PARTIE I : Flux et positionnement Un territoire rural et équilibré, sous l influence grandissante de la capitale régionale? SCOT du Pré- Bocage
Le SCOT dans son environnement élargi Bayeux Caen Saint- Lô Vire 14 SCOT du Pré- Bocage
Un territoire essentiellement rural à l orée d espaces plus denses La densité de population Le territoire s affiche comme un espace essentiellement rural : la densité moyenne s établit à environ 55 habitants au km 2 - et les espaces artificialisés ne représentent que 544 hectares, soit environ 1,3% de la superficie totale du territoire. Ces caractéristiques du Pré-Bocage offrent un net contraste avec les espaces environnants, beaucoup plus denses : à l est bien sûr, avec l agglomération caennaise, mais aussi au nord, avec le Bessin, et à l ouest vers le Saint-Lois. Si, au sud, le territoire s ouvre immédiatement sur des espaces également ruraux, la présence urbaine se retrouve rapidement avec Vire et ses alentours, et, un peu plus loin, avec l ensemble constitué de Flers et de Condé-sur-Noireau. Le territoire du SCOT constitue donc un espace relativement peu peuplé à proximité de plusieurs pôles urbains, et est donc à cet égard potentiellement sujet aux influences de ces polarités. ` Depuis le cœur du territoire, les pôles urbains se trouvent à des distances proches : Caen et Bayeux sont à 25 kilomètres ; Saint-Lô et Vire à une trentaine de kilomètres. 15
Le desserrement de Caen 35 km 20 km 10 km 16 SCOT du Pré- Bocage
Un territoire qui bénéficie du desserrement de Caen Le desserrement de Saint-Lô C est cependant essentiellement l influence de Caen qui se fait sentir, tant sur le plan des déplacements domicile-travail (cf. infra) que des migrations résidentielles. La plupart des pôles urbains connaissent en effet en France un phénomène de desserrement, c est-à-dire de départs vers les territoires à proximité, dans le cadre de l attrait renouvelé pour les espaces à dominante rurale et de l aspiration des Français à la vie en maison individuelle. Les desserrements tant de Bayeux, que de Saint-Lô et Vire existent : ils sont cependant limités du fait de la taille de ces agglomérations et s arrêtent pour l essentiel aux limites du territoire du Pré-Bocage. Le desserrement de l agglomération caennaise est en revanche beaucoup plus large et concerne pleinement le périmètre du SCOT. Il se réalise certes avec force en direction des espaces littoraux, au nord de Caen. Mais, à une distance plus éloignée, au delà d une vingtaine de kilomètres du centre de Caen, le Pré-Bocage constitue la zone majeure d accueil d anciens habitants de l agglomération caennaise. Le desserrement de Bayeux Le desserrement de Vire La logique d axe joue ici un rôle important : l A84 permet une réduction significative du temps d accès à la capitale régionale (la carte du desserrement est à cet égard, dans une large mesure, une carte isochrone). Moins marquée, cette logique d axe se retrouve, de fait, au sud, en direction de Falaise. La prochaine mise aux normes autoroutières de la RN158 (Caen Falaise), suite à l ouverture récente de l A88 entre Sées et Falaise, est cependant susceptible d accroître cette tendance de localisation, aux dépens éventuels du Pré-Bocage. 17
Origine géographique des nouveaux habitants du territoire 18 S C O T d u P r é - B o c a g e Destination géographique des anciens habitants du territoire
Des flux limités en dehors de ceux avec l agglomération caennaise L inscription du Pré-Bocage dans l aire d influence de l agglomération caennaise est très marquée : le SCOT de Caen Métropole représente à lui seul presque la moitié des nouveaux arrivants, avec, chaque année entre 2001 et 2006, l arrivée sur le territoire du Pré-Bocage d environ 400 personnes y habitant précédemment. Les flux avec le SCOT de Caen ne sont cependant pas univoques, puisque les migrations en sens inverse s élèvent, sur la même période, à 219 personnes chaque année, soit 30% des habitants ayant quitté le Pré-Bocage. Flux résidentiels de et vers le Pré-Bocage entre 2001 et 2006 RRP 2006 (INSEE) Le