P : pari gagné aud LAFON EVéNEENt L édition nantaise du congrès national de l Afvac*, du 29 novembre au 1 er décembre, à laquelle étaient associées les Journées du SNVEL**, les 28 et 29 novembre, a mobilisé un nombre record de congressistes scientifiques. Le pari est donc gagné pour l association qui inaugurait avec cet événement sa nouvelle stratégie visant à valoriser l adhésion et la valeur associative. L édition nantaise du congrès Afvac*, couplée pour la troisième année consécutive aux Journées du SNVEL**, marquait une nouvelle ère pour l association, celle de l invitation des adhérents de l Afvac à cet événement majeur de formation continue pour les adhérents. Et le virage a semble-t-il été bien amorcé, en témoignent les 3 505 badges délivrés du 29 novembre au 1 er décembre à la cité des congrès de Nantes. Parmi eux, plus de 1 640 vétérinaires congressistes, dont 172 conférenciers et 149 étudiants, et 594 visiteurs de l exposition commerciale étaient présents. Le dimanche, 192 ASV ont fait le déplacement pour assister au programme qui leur était réservé. En préambule du congrès, les rencontres vétérinaires/éleveurs ont rassemblé 158 participants pour le programme canin et 86 pour le programme félin. 811 badges ont été délivrés aux exposants présents sur les 86 stands. Plébiscite des innovations Si le chiffre de participation global est équivalent à une édition parisienne, le nombre de congressistes scientifiques est très nettement supérieur puisqu ils étaient seulement 1 175 l an dernier à Paris. Les appréciations unanimes des participants concourent à faire de cette édition un succès. Les innovations apportées par les organisateurs ont été très bien perçues à l instar des Vetlabs, où les vétérinaires pouvaient s exercer aux observations sur microscope, ou à la salle de replay, où ils pouvaient suivre en direct une conférence en cours ou regarder en différé et au choix un des modules sur des tablettes tactiles grand format. «Le contenu scientifique a été très apprécié et les congressistes ont été particulièrement assidus cette année», a souligné notre confrère Dan Rosenberg, vice-président de l Afvac en charge de la formation continue. «La réforme engagée cette année et qui nous a conduits à offrir l inscription au congrès pour les adhérents a pour finalité de valoriser l adhésion et les chiffres valident cet objectif : 200 nouveaux adhérents ont été enregistrés en fin d année», a ajouté notre confrère. 86 exposants étaient répartis sur 1 900 m² d exposition commerciale. 4
PPP Inscription offerte aux adhérents L inscription offerte aux adhérents a également permis à l association de fédérer un nouveau public autour de son rendez-vous annuel, et notamment de jeunes confrères. L exposition commerciale, d une envergure inédite pour une édition provinciale, n était pas en reste. Les 86 exposants répartis sur 1 900 m² ont pu y nouer de nombreux contacts lors des pauses et déjeuners et à l occasion de la soirée conviviale organisée dans la cité des congrès, le 29 novembre, qui a réuni plus de 1 400 personnes. Cette soirée au sein de l exposition commerciale remplaçait la traditionnelle soirée de gala. «Il n est pas certain que nous reconduisions systématiquement ce format à l avenir mais il semble avoir beaucoup séduit les congressistes», a précisé le vice-président de l Afvac. «Cette édition a été particulièrement sereine, un sentiment renforcé par la bonne acoustique du centre des congrès, l exposi- Afvac Le directeur de cabinet du ministre de l Agriculture, Philippe auguin (à gauche), s est rendu sur le stand du SNVEL. A ses côtés, de gauche à droite, nos confrères Pierre Buisson, président du SNVEL, Rémi Gellé, past-président du SNVEL, Bruno Ferreira, conseiller technique du ministre, Patrick Dehaumont, directeur général de l alimentation. «Plus de 1 640 vétérinaires congressistes ont fait le déplacement à Nantes pour le congrès Afvac.» O Certaines innovations proposées cette année ont été particulièrement appréciées et parmi elles les Vetlabs. P tion commerciale lumineuse et étendue sur deux étages, l expérience des conférenciers et l assiduité des congressistes», a-t-il souligné. 