Chp IV Les paiements Internationaux I Le fonctionnement du marché des changes A) Le marché des changes Les échanges internationaux de biens, de services et de capitaux nécessitent des échanges entre monnaies à l échelle de la planète. 1. Les motifs du change Trois raisons peuvent justifier le désir de convertir la monnaie ationale contre une monnaie étrangère, appelée devise : - Le règlement des biens et des services : une entreprise française qui exporte au Japon reçoit des yens dans le cas où celui-ci a été choisi comme monnaie de règlement ; elle convertira cens yens en euros ; - Les échanges de capitaux : une entreprise japonaise qui désire s installer au japon doit acquérir des yens contre des dollars ; - La spéculation : une opérateur qui pense que le dollar va augmenter achète des dollars puis les revendra lorsque son cour aura augmenté ; la monnaie est achetée pour elle-même. 2. Un marché global Le marché des changes est le plus grand des marchés. Il s échange 1800 milliards de dollars, presque le P.I.B de la France. Le volume des échanges a triplé depuis la fin des années 80. Cela est dû par la forte croissance des échanges de biens, de services et de capitaux ainsi que par les progrès réalisés au niveau des moyens de communication ; Il s agit d un marché planétaire. Les transactions peuvent se faire sur plusieurs places financières en même temps : Paris, Londres par exemple ; Le marché fonctionne en continu. Les monnaies peuvent s échanger successivement en Asie, en Europe et en Amérique en fonction des fuseaux horaires. Les cours de change sont donc cotés 24 heures sur 24. 3. Les acteurs Seules les banques de second rang et les banques centrales interviennent sur le marché des changes. Elles opèrent pour leur propre compte ou pour celui de leurs clients ; Les opérateurs chargés de l exécution des opérations de change sont appelés des Cambistes.
B) Le taux de change C) Le risque de change 1. L exposition au risque de change L évolution du taux de change peut amener les agents économiques à payer plus qu ils n avaient prévu, ou au contraire à recevoir moins. Cela est dû à l existence d un délai entre la conclusion d une opération et son règlement. L euro a pris de la valeur, il faut 1,4 $ L euro perd de sa valeur il faut 0,90 $ L importation ne coûte plus que : 100 000 / 1,5 = 66 666,67 L entreprise Française a économisé 33 333,33 L importation coûte : 100 000 / 0,90 = 111 111,11 L entreprise a subi une perte de 11 111,11 2. La couverture du risque de change Pour éviter de subir des pertes de change, les opérateurs peuvent réaliser auprès de leur banque des opérations de couverture du risque de change. Ils peuvent effectuer : - un change à terme, càd décider aujourd hui du taux de change auquel ils convertiront leur monnaie à l échéance ; - ils peuvent recourir à des produits financiers spécifiques.
II La politique de change A) Les objectifs de la politique de change Pour développer leurs échanges et favoriser la croissance interne, les pays peuvent rechercher : - la dépréciation de leur monnaie et mener une politique de»monnaie faible» ; - l appréciation de leur monnaie et mener une politique de «monnaie forte». 1. La politique de «monnaie faible» changes. nationaux. C est une monnaie qui a tendance à se déprécier sur le marché des La baisse du taux de change améliore le compétitivité-prix des produits Un exportateur Français vend une automobile sur le marché américain au prix de 25 000 euros, soit 25 000 $ au taux de change 1 euro = 1 $ Un exportateur Américain vend une automobile sur le marché Français au prix de 25 000 $, soit 25 000 euros au taux de change 1 $ = 1 euro Si l euros baisse à 1,1 La voiture sera vendue 22 727,27 $ Si le 1 $ = 1,1 euros La voiture sera vendue 27 500 euros Les producteurs français peuvent gagner des parts de marché aux Etats-Unis Les producteurs français protègent mieux leur marché en France commerciale : Cette politique peut être poursuivie avec deux objectifs : - La dépréciation permet de résorber le déficit de la balance du Prix des exportations du volume des exportations du Taux de change du Prix des importations volume des importations Retour à l équilibre de la balance commerciale
