Comment vacciner un patient traité par immunosuppresseur. Odile Launay Infectiologie, Hôpital Cochin, Paris 20 mars 2014

Documents pareils
VACCINS ANTIPNEUMOCOCCIQUES

S. Kernéis, T. Ancelle, V. Naneix-Laroche, N. Amrane, JP. Leroy, T. Hanslik, O. Launay

Nathalie Colin de Verdière Centre de vaccinations internationales Hôpital Saint-Louis

Vaccins et chimiothérapies chez l adulte

Vaccination et tuberculose en Gériatrie. Unité de Prévention et de Dépistage: Centre de vaccination et centre de lutte anti tuberculeuse CH Montauban

Assurance Maladie Obligatoire Commission de la Transparence des médicaments. Avis 2 23 Octobre 2012

LA TUBERCULOSE Docteur ALAIN BERAUD

Vaccination des voyageurs dont la sérologie VIH est positive.

TRAITEMENT DE LA POLYARTHRITE RHUMATOIDE

INDUCTION DES LYMPHOCYTES T- RÉGULATEURS PAR IL2 A TRÈS FAIBLE DOSE DANS LES PATHOLOGIES AUTO- IMMUNES ET INFLAMMATOIRES APPROCHE TRANSNOSOGRAPHIQUE

Évolution des pratiques vaccinales : 3. vaccination après la grossesse

COMMISSION DE LA TRANSPARENCE AVIS DE LA COMMISSION. 10 octobre 2001

MINISTERE DE LA SANTE ET DES SOLIDARITES DIRECTION GENERALE DE LA SANTE- DDASS DE SEINE MARITIME

Prévenir... par la vaccination

Calendrier des vaccinations et recommandations vaccinales 2015 PROTÉGEONS-NOUS, VACCINONS-NOUS.

COMMISSION DE LA TRANSPARENCE AVIS. 18 novembre 2009

La maladie de Still de l adulte

Interprétation et signification d un test IGRA en pratique quotidienne

Club Santé. «Vaccination : quelle évolution pour une meilleure prévention?» Dimanche 16 octobre 2005

B MIS À JOUR EN MARS 2013

INFORMATIONS pour le médecin qui contrôle et complète le formulaire

Vaccinations - Rédaction Dr BOUTON

Vaccins du futur Atelier «Croisière dans l archipel des nouveaux vaccins»

GROSSESSE et lupus/sapl

ACTUALITES THERAPEUTIQUES. Dr Sophie PITTION (CHU Nancy) Metz, le 2 Juin 2012

Vaccinations des personnes immunodéprimées ou aspléniques

L assurance maternité des femmes chefs d entreprises et des conjointes collaboratrices. Édition 2013

COMMISSION DE LA TRANSPARENCE AVIS. 10 mai 2006

Actualisation de la prescription en biologie rhumatologie

Vaccinations pour les professionnels : actualités

PROTOCOLE D IMMUNISATION DU QUÉBEC, ÉDITION MAI 2013 Liste des mises à jour d AVRIL 2014

Vaccinations et milieu professionnel

QuantiFERON TB Gold in tube

Nouvelle option thérapeutique pour les enfants présentant cette forme rare et sévère d arthrite

Guide des vaccinations Édition Direction générale de la santé Comité technique des vaccinations

Questionnaire Médical

Infection à CMV et allogreffe de cellules souches hématopoïétiques : Expérience du Centre National de Greffe de Moelle Osseuse, Tunis.