101 praticiens aux Journées du SNVEL Du côté du SNVEL, l impression était bonne également. «Nous sommes particulièrement satisfaits de la journée du 28 novembre, dédiée aux actualités politiques, qui a fait salle comble», a indiqué notre confrère Pierre Buisson, président du syndicat. Les Journées du SNVEL ont mobilisé 101 praticiens, dont les 15 membres du comité d administration, 12 vétérinaires non praticiens, 74 professionnels non vétérinaires (partenaires, élus, prestataires...), 11 accompagnants et 11 étudiants. Outre les rendez-vous syndicaux habituels, l échange entre le président du SNVEL et le directeur de cabinet du ministre de l Agriculture, Philippe auguin, a permis de faire le point sur les grands dossiers d actualité, découplage prescription délivrance en tête (lire plus loin). L an prochain, le congrès de l Afvac reviendra à Paris, au CNIT-La Défense, du 13 au 15 novembre. Le thème sera «Le suivi : anticiper, communiquer, réussir». La localisation des Journées du SNVEL n a pas encore été arrêtée, le syndicat réfléchissant à un changement de formule. n * Afvac : Association française des vétérinaires pour animaux ** SNVEL : Syndicat national des vétérinaires d exercice libéral. *** Avef : Association vétérinaire équine française. L inscription offerte aux adhérents a permis à l association de fédérer un nouveau public autour de son rendez-vous annuel, et notamment de jeunes confrères. L accès au congrès était facilité cette année grâce à des bornes permettant d éditer les badges électroniques préalablement reçus par les participants. N Afvac Pour la première année, le SIV était présent dans l exposition commerciale du congrès Afvac. 6 Trifexis, Nobivac L4, Apoquel : trois spécialités innovantes dévoilées aux congressistes Le congrès de l Afvac/SNVEL a été l occasion pour quelques laboratoires pharmaceutiques de dévoiler trois spécialités vétérinaires innovantes. Il s agit de Trifexis ND (Elanco), de Nobivac L4 ND (SD Santé animale) et d Apoquel ND (Zoetis) qui sera mis à la disposition des praticiens français en février prochain. Association inédite de deux principes actifs réunis en un comprimé,trifexis ND est la nouvelle solution proposée par Elanco pour lutter à la fois contre les puces et les parasites internes les plus fréquents chez le chien. En simplifiant le traitement antiparasitaire, le laboratoire espère en améliorer l observance (lire page 30). Pour mieux s adapter à la réalité épidémiologique, SD Santé animale propose un nouveau vaccin contre la leptospirose canine : Nobivac L4 ND. Il s agit du premier vaccin qui protège contre les 4 principaux sérogroupes de leptospires circulant sur le territoire français (lire page 22). Présenté par Zoetis lors d un symposium dédié, un inhibiteur sélectif des janus kinases sera proposé aux praticiens vétérinaires français dès février prochain pour traiter le prurit d origine allergique chez le chien. Ce nouveau médicament, baptisé Apoquel ND, est jugé par des spécialistes de renom comme la révolution thérapeutique des années 2010 en dermatologie (lire page 28). «Présenté par Zoetis lors d un symposium dédié, Apoquel ND sera disponible en février prochain.» erial annonce une gamme d antiparasitaires Par ailleurs, erial a annoncé le lancement, pour 2014, d une nouvelle gamme d antiparasitaires sur prescription, VLine ND. «Spectres élargis, galéniques inédites, formulations innovantes, erial VLine s enrichira progressivement avec de nouveaux médicaments en phase avec les attentes des propriétaires», précise le laboratoire. «C est une marque exclusive dédiée à la profession vétérinaire.» Réagissez sur info@depecheveterinaire.com PPP
