- Chapitre VI. - Validation des résultats. Plate-forme pédagogique d aide à la négociation territoriale



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Transcription:

- Chapitre VI. - Validation des résultats Plate-forme pédagogique d aide à la négociation territoriale 241

C h apitre 6 V al idatio n des ré su l tats L élab o rati o n de cette pl ate-f o rme pé dago giq u e 138 s i nscri t dans une pro b lémati q ue d aide à l a né go c iatio n territo rial e, lo rsq u i l s agi t par exemple de l i ntégrati o n d un pro j et i ndustri el sur un terri to i re. L a théo ri e de la négo ci ati o n présente des lacunes q uand elle est co nfro ntée aux pro b lémati q ues terri to ri ales dans un co ntexte mu l ti-ac teu rs. L es acteurs de terrai ns, q u i ls so i ent i nsti tuti o nnels, i ndustri els o u usagers, so nt demandeurs tantô t de démarches parti ci pati v es, tantô t d o uti ls d aide à l a c o nc ertatio n 139, b ref de di alo gue. N o us no us so mmes do nc i ntéressés au pro cessus de co ncertati o n appli q ué à l i mplantati o n d un si te i ndustri el sur un terri to i re présentant une di v ersi té d acteurs, chacun rev endi q uant un usage, un o b j ecti f, une v i si o n de ce terri to i re. N o tre j eu de simu l atio n est i ci ci b lé sur l i ndustri e du granulat, une acti v i té q ui cri stalli se des co nfli ts so ci aux et des perturb ati o ns éco lo gi q ues. Ce j eu pro po se une si tuati o n fi cti v e de né go c iatio n territo rial e fo ndée sur un co ntexte réel, ceci afi n de rendre la si mulati o n plus réali ste, do nc plus co hérente et perti nente. L e cas d appli cati o n q ui a été retenu est le pro j et d i mplantati o n de carri è res d alluv i o ns fluv i ati les, o u grav i è res, dans la P lai ne du F o rez (département de la L o i re entre M o ntro nd-les-b ai ns et F eurs). S ur ce terri to i re, des études o nt déj à été co ndui tes tant sur le plan so ci al (P aran & S éb asti en, 20 0 3) q ue sur le plan éco lo gi q ue (U lmer, 1997 ; P aran & al., 20 0 4) et hy dro lo gi q ue (M i mo un, 20 0 4) ; l ensemb le des do nnées di spo ni b les a serv i de b ase à l élab o rati o n du j eu. L a si tuati o n de départ est la sui v ante. U n explo i tant de granulat entreprend une pro specti o n dans un ray o n de q uelq ues k i lo mè tres aux alento urs du si te d extracti o n exi stant po ur tro uv er de no uv eaux gi sements, et i denti fi e q uatre si tes po tenti els d extracti o n. U ne né go c iatio n territo rial e est alo rs o rgani sée av ec les ac teu rs l o c au x co ncernés, au co urs de laq uelle i ls dev ro nt déci der ensemb le : du si te d i mplantati o n d une no uv elle grav i è re parmi les si tes pro po sés par l explo i tant ; de la nature de sa réhab i li tati o n o u réaffectati o n ; de la teneur de l acco rd co ncernant la gesti o n et le sui v i du si te réhab i li té o u réaffecté. Ce j eu de si mulati o n pédago gi q ue est desti né aussi b i en à des étudi ants q u à des ac teu rs territo riau x, le b ut étant de les fami li ari ser aux pro cessus de né go c iatio n territo rial e assi stés par un médi ateur et par des o uti ls. Chacun des j o ueurs inc arne alo rs un acteur to ut au lo ng du j eu, ceci po ur leur do nner l o ccasi o n de se mettre dans l a peau d u n au tre et d élab o rer des stratégi es de négo ci ati o n en tenant co mpte des co nfli ts de perso nnes, du v i v ant b i o lo gi q ue et des v al eu rs mo ral es. Ce j eu de simu l atio n v i se à l i ntégrati o n à la fo i s so ci ale et env i ro nnementale de l i ndustri e mi nérale sur un terri to i re dans une lo gi q ue mu l ti-ac teu rs, lo gi q ue q ui permet de co nfro nter les enj eux tant so ci aux q u env i ro nnementaux des acteurs en présence. Ce chapi tre pro po se un exemple d appli cati o n 140 fo ndée sur la mo b i li sati o n des appo rts théo ri q ues et prati q ues expo sés dans les chapi tres précédents, po ur v ali dati o n des résultats o b tenus. Cette v ali dati o n est fo ndée sur la mi se en œ uv re d un o uti l, o u pl ate-f o rme pé dago giq u e d aide à l a né go c iatio n, permettant de réali ser une expéri ence de si mulati o n de né go c iatio n territo rial e. L év aluati o n cri ti q ue des résultats de cette si mulati o n permet de v alo ri ser l ensemb le du trav ai l réali sé. 138 U n article présentant la plate-f orme pédagogique a été soumis pour un ouvrage collectif traitant de négociation environnementale (P resses U niversitaires de G renoble). 139 Terme institutionnel pouvant désigner une négociation territoriale. 140 La plate-f orme pédagogique d aide à la négociation est accessible par l Internet à l adresse suivante : http:/ / w w w.emse.f r/ site/ negociation/ index.html 243

