De quoi s agit-il? Le Secrétariat d Etat à l économie (SECO) est le centre de compétence de la Confédération pour toutes les questions fondamentales de politique économique. La situation économique actuelle est examinée en détail tous les trimestres et de nouvelles prévisions conjoncturelles sont établies pour l année en cours et la suivante. 1 Les prévisions d automne ont fait l objet d un communiqué de presse diffusé le 20 septembre 2011 2. Elles sont également présentées dans une publication complète sur la situation de l économie mondiale et suisse; cette publication, intitulée «Tendances conjoncturelles», est librement accessible sur Internet. Le SECO récapitule l analyse et les prévisions actuelles sur une page, sous la rubrique «Tendances conjoncturelles en bref». Cette page est reproduite dans la présente fiche de travail et complétée par des questions de compréhension et d approfondissement. La Suisse est un petit pays étroitement lié au reste du monde. Elle est donc fortement exposée aux influences de la conjoncture mondiale. Aussi le SECO expose-t-il dans la première partie la situation économique sur le plan mondial. Dans la deuxième partie, il analyse le contexte national et présente les dernières prévisions conjoncturelles. Enfin, il explique dans la troisième partie les risques inhérents à l évolution économique et aux prévisions. De plus, chaque fiche de travail relative aux «Tendances conjoncturelles» englobe un dossier spécial, complété lui aussi par des questions de compréhension et d approfondissement. Le dossier de la présente édition est consacré aux «Cours de change». LIEN: www.seco.admin.ch Documentation Publications et formulaires Publications régulières Tendances conjoncturelles Tendances conjoncturelles, automne 2011 Conjoncture mondiale Les perspectives pour la conjoncture internationale se sont assombries durant les derniers mois. En juillet et en août, les marchés financiers ont connu de nouvelles pertes de confiance et des turbulences importantes, accompagnées entre autres d un fort recul du cours des actions. Ce recul supplémentaire de la confiance a fait suite au manque de solutions politiques claires au problème de la dette souveraine dans la zone euro. Les indicateurs de l économie réelle n ont pas échappé, eux non plus, à cette influence: dans beaucoup de pays le climat s est fortement détérioré dans les entreprises et parmi les consommateurs. Les perspectives pour les prochains trimestres sont très mitigées surtout dans la zone euro. Compte tenu de la récente et forte correction vers le bas des indicateurs avancés, les risques de récession se sont accrus. L économie américaine souffre toujours des conséquences de la crise immobilière (désendettement dans le secteur privé et, conséquemment, évolution affaiblie de la consommation, persistance d un chômage élevé, crise du secteur du bâtiment), qui devraient encore entraver la dynamique de croissance durant les prochains trimestres. La ligne expansionniste des politiques monétaires dans les pays industrialisés et la robustesse des pays émergents même si leur expansion a également ralenti rendent cependant moins probable une contraction durable. 1 Outre le SECO, plusieurs autres institutions et entreprises publient des prévisions conjoncturelles concernant la Suisse, notamment BAK Basel Economics, l Institut CREA de macroéconomie appliquée, le Credit Suisse (CS), le Fonds monétaire international (FMI), le Centre de recherches conjoncturelles de l EPFZ (KOF), l Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), la Banque nationale suisse (BNS), UBS et la Banque Cantonale de Zurich (ZKB). 2 Voir l article correspondant du 20 septembre 2011 sur le site TSRinfo.ch. Auteur: Marcel Bühler, en collaboration avec iconomix 1 10
Conjoncture mondiale: compréhension a. Les perspectives pour la conjoncture internationale se sont assombries durant les derniers mois. D après le texte, pourquoi? b. Quelle évolution conjoncturelle escompte-t-on dans la zone euro? c. Pourquoi la dynamique de la croissance aux Etats-Unis sera-t-elle toujours entravée au cours des prochains mois? Conjoncture mondiale: approfondissement d. Quels facteurs entravent la dynamique de la croissance aux Etats-Unis? e. Quels facteurs rendent une longue phase de contraction de l économie mondiale moins probable? Auteur: Marcel Bühler, en collaboration avec iconomix 2 10
