Les projets d accession à la propriété étudiés dans les ADIL en 2014 et 2015

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Transcription:

Juillet 2016 Les projets d accession à la propriété étudiés dans les ADIL en 2014 et 2015 Consultations 2014 et 2015 des ADIL Maxime CHODORGE ANIL / 2, boulevard Saint Martin 75010 Paris Tél. : 01 42 02 05 50 Télécopie : 01 42 41 15 10 email : anil@anil.org internet : anil.org

Dans le cadre de leurs missions, les ADIL apportent au public un conseil gratuit, neutre et personnalisé aux accédants à la propriété. En 2015, comme en 2014, cette activité a représenté plus de 8 % des quelque 840 000 consultations individualisées du réseau. Afin de sécuriser le cadre décisionnel des ménages, certains entretiens associent une approche juridique et financière du projet du particulier et une simulation détaillée des modalités de son financement, incluant les éventuelles aides locales. Cette étape du conseil permet à chaque ménage de mieux évaluer le budget mensuel disponible pour son projet, de mieux connaître les aides et produits bancaires dont il peut bénéficier, ou encore d identifier les risques et évolutions possibles dans la réalisation de son opération d accession. Selon l état d avancement du projet, le conseiller d ADIL informe soit du coût maximal d opération envisageable, soit du plan de financement optimal pour un projet donné. De par leur formation juridique, leurs contacts réguliers avec les professionnels du secteur bancaire et leurs partenariats avec les collectivités locales, les ADIL, et leurs conseillers juristes, sont à même d apporter une information globale aux ménages, les réorientant si besoin vers des partenaires spécialisés. 7 200 projets d accession ont fait l objet d une étude financière en 2014 et 7 000 en 2015. Ils sont analysés dans la présente étude. Dans un contexte de financement relativement favorable compte tenu des taux d intérêt, la place des aides demeure primordiale dans les projets des ménages rencontrés en ADIL. Les données collectées permettent également de mesurer l impact de ces évolutions récentes sur la nature des projets simulés et sur le profil des ménages rencontrés, généralement modestes. * * * La consultation de l ADIL intervient en général à un stade précoce : sur dix ménages, sept ont entrepris leurs démarches depuis moins d un mois, et pour six d entre eux, la visite à l ADIL constitue le premier acte dans leur projet d accession. Une évolution est cependant sensible depuis quelques années : la part de ménages venant consulter l ADIL avec un projet réfléchi depuis plus de 3 mois est en hausse sensible (12 % en 2013, 19 % en 2015). Cette évolution peut notamment s expliquer par le fait que de plus en plus de collectivités proposent des aides à l accession sous forme de «passeport», qui invite à un passage en ADIL pour préparer le projet. Ainsi, les ménages viennent de plus en plus fréquemment pour réaliser un plan de financement avec un bien et un montant déjà identifié, et de moins en moins pour réaliser un diagnostic financier, dont l objectif est de déterminer une capacité d endettement. Ils étaient 34 % dans le premier cas en 2006, 56 % en 2015. Les taux d effort retranscrits par l outil de simulation, une fois prises en compte les aides, sont proches de 30 %. 80 % des projets étudiés présentent des taux d effort compris entre 25 et 35 %. Ces valeurs sont stables années après années depuis 15 ans, et reflètent pour partie la stabilité des critères retenus pour réaliser les simulations financières dans les ADIL, à savoir la contribution maximale que les ménages peuvent et acceptent de payer sans déstabiliser leur budget mensuel. Ils s inscrivent aussi en cohérence avec les pratiques des établissements financiers en termes de recevabilité des dossiers des demandes de prêt. 2