P L Afvac en pointe sur la valeur partage ichel JEANNEY Formation, information et implication dans les grands dossiers professionnels dans le domaine des animaux de compagnie, l Afvac* s affiche plus que jamais comme une association à but non lucratif, indépendante au plan scientifique, engagée et militante et résolument orientée vers le partage. Le changement de stratégie de l Afvac*, annoncé en avril dernier et qui s est concrétisé dès cette année avec notamment la valorisation de l adhésion, était l un des thèmes centraux de l assemblée générale de l association qui s est déroulée, le 28 novembre, à Nantes, à l occasion du congrès Afvac/SNVEL**. En l absence du président de l Afvac, Eric Guaguère, retenu pour raisons familiales, c est notre confrère Gilles Chaudieu, secrétaire général, qui a conduit les assemblées générales ordinaire et extraordinaire de l association. Affluence en hausse Illustration concrète de ce changement de stratégie avec un retour à une «vraie valeur de partage», l Afvac a offert, à l ensemble de ses adhérents à jour de leur cotisation, l inscription à son congrès annuel qui s est déroulé du 29 novembre au 1 er décembre. Cette évolution, inspirée des pratiques de sociétés savantes en médecine humaine, s est traduite par une hausse des adhésions à l association qui compte quelque 2 750 adhérents aujourd hui, ainsi qu une augmentation de l affluence au congrès de Nantes, qui s avère supérieure à celle d une édition parisienne en nombre de congressistes scientifiques (1 640 à Nantes dont 172 conférenciers et 149 étudiants qui ont apporté leur appui à l organisation). L Afvac est la première association française de formation continue vétérinaire en termes d adhésions et la deuxième en Europe. Elle a réaffirmé, par la voix de Didier Fontaine (vice-président en charge du congrès), son ancrage associatif à but non lucratif d «utilité vétérinaire», avec comme valeurs cardinales le bénévolat, le partage, la rigueur et l indépendance scientifique. Cette indépendance est garantie en particulier par une charte qui la lie à 38 partenaires de la profession. 185 formations dans toute la France Dan Rosenberg (vice-président en charge du pôle Formation continue) a rappelé le rôle majeur joué par l association dans la formation continue vétérinaire. «Être associatif, c est aussi être professionnel», a-t-il souligné. 185 formations ont été organisées en un an par l Afvac sur l ensemble du territoire national grâce au maillage territorial constitué par ses sections régionales. Au travers de ses groupes d étude, l association mène une veille scientifique structurée et performante. L information circule également par l intermédiaire de ses deux revues (Pratique Vet et PCAC) ainsi que par la revue de la Fecava*** (EJCAP). Concernant le contenu de ses formations, l Afvac mise sur le pragmatisme, illustré par le thème général du congrès de cette année Le généraliste, curieux, compétent, convainquant - dont le comité scientifique était présidé par une consœur généraliste, Claire Beaudu-Lange. Gilles Chaudieu (à gauche), secrétaire général de l Afvac, a remis la médaille de l asssociation à Alain Audry (Toulouse 1980) pour son action au sein de la section Aquitaine (il en fut le président), son implication dans le développement du congrès d Arcachon et dans la prise en charge des publications de l association. «L Afvac est la première association française de formation continue vétérinaire en termes d adhésions.» Autres formations à vocation pratique, l association a proposé en 2013 neuf plans de formation modulaire, dont un, nouveau, dédié à la médecine féline qui a remporté un succès considérable. Outre sa mission de formation continue des vétérinaires, l Afvac déploie également ses efforts pour former les ASV, former et informer les éleveurs canins et félins et s impliquer dans les grands dossiers professionnels, comme l a rappelé Jean-François Rousselot (vice-président en charge des affaires nationales). Cet engagement la distingue des autres acteurs de la formation dans le domaine des animaux de compagnie et légitime son discours plus interpellant, plus militant, illustré par le slogan Le pouvoir d agir