PANCREATITE NECROTICO HEMORRAGIQUE

Documents pareils
INTERET PRATIQUE DU MDRD AU CHU DE RENNES

GUIDE D INFORMATIONS A LA PREVENTION DE L INSUFFISANCE RENALE

Carte de soins et d urgence

Item 182 : Accidents des anticoagulants

B06 - CAT devant une ischémie aiguë des membres inférieurs

I - CLASSIFICATION DU DIABETE SUCRE

Accidents des anticoagulants

URGENCES MEDICO- CHIRURGICALES. Dr Aline SANTIN S.A.U. Henri Mondor

EXEMPLE DE METHODOLOGIE POUR L ELABORATION D UN PROTOCOLE DOULEUR Marie AUBRY Infirmière référente douleur Hôpital TENON AP-HP Paris XX e SOMMAIRE

Le traitement du paludisme d importation de l enfant est une urgence

PRISE EN CHARGE DES PRE ECLAMPSIES. Jérôme KOUTSOULIS. IADE DAR CHU Kremlin-Bicêtre. 94 Gérard CORSIA. PH DAR CHU Pitié-Salpétrière.

CONCOURS DE L INTERNAT EN PHARMACIE

Prise en charge de l embolie pulmonaire

LE POINT TOX. N 7 - Juillet Bulletin du réseau de toxicovigilance de La Réunion L ÉVOLUTION TEMPORELLE DU NOMBRE D INTOXICATIONS

Cette intervention aura donc été décidée par votre chirurgien pour une indication bien précise.

Module digestif. II. Prévention du reflux gastro-œsophagien :

Artéfact en queue de comète à l échographie hépatique: un signe de maladie des voies biliaires intra-hépatiques

La prise en charge de l AVC ischémique à l urgence

Transplantation hépatique à donneur vivant apparenté. Olivier Scatton, Olivier Soubrane, Service de chirurgie Cochin

Don d organes et mort cérébrale. Drs JL Frances & F Hervé Praticiens hospitaliers en réanimation polyvalente Hôpital Laennec, Quimper

Cordarone et Thyroïde par François Boustani

dossier de presse nouvelle activité au CHU de Tours p a r t e n a r i a t T o u r s - P o i t i e r s - O r l é a n s

Bilan d Activité du Don de Plaquettes par cytaphérèse Sur une Période d une année au Service Hématologie EHS ELCC Blida.

Réflexions sur les possibilités de réponse aux demandes des chirurgiens orthopédistes avant arthroplastie

L obésité et le diabète de type 2 en France : un défi pour la prochaine décennie. DANIEL RIGAUD CHU de Dijon

LE FINANCEMENT DES HOPITAUX EN BELGIQUE. Prof. G. DURANT

L ACCÈS VEINEUX DE COURTE DURÉE CHEZ L ENFANT ET LE NOUVEAU-NÉ

Le reflux gastro-oesophagien (280) Professeur Jacques FOURNET Avril 2003

Chapitre II La régulation de la glycémie

admission aux urgences

2 La chaîne de survie canadienne : espoir des patients cardiaques

Les différentes maladies du coeur

QUE SAVOIR SUR LA CHIRURGIE de FISTULE ANALE A LA CLINIQUE SAINT-PIERRE?

Le don de moelle osseuse :

Ischémie myocardique silencieuse (IMS) et Diabète.

Orientation diagnostique devant une éosinophilie 1

LISTE DES ACTES ET PRESTATIONS - AFFECTION DE LONGUE DURÉE HÉPATITE CHRONIQUE B

Peut-on reconnaître une tumeur de bas-grade en imagerie conventionnelle? S. Foscolo, L. Taillandier, E. Schmitt, A.S. Rivierre, S. Bracard, CHU NANCY

HTA et grossesse. Dr M. Saidi-Oliver chef de clinique-assistant CHU de Nice

chronique La maladie rénale Un risque pour bon nombre de vos patients Document destiné aux professionnels de santé

Compte-rendu d examen anatomo-pathologique - hépatite chronique

Traitement des plaies par pression négative (TPN) : des utilisations spécifiques et limitées

TUTORAT UE Anatomie Correction Séance n 6 Semaine du 11/03/2013

INSUFFISANCE CARDIAQUE «AU FIL DES ANNEES»

NOTICE: INFORMATION DE L UTILISATEUR. Immukine 100 microgrammes/0,5 ml solution injectable (Interféron gamma-1b recombinant humain)

Leucémies de l enfant et de l adolescent

CRITERES DE REMPLACEMENT

Atelier N 2. Consultation de patientes porteuses d une maladie générale

e-santé du transplanté rénal : la télémédecine au service du greffé

QUI PEUT CONTRACTER LA FA?