Une capacité d endettement stabilisée à un niveau élevé malgré une prudence accrue des banques concernant les emprunts les plus longs Compte tenu de cette relative stabilité des taux d effort dans les simulations financières réalisées en ADIL depuis la fin des années 90, la baisse des taux d intérêt et l allongement des durées de remboursement ont largement contribué à une augmentation de la capacité d endettement de ces ménages. Pour mémoire, les taux ont baissé de 6 points en 20 ans, et de près de deux points entre fin 2011 et fin 2015. (cf. figure 1) Figure 1 : Évolution des taux d intérêts des prêts bancaires (moyenne des taux maximaux et minimaux des prêts sur 15 ans à taux fixe) 10 9 8 7 6 5 4 3 Taux en % Taux minimal Taux maximal 2 1 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 Source : indicateur des taux ANIL Les durées d endettement choisies dans les simulations se sont nettement allongées depuis quinze ans. Plus d une simulation sur deux présentait un prêt principal de 11 à 15 ans en 1999, et de 21 à 25 ans depuis 2013. La proportion de montages avec des durées d opération de 21 à 25 ans (54 %) n a jamais été aussi élevée qu en 2015. S il y a eu un fléchissement des durées d emprunt à la suite des répercussions de la crise financière, il faut souligner que les simulations les plus récentes des ADIL reflètent la prudence des établissements de crédit vis-àvis des endettements sur plus de 25 ans. En 2007, 15 % des simulations financières comportaient un prêt de plus de 25 ans, mais seulement 6 % en 2013 et 3 % en 2015. Ces résultats sont cohérents avec ceux d autres sources observant l ensemble du marché du crédit immobilier résidentiel (banque de France et Observatoires du financement du Logement-CSA). 3

Figure 2 : Répartition des prêts principaux selon leur durée* Durée du prêt principal 1999 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 1 2013 2014 2015 10 ans ou moins 7% 5% 5% 5% 5% 5% 4% 5% 5% 4% 4% 4% 11 à 15 ans 51% 19% 15% 13% 11% 12% 12% 12% 14% 12% 13% 11% 16 à 20 ans 42% 51% 42% 33% 25% 24% 27% 26% 25% 26% 27% 28% 21 à 25 ans 0% 24% 35% 41% 44% 45% 48% 48% 45% 52% 52% 54% 26 ou plus 0% 1% 3% 8% 15% 14% 9% 9% 11% 6% 4% 3% Conséquence de ces évolutions de taux et de durée, l endettement représente en moyenne 4,6 années de revenus en 2015, et dépasse le niveau record atteint en 2010 (4,5 années de revenus). Figure 3 : durée moyenne d endettement en année de revenu* 1999 2002 2005 2007 2008 2009 2010 2011 2013 2014 2015 3,2 3,4 4,1 4,4 4,2 4,4 4,5 4,3 4,5 4,5 4,6 Plus de 80% des candidats à l accession en neuf bénéficient d un PTZ Parmi les consultations financières, 82 % des projets d accession dans le neuf, 8 % des projets dans l ancien sans travaux et 19 % des projets avec travaux sont montés en ayant recours à un PTZ. Cette dernière proportion était marginale en 2013. Sa hausse correspond à l éligibilité des opérations comptant plus de 25 % de travaux au PTZ. Dans les plans de financements étudiés par les ADIL, le PAS est systématiquement préconisé pour les ménages qui peuvent y prétendre, en raison des avantages qu il présente pour l emprunteur (éligibilité à l APL et sécurisation). Les différentes variations des plafonds de ressources du PAS (relèvement en 2002, 2008, 2011, abaissement en 2010, relèvement pour alignement sur les plafonds de revenus du PTZ fin 2014), ainsi que l évolution du PTZ, ont influencé le recours à un prêt bancaire ordinaire en tant que prêt principal. En 2015, 70 % des simulations préconisent un tel prêt classique pour l emprunt principal, un PAS étant conseillé dans la plupart des autres cas. 1 Les données de l année 2012 ne sont pas exploitables du fait d un changement d outil informatique en cours d année * Les années retenues pour les tableaux sont les plus pertinentes pour juger de l évolution 4