C h apitre 6 P l ate-f o rme pé dago giq u e VI.1. Un jeu de simulation fondé sur un corps à corps théorie-terrain Ce j eu de simu l atio n est fo ndé sur la théo ri e de la négo ci ati o n, adaptée à un co ntexte terri to ri al, et sur une expéri ence de terrai n. Il tente de répo ndre aux pro b lémati q ues actuelles q ue so ulè v e l élargi ssement de la co ncertati o n à un no mb re de plus en plus i mpo rtant d acteurs lo rs de la mi se en œ uv re de pro j ets terri to ri aux. Cette si mulati o n pédago gi q ue, assi stée par un ti ers médi ateur et i nspi rée d un cas co ncret, est pro po sée so us une fo rme inf o rmatisé e. E lle v i se un o b j ecti f pri nci pal : fav o ri ser le di alo gue et les échanges entre acteurs d un terri to i re. VI.1.1. Besoins en termes de négociation territoriale : rappels et précisions T radi ti o nnellement, dans no s so ci étés o cci dentales, la négo ci ati o n est env i sagée co mme un pro cessus co mpéti ti f 141 (T essi er, 1997). P o ur remédi er aux déri v es engendrées par une telle v i si o n des cho ses, certai ns théo ri ci ens du do mai ne o nt pro po sé des pro cessus co o pérati fs 142 (F i sher & U ry, 1983 ; Dupo nt, 1986). T o utefo i s, i l est fréq uent q ue des atti tudes co mpéti ti v es réapparai ssent au mo ment o ù deux parti s do i v ent se partager les gai ns o b tenus à l ai de de ces stratégi es co o pérati v es. Il dev i ent alo rs clai r q ue la négo ci ati o n do i t gérer la tensi o n 143 exi stant entre co o pérati o n et co mpéti ti o n po ur o b teni r de mei lleurs résultats (L ax & S eb eni us, 1992 ; M no k i n & al., 20 0 0 ). S i ces appro ches o nt pu fai re leurs preuv es dans des si tuati o ns si mples de négo ci ati o ns b i parti tes, dans le cadre de relati o ns co mmerci ales par exemple, elles s appli q uent di ffi ci lement à des si tuati o ns plus co mplexes de négo ci ati o ns multi parti tes. S elo n B o urq ue & T hudero z (20 0 2) i l co nv i ent, po ur appréhender de telles si tuati o ns, de dév elo pper une so c io l o gie de l a né go c iatio n po ur une mei lleure pri se en co mpte des c o ntextes de né go c iatio n. Il dev i ent i nco nto urnab le de s i ntéresser de prè s aux relati o ns de po uv o i r, au no mb re et à la nature des parti s i mpli q ués, aux no rmes et aux v aleurs des négo ci ateurs. L a né go c iatio n territo rial e do i t no n seulement teni r co mpte de cette co mplexi té, mai s aussi de spéci fi ci tés q ui lui so nt pro pres. U ne telle négo ci ati o n, engagée sur un terri to i re, dev ra teni r co mpte : des v al eu rs mo ral es des acteurs, et no tamment de leurs représentati o ns du terri to i re en terme d aménagement (Co nan, 1994) ; des ac teu rs f aibl es 144, o u acteurs ne di spo sant pas des mei lleurs ato uts po ur i mpo ser leurs cho i x, défendre leurs i ntérê ts, et q ui v o nt do nc sub i r l a l o i du pl u s f o rt (Vi lleneuv e & H uy b ens, 20 0 2) ; des ac teu rs absents 7, c està-di re les resso urces naturelles, le v i v ant b i o lo gi q ue et les générati o ns futures (L év ê q ue, 1994), so uv ent parti ellement pri s en co mpte par les asso ci ati o ns de pro tecti o n de la nature. L a né go c iatio n territo rial e do i t do nc assumer la nature pl u ridimensio nnel l e d un terri to i re : phy si q ue, b i o lo gi q ue et humai n. E lle do i t dè s lo rs ab o rder chacune de ces di mensi o ns co mme des enti tés relati o nnelles co mplexes i nti mement li ées et en i nteracti o n (B erq ue, 1994). A l heure