REPUBLIQUE DU SENEGAL Un Peuple Un But Une Foi MINISTERE DE L ECONOMIE ET DES FINANCES PRECAREF ATELIER DE FORMATION SUR LES POLITIQUES, PROGRAMME ET PROJETS DE LUTTE CONTRE LA PAUVRETE 18-19 décembre 2006
Introduction Objectifs de l atelier Déroulement de l atelier Dans le cadre de son programme de renforcement des capacités, le PRECAREF a organisé les 18 et 19 décembre 2006, à l attention des membres de la CEGFPCE de l AN, de la Cours des Comptes et du Trésor, un atelier de formation. L objectif principal de cet atelier consistait à renforcer les capacités d analyse dans ces structures clés, intervenant dans le contrôle de l exécution des projets et programmes, notamment de lutte contre la pauvreté. La séance de formation a été ouverte par le représentant du Président de l Assemblée Nationale, en la personne du Député Boubacar THIOUBE, vice président à l Assemblée nationale, qui a prononcé une allocution transmettant les remerciements et le mot de bienvenue des autorités parlementaires. Il a ensuite montré l importance de cette formation tant du point de vue politique qu économique avant de décliner les attentes de manière plus précise. Cette allocution d ouverture est suivi d une présentation introductive de Monsieur Mor FALL, Directeur du PRECAREF, qui s est bien apesanti sur les enjeux de cette activités et le rôle que joue sa structure dans la synergie globale de renforcement des capacités des acteurs. Dès l entame de la phase pratique, Monsieur Thierno Seydou NIANE, Coordonnateur de la Cellule de Suivi du Programme de Lutte contre la Pauvreté, a fait l économie de l état d avancement du processus d élaboration du DSRP de seconde génération. Monsieur a profité de cet exposé pour revenir sur la centralité du DSRP et faire le point sur l historique de ce processus. Ensuite, il a présenté le contenu du DSRP 2 avant de donner les activités en perspectives de la mise en œuvre et du suivi dans le souci de faire ressortir le rôle attendu des parlementaires pour le succès du processus.
La deuxième séance de formation introduite par Monsieur Ibrahima DIA, Expert Sociologue, fait suite à l exposé de Monsieur Niane et reste essentiellement orienté vers le dispositif de suivi et de mise en oeuvre du DSRP.
Harmonisation et Alignement Le deuxième jour de l atelier a débuté avec une présentation sur l état d avancement de la déclaration de Paris. Monsieur Mayacine CAMARA, Expert formateur. Selon Monsieur Camara, ce sont les problèmes rencontrés par les pays bénéficiaires de l aide publique au développement (APD) qui justifient la Déclaration de Paris. L augmentation du volume et l amélioration de son efficacité de l aide sont devenues des questions cruciales au cours de ces dernières années et ont suscité plusieurs colloques et conférences internationales en vue rechercher un consensus qui permis des engagements et la définition d objectifs clairs sur la base de cinq principes fondamentaux : l Appropriation par les pays partenaires - maîtrise sur leurs politiques et stratégies nationales de développement l Alignement de l aide des donneurs sur les stratégies nationales de développement et avec l utilisation des systèmes et procédures nationaux de gestion des finances publiques et de passation de marché l Harmonisation au niveau des donneurs par la mise en place de dispositifs communs, la simplification des procédures et le partage de l information la Gestion axée sur les résultats au niveau des donneurs et des pays partenaires par la programmation et la gestion des ressources en vue de l obtention des résultats la Responsabilité mutuelle au niveau des donneurs et des pays partenaires en se tenant mutuellement responsables des résultats de obtenus en matière des résultats de développement. La mise en oeuvre de la Déclaration de Paris au Sénégal a connu une évolution significative grâce à un ensemble d efforts fourni par les partenaires au développement et le gouvernement du Sénégal. En termes de perspectives, il s agira selon Monsieur Camara de poursuivre la mise en oeuvre de la feuille de route qui avait été élaborée à cet effet. Beaucoup d échanges ont suivi cette présentation et ont permis de mettre à niveau les différents participants sur les enjeux et perspectives de la déclaration de Paris.
