MINISTERE DE L ECONOMIE ET DES FINANCES



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MINISTERE DE L ECONOMIE ET DES FINANCES XIIème Conférence sur la Transition Economique Les services financiers et bancaires au cœur de la transition économique Bruxelles, les 21 et 22 février 2008 Système financier marocain : Pour une convergence accélérée vers les standards de l Union Européenne Par M. Mohamed CHAFIKI Directeur des Etudes et des Prévisions Financières Ministère de l Economie et des Finances - Maroc

Plan de la présentation 1. Processus de réformes du système financier marocain 1.1. Stabilité macroéconomique 1.2. Principaux traits de la réforme du système financier marocain 1.3. Benchmark des performances du secteur financier 2. Coûts et bénéfices de l'ajustement du système financier marocain : quel rôle pour l intégration régionale? 2.1. Processus de convergence des pays sud-méditerranéens 2.2. Bénéfices et coûts de la convergence du secteur financier au Maroc 2.3. Rôle de l intégration financière régionale pour réussir le cap de la convergence

1. Processus de réformes du système financier marocain

1. Stabilité macroéconomique, un préalable nécessaire au développement du secteur financier Stabilité politique fondée sur une démocratisation crédible. Situation macroéconomique du Maroc en nette amélioration sur la période 2001-2006 : Trend haussier de la croissance du PIB (5% en moyenne). Maîtrise de l inflation (autour de 2%). Repli du déficit budgétaire à moins de 3%. Maintien d une balance de paiements excédentaire autour de 2%. Baisse du taux d'endettement direct du Trésor de près 10 points du PIB à 57,4%. Nouveau palier de croissance : réduction de la volatilité et meilleure contribution des secteurs hors agriculture (5,9%). Attribution de «l Investissement Grade» par l agence Fitch Rating en avril 2007. Sorties réussies sur le marché international des capitaux.

1.2. Principaux traits de la réforme du système financier (1/2) Objectif Central : Doter le Maroc d un système financier moderne et solide capable d assurer une mobilisation efficace de l épargne et son allocation efficiente dans les circuit économiques. Au niveau du secteur bancaire Refonte du cadre législatif (principe de banque universelle, protection des déposants, surveillance du système bancaire). Déréglementation (libéralisation des taux et suppression des emplois obligatoires). Renforcement de la réglementation prudentielle en conformité internationales (solvabilité, liquidité, gestion des risques, ). aux normes Renforcement des pouvoirs de la Banque centrale et son indépendance ainsi que l extension de son contrôle à l ensemble des activités bancaires.

1.2. Principaux traits de la réforme du système financier (2/2) Au niveau du marché boursier 1993 : modernisation de la bourse de Casablanca, création de sociétés de bourse et des OPCVM et instauration d une entité de contrôle, le Conseil Déontologique des Valeurs Mobilières (CDVM). 1996 : informatisation du système de cotation, dématérialisation des titres, création d un dépositaire central et création d un fonds de garantie pour les clients. 2006 et 2007 : renforcement de la transparence des OPCVM, du pouvoir de contrôle du CDVM et accroissement du système de sécurité des transactions. Au niveau du secteur des Assurances Modernisation du cadre juridique pour renforcer la conformité du secteur aux normes internationales et au contenu des ALE conclus par le Maroc. Libéralisation progressive des tarifs relatifs à certaines branches.

1.3. Benchmark des Performances du secteur financier (1/3) Effets positifs des réformes se traduisant par un renforcement de la solidité et de l efficience du système financier marocain : Hausse des prêts bancaires en % du PIB à 72% en 2007 (59% en 2006), dépassant la moyenne de la région MENA (58%) et celle des PECO (autour de 30%), mais se situant en net retrait par rapport au niveau moyen de la zone euro (109,6%). Amélioration de la qualité des actifs, avec en 2007 des créances en souffrances à 7,7% du portefeuille de crédits des banques (contre 10,7% en 2006), demeurant toutefois supérieur à celui de la Zone euro (3%) et des PECO, R. Tchèque (4,3%), Pologne (7,1%) Slovaquie (2%). Rebondissement du marché boursier, avec un ratio de capitalisation boursière (97% du PIB en 2007) et un volume de transaction (60% du PIB) en forte progression. Ces chiffres se comparent favorablement aux PECO où les marchés des capitaux sont relativement peu développés (capitalisation boursière d environ 30% du PIB). Indicateurs de rentabilité comparables à ceux des PECO (rendement des fonds propres autour 17%), mais supérieurs à ceux des banques européennes, Allemagne (9,4%), Italie (13,1%) et Portugal (15,6%) en liaison avec l importance de la marge d intérêt, plus élevée au Maroc (76% du Produit Net Bancaire), contre 44,2% en France, 41,3% en Allemagne et 61,4% en Espagne.

