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Transcription:

POINTS DE VUE : Mise en œuvre des IFRS dans le secteur minier CONTEXTE Les sociétés minières qui souhaitent développer des biens miniers utilisent différents types de financement. L un d entre eux consiste pour la société minière (le «producteur») à conclure un accord d écoulement de métaux (ci-après «accord d écoulement» ou «accord») avec une société assurant des flux de rentrées (l «investisseur»), grâce auquel le producteur peut recevoir un paiement initial en trésorerie en sus de paiements à l unité continus et prédéterminés pour une partie ou la totalité de la production de métaux et, parfois, de sous-produits de métaux. La conclusion de ces accords permet au producteur d obtenir des fonds grâce à la monétisation du produit ou du sous-produit métallurgique, et à l investisseur de recevoir la production ultérieure de métaux sans avoir à mettre en valeur ou à exploiter la mine. Voici un exemple d accord portant sur un sous-produit aurifère. Le producteur conclut un accord d écoulement avec l investisseur. Le producteur s engage à livrer 50 % des sous-produits de la production aurifère de la mine pendant la durée de vie de celle-ci en échange d une avance initiale de 100 millions de dollars (l «avance initiale») et de la moins élevée des valeurs suivantes : 400 $ et le cours de marché à l once des sous-produits aurifères pour chaque once d or livré. De manière générale, les fonds provenant de l avance initiale seront utilisés pour financer des dépenses d investissement liées au développement du projet minier pour lequel le producteur détient les droits miniers. Lorsque le cours de marché excède 400 $ l once, la réduction du montant nominal de l avance initiale est fondée sur la différence entre le cours de l or au moment de la livraison et le montant réel reçu (soit 400 $ l once). Même si l avance est réduite à zéro, le producteur conserve l obligation contractuelle de livrer l or pour la durée résiduelle de l accord et il recevra alors la moins élevée des valeurs suivantes : 400 $ l once et le cours de marché. Le solde de l avance initiale peut être remboursable (en trésorerie, habituellement sans intérêt) à l investisseur à une date déterminée ou à la fin de la durée de vie de la mine si le montant de l avance n a pas été antérieurement ramené à zéro. Groupe de travail sur les IFRS dans le secteur minier Les Normes internationales d information financière (IFRS) posent des défis particuliers aux sociétés minières. L information financière dans ce secteur est atypique en raison des différences marquées que présentent ces sociétés par rapport à d autres types d entreprises. Les Comptables professionnels agréés du Canada (CPA Canada) et l Association canadienne des prospecteurs et entrepreneurs (ACPE) ont mis sur pied le Groupe de travail sur les IFRS dans le secteur minier afin qu il se penche sur les questions de mise en œuvre des IFRS qui concernent particulièrement les sociétés minières. Les points de vue du Groupe de travail sont communiqués dans une série de documents qui peuvent être téléchargés gratuitement. Ils intéresseront particulièrement les chefs des finances, les contrôleurs et les auditeurs. Les points de vue exprimés dans le cadre de cette série de documents ne font pas autorité et n ont pas été officiellement avalisés par CPA Canada, l ACPE ou les organisations représentées par les membres du Groupe de travail.