ensemble qui est repris dans sa charte graphique. Paris en 2014, Lyon en 2015 Parmi les grands dossiers suivis cette année, figurent la lutte contre l antibiorésistance, avec la participation à la rédaction de référentiels et au plan Ecoantibio 2017, la contribution au pilotage de la Journée sans vétérinaires du 6 novembre, la participation aux travaux du Conseil national de la spécialisation vétérinaire... L Afvac héberge également le Syndicat français des vétérinaires membres des collèges européens. Au cours d une assemblée générale extraordinaire, l association a inscrit, dans ses statuts, les Afvac juniors, qui regroupent dans chaque école vétérinaire les étudiants s intéressant à l Afvac et participant à ses activités. Le congrès annuel de l Afvac se tiendra en 2014 à Paris (au Cnit), du 13 au 15 novembre, sur le thème très concret Le suivi : anticiper, communiquer, réussir. C est Lyon qui accueillera la manifestation en 2015. n * Afvac : Association française des vétérinaires pour animaux ** SNVEL : Syndicat national des vétérinaires d exercice libéral. *** Fecava : Federation of European Companion Animal Veterinary Associations. Plan Ecoantibio 2017 : les conséquences en pratique canine Valérie CROUSSE Les instances professionnelles se sont réunies lors d une table ronde sur les conséquences du plan Ecoantibio 2017 sur les habitudes thérapeutiques des vétérinaires pour animaux de compagnie au congrès de l Afvac/SNVEL*, à Nantes, le 30 novembre. Les intervenants sont unanimes : la profession a déjà changé ses habitudes en terme de prescription d antibiotiques et ce, sans nécessité de recourir à des mesures réglementaires répressives. Divers représentants des instances professionnelles se sont regroupés lors de la table ronde du forum panprofessionnel Antibiotiques critiques, antibiorésistance, Ecoantibio 2017 sur le thème «Ecoantibio 2017 : les mesures du plan vont-elles changer les habitudes thérapeutiques de notre profession envers les animaux de compagnie?», le 30 novembre, au congrès de l Afvac/SNVEL*, afin d évoquer les conséquences des plans Ecoantibio passés et les impacts des mesures du plan Ecoantibio 2017 sur l activité du vétérinaire et en particulier sur sa conception de sa prescription d antibiotiques. Sous l égide de notre confrère ichel Baussier (président du Conseil supérieur de l Ordre des vétérinaires), les intervenants sont revenus sur l impact réel du plan et l intérêt de certaines mesures en particulier. Sous l égide de notre confrère ichel Baussier (président du Conseil supérieur de l Ordre des vétérinaires), les intervenants sont revenus sur l impact réel du plan et l intérêt de certaines mesures en particulier (à gauche, notre confrère Jean-François Rousselot). Valérie Crousse 8
Plutôt le changement des mentalités que la contrainte réglementaire Ainsi notre confrère Claude Andrillon (viceprésident du SNVEL) ne pense pas que ce plan va contraindre les vétérinaires par ce qu il introduit de nouveau : «Certaines mesures - dont la mesure 29 - n auront que peu d impact sur le vétérinaire canin. Encore plus dans leur domaine qu ailleurs, la pensée que le vétérinaire prescrit trop dans le seul but de réaliser de la plus-value est fausse. S il prescrit, c est plus par crainte afin de ne pas échouer dans son traitement». Via ce progrès réalisé dans la rédaction de ces mesures, c est la fin des habitudes qui va primer. Reconsidérer des antibiotiques avec des A anciennes arie-anne Barthélémy (Syndicat de l industrie du médicament et du réactif vétérinaires) revient sur l impact déjà ressenti des mesures sur les cinq dernières années : «Oui, les mesures ont déjà un impact. On a pu observer une baisse de 30 % du tonnage d antibiotiques et l an dernier, des chiffres évoquant -14 % du tonnage ont été déclarés. Le vétérinaire doit rester mobilisé sur cette thématique». De son point de vue, la mesure 17 permettra de maintenir l arsenal thérapeutique. Elle rappelle néanmoins que l A antibiotique a une efficacité démontrée