Figure 4 : Répartition des opérations selon la nature du prêt principal préconisé* Prêt majoritaire 1999 2002 2005 2008 2009 2010 2011 2013 2014 2015 PTZ 0,7% 0,3% 0,4% 0,4% 5,3% 6,2% 2,1% 0,7% 0,9% 1,2% Prêt d épargne logement 1,0% 1,8% 0,3% 1,1% 0,4% 0,1% 0,1% 0,6% 0,4% 0,5% PAS 35,0% 48,9% 31,5% 25,5% 36,9% 29,2% 23,8% 29,2% 29,5% 27,4% PC 14,8% 10,0% 11,6% 7,3% 1,6% 3,6% 3,7% 2,6% 2,0% 0,8% Prêt bancaire ordinaire 44,5% 37,2% 55,2% 63,1% 54,0% 59,1% 67,8% 66,4% 66,7% 69,5% Autres prêts 4,1% 1,8% 1,1% 2,7% 1,8% 1,8% 2,5% 0,6% 0,5% 0,6% Ensemble 100,0% 100,0% 100,0% 100,0% 100,0% 100,0% 100,0% 100,0% 100,0% 100,0% À l échelle nationale, pour l ensemble des ménages, 450 000 ménages parmi les 5 millions de propriétaires occupants remboursant un crédit, soit 9 %, bénéficient d une aide au logement couvrant une partie de leur emprunt. Parmi les simulations financières réalisées en ADIL, 20 % des ménages sont susceptibles de bénéficier de l APL ou de l AL, proportion qui a fluctué entre ce minima et 30 % depuis 1999, en fonction du dynamisme de la construction neuve et des dispositifs d aides à l accession. Le montant moyen estimé de l aide, 105 /mois, est proche des niveaux antérieurement constatés. Pour les couples avec deux enfants et plus et les familles monoparentales, la fréquence des aides est sensiblement plus élevée : 25 % des couples avec deux enfants ou plus et 65 % des familles monoparentales pourraient bénéficier d une aide d un montant mensuel moyen de 129 pour les premiers et 119 pour les secondes. Ce type de ménages représente du reste les deux tiers des bénéficiaires potentiels. Une population de primo-accédants généralement modestes En 2015, 94 % des ménages consultant une ADIL pour étudier un projet d accession sont des primo-accédants. Parmi ces derniers, le poids des locataires du secteur privé est largement prédominant : ils représentent 59 % des entretiens. La part de ceux issus du parc locatif social atteint 23 %, les 12 % restants étant logés gratuitement ou vivant chez leurs parents. La part relative des ménages avec enfants se stabilise et demeure majoritaire : elle représente 46 % des projets étudiés depuis 3 ans, après avoir été de 41 % en 2011. La part de famille monoparentale demeure faible : 11 %. Celle des personnes seules reflue à 25 %, après avoir son niveau le plus élevé en 2011 (35 %), alors que le poids des couples sans enfants est stable (24 %). Il s agit d une population assez jeune. L âge moyen du consultant, 36 ans, est en légère diminution et retrouve le niveau de 2007. Les moins de 30 ans représentent 28 % des consultants, leur part étant particulièrement importante parmi les couples sans enfant (50 %) et les personnes seules (33 %). Elle est en revanche très faible (7 %) dans les familles monoparentales, qui ne représentent, il est vrai, qu une faible part des candidats à l accession et sont en général relativement moins jeunes (60 % ont plus de 40 ans). Le niveau de vie des candidats à l accession rencontrés par les ADIL, à savoir leur revenu corrigé du nombre et de l âge des personnes du ménage, est de 1 450 par mois ; il se stabilise après une décennie de forte progression et demeure nettement inférieur à celui des ménages dans leur ensemble, dont la personne de référence a entre 25 et 45 ans (à savoir 1 800 ). Au-delà de l évolution de la structure du marché, ce mouvement peut s expliquer pour partie par l évolution des conditions de ressources pour bénéficier d une aide à l accession. En effet, entre 2007 et 2010, l ensemble des ménages pouvaient bénéficier d un crédit d impôt sur les intérêts d emprunt ; en 2011, le PTZ était accessible à 5