Tests de détection de l interféron γ et dépistage des infections tuberculeuses chez les personnels de santé

Y a-t-il une place pour un vaccin thérapeutique contre l hépatite B? H. Fontaine, Unité d Hépatologie Médicale, Hôpital Cochin

Psoriasis et travail dans le BTP. Pr E. Delaporte

COMMISSION DE LA TRANSPARENCE. Avis. 3 septembre 2008

HEPATITES VIRALES 22/09/09. Infectieux. Mme Daumas

vaccin pneumococcique polyosidique conjugué (13-valent, adsorbé)

Évaluation de la pertinence d un nouveau vaccin antipneumococcique conjugué au Québec INSTITUT NATIONAL DE SANTÉ PUBLIQUE DU QUÉBEC

Définition de l Infectiologie

Vaccinologie et Stratégie de Développement des Vaccins

DÉFICITS IMMUNITAIRE COMMUN VARIABLE

Dr Ottaviani Service de Rhumatologie Hôpital Bichat Staff du 23 Mai 2014

Suivi ambulatoire de l adulte transplanté rénal au-delà de 3 mois après transplantation

Infiltrats pulmonaires chez l immunodéprimé. Stanislas FAGUER DESC Réanimation médicale septembre 2009

COMMISSION DE LA TRANSPARENCE AVIS. 1 décembre 2010

Devenir des soignants non-répondeurs à la vaccination anti-vhb. Dominique Abiteboul - GERES Jean-François Gehanno Michel Branger

Société Algérienne de Dermatologie Pédiatrique 12èmes Journées Nationales Alger, 3-4 mars Symposium PFIZER

Traitements de l hépatite B

A C T I V Méningites à pneumocoque de l Enfant en 2007

L ANGINE. A Epidémiologie :

Quoi de neuf dans la prise en charge du psoriasis?

Analyse pharmaco-économique des anti-tnf alpha dans le traitement de la Polyarthrite Rhumatoïde en France.

Recommandations de la Société de Pneumologie de Langue Française sur la prise en charge de la tuberculose en France

Projet de grossesse : informations, messages de prévention, examens à proposer

Guide des vaccinations Édition Direction générale de la santé Comité technique des vaccinations

Pour l'entrée en institut de formation paramédicale

et l utilisation des traitements biologiques

Service d ambulance. Normes. de soins aux patients. et de transport

Ministère des affaires sociales, de la santé et des droits des femmes

Conseils d utilisation des traitements anti-tnf et recommandations nationales de bonne pratique labellisées par la Haute Autorité de santé française,

TYNDALL. 13 rue Dubrunfaut PARIS Tél. : >SIREN N APE N Bulletin d Informations. et d échanges N 24 MARS 2009

Les rhumatismes inflammatoires. Arthrite Rhumatoïde, Arthrite psoriasique, Spondylarthrite ankylosante

Marseille 25 octobre 2012 Accompagnement du traitement chez les co-infectés VHC-VIH en pratique

Les Arbres décisionnels

CONTROVERSE : IDR OU QUANTIFERON LORS D'UN CONTAGE EN EHPAD?

Association lymphome malin-traitement par Interféron-α- sarcoïdose

Otite Moyenne Aiguë. Origine bactérienne dans 70 % des cas. Première infection bactérienne tous âges confondus

Spondylarthropathies : diagnostic, place des anti-tnf et surveillance par le généraliste. Pr P. Claudepierre CHU Henri Mondor - Créteil

Prise en charge de l embolie pulmonaire

LES NOUVEAUX ANTICOAGULANTS

LES ANTI-TNF DANS LES MALADIES AUTO-IMMUNES ET LES VASCULARITES

. Arthritepsoriasique

Apport de la biologie moléculaire au diagnostic des parasitoses

Hépatite C une maladie silencieuse..

COMMISSION DE LA TRANSPARENCE

Tuberculose bovine. Situation actuelle

La vaccination, une bonne protection

Psoriasis. EPU Bats CARMI Esther

LISTE DES ACTES ET PRESTATIONS - AFFECTION DE LONGUE DURÉE HÉPATITE CHRONIQUE B

PARTAGER NOTRE PASSION. Livret de présentation de la vaccination et de nos vaccins

