La demande A- Facteurs qui déterminent la demande Dans une économie de marché, chaque ménage peut disposer librement de son revenu, à savoir le dépenser ou ne pas le dépenser, et cela, selon son envie, ses moyens. La quantité d un bien qu un consommateur est prêt à acheter, durant une période donnée, dépend de : Q = quantité demandée i = individu P = prix du bien économique j = bien économique R = revenu individuel x = bien économique quelconque U = utilité subjective Q ij = ƒ(p j, R i, P x, U i ) L étude de la quantité individuelle d un bien dépend du prix de ce bien, du prix des autres bien, du revenu de l individu et de l utilité du bien qu a l individu. Par exemple, la quantité de café, demandée par Monsieur Martin, dépend du prix du café, du prix d autres boissons, de son revenu disponible et de son goût personnel. 1- Le facteur prix du bien (P j ) Soit le bien j, du café : Prix Quantité 8,- kg 6,- 3 kg,- kg La quantité demandée varie inversement par rapport au prix 1 8 Prix de j 6 3 Quantité de j - 11 -
La quantité demandée est une fonction décroissante par rapport au prix, c est-à-dire, lorsque le prix baisse, la quantité demandée augmente ou inversement (baisse de la quantité si le prix augmente) Exemple : Q = f (P i ) Q = P + 5 si P =. Q = + 5 = kg Q = Q = P + 5 si P = 3. Q = 3 + 5 = kg Q = Q = P + 5 si P =. Q = + 5 = 6kg Le ( ) correspond au coefficient angulaire appelé également tangente ou, encore, pente. - Le facteur prix d autres biens (P x ) Un consommateur se rendant se rendant sur un marché dans l intention d acheter un bien (dit principal) regarde également d autres produits. Le prix de ces derniers l influence sur sa décision d acheter le bien principal. Exemple : En voulant acheter du café, le consommateur cherche également à connaître le prix du thé ou du cacao. Si les prix de ces derniers sont intéressants, le consommateur peut modifier sa demande de café en la remplaçant par celle du thé ou du cacao. Les autres biens présentent deux sortes d effets sur le bien principal : - Un effet de remplacement ou de substitution : Si les prix des autres biens venaient à baisser, le consommateur diminuerait la quantité du bien principal pour le remplacer par l un des autres biens ou inversement. Exemple : café et thé ; train et avion,. - Un effet de complémentarité : Si les prix des autres biens venaient à baisser, le consommateur renforcerait la quantité du bien principal ou in versement. Exemple : voiture et essence ; téléphone et communications,. Effet de complémentarité Effet de remplacement Prix de x Prix de x 1 8 6 3 Quantité de j 1 8 6 3 Quantité de j - 1 -
3- Le facteur revenu individuel (R i ) Soit le revenu d un individu i: Revenu Quantité,-,3 kg 1'5,-,6 kg '5,- 1,8 kg 3'75,-, kg 5',- 5, kg 6 5 3 Quantité 3 1 1 15 5 375 5 Revenu L augmentation du revenu entraîne une hausse de la quantité demandée. On remarque, lors des premières augmentations du revenu, que le consommateur augmente sa quantité demandée proportionnellement, puis ralentit le phénomène jusqu à atteindre une limite : Point 1 : Minimum vital Lorsque le revenu est nul, l individu doit consommer malgré tout. Ce minimum vital est assuré soit par une épargne provenant du passé soit par la contribution sociale de l Etat. Point : Consommation plus proportionnelle Lorsque l individu quitte la zone de pauvreté, il a tendance à consommer plus proportionnellement. Cette consommation est assurée par son revenu actuel augmenté par d un revenu futur. Il devra s endetter. Cette tendance s explique par le manque de consommation antérieur et surtout par le rattrapage du niveau de vie courant de la société. Point 3 : Consommation proportionnelle C est l attitude de l individu qui consomme au prorata de son niveau de revenu gagné. Point : Consommation moins proportionnelle Les riches consommeront moins proportionnellement en raison de l effet de saturation (satiété) Par conséquent, la quantité demandée est une fonction croissante en fonction du revenu. Mais celle-ci n est pas constante en raison de l effet de saturation dans la consommation d un bien. - 13 -
- Le facteur utilité individuelle (U i ) Il existe deux moyens permettant d analyser l utilité : a) L utilité cardinale Les économistes ont prétendu que l on pouvait mesurer le goût d un individu. Or cette méthode nécessite l apport des mathématiques pour analyser le comportement sentimental de l individu dans ses activités économiques. b) L utilité ordinale En réalité, pour analyser le comportement individuel, on utilise uniquement les degrés de préférence. On dira par exemple qu un individu est plus heureux dans une situation que dans une autre sans pouvoir mesurer cette différence. Max Utilité Quantité C est ce qu on appelle une courbe d indifférence Pour un individu rationnel, une augmentation de sa quantité d un bien doit lui fournir une utilité plus grande. Néanmoins, cette utilité sera de moins en moins proportionnelle au fur et à mesure que la quantité croit. Ce phénomène s explique par l effet de saturation. Le consommateur arrivera à son maximum de goût et arrêtera la progression ou toute consommation du bien. En fonction d un budget donné et limité, il faudra combiner différents biens afin d atteindre une satisfaction maximale. Thé C 1 C Courbe d indifférence C 3 Café - 1 -
