Médecine ostéopathique. La hanche. Luc Peeters & Grégoire Lason



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Médecine ostéopathique La hanche Luc Peeters & Grégoire Lason

La hanche Luc Peeters & Grégoire Lason Copyright par Osteo 2000 sprl 2013. Aucun élément de cette édition ne peut être copié et /ou publié par impression, photocopie, microfilm ou tout autre procédé que ce soit, sans l autorisation préalable écrite de l éditeur. Contact: Osteo 2000, Kleindokkaai 3-5, B 9000 Gand, Belgique Tel: +32 9 233 04 03 Fax: +32 55 70 00 74 Mail: info@osteopathie.eu Web: http://osteopedia.iao.be et www.osteopathie.eu Tel: +32 9 233 04 03 - Fax: +32 55 70 00 74 ISBN: 9789491434105 The International Academy of Osteopathy I.A.O. 2

Table des matières Table des matières... 3 1. Introduction... 7 2. Biomécanique... 8 2.1. Généralités... 8 2.2. Mobilité... 8 2.2.1. Amplitude du mouvement... 8 2.2.2. Ligaments limitant la mobilité articulaire... 10 2.2.3. Muscles de la hanche... 14 2.2.4. Mécanique de la hanche durant le cycle de marche... 24 2.3. Stabilité... 25 2.3.1. Stabilité locale... 25 2.3.2. Stabilité (équilibre) du bassin... 28 2.3.3. Stabilité du tronc ("Core-Stability")... 31 3. Douleur de hanche... 36 3.1. Innervation sensorielle... 36 3.1.1. Capsule articulaire de la hanche... 36 3.1.2. Area nervina... 37 3.2. Inflammatoire... 39 3.2.1. Bursites... 39 3.2.2. Tendinopathie de l'iliopsoas... 42 3.2.3 Synovite transitoire... 43 3.3. Pathologies dégénératives... 44 3.3.1. Ostéoarthrose... 44 3.3.2. Déchirure du labrum... 47 3.4. Pathologies rhumatismales... 49 3.4.1. Arthrite rhumatoïde - AR... 49 3.5. Conflit fémoro-acétabulaire ("Impingement")... 50 3.6. Infectieux... 52 3.6.1. Arthrite septique... 52 3.7. Syndrome de la hanche claquante... 53 3.8. Déformations... 53 3.8.1. Dysplasie de hanche... 53 3.8.2. Epiphysiolyse (SCFE)... 55 3.8.3. Maladie de Legg-Calve-Perthes... 56 3.8.4. Nécrose avasculaire - AVN... 58 3.9. Traumatique... 60 3.9.1. "Hip Pointer" (douleur à la crête iliaque)... 60 3.9.2. Fractures d'avulsion... 60 3

3.9.3. Fractures de stress... 61 3.10. Syndrome du pyramidal... 62 4. Lésions - dysfonctionnements... 65 4.1. Anamnèse... 65 4.2. Observation... 66 4.2.1. Généralités... 66 4.2.2. Observation des structures raccourcies... 67 4.2.3. Observation de la charge corporelle... 69 4.2.4. Observation du plan dominant lors d une mauvaise posture... 70 4.2.5. Observation de la position antalgique... 71 4.2.6. Observation du schéma capsulaire... 71 4.2.7. Observation de la marche... 71 4.3. Palpation: provoquante et testant... 72 4.3.1. Examen clinique des nouveau-nés et enfants... 72 4.3.2. Palpation... 74 4.4. Tests de provocation... 74 4.4.1. Palpation de la capsule antérieure de la hanche... 74 4.4.2. Compression intra-articulaire de la hanche... 75 4.4.3. Compression intra-articulaire de la hanche... 76 4.4.4. Compression intra-articulaire de la hanche... 76 4.4.5. Test sous traction... 77 4.4.6. Test sous traction... 77 4.4.7. Test de provocation de la capsule antérieure... 78 4.4.8. Provocation capsulaire... 79 4.4.9. Test de différenciation entre hanche et le sacroiliaque... 79 4.4.10. Test de différentiation entre hanche et le sacroiliaque ("Fabere Test").. 80 4.4.11. "Sign of the Buttock"... 81 4.5. Tests de mobilité... 82 4.5.1. Test en flexion... 82 4.5.2. Test en extension... 82 4.5.3. Test en abduction... 83 4.5.4. Test en adduction... 83 4.5.5. Test en rotation interne... 84 4.5.6. Test en rotation externe... 84 4.5.7. Test d élasticité de la capsule interne (médiale)... 85 5. Techniques... 87 5.1. Mobilisations... 87 5.1.1. Généralités... 87 5.1.2. Mobilisation d une lésion en adduction... 88 5.1.3. Mobilisation d'une lésion en adduction... 89 5.1.4. Mobilisation d une lésion en abduction... 89 5.1.5. Mobilisation d une lésion en abduction... 90 5.1.6. Mobilisation d une lésion en rotation interne... 90 4