Innovations thérapeutiques en transplantation

Pharmacologie des «nouveaux» anticoagulants oraux

Maladie de Behçet Les Nouvelles Thérapeutiques

Vaccination contre la grippe saisonnière

Chapitre III Le phénotype immunitaire au cours de la vie

LIGNES DIRECTRICES CLINIQUES TOUT AU LONG DU CONTINUUM DE SOINS : Objectif de ce chapitre. 6.1 Introduction 86

ALLOGREFFE DE CELLULES SOUCHES HEMATOPOÏETIQUES (CSH) CHEZ 26 PATIENTS ATTEINTS DE β THALASSEMIES MAJEURES

Les Infections Associées aux Soins

Les formes cliniques. Maxime Breban

Gestion des épidémies en FAM et MAS. 2 ère réunion annuelle FAM/MAS 20 mars 2015

Les anticoagulants. PM Garcia Sam Hamati. sofomec 2008

Guide du parcours de soins Titre ACTES ET PRESTATIONS AFFECTION DE LONGUE DURÉE. Hépatite chronique B

Tout savoir sur la vaccination de 0 à 6 ans. Mikalou se fait vacciner

Transcription:

Comment vacciner un patient traité par immunosuppresseur Odile Launay Infectiologie, Hôpital Cochin, Paris 20 mars 2014

Liens d intérêt Participation à des groupes de travail: sanofi pasteur MSD, GlaxoSmithKline bio : pas de rémunération Invitations à des congrès ou des journées scientifiques: GSK bio, sanofi pasteur MSD, Abbott, Pfizer, MSD, Gilead Autres : - investigateur coordonnateur pour des essais vaccinaux avec MSD, GSK bio, spmsd, sanofi pasteur : financement organismes d appartenance - coordinatrice du CIC Cochin Pasteur et du réseau national d investigation clinique en vaccinologie (REIVAC) - vice-présidente du Comité Technique des Vaccinations (Haut Conseil de la Santé Publique)

Objectifs Connaitre les contre indications vaccinales en cas de traitement immunosuppresseur Savoir mettre à jour le calendrier vaccinal Connaitre les risques infectieux justifiant les vaccinations spécifiquement recommandées en cas de traitement immunosuppresseur Savoir prendre une décision de vaccination chez un patient traité par immunosuppresseur pour une maladie inflammatoire chronique

Vaccination et immunodéprimés : Un sujet d actualité! 2012: recommandations françaises: suivies d un rapport en 2013 Fin 2013: recommandations américaines 2014 Feb;58(3):309-18

Observation clinique Vous voyez en consultation une jeune femme de 25 ans, née en France, pour le suivi d un lupus avec atteinte rénale. Elle va bien. Le traitement par immunosuppresseurs a été interrompu il y a 6 mois. Son traitement comporte: Cortancyl, 5 mg par jour Plaquenil, 400 mg par jour Elle a le projet de partir en voyage en Côte d Ivoire pendant 3 semaines et on lui a conseillé de se faire vacciner contre la fièvre jaune. Elle vous demande votre avis. Que lui répondez vous?

Vaccination fièvre jaune et traitement immunosuppresseur Vous lui conseillez de changer de destination car la vaccination fièvre jaune est contre indiquée (ainsi que tous les vaccins vivants atténués) en cas d immunodépression Vous lui déconseillez la vaccination fièvre jaune et toute vaccination en raison du risque de déclencher une poussée lupique et lui faites un certificat de contre indication à la vaccination fièvre jaune Vous lui prescrivez une dose de Stamaril Vous l adressez dans un centre de vaccination internationale avec un courrier précisant son traitement immunosuppresseur

Fièvre Jaune et Voyages Vaccin vivant atténué Recommandé à tous les voyageurs en zone d endémie Contre-indiqué en cas d immunodépression

Immunodéprimé et maladie vaccinale VZV Cas clinique d une enfant de 4 ans LAL en rémission depuis 5 mois en traitement de «ré-induction» 32 jours après vaccination varicelle tableau d infection généralisée conduisant au décès Prélèvements + souche vaccinale OKA Schrauder A, et al, Lancet 2007;369:1232