solde migratoire avec le SCOT de Caen est cependant nettement excédentaire et nourrit à lui seul l excédent migratoire total. Les flux avec les autres espaces, le SCOT du Bessin et du Saint-Lois inclus, sont en effet, pour l essentiel, faibles et/ou déficitaires. Les départs sont à cet égard notablement plus élevés vers le SCOT de la Suisse Normande, et, surtout, du Bocage, signe d une poursuite du desserrement caennais à des distances plus éloignés, vers le sud du territoire. Dans ce cadre global, les échanges extra-régionaux sont assez faibles, ne représentant qu environ le quart tant des arrivées que des départs. 19
Impact du solde migratoire sur l évolution de la population 1968-1975. 1990-1999 20 S C O T d u P r é - B o c a g e 1975-1982 1982-1990 1999-2007
Une attractivité résidentielle persistante - et qui se renforce Taux de variation annuelle de la population (1968 2007, par période intercensitaire) Recensements (INSEE) Ces flux en provenance de Caen sont anciens et alimentent la croissance de la population du territoire, qui connaît un solde migratoire positif depuis les années 1970. Ce solde s est néanmoins nettement accru récemment. La différence entre les arrivées et les départs a ainsi atteint, chaque année, environ 120 personnes entre 1999 et 2007, contre environ 50 annuellement entre 1990 et 1999, et une trentaine entre 1982 et 1990 1. L influx migratoire s est par ailleurs diffusé à l ensemble du territoire : jusque dans les années 1980, il se porte essentiellement sur l est du Pré-Bocage, l espace le plus soumis aux influences externes. Désormais ce phénomène est particulièrement net sur la dernière période intercensitaire (1999-2007) c est l ensemble du périmètre qui est concerné. Parallèlement, et sans surprise au regard des populations qui ont été accueillies (cf. infra, Partie II), le solde naturel (la différence entre les naissances et les décès), est non seulement positif, mais s inscrit également à la hausse, porté par un taux de natalité en hausse (14 naissance pour 1000 habitants entre 1999 et 2007, contre 13 entre 1990 et 1999 et un taux de mortalité en forte baisse (8,8 pour 1000 habitants entre 1999 et 2007, contre 10,1 entre 1990 et 1999). 1 Cette information correspond au solde migratoire dit apparent, en ce qu il est calculé en retranchant le solde naturel (naissances - décès) de la variation observée de population sur l ensemble de la période intercensitaire (1999-2007). Elle n est pas absolument comparable avec le solde migratoire mentionné plus haut, issu de la question du recensement concernant la commune de résidence cinq années auparavant (période 2001 2006), qui est une information déclarative, qui ne prend pas en compte, par nature, les enfants de moins de cinq ans, ni, par ailleurs, les relations avec l étranger. A l échelle du SCOT, les résultats des deux sources sont, à défaut d être absolument identiques, concordants, montrant tous deux un net excédent migratoire (+120 personnes chaque année entre 1999 et 2007 pour la première source, +106 annuellement entre 2001 et 2006 pour la seconde). 21
Part des actifs occupés travaillant dans les pôles urbains de Caen (en haut à gauche), Bayeux (en haut à droite), Saint-Lô (en bas à gauche) et Vire (en bas à droite) N.B. : pour chaque carte, seuls les taux communaux supérieurs à 10% sont représentés. 22 S C O T d u P r é - B o c a g e
Une insertion relative dans le fonctionnement économique de l agglomération caennaise L inscription du SCOT dans l aire d influence de l agglomération caennaise ne se mesure pas seulement aux flux résidentiels, mais également aux flux domicile travail. Parmi les actifs occupés résidant sur le territoire du Pré-Bocage mais en sortant pour travailler, ce sont ainsi presque les trois quarts (71,5%) qui se rendent dans le SCOT de Caen-Métropole. Lieu de travail des actifs occupés résidant dans le Pré-Bocage (en 2006) Ce lien à Caen, naturellement plus fort à l est du périmètre, se rencontre néanmoins sur l ensemble du périmètre : dans toutes les communes, au moins 10% des