1.3. Benchmark des Performances du secteur financier (2/3) A la rentabilité élevée, s ajoute un coefficient d exploitation de 48,4%, inférieur à celui des banques françaises (62%), italiennes (60%) et espagnoles (55,5%), voir même par rapport aux banques polonaises, tchèques et hongroises (entre 55 et 60%).Contexte de faiblesse relative des salaires et de maitrise des couts Renforcement de la solidité du système bancaire marocain en conformité aux règles prudentielles (ratio de fonds propres à 11,5%, similaire à celui de plusieurs PECO et ceux de l UE). Tendance similaire à celle observée dans les PECO en matière de présence des banques étrangères (BNP Paribas, Société Générale, Crédit Agricole Indosuez ). Degré de concentration assez élevé du secteur bancaire marocain où les 3 premières banques totalisent près de 55% des dépôts et des crédits en 2006, soit un ratio plus élevé qu en France 43% et en Italie 48%, mais inférieur à ceux de certains PECO, la R. Tchèque (87%), Slovénie (63%).

2. Importants défis à relever en matière de développement du système financier marocain (3/3) Renforcement de la concurrence pour desserrer le coût du financement global Amélioration de l accessibilité de la PME au financement L approfondissement du marché financier marocain Transparence et modernisation du système d information Diversification des instruments de financement Amélioration de la liquidité des marchés financiers

2. Coûts et bénéfices de l'ajustement du système financier marocain : quel rôle pour l intégration régionale?

1. Processus de convergence des pays sud-méditerranéens (1/2) Rythme de convergence lent dans les pays sud-méditerranéens vers le niveau moyen de la richesse dans l UE, contrairement aux PECO, en raison de plusieurs facteurs de blocages structurels: Transition démographique tardive, suscitant de fortes tensions sur le marché du travail et coïncidant avec la phase aigue du démantèlement tarifaire. Effets limités de l intégration régionale : profils de spécialisation globalement peu adaptés, commerce Sud-Sud encore marginal Disfonctionnement entre systèmes productifs et circuits de financement : fragmentation du tissu productif et forte aversion au risque du système financier. Faiblesse de l aide de l UE conjuguée à l attractivité financière insuffisante des capitaux privés européens (en dehors des opérations de privatisation), qui contraste avec les dynamiques observées ailleurs (effets positifs de l ALENA sur le Mexique avec afflux massifs d IDE 18 milliards $ en moyenne entre 2005 et 2007 dont 60% d origine américaine).

1. Processus de convergence des pays sud-méditerranéens (2/2) Performances appréciables du Maroc: doublement de la croissance du PIBH (1,8% entre 1997 et 2004 contre 0,7% entre 1990 et 1996), sans pour autant absorber le gap de niveau de vie qui le sépare de l'ue-15. Nécessité d un différentiel de croissance de 4 points par rapport à l UE-15 pour enclencher un processus de convergence plus rapide à l horizon 2012. Un différentiel de 6 points inscrirait l économie marocaine sur une trajectoire de convergence similaire à celle des PECO. Scénario possible avec le passage à un nouveau palier de croissance (PIB non agricole supérieur à 5% sur les 5 dernières années) et son corollaire l amélioration du PIB/habitant qui s est apprécié de près de 41% au cours des dix dernières années (10% entre 1998 et 2002 et de 20% entre 2003 et 2007). Néanmoins, objectif de convergence au Maroc contraint, entre autres par le coût du démantèlement tarifaire Accroissement plus rapide des importations en provenance de l UE (11,3) par rapport aux exportations marocaines qui lui sont destinées (9,9%) entre 2005 et 2006. Manque à gagner fiscal sur les droits d importation (Accord d Association avec l UE) près de 530 millions d euros pour la seule période janvier-décembre 2007. Disproportion par rapport à l aide financière accordée par l UE au Maroc dans le cadre du budget indicatif national qui s élève à 654 millions d euros sur la période 2007-2010.

2. Bénéfices et coûts de la convergence du système financier au Maroc 1/3 Convergence du secteur financier marocain porteuse d opportunités multiples Effets positifs sur la croissance et fort potentiel de développement des activités financières, compte tenu du faible niveau de bancarisation, des perspectives d amélioration de la productivité (une part dans la VA totale de 5,8% en 2006 et une contribution de 0,7% à la croissance de la VA totale entre 1998 et 2006). Développement des institutions financières privées, particulièrement étrangères, favorisant l efficacité du secteur financier (bonnes pratiques de gouvernance, renforcement de la concurrence et émergence de nouveaux métiers à forte VA). Diversification des instruments de financement pour une réponse adaptée aux besoins différenciés (PME et PMI) et développement des marchés à terme permettant une transformation efficiente de l épargne. Importantes opportunités de financements, en lien avec l ouverture de chantiers d envergure portant sur la modernisation des infrastructures, notamment en matière de transport et d énergie, maillons faibles de l intégration régionale (cas des interventions de la BEI dans le financement des projets de l ONE et de l ADM).