ÉVALUATION DE LA PERSONNE ATTEINTE D HYPERTENSION ARTÉRIELLE

LE GRAND LIVRE Du. Pr Jean-Jacques Altman Dr Roxane Ducloux Dr Laurence Lévy-Dutel. Prévenir les complications. et surveiller la maladie

Apport de la TDM dans les cellulites cervico-faciales

Gastric Bypass, Mini-Gastric Bypass et Sleeve Gastrectomy

Anti-Inflammatoires Non stéroïdiens

LA CHOLÉCYSTECTOMIE PAR LAPAROSCOPIE

APRES VOTRE CHIRURGIE THORACIQUE OU VOTRE PNEUMOTHORAX

S o m m a i r e 1. Sémiologie 2. Thérapeutique

Observation. Merci à l équipe de pharmaciens FormUtip iatro pour ce cas

GASTRO-ENTEROLOGIE. Variabilité. A des entrées. B des sites anatomiques. C inter-individuelle. D intra-individuelle

1- Parmi les affirmations suivantes, quelles sont les réponses vraies :

ASPECT ECHOGRAPHIQUE NORMAL DE LA CAVITE UTERINE APRES IVG. Dr D. Tasias Département de gynécologie, d'obstétrique et de stérilité

UTILISATION DES C.C.P DANS LES HEMORRAGIES SOUS AVK ET SOUS NACO : RECOMMANDATIONS DE L HAS COPACAMU 2014

Traitement des calculs urinaires par fragmentation (Lithotripsie par ondes de choc extracorporelle)

Insuffisance cardiaque

Programme de prise en charge et de suivi en anticoagulothérapie

Anatomie. Le bassin inflammatoire. 3 grands cadres. 4 tableaux. Spondylarthrite ankylosante. Spondylarthrite ankylosante 26/10/13

Maternité et activités sportives

Que savoir sur la chirurgie de LA HERNIE DE LA LIGNE BLANCHE A LA CLINIQUE SAINT-PIERRE en hospitalisation AMBULATOIRE?

Don de moelle osseuse. pour. la vie. Agence relevant du ministère de la santé. Agence relevant du ministère de la santé

Tableau des garanties Contrats collectifs

Concours d Internat et de Résidanat

PRINTEMPS MEDICAL DE BOURGOGNE ASSOCIATIONS ANTIAGREGANTS ET ANTICOAGULANTS : INDICATIONS ET CONTRE INDICATIONS

Laurence LEGOUT, Michel VALETTE, Henri MIGAUD, Luc DUBREUIL, Yazdan YAZDANPANAH et Eric SENNEVILLE

LITHIASE URINAIRE USAGER PRÉSENTANT UNE LITHIASE URINAIRE OC-091. Uroscan. Rx abdominal

COMMISSION DE LA TRANSPARENCE AVIS DE LA COMMISSION. 10 octobre 2001

Bienvenue aux Soins Intensifs Pédiatriques

TRAITEMENT DE LA MPOC. Présenté par : Gilles Côté, M.D.

Informations sur le rivaroxaban (Xarelto md ) et l apixaban (Eliquis md )

ANNEXE IIIB NOTICE : INFORMATION DE L UTILISATEUR

prise en charge médicale dans une unité de soins

Association lymphome malin-traitement par Interféron-α- sarcoïdose

Imagerie TDM et IRM des obstacles du bas cholédoque

Cas clinique n 1. Y-a-t-il plusieurs diagnostics possibles? Son HTA a t elle favorisé ce problème?

Secteur Protégé d Hématologie

Chirurgie assistée par robot et laparoscopie en 3D à l avantage des patients?

Vous intervenez en équipage SMUR sur un accident de la voie publique : à votre arrivée sur les lieux, vous trouvez un homme d environ 30 ans au sol à

Ville : Province : Code postal : Date de naissance : jour mois année Date de naissance : jour mois année

IMR PEC-5.51 IM V2 19/05/2015. Date d'admission prévue avec le SRR : Date d'admission réelle : INFORMATIONS ADMINISTRATIVES ET SOCIALES

Les Jeudis de l'europe

Comment ça va? Quand ça ne va pas. 4 comment ça va?