23 ans Tableau de varicelle grave 30 j après la 1ere dose de Varivax Atteinte pulmonaire, hepatique avec troubles de la coagulation et choc Prélèvements + souche vaccinale OKA et VIH +

Vaccins vivants: essentiellement des vaccins dirigés contre des virus Vaccins viraux Disponibles en France en 2014 Rougeole Vaccin bactérien Oreillons Rubéole Varicelle Rotavirus Fièvre jaune Prochainement disponibles en France Zona Grippe nasale Plus utilisé en France Polio orale BCG

Corticothérapie, et vaccin vivant atténué Chez les patients traités par corticoides et ne recevant pas de traitement immunosuppresseur associé, les vaccins vivants sont: 1. Toujours contre-indiquée 2. Possible pour une dose < 10 mg/j (équivalentprednisone) 3. Possible pour une dose < 20 mg/j (équivalentprednisone) 4. Possible pour une dose < 40 mg/j (équivalentprednisone)

Risque infectieux et corticothérapie Pas d étude spécifique «corticoïdes - vaccins vivants» Stuck AE et al. Rev Infect Dis 1989 Méta-analyse, pathologies inflammatoires variées Durée moyenne de la corticothérapie : 21 jours Pas d immunosuppresseurs Pas de prophylaxie anti-infectieuse Risque infectieux lié à la corticothérapie : RR = 1,6 (IC 95 : 1,3-1,8) Dose quotidienne? < 10 mg/j : pas d augmentation du risque infectieux > 20 mg par jour d équivalent-prednisone : apparition risque infectieux RR = 2,1

Quantification du risque infectieux lié à la corticothérapie Gluck T et al. J Rheumatol 2005 97 patients traités par corticoïdes et/ou immunosuppresseurs pour diverses pathologies inflammatoires Risque d hospitalisation pour infection : Associé à la corticothérapie > 10 mg (équivalent-prednisone) Bovornkitti S et al. Dis Chest 1960 Durée de la corticothérapie (40 mg de prednisone par jour) nécessaire pour induire une immunodépression : 2 semaines (négativation IDR) Kim HA et al. Clin Exp Rheumatol 1998 269 patients traités pour une connectivite Augmentation significative du risque de tuberculose après bolus de methylprednisolone Doran MF et al. Arthritis Rheum 2002 609 patients atteints de polyarthrite rhumatoïde, suivis 12 ans en moyenne Infection documentée associée à la prise d une corticothérapie : RR = 1,56 (IC 95 : 1,22-2,01) Impossible de montrer une association avec la dose ou la durée 14

Vaccin vivant et corticothérapie : recommandation? Advisory Committee on Immunization Practices (ACIP), USA equivalent prednisone: > 20mg/j, > 2 semaines British Society for Rheumatology (BSR), UK > 10mg/j, > 2 semaines Harmonisation des pratiques, France et recommandations du HCSP Plus de 2 semaines, à plus de 10mg/j Duchet-Niedziolka P et al, Vaccine 2009!!! Bolus!!!: contre indication dans les 3 mois qui suivent 15

Amarcor 40 sujets recevant une corticothérapie par voie générale, 77 contrôles Les réactions locales modérées ou sévères semblent plus fréquentes chez les personnes recevant des corticoïdes Pas de différence pour les réactions générales Pas d effet indésirable grave signalé 100% séroprotégés 1-6 mois après la vaccination» Kerneis S et al. Arthritis Care Res 2013 G4 Médecine Interne 2012 16

Vaccins vivants et immunosuppresseurs En France: contre indication (au moins 3 mois après l arrêt du traitement, 6 mois pour Ritux). USA: patients avec un faible niveau d immunodépression MTX < 0.4 mg/kg/j, azathioprine < 3mg/kg/j, 6- mercaptopurine < 1.5 mg/kg/j): varicelle, zona, FJ mais CI aux autres vaccins.