Economie suisse En Suisse, la croissance économique est restée relativement robuste au premier semestre 2011, malgré les premiers signes de ralentissement. Cependant, les symptômes d un fort fléchissement au second semestre se sont précisés. La détérioration marquée des indicateurs de tendance durant l été est un signal clair avertissant que le développement économique devrait déjà avoir marqué le pas au 3ème trimestre. L association défavorable du fléchissement de l économie mondiale et de la cherté du franc suisse devrait freiner fortement, mais temporairement, la croissance économique dans notre pays. Un recul de l activité économique au cours de certains trimestres n est pas à exclure. Le Groupe d experts considère toutefois qu il est plutôt improbable que la Suisse entre dans une phase de récession marquée (fort recul du PIB sur plusieurs trimestres consécutifs) tant que l environnement économique ne se dégrade pas excessivement. Dans l ensemble, le Groupe d experts s attend à un fort ralentissement conjoncturel en Suisse pour les prochains trimestres, suivi d une reprise progressive au cours de l année 2012. En moyenne annuelle pour l année 2011, le PIB devrait augmenter de 1,9% (les prévisions tablaient jusqu ici sur 2,1% de croissance) en raison d un bon premier semestre. Par contre, les prévisions de croissance pour 2012 (jusqu à présent estimées à 1,5%) ont été nettement revues à la baisse, à 0,9%. Sur le marché du travail, les premiers signes annonçant la fin de l évolution positive se dessinent. En août 2011, la baisse du chômage en valeurs désaisonnalisées s est presque tarie (avec un taux de chômage inchangé à 3%). Au cours de l année à venir, la situation sur le marché du travail devrait légèrement se détériorer. La période de faible conjoncture qui est prévue devrait avoir pour conséquence une augmentation du chômage en 2012, pour la première fois depuis 2009. Le Groupe d experts table sur un taux de chômage de 3,1% en moyenne annuelle en 2011 et de 3,4% en 2012. Economie suisse: compréhension a. Comment l économie suisse s est-elle comportée au premier semestre 2011? Quelles sont les perspectives pour le second semestre? b. Quelles sont les prévisions du Groupe d experts de la Confédération pour 2011 et 2012? c. Quelles seront les conséquences de la baisse annoncée du PIB sur le marché du travail? Auteur: Marcel Bühler, en collaboration avec iconomix 3 10
Economie suisse: approfondissement d. Pourquoi la Suisse va-t-elle connaître un recul conjoncturel marqué en 2012? e. En économie, il est souvent question de creux conjoncturel. Que veut-on dire par là? Risques Le risque le plus élevé, et le plus grave, pour l économie mondiale et la Suisse est lié aux tensions permanentes liées à la crise de la dette souveraine en Europe et à la nervosité qui en découle sur les marchés financiers internationaux. Echaudées cependant par l expérience de l automne 2008, qui avait vu une crise de confiance aiguë sur les marchés financiers engendrer une spirale baissière à l échelle mondiale, les banques centrales s efforcent de combattre une nouvelle crise des marchés financiers (p. ex. par une mise à disposition immédiate de liquidités supplémentaires). Eu égard à la crise de la dette, on peut penser que la politique économique européenne va tout mettre en œuvre pour limiter au maximum les risques qui pourraient compromettre la stabilité financière (p. ex. le défaut de paiement incontrôlé de certains Etats). Les craintes liées à un repli conjoncturel découlant des tensions sur les marchés financiers semblent donc excessives. Une amélioration des attentes pourrait par ailleurs entraîner une réduction de la pression sur le cours du franc, du fait d un besoin moins pressant de valeurs refuges, ce qui profiterait à la conjoncture suisse. Auteur: Marcel Bühler, en collaboration avec iconomix 4 10
Risques: compréhension a. Décrivez le principal risque pour la conjoncture mondiale et la Suisse. b. Comment essaie-t-on de réduire ce danger? c. Y a-t-il aussi des aspects positifs? Risques: approfondissement 3 d. De quelle façon la crise de la dette en Europe pourrait-elle s aggraver? e. De quelle manière la crise de la dette dans la zone euro se répercute-t-elle sur le franc suisse? 3 La Journée d économie politique d'iconomix qui a eu lieu le 3 septembre 2011 était consacrée au thème «L Union monétaire européenne face à la crise». Pour de plus amples informations sur cette journée, consulter le site: www.iconomix.ch Services Formations complémentaires Cours centraux: agenda 3 septembre 2011 Auteur: Marcel Bühler, en collaboration avec iconomix 5 10
f. Quelles conséquences la crise de la dette dans la zone euro a-t-elle sur le secteur financier suisse? Auteur: Marcel Bühler, en collaboration avec iconomix 6 10
