Programme Local de l Habitat d Evry Centre Essonne. Diagnostic



Documents pareils
L observation du parc existant et de ses évolutions récentes informe sur les équilibres sociaux et démographiques.

L ANALYSE DU «PARC SOCIAL DE FAIT» PARISIEN EN 2003 : UNE ANALYSE TERRITORIALISÉE DES PROFILS D OCCUPATION DES PARCS ET DES QUARTIERS

Les parcs de logements et leur occupation. dans l Aire Urbaine de Lille et sa zone d influence. Situation 2005 et évolution

IMMOBILIER D ENTREPRISE

Les durées d emprunts s allongent pour les plus jeunes

Guide Prêt Locatif Social (PLS)

Marché de l occasion et exigences de rénovation énergétique. Rencontre de l Observatoire 21 mai 2015

P opulation. ATLAS DES POPULATIONS IMMIGRÉES en Ile-de-France / Regards sur l immigration / Population 2. Photo : Philippe Desmazes/AFP

Bellevue - Chantenay - Sainte-Anne

SOMMAIRE 1 - INTRODUCTION GENERALE LES SOURCES LEGISLATIVE ET REGLEMENTAIRE : Deux grandes étapes...9

UNE ACCESSION SOCIALE À LA PROPRIÉTÉ SÉCURISÉE

Compas études. compas. Les enjeux du vieillissement. n 7 - juin 2013

Les seniors dans l agglomération nantaise et leurs modes d hébergement

DIAGNOSTIC pièce n 1.1

Lutter contre les exclusions

Base de données sociales sur Paris

Evolution des risques sur les crédits à l habitat

Intervenant : Séverin Poutrel, BURGEAP

les évolutions récentes

LE MARCHE LOCATIF DES BUREAUX FRANCILIENS IL FAUT SAVOIR GARDER RAISON

Enquête globale transport

ANALYSE FINANCIERE DE LA COMMUNE D ITANCOURT.

L analyse des marchés immobiliers par Crédit Foncier Immobilier sur les 9 premiers mois de 2013

jçíçêáë~íáçå=éí=ãçäáäáí =W=ÇÉë= ÅçãéçêíÉãÉåíë=éäìë=ê~íáçååÉäë=\==

DOSSIER DE PRESSE. Améliorer l hébergement des plus défavorisés : Un plan triennal pour réduire le recours aux nuitées hôtelières

8 Certifications Minergie

Bilan Marché Immobilier d entreprise.

SYNTHÈSE. En 2012, la province Sud compte personnes. Le maintien à domicile : solution privilégiée des personnes âgées

Les crédits nouveaux à l habitat des ménages : les tendances à mi 2014

5 Avril Evolution de la construction neuve dans l espace Rhône Avignon Vaucluse AURAV LES PUBLICATIONS DE L AGENCE

LE PASS-TRAVAUX. Edition Le prêt PASS-TRAVAUX concerne principalement les propriétaires, seuls 2% des bénéficiaires étaient locataires en 2007.

Saint-Vallier-de-Thiey Bar-sur-Loup. Grasse. Grasse-sud

DOSSIER DE PRESSE. Sylvia Pinel présente 20 actions pour améliorer la mixité sociale dans le logement. Paris, le 15 avril 2015

Corefris RAPPORT ANNUEL Annexe 3 : La hausse des prix de l immobilier est-elle associée à une «bulle» de crédit en France?

Rendez-vous de Insee. «Des projections de ménages aux besoins. en logement» Mardi 11 décembre Annaïg LE MEUR, SIAL/DPH

MARCHÉ IMMOBILIER DE BUREAUX

I. Les dossiers de prêt à la fin de l année 1995 : un premier bilan encourageant. II. Élargissement du public et fréquentation en hausse dans les ADIL

Des solutions pour les seniors à revenus insuffisants

Stratégie locale en faveur du commerce, de l artisanat & des services

L Observatoire Crédit Logement / CSA Observatoire du Financement des Marchés Résidentiels. Note de méthode

Etude du marché immobilier d habitation Etude complémentaire Plan local d urbanisme de la commune de Figeac (46)

BILAN ÉCONOMIQUE ET SOCIAL DU VAL D OISE LES ÉQUIPEMENTS COMMUNAUX

Etat des lieux de l immobilier d entreprises en Guadeloupe

IMMOBILIER D ENTREPRISE CROISSANT OUEST POINT SECOND SEMESTRE 2013

À retenir Ce qu en disent les acteurs communautaires

éclairages QUI SONT LES ALLOCATAIRES INDEMNISÉS PAR L ASSURANCE CHÔMAGE? Près de 3 demandeurs d emploi sur 5 sont couverts par l Assurance chômage

Détention des crédits : que nous enseignent les évolutions récentes?

ADIL 05 Agence Départementale d Information sur le logement -

Inégalités de salaires et de revenus, la stabilité dans l hétérogénéité

les Contrats de mariage, les régimes matrimoniaux

Résultats annuels janvier 2015

Programme Local. de l Habitat BILAN SYNTHETIQUE

GESTION, ADMINISTRATION

Loyers et revenus depuis les années 1970

Cet article s attache tout d abord

Stéphanie Dupays. du fait de stratégies individuelles ou familiales ou bien de contraintes liées aux changements

FICHE SIGNALETIQUE. Cœur de Flandre. 1. Profil Territoire. 2 Profil Fiscal

L état de la pauvreté en France

Travaux d isolation et de finitions (peinture, revêtements, plâtrerie, ) Parc

Le niveau de revenus des ménages est associé à la couverture vaccinale par le vaccin pneumocoque conjugué chez les enfants d'ile-de-france

DOCUMENT DE TRAVAIL : ENQUÊTE ANNUELLE SUR LES DANS LES PME DE SEINE-SAINT SAINT DENIS (Données 2012)

Les allocataires des minima sociaux: CMU, état de santé et recours aux soins

Les services à la personne : nouveaux marchés pour de nouveaux entrepreneurs

Le marché locatif privé sur Lille et la métropole lilloise Les loyers de marché à fin novembre 2014

Atlas régional de l habitat

Les salariés de l économie sociale et solidaire

CENSI BOUVARD. Residhome Apparthotel Paris Nanterre. Nanterre (92)

MESURES D ACCOMPAGNEMENT

Bilan Marché Immobilier d entreprise.

La création d entreprise en milieu rural

La mobilité professionnelle revêt

Intégrez les enjeux énergie-climat dans vos documents d'urbanisme

Description des variables de la base de données. a. Attractivité démographique pour les différents types de population

Programme local de l habitat modifié

Sociologie des joueurs en ligne

Sommaire... 2 Tables des illustrations... 4 Introduction : objectifs et démarche... 6 Le contexte économique sarthois... 9

un logement à louer Vous cherchez Vous êtes jeunes

PRÉFACE. > La gestion du patrimoine, > La gestion sociale, > La gestion quotidienne de proximité.

Synthèse Contrat. d Objectifs. Diagnostic Les services de l automobile En Midi-Pyrénées. Réalisation Observatoire régional emploi, formation, métiers

Objectifs, réalisations, perspectives. Mai 2013

AMMONITIA Département Investissement Etude locative

L évolution des parts modales des déplacements domicile-travail

Le marché immobilier de bureaux en Ile-de-France 4 ème trimestre Accelerating success.

SITUATION FINANCIÈRE DE L ASSURANCE CHÔMAGE

COMMUNICATION PREPAREE PAR M. BRUNO ROBINE AU NOM DE LA COMMISSION DE L EMPLOI ET DU DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE

Implantation économique, foncier et immobilier d entreprise

Accession à la propriété : des acquéreurs plus nombreux mais prudents

«Mécanismes» et contraintes budgétaires

Chapitre 8. Estimation de la valeur d un bien immobilier

DRAVEIL élabore son PLU

«Vieillir en pavillon : mobilités et immobilités des personnes âgées dans l espace périurbain»

Étude sur la localisation et la densité de 4 professions de santé : médecins généralistes libéraux infirmiers libéraux chirurgiens dentistes libéraux

Définitions. Définitions sur le logement

DTZ Research. Les Clés du Marché ILE-DE-FRANCE T Léger mieux côté transactions. Clés du marché du 4 ème trimestre 2013.