actuelle, les b eso i ns en termes de né go c iatio n territo rial e so nt de plus en plus présents et pressants. S i l o n regarde, par exemple, les no uv elles pro b lémati q ues so ulev ées par la Di recti v e Cadre E uro péenne sur l E au (DCE ) et la no uv elle L o i sur l E au franç ai se 145, o n co nstate q ue les Agences de l E au do i v ent déso rmai s élargi r la co ncertati o n à l ensemb le 141 N égociation intégrative, o ù l i m p o r t a n t e s t d e g a g n e r l a p l u s g r o s s e p a r t d u g â t e a u. 142 N égociation distributive, o ù l i m p o r t a n t e s t d e f a b r i q u e r u n g â t e a u p l u s g r o s a v a n t d e s e l e p a r t a g e r. 143 N égociation mixte, o ù l i m p o r t a n t c o n s i s t e à o p p o s e r c e q u u n d e s p a r t i s t r o u v e o u e s p è r e r e l a t i v e m e n t p e u c o û t e u x a v e c c e q u e l a u t r e t r o u v e o u e s p è r e d e l a p l u s g r a n d e v a l e u r e t v i c e v e r s a. 144 Sébastien & P aran (20 0 4). 145 LO I n 20 0 4-338 du 21 avril 20 0 4 portant transposition de la directive 20 0 0 / 60 / C E du P arlement européen et du C onseil du 23 octobre 20 0 0 établissant un cadre pour une politique communautaire dans le domaine de l' eau. http:/ / w w w.legif rance.gouv.f r/ W Aspad/ U ntexted ej orf?numj o= D E V X 0 20 0 193L 244

C h apitre 6 V al idatio n des ré su l tats des usagers. O n o b serv e alo rs q ue les b eso i ns so nt i mpo rtants en termes de co nnai ssance des éco sy stè mes et des so ci o sy stè mes (W asso n, 20 0 1). Ces co nnai ssances do i v ent ê tre transmi ses aux usagers, lesq uels so nt i nci tés à parti ci per à cette co ncertati o n. Ces b eso i ns exi stent aussi dans le do mai ne i ndustri el et plus parti culi è rement dans l i ndustri e du granulat. E n effet, les carri ers o nt dû mo di fi er leur acti v i té po ur li mi ter leurs i mpacts éco lo gi q ues, mai s i ls so nt déso rmai s co nfro ntés aux asso ci ati o ns de défense du cadre de v i e et à leur slo gan : «N o n à la carri è re!». L es i ndustri els du granulat do i v ent do nc œ uv rer v ers l acceptab i li té so ci ale de leur acti v i té sur le terri to i re o ù i ls so nt i mplantés. L es carri ers o nt fai t de gro s pro grè s en mati è re d' améli o rati o n des prati q ues i ndustri elles et des techni q ues d aménagement. U ne de leurs préo ccupati o ns actuelles reste l' acceptab i li té de leur acti v i té par le ti ssu so ci al co mme étape préalab le à l' élab o rati o n d' une po li ti q ue de D é v el o ppement D u rabl e, selo n les princ ipes de l a go u v ernanc e 146. Dans un co ntexte de né go c iatio n territo rial e et env iro nnemental e, i l est so uv ent q uesti o n de l i nterv enti o n d un ti ers faci li tateur o u médi ateur do nt l o b j ecti f est d ai der les acteurs v ers la v o i e de l acco rd (T o uz ard, 20 0 3a & 20 0 3b ; De Carlo, 20 0 3a). L e rô le et la fo ncti o n de médi ateur terri to ri al n étant pas enco re clai rement étab li s et acceptés, i l est nécessai re de trav ai ller à la fo rmati o n de ce ty pe d ac teu r tiers et de fav o ri ser leur acceptati o n au ni v eau des ac teu rs territo riau x (B arret, 20 0 3). E nco re faut-i l q ue ce médi ateur pui sse accéder aux v al eu rs mo ral es des acteurs en présence, po ur mi eux les i mpli q uer, et q u i l ai t les mo y ens de se fai re l e po rte-v o ix des ac teu rs f aibl es (ay ant du mal à se fai re entendre à la tab le des négo ci ati o ns, o u no n-i nv i tés) et le po rte-paro l e des ac teu rs absents (ne po uv ant s expri mer par eux-mê mes à la tab le des négo ci ati o ns). P o ur ce fai re, no us pro po so ns de si muler un pro cessus de né go c iatio n territo rial e, pro cessus assi sté par un médi ateur et des o uti ls d aide à l a né go c iatio n. L es o b j ecti fs so nt les sui v ants : mettre en œ uv re un j eu de rô l es, si mple d uti li sati o n, do nt la structurati o n permet de si muler un pro cessus de né go c iatio n territo rial e et de fav o ri ser les échanges entre acteurs ; mettre en œ uv re une pl ate-f o rme inf o rmatisé e, structurée