CONTRIBUTION DU NIGER A LA REUNION DES DIRECTEURS DES PRODUCTIONS ANIMALES Pays à vocation essentiellement pastoral, le Niger tire l essentiel de son économie des ressources animales représentant la composante la plus dynamique et la plus porteuse de croissance du secteur primaire. En effet, ce secteur représente 70% des produits d'exportation et contribuent à hauteur de 40% au PIB agricole. Hélas, force est de constater que ces importantes ressources sont fortement menacées dans leur existence car soumises à une dégradation continue en raison de changement climatique. C est fort de ce constat et conformément aux engagements pris vis à vis de la communauté internationale que le Niger a ratifié plusieurs textes régissant l utilisation durable des ressources naturelles. Dès lors, le Niger s est attelé à l élaboration et la mise en œuvre d une stratégie nationale assortie d un plan d actions en matière de gestion de la diversité biologique. Cette stratégie constitue aujourd hui un cadre commun, fédérateur et cohérent d intervention pour toutes les actions liées à la gestion des ressources naturelles. C est dire que le Comité Consultatif National de Gestion des Ressources Génétiques des Animaux d Elevage (CCN/GRGAE) crée par le Ministère en charge de l Elevage et la FAO trouve toute sa signification dans une telle dynamique de portée internationale. Pour atteindre l objectif de gestion et de conservation des ressources naturelles en général et des ressources génétiques animales en particulier, le Ministère de l Elevage enregistre deux importants programmes d amélioration génétique qui sont actuellement en cours d exécution. Il s agit de: 1. Programme National d Amélioration Génétique des Bovins Locaux (PNAG/BL) Il s agit là d une initiative novatrice de l approche Programme qui allie la recherche et la vulgarisation d une part et implique d autre part,
tous les acteurs de la production animale autour des plates-formes d'innovation. Il va sans dire que cela favorise l adoption des technologies d amélioration de production de lait et de viande dans les ranchs et fermes étatiques, les institutions de recherche et les fermes privées. La mise en œuvre du Programme, d un coût d un peu plus de dix milliards de FCFA, se fait sur une phase pilote de quatorze (14) ans en deux (2) cycles de programmation à savoir i) un premier cycle de sept (7) ans de 2010-2016 et ii) un deuxième cycle de sept (7) autres années de 2017-2023. Le Programme vise à contribuer à la préservation et à l amélioration du potentiel génétique des races bovines locales tout en augmentant leurs performances de production en lait et viande. 2. Programme de Productivité Agricole en Afrique de l Ouest (PPAAO) : Le PPAAO Niger est à sa première phase d exécution pour une durée de 10 ans en deux phases de 5ans chacune. La composante 2 de ce programme traite exclusivement du volet élevage à travers la création d un centre de spécialisation en élevage (CNS/EL). En effet, cette composante vise à, entre autres : renforcer les capacités des centres de multiplication du bétail ; Faire l extension et l équipement du Laboratoire Central de l Elevage de Niamey (LABOCEL) et de L INRAN; Faire des recherches prioritaires sur l amélioration de la production animale, de l amélioration génétique du cheptel et de leur santé. Aussi, importe-t-il de souligner que le Ministère en charge de l élevage vient de ficeler un important projet intitulé Projet d Appui à la Régénérescence et à la valorisation du Taurin Kuri au Niger. L objectif principal visé à travers ce projet est d assurer la régénération génétique et la sélection des bovins de race Kuri reconnue pour ses qualités génétiques hautement appréciées.