Gestion axée sur les résultats Dans la deuxième partie de cette séance, la Gestion axée sur les Résultats (GAR) a été exposée par Monsieur Camara. Cette méthode de suivi initiée dans le cadre de la mise en œuvre du DSRP 2 constitue une des innovations du processus et engage pleinement la participation des parlementaires. La GAR appliquée au secteur public est une approche de gestion qui aide un gouvernement ou un ministère à : Clarifier les priorités de politique et concentrer les dépenses publiques en conséquence; Faire le suivi et l évaluation de leur efficacité et de leur efficience à obtenir des produits et à atteindre ses résultats généralement mesurés en terme d indicateurs de résultats et d impacts sur les groupes cibles; Accroître la transparence et l imputabilité des gestionnaires envers les citoyens; Ajuster les politiques, les programmes et que les systèmes internes de gestion en fonction des résultats obtenus pour ainsi devenir une organisation apprenant de son expérience. Cette approche est conçue pour aider à établir et communiquer les priorités, formuler des programmes et les budgets s y rattachant, allouer des ressources, motiver les employés, améliorer les services, faciliter l échange d information entre les bénéficiaires finaux et le gouvernement et, enfin, augmenter la transparence et l imputabilité de la gestion publique. La GAR est une approche de gestion qui incorpore des dimensions techniques et institutionnelles inter-reliées. Elle fait partie d un cadre structuré d analyse pour le suivi et l évaluation de programmes publics et utilise un ensemble d outils de planification stratégique et opérationnelle, de suivi et d évaluation. Elle constitue également une approche pour le développement institutionnel, et lorsqu elle est appliquée au secteur public, elle s inscrit dans le processus politique. Lorsque réduite à ses dimensions techniques, la GAR peut devenir un exercice technocratique avec peu d appropriation interne et de durabilité. À l inverse, une orientation exclusive sur les questions institutionnelles, avec une approche techniquement moins structurée, des indicateurs imprécis et un usage limité d outils analytiques conduira vraisemblablement à de piètres résultats et à peu de changements dans le processus de prise de décisions.. Pour qu un programme donné puisse avoir un impact sur un objectif de développement et un groupe cible donnés, le point de départ est de mettre en place les intrants adéquats («inputs» en anglais), particulièrement des ressources budgétaires. Ensuite, au fur et à mesure de la mise en œuvre du programme, les activités doivent être suivies par le gestionnaire du programme. Les résultats directs du programme sont des extrants («outputs» en anglais) habituellement mesurés en termes de biens et services rendus disponibles aux groupes cibles. Voila de manière
schématique le fondement de la méthode de GAR dont les objectifs fondamentaux sont de Clarifier les priorités et allouer les ressources en conséquence Faire le suivi de l exécution et l évaluation des programmes des programmes Accroître la transparence et l imputabilité des gestionnaires envers les citoyens Ajuster les politiques et les programmes ainsi que les mécanismes institutionnels en fonction des résultats
La dernière séance avait pour objectif de donner un ensemble d avis sur les différents modules qui ont été présentés afin de relever les contraintes et faire des propositions. Au plan du rôle à jouer dans la sensibilisation, un certain nombre d activités devrait être mené, à savoir : La dissémination des documents de stratégie et d évaluation au sein du parlement L accélération du rythme de décentralisation du budget La sensibilisation de la Commission des Finances par le MEF sur les réformes La création de point focal pour chaque axe stratégique du DSRP2 La systématisation des séances d interpellation du gouvernement Pour la mise en œuvre de ces modules, le MEF et l AN sont invités à mettre à la disposition des différentes commissions, les moyens d organisation d atelier de concertation et de validation. Implication des parlementaires aux négociations. Ce point a été également retenu et discuté. Il a été retenu que le plan d actions pour l harmonisation et l alignement soit validé par les parlementaires pour faciliter son appropriation et le suivi du processus. Sur la programmation et l exécution du budget, les discussions ont permis de souligner l urgence de la généralisation des CDMT sectoriels. Egalement le manque de moyen de vérification de l effectivité de l exécution du budget de l année n-1 a été souligné. Pour cela, la réactualisation de la base de données des projets et programme a été recommandée ainsi que la mise à disposition des données du SIGFIP. Les participants ont suggéré qu un groupe d assistants appuient les parlementaires chaque année pour voir l articulation du DSRP au budget avant le vote. En définitive, l atelier a constaté la faiblesse de la participation du parlement dans les activités de mise en œuvre du DSRP et de son suivi. Afin de permettre à l Assemblée de jouer pleinement son rôle, les recommandations suivantes ont été formulées : Engager une vaste campagne d information et de sensibilisation autour du DSRP et des réformes Accélérer le rythme de déconcentration et de décentralisation de l exécution financière du budget Faire fonctionner un point focal pour chaque axe stratégique
Systématiser les séances d interpellation du gouvernement Organiser des fora annuels pour voir l état d avancement du DSRP Impliquer les parlementaires aux négociations. En fin de séance, Monsieur le vice président Boubacar THIOUBE, représentant le Président a prononcé un discours de clôture dans élan de satisfaction compte tenu des résultats atteints au cours de ces journées de renforcement de capacités des membres de la commission des finances. Monsieur a noté l importance du suivi des recommandations et les enjeux de la participation efficace des parlementaires. Mayacine CAMARA Expert à la Cellule de Suivi des Politiques de lutte contre la pauvreté Ministère de l Economie et des Finances