2. Bénéfices et coûts de la convergence du système financier au Maroc 2/3 Mais ces opportunités ne sont pas exemptes de coûts économiques, financiers et sociaux : Risque de transfert de l épargne domestique. Risques de transmission des crises financières et de nouveaux défis en matière de transparence et de gouvernance (crise récente des subprimes américains, ). Risque d informalisation des PME en réponse aux effets négatifs du démantèlement tarifaire (coût élevé de la mise à niveau, modes de financement, critères d éligibilité ) Ajustements des effectifs en lien avec la modernisation du système financier, dans un souci de relèvement de la productivité et d adéquation des profils : coût social qui alourdit la facture de l ouverture (cas de la Pologne et de la R.Tchèque). Viabilité financière des caisses de retraite, qui pourrait être soumise à rude épreuve sous l effet d une accentuation des tensions sur le marché de l emploi (Choc de l ouverture). Nouveaux défis en matière de contrôle et de régulation financière (prise de participations majoritaires)

2. Opportunités et coûts de la convergence du système financier au Maroc 3/3 dont l atténuation passerait par une plus grande implication de l UE : Nonobstant les contingences liées à l ouverture et à l importance des coûts qui y sont associés, la balance des coûts et des opportunités penche toujours en faveur d une libéralisation accrue du système financier marocain pour relever le défi de la convergence Un partage plus raisonnable du coût de l ouverture s avère très légitime pour renforcer la stabilité de l économie marocaine dans son ensemble et favoriser l émergence effective d un espace de prospérité partagée entre les deux rives de la Méditerranée. Expérience passée de l Espagne et du Portugal et plus récemment celle des PECO qui sont parvenus à absorber le choc de l ouverture et à asseoir leurs économies sur des bases très compétitives, grâce au concours de l UE (fonds structurels et de cohésion, fonds de préadhésion) relayées par un afflux massifs des investissements privés.

3. L intégration financière régionale : une des voies possibles pour réussir le cap de la convergence L intégration financière régionale favorise la mise en commun des ressources disponibles pour l investissement et le commerce, la meilleure diversification des risques financiers et le renforcement de la croissance économique régionale. Bon positionnement du système financier marocain pour jouer le rôle de noyau dur au niveau maghrébin, arabe et africain. Expertise acquise, présence renforcée sur les marchés d Afrique du Nord et de l Ouest et attraction pour les investissements des pays Arabes du Golfe, constituent des éléments clés pouvant favoriser : Edification d une bourse Panorientale fondé sur un "triangle d or" (Europe, Sud de la Méditerranée, Moyen-Orient). Relais des place financières européennes, notamment pour la niche des services financiers de taille moyenne (entre 100 et 500 millions de dollars). Une intégration financière progressive peut être fructueuse même dans un contexte d hétérogénéité des conditions économiques et des cadres de réglementation des pays membres (Cas de l UE) et peut s appliquer à des pays dont les dotations en ressources et les structures économiques sont relativement comparables (Cas du CCG).

Conclusion Progrès notables réalisés par le Maroc en matière d accès au financement bancaire et de développement de la finance directe, mais un effort additionnel demeure nécessaire pour un meilleur arrimage sur les standards européens Sur le plan national : amélioration des conditions de financement notamment pour la PME-PMI (diversification des instruments de financement, renforcement de la concurrence, amélioration de la mobilisation de l épargne, intégration du secteur informel et développement de l épargne institutionnelle). Intégration Sud-Sud : pour acquérir une taille suffisante pour faire face à la concurrence extérieure, renforcer l attrait des flux financiers et assurer un meilleur accompagnement du système productif. Sur le plan régional : Meilleur accompagnement du partenaire européen pour atténuer les coûts de l'ouverture et transcender la dimension commerciale du partenariat qui s avère insuffisante pour insuffler l élan de convergence souhaité. D où, l intérêt d œuvrer pour le développement de structures financières dédiées à l intégration régionale Des instruments, des mécanismes financiers (voire une institution) dédiés à la Méditerranéenne et fortement intégrés aux circuits de financements européens qui seraient capables de concilier entre les nécessités des ajustements économiques à court terme et le soutien à long terme du développement économique. Un réseau Pan-Oriental de bourses performantes, qui mettrait en jonction l expertise financière européenne, le potentiel économique sud-méditerranéen et les investissements des pays arabes du Golfe.

MINISTERE DE L ECONOMIE ET DES FINANCES Direction des Études et des Prévisions Financières MERCI pour votre attention Bd Mohamed V- Quartier Administratif, Entrée D, Rabat- Chellah Tél : 037-67-74-15/16 Fax : 037 67 75 33 Site Web: www.finances.gov.ma/depf/depf.htm