Suivi ADOM. Claude Boiron Oncologie Médicale

Spondylarthropathies : diagnostic, place des anti-tnf et surveillance par le généraliste. Pr P. Claudepierre CHU Henri Mondor - Créteil

LA TUBERCULOSE Docteur ALAIN BERAUD

INFORMATION À DESTINATION DES PROFESSIONNELS DE SANTÉ LE DON DU VIVANT

glycémique en réanimation

MANUEL DE CHIRURGIE PÉDIATRIQUE (chirurgie viscérale) Année 1998

LES CONTUSIONS DU REIN

Transcription:

PANCREATITE NECROTICO HEMORRAGIQUE Réanimation Chirurgicale Digestive Hôpital St ANTOINE PARIS Mme GANDOSSI Yannick infirmière

Pancréatite nécroticohémorragique Infirmière 1

Clinique Les pancréatites aigues sévères sont une des affections les plus graves de la pathologie digestive. Elles sont une urgence médico-chirurgicale. Les formes graves imposent l hospitalisation dans un service de réanimation chirurgicale où une surveillance étroite de l évolution est d une absolue nécessité. Définition La pancréatite aigue est une inflammation brutale et massive du pancréas et des tissus péri-pancréatiques liée à l'importance de la diffusion intra et extra pancréatique des phénomènes inflammatoires et nécrotiques. Les enzymes pancréatiques sont activées à l'intérieur du pancréas et provoquent une véritable brûlure, tout d'abord dans le pancréas et éventuellement dans les tissus du voisinage avec nécrose des petits vaisseaux et des tissus graisseux. Cette inflammation donne des lésions anatomiques très importantes. Infirmière 2

Trois lésions peuvent se rencontrer : 1.- un œdème qui infiltre la glande 2.- une hémorragie et une nécrose qui la détruisent aboutissant à 3.- Des coulées de nécrose Les enzymes pancréatiques attaquent les organes de voisinage et se diffusent dans les espaces cœlio-péritonéaux, les méso et aussi dans la cavité abdominale.elles réalisent une véritable auto digestion. Le syndrome inflammatoire déclenché par la pancréatite peut être responsable de défaillances viscérales : Hémodynamique (choc) Pulmonaire (œdème lésionnel) Rénale (insuffisance rénale) Hépatique Encéphalique (confusion, coma) Le pronostic est redoutable et la mortalité importante lorsqu il existe des lésions de nécrose, d hémorragie.et des défaillances viscérales. Il reste très bon dans la pancréatite œdémateuse qui représente 85 à 90% des pancréatites aigues. Infirmière 3

Les causes L'alcoolisme dans 40% des cas La lithiase biliaire dans 40% des cas ; par migration d un calcul dans le cholédoque. Lors de son passage il peut se bloquer au niveau de l'ampoule de Vater. Métaboliques : hypertriglycéridémie et hypercalcémie Traumatisme direct : choc violent abdominal avec fracture du pancréas évoluant vers la pancréatite. Complication chirurgicale post opératoire : sphinctérotomie, intervention sus méso colique Médicamenteuse : Imurel --- (liste trop longue) Infection virale : Oreillons, Herpès Maladie auto immunes : Lupus, Sida Idiopathiques : pas de cause retrouvée Infirmière 4

Les signes Douleur intense, violente Cette douleur est épigastrique, irradiant dans l'épaule gauche et surtout dans le dos. Vomissements. Selon l'importance des lésions les autres signes sont plus ou moins importants. : pouls rapide et filant tension artérielle basse pincée polypnée sueurs température normale ou légèrement élevée à 38 présence d'une défense abdominale Infirmière 5

Les examens biologiques une hyperleucocytose une hyperglycémie supérieure à 11 mmoles/l sans antécédent de diabète une hypocalcémie parfois importante une hyperamylasémie, et une hyperlipasémie En regroupant les critères cliniques et biologiques à l arrivée du malade à l'hôpital et au bout des 48 heures, on peut catégoriser les pancréatites : bénignes, sévères et graves. (Échelle de Ranson). Score de RANSON A l'admission A 48 heures Age Leuco Glucose LDH GOT Hématocrite Urée Calcium total PaO2 BE séquestration de liquide estimée >55 ans >16 G/l >11 mmol/l >700 UI/l >250 UI/l diminué de plus de 10% (après hydratation) augmente de>1.8 mmol/l <2 mmol/l <60 mmhg <4 mmol/l >6 litres Iinterprétation : Si moins de 3 de ces critères sont présents, la mortalité est négligeable (<1%) et peu de patients deviennent grave Si plus de 4 critères sont présents, la mortalité peut atteindre 25% et 50% des patients restants seront gravement malade Infirmière 6