qui varie dans le temps. Aussi considère-t-elle que «La réglementation doit être revue dans le temps pour permettre de garantir cette efficacité». Cette mesure 17 revient également sur l importance de reconsidérer ces antibiotiques anciens dans son arsenal thérapeutique. Ce à quoi notre confrère du Conseil régional de l Ordre de Rhône-Alpes, Christophe Hugnet, renchérit : «La qualité de notre prescription dépendra des RCP actualisés et fiables. Outre les contraintes financières que cela suppose, il faut le faire car c est le vétérinaire qui est en danger et qui risque de sélectionner des souches résistantes». Contextes réglementaire, économique et scientifique peu favorables «Il vaut mieux un usage volontaire de la profession que des mesures répressives qui ne sont pas toujours efficaces.» Jean-Pierre Orand (Agence nationale du médicament vétérinaire/agence nationale de sécurité sanitaire de l alimentation, de l environnement et du travail (Anses)) revient sur les contraintes réglementaires existantes qui vont passer par une révision de la réglementation européenne : «Il existe d autres contraintes réglementaires au niveau européen qui se sont ajoutées à ces révisions». En réponse aux interventions ci-dessus, il ajoute : «Nous sommes très embêtés au niveau de l Anses sur leur avenir réel lorsque nous rouvrons des dossiers anciens». L harmonisation européenne est nécessaire avec des positions très variables d un Etat à l autre. Le contexte réglementaire est lourd et le contexte économique et scientifique n est pas favorable mais, selon notre intervenant, «nos connaissances des RCP permettent aux vétérinaires de gérer les risques. Je pense que les mesures du plan doivent aider aux changements d habitudes des vétérinaires». En outre, il indique qu il pourra être nécessaire d effectuer un suivi des indicateurs : «Il vaut mieux un usage volontaire de la profession que des mesures répressives qui s avèrent n être pas toujours efficaces». Les intervenants sont majoritairement unanimes sur le fait que la profession a déjà changé ses habitudes en terme de prescription d antibiotiques et ce, sans nécessité de recourir à des mesures réglementaires répressives. arie-anne Barthélémy note un point important : «La pharmacovigilance est un outil mis à la disposition des vétérinaires à ne pas négliger. Elle permet de suivre les données des A et d impacter leur évolution». ichel Baussier conclut que, via cette démarche de responsabilisation de la profession, «Nous avons une obligation certes de résultat pour préserver la santé animale mais aussi la santé publique». Le concept One Health est plus que jamais d actualité... * Afvac/SNVEL : Association française des vétérinaires pour animaux de compagnie/syndicat national des vétérinaires d exercice libéral. Des mesures clés pour changer les habitudes des vétérinaires Les habitudes des vétérinaires risquent de changer sous la promotion de guides de bonnes pratiques. La mesure 11 dirige le praticien vers le choix d un laboratoire disposant des compétences spécifiquement vétérinaires pour ce qui est de l interprétation d un antibiogramme. La mesure 13, concernant la promotion du bon usage des antibiotiques par les propriétaires, conduira à la nécessité de diffuser des dépliants et des outils auprès des clients pour modifier leurs demandes tournant autour de l antibiothérapie. ichel Baussier, président du Conseil supérieur de l Ordre des vétérinaires, l affirme : «Non, nous n avons pas à rougir devant les médecins car notre profession est nettement plus utilisatrice de tests de diagnotics rapides que la médecine humaine». La mesure 26 concernant les conditionnements tend à limiter l utilisation intempestive d antibiotiques en restreignant les conditionnements. V.C. Gros Plan 10 Actualités politiques : le tour d horizon du SNVEL aud LAFON Les Journées du SNVEL 1, les 28 et 29 novembre, organisées en parallèle du congrès national de l Afvac 2, ont permis de revenir sur les actualités politiques et les grands