11 ème rencontre régionale de cancérologie digestive

Documents pareils
Cancers de l hypopharynx

Le reflux gastro-oesophagien (280) Professeur Jacques FOURNET Avril 2003

Les soins infirmiers en oncologie : une carrière faite pour vous! Nom de la Présentatrice et section de l'acio

Traitements néoadjuvants des cancers du rectum. Pr. G. Portier CHU Purpan - Toulouse

Lettre circulaire aux Gastro-Entérologues

PLACE DE L IRM DANS LE BILAN D EXTENSION DU CANCER DU RECTUM. Professeur Paul LEGMANN Radiologie A - Cochin Paris

Module digestif. II. Prévention du reflux gastro-œsophagien :

Actualités s cancérologiques : pneumologie

Cancers du larynx : diagnostic, principes de traitement (145a) Professeur Emile REYT Novembre 2003 (Mise à jour Mars 2005)

INTERET PRATIQUE DU MDRD AU CHU DE RENNES

Carte de soins et d urgence

Qu est-ce que le cancer de l œsophage?

Association lymphome malin-traitement par Interféron-α- sarcoïdose

Infirmieres libérales

L obésité et le diabète de type 2 en France : un défi pour la prochaine décennie. DANIEL RIGAUD CHU de Dijon

LISTE DES ACTES ET PRESTATIONS - AFFECTION DE LONGUE DURÉE HÉPATITE CHRONIQUE B

Essai Inter-groupe : FFCD UNICANCER FRENCH - GERCOR

Cancer de l'œsophage. Comprendre le diagnostic. Le cancer : une lutte à finir

Maurene McQuestion, IA, BScN, MSc, CON(C) John Waldron, MD, FRCPC

Item 308 : Dysphagie

REPOUSSER LES LIMITES DE LA CHIRURGIE BARIATRIQUE DANS LES OBESITES MASSIVES AVEC COMORBIDITES

G U I D E - A F F E C T I O N D E L O N G U E D U R É E. La prise en charge de votre mélanome cutané

epm > nutrition Formation & Conseil

Compte rendu d hospitalisation hépatite C. À partir de la IIème année MG, IIIème années MD et Pharmacie

Programme de prise en charge et de suivi en anticoagulothérapie

Ischémie myocardique silencieuse (IMS) et Diabète.

epm > nutrition Formation & Conseil

ACTUALITES THERAPEUTIQUES DANS LE DIABETE DE TYPE 2. Docteur R.POTIER

Les nouveaux anticoagulants oraux, FA et AVC. Docteur Thalie TRAISSAC Hôpital Saint André CAPCV 15 février 2014

Apport de la TDM dans les cellulites cervico-faciales

CONCOURS DE L INTERNAT EN PHARMACIE

Artéfact en queue de comète à l échographie hépatique: un signe de maladie des voies biliaires intra-hépatiques

IRM du Cancer du Rectum

Régimes pathologies de l œsophage

Le soin diététique réalisé par un diététicien en établissement de santé

COMMISSION DE LA TRANSPARENCE. Avis. 23 mai 2007

I - CLASSIFICATION DU DIABETE SUCRE

Ordonnance collective

Le cancer du poumon 2/18/2015. Radio-oncologue CSSS Gatineau. Stéphanie Ferland B.pharm, MD, MSc, FRCPC

La consultation diététique réalisée par un diététicien

Sang, plasma, plaquettes...

Les différents types de cancers et leurs stades. Dr Richard V Oncologie MédicaleM RHMS Baudour et Erasme La Hulpe 1/12/07

Découvrez L INSTITUT UNIVERSITAIRE DU CANCER DE TOULOUSE

Guide du parcours de soins Titre ACTES ET PRESTATIONS AFFECTION DE LONGUE DURÉE. Hépatite chronique B

Histoire d une masse pancréatique

Plan. Introduction. Les Nouveaux Anticoagulants Oraux et le sujet âgé. Audit de prescription au Centre Hospitalier Geriatrique du Mont d Or

Cancer de l œsophage. Comprendre le diagnostic

journées chalonnaises de la thrombose

Ordonnance du DFI sur les prestations dans l assurance obligatoire des soins en cas de maladie

Complément à la circulaire DH/EO 2 n du 30 mai 2000 relative à l'hospitalisation à domicile