Tableau de bord des communautés de l Estrie DEUXIÈME ÉDITION INDICATEURS DÉMOGRAPHIQUES ET SOCIOÉCONOMIQUES

Edito du Maire. Frédéric Béatse Maire d Angers Président du CCAS

POUVOIR D ACHAT : la condition de vie des travailleurs

Le marché locatif de la RMR de Montréal

Le patrimoine des ménages retraités : résultats actualisés. Secrétariat général du Conseil d orientation des retraites

Le marché des bureaux dans le pays de Lorient en 2013

Transcription:

Programme Local de l Habitat d Evry Centre Essonne Diagnostic

Préambule Ce document constitue le diagnostic du programme local de l habitat de l agglomération d Evry Centre Essonne, initié en 2004. Une première version du diagnostic élaborée en 2005 a été actualisée en 2010 à partir : - de l exploitation de données statistiques récentes : RGP 2006 de l INSEE, FILOCOM 2007 du MEEDDM, SITADEL 2008 de la DREIF, OPS 2006, - d entretiens auprès de chaque commune - d entretiens ou de contributions d acteurs du logement : AORIF, PACT, CROUS, agences immobilières, syndics, promoteurs. Ce document vise à identifier les enjeux en matière de politique de l habitat. Ces enjeux et les orientations du PLH qui en découlent seront approfondis par le biais de groupes de travail partenariaux et d entretiens. Ville et Habitat octobre 2011 2

Ville et Habitat octobre 2011 3

Les dynamiques démographiques... 7 Une évolution démographique marquée par la croissance naturelle... 8 Une poursuite de la croissance démographique de l agglomération... 8 malgré le maintien du déficit migratoire... 9 Une structure démographique générant d importants besoins en logement... 10 Une population jeune... 10 malgré le vieillissement... 11 La poursuite du desserrement des ménages... 12 Une population modeste et un appauvrissement relatif dans le contexte essonnien 13 Les revenus des ménages : de fortes disparités territoriales qui s accentuent... 13 Les catégories socio-professionnelles des actifs : une diversité sociale de l agglomération faible et en diminution du fait de la sous-représentation des cadres et des professions intermédiaires... 16 Les bénéficiaires de la Couverture Maladie Universelle Complémentaire : L importance des ménages en situation de précarité économique... 19 De fortes mobilités résidentielles qui accentuent les caractéristiques sociales de la population... 21 Une agglomération marquée par l importance des mobilités... 21 Une attractivité aussi forte pour les petits ménages que pour les familles, mais qui se différencie à l échelle des communes... 24 Une agglomération attractive pour toutes les catégories socio-professionnelles mais qui ne retient pas les cadres et les professions intermédiaires... 26 Le parc de logements... 28 Un parc de logements caractérisé par l importance de la fonction locative et par la forte diminution de la vacance... 29 Le parc locatif social : un parc important et assez diffus sur le territoire... 31 Les principales caractéristiques du parc et de son évolution... 31 Le parc HLM : un parc d ancrage ou de transition pour des ménages modestes... 38 Dans un contexte de fortes tensions, la diminution de la vacance structurelle... 43 Le locatif privé : un parc modeste sur l agglomération et fortement concentré sur son centre... 44 Les principales caractéristiques du parc et de son évolution... 44 L occupation du parc locatif privé... 47 La propriété occupante : un parc diffus sur le territoire dominé par les typologies moyennes... 50 Les principales caractéristiques du parc et de son évolution... 50 L occupation du parc en propriété occupante... 52 Les dynamiques d évolution du parc de logements... 55 Le parc locatif privé : un parc en diminution du fait d une forte dynamique de changement de statut. 55 Le parc en propriété occupante : un parc croissant... 55 Le parc HLM : un parc stable... 56 La construction neuve : un facteur d évolution mais modéré... 57 Ville et Habitat octobre 2011 4

Les dynamiques de marché... 59 La structure du marché de l agglomération... 60 Un marché dominé par le locatif, et notamment le locatif social... 60 Un rôle des parcs différencié selon l origine géographique des ménages... 60 Le fonctionnement du parc HLM dans le marché de l habitat... 61 Les nouveaux ménages : des ménages modestes originaires de l agglomération... 61 La demande HLM... 63 Les attributions : des marges de manœuvre réduites pour les organismes... 64 Les différents segments... 65 Le parc locatif privé dans le fonctionnement du marché de l habitat... 66 Un marché locatif privé peu développé et dont les valeurs ont fortement progressé... 66 Les nouveaux locataires du parc privé : un marché régionalisé porté par des ménages de catégories socio-professionnelles diversifiées... 68 Les perspectives quant à l attractivité des différents segments du parc locatif privé... 69 Le fonctionnement du marché de l accession... 70 Les nouveaux ménages : des ménages locaux à dominante de cadres et de professions intermédiaires... 70 Un marché en récente diminution de volume... 73 Les mutations d appartements : un marché concentré sur Evry et Ris et caractérisé par des prix modérés mais en forte augmentation... 74 Les mutations de maisons : un marché plus diffus sur le territoire mais dont le volume baisse... 77 Le marché du neuf : un marché attractif pour les primo-accédants modestes et pour les investisseurs.... 79 Les perspectives quant à l attractivité des différents segments du parc en accession... 79 La segmentation du marché à l échelle des quartiers... 81 Les actions visant à faire évoluer la segmentation du marché de l habitat... 82 Les projets de renouvellement urbain... 82 Les actions visant le parc locatif social... 82 Les politiques d amélioration du parc privé... 83 Les politiques d orientation de la construction neuve... 86 L offre de logements spécifiques... 89 Les résidences étudiantes... 91 Les résidences du Crous : une offre importante dont la requalification du bâti est en cours ou programmée... 92 Les résidences étudiantes d Adoma : une offre récente mais plus onéreuse... 93 Les résidences privées : un fort développement... 93 Les Foyers de travailleurs migrants... 93 Les résidences sociales et l hébergement pour les publics en difficulté... 94 Les structures pour personnes âgées... 96 Les structures pour personnes handicapées... 97 Ville et Habitat octobre 2011 5

L habitat et l accueil des gens du voyage... 98 Les équipements existants... 98 Les besoins et objectifs... 98 Les politiques visant à améliorer le logement des ménages les plus en difficulté... 99 Les autres dynamiques... 100 La dynamique économique et les mobilités domicile-travail... 101 Un pôle d emploi important et croissant à l échelle du Sud Francilien... 101 Un pôle d emploi générant d importants flux de proximité et des flux régionaux pour les postes les plus qualifiés... 102 Le poids grandissant des actifs travaillant hors de l agglomération... 103 L agglomération dans les mobilités : les déplacements... 103 Les transports en commun... 103 Le stationnement... 104 Les modes doux (piétons et cycles)... 104 Les équipements... 104 La politique d urbanisme et d aménagement... 105 L agglomération dans la région francilienne... 105 Evry... 108 Ris-Orangis... 110 Courcouronnes... 112 Bondoufle... 113 Lisses... 114 Villabé... 117 Synthèse des enjeux... 118 Ville et Habitat octobre 2011 6