selo n le j eu de rô l es, i ncluant des o uti ls d aide à l a né go c iatio n fav o ri sant la pro ducti o n d argu mentaires spatiau x 147. Ai nsi, le médi ateur o u les j o ueurs po urro nt se fai re les po rteurs des enj eux des ac teu rs f aibl es et des ac teu rs absents par l i ntermédi ai re, par exemple, de repré sentatio ns spatial es (B runet & al., 1993 ; M o q uay & al., 20 0 1a & 20 0 1b ) : des cartes adaptées et pro dui tes à l ai de d un S IG (S y stè me d Info rmati o ns G éo graphi q ues). ADNT VI.1.2. Des outils d aide à la négociation territoriale : le programme Ce trav ai l a été réali sé dans le cadre du pro gramme ADN T (Aide à l a D é c isio n et à l a N é go c iatio n T errito rial es selo n les princ ipes de l a go u v ernanc e) fi nancé par la régi o n R hô ne- Alpes sur la péri o de 20 0 0-20 0 3 dans le cadre du pro gramme de recherche «Aide à l a D é c isio n pub li q ue et pri v ée». U n des o b j ecti fs phares du pro gramme mu l tidisc ipl inaire ADN T co nsi ste en une pl atef o rme pé dago giq u e po ur si muler sur un cas d' appli cati o n les arti culati o ns fo ncti o nnelles entre di fférents o uti ls présélecti o nnés : les sy stè mes d i nfo rmati o n géo graphi q ue (S IG ) po ur les repré sentatio ns territo rial es, les métho des d analy se multi -cri tè res (AM C) po ur la représentati o n des préférences i ndi v i duelles, les mo dè les d' éco ulement dans les nappes et les ri v i è res po ur la représentati o n phy si q ue du terri to i re, les i ndi cateurs b i o lo gi q ues po ur la 146 C ette démarche s appuie, entre autres, sur la C harte de la C oncertation éditée en 1995 par le M inistère de l environnement. 147 P aran & Sébastien (20 0 3a). 245

C h apitre 6 P l ate-f o rme pé dago giq u e représentati o n du v i v ant et les mo dè les d i nspi rati o n so ci o lo gi q ue (l ac teu r en 4 dimensio ns 148 ) po ur la représentati o n des li ens so ci aux et patri mo ni aux. L ' arti culati o n de la co mplémentari té entre ces o uti ls do i t ê tre co nsi dérée no n pas co mme un a pri o ri transpo sab le po ur to us les pro j ets terri to ri aux, mai s b i en co mme une pano pli e de métho des po tenti ellement uti li sab les selo n la nature du pro j et co ncerné (G rai llo t & P aran, 20 0 3). L es experts chargés d év aluer ce pro gramme o nt v u en la pl ate-f o rme pé dago giq u e «un po i nt de départ trè s ri che tant po ur la fo rmati o n q ue la recherche-acti o n», co nsti tuant «un i nstrument fo rmel permettant de suppo rter les échanges entre acteurs dans le cadre de pro cessus de déci si o n pub li q ue». Ils o nt i nsi sté sur l i mpo rtance «de co nsi dérer la faç o n do nt les acteurs du terrai n s appro pri ent un tel suppo rt». C est en tenant co mpte de ces remarq ues q u a été dév elo ppée la pl ate-f o rme pé dago giq u e, testée so us sa fo rme actuelle. VI.1.3. Contexte 149 et déroulement du jeu de simulation L a pl ate-f o rme pé dago giq u e a été reco nstrui te à parti r du langage H T M L et de l i nterface co nv i v i ale pro po sée par le lo gi ci el Dreamw eav er 4. L e cas perti nent q ui a été retenu est b i en sû r le pro j et d i mplantati o n de carri è res d alluv i o ns fluv i ati les, o u grav i è res, dans la P lai ne du F o rez (département de la L o i re entre M o ntro nd-les-b ai ns et F eurs) o ù co hab i tent une asso ci ati o n de pro tecti o n de la nature (F R AP N A L o i re) et un explo i tant de granulat (M o ri llo n Co rv o l). Il a été cho i si po ur le co ntexte géo graphi q ue, la pro b lémati q ue env i ro nnementale actuelle, les exemples co ncrets d une parti ci pati o n acti v e des ac teu rs l o c au x, l accessi b i li té aux do nnées. L a fo rmati o n à la négo ci ati o n dans le do mai ne de l env i ro nnement et de l aménagement co mpo rte des enj eux pédago gi q ues spéci fi q ues. Il s agi t q ue les apprenants pui ssent pro po ser des so luti o ns dans le cadre de pro cessus i ncertai ns et co mplexes, en présence de légi ti mi tés multi ples, sur des pro j ets ancrés dans des terrai ns co ncrets. P o ur fai re écho au trav ai l de De Carlo (20 0 3b ), la fo rmati o n à la négo ci ati o n s appui e sur des o b j ecti fs pédago gi q ues spéci fi q ues : (1) fo rmer à la négo ci ati o n dans des pro cessus co mplexes ; (2) rendre co mpte des multi ples rati o nali tés et affecti v i tés en présence ; et (3) fav o ri ser la créati v i té et i nv enter de no uv elles so luti o ns co mmunes. De plus, i l no us semb le essenti el d aj o uter un q uatri è me o b j ecti f pédago gi q ue aux tro i s préci tés : fami li ari ser les apprenants à l uti li sati o n d o uti ls d aide à l a né go c iatio n. Ce derni er o b j ecti f s appui e sur l étude des di mensi o ns phy si q ue (resso urce en eau), b i o lo gi q ue (v i v ant b i o lo gi q ue) et humai ne du terri to i re po ur rendre co mpte de la co mplexi té du pro cessus et des i nteracti o ns intra et inter di mensi o ns. S i les di mensi o ns phy si q ue et b i o lo gi q ue permettent une appro che du terri to i re plus o b j ecti v e, l étude de la di mensi o n humai ne, q uant à elle, renv o i e à une appro che plus sub j ecti v e permettant de rendre co mpte des multi ples rati o nali tés, des affecti v i tés, des po i nts de v ue des acteurs en présence : en un mo t de l i ntersub j ecti v i té. VI.1.3.1. Un jeu fondé sur un cas concret : la négociation dans le granulat L a si mulati o n pédago gi q ue d aide à l a né go c iatio n q ue no us pro po so ns s appui e sur un cas d appli cati o n co ncret. Il s agi t d un si te d extracti o n de granulat en mi li eu alluv i al si tué dans la P lai ne du F o rez (F rance, département de la L o i re). Afi n de do nner un cadre co hérent et réali ste au j eu de si mulati o n, no us no us so mmes attachés d une part à repérer les mo ments de 148 Sébastien & P aran (20 0 3). 149 U n rapport de présentation (P aran & al., 20 0 4) du prototy pe a été primé par la SIM (Société d Industrie M inérale) et a été soumis pour avis à Hesbert P. de l U N IC E M (U nion N ationale des Industrie de C arrières et des M atériaux de construction), C olson A. du groupe Laf arge, ainsi qu à Ravo N. et F resnel P. de l Agence de l E au Loire-B retagne. 246

C h apitre 6 V al idatio n des ré su l tats négo ci ati o n exi stant lo rs d un pro j et d i mplantati o n de grav i è re (Annexe VI.1.), et d autre part à s appro pri er les parti culari tés du terri to i re. S ur celui -ci, le partenari at i nstauré au déb ut des années 1990 entre un i ndustri el explo i tant de granulat (M o ri llo n Co rv o l) et une asso ci ati o n de pro tecti o n de la nature (F R AP N A L o i re 150 ) co nsti tue une premi è re. Ce partenari at, d apparence co ntre nature, a permi s la réhab i li tati o n de plans d eau lai ssés à l ab ando n aprè s explo i tati o n en s appuy ant sur le sav o i r-fai re de l explo i tant, et co nsti tue une répo nse anti ci pée aux enj eux env i ro nnementaux dans le cadre d une gestio n é q u il ibré e. A ti tre expéri mental, sur le mo de de la négo ci ati o n assi stée par un ti ers (médi ateur), les acteurs du j eu de si mulati o n ai nsi réuni s do i v ent déci der : (1) du si te d i mplantati o n d une no uv elle grav i è re parmi les si tes pro po sés par le carri er ; (2) de la nature de sa réhab i li tati o n o u réaffectati o n ; et (3) de la teneur de l acco rd co ncernant la gesti o n et le sui v i du si te réhab i li té o u réaffecté. L o b j ecti f i ci n est pas tant d arri v er à un co nsensus, à un acco rd à to ut pri x par essence uto pi q ue, mai s plutô t de fo rmer les apprenants po ur q u i ls se co mprennent et les préparer à une négo ci ati o n. L e b ut essenti el est d amener les apprenants à b i en cerner les enj eux de la négo ci ati o n et à dépasser les co nfli ts de po si ti o n po ur tro uv er une so luti o n ; en un mo t leur do nner la po ssi b i li té de se mettre à l a pl ac e des au tres. Dans la démarche de demande d auto ri sati o n 151, apparai ssent di fférents mo ments de négo ci ati o ns b i parti tes et multi parti tes. L es négo ci ati o ns b i parti tes mettent en j eu, par exemple, l explo i tant et un pro pri étai re de terrai ns (agri culteur) po ur la négo ci ati o n