Aux fins de garantir l utilisation durable des ressources naturelles le Niger s est doté d importants textes politiques, juridiques, institutionnels, économiques et sociaux. On peut ainsi énumérer les textes ci après : A. Au niveau national : 1. La constitution de la 7 ème république du 25 novembre 2010 qui donne en ses articles 35,36 et 37 les grandes lignes sur la gestion appropriée des ressources naturelles. 2. L initiative 3N» les Nigériens Nourrissent les Nigériens»pour la sécurité alimentaire, nutritionnelle et le développement agricole durable. Les principales activités prévues peuvent se résumer en, entre autres : La conservation in situ de la diversité biologique, La sécurisation du système de production animale ; L intensification des systèmes de productions animales. 3. L arrêté N 046PM/SE/CNEDD du 23 avril 2004 modifiant et complétant l Arrêté N 053PM/SE/CNEDD du 21 juillet 1997 portant création, composition et attribution de la commission technique sur la diversité biologique (CTDB). 4. L arrêté N 0021/MRA/DPA/PF du 12 juillet 2004 portant création, attribution et composition du comité consultatif national de gestion des ressources génétiques des animaux d élevage 5. La loi N 2004-048 du 30 juin 2004 portant loi cadre relative à l élevage qui rassemble toutes les dispositions relatives aux animaux, à leur environnement, à leurs produits et leur santé. 6. L ordonnance N 93-015 du 2 mars 1993 fixant les principes d Orientation du Code Rural. Plusieurs dispositions de cette ordonnance sont consacrées à la protection, la conservation et l utilisation durables de la diversité biologique dont les ressources génétique animales. 7. L ordonnance 2O1O- 29 du 20 mai 2010 relative au pastoralisme qui prévoit un éventaire national de toutes les ressources pastorales par le secrétariat permanent du code rural.
8. La loi N 98-056 du 28 décembre 1998 portant loi cadre relative à la gestion de l environnement ; 9. Décret N 97-006/PRN.MAG/E du 10 janvier 1997 portant réglementation de la mise en valeur des ressources naturelles rurales ; B. Au plan régional et international : Le Niger a signé et ratifié plusieurs protocoles et conventions qui ont comme objectif central la conservation et l utilisation durable de la diversité biologique. Au nombre de ces textes on peut citer : 1. La convention sur la diversité biologique qui a vu le jour à Nairobi en main 1992. Le Niger a signé cette convention en 1995 et elle traite de l accès aux ressources génétiques, l accès à la technologie et transfert de technologie, la gestion de la biotechnologie et répartition de ses avantages ; 2. La convention africaine sur la conservation de la nature et des ressources naturelles dite «convention d Alger» Cette ordonnance est dextrement importante en ce sens qu elle consiste d une part à adopter des mesures nécessaires pour assurer la conservation, l utilisation des ressources naturelles en accord avec les principes scientifiques et à l égard du meilleur intérêt des peuples et d autres part elle accorde une protection spéciale aux espèces menacées d extinction et à leurs habitats. 3. Le protocole de Carthagène : Ce protocole, adopté en Montréal le 29 janvier 2000 traite de l accord sur la prévention des risques biotechnologiques, notamment l engagement de la communauté internationale en faveur d un transfert, d une manipulation et d une utilisation sans danger des organismes génétiquement modifiés (OGM) ; 4. Le code sanitaire pour les animaux terrestres: Le Niger est membre de l Organisation Mondiale de la Santé Animale (OIE) qui exhorte des mesures sanitaires sur la base des normes, lignes directrices et recommandations internationales. S agissant des acteurs impliqués dans la gestion des ressources génétiques animales, il y a lieu de noter d abord que le mécanisme de
mise en œuvre des activités y afférentes s inscrit dans le cadre du dispositif de l Initiative 3N qui repose sur trois paliers : le central ; le régional ; et le communal. Au niveau national le ministère technique en charge de la gestion des ressources animales assure la tutelle de tous les projets et est responsable entre autres, de l appui à la réalisation des activités sur le terrain, de la fourniture de service d appui/conseil, du suivi et évaluation des activités ; pour ne citer que ces cas là. Aux niveaux régional, départemental et communal, les services techniques déconcentrés de l Etat assurent la mise en œuvre (technique et financière) des activités dont ils assurent la maitrise d œuvre. Les autres acteurs de mise en œuvre des activités sont : Les éleveurs qui sont les principaux bénéficiaires des résultats obtenus ; Les organisateurs des producteurs ; Les chercheurs du système national de recherche agro-pastorale ; Les services techniques de recherche et de vulgarisation des technologies ; Les universités ; Les projets et programmes ; Les opérateurs privés. Tous ces acteurs bénéficient de l appui/accompagnement en matière de conseil technique, de renforcement des capacités, etc.