Les dynamiques démographiques Ville et Habitat octobre 2011 7

Une évolution démographique marquée par la croissance naturelle Une poursuite de la croissance démographique de l agglomération Avec plus de 110.000 habitants en 2006 (116.125 en 2008), la population de l agglomération Evry Centre Essonne a crû de 6.000 habitants depuis le recensement de 1999. La variation annuelle de la population est légèrement supérieure à celle constatée lors de la dernière période intercensitaire (0,8% entre 1999-2006 contre 0,7% entre 1990 et 1999). Au regard d autres agglomérations fondées autour de ville nouvelle des années 70 et 80 (Saint Quentin, Cergy), Evry Centre Essonne est, contrairement aux années 1990, une zone de forte croissance démographique. Cependant, malgré cette augmentation du rythme de croissance, la communauté d agglomération Evry Centre Essonne qui était, jusque dans les années 1990, le principal moteur de la croissance du Nord Est de l Essonne, se situe désormais dans les mêmes dynamiques que celle du département et des agglomérations voisines. Ces évolutions démographiques contrastées par territoire s expliquent par des dynamiques de construction de logements et d évolution du parc existant différenciées. A Evry Centre Essonne, deux facteurs sont primordiaux : faiblesse de la construction neuve qui limite la croissance démographique, rotation importante du parc de logements qui favorise le renouvellement de la population. Nombre dõhabitants Variation annuelle de la population 2006 1999 1999-2006 1990-1999 Evry 52 651 49 397 0,9% 0,9% Ris Orangis 26 620 24 437 1,2% -0,1% Courcouronnes 14 409 13 965 0,4% 0,6% Bondoufle 9 477 9 156 0,5% 1,9% Lisses 6 911 7 205-0,6% 0,5% CA Evry Centre Essonne 110 067 104 160 0,8% 0,7% Villabˇ* 4 852 4 826 5,4% 0,1% CA Seine Essonne 62 333 58 865 0,8% 0,1% CA du Val d'orge 126 418 119 727 0,8% 0,3% CA Lacs de l'essonne 57 233 54 740 0,6% -0,2% CA Cergy Pontoise 187 389 179 292 0,6% 1,3% CA Saint Quentin 146 573 142 705 0,4% 1,2% Essonne 1 198 274 1 134 026 0,8% 0,5% Ile de France 11 532 409 10 951 136 0,7% 0,3% Source : RGP 2006, INSEE (*2007 pour Villabˇ) Au sein de l agglomération, deux communes ont été les principaux moteurs de la croissance démographique : Ris-Orangis et Evry. Si pour Evry, il s agit d une poursuite des tendances récemment observées, il s agit pour Ris-Orangis d une rupture au regard de la longue période (1975 1999) d instabilité, voire de baisse démographique. Lisses fait figure d exception en ayant perdu des habitants entre 1999 et 2006. Cette évolution semble toutefois s être arrêtée en 2007 suite à la livraison des nouveaux logements de la ZAC Léonard de Vinci, livraison qui s est poursuivie en 2008, mais qui ne fait que compenser à la marge cette baisse constatée (6.918 habitants en 2008). La commune de Villabé qui a intégré officiellement la communauté d agglomération au 1 er janvier 2011 comptait en 2006 plus de 4 850 habitants. Après une forte croissance démographique durant les Ville et Habitat octobre 2011 8

années 1990, la population de cette commune s est stabilisée au cours des années 2000 pour atteindre 4.912 habitants en 2008. Une agglomération en forte croissance démographique mais qui n est plus le seul moteur de développement du Nord Est de l Essonne. Une rupture à la hausse dans l évolution démographique de Ris-Orangis. La poursuite de la croissance d Evry. malgré le maintien du déficit migratoire Cette croissance démographique est, comme durant les années 1990, la conséquence d une compensation du déficit migratoire par une forte croissance naturelle. Evolution annuelle (1999-2006) due au solde Naturel Migratoire Evry 1,7% -0,8% Ris Orangis 1,0% 0,2% Courcouronnes 1,6% -1,2% Bondoufle 0,8% -0,3% Lisses 0,8% -1,4% CA Evry Centre Essonne 1,4% -0,6% Villabˇ* 1,0% -0,9% CA Seine Essonne 1,1% -0,3% CA du Val d'orge 0,9% -0,1% CA Lacs de l'essonne 1,5% -0,8% CA Cergy Pontoise 1,3% -0,6% CA Saint Quentin 1,4% -1,0% Essonne 0,9% -0,1% Ile de France 0,9% -0,2% Source : RGP 2006, INSEE (*2007 pour Villabˇ) Le solde migratoire est, à l échelle de l agglomération et pour la deuxième fois depuis les années 1960, déficitaire. Malgré une légère atténuation depuis les années 1990, ce déficit migratoire demeure élevé notamment en comparaison des tendances régionale, départementale et des agglomérations voisines. Il est toutefois équivalent ou inférieur à ce que l on observe sur les agglomérations de Cergy ou de Saint Quentin. Ce maintien d un fort déficit migratoire pourrait être la conséquence d une insuffisante construction neuve. Le «moteur» principal de la croissance démographique de l agglomération reste ainsi le bénéfice naturel. S il a légèrement baissé depuis 1999, il demeure très élevé dans le contexte départemental. Cette forte dynamique interne est également observée sur les deux autres agglomérations «Ville Nouvelle» de Cergy ou de Saint Quentin. Au sein d Evry Centre Essonne, la situation est contrastée à l échelle des communes : - Evry et Courcouronnes se distinguent par un fort déficit migratoire compensé par une très forte croissance naturelle, - Ris-Orangis bénéficie pour la première fois depuis les années 1970 d un bénéfice migratoire se cumulant à une forte croissance naturelle, ce qui traduit une rupture dans le modèle d évolution de cette commune. Ce bénéfice migratoire pourrait être provoqué soit par une augmentation de la construction neuve soit par un renouvellement de la population dans le parc existant (départs de petits ménages âgés, arrivée de jeunes familles). - Lisses a connu une forte chute de son solde migratoire qui, au cours des années 2000 et jusqu en 2006, a été le plus déficitaire de l agglomération. Cela pourrait être la conséquence d une baisse de la construction neuve ou d un renouvellement de la population (départ de familles, arrivée de petits ménages). A partir de 2006, grâce à la ZAC Léonard de Vinci, ce déficit migratoire a été vraisemblablement atténué. - Bondoufle bénéficie d un déficit migratoire modéré. - Enfin, les dynamiques d évolution de Villabé se rapprochent de celles de Lisses : fort déficit migratoire, forte croissance naturelle. Une croissance portée par la dynamique interne de l agglomération, dynamique Ville et Habitat octobre 2011 9

particulièrement forte à Evry et Courcouronnes L apparition d un bénéfice migratoire sur la commune de Ris qui pourrait traduire une rupture dans l évolution démographique de cette commune. Une structure démographique générant d importants besoins en logement Une population jeune La population de l agglomération est jeune : l indice de jeunesse 1 y est de 2,7 en 2006, pour une moyenne départementale de 1,7. Ce niveau d indice de jeunesse caractérise le contexte de ville nouvelle : il est en effet très élevé à Cergy (3,2), à Saint Quentin (3,3). Rˇpartition de la population par ge 100% 90% 80% 70% 60% 50% 40% 30% 20% 10% 3,2% 8,0% 7,2% 18,8% 2,7% 17,9% 22,5% 25,4% 16,7% 16,4% 30,7% 30,5% 75 ans ou plus 60 75 ans 45 60 ans 30 45 ans 20 30 ans Moins de 20 ans En matière d âge de la population, ce qui caractérise l agglomération est ainsi : - l importance de la population de moins de 20 ans (31% de la population) et des jeunes ménages (population âgée entre 20 et 30, 17%), importance qui se maintient entre 1999 et 2006 grâce aux mobilités résidentielles (cf. infra), - la forte diminution de la population âgée de 45 à 60 ans ce qui pourrait traduire un départ des ménages de cet âge. - le faible poids de la population âgée de plus de 60 ans (11,2%), même si ce poids ce renforce (9,9% en 1999). A l échelle des communes, Evry 0% et Courcouronnes se démarquent 2006 1999 par la jeunesse de leur population (indice supérieur à 3,5), Ris par le rajeunissement de sa population, Lisses par son vieillissement et Bondoufle par le caractère familial de sa population. Villabé se caractérise également par un fort vieillissement malgré une population jeune. Si son indice de jeunesse était en 1999 supérieur à celui de l agglomération (respectivement 3,9 et 3,1), il est en 2006 inférieur (2,4 et 2,7). Ce vieillissement s explique vraisemblablement par l apparition d un fort déficit migratoire. 1 L indice de jeunesse est le rapport entre la population de moins de 20 ans et celle âgée de plus de 60 ans. Ville et Habitat octobre 2011 10