Recommandations du CRI et de la SFR dans la PR Patients sous abatacept, anti-tnf ou Rituximab : 3. CI absolue aux vaccins vivants atténués Si nécessité de vacciner : - Arrêt de la biothérapie et des autres traitements - Respecter au moins 5 demi-vies : * Si absence de lymphopénie ou baisse des IgM ou IgG Methotrexate Etanercept Adalimumab Infliximab - Reprise des traitements 2 à 4 semaines après. Délais d arrêt 3 mois 2 à 3 semaines 2 mois 2 mois Rituximab 6 mois * Abatacept 3 mois http://www.cri-net.com/recherche/fichespratiques/

Et les autres vaccinations?? La lecture attentive de son carnet de vaccination montre qu elle n a pas été vaccinée depuis l âge de 13 ans. La patiente vous explique que ses médecins lui ont déconseillé toute vaccination compte tenu de sa maladie lupique. Que lui répondez vous? - La vaccination est contre indiquée de principe chez les patients suivis pour une maladie inflammatoire chronique en raison des risque d effets indésirables - La vaccination est contre indiquée en cas de traitement immunosuppresseur car elle n est pas efficace - Seuls les vaccins vivants sont contre indiqués en cas de traitement immunosuppresseur - Certains vaccins sont spécifiquement recommandés pour les patients traités par immunosuppresseurs

Vaccination, effets indésirables et maladie inflammatoire chronique Les données de tolérance sont peu nombreuses cas cliniques: déclenchement ou aggravation d un lupus après vaccination. Causalité? au cours des essais cliniques (faible nombre de sujets): tolérance satisfaisante mise en place de cohortes prospectives (ex vaccin HPV)

Vaccination HPV données de tolérance françaises En France, environ 5,2 millions de doses de Gardasil distribuées - 435 cas d effets indésirables graves dont 135 cas de maladies auto-immunes incluant 15 cas de SEP Etude prospective - cohorte de près de 2 millions de jeunes filles nées entre 1992 et 1996, suivies sur une période allant de 2008 à 2010. - taux d hospitalisation pour des maladies auto- immunes similaire chez les jeunes filles vaccinées (2,01 pour 10 000 patients/année) ou non vaccinées (2,09 pour 10 000 patients/année).

Risque infectieux et traitements des maladies inflammatoires chronique Risque accru en cas de traitement par corticotherapie et immunosuppresseurs (methotrexate, imurel..) et/ou biothérapies (anti-tnf alpha, anti-cd20, abatacept ) Infections les + fréquentes: ostéo-articulaires, cutanées et respiratoires (peumocoque et grippe) Facteurs de risque: - ttt immunosuppresseurs surtout en association avec les corticoïdes - l utilisation des biothérapies utilisées le + souvent en association avec immunosuppresseurs et corticoides : toxicité lymphocytaire augmentée et inhibition cytokiniques - lymphopénie < 600/mm 3 (CD4?)

Efficacité immunologique: vaccin pneumo Plusieurs études, petits effectifs, vaccin non conjugué (Klippel JH, et al. Arthritis Rheum., 1979; Battafarano DF, et al. Arthritis Rheum. 1998; Mercado U. Rev Invest Clin. 2003; Elkayam O, et al. Clin Infect Dis. 2002;Tarjan P, et la. Scand J Rheumatol. 2002) Résultats: Immunogénicité moindre qu en population immunocompétente 20-50% des patients ne développent pas des anticorps à titres protecteurs

Efficacité immunologique: vaccin grippe 94 patients avec une maladie inflammatoire chronique et 25 controles 1 dose de vaccin monovalent H1N1 adjuvanté MF50 Immunogénicité du vaccin un peu plus faible qu en population saine Pas de problème de tolerance Ori E, et al. Arthritis Care Res 2011