dossiers professionnels en cours. Les responsables syndicaux ont souligné les avancées obtenues sur certains sujets d actualité, le plus emblématique ayant entraîné la mobilisation du 6 novembre. édicaments : retour au point de départ Grande actualité politique du moment, le médicament vétérinaire est au cœur des débats autour de la loi d avenir agricole. «Nous avons obtenu le retrait de l article interministériel demandant le découplage prescription délivrance pour les antibiotiques critiques mais, malgré notre forte mobilisation, nous ne sommes en fait que revenus à la situation initiale», a expliqué notre confrère Pierre Buisson, président du SNVEL 1. Pierre Buisson. Le syndicat travaille actuellement sur les contreparties demandées par le ministère de la Santé, à savoir : - la désignation d un vétérinaire référent pour la prescription en charge de la collecte des informations d antibiorésistance : le SNVEL a demandé à ce que cette mission relève du mandat sanitaire ; - la validation de guides de bonnes pratiques ou de conférences de consensus par une autorité sanitaire : l idée a été acceptée ; - la demande de fixation d un objectif chiffré de réduction de consommation spécifique des antibiotiques critiques : le SNVEL souhaite que la liste des antibiotiques critiques soient définie, car elle est liée à l objectif, et que la cohérence avec le plan Ecoantibio 2017 soit respectée. Ces trois points devraient faire l objet d amendements au projet de loi remodelé qui doit être livré à l Assemblée nationale le 7 janvier. Les autres discussions portent sur l article 20 du projet de loi et son dispositif anticadeaux, calé sur ce qui existe en médecine humaine. «Nous allons proposer un amendement pour clarifier le périmètre des dispositifs anti-cadeaux et s assurer que la symétrie dans les dispositions applicables aux médecines soit respectée», a précisé Eric Lejeau, administrateur du SNVEL. Il a ajouté que le plafonnement des marges avant sur les antibiotiques critiques risquait fort de faire chuter leur prix, ce qui serait délétère en termes de consommation. Le syndicat va donc demander le retrait de cet alinéa. Il ne peut s opposer par contre à la mesure qui prévoit la fin de la coopération commerciale sur les antibiotiques et la suppression des remises arrière sur cette catégorie de médicaments. Le syndicat s inquiète de la méthode qui sera retenue pour la surveillance de la consommation des antibiotiques, craignant qu elle ne s avère chronophage pour les confrères. Le monitoring ne sera acceptable que s il est transparent et automatisé. Nos confrères ont soulevé la question de l antibiogramme, nécessaire pour prescrire des antibiotiques critiques, et souligné sa faiblesse technique. Concernant la liste des antibiotiques concernés, rien n est arrêté même si les céphalosporines de 3 e et 4 e générations et les fluoroquinolones devraient vraisemblablement être les seules concernées. Au niveau européen, la loi de santé animale est en cours d examen. Elle devrait mettre
12 l accent sur la prévention et instaure notamment la visite sanitaire régulière dans les élevages, à l instar de ce qui se fait en France. Concernant la révision de la directive sur le médicament vétérinaire, la réunion prévue ne cesse d être repoussée et une adoption définitive ne semble pas envisageable avant 2015. Nouvelle gouvernance sanitaire : des questions se posent La nouvelle gouvernance sanitaire a-t-elle encore un avenir? C est la question qu a posée Pierre Buisson lors du passage en revue de l actualité politique. Il a souligné la fragilité du nouveau système qui fait intervenir le CNOPSAV 3 et ses antennes régionales, les CROPSAV 4. Peu de réunions ont pour l instant été organisées. Le président du SNVEL a proposé aux confrères qui siègent aux CROPSAV de se réunir tous ensemble prochainement afin de définir une démarche harmonisée et de permettre à la profession de s exprimer de façon concertée. Identification équine : occuper le terrain Jean-Yves