Moins de 20 ans 20 30 ans 30 45 ans 45 60 ans 60 75 ans 75 ans ou plus Indice de jeunesse 2006 1999 Evry 32% 20% 22% 17% 6% 3% 3,7 4,2 Ris Orangis 28% 13% 23% 19% 11% 6% 1,6 1,5 Courcouronnes 32% 18% 22% 19% 7% 1% 3,8 5,2 Bondoufle 31% 10% 24% 24% 10% 2% 2,6 3,6 Lisses 28% 13% 22% 24% 10% 3% 2,2 4,3 CA Evry Centre Essonne 31% 17% 23% 19% 8% 3% 2,7 3,1 Villabˇ* 30% 11% 24% 22% 10% 3% 2,4 3,9 CA Seine Essonne 28% 14% 22% 19% 11% 5% 1,7 nr CA du Val d'orge 27% 14% 24% 20% 11% 5% 1,7 nr CA Lacs de l'essonne 31% 15% 22% 17% 10% 5% 2,1 nr CA Cergy Pontoise 30% 18% 22% 21% 7% 3% 3,2 nr CA Saint Quentin 31% 16% 23% 21% 7% 2% 3,3 nr Essonne 28% 13% 23% 20% 11% 6% 1,7 1,8 Ile de France 26% 15% 23% 20% 11% 6% 1,6 1,5 Source : RGP 2006, INSEE (*2007 pour Villabˇ) Cette jeunesse constitue une sorte de «réservoir» pour la demande future en logements. Ce phénomène est particulièrement ressenti par les agents immobiliers qui notent que le marché locatif privé et celui de la primo-accession (collectifs, maisons groupées) sont portés par des jeunes ayant grandi sur le territoire. Développer une offre adéquate (en termes de prix et de qualité urbaine) leur permettrait de débuter leur parcours résidentiel sur l agglomération. Un territoire jeune marqué par l importance des personnes de moins de 30 ans, importance qui s est maintenue depuis 1999. Un réservoir conséquent pour la demande future en logement. malgré le vieillissement d Orge. Part des plus de 60 ans 2006 1999 Nombre de personnes en 2006 Evry 8,6% 7,6% 4 518 Ris Orangis 17,3% 17,6% 4 596 Courcouronnes 8,6% 6,5% 1 236 Bondoufle 11,9% 8,2% 1 126 Lisses 13,2% 7,3% 909 CA Evry Centre Essonne 11,2% 9,9% 12 382 Villabˇ* 12,6% 8,7% 613 Essonne 16,4% 15,5% 196 809 Ile de France 16,6% 16,6% 1 912 158 Source : RGP 2006, INSEE (*2007 pour Villabˇ) La part des plus de 60 ans est relativement faible sur l agglomération : 11,2%, soit 12 400 habitants. Elle a néanmoins fortement augmenté depuis 1999 (9,9%). De toutes les agglomérations du nord de l Essonne, celle d Evry Centre Essonne a la proportion de personnes âgées la plus faible. Cette proportion est, par exemple, de 16,5% dans la CA des Lacs de l Essonne, de 15,8% dans le Val Cette caractéristique la rapproche des autres agglomérations fondées sur une ville nouvelle : Cergy (9,4%) et Saint Quentin (9,3%). Cependant, le phénomène de vieillissement de la population, constatée à l échelle nationale, est également ressenti dans l agglomération (Ris-Orangis excepté). Bondoufle et Lisses ont vu leur part de seniors croître davantage depuis 1999. Cette augmentation a provoqué la baisse de l indice de jeunesse de l agglomération de 3,1 en 1999 à 2,7 en 2006. Villabé a également subi un fort vieillissement au début des années 2000. Ville et Habitat octobre 2011 11

Ce phénomène devrait se poursuivre au cours des prochaines années voire se renforcer : en effet, le frein au vieillissement de l Ile de France constitué par le «retour au pays» des franciliens originaires d autres régions ou pays, devrait désormais s estomper. La question de l adaptation de l offre aux besoins de ménages vieillissants est donc plus prégnante. L adaptation du parc au grand âge : un enjeu nouveau et grandissant Le vieillissement accentué des communes de Bondoufle, de Lisses et de Villabé Le maintien d enjeux élevés sur la commune de Ris malgré un rajeunissement. La poursuite du desserrement des ménages Taille moyenne des mˇnages Rythme de desserrement 2006 1999 1999-2006 Evry 2,67 2,75-3,0% Ris Orangis 2,45 2,48-1,0% Courcouronnes 2,80 2,93-4,3% Bondoufle 2,89 3,00-3,7% Lisses 2,71 2,98-9,2% CA Evry Centre Essonne 2,65 2,74-3,3% Villabˇ* 2,82 3,08-8,4% CA Seine Essonne 2,48 2,59-4,5% CA du Val d'orge 2,52 2,66-5,3% CA Lacs de l'essonne 2,63 2,70-2,8% CA Cergy Pontoise 2,67 2,86-6,5% CA Saint Quentin 2,72 2,92-6,8% Essonne 2,54 2,63-3,4% Ile de France 2,34 2,38-1,7% Source : RGP 2006, INSEE (*2007 pour Villabˇ) L agglomération d Evry, qui se caractérise encore par une taille de ménage importante (2,65 personnes / par ménage en 2006 pour 2,54 à l échelle essonnienne) ressent depuis 1982 un phénomène de desserrement des ménages. Cependant, ce phénomène de desserrement est plus modéré que ce que l on observe à l échelle du département, des agglomérations voisines ou d autres agglomérations Ville Nouvelle. S il est très important à Courcouronnes et surtout Lisses, il est plus modéré à Evry et à Ris. A Villabé, ce phénomène de desserrement a été très élevé. Le nombre de ménages composés d une personne a fortement augmenté durant la dernière période intercensitaire : de 24,4% en 1999 à 26,9% en 2006. Ce phénomène de desserrement, ressenti à l échelle nationale, s explique par la conjugaison de plusieurs facteurs : - l évolution de la structure familiale : baisse du nombre d enfants, séparation des couples - la décohabitation des jeunes, - le vieillissement de la population : plus les ménages sont âgés, plus leur taille a une propension à être réduite, - l augmentation du niveau de vie et de la consommation d espaces : une maison de quatre pièces qui pouvait dans les années 1980 être adaptée à une famille de 5 personnes, serait aujourd hui vraisemblablement jugée trop petite A population constante, d importants besoins de nouveaux logements sont générés par ce phénomène qui se traduit par l augmentation du nombre de ménages. Un territoire qui ne connaît pas de croissance de son parc de résidences principales subit inévitablement une baisse démographique. Ainsi, entre 1999 et 2006, à l échelle d Evry Centre Essonne, du fait du desserrement des ménages, plus de 1 200 logements supplémentaires ont été nécessaires pour loger le même nombre d habitants. On estime, toute chose étant égale par ailleurs 2 que 2 Maintien du taux de desserrement des ménages (-0,5% par an), du taux de vacance (taux de vacance de 5% du parc de logements) et du taux de renouvellement du parc de logement (0%) Ville et Habitat octobre 2011 12