fo nci è re, l explo i tant et so n o rgani sme de tutelle (DR IR E ). Ce ty pe de négo ci ati o n n est explo i tab le en terme de j eu de simu l atio n q ue de mani è re annexe. L es négo ci ati o ns multi parti tes so nt, q uant à elles, plus i ntéressantes, elles v o nt co nsti tuer le cœ ur du j eu de simu l atio n. E lles mettent en scè ne des ac teu rs l o c au x, do nt l explo i tant de granulat. L enj eu de ces négo ci ati o ns peut po rter sur le cho i x du si te d explo i tati o n, sa v o cati o n et sa gesti o n future. E n effet, un pro j et de grav i è re, q u i l so i t si tué à cô té d une v i lle, à cô té d un fleuv e, sur des parcelles agri co les o u dans une z o ne à fo rt patri mo i ne éco lo gi q ue, ne fera pas réagi r les mê mes acteurs de la mê me faç o n. P o ur chaq ue acteur, i l co nv i ent do nc de défi ni r ses enj eux, ses o b j ecti fs, ses i ntérê ts, ses v aleurs, ses i nteracti o ns av ec les autres acteurs et av ec le terri to i re. Il faut ensui te mettre à j o ur les po i nts de co nv ergence d o pi ni o n o u au co ntrai re, de pro fo nds désacco rds. L a premi è re phase du pro j et a co nsi sté à co ntextuali ser la pl ate-f o rme pé dago giq u e po ur q ue le j eu de si mulati o n se déro ule dans un cadre co hérent en tenant co mpte des pro cédures d explo i tati o n, de demande d auto ri sati o n, d étude d i mpact et des mo ments de négo ci ati o n exi stant dans ces pro cédures. L a deuxi è me phase a co nsi sté à i ntégrer les éléments de ces pro cédures relati fs à la co ndui te de pro j et en tenant co mpte du co ntexte mu l ti-ac teu rs et à fo rmali ser étape par étape le déro ulement du j eu de si mulati o n, de la négo ci ati o n j usq u à la pri se de déci si o n. Au fi nal, ce j eu met en scè ne q uato rz e j o ueurs, o u apprenants, mi s dans la peau de q uato rz e ac teu rs territo riau x dev ant négo ci er, échanger, se co ncerter afi n de cho i si r ensemb le parmi q uatre si tes po tenti els celui sur leq uel l extracti o n aura li eu, ai nsi q ue les mo dali tés de sa réhab i li tati o n o u réaffectati o n. L a fi n du j eu est scellée par une déclarati o n co mmune et par la rédacti o n d un pro to co le d acco rd. VI.1.3.2. Acteurs en présence Ce j eu de si mulati o n est desti né à un gro upe de si x à q uato rz e j o u eu rs, o u apprenants. Ils peuv ent aussi b i en ê tre des étudi ants, des élè v es i ngéni eurs o u des techni ci ens (fo ncti o nnai res terri to ri aux, de parcs régi o naux, gesti o nnai res) dési reux de se fami li ari ser à la né go c iatio n territo rial e. S i po ur les élè v es i l s agi t si mplement d une séance de trav aux prati q ues dans le 150 F édération Rhô ne-alpes de P rotection de la N Ature, section Loire 151 Telle que décrite par E space pour D emain (20 0 2). 247

C h apitre 6 P l ate-f o rme pé dago giq u e cadre de leur co urs, po ur les techni ci ens i l s agi ra plus d une séance de fo rmati o n à mettre en relati o n av ec leur expéri ence de terrai n. T o ut au lo ng du j eu, les apprenants sero nt encadrés par un maî tre du j eu. Il aura po ur tâ che, d une part, d assurer le b o n déro ulement du j eu de si mulati o n dans sa di mensi o n pédago gi q ue en répo ndant aux q uesti o ns et aux attentes des apprenants. D autre part, i l dev ra assurer le b o n déro ulement du pro cessus de négo ci ati o n en prenant le rô le du faci li tateur, du ti ers médi ateur. Dè s lo rs, i l fo urni ra des i nfo rmati o ns, des rensei gnements co mplémentai res, fera des suggesti o ns, des pro po si ti o ns permettant aux acteurs j o u é s par les apprenants de se di ri ger v ers la v o i e de l acco rd. L o rs du j eu, le médi ateur n est pas un arb i tre. Il n a pas no n plus le rô le de déci deur. S o n i nterv enti o n v i se à acco mpagner les acteurs v ers la déci si o n en fo ncti o n de leurs b eso i ns et de leurs attentes (De Carlo, 20 0 3a). Il endo sse plutô t le rô le de co mmuni q uant (T o uz ard, 20 0 3a), de passeur d i nfo rmati o n (L aurans & Dub i en, 20 0 3), afi n d améli o rer le di alo gue terri to ri al (B arret, 20 0 3) entre ac teu rs l o c