveur devenu manager, l enjeu d organiser, répartir, contrôler, stimuler c est-à-dire de gérer les ressources humaines. Cette situation induit une mobilité ou instabilité des ressources de travail disponibles pour le secteur. Localement, des difficultés d ajustement offre/demande peuvent apparaître. Différents travaux ont viser à catégoriser les emplois en production porcine en différenciant les postes selon différentes dimensions parfois difficiles à croiser entre elles : les champs techniques d intervention et savoir-faire associé ou le degré de responsabilité représenté par un statut comme responsable d élevage, technicien, porcher, (DE LANGHE, 1997). 10

Peu de travaux avaient été consacrés jusqu à récemment à l analyse de la problématique des régulations du travail devenues nécessaires par la complexification et la différenciation des métiers en production porcine. Une étude réalisée en 2005 dans le cadre d une collaboration entre l ESA et l IFIP (BINET et al, 2005) a analysé les fonctions de gestion des ressources humaines dans différents types d élevages. Une typologie a été construite selon le type de management (délégué, partagé, collaboratif, partiellement délégué) et le type de structure (grands élevages, maternités collectives, exploitations familiales). Les fonctions de gestion des ressources humaines sont prises en compte dans les outils de grande dimension, le management y est délégué à un chef d élevage.dans les maternités collectives, ce management est partagé entre un responsable d élevage et un gérant représentant les actionnaires. Dans les structures familiales, le management est délégué selon la répartition des tâches choisie. Le niveau de connaissance des employeurs en matière de gestion des ressources humaines a été appréhendé. Il varie avec la dimension. En 2007, HOSTIOU et al développent l application de la méthode «Atelage» (Activités de Travail en exploitation d ELevAGE) dans 10 élevages du Massif Central pour identifier des profils caractérisant l attribution de tâches aux différents salariés : nature des tâches, rythmes de travail, Ce travail rend possible une représentation plus généralisable de modes de régulation de l organisation du travail adaptés à une diversité de situations, intégrant des choix de priorité systématiques ou adaptatifs et prenant en compte les interactions fréquentes avec d autres besoins de travail au sein de l exploitation. Le rôle des salariés eux-mêmes dans les processus de régulation différent selon leur statut (responsable d élevage/technicien spécialisé /ouvrier) est à considérer. Des travaux se sont intéressés à des phases critiques matérialisant un changement de statut. L embauche du premier salarié qui consacre le passage pour l éleveur de seul maître à bord à celui d employeur, gestionnaire, donneur d ordres, censeur a été abordée dans l étude citée conduite par la Chambre d agriculture de Bretagne en collaboration avec l ARACT (JEGOU et al, 2007) et dans un travail d enquête spécifique auprès de 53 éleveurs ayant recours aux services d un salarié (LE MOAN et al, 2007). Ces travaux mettent en évidence l importance d une période de tutorat structuré qui nécessite de définir l activité confiée à la personne recrutée, d évaluer ses compétences et de déceler les points où elle doit progresser, de désigner un tuteur et d organiser le travail de ce dernier pendant la période de tutorat pour qu il puisse transmettre ses compétences sans devoir arbitrer entre faire son travail et former le nouveau salarié. Les éleveurs employeurs affirment rencontrer des difficultés dans leur management et avoir besoin de formation en la matière. D autres travaux non dédiés spécifiquement à la production porcine ne s intéressent pas à la notion de travail mais aux relations humaines entre personnes présentes sur un même site d exploitation (Chambre d agriculture de Bretagne, FEOGA, 2006). A partir d entretiens auprès d agriculteurs, cette étude définit 4 domaines de compétence à maîtriser pour assurer un fonctionnement harmonieux du relationnel : la connaissance du fonctionnement psychologique de l individu, la communication (écoute, expression), la coopération (définition des objectifs et négociation), l établissement de modalités et règles d organisation et de fonctionnement. Le point de vue des salariés Les travaux précités (HOSTIOU et al, 2007) prennent en compte les opinions des salariés dans l analyse. La vision qu ont les salariés de leur métier, leurs aspirations, insatisfactions, sont à prendre en considération compte tenu des difficultés de recrutement du secteur et du déficit récurrent en personnel qualifié. En témoignent plusieurs enquêtes réalisées à différentes époques par différents acteurs : - en 1992, la revue professionnelle Porc magazine, en collaboration avec l UNREP, interrogeait 133 salariés d élevages porcins sur leurs cursus, motivations, conditions d emploi et de formation, aspirations et insatisfactions. Il en ressortait un bon niveau de satisfaction avec des conditions jugées bonnes dans trois-quarts des cas, un sentiment d exercer des responsabilités et d organiser son propre travail, les doléances portant sur le temps de travail excessif et secondairement les astreintes. - MOUREAUD et BITAUD (1993), rendant compte d un travail réalisé par l Ecole Supérieure d Agriculture d Angers pour les ASAVPA et la Chambre d agriculture de Bretagne, font état d une opinion moins favorable des salariés d élevage sur leur métier. Ceux-ci souhaitent une revalorisation de son image et ne se reconnaissent pas dans le terme peu valorisant, d ouvrier agricole. Ils souffrent d une gestion des ressources humaines peu dynamique et souhaitent bénéficier d une for- Les éleveurs employeurs affirment rencontrer des difficultés dans leur management et avoir besoin de formation en la matière. La vision qu ont les salariés de leur métier, leurs aspirations, insatisfactions, sont à prendre en considération compte tenu des difficultés de recrutement du secteur et du déficit récurrent en personnel qualifié. 11