5.1.7. Mobilisation d une lésion en rotation externe... 91 5.1.8. Mobilisation d une lésion en flexion... 91 5.1.9. Etiration général de la capsule... 92 5.1.10. Etiration général de la capsule... 92 5.2. "Muscle Energy Techniques (M.E.T.)"... 93 5.2.1. Généralités... 93 5.2.2. Massage du psoas... 95 5.2.3. MET du psoas... 96 5.2.4. MET du psoas... 97 5.2.5. Etiration fascial du psoas... 98 5.2.6. Massage du muscle iliaque... 99 5.2.7. MET du muscle iliaque... 100 5.2.8. Etiration fascial du muscle iliaque... 101 5.2.9. MET du droit fémoral... 102 5.2.10. MET des ischio-jambiers... 103 5.2.11. MET des ischio-jambiers... 104 5.2.12. MET du grand fessier... 105 5.2.13. MET des abducteurs... 106 5.2.14. MET des abducteurs... 107 5.2.15. MET des adducteurs... 108 5.2.16. MET des adducteurs... 109 5.2.17. Massage du pyramidal... 110 5.2.18. MET des rotateurs externes... 111 5.2.19. MET des rotateurs externes... 112 5.2.20. MET des rotateurs internes... 113 5.2.21. MET des rotateurs internes... 114 5.3. "Strain and Counterstrain Techniques (Jones)"... 115 5.3.1. Généralités... 115 5.3.2. Spasme du pyramidal... 115 5.3.3. Spasme du muscle iliaque... 116 5.3.4. Lésion en extension... 116 5.3.5. Lésion en abduction... 117 5.3.6. Lésion en flexion... 117 5.3.7. Lésion en flexion... 118 5.3.8. Spasme des adducteurs... 118 5.3.9. Ligament inguinal... 119 6. Bibliographie... 120 7. Les auteurs... 125 8. Remerciements... 126 9. Terminologie ostéopathique... 127 9.1. Les 3 axes anatomiques... 127 9.2. Les 3 plans anatomiques... 128 5

9.3. Biomécanique vertébrale... 129 9.4. Abréviations... 131 9.5. Terminologie spécifique... 132 10. Toutes les vidéos... 133 6

1. Introduction La hanche ou articulation coxo-fémorale unit le fémur et l acetabulum du bassin osseux. Sa fonction primaire est de soutenir le poids du corps dans des postures statiques (position debout) ou encore dynamiques (marche à pied, courir). L articulation coxo-fémorale est aussi bien, synoviale, multiaxiale que sphéroïdale. Malgré sa grande mobilité dans les différents plans de mouvement, la hanche est renforcée par de nombreux muscles assurant une excellente stabilité. Relayant les membres inférieurs avec le système axial, la hanche transmet les forces venant du sol vers le haut. Non seulement elle fait office de conduction mais elle porte aussi le poids et les forces exercées par le thorax, les membres supérieurs, la nuque et la tête. Ainsi, l articulation coxo-fémorale joue un rôle essentiel durant le sport où elle est exposée à des forces axiales et torsionnels de forte intensité. Cette articulation importante doit d une part garantir une stabilité suffisamment grande pour supporter le poids corporel et d autre part elle doit être suffisamment mobile pour pouvoir compenser des dysfonctionnements de la colonne lombaire et du bassin. Pour le lecteur qui n est pas habitué à la terminologie ostéopathique, nous vous référons au chapitre 9 de cet "e-book". 7

2. Biomécanique (Bergman et al 2001, Byrne et al 2010, Denham 1959, Greenwald 1991, Johnston et al 1998, Moore 1992, Paul 1966) 2.1. Généralités L articulation coxo-fémorale à deux fonctions primaires: Mobilité: fournissant une bonne amplitude du mouvement dans les trois plans de mouvement afin de pouvoir bouger, marcher, courir et éventuellement offrir un moyen de compensation en cas de perte de mobilité d autres articulations du à des lésions ou encore du au vieillissement. Stabilité: fournissant un bon équilibre permettant de bien pouvoir répandre les forces de gravité quand nous sommes en position debout, ceci afin d éviter une surcharge des différentes articulations et tissus mous tels que ligaments et muscles. 2.2. Mobilité 2.2.1. Amplitude du mouvement 2.2.1.1. Avec l extrémité inférieure comme bras de levier La hanche est une articulation multiaxiale. Sept différents types de mouvement sont possibles dans la hanche: Mobilité de la hanche dans le plan sagittal: flexion et extension. 135 15 Figure 1 - Flexion Figure 2 - Extension 8

Mobilité de la hanche dans le plan frontal: abduction et adduction. 45 25 Figure 3 - Abduction Figure 4 - Adduction Mobilité de la hanche dans le plan horizontal: rotation externe et interne. 45 35 Figure 5 - Rotation externe Figure 6 - Rotation interne Combinaison: circumduction. 9