ANEMIE ET THROMBOPENIE CHEZ LES PATIENTS ATTEINTS D UN CANCER

Les renseignements suivants sont destinés uniquement aux personnes qui ont reçu un diagnostic de cancer

ÉVALUATION DE LA PERSONNE ATTEINTE D HYPERTENSION ARTÉRIELLE

F-FLUORODÉOXYGLUCOSE EN ONCOLOGIE Expérience en Ile de France

Maladie de Hodgkin ou lymphome de Hodgkin

27 ème JOURNEE SPORT ET MEDECINE Dr Roukos ABI KHALIL Digne Les Bains 23 novembre 2013

Innovations thérapeutiques en transplantation

chronique La maladie rénale Un risque pour bon nombre de vos patients Document destiné aux professionnels de santé

Cancer broncho-pulmonaire du sujet âgé. Mathilde Gisselbrecht Capacité de gériatrie- Février 2009

INSUFFISANCE CARDIAQUE «AU FIL DES ANNEES»

G U I D E P A T I E N T - A F F E C T I O N D E L O N G U E D U R É E. La prise en charge du cancer du foie

DENUTRITION : UN RISQUE MAJEUR EN INSTITUTION. Un exemple de prise en charge réussie sur 2009 au sein d un EHPAD de 63 lits

La nouvelle classification TNM en pratique

XARELTO (RIVAROXABAN) 2,5 MG - 15 MG - 20 MG, COMPRIMÉS PELLICULÉS GUIDE DE PRESCRIPTION

Le parcours en greffe de cellules hématopoïétiques : greffe allogénique

Montréal, 24 mars David Levine Président et chef de la direction DL Strategic Consulting. DL Consulting Strategies in Healthcare

o Non o Non o Oui o Non

Recommandations Prise en charge des patients adultes atteints d un mélanome cutané MO

Pierre OLIVIER - Médecine Nucléaire

Le RIVAROXABAN (XARELTO ) dans l embolie pulmonaire

HEPATITES VIRALES 22/09/09. Infectieux. Mme Daumas

CLINIMIX AVIS DE LA COMMISSION DE LA TRANSPARENCE

ABREGE D HEPATO-GASTRO-ETROLOGIE- 2ème édition - Partie «Connaissances» - Octobre 2012 par la CDU-HGE - Editions Elsevier-Masson

COMMISSION DE LA TRANSPARENCE AVIS. 10 mai 2006

GASTRO-ENTEROLOGIE. Variabilité. A des entrées. B des sites anatomiques. C inter-individuelle. D intra-individuelle

Thérapeutique anti-vhc et travail maritime. O. Farret HIA Bégin

VOLUMES-CIBLES Cancer Bronchique Non-à-Petites Cellules

Besoins Nutritionnel. Besoins. ANC / Besoin. 3 niveaux : Faculté de Médecine Montpellier-Nîmes

Quel apport de l imagerie dans les traitements anti-angiogéniques?

Etablissement Français du Sang

Peut-on ne pas reprendre des marges «insuffisantes» en cas de Carcinome canalaire infiltrant

Sang, plasma, plaquettes...

Leucémies de l enfant et de l adolescent

Sujets présentés par le Professeur Olivier CUSSENOT

Diabète de type 1 de l enfant et de l adolescent

Tableau des garanties Contrats collectifs

Apport de l IRM dans la

Prise en charge de l embolie pulmonaire

SADIR assistance, Prestataire de Santé à Domicile (PSAD)

Document d information dans le cadre de l installation d un cyclotron. à Saint-Louis

UE2 CANCEROLOGIE Place de la Médecine Nucléaire

Cancer du sein in situ

PLAN DE THESE INTRODUCTION OBJECTIFS. RAPPEL DE PHYSIOPATHOLOGIE MATERIEL ET METHODE D'ETUDE

L alimentation. du patient. paration et de service? Emilie GARDES - Xavier VERDEIL - Nicole MARTY CHU de Toulouse

Observation. Merci à l équipe de pharmaciens FormUtip iatro pour ce cas

Cécile Bergeron, B. Sc. inf. Anne Plante, M.Sc. Inf., CSIO, CSIP

DOSSIER DE PRÉSENTATION

Métastase unique d un NPC: Une question singulière? Jean Louis Pujol - Xavier Quantin Mohammad Chakra Fabrice Barlési

Item 154 : Tumeurs des os primitives et secondaires (Évaluations)