au x sur des pro b lémati q ues env i ro nnementales. Dè s lo rs, le médi ateur peut-ê tre po ly mo rphe et pluri el, c est-à-di re i ncarné par plusi eurs perso nnes aux fo ncti o ns di fférentes : fo rmateur, mo dérateur, passeur, po rte-paro l e, po rte-v o ix, expert. L e j eu met en scè ne des acteurs, to us fai sant parti e de ce q ue no us av o ns appelé un mo nde, une co mmunauté au sens large, en d autres termes une catégo ri e d acteurs présente sur le terri to i re. L es mo ndes de départ i mpli q ués dans la négo ci ati o n so nt les sui v ants (T ab leau 16.) : M o n d e s A c t e u r s G roupe A : M onde de l industrie du granulat 1 : G ravel & C oncrete Inc. (Industriel du granulat) G roupe B : M onde de la protection de l environnement et du cadre de vie 2 : Les Amis du f leuve Loire (AP N ) 3 : Touche pas à mon f leuve (Association de riverains) G C M f C P ê roupe : onde de la chasse et de la pê che 4 : Le usil rusé (F édération des hasseurs) 5 : La gaule ligérienne (F édération des cheurs) 6 : La grosse tanche (Sy ndicat piscicole) G D M C C roupe : onde de l agriculture 7 : Les rois du labours (Sy ndicat agricole) 8 : hambre d Agriculture (C hambre onsulaire) G roupe E : M onde des collectivités territoriales 9 : C ommune (M airie de C hambéon) 10 : C onseil G énéral (Service environnement) G roupe F : M l E tat onde des services administratif s de T a b l e a u 1 6. L e s s i x m o n d e s e n p r é s e n c e 11 : D RIRE (Service des carrières) 12 : D D E (Service hy draulique) 13 : D D ASS (Service hy giène des milieux) 14 : D D AF (Service de l eau) VI.1.3.3. Phases et étapes du jeu de simulation L e j eu se déro ule en q uatre phases pri nci pales co mprenant hui t étapes co nstrui tes d aprè s les trav aux fo rmels sur la négo ci ati o n (B o urq ue & T hudero z, 20 0 2 ; O li v er & al., 1994), sur les pro cessus de né go c iatio n territo rial isé e de R o che (20 0 1 & 20 0 2), sur la fo rmati o n prati q ue et l encadrement pédago gi q ue à la négo ci ati o n rai so nnée (B o urq ue, 1996) et sur l ensei gnement de la co ncertati o n (De Carlo, 20 0 3b ). Ces étapes permettent de mettre en scè ne les apprenants à la mani è re d un j eu de rô l es encadré par le médi ateur. 248

C h apitre 6 V al idatio n des ré su l tats P h ase 1 : ph ase de ritu al isatio n L es tro i s premi è res étapes do i v ent permettre aux apprenants de s appro pri er et d assi mi ler les di fférents paramè tres du j eu de si mulati o n : é tape 1 présentati o n du co ntexte du j eu, é tape 2 présentati o n des f ic h es ac teu rs aux apprenants, é tape 3 présentati o n des f ic h es site aux apprenants. Cette phase de déco uv erte, de pri se de co ntact, permet d i nstaurer le cli mat et d i denti fi er les enj eux de la négo ci ati o n. L a durée de cette phase dépend du no mb re d i nfo rmati o ns di spo ni b les. P h ase 2 : ph ase d inf o rmatio n/ expl o ratio n L es tro i s étapes sui v antes permettent aux apprenants de mi eux prendre co nsci ence des pro b lémati q ues à négo ci er : é tape 4 présentati o n et éco ute po ur une 1 è re déclarati o n i ndi v i duelle, é tape 5 repo si ti o nnement et réacti o n po ur une 2 è m e déclarati o n i ndi v i duelle, é tape 6 co nsultati o n po ur une 3 è m e déclarati o n i ndi v i duelle. L o rs de chacune de ces tro i s étapes, chaq ue apprenant do i t fai re une déclarati o n dev ant les autres. Cette déclarati o n co nti ent une présentati o n de l o rgani sme représenté par l acteur, des o b j ecti fs et des i ntérê ts affi chés lo rs de la négo ci ati o n. A ce stade, un apprenant peut cacher certai nes i nfo rmati o ns, o u mê me parfo i s menti r. P o ur co nclure, i l dev ra j usti fi er et argumenter un classement des si tes par o rdre de préférence asso ci é à un co de co uleur : en v ert le o u les si tes q u i l so uhai te fav o ri ser, en b leu les si tes neu tres o u négo ci ab les, en ro uge les si tes q u i l rej ette. Il do i t aussi pro po ser des so luti o ns d aménagement. L a premi è re déclarati o n i ndi v i duelle est effectuée à c h au d face aux autres, dè s q ue les j o ueurs se so