- La dépréciation vise à favoriser la croissance économique : Exportations Production nationale Croissance économique Importations Dans ce cas, le pays opte pour une politique appelée «politique de dévaluation compétitive» (japon). Les limites de la dépréciation du taux de change - le déficit commercial s accroît (effets positifs plus tard le décalage est représentée par la courbe en J) ; - les exportateurs peuvent profiter de la dépréciation pour augmenter leur marge et non baisser les prix ; - Mesures de rétorsion de la part des pays partenaires ; - La demande doit être élastique par rapport au prix pour que les effets positifs se fassent sentir ; si non se sont les effets négatifs qui l emportent ; - création de l inflation importée par augmentation des prix des produits importés de part la dépréciation. Cercle vicieux de la dépréciation. Dépréciation Déficit Commercial Inflation 2. La politique de «monnaie forte» Une monnaie forte est une monnaie qui s apprécie durablement sur le marché des changes. Une politique de monnaie forte cherche à mettre en place le cercle vertueux de l appréciation. L augmentation du taux de change rend les importations moins chères ; les coûts de production sont limités et l inflation réduite. Par ailleurs, les entreprises nationales, pénalisées par les prix à l exportation, doivent faire des efforts pour devenir plus compétitives. Appréciation Excédents commerciaux Désinflation Cette politique, également qualifiée de «désinflation compétitive», a été suivie notamment par la France à partir du milieu des années 80 dans le but de lutter contre l inflation et de résorber le déficit commercial existant.
La politique de monnaie forte peut se traduire par des coûts sociaux importants : - La hausse du taux de change érode la compétitivité-prix des entreprises nationales qui peuvent se trouver en difficulté sur les marchés tant nationaux qu étrangers. Les efforts de compétitivité vont les emmener à réaliser des compression de masse salariale ; - Le maintien du taux de change à un niveau élevé nécessite souvent une élévation des taux d intérêt. Confrontées à un coût du crédit élévé, les entreprises investiront moins, ce qui freine la croissance et l emploi. MUC B) Les instruments de la politique de change Les banques centrales disposent de trois instruments pour agir sur le taux de change : - le contrôle des changes ; - l action sur le marché - agir sur le taux d intérêt 1. Le contrôle des changes Les autorités monétaires contrôlent administrativement les entrées et les sorties de capitaux, donc la quantité de monnaie nationale pouvant être échangée sur le territoire. Ce contrôle peut avoir comme objectif : - de lutter contre la fuite des capitaux en vue de soutenir le taux de change ; - d empêcher une entrée de capitaux spéculatifs qui risquerait d entraîner une hausse du taux de change préjudiciable aux exportations. Aujourd hui, cette technique n existe plus dans les pays développés du fait de la libéralisation des capitaux. Elle a été aboli en France le 1 er Janvier 1990. 2. L action sur le marché La banque centrale peut intervenir sur le marché des changes afin de faire varier le niveau du taux de change. Deux cas peuvent se présenter : Offres> Demande l euro perd de sa valeur Offre < Demande L euro prend de la valeur La BCE achète des euros La BCE vend des euros La demande augmente L euro ne perd plus de sa valeur L offre augmente L euro ne prend plus de valeur
Comme la quantité du montant des échanges journaliers sur le marché est supérieur à l ensemble des réserves des banques centrales, l efficacité de cette action est limitée. 3. Action sur le taux d intérêt L augmentation ou la baisse du taux d intérêt va modifier les mouvements de capitaux. Un taux d intérêt plus élevé rend en effet les placements nationaux plus attrayants, au détriment des placements étrangers. Entrée de Kaux étrangers Demande de monnaie Taux de change du Taux d intérêt Sortie de Kaux nationaux Offre de monnaie nationale L augmentation du taux d intérêt renchérit le coût du crédit tant pour les entreprises que pour les particuliers. L I et la C sont freinés ; la croissance ralentit.