Plan de la présentation

Transcription:

11 ème rencontre régionale de cancérologie digestive NIORT 19 janvier 2017

2- Prise en charge nutritionnelle du patient atteint de cancer digestif tout au long de son parcours de soins Prise en charge nutritionnelle et cancer de l oesophage Armelle PILLET (Poitiers)

Mr D. 67 ans Principal antécédent : HTA Absence de consommation alcoolo-tabagique Mi juillet 2015 : apparition brutale d une épigastralgie et d une dysphagie aux solides FOGD sept 2015: formation ulcéro-végétante semi circonférentielle de l œsophage situé entre 34 et 40cm des arcades dentaires Biopsies => adénocarcinome bien différencié infiltrant du 1/3 inf de l œsophage, pas de surexpression d Her2

TDM TAP:

Echo endoscopie : us T3N2 (6 ganglions au niveau péricardial, récurrentiel droit et gauche). TEP scanner : hypermétabolisme de la lésion œsophagienne primitive (SUV max à 15) et adénopathie hypermétabolique au niveau du médiastin supérieur en para-trachéal gauche.

Prise en charge oncologique : décision de radiochimiothérapie concomitante (irradiation 50Gy sur tumeur et aires ganglionnaires associée à une chimiothérapie par Folfox) Cliniquement : - Patient OMS = 0 - Poids = 90 kg pour un poids de base variant entre 89 et 91 kg - Taille = 1m72 - IMC = 30,4 - Dysphagie très minime, pas d anorexie

Bilan biologique: NFS normale, créatinine = 97 umol/l soit une clairance de la créatinine = 68ml/min, pas de trouble ionique, bilan hépatique sans anomalies, LDH = 167 UI/L, Albumine = 39g/L, ACE = 6,2 ng/ml, et Ca19.9 = 63 U/ml

Quelle prise en charge nutritionnelle initiale mettez-vous en place? Aucune pour le moment le patient n est pas dénutri Début d une nutrition entérale par sonde nasogastrique Mise en place d une gastrostomie pour nutrition entérale Rencontre avec la diététicienne dès le début de la prise en charge et mise en place si besoin de compléments alimentaires Début d une nutrition parentérale

- Dénutrition présente chez environ 80% des patients au moment du diagnostic - Etat nutritionnel : facteur prédictif de réponse et de survie Di Fiore F et al. Am J Gastroenterol 2007;102:2557-63 Riccardi D et al. Cancer control 1999;6:64-72 Clavier JB et al, JFHOD 2011

Besoin nutritionnel chez notre patient? 20 à 25 kcal/kg/j 25 à 30 kcal/kg/j 30 à 35 kcal/kg/j 1 g/kg/j d apports de protéines 1,2 à 1,5 g/kg/j d apports de protéines Recommandations de la SFNEP

Recommandations SFNEP en cas de radiothérapie ou de radiochimiothérapie des tumeurs du tube digestif :

En fin de radiochimiothérapie patient hospitalisé pour - altération de l état général, - odynophagie +++ - vomissements - perte de poids de 8kg en 1 semaine, - alimentation orale impossible, - albumine = 30 g/l Evaluation des ingesta estimé à 800kcal/j

Quelle prise en charge nutritionnelle pour ce patient? Pose d une sonde nasogastrique Pose d une gastrostomie Mise en place d une nutrition parentérale Compléments alimentaires oraux Rien le patient vient de finir sa prise en charge thérapeutique

Après discussion début chez ce patient d une nutrition parentérale à 1000 kcal/jour, augmentée de manière progressive en fonction de la tolérance. A J8, apparition de troubles ioniques évoquant un syndrome de renutrition, correction IV des troubles permettant une poursuite de la nutrition.

Quel(s) examen(s) complémentaire(s) peuvent être réalisé(s) pour explorer cette anorexie chez ce patient? Fibroscopie oesogastroduodénale TDM TAP Bilan biologique avec marqueurs ACE et Ca 19.9 Bilan de déglutition Coloscopie

Finalement réalisation d une FOGD retrouvant une oesophagite radique de l ensemble de l œsophage, pas de surinfection mycotique. Amélioration progressive de la symptomatologie et reprise de l alimentation orale progressive sous IPP et corticoïdes, arrêt secondaire de l alimentation parentérale.

Merci de votre attention