Efficacité immunologique: vaccin 111 patients with LES 2 doses 21 days apart of a non-adjuvanted inactivated monovalent H1N1 vaccine Seroprotection rate: 80.0% [95% CI: 72.5 87.5%],at days 42 grippe vaccination failure was significantly associated with immunosuppressive treatment or a lymphocyte count of <1.0 109/liter Mathian A, et al. Arthritis Rheumatism 2011

Vaccination et rituximab Très peu de données disponibles Sous Ritux: dépletion des B Pas de diminution des titres d anticorps vaccinaux préexistants Emery P, et al. Arthritis Rheum 2006;54:390-400

Vaccination et rituximab

Vaccination pneumo: efficacité 497 pts vaccinés, 1988 contrôles, réduction de 45% du risque d infection sévère a pneumocoque

Couverture vaccinale dtpolio au cours des maladies systémiques Etude séroépidémiologique réalisé dans le service de médecine interne de l hôpital Cochin 186 patients inclus, 32% hommes, âge moyen 51 16 ans 79% sous corticosteroides et/ou immunosuppresseurs Patients à jour de leur vaccination : diphtérie: 29% tétanos: 48%, poliomyélite 33% C Marchand et al, Rheumatology 2011

Etude séro-épidémiologique Immunité contre diphtérie, tétanos, polio sur la population de l étude % Patients 100% 75% 50% 25% 0% 13 43 44 55 24 21 88 12 Diphtheriae (D) Tetanus (T) Poliomyelitis (P) High level immunity Anti D >1IU/ml Anti T > 0.5 IU/ml Anti P > 8 (1/dil) Low level immunity 0.1 Anti D <1IU/ml 0.1 Anti T 0.49 IU/ml No immunity Anti D < 0.1 Anti T < 0.1 Anti P < 8 (1/dil) Immunité chez les patients à jour de leur vaccination: 37.5%, 10%, and 0% non immuns contre diphterie, tetanos, et polio C Marchand et al, Rheumatology 2011

Faible couverture vaccinale antigrippale en cas de maladie systémique Couverture vaccinale : 28% - 20% en l absence d une autre indication - 40% en présence d une autre indication Médecin ayant proposé la vaccination: - médecin généraliste: 64% - médecin spécialiste: 36%

Vaccination antigrippale et maladie systémique: penser à la proposer Motifs de non vaccination F Lanternier et al. Ann Rheum Dis 2008, 67(7):1047

En pratique: quelles recommandations? Intégrer rubrique "Gestion des vaccinations"! Vérifier carnet de vaccination et effectuer mises à jour nécessaires Vacciner le plus tôt possible dans la prise en charge Avant de vacciner Vérifier tolérance vaccinations antérieures Informer le patient et recueillir son consentement Après la vaccination : Maintenir le suivi habituel de la maladie. Penser à déclarer toute suspicion d effet indésirable grave ou inattendu aux services de pharmacovigilance!

En pratique: quels vaccins? 1. Les vaccinations du calendrier vaccinal de l adulte : - diphtérie-tétanos-polio tous les 10 ans + coqueluche acellulaire à l occasion d un rappel dtp - méningocoque C entre 1 et 2 ans avec rattrapage jusqu à 24 ans - HPV à 11-14 ans avec rattrapage jusqu à 19 ans +++ 2. Vaccinations d indication particulière: - grippe: 1 injection annuelle vaccin inactivé quelque soit l âge, - pneumocoque (schéma combiné), - méningocoque ACYW135 conjugué (déficit en complément, asplénie) - hépatite B si facteurs de risque d exposition et absence de marqueurs sérologiques (Ag HBs, anticorps anti-hbs et anti-hbc)