Des travaux seraient à conduire auprès des étudiants de l enseignement agricole pour comprendre l origine des déséquilibres observés dans l offre et la demande de candidats aux différentes productions. Un apport de méthode est à rechercher par la mutualisation des besoins, approches, outils, entre Instituts techniques de différentes filières de production. La participation de ces instituts à un Réseau Mixte Thématique sur cette thématique du travail œuvre en ce sens. mation initiale plus orientée vers la fonction de salarié. - Une enquête menée en 2000 par l ASAVPA 22 (Association de salariés agricoles pour la vulgarisation et le progrès en agriculture dans les Côtes d armor) renvoie une image positive de l opinion de 376 salariés (dont 123 en production porcine) sur leur profession : intérêt du métier, soif d apprendre, mobilité ressortent de cette consultation. Les manques concernent aussi l accès à la formation et à l information. Les rémunérations s étagent de 6 500 à 17 000 F (991 à 2 592 ) avec une moyenne à 7 933 F (1 209 ) et distinguent favorablement la production porcine par rapport aux autres activités (lait, aviculture, machinisme, maraîchage, polyculture-élevage). - un dossier de 16 pages, paru en 2006 dans la revue Porc Magazine destinée aux employeurs, fait le point sur la nécessité de former des jeunes en prévision de besoins croissants et présente différents témoignages ou initiatives exemplaires. - Le travail cité relatif à l embauche du premier salarié (LE MOAN et al ) comporte une enquête auprès de 19 salariés uniques d élevages porcins. Leur préférence s exprime en faveur d exploitations spécialisées dans lesquelles la relation de travail peut s exercer avec un interlocuteur privilégié. Ils estiment être autonomes et responsables de leur activité au sein de l élevage. Malgré les points de vue positifs émis sur leur métier par ceux qui l exercent, les candidats sont rares au regard des besoins. La permanence de cette situation de pénurie renvoie à des causes multiples : désaffection de l enseignement agricole vis à vis de la production porcine, image défavorable, Des travaux seraient à conduire auprès des étudiants de l enseignement agricole pour comprendre l origine des déséquilibres observés dans l offre et la demande de candidats aux différentes productions. Conclusion Cette synthèse rapporte les résultats de différents travaux réalisés sur plusieurs aspects de l utilisation de la main-d œuvre en production porcin par l IFIP et ses partenaires. Les résultats de la bibliographie sont mobilisés. Le travail apparaît comme une problématique complexe et multiple selon que l éclairage privilégie la dimension économique (le travail comme facteur de production) ou d autres aspects : objet de l activité quotidienne pour l éleveur, élément d expression du métier, vecteur de représentations tant de la part de l éleveur que de tiers, voire support de l identité même de l éleveur. Ces dimensions ont été inégalement abordées. Les travaux conduits dans les organisations techniques (IFIP, Chambres d agriculture) ont privilégié les enjeux technico-économiques et le travail y est analysé en termes quantitatifs et dans ses relations avec les caractéristiques structurelles et techniques des élevages. La conduite en bandes influence beaucoup ces approches par les choix d organisation et les rythmes de travail. Une base de données nationale (GTE-tableau de bord)complétée périodiquement par des études analytiques, produit des références pour ces éléments quantitatifs et analyse les tendances de long terme. La représentativité de ces dispositifs doit être améliorée. Des enquêtes ponctuelles par le SCEES apportent des éléments moins analytiques, s appuyant sur des échantillons représentatifs. La demande de travaux de la part des professionnels éleveurs, groupements de producteurs s exprime aujourd hui fortement autour des dimensions mobilisées par les changements structurels de la production : accroissement de la dimension et modes d organisation du travail, management d une maind œuvre salariée (recrutement, gestion des compétences et des relations de travail, intéressement et motivation, ), modalités d association entre éleveurs dans le cadre de formes sociétaires, entrée et sortie de l activité, transmission des outils, D autres dimensions à caractère sociologique, ont été explorées dans plusieurs travaux de la Recherche publique avec des apports intéressants. La question des conditions de travail et celle liée des risques professionnels ont été étudiées à différentes époques et par différents partenaires (IFIP, Chambres d agriculture de Bretagne, INRA). Les approches restent parcellaires. Des tentatives ont été conduites qui méritent d être prolongées (étude Chambre d agriculture de Bretagne/ARACT ; HOSTIOU et al). Un apport de méthode est à rechercher auprès de la Recherche publique, par la mutualisation des besoins, approches, outils, entre Instituts techniques de différentes filières de production. Un éclairage pertinent sur les interactions entre ateliers au sein des exploitations est attendu. La participation de ces instituts à un Réseau Mixte Thématique sur cette thématique du travail œuvre en ce sens. Des apports méthodologiques seraient à rechercher auprès du secteur industriel malgré les différences de contexte. 12

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Contact : yvon.salaun@ifip.asso.fr 13