d ici 2016, le nombre de logements nécessaires pour permettre ce desserrement tout en maintenant la population sera au minimum de 210 logements supplémentaires par an 3. En revanche, la diminution de la taille des ménages n a pas pour corollaire la diminution de la taille des résidences principales souhaitées. Il devrait se poursuivre dans les prochaines années du fait du vieillissement de la population. Des ménages de grande taille Mais un phénomène de desserrement générant d importants besoins de développement de l offre de logements : besoins estimés à 210 logements neufs par an sur la période 2006 2016. Une population modeste et un appauvrissement relatif dans le contexte essonnien Trois indicateurs permettent d approcher les caractéristiques socio-économiques de la population : - les revenus des ménages par unité de consommation qui permettent d approcher le niveau de vie des ménages (FILOCOM), - les catégories socio-professionnelles afin d approcher la qualification socio-économique de la population (INSEE) - et enfin le taux de bénéficiaires de la Couverture Maladie Universelles Complémentaire afin de refléter la concentration des situations de précarités économiques (CNAM). Les revenus des ménages : de fortes disparités territoriales qui s accentuent Le revenu médian par unité de consommation des ménages est, à l échelle de l agglomération, de 15 500 en 2007. A l échelle nationale, ce niveau de vie médian est estimé à 18 170 4. Ce revenu médian est très faible à Evry (13 500 ) et faible à Courcouronnes et Ris-Orangis (respectivement 15 500 et 16 250 ). Il est en revanche plus élevé à Lisses (18 750 ), à Villabé (19 150 ) et surtout à Bondoufle (21 000 ). Les disparités territoriales sont fortes au sein de l agglomération. Les territoires les plus modestes constituent la partie nord du centre de l agglomération : le Canal à Courcouronnes, les Pyramides, le Bois Sauvage et le Champtier du Coq à Evry. Les autres quartiers ayant une population modeste sont : - le sud du centre urbain (les Aunettes, les Epinettes) et les Champs-Elysées à Evry. - des quartiers des années 1960 : le Plateau (Moulin à Vent et Ferme du temple) et le Bas de Ris, le Parc aux Lièvres, le Petit Bourg et le Mousseau à Evry. - et enfin, le secteur du Long Rayage à Lisses. Les territoires les plus aisés se concentrent dans trois secteurs : - l ouest de l A6 : Bondoufle, Lisses et le Centre de Courcouronnes, - les quartiers bordant l Ecoute s il pleut à Ris Orangis et Bois Guillaume à Evry - les quartiers en bordure de Seine à Evry : Bras de Fer, Village, Aguado et Grand Bourg. 3 Le mode d estimation de ces besoins de construction neuve est explicité dans le chapitre relatif à la construction neuve (partie relative aux Dynamiques d évolution du parc de logements) 4 Inégalités de niveaux de vie et Pauvreté, Les Revenus et le patrimoine des ménages, Insee Références, 2010. Ville et Habitat octobre 2011 13

Si l on compare les évolutions de ressources médianes des occupants entre 2003 et 2007, 4 types de quartier peuvent être distingués : - les territoires en décrochage, c est-à-dire les territoires où la population est la plus modeste et où les revenus progressent le moins. Ces territoires sont : le Canal 1 et 3 à Courcouronnes, les Pyramides Nord, le Petit Bourg et le Parc aux Lièvres à Evry. - les territoires en hausse relative. Il s agit de territoires modestes mais où les revenus progressent plus vite qu à l échelle de l agglomération. Sont ainsi concernés : les Aunettes, les Pyramides Sud à Evry, le secteur du Plateau à Ris. Les Pyramides Sud demeurent toutefois le quartier le plus pauvre de l agglomération (revenu médian de 9 000 par UC en 2007). - les territoires en baisse relative. Territoires où les revenus sont élevés mais où ils progressent moins vite qu ailleurs. Il s agit essentiellement du secteur de la Theuillerie et du Domaine des Roches à Ris. - enfin, les territoires bénéficiant d un «enrichissement» : les revenus sont élevés et progressent plus vite qu ailleurs : le Grand Bourg à Ris, les quartiers centraux de Bondoufle et de Lisses, le secteur du Bras de Fer à Evry. L ensemble des quartiers de Villabé aurait également bénéficié d un enrichissement au regard des revenus médians constatés à l échelle de l agglomération. Ville et Habitat octobre 2011 14

De fortes disparités territoriales en matière de niveau de vie de la population Des territoires en «décrochage» sur les secteurs du Canal, des Pyramides, du Petit Bourg et du Parc aux Lièvres. Ville et Habitat octobre 2011 15

Les catégories socio-professionnelles des actifs : une diversité sociale de l agglomération faible et en diminution du fait de la sousreprésentation des cadres et des professions intermédiaires A travers l analyse des catégories socio-professionnelles des actifs âgés de 15 à 64 ans, la communauté d agglomération se distingue, dans le contexte essonnien, par un faible poids des cadres et une forte proportion d employés et d ouvriers. Catˇgories socio-professionnelles des actifs gˇs de 15 64 ans Professions Cadres Employˇs Ouvriers intermˇd. Ratio CSP+ /CSP- * 2006 1999 Bondoufle 21% 35% 27% 14% 1,4 1,3 Courcouronnes 15% 28% 33% 20% 0,8 0,9 Evry 12% 26% 37% 22% 0,7 0,7 Lisses 18% 33% 29% 16% 1,1 1,0 Ris-Orangis 12% 27% 35% 22% 0,7 0,7 CA Evry Centre Essonne 13% 28% 34% 20% 0,7 0,8 Villabˇ* 14% 36% 30% 17% 1,1 0,9 CA Seine Essonne 17% 27% 29% 23% 0,9 0,7 CA du Val d'orge 19% 29% 32% 17% 1,0 0,8 CA Lacs de l'essonne 10% 24% 37% 24% 0,6 0,5 CA Cergy-Pontoise 18% 29% 32% 18% 0,9 0,8 CA Saint Quentin 24% 28% 29% 15% 1,2 1,0 Essonne 20% 29% 29% 17% 1,1 0,9 Ile de France 25% 26% 28% 15% 1,2 1,0 Source : RGP 2006 et 1999, exploitation complˇmentaire, INSEE (*2007 pour Villabˇ) * Ratio CSP + / CSP - : rapport entre le nombre d'une part de cadres et de professions intermˇdiaires et d'autre part d'employˇs et d'ouvriers Le ratio CSP + / CSP Le ratio CSP+ / CSP vise à refléter la diversité sociale d un territoire : c est le rapport entre, d une part, le nombre de cadres et de professions intermédiaires et, d autre part, le nombre d ouvriers et d employés. Un ratio de 1 indique qu il y a autant de cadres et professions intermédiaires que d employés et d ouvriers. Un ratio de 0,5 indique qu il y a deux fois plus d ouvriers et d employés que de cadres et professions intermédiaires. Un ratio de 2 indique qu il y a deux fois plus de cadres et professions intermédiaires que d ouvriers et d employés. Ce ratio permet d approcher les compositions sociales des territoires. Son intérêt réside également dans sa faculté à être décliné par type de logement (Cf. chapitres sur l occupation du parc locatif social, du parc locatif privé et du parc en propriété occupante). Le ratio CSP+/CSP- de la CA ECE est inférieur à 1, ce qui reflète un plus grand nombre d employés et d ouvriers que de cadres et de professions intermédiaires. Il est inférieur à celui constaté à l échelle de l Essonne et des autres agglomérations proches (CA des Lacs de l Essonne excepté). Enfin, il est surtout en diminution, contrairement à tous les autres territoires renseignés. Si l on considère qu un ratio égal à celui observé à l échelle régionale est gage de diversité sociale «optimale», alors cette diversité sociale serait plus faible dans l agglomération que sur les autres territoires de l Essonne et surtout serait en forte diminution. Ville et Habitat octobre 2011 16

Ce constat et cette tendance se confirment également quand on compare Evry Centre Essonne aux agglomérations de Cergy et de Saint Quentin en Yvelines. A l échelle des communes, ce ratio est faible mais stable à Ris-Orangis, et faible et en diminution à Evry et Courcouronnes. En revanche, plus proche des tendances départementale et régionale, il est élevé à Lisses, tout comme à Villabé, et surtout à Bondoufle. La composition socio-professionnelle de la population de Villabé se rapproche de celle de Lisses. Les principaux quartiers d ouvriers et d employés sont : le plateau et le bas de Ris, le Canal 1 et 2 à Courcouronnes, Les Pyramides, le Bois Sauvage, les Champs Elysées, les Aunettes, les Epinettes et le Parc aux lièvres à Evry. Les principaux quartiers de cadres et de professions intermédiaires sont le Centre de Courcouronnes, le Centre et la Ferme de Place à Lisses, le Centre, la Haie Fleurie et le Golf à Bondoufle, le Grand Bourg, le Village et Coquibus à Evry et enfin à Ris : le Grand Bourg, le Hameau de la Roche, l Aunette. Ville et Habitat octobre 2011 17