l ensemble des primo-accédants. Durant cette période, plus de ménages relativement aisés ont pu être amenés à fréquenter une ADIL afin de se renseigner sur ces dispositifs. Depuis, des conditions de ressources ont été réintroduites et le PTZ renforcé pour les plus modestes. Ce retournement tendanciel s observe également sur les montants d apport personnel. Ils diminuent sensiblement : sa valeur moyenne s établit à 21 800 en 2015, après avoir été de 23 700 en 2014 et 27 700 en 2011. L apport médian diminue lui aussi (10 000 en 2014 et 2015 après avoir été de 10 800 en 2013 et 14 300 en 2011). Les montants moyens des opérations étant stable par rapport à 2011, le taux d apport personnel 2 moyen diminue également de deux points. Avec 13 %, il est en diminution régulière depuis 1999, mis à part deux rebonds en 2008 et 2011. Figure 5 : taux moyen d apport personnel* 1999 2002 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2013 2014 2015 21% 20% 18% 18% 17% 18% 16% 16% 18% 15% 15% 13% Le taux d apport médian, nettement plus faible, est de 6 %, en diminution lui aussi, loin de son niveau de 2000 (14 %). L écart entre taux moyen et taux médian traduit l asymétrie de la distribution, avec une concentration importante dans les taux d apport faibles ou nuls et un étalement des valeurs élevées : le taux d apport atteint ou dépasse 17 % pour un quart des projets et 37 % pour 10 % d entre eux. Dans un cas sur trois, le ménage ne dispose d aucun apport. La part des projets avec moins de 10 % d apport est majoritaire (54 %). Cette proportion se stabilise à un niveau élevé, jamais atteint depuis 1999. À titre accessoire, il est possible de remarquer que le taux d apport moyen n est pas très sensible au niveau de revenu : il n est significativement supérieur que pour les ménages les plus aisés. L écart est faible, en revanche, entre les ménages des trois premiers quartiles de revenu par unité de consommation. 2 % des ménages disposent d un apport immobilier - 0,9 % d un logement, et 1,1 % d un terrain. Plus particulièrement, 4 % des ménages qui envisagent la construction ou l acquisition d une maison individuelle neuve sont propriétaires d un terrain. Des projets recentrés vers les agglomérations moyennes dans un contexte de verdissement des aides Le montant médian de l opération envisagée repart à la hausse 160 000 en 2015, 156 000 en 2014 après avoir été stable autour de 150 000 entre 2010 et 2013 et connu une hausse soutenue entre 1999 et 2010 (+72 %). Autour de cette médiane, les coûts s étalent, pour huit projets sur dix, de 92 000 à 240 000, la moitié étant concentrés entre 120 000 et 196 000. Les projets les moins chers concernent, dans leur grande majorité, l accession dans l ancien avec ou sans travaux, ce qui explique en partie la proportion plus importante de personnes seules pour ce type de bien. Depuis le recentrage du PTZ sur le seul logement neuf en 2012, la part des ménages qui s orientent vers le neuf est restée pratiquement stable, à hauteur de 36 % en 2015. Dans un contexte de taux d intérêt bas, le prêt à taux zéro procure un avantage qui peut apparaitre modeste par rapport au différentiel entre le coût du neuf et celui de l ancien. L ouverture du PTZ aux opérations avec 25 % de travaux 3 a eu un effet sur les projets étudiés dans l ancien. Entre 2006 et 2011, 60 % des projets dans l ancien comportaient des travaux. Cette part est retombée à 20 % en 2013, proche du minimum observé avant l ouverture du PTZ à l ancien en 2005, puis remonte à 30 % depuis. Il semble 2 Rapport du montant de l apport personnel au montant de l opération 3 Dans 6 000 communes à compter du 1er janvier 2015 et annoncée en octobre 2014, puis à l ensemble du territoire à compter du 1 er janvier 2016, annoncée en novembre 2015 (simulations réalisées dès les annonces fin 2015 dans le cadre des dispositions à venir) 6

en effet que l élargissement du PTZ à l ancien avec travaux incite des ménages à modifier leur projet dans l ancien pour y intégrer des travaux, notamment dans les marchés ruraux. Il est possible de constater que la répartition des projets se concentre tendanciellement vers les agglomérations de plus de 50 000 habitants (zones B1 et B2). Sans pouvoir distinguer des effets de court terme (recentrage des barèmes vers ces zones, carences temporaires de la chaîne de production de logements neufs BBC/RT2012 dans les territoires ruraux) ou de long terme (impact différencié de la crise économique, renforcement de la métropolisation de l espace économique), le repli en zone C est significatif : alors que la moitié des projets y était située en 1999, cette proportion a décru relativement régulièrement depuis, pour atteindre 29 % en 2014 et 30 % en 2015. Figure 6 : Répartition des projets étudiés selon le Zonage ABC (dans la définition en vigueur début 2014) 100% 90% 80% 70% 60% 50% 40% 30% 20% 10% 0% 48% 47% 43% 43% 43% 44% 43% 41% 37% 35% 36% 38% 36% 33% 29% 30% 27% 26% 26% 26% 26% 25% 24% 24% 27% 26% 34% 32% 26% 26% 25% 35% 21% 23% 24% 24% 24% 25% 25% 26% 27% 26% 26% 27% 30% 27% 27% 26% 4% 4% 6% 7% 6% 6% 7% 9% 9% 13% 12% 10% 8% 6% 10% 11% C B2 B1 A 7

ANNEXE : Nombre de simulations selon les départements des projets étudiés 8