Gauchot, président de l Avef 5, a présenté la situation et le rôle des vétérinaires identificateurs. «La profession vétérinaire s est beaucoup battue et a obtenu que l identification de terrain soit quasiment l exclusivité des vétérinaires praticiens, même s il restera quelques agents de l IFCE 6», s est-il félicité. Il a encouragé les confrères à effectuer ces missions d identification qui constituent une porte d entrée pour le sanitaire dans les structures équines. La qualité de l identification constitue un enjeu majeur pour la profession. C est pourquoi, le SNVEL, l Avef et la SNGTV 7 ont édité une brochure présentant le marché de l identification équine invitant les vétérinaires à se mobiliser pour assumer cette activité. Les praticiens peuvent obtenir aide et conseils auprès des dix correspondants identification de l IFCE (liste disponible auprès du SNVEL) et peuvent accéder à de nombreux services en ligne en créant un compte Internet spécifique vétérinaire identificateur sur le site www.haras-nationaux.fr. Dès l an prochain, cet accès permettra d exclure définitivement et de façon dématérialisée les chevaux ayant reçu certains traitements médicamenteux de la filière bouchère. Ils peuvent aussi s inscrire par courriel à la lettre d information du groupe ail vétérinaire identificateur à l adresse : sire_veto_ identif@ifce.fr. Ostéopathie : dans l attente du décret d application Sujet toujours complexe, malgré la parution de la loi du 11 juillet 2011, la pratique de l ostéopathie animale reste floue pour les ostéopathes animaliers non vétérinaires, le décret d application les concernant n étant pas paru. Au niveau vétérinaire, la création d un diplôme inter-école (DIE) était censée fournir un cadre mais il semblait jusqu à présent au point mort. «Sur le terrain, on observe un peu tout et n importe quoi et les vétérinaires ayant suivi le DIE subissent une concurrence déloyale», a déploré Jean-Yves Gauchot. Le Pr Brigitte Siliart. Jean-Yves Gauchot. Claude Laugier. Eric Lejeau. Rémi Gellé. La solution viendra de la parution du décret, que la profession encourage fortement. «Il faut au plus vite un décret, même s il ne remplit qu une partie de ce qui est proposé dans le texte écrit en 2011 et on aura ensuite une piste pour le compléter», a expliqué notre confrère ichel Baussier, président du CSO. Une nouvelle piste de travail pour le décret est suggérée à la Direction générale de l enseignement et de la recherche séparant la question de la définition des compétences des ostéopathes animaliers de celle de leur enregistrement par les CRO. Concernant le DIE d ostéopathie animale, notre consœur Brigitte Siliart, qui a repris le poste de responsable de la formation continue à Oniris, s est engagée à organiser rapidement un examen pour les 40 étudiants déjà formés et dans l attente d un examen de validation. Elle a précisé que la nouvelle promotion était encore en nombre insuffisant pour permettre la formation (13 demandes d inscription alors qu il en faudrait 25 pour que le DIE soit viable). La profession prévoit par ailleurs de créer un DIE de physiothérapie qui serait encadré par nos confrères Dominique Grandjean pour la partie canine et Jean-arie Denoix pour les équidés. Qualification des auxiliaires vétérinaires : moderniser le dispositif «Le dispositif actuel de qualification des auxiliaires vétérinaires date de plus de vingt ans et il ne répond plus aux attentes des entreprises vétérinaires», a souligné notre confrère Claude Laugier, vice-président du SNVEL. Il s agit donc de le revoir dans cette optique par le bais d un chantier qui a démarré cette année et se poursuivra l an prochain. Cette rénovation passe par une consultation préalable des acteurs de terrain (entreprises vétérinaires et organismes techniques professionnels) qui s est faite par une enquête de branche vétérinaire, commandée à l OPCAPL 8. Les résultats ont permis d identifier trois domaines principaux d activité des auxiliaires : - front office : accueil, services aux