Une agglomération marquée par une forte proportion d employés et d ouvriers, et une faible proportion de cadres. Une caractéristique qui se renforce depuis les années 1990 au regard des agglomérations voisines, du département et d autres agglomérations «Ville Nouvelle» Ville et Habitat octobre 2011 18

Les bénéficiaires de la Couverture Maladie Universelle Complémentaire : L importance des ménages en situation de précarité économique Population bˇnˇficiaire de la CMU en 2009 % au regard de la population couverte Bondoufle 91 1% Courcouronnes 1 060 8% Evry 4 908 10% Lisses 550 8% Ris-Orangis 1 221 5% CA Evry Centre Essonne 7 830 8% Villabˇ 91 2% CA Seine Essonne 4 680 8% CA du Val d'orge 4 631 4% CA Lacs de l'essonne 5 985 11% CA Cergy-Pontoise 9 610 6% CA Saint Quentin 5 798 5% Essonne 45 564 5% Ile de France 592 985 6% Source : CNAM 2009 En 2009, 8% de la population des ménages de l agglomération bénéficie de la Couverture Maladie Universelle Complémentaire 5, pour seulement 5% de la population à l échelle du département. Seule l agglomération des Lacs de l Essonne connaît un taux de bénéficiaires supérieur. A l échelle des communes, Evry ressort, selon cet indicateur, comme ayant la plus forte proportion de ménages en situation de précarité économique. Courcouronnes a également un taux de couverture supérieur à ce que l on observe sur le département. Le taux élevé sur la ville de Lisses s explique par la présence d une association qui assure un service d hébergement postal de gens du voyage. Il ne reflète pas une importance des situations de précarité sur cette commune. Le centre de l agglomération présente les taux les plus élevés de couverture à la CMUC, ce qui est l indice d une forte concentration de ménages en situation de précarité économique. A Ris Orangis, ce sont les secteurs du Bas de Ris et du Plateau, qui ressortent mais dans une moindre proportion qu à Evry ou Courcouronnes. 5 Le bénéfice de la CMUC est soumis à des plafonds de ressources qui en 2009 étaient les suivants : 627 /mois pour une personne seule, 1 316 /mois pour un ménage de 4 personnes Ville et Habitat octobre 2011 19

Une forte concentration de situations de précarité économique sur les territoires du centre de l agglomération A Ris, malgré une population modeste, une concentration de situations de précarité similaire à ce que l on observe à l échelle départementale Ville et Habitat octobre 2011 20

De fortes mobilités résidentielles qui accentuent les caractéristiques sociales de la population Une agglomération marquée par l importance des mobilités Le RGP permet d appréhender, certes partiellement 6, les mobilités résidentielles en renseignant les lieux de résidence en 1999 et en 2006 de chaque ménage et en spécifiant leur statut d occupation, leur âge, leur composition familiale Origine gˇographique des personnes s'ˇtant installˇes dans leur logement depuis 1999 (RGP) Grande couronne Essonne Province et ˇtranger Paris et premi re couronne Destination gˇographique des personnes ayant quittˇ leur logement depuis 1999 (RGP) Grande couronne Province Essonne Paris et premi re couronne Evry Centre Essonne Evry Centre Essonne Entre 1999 et 2006, selon le RGP, l agglomération Evry Centre Essonne a subi un déficit migratoire. Cependant ce déficit ne signifie pas que l agglomération n est pas attractive. Les principaux flux entrants 7 reflètent les différents positionnements de l agglomération : - l importance des flux internes : 40% des «entrants» résidaient en 1999 dans un autre logement de l agglomération. Ainsi, l aire d Evry Centre Essonne est bien le lieu de nombreuses trajectoires résidentielles des ménages. - l importance des flux de proximité (Essonne) qui reflète a priori le rôle de chef-lieu de département de l agglomération. - l importance des flux originaires du centre de l agglomération parisienne. L agglomération participe ainsi du desserrement de l agglomération parisienne. - l importance des flux issus de la province : en 1999, déjà, l agglomération était parmi les intercommunalités du CESO, celle qui bénéficiait le plus de flux extérieurs à la région Ile de France. Cette dynamique souligne également son rôle de chef-lieu de département, disposant d un pôle économique et pédagogique rayonnant. Au regard de deux autres agglomérations de comparaison (Saint-Quentin en Yvelines, Cergy-Pontoise), ce qui caractérise Evry Centre Essonne, est la faiblesse relative des mobilités internes (40% à Evry pour plus de 45% sur les deux autres). Cependant, le facteur taille de l agglomération joue en défaveur d Evry Centre Essonne. 6 Ces données sont issues de l exploitation complémentaire du RGP, soit une exploitation des données relatives à 40% de la population. En conséquence, les analyses portent sur des valeurs relatives et non absolues. 7 Sont considérés comme flux entrants les personnes s étant installés dans leur logement entre 1999 et 2006 Ville et Habitat octobre 2011 21

Entre 1999 et 2006 : - les flux entre l agglomération d Evry Centre Essonne et la Grande couronne parisienne (Essonne comprise), d une part, et l agglomération et la province, d autre part, ont été déficitaires, - les flux avec Paris et la première couronne ont été fortement excédentaires. On note des caractéristiques différentes des entrants par commune : - Evry se caractérise par l importance des flux entrants originaires de la province et de l étranger, - Bondoufle, Lisses et Villabé, par l importance des flux entrants de proximité, originaires de l agglomération ou de l Essonne. Individus de plus de 5 ans Origine gˇographique des personnes entrantes Paris et Evry Centre Grande Essonne Petite Essonne Couronne Couronne Province / DOM / Etranger Bondoufle 40% 35% 9% 7% 11% 5% Courcouronnes 41% 25% 13% 8% 18% 12% Evry 38% 20% 13% 8% 24% 52% Lisses 50% 28% 10% 8% 9% 3% Ris Orangis 43% 26% 15% 12% 13% 27% CA Evry Centre Essonne Villabˇ Source : RGP 2006, INSEE 40% 23% 13% 5% 19% 1 43% 38% 7% 2% 11% Ensemble Les principaux territoires d accueil des mobilités à l échelle de l agglomération sont : - des territoires du centre de l agglomération et notamment : le Canal 3, le Bois Sauvage, Les Aunettes, les Epinettes, Coquibus et les Loges. - les territoires situés au nord de Ris (Bas de Ris, Theuillerie, Centre 1) - le Parc aux Lièvres à Evry - la ZAC Léonard de Vinci à Lisses. Ville et Habitat octobre 2011 22

Ville et Habitat octobre 2011 23

Une agglomération permettant d importantes possibilités de trajectoires résidentielles aux ménages en interne, grâce notamment à la complémentarité des communes. Les flux entre l agglomération et la région Ile de France sont équilibrés. En revanche, les flux entre l agglomération et la province sont fortement déficitaires et provoquent un déficit migratoire. Une attractivité aussi forte pour les petits ménages que pour les familles, mais qui se différencie à l échelle des communes En termes de composition familiale des ménages «entrants», - 37% sont des couples avec enfants, - 29% des personnes seules, - 17% des couples sans enfants, - 13% des familles monoparentales. Les caractˇristiques familiales des mˇnages mobiles (RGP, INSEE) 3 000 2 500 2 000 1 500 1 000 500 0 Couple avec enfants Personnes seules Couple sans enfant Les entrants Famille monoparentale Les sortants Cohabitant pour Bondoufle et Lisses (majorité de ménages avec enfant). Deux profils types peuvent être soulignés dans les flux entrants : les ménages venant de la province et de la grande couronne sont de petits ménages, les ménages venant de la première couronne et de l agglomération ont des enfants. Dans les flux entrants des communes d Evry, Ris et Courcouronnes, les petits ménages (1 et 2 personnes) sont majoritaires. Ce sont les ménages avec enfants qui le sont à Lisses et Bondoufle. Evidemment la structure du parc de logements influe fortement sur cette caractéristique des flux. Les caractéristiques des flux entrants à Villabé se rapprochent de ceux observés En flux, toutes les catégories de ménages sont déficitaires à l exception des familles monoparentales et des cohabitants. A Ris, on constate, en revanche, un fort bénéfice pour les couples avec enfants et les familles monoparentales ce qui expliquerait le bénéfice migratoire de cette commune. A Lisses, le déficit migratoire s expliquerait par un départ important des personnes seules et des couples sans enfants (tendance que l on retrouve à Villabé). A Evry, le déficit serait provoqué par le départ des couples avec ou sans enfants. Ville et Habitat octobre 2011 24