Voici des exemples d autres conditions pouvant figurer dans de tels accords (veuillez noter que la liste qui suit n est pas exhaustive et que les conditions particulières stipulées dans ces accords peuvent être complexes) : le cours maximal par once établi augmente pendant la durée de l accord, par exemple de 1 % par année; des intérêts s ajoutent à l avance initiale, qui sont réglés par la livraison d unités supplémentaires de la marchandise en cause; le producteur s engage à livrer une quantité minimale pendant une période définie, par exemple 500 000 onces sur cinq ans, et s expose à des pénalités en cas de non-livraison; le producteur peut avoir l option de racheter une partie de l engagement à un prix prédéterminé, pendant une période limitée, par exemple dans les deux ans qui suivent la conclusion de l accord, moyennant une prime de 30 % par rapport à l investissement initial. Le producteur peut comptabiliser un accord d écoulement de plusieurs façons, selon une analyse de tous les faits et circonstances pertinents. Il peut notamment le traiter à titre de : contrat sur marchandises, qui n entre pas dans le champ d application d IAS 39 Instruments financiers : Comptabilisation et évaluation uniquement lorsqu il est déterminé que l accord d écoulement constitue un accord exécutoire visant la livraison à l investisseur d une quantité prévue de la marchandise produite dans le cadre des activités d exploitation du producteur (c est-à-dire lorsque le contrat satisfait aux conditions de l exemption «pour utilisation par l entité»); passif financier (c est-à-dire une dette), selon IAS 39 lorsque l accord d écoulement établit pour le producteur l obligation contractuelle de remettre de la trésorerie ou un autre actif financier 1 ; vente d un droit minier assortie d un contrat visant la prestation de services tels que l extraction, le raffinage, etc., conformément à IAS 16 Immobilisations corporelles et à IAS 18 Produits des activités ordinaires, lorsque l accord d écoulement satisfait aux critères de comptabilisation d une vente établis par IAS 18 (par exemple, le producteur transfère à l investisseur les risques et avantages inhérents à la propriété des biens). La détermination de l approche de comptabilisation appropriée ne constitue pas un choix de méthode comptable, mais est plutôt le résultat d une évaluation des faits et circonstances particuliers. Quel que soit le traitement comptable retenu pour l accord dans son ensemble, le producteur doit également évaluer et déterminer si l accord d écoulement comprend des dérivés incorporés qui doivent être comptabilisés séparément. En d autres termes, l entité doit déterminer si l accord comprend une composante, ou une ou des conditions ayant pour effet de faire varier une partie des flux de trésorerie liés à l accord d une manière analogue à celle d un dérivé autonome. La comptabilisation des accords d écoulement exige de faire appel au jugement dans une large mesure et repose sur une évaluation de l ensemble des faits et circonstances particuliers. Les IFRS ne contiennent aucune indication particulière sur la comptabilisation de ces types d accords. Les sociétés minières devraient consulter leurs conseillers comptables et leurs auditeurs lorsqu elles entreprennent une analyse rigoureuse des faits et des circonstances propres à chaque accord. QUESTIONS Quels sont les facteurs pouvant être utiles pour déterminer comment comptabiliser l accord d écoulement? Quelles sont certaines des incidences du fait de déterminer que l accord d écoulement sera comptabilisé à titre de contrat sur marchandises, de passif financier ou de vente d un droit minier assortie d un contrat visant la prestation de services? 2

POINTS DE VUE Quels sont les facteurs pouvant être utiles pour déterminer comment comptabiliser l accord d écoulement? La détermination de la façon de comptabiliser un accord d écoulement exige de faire appel au jugement dans une large mesure et nécessite un examen rigoureux des faits et circonstances liés à chaque condition de l accord, ainsi que des caractéristiques du projet minier. Voici une liste non exhaustive d exemples de questions à prendre en compte aux fins de la détermination du traitement comptable à adopter pour l accord d écoulement. Quel type de règlement l accord prévoit-il (par exemple, par livraison d une marchandise, en trésorerie ou en d autres actifs financiers)? Lorsque l accord prévoit un règlement par livraison d une marchandise, celle-ci proviendra-t-elle toujours des activités d exploitation du producteur? Par exemple, y a-t-il des situations dans lesquelles on s attend à ce que la marchandise soit achetée sur un marché libre ou auprès d un tiers aux fins du règlement de l accord? Outre la question de savoir si les conditions de l accord autorisent le producteur à acheter la marchandise sur un marché libre ou auprès d un tiers aux fins du règlement de l accord, voici une liste non exhaustive d autres exemples d éléments à prendre en compte : la question de savoir si le producteur a l intention de régler l accord par la livraison de ses propres produits; la quantité de marchandise requise pour régler