Les examens radiologiques L échographie : peu d intérêt Peut montrer un pancréas augmenté de volume et des zones non homogènes dues à la nécrose. Elle permet de rechercher une lithiase biliaire mais elle est difficile à interpréter Le scanner C est l examen de référence Il confirme le diagnostic et donne le type de pancréatite : simple œdème de la glande nécrose glandulaire et des coulées extra pancréatiques avec les lésions de voisinage. Lors du scanner une ponction des coulées de nécrose est réalisée en cas de syndrome septique. Tout examen bactériologique positif impose la chirurgie. Après un examen bactériologique positif l intervention chirurgicale s impose. Pour connaitre l étendue de la gravité des lésions radiologiques on utilise le score De Balthazar : Infirmière 7

Score de BALTHAZAR Score scannographique (TDM sans injection) Grade A = pancréas normal = 0 point Grade B = Élargissement focal ou diffus du pancréas =1 point Grade C = pancréas hétérogène associé à une densification de la graisse Péri pancréatique = 2 points Grade D = coulée péri pancréatique unique = 3 points Grade E = coulées multiples = 4 points Score de nécrose (TDM avec injection) Pas de nécrose = 0 point Nécrose d un tiers du pancréas = 2 points Nécrose de la moitié du pancréas = 4 points Nécrose de plus de la moitié du pancréas = 6 points Score scannographique + score des nécroses si est > à 6 = pancréatite sévère Le scanner est utile à la surveillance de l'évolution des lésions tout au long de la maladie. Infirmière 8

L'évolution Le pronostic dépend du type de la pancréatite : Les pancréatites aigues œdémateuses sont bénignes : La guérison est rapide avec diminution de l œdème et de la douleur. Le taux des enzymes dans le sang diminue et se normalise. Les récidives sont possibles si la cause n est pas traitée. En cas de lithiase biliaire ; le traitement chirurgical Dans les formes nécrotico-hémorragiques : La situation peut être dramatique d'emblée ou se compliquer secondairement avec une défaillance multi viscérale et risque d infection de la nécrose. Les pancréatites graves nécrotico-hémorragiques sont opérées : 1. Dans l état de choc sévère avec défaillance multi viscérale 2. Si l infection de la nécrose est prouvée par ponction sous scanner chez un malade septique. 3. Lorsque la situation est stable, on peut espérer une évolution favorable avec organisation de la nécrose en pseudo kyste qu il faudra éventuellement drainer 6 à 8 semaines plus tard. Infirmière 9

Les signes d'aggravation : une Hyperleucocytose supérieure à 16OOO/mm3 une hyperglycémie Une hématocrite qui chute de 10 % dans les 24 à 48 heures l élévation de la créatinémie l état de choc rétentions hydrosodées baisse de la réserve alcaline et de la calcémie Dosage de la procalcitonine = PCT C est un marqueur de l état infectieux La normale est de 0,1µg/l Si elle est >à 0,5µg/l elle annonce un choc septique. Protéine C réactive = CRP Son augmentation reflète un état inflammatoire sévère Insuffisances : Rénale Respiratoire = SDRA Cardiaque défense abdominale occlusion intestinale fièvre supérieure à 39 avec frissons non expliquée par une infection sur un site veineux, par une angiocholite etc. La nécrose pancréatique s étend et envahit les mésos des viscères voisins (estomac, duodénum, colon transverse, mésos) pouvant entraîner leur ischémie. La nécrose ulcère les viscères et les vaisseaux et peut s'infecter. Elle donne des abcès intra abdominaux qui entraînent un choc septique. Plus l évolution se prolonge plus les risques d'infection de la nécrose augmentent. Infirmière 10

Les signes associés Pleuro pulmonaire : détresse respiratoire aigue, œdème lésionnel, épanchements pleuraux. Cardio-vasculaires : choc. Rénaux Neuropsychiques Hépatiques = insuffisance hépato cellulaire et trouble de l hémostase Infirmière 11

L intervention Infirmière 12

Infirmière 13

Infirmière 14

Infirmière 15

Infirmière 16

Infirmière 17

Infirmière 18

Infirmière 19

Infirmière 20

Infirmière 21