Dossier spécial Cours de change le franc a frôlé la parité avec l euro Le texte suivant est un extrait des Tendances conjoncturelles, automne 2011 du SECO. Il porte sur l évolution des cours de change du franc suisse face au dollar des Etats-Unis et à l euro en 2011 et en présente les effets sur la conjoncture. Cours de change le franc a frôlé la parité avec l euro Accompagnement partiel des mouvements extérieurs de l euro Le franc suisse a gravi de nouveaux sommets durant l été (graphique 1). Il a brièvement franchi la barre de 0,75 CHF/USD contre le dollar. Le cours de l euro est quant à lui presque tombé, en l espace d un mois, d environ 1,20 CHF/EUR début juillet à la parité, avant d évoluer entre 1,10 et 1,20 suite aux premières mesures de la BNS. Le franc s est aussi échangé à des niveaux élevés contre la livre britannique et le yen japonais. Suite à l annonce par la BNS de l instauration d une limite inférieure au taux de change, le franc s est déprécié d un coup d environ 10% par rapport à pratiquement toutes les devises. La conséquence de l introduction d un cours plancher est la disparition temporaire du risque d appréciation face à l euro, la BNS étant décidée à acheter sans limite des devises. Désormais, le franc suisse accompagnera les dépréciations de l euro face à d autres monnaies (plutôt que de s apprécier lui aussi face à l euro, ce que la BNS ne permettra plus). ( ) D un point de vue conjoncturel, la BNS obtient deux résultats par son cours plancher pour le franc. D une part, l incertitude et donc la volatilité devraient diminuer sur le marché suisse des devises, ce qui offrira aux entreprises une meilleure sécurité dans leur planification. D autre part, devrait être observé un effet positif sur la compétitivité des entreprises suisses, qui peuvent compter pour un temps sur le fait que le franc ne s appréciera plus. Effets sur les investissements... Le cours plancher pourrait ainsi soutenir les décisions d investissement en Suisse. Des craintes sont apparues ces derniers mois de voir un nombre croissant d entreprises suisses se délocaliser à l étranger, ce qui entraînerait une chute des investissements. Et en effet les investissements se sont contractés au 2ème trimestre 2011, pour la première fois depuis la récession de 2009.... et sur les exportations Les effets négatifs de la force du franc sur les exportations pourraient également se trouver atténués. On doit néanmoins garder à l esprit que la limite de 1,20 CHF/EUR représente un cours nettement inférieur aux valeurs enregistrées il y a encore deux ou trois trimestres. Comme le taux de change se répercute usuellement avec quelques trimestres de retard sur les chiffres des exportations, il reste possible qu un cours de 1,20 CHF/EUR s avère être une charge considérable pour les entreprises d exportation. Auteur: Marcel Bühler, en collaboration avec iconomix 7 10
Dossier spécial Graphique 1: évolution du cours de change du franc suisse Valeurs hebdomadaires Source: BNS Dossier spécial «Cours de change le franc a frôlé la parité avec l euro»: compréhension a. Qu est-ce qu un cours de change? Comment les monnaies s apprécient-elles ou se déprécient-elles? Auteur: Marcel Bühler, en collaboration avec iconomix 8 10
Dossier spécial b. Le graphique 1 montre l évolution dans le temps des cours de change (valeurs hebdomadaires) du franc suisse face à l euro, au dollar des Etats-Unis et au yen. Décrivez et comparez l évolution des trois cours de change. c. Quels sont les effets de l appréciation du franc vis-à-vis des autres monnaies? d. Le 6 septembre 2011, la Banque nationale suisse (BNS) a annoncé un cours plancher de 1,20 franc pour un euro. Quel a été l effet de cette mesure? e. Quel impact le cours plancher fixé par la BNS aura-t-il sur les entreprises suisses qui exportent dans la zone euro? f. Pourquoi le cours plancher influe-t-il aussi sur l activité d investissement en Suisse? Auteur: Marcel Bühler, en collaboration avec iconomix 9 10
Dossier spécial g. Pourquoi le cours plancher de 1,20 franc pour un euro permettra-t-il seulement d atténuer les effets négatifs de la force du franc sur les exportations de la Suisse? Dossier spécial «Cours de change le franc a frôlé la parité avec l euro»: approfondissement h. Quelle importance les exportations revêtent-elles pour l économie suisse? i. Dans quelle mesure l Europe est-elle un partenaire commercial important pour la Suisse? j. Décrivez les facteurs importants pour les exportations suisses. k. Quels sont les facteurs permettant d expliquer la capacité de résistance dont le secteur suisse des exportations a fait preuve jusqu ici face à la revalorisation extrême et rapide du franc au cours de ces derniers mois? Auteur: Marcel Bühler, en collaboration avec iconomix 10 10