l accord, par rapport à la production future prévue dans le cadre des activités d exploitation du producteur, et aux réserves et ressources minérales identifiées; la probabilité que la production future prévue se réalise (sur laquelle la phase d exploitation de la mine peut avoir une influence); le calendrier de la production future prévue découlant de l exploitation par rapport aux dates de livraison convenues dans l accord; les pratiques d affaires passées du producteur dans le cadre d accords similaires; les conditions de l accord concernant la durée de vie prévue de la mine. Quelles que soient les circonstances, le producteur est-il tenu de payer en trésorerie ou en d autres actifs financiers? Les exemples de conditions de l accord pouvant faire en sorte que le producteur se trouve obligé de payer en trésorerie ou en d autres actifs financiers comprennent notamment les suivantes : des clauses conditionnelles de règlement selon lesquelles le producteur est tenu de payer en trésorerie dans certaines situations; des clauses conférant à l investisseur le droit ou l option de recevoir un montant en trésorerie plutôt que la marchandise; une clause permettant à l investisseur d annuler l accord et d obliger le producteur à verser un montant forfaitaire ou à transférer d autres actifs financiers; le remboursement de l avance initiale à une date déterminée ou à la fin de la vie de la mine si l avance n a pas été entièrement remboursée (c est-à-dire qu elle n a pas été réduite à zéro) et la question de savoir si le montant en cause pourrait être important. 3

Aux fins de l évaluation, il peut également être pertinent d examiner le degré de probabilité de ces conditions et le moment de leur réalisation. Comment les risques sont-ils partagés entre le producteur et l investisseur dans le cas où le projet ne donne pas lieu à une production suffisante pour rembourser l investisseur? Laquelle des parties assume le risque que le projet ne permette pas de produire la marchandise convenue ou subisse une interruption de production? Laquelle des parties assume le risque de fluctuation du cours de la marchandise convenue? Laquelle des parties assume le risque que le coût du projet soit plus élevé que prévu? Par exemple, l investisseur est-il tenu d investir davantage en cas d augmentation des coûts? Le producteur continue-t-il de participer à la gestion de la production de la marchandise visée par l accord d écoulement? L investisseur dispose-t-il de droits de vote ou d autres droits lui permettant de déterminer le mode d extraction de la marchandise? La marchandise peut-elle être facilement convertie en trésorerie? La marchandise est-elle indexée à un cours de marché? De quel recours l investisseur dispose-t-il contre le producteur si celui-ci ne respecte pas les exigences liées à la livraison établies dans l accord? Par exemple, le producteur se verra-t-il imposer des pénalités s il ne livre pas les quantités minimales convenues? L accord comporte-t-il une composante financement explicite ou implicite (par exemple, un taux d intérêt)? Remarque : Les questions ci-dessus ne sont que des exemples dont la liste n est pas exhaustive. Il convient d analyser l accord dans sa globalité et de tenir compte de tous les faits et circonstances pertinents. Quelles sont certaines des incidences du fait de déterminer que l accord d écoulement sera comptabilisé à titre de contrat sur marchandises, de passif financier ou de vente d un droit minier assortie d un contrat visant la prestation de services? Voici quelques-unes des incidences de la comptabilisation des accords d écoulement. Selon les faits et circonstances en cause, il pourrait y avoir d autres incidences. Contrat sur marchandises Il arrive qu un accord d écoulement soit considéré comme un contrat sur marchandises satisfaisant aux conditions de l exemption «pour utilisation par l entité» et qu il n entre donc pas dans le champ d application d IAS 39. Pour que l exemption «pour utilisation par l entité» s applique, l accord doit toujours être réglé par la livraison de la marchandise que le producteur a obtenue dans le cadre de ses propres activités d exploitation. Lorsque l exemption «pour utilisation par l entité» s applique, l accord est comptabilisé à titre d accord exécutoire et l avance initiale reçue par le producteur est considérée comme étant un paiement initial lié à la vente future de marchandises et est généralement comptabilisée à titre de produit comptabilisé d avance. Un accord qui n entre pas dans le champ d application d IAS 39 peut toutefois également comprendre des dérivés incorporés, tels que des taux plafond, des taux plancher et des tunnels, qui doivent être comptabilisés séparément du contrat. Il faut analyser avec soin toutes les conditions de l accord pour 4