Vaccins pneumocoque 2 vaccins disponibles chez l adulte: Un vaccin non conjugué 23 valent Pneumo23 - Couverture potentielle: environ 75% des IIP en France - Pas efficace chez l enfant de moins de 2 ans (réponse T indépendante) - Pas d effet sur le portage, pas efficace sur les OMA et les sinusites - Protection transitoire (5 ans) sans effet rappel - Augmentation de la sévérité des réactions avec la revaccination - Immunogénicité faible chez les sujets âgés et les immunodéprimés - Induction d un état immunitaire réfractaire hyporéponse Un vaccin conjugué 13 valent Prévenar13-12 serotypes communs avec Pneumo23 - AMM 2013 : prévention des maladies invasives, pneumonie et otite moyenne aiguë causées par Streptococcus pneumoniae - chez l enfant : efficacité vis-à-vis des IIP (méningites, bactériémies), pneumonie et OMA - chez l adulte: données d immunogénicité, premières données d efficacité

Vaccins pneumocoque et couverture sérotypique chez l adulte

Le pneumocoque: quel schéma? Etant donné : - la démonstration d une meilleure immunogénicité du vaccin conjugué - le risque d hyporéactivité induit par le vaccin non conjugué, la recommandation pour les enfants âgés de plus de 5 ans et pour les adultes immuodéprimés ou aspléniques est d administrer une dose de Prevenar13 suivie d une dose de vaccin polyosidique 23-valent au moins deux mois après la dose de vaccin 13 valent. Pour les patients ayant reçu antérieurement un vaccin polyosidique non conjugué, un délai minimum de trois ans est recommandé avant de le vacciner avec le vaccin conjugué A ce jour, des données complémentaires sont nécessaires avant de recommander des injections de rappel.

Recommandations spécifiques pour les vaccins vivants atténués - 1 Fièvre jaune, ROR, varicelle, grippe nasal Contre-indiqués en cas de traitement par biothérapie, ou immunosuppresseurs Corticothérapie : o 10mg/j*, sans traitement IS ni biothérapie : OK o > 10mg/j* : OK si prescription < 2 semaines o Bolus : CI durant les 3 mois qui suivent * Enfants : 2 mg/kg d équivalent-prednisone par jour 20 mg par jour chez les enfants de plus de 10 kg 40

Recommandations spécifiques pour les vaccins vivants atténués - 2 Vaccination si possible 4 semaines avant d instaurer le traitement de la maladie : - Fièvre jaune: voyage ou originaire de zones d endémie - Femmes en âge de procréer : VZV, rubéole, rougeole - Non vacciné : ROR NB: Si IDR négative PAS de vaccination par le BCG Après l arrêt du traitement (IS, biothérapie, corticothérapie) : Attendre au moins 3 mois Rituximab : au moins 6 mois Administration d un produit sanguin (labile ou IgIV)* : Vaccin en premier : attendre 2 semaines pour administrer le produit sanguin Produit sanguin en premier : attendre jusqu à 3 mois pour vacciner * ROR essentiellement 41

Et ne pas oublier IgIV en cas d exposition (rougeole, varicelle)! Vacciner l entourage L entourage des personnes immunodéprimées est une source potentielle de transmission d agents infectieux par voie aérienne ou cutanée. En raison des incertitudes sur l efficacité de la vaccination chez les personnes immunodéprimées, il est fortement recommandé - de vacciner leur entourage immédiat défini comme toute personne vivant sous le même toit ou susceptible d assurer la garde (assistante maternelle, famille, garde-malade,...) - et de vérifier et mettre à jour si besoin la vaccination des personnels de santé susceptibles de les prendre en charge 42

Vaccination de l entourage immédiat Cette recommandation s applique aux vaccinations contre : la rougeole et par extension contre les oreillons et la rubéole en vérifiant que la seconde dose soit bien réalisée pour toutes les personnes nées après 1980 selon les recommandations générales ; la grippe saisonnière en contre-indiquant la vaccination par le vaccin vivant atténué ; la varicelle en l absence d antécédents à l interrogatoire et en cas de sérologie négative. En cas de rash ou d éruption secondaire à la vaccination contre la varicelle, tout contact avec la personne immunodéprimée doit être évité jusqu à résolution complète de l éruption, en raison du risque de transmission du virus vaccinal.

«Vaccinations des personnes immunodéprimées ou aspléniques» 44