En matière d âge des personnes, les flux entrants sont en moyenne plus jeunes que les flux sortants. Toutes les classes d âge sont déficitaires sauf celles des jeunes adultes : les 20 à 35 ans. Les flux entrants les plus jeunes s observent à Evry et à Courcouronnes, les plus âgés à Ris. Age des individus mobiles (RGP) 2 500 entrants sortants 2 000 1 500 1 000 500 0 5 9 ans 10 15 ans 15 20 ans 20 25 ans 25 30 ans 30 35 ans 35 40 ans 40 45 ans 45 50 ans 50 55 ans 55 60 ans 60 65 ans 65 70 ans Plus de 70 ans Une agglomération attractive pour tous les types de ménages mais dont les flux sont toujours déficitaires sauf pour les familles monoparentales. Un bénéfice migratoire qui se limite aux jeunes ménages (les 20 35 ans). Ville et Habitat octobre 2011 25

Une agglomération attractive pour toutes les catégories socioprofessionnelles mais qui ne retient pas les cadres et les professions intermédiaires En termes de catégories socio-professionnelles des ménages entrants : - 24% sont des employés, - 24% des professions intermédiaires, - 23% des ouvriers, - 13% des cadres. Personnes de rˇfˇrence des mˇnages entrants Ratio CSP + / CSP - Proportion de cadres et de prof. Interm. Proportion d'employˇs et d'ouvriers Ainsi le ratio CSP +/- des entrants dans l agglomération d Evry Centre Essonne est inférieur à 1, il est égal à 0,79. Ce ratio est ainsi légèrement supérieur à ce que l on observe pour l ensemble de la population. Bondoufle 1,99 59% 30% Courcouronnes 0,85 40% 48% Evry 0,77 35% 46% Lisses 1,12 46% 41% Ris Orangis 0,67 35% 52% CA Evry Centre Essonne 0,79 37% 47% Villabˇ 1,77 59% 33% Source : RGP 2006, INSEE A l échelle des communes, des différences importantes sont constatées : - les communes de Ris et d Evry sont celles qui ont le ratio CSP +/- les plus faibles du fait d une proportion de ménages cadres et professions intermédiaires modérée dans les entrants. - la commune de Courcouronnes est dans une position intermédiaire - les communes de Lisses et surtout Villabé et Bondoufle ont les ratios les plus élevés observés sur l agglomération. L impact de ces flux entrée-sortie est important sur l équilibre socio-économique de l agglomération. Aujourd hui, l agglomération d Evry Centre Essonne se distingue de l Essonne et de l Ile de France par une sous-représentation des cadres et professions intermédiaires au profit des employés ouvriers. Cette différence s accentue par les flux : en effet ce sont les catégories «Cadres» et «Professions Intermédiaires» qui sont, avec les retraités, les plus déficitaires. En revanche, les flux de ménages d employés sont équilibrés et ceux de ménages ouvriers sont bénéficiaires. Ainsi le ratio des ménages sortants est de 1,02. Ville et Habitat octobre 2011 26

3 500 Catˇgories socio-professionnelles des adultes mobiles (RGP) Entrants Sortants 3 000 2 500 2 000 1 500 1 000 500 0 Artisans Cadres Prof. Interm. Employˇs Ouvriers Retraitˇs Sans activitˇ Ratio CSP + / CSP - des personnes de rˇfˇrence des mˇnages ensemble entrants sortants Bondoufle 2,29 1,99 1,51 Courcouronnes 0,94 0,85 1,07 Evry 0,77 0,77 1,04 Lisses 1,35 1,12 1,28 Ris Orangis 0,80 0,67 0,81 Evry Centre Essonne 0,90 0,79 1,02 Villabˇ 1,66 1,77 2,07 Cergy-Pontoise 1,18 1,23 1,33 Saint Quentin en Yvelines 1,57 1,72 1,56 Source : RGP 2006, INSEE Lorsque l on compare les caractéristiques des ménages selon les flux sur les trois agglomérations fondées sur d anciennes villes nouvelles, seule celle d Evry Centre Essonne a une population entrante a priori plus modeste que l ensemble de la population. Une accentuation de la sousreprésentation des cadres et professions intermédiaires à travers les flux de sortie du territoire. En synthèse, sur les flux résidentiels, il apparaît que l agglomération d Evry soit : - un territoire important d accueil des mobilités et notamment des mobilités régionales et nationales, - un lieu de fortes possibilités résidentielles notamment pour les ménages employés et ouvriers, - un lieu de transition pour les ménages de cadres et de professions intermédiaires. Ville et Habitat octobre 2011 27

Le parc de logements Ville et Habitat octobre 2011 28

Un parc de logements caractérisé par l importance de la fonction locative et par la forte diminution de la vacance Selon le RGP en 2006, l agglomération compte près de 42 500 logements. Près de la moitié sont situés sur la commune d Evry. Occupation du parc de logement Propriˇtaires occupants Locataires du parc privˇ Locataires du parc HLM Logˇs gratuitement Logements vacants Logements Bondoufle 2 722 129 330 46 21 3 263 Courcouronnes 2 635 614 1 727 82 190 5 260 Evry 7 353 3 295 7 618 454 1 216 19 982 Lisses 1 622 186 704 23 220 2 759 Ris Orangis 5 478 1 392 3 713 183 263 11 084 CA Evry Centre Essonne 19 811 5 617 14 093 788 1 911 42 348 Villabˇ* 1 367 233 58 23 93 1 788 Source : RGP 2006, INSEE (*2007 pour Villabˇ) Près de 20 000 logements sont occupés par leurs propriétaires ce qui représente un peu moins de 50% du parc de résidences principales. Cette importance relative est beaucoup plus forte sur les communes de Lisses (64%) et surtout de Bondoufle (84%). Ce poids relatif est faible comparé au taux départemental mais est comparable à ce que l on observe sur des territoires voisins (Lacs de l Essonne, Seine Essonne) ou d ex-ville nouvelle (Cergy, Saint Quentin). Occupation du parc de logement Poids dans le parc de résidences principales Propriétaires occupants Locataires du parc privé Locataires du parc HLM Logés gratuitement Poids des logements vacants dans le parc Bondoufle 84% 4% 10% 1% 0,6% Courcouronnes 52% 12% 34% 2% 3,6% Evry 39% 18% 41% 2% 6,1% Lisses 64% 7% 28% * 1% 8,0% Ris Orangis 51% 13% 34% 2% 2,4% CA Evry Centre Essonne 49% 14% 35% 2% 4,5% Villabé* 81% 14% 3% 1% 5,2% CA Seine Essonne 52% 23% 24% 2% 6,3% CA du Val d'orge 59% 16% 22% 2% 3,3% CA Lacs de l'essonne 45% 22% 31% 2% 7,3% CA Cergy Pontoise 51% 17% 30% 2% 4,0% CA Saint Quentin 48% 13% 37% 2% 3,3% Essonne 61% 17% 20% 2% 4,6% Ile de France 47% 27% 22% 4% 6,2% Source : RGP 2006, INSEE (*2007 pour Villabé) * selon le porter à connaissance de l État du PLU de Lisses, datant d avril 2010, le taux réel de logements locatifs sociaux est de 30,87% 14 100 ménages sont locataires du parc HLM, ce qui représente plus d un tiers des ménages, soit 35% du parc de logements total (jusqu à 41% sur la commune d Evry). Ce taux est très élevé au regard de la moyenne départementale (20%) ou de territoires voisins. Seule l agglomération de Saint Quentin en Yvelines présente un taux similaire. Ville et Habitat octobre 2011 29