clients ; - middle office : travail administratif ; - back office : soins médicaux aux animaux. La segmentation actuelle tient compte du degré d autonomie et de capacité avec les auxiliaires vétérinaires qualifiés et les auxiliaires spécialisés vétérinaires d échelon 5. Il est prévu de créer un échelon 6 pour des postes ayant un niveau supérieur d autonomie, de responsabilité et une vocation d encadrement d autres auxiliaires. Par ailleurs, le niveau d entrée dans le dispositif a été relevé au niveau bac (bac + 2 pour le niveau 6). Institut agro-véto : la création d une structure dédiée à la profession est possible L article 27 de la loi d avenir agricole propose la création d un Institut agronomique et vétérinaire de France, regroupant l ensemble des établissements agronomiques et vétérinaires, soit 30 au total. La profession, si elle comprend ce choix qui répond à des contraintes économiques, aurait souhaité une plus grande visibilité vétérinaire. Ce sera a priori possible, a expliqué notre confrère Rémi Gellé, past-président du SNVEL, puisque le ministère laisse la possibilité de créer d autres structures à l intérieur de l institut. «Une gouvernance nationale de nos établissements vétérinaires, nécessaire pour des raisons de coordination, de choix de pôle de compétitivité et d harmonisation, semble donc possible», a souligné notre confrère. Dentisterie équine : en voie de finalisation Le décret encadrant la pratique de la dentisterie équine devrait être publié au printemps prochain. Par la voie de la validation des acquis de l expérience (VAE), les techniciens dentaires équins vont ainsi pouvoir accéder à une reconnaissance mais ils devront pour cela signer une convention avec l Ordre des vétérinaires. Les vétérinaires devraient également pouvoir embaucher dans leurs structures des ASV ayant suivi la formation de façon à ce qu elles puissent effectuer les actes de dentisterie. Isovet : troisième année de fonctionnement Alors qu elle entre dans sa troisième année de fonctionnement, la centrale de négociations revendique 783 vétérinaires et 550 structures vétérinaires ahérents. Ces adhérents ont choisi de s affranchir de seuils de commande, de référencement, d engagements de volumes à respecter pour obtenir des remises commerciales, tout en ayant accès à l ensemble de la pharmacopée. Comme l a précisé Eric Lejeau, le nombre de laboratoires partenaires a augmenté régulièrement. Deux niveaux de partenariat sont aujourd hui enregistrés : adhérents Isovet (16 laboratoires) et coopération (erial et Virbac). Isovet a permis de nombreuses avancées : absence d engagement de volumes, vraie liberté de prescription grâce au nombre croissant de partenaires, abaissement des seuils, transparence (les conditions sont connues en début d année pour chaque adhérent). Elle se heurte encore à quelques écueils : avantage économique moins important que pour un GIE fonctionnant en référencement, offres de service pas toujours utilisées par les adhérents, extension des remises arrière en dehors du cadre d Isovet. Pour sa troisième année de fonctionnement, la centrale s appuie sur quatre négociateurs. 700 adhérents ont déjà renouvelés leur adhésion (la clôture était prévue pour le 8 décembre). Isovet bénéficiera bientôt d un nouveau site Internet pour communiquer auprès des adhérents et de nouveaux services développés en collaboration avec les centrales. Les conditions seront disponibles début janvier. n 1 SNVEL : Syndicat national des vétérinaires d exercice libéral. 2 Afvac : Association française des vétérinaires pour animaux 3 CNOPSAV : Conseil national d orientation de la politique sanitaire animale et végétale. 4 CROPSAV : Conseil régional d orientation de la politique sanitaire animale et végétale. 5 Avef : Association vétérinaire équine française. 6 IFCE : Institut français du cheval et de l équitation. 7 SNGTV : Société nationale des groupements techniques vétérinaires. 8 OPCAPL : Organisme paritaire collecteur agréé des professions libérales.