Dans le graphe de la page précédente, nous avons trois combinaison (C 1, C et C 3 ) qui offrent la même satisfaction (ou utilité) pour le consommateur. La courbe qui lie ces trois combinaisons s appelle la courbe d indifférence. Cela signifie que l individu choisira C 1, C ou C 3 sans aucune préférence. En résumé, la courbe d indifférence représente une infinité de possibilités donnant toutes la même satisfaction (ou niveau d utilité). c) La contrainte budgétaire Le revenu disponible d un individu représente une contrainte budgétaire pour un individu. 5 Bien Y 3 1 Zone inférieure Zone supérieure Contrainte budgétaire 5 1 15 5 Bien X La droite de contrainte budgétaire sépare le quadrant en deux zones : - La zone inférieure représente la zone de faisabilité - La zone supérieure représente la zone d impossibilité Il faut combiner la courbe d indifférence et la contrainte budgétaire afin de choisir la meilleure combinaison de biens. Thé C 1 Contrainte budgétaire C Courbe d indifférence C 3 Café Les points C 1 et C 3 épuisent le budget tandis que le point C procure la même satisfaction sans pour autant utiliser la totalité du revenu disponible. Un consommateur rationnel devra donc choisir le point C. - 15 -
B- Elasticité de la demande 1- Notion d élasticité Nous avons vu que la quantité demandée dépendait de quatre facteur : le prix du bien en question, les prix des autres biens, le revenu ainsi que l utilité du bien par rapport au consommateur. En pratique, la demande d un bien dépend principalement du prix de ce bien. On retiendra donc le facteur prix comme motif primordial lors de la décision d achat. Lorsqu il y a une variation du prix du bien, les consommateurs ont des réactions différentes : - Soit ils arrêtent de consommer - Soit ils consomment quand même mais différemment Ces réactions représentent les sensibilités des consommateurs. On appelle cela des élasticités de la demande par rapport aux variations du prix. L élasticité s intéresse à des variations relatives. Il faut donc calculer la variation de la quantité par rapport à sa valeur initiale, puis, la variation du prix correspondant. C est donc un rapport entre deux variations relatives. L élasticité est étudiée par la notion de dérivée, c est-à-dire la sensibilité d un phénomène qui répond à une variation infiniment petite ( x ) Rappel mathématique : La notion de Dérivée f (x + h) f ( x ) La fonction f ( x ) = lim est la dérivée de f(x). h h Vous trouverez les règles essentielles de dérivations dans les tables numériques (CRM par exemple). Nous admettrons que : - f (x) = Maximum ou minimum distingués avec f (x)) - f (x) < f est décroissante - f (x) > f es croissante En économie, nous utilisons la notion de dérivée pour le calcul de variation comme l élasticité. Elle rend le calcul beaucoup plus simple étant donné qu elle n exige qu une fonction de demande pour en déterminer l élasticité. - Calcul de l élasticité ε pd = Variation relative en % de la quantité Variation relative en % du prix - 16 -
soit la formule : ε pd = qq i = p i q p p i q i p où q = variation de la quantité p = variation du prix q i = quantité initiale = prix initial p i En fait, la valeur de l élasticité de la demande est toujours négative en raison du coefficient angulaire négatif de la demande. Par commodité d analyse et d étude, nous considérerons sa valeur absolue. Exemple : Soit un prix initial 1 permettant l achat d une quantité Soit un nouveau prix 1 offrant une quantité 16 L élasticité de ce bien sera égale à : 16 ε = 16 pd 1 1 1 ε =1,5 pd = 1 16 = 3 = 1,5 Nous observons, dans l exemple ci-dessus, qu une augmentation du prix du bien de 16 / 3 % entraîne une diminution de la quantité de 5 %. En résumé, si le prix du bien augmente de 1, la quantité baissera de 1,5. 3- Différents cas d élasticité La pente de la droite de la demande entraîne différents degrés d élasticité. a) ε = : Demande totalement inélastique Le prix n a aucune influence sur la quantité b) < ε <1 : Demande inélastique La quantité varie moins que le prix c) ε =1 : Demande à élasticité unitaire Le prix et la quantité varient de la même façon. d) 1< ε < : Demande élastique La quantité varie plus que le prix e) ε : Demande totalement élastique La quantité varie malgré la constance du prix. - Autres élasticités - 17 -
L étude de la demande peut pousser à chercher son élasticité en fonction d autres facteurs a) Élasticité revenu de la demande C est la variation relative en % de la quantité par rapport à la variation relative en % du revenu : ε pd = qq i = r i q rr i q i r L élasticité n est pas exprimée en valeur absolue, étant donné que la pente de la demande est positive par rapport au revenu. Néanmoins, et en raison de l effet de saturation, l élasticité revenu de la demande peut devenir négative au moment de changement de direction de la courbe. b) Élasticité croisée de la demande C est la variation relative en % de la quantité d un bien A par rapport à la variation relative en % du prix d un bien B : ε = AB q p A B q A i B p = i Ici, l élasticité peut être exprimée en valeur absolue, si la pente de la demande est négative (cas ou le bien B est un bien complémentaire). p B i A q i q p A B - 18 -