Seulement 5 600 ménages sont locataires du parc privé soit 14% des ménages. Ce taux est faible, surtout lorsque l on prend en compte le statut de chef lieu de département d Evry et l importance de son pôle universitaire et économique. Sur les territoires de comparaison, seul Saint Quentin en Yvelines a un parc locatif privé proportionnellement aussi faible. La commune de Villabé se caractérise par un parc de logements dominé par la propriété occupante et par la faiblesse du parc locatif et notamment HLM. Enfin, 1 900 logements étaient considérés comme vacants en 2006 soit moins de 5% du parc. Ce taux est faible (et a fortement diminué depuis 1999). Il est seulement important à Lisses (ce qui vraisemblablement peut s expliquer par des constructions neuves non occupées), il est en revanche très faible à Bondoufle, Ris et Courcouronnes. Ce parc vacant était estimé à plus de 3 300 unités en 1999. Cette forte diminution du parc vacant a permis de recouvrir d importants besoins en logement liés au desserrement des ménages. En revanche, pour les prochaines années, les potentiels liés à la résorption de ce parc seront modérés. En effet, on estime qu une vacance de 5% est nécessaire au bon fonctionnement du marché immobilier (niveau de vacance frictionnelle). Un parc locatif fortement dominé par le parc HLM (35%) Un parc vacant désormais modéré du fait d une forte résorption au début des années 2000. Ville et Habitat octobre 2011 30

Le parc locatif social : un parc important et assez diffus sur le territoire Le parc locatif social et les sources statistiques Plusieurs sources statistiques approchent le parc locatif social et caractérisent tant la structure du parc que son occupation : RGP, FILOCOM, OPS, Ecolo Cependant, aucune source n a la même définition de ce parc. Ainsi, seront considérés comme faisant partie du parc locatif social : - pour le RGP : les logements occupés, possédés par un organisme HLM et loués non meublés, - pour FILOCOM : les logements occupés et possédés par un organisme HLM ou une SEM, ce qui inclut la majorité des places de résidences sociales et de foyers - pour EOPS : les logements possédés par des organismes HLM et ceux conventionnés appartenant à une SEM ou à un bailleur possédant plus de 5 logements - pour ECOLO : les logements faisant l objet d une convention APL. Il en ressort d importantes différences quantitatives entre les sources, notamment sur la commune d Evry et de Ris : RGP FILOCOM OPS ECOLO 2006 2007 2009 2009 Bondoufle 330 326 343 303 Courcouronnes 1 727 1 770 1 847 1 856 Evry 7 618 9 124 7 461 8 709 Lisses 704 786 758 799 Ris Orangis 3 713 3 126 3 219 3 256 CA Evry Centre Essonne 14 092 15 132 13 628 14 923 Villabˇ* 58 59 72 nr * pour Villabˇ, il s'agit du RGP 2007 Les principales caractéristiques du parc et de son évolution Un parc quantitativement important notamment sur les typologies moyennes Le parc locatif HLM Nombre Poids Bondoufle 330 10% Courcouronnes 1 727 34% Evry 7 618 41% Lisses 704 28% * Ris Orangis 3 713 34% CA Evry Centre Essonne 14 093 35% Villabé* 58 3% CA Seine Essonne 5 813 24% CA du Val d'orge 10 612 22% CA Lacs de l'essonne 6 731 31% CA Cergy Pontoise 20 528 30% CA Saint Quentin 19 805 37% Essonne 91 843 20% Source : RGP 2006, INSEE (*2007 pour Villabé) * selon le porter à connaissance de l État du PLU de Lisses, datant d avril 2010, le taux réel de logements locatifs sociaux est de 30,87% En 2006, selon le RGP, la communauté d agglomération comptait près de 14 100 logements HLM occupés (12 500 en 1999) : 7 600 (soit 54% du parc de l agglomération) à Evry, 3 700 (soit 26%) à Ris-Orangis, 1 750 (soit 12%) à Courcouronnes, 700 (soit 5%) à Lisses et 350 (soit 2%) à Bondoufle. Selon le RGP, le parc locatif social représente plus d un tiers des résidences principales de l agglomération (35%). Cette proportion est de 20% en Essonne et de 22% en Ile de France. L agglomération concentre 15% du parc HLM essonnien. La proportion de logements HLM est élevée à Evry, Courcouronnes et Ris. Elle est faible à Bondoufle et à Villabé. Ces deux communes sont les seules de l agglomération à connaître un déficit au titre de l article 55 de la loi SRU, Ville et Habitat octobre 2011 31

déficit estimé par la DDEA à 340 unités à Bondoufle, estimé à près de 275 unités à Villabé. Ce parc est essentiellement collectif (96% du parc HLM de l agglomération) même si les programmes individuels représentent plus d un tiers du parc de Bondoufle (37%) et de Lisses (41%). A Villabé, le parc HLM est majoritairement composé d appartements. En termes de typologie, le parc HLM de l agglomération se situe dans une position intermédiaire entre le parc de l Essonne et le parc de l Ile de France. 23% des logements HLM sont des T1 et des T2, seulement 8% sont des T5 et plus. Seule la ville de Lisses bénéficie d un parc de grands logements relativement important. Parc Locatif Social T1-T2 T3-T4 T5 et plus Ensemble Bondoufle 12% 79% 9% 330 Courcouronnes 25% 70% 5% 1 727 vry 25% 66% 9% 7 618 Lisses 20% 61% 19% 704 Ris-Orangis 21% 74% 6% 3 713 CA d'evry Centre Essonne 23% 68% 8% 14 093 Villabˇ* 26% 66% 9% 58 Essonne 22% 68% 11% 91 843 Ile de France 29% 63% 8% 1 070 010 Source : RGP 2006, INSEE (*2007 pour Villabˇ) Un parc HLM ayant connu plusieurs vagues de développement mais dont la croissance s est récemment ralentie. D après le RGP, les deux périodes importantes de développement du parc HLM sont : - les années 1960 et début des années 1970 : plus de 40% du parc. Ces années correspondent à des financements HLM et HLMO qui induisent des loyers modérés. Ce parc est particulièrement important à Ris-Orangis et sur la frange des bords de Seine à Evry. - les années 1980 et début des années 1990 : près de 40% du parc. Ce parc a majoritairement été développé à partir de financements PLA qui induisent des loyers élevés dans le contexte du logement locatif social. Ce parc est particulièrement important à Courcouronnes (essentiellement sur le quartier du Canal). Il y représente trois quarts du parc HLM. Cette proportion est de 60% à Evry et seulement de 5% à Ris. En accord avec un souhait politique de rééquilibrer l offre de logements en faveur du parc privé libre, le parc HLM s est faiblement développé depuis le milieu des années 1990 : - d après le RGP 2006, 10,8% des résidences principales HLM ont été construites après 1990. La proportion pour l ensemble du parc est de 14,6%. - d après le fichier ECOLO 2009, seulement 390 logements sociaux ont été construits après 1996 : o 147 logements neufs à Ris-Orangis dont 102 sur le Plateau et 45 sur la RN7 à la limite d Evry, o 87 logements neufs à Evry dont 64 dans le centre urbain et 23 aux Aunettes, o 80 logements neufs à Lisses dont 38 dans le quartier Ferme de Place et 42 dans la ZAC des Folies, o 42 à Bondoufle dans le centre, o 30 à Courcouronnes au Canal. - A Villabé, le parc HLM date essentiellement des années 2000. Du fait de cette ancienneté, les types de conventionnement à l APL dominants sont, à l échelle de l agglomération, le PLA CDC (notamment à Evry et Courcouronnes) et le conventionnement sur patrimoine d avant 1977 (notamment à Evry et à Ris Orangis). Les types de conventionnement récents (PLUS, très social, intermédiaire) sont faiblement représentés (hors foyers et résidences sociales) : 210 logements très sociaux (PLAI, PLALM, PLATS), 172 logements PLUS et 105 logements intermédiaires (PLS, PLA CFF). Ville et Habitat octobre 2011 32