nt appro pri és le co ntexte de j eu. L a deuxi è me déclarati o n i ndi v i duelle est l o ccasi o n po ur l apprenant de mo di fi er ses cho i x en fo ncti o n de ceux des autres, o u en fo ncti o n des i nfo rmati o ns no uv elles q u i l aura acq ui ses. C est durant cette étape q u apparai ssent des tensi o ns (co o pérati o n, co mpéti ti o n) car chaq ue parti ci pant, en fo ncti o n de la stratégi e q u i l ado pte, di v ulgue o u cache év entuellement des i nfo rmati o ns. L a tro i si è me déclarati o n i ndi v i duelle se fai t aprè s co nsultati o n des autres acteurs du j eu o u d acteurs extéri eurs au j eu. P h ase 3 : ph ase de né go c iatio n au sens stric t L o rs de cette phase, les apprenants so nt amenés à fai re des pro po si ti o ns et des co ntrepro po si ti o ns j usti fi ées et argumentées. C est l étape (é tape 7 Co mmi ssi o n L o cale de Co ncertati o n et de S ui v i ) de co ncertati o n po ur la recherche d un co nsensus v i sant à la pro ducti o n d un acco rd sur le cho i x du si te et sur sa réhab i li tati o n o u réaffectati o n. E lle réuni t to us les acteurs et est pi lo tée par l' explo i tant de granulat q ui do i t pro po ser un o rdre du j o ur. Cette étape est cri ti q ue, car i l peut y av o i r acco rd sans co nsensus. Il co nv i ent de réfléchi r à une v o i e de so rti e ho no rab le po ur les acteurs q ui se reti rent de la déci si o n fi nale. P h ase 4 : ph ase de f o rmatio n de l ac c o rd L o rs de cette phase les apprenants dev ro nt clari fi er les résultats o b tenus, argumenter leurs cho i x et q uesti o nnements et les mettre en fo rme. S i les apprenants arri v ent à un co nsensus, i ls dev ro nt rédi ger un pro to co le défi ni ssant les termes de l acco rd et les mo y ens de l appli q uer. Ils dev ro nt ensui te rédi ger une déclarati o n co llecti v e q ui scelle l acco rd en expli ci tant le rô le de chacun (é tape 8 l acco rd). P h ase au xil iaire 1 : appu i th é o riq u e Av ant de déb uter le j eu et en co urs de j eu, les apprenants peuv ent av o i r accè s aux no ti o ns théo ri q ues adaptées so us fo rme de co urs co ncernant les no ti o ns de dé v el o ppement du rabl e, go u v ernanc e, négo ci ati o n, médi ati o n, co nserv ati o n, sur l i ndustri e du granulat et sur les o uti ls d aide à l a né go c iatio n. L es co nnai ssances acq ui ses po urro nt ê tre mi ses en prati q ue durant le 249

C h apitre 6 P l ate-f o rme pé dago giq u e j eu de si mulati o n, par exemple po ur l o b tenti o n de co mpo rtements co o pérati fs entre les acteurs et de cho i x respectueux de l env i ro nnement. P h ase au xil iaire 2 : D é brief ing Au terme de chacune des 4 phases du j eu, i l est i mpo rtant q ue le médi ateur réserv e un mo ment po ur réali ser un déb ri efi ng av ec les apprenants, afi n de répo ndre à leurs q uesti o ns, de préci ser certai nes no ti o ns théo ri q ues et de teni r co mpte des remarq ues et i mpressi o ns des apprenants po ur une améli o rati o n co nti nue du j eu de si mulati o n (E x : enri chi r la do cumentati o n di spo ni b le, éto ffer le co ntenu des f ic h es ac teu rs et des f ic h es sites). Co mme le so uli gne De Carlo (20 0 3b ), l espace déb ri efi ng est essenti el. Il permet de fai re le po i nt sur chaq ue phase de trav ai l et surto ut de fai re le li en entre si mulati o n et réali té po ur so uli gner les appo rts du j eu. VI.2. Un jeu de rôles informatisé fondé sur le dialogue et l utilisation d outils F i g u r e 4 1. P a g e d a c c u e i l d e l a P l a t e -f o r m e p é d a g o g i q u e [ La mise en f orme respectant la charte graphique de l E cole des mines a été ef f ectuée par B reuil F.] Cette pl ate-f o rme fo ncti o nne à la mani è re d un si te Internet, av ec la po ssi b i li té de nav i guer d une page à l autre au mo y en de li ens hy pertextes. E lle a été créée av ec le lo gi ci el DreamW eav er 4. Cette i nterface co nv i v i ale permet de réali ser des pages H T M L sans co nnai ssances parti culi è res en pro grammati o n. Cette parti e présente les i nfo rmati o ns q ui se cachent so us les di fférents li ens hy pertextes. 250