actifs résidant travaillent dans le pôle urbain de Caen, dont l influence s arrête en limite ouest et sud du périmètre du SCOT. Ce lien est par ailleurs quasi-exclusif. Les aires d influence des trois autres pôles d emplois majeurs à proximité (Bayeux, Saint-Lô, Vire) s arrêtent pour leur part aux limites extérieures du territoire : dans le puzzle des principales aires d emplois du centre-nord de la Basse- Normandie, le Pré-Bocage se rattache très nettement à celle de Caen (cf. cartes ci-contre). Pourtant, le Pré-Bocage conserve une certaine réalité économique, une capacité à un fonctionnement économique autonome : en dépit et indépendamment de la baisse du taux d emploi (rapport entre le nombre d actifs résidants et le nombre d emplois sur le territoire ; cf. partie II), non seulement presque la moitié des actifs (46,5%) travaille au sein du périmètre, mais de plus, presque les trois quarts des emplois du territoire sont pour leur part occupés par des actifs y résidant. 23
SCOT du Pré-Bocage Périmètres des SCOT proches du Pré-Bocage Evolution de la population (par an) 1990-1999 1999-2007 Objectifs sur 20 ans + 0,5% + 1,0% A définir SCOT de Caen-Métropole 1990-1999 1999-2007 Objectifs sur 20 ans Evolution de la population (par an) + 0,7% + 0,4% + 0,8% SCOT du Bessin 1990-1999 1999-2007 Objectifs sur 20 ans Evolution de la population (par an) + 0,3% + 0,5% + 1,1% SCOT du Saint-Lois 1990-1999 1999-2007 Objectifs sur 20 ans Evolution de la population (par an) - 0,1% + 0,4% + 0,9% 24 SCOT du Pré- Bocage
Des dynamiques qui se renouvellent dans les SCOT adjacents Le territoire du Pré-Bocage jouxte les périmètres de plusieurs SCOT, à des états d avancement divers. A l aune des influences observées (cf. supra), le SCOT de Caen-Métropole - sur le point d être arrêté à l heure où ces lignes sont écrites - est celui le plus susceptible d avoir une influence sur le territoire, et ce d autant plus que son projet vise : Un taux de croissance futur de la population de 0,8% par an pour les vingt années à venir (contre une croissance effective de 0,4% annuellement sur la période 1999-2007) ; Une maitrise des extensions périurbaines et une polarisation du développement économique et urbain sur le cœur de l agglomération caennaise. une volonté de concentrer les développements à Bayeux et un souhait de maîtriser la pression résidentielle à l est de son périmètre, qui connaît, comme le Pré-Bocage, l influence de Caen. L impact de ces volontés d aménagement sur les dynamiques de desserrement de Caen et de Bayeux peut être questionné : Ce desserrement va-t-il se réduire? Ce desserrement n est visiblement pas le seul moteur du développement du Pré-Bocage. A l avenir, quels sont les outils du territoire pour prévenir et anticiper ces facteurs externes? Il s agit, donc de mieux cerner l ampleur de ce facteur externe et sa portée sur les dynamiques de développement du Pré-Bocage. Le lien avec l agglomération apparaît, de prime abord, comme une donnée essentielle de la situation du territoire. Toutefois, il convient désormais d analyser, à l échelle du territoire, sa portée réelle sur son mode de développement. L objet du SCOT porte, en partie, sur la définition des objectifs de développement : le positionnement du Pré-Bocage induit de définir des choix forts pour maintenir la réalité et l identité propre du territoire, de prendre la mesure de l ensemble des facteurs externes qui vont impacter le territoire, mais aussi des atouts internes pour y répondre. Combinés, ces deux objectifs majeurs du SCOT de la capitale régionale pourraient avoir des conséquences majeures pour le territoire du Pré- Bocage, en limitant fortement l apport démographique dont il a bénéficié jusqu alors. Les objectifs du SCOT de Caen-Métropole sont par ailleurs proches dans leurs logiques de ceux du Bessin (approuvé en février 2008) qui se fonde sur une croissance démographique assez élevé (+1,1% par an sur 20 ans, soit le taux enregistré sur le Pré-Bocage entre 1999 et 2007), 25
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