déterminer si elles génèrent des dérivés incorporés séparables et/ou si elles sont déterminantes pour l évaluation du classement de l accord d écoulement. Lorsque l exemption «pour utilisation par l entité» ne s applique pas, l accord d écoulement peut être considéré comme un dérivé entrant dans le champ d application d IAS 39. Le plus souvent, c est le traitement qui doit être appliqué lorsque la marchandise est facilement convertible en trésorerie ou que l une ou l autre des parties peut régler le montant net en trésorerie ou a eu pour pratique de le faire par le passé, et que la livraison ne sera pas effectuée à même la production obtenue dans le cadre des activités d exploitation du producteur. Lorsque l accord d écoulement est considéré comme un dérivé, il est évalué à la juste valeur par le biais du résultat net. Compte tenu de l avance initiale versée dans le cadre de l accord d écoulement, le dérivé est alors considéré comme étant partiellement prépayé. Passif financier Lorsque l accord d écoulement est classé à titre de passif financier, la composante capital (et intérêts) liée à la marchandise peut être séparée de l instrument d emprunt hôte puisqu elle est exposée à des risques différents et n est pas étroitement liée au contrat hôte. L entreprise peut également choisir d évaluer la totalité de l instrument à la juste valeur par le biais du résultat net. Une option d achat, de vente ou de remboursement anticipé incorporée dans un instrument d emprunt hôte devrait faire l objet d un examen pour déterminer s il est nécessaire de la comptabiliser séparément du contrat hôte. Il faut analyser avec soin toutes les conditions de l accord pour déterminer si elles génèrent d autres dérivés incorporés et/ou si elles influent sur l évaluation du classement de l accord d écoulement. Vente d un droit minier assortie d un contrat visant la prestation de services Dans le cas du classement à titre de droit minier, on pourrait soutenir que l avance initiale est liée à la vente d un droit minier et que le prix unitaire payé par l investisseur au fil de la livraison de la marchandise compense entièrement ou partiellement le producteur pour le coût des services qu il a fournis (par exemple, extraction, raffinage, etc.). La partie de l accord portant sur les services peut comprendre un «plafond» ou un «plancher hors du cours» applicable au prix de vente d une marchandise qui peut devoir être comptabilisé séparément à titre de dérivé incorporé. Il faut analyser avec soin toutes les conditions de l accord pour déterminer si elles génèrent d autres dérivés incorporés et/ou si elles sont déterminantes pour l évaluation du classement de l accord d écoulement CONSULTATION Les accords d écoulement sont complexes et nécessitent donc de faire appel au jugement dans une large mesure pour parvenir à une conclusion quant à la façon de les comptabiliser. Les sociétés minières devraient envisager de consulter leurs conseillers comptables et leurs auditeurs lorsqu elles entreprennent une analyse des faits et des circonstances propres à chaque accord. Notes : 1. Le paragraphe IAS 39.5 précise que IAS 39 s applique aux contrats d achat ou de vente d un élément non financier qui peut faire l objet d un règlement net en trésorerie ou en un autre instrument financier, ou par l échange d instruments financiers, à l exception des contrats conclus et maintenus en vue de la réception ou de la livraison d un élément non financier selon les contraintes auxquelles s attend l entité en matière d achat, de vente ou d utilisation. Lorsqu un producteur de marchandises conclut un contrat selon lequel il doit fournir une quantité déterminée d une marchandise et payer ou recevoir en sus un montant en trésorerie fondé sur la différence entre le cours de marché de la marchandise à la date de sa fourniture et le prix indiqué dans le contrat, il s agit d un exemple de règlement net en trésorerie. Un règlement par l échange d instruments financiers peut survenir lorsqu une partie ou la totalité du contrat peut être réglé en trésorerie plutôt que par la livraison physique de la marchandise. Le paragraphe IAS 39.6 indique qu il existe plusieurs façons de procéder au règlement net d un contrat d achat ou de vente d un élément non financier, tel qu une marchandise, en trésorerie, en un autre instrument financier ou par l échange d instruments financiers. 5

Groupe de travail sur les IFRS dans le secteur minier Membres Ronald P. Gagel, CPA, CA (président) Association canadienne des prospecteurs et entrepreneurs Susan Bennett, CPA, CA Deloitte & Touche LLP John S. Cochrane, CPA, CA Raymond Chabot Grant Thornton S.E.N.C.R.L. Montréal (Québec) Craig Cross BDO Canada LLP David Danziger, CPA, CA MNP LLP Etobicoke (Ontario) Blake Langill, CPA, CA Ernst & Young LLP Michael Lepore, CPA, CA Barrick Gold Corporation James Lusby, CPA, CA PricewaterhouseCoopers LLP Keith McKay, CPA, CA Dalradian Resources Inc. Ken McKay, CPA, CA KPMG LLP Permanents Alex Fisher, CPA, CA CPA Canada Chris Hicks, CPA, CA CPA Canada Les commentaires sur le présent Points de vue, et les suggestions pour les bulletins futurs, doivent être adressés à : Alex Fisher, CPA, CA Directeur de projets, Normes internationales d information financière Recherche, orientation et soutien Comptables professionnels agréés du Canada 277, rue Wellington Ouest M5V 3H2 Courriel : afisher@cpacanada.ca Pour de plus amples informations, visitez : www.cpacanada.ca/ifrs-secteur-minier 2014 Comptables professionnels agréés du Canada 6