2.2.1.2. Avec le bassin et la colonne comme bras de levier Les mouvements se font avec le patient en position debout et les pieds par terre. Bassin Colonne vertébrale Articulations de la hanche Bascule en avant Hyper extension Légère flexion Bascule en arrière Légère flexion Forte extension Shift à gauche Latéroflexion à droite Hanche droite: abduction Hanche gauche: adduction Shift à droite Latéroflexion à gauche Hanche droite: adduction Hanche gauche: abduction Rotation à droite Rotation à gauche Hanche droite: rotation interne Hanche gauche: rotation externe Rotation à gauche Rotation à droite Hanche droite: rotation externe Hanche gauche: rotation interne 2.2.2. Ligaments limitant la mobilité articulaire Ligament ilio-fémoral (ligament de Bertin): le plus fort des ligaments du corps humain supportant jusqu à 350N et plus. Le ligament ilio-fémoral est situé sur le côté antérieur de la hanche et a l apparence d un Y inversé. Il s étend de manière spirale partant de son origine proximale, l épine iliaque antérieure inférieure (EIAI), allant jusqu à la ligne intertrochantérique où se situe son insertion distale. Il est tendu lors d une rotation postérieure du bassin/iliaque et lors d une extension de la hanche. Il est relâché lors d une flexion de la hanche. Ainsi il limite la rotation postérieure du bassin, lorsqu on se trouve en positon debout, et limite l adduction du membre inférieur quand celui-ci ce trouve extension. Ligament pubo-fémoral: partie inférieure de l articulation et aide à renforcer la capsule en la rendant plus massive. Malgré qu elle soit considérablement plus faible que le ligament de Bertin, elle contribue à la stabilité de la capsule articulaire au niveau antéro-inférieur. Ligament ischio-fémoral: partie postérieure de l articulation coxo-fémorale, elle forme une structure fibreuse triangulaire qui aide à renforcer la capsule et qui la rend plus épaisse. Ce ligament complète les limitations ligamentaires au niveau de la mobilité coxo-fémorale - de son origine ischiatique interne, il s insert latéralement sur la partie supéro-latérale du col fémoral, vers la partie médiale de la base du grand trochanter. 10

3. Douleur de hanche (Bethesda 2008, Birnbaum et al 1997, Campbell et al 2001, Dee 1969, Cotran 1999, Dabou 2007, Dee et al 1997, Eberhardt et al 1995, Ferguson et al 2003, Hoppenfeld 1980, Kim 1987, Kennedy et al 2009, Kumar & Clark 2002, McCarthy et al 2001, Nasser & Ewan 2001, Philippon et al 2007, Robinson et al 2003, Rossi & Metelli 2006, Salvi & Metelli 2006) 3.1. Innervation sensorielle 3.1.1. Capsule articulaire de la hanche Les capsules antérieure et postérieure sont innervées différemment. L'innervation antéro-médiale provient des branches articulaires du nerf obturateur. Les branches articulaires sensorielles du nerf fémoral innervent la capsule antérieure de la hanche. La capsule postérieure est innervée par le nerf sciatique, qui, en plus des branches articulaires des nerfs du muscle carré fémoral, innerve la section postéro-médiale de la capsule articulaire de la hanche. De plus, il existe des branches articulaires du nerf glutéal supérieur, qui innervent la section postéro-latérale de la capsule articulaire de la hanche. 36

3.1.2. Area nervina Les area nervina sont des zones de la peau innervées par les branches sensorielles des nerfs périphériques. N. grand auriculaire (C 2-3 ) N. intercosteaux Nn. intercosteaux N. ilio-hypogastrique (L 1 ) N. génito-fémoral (L 1-2 ) N. fémoro-cutané (L 2-3 ) N. obturateur (L 2-3-4 ) N. femoral rameaux cutanés antérieurs (L 2-3 ) N. ophthalmique N. maxillaire N. mandibulaire N. trijumeau N. transverse du cou (C 2-3 ) Nn. supraclaviculaires (C 3-4) N. axillaire (C 5-6 ) N. accessoire du brachial cutané interne (T 2 ) N. cutané inferieur du bras (C 5-6 ) N. cutané médial du bras (C 8 -T 1 ) N. cutané latéral de l avant-bras (C 5-7 ) N. ilio-inguinal (L 1 ) N. radial (C 5 -T 1 ) N. médian (C 5 -T 1 ) N. ulnaire (C 7 -T 1 ) N. génito-fémoral (L 1 ) N. cutané sural latéral (L 5, S 1-2 ) N. saphène (L 3-4 ) N. fibulaire superficiel (L 4-5, S 1 ) N. fibulaire profond (L 4-5 ) N. sural (S 1-2 ) N. plantaire médial N. fibulaire profond (L 4-5 ) Figure 44 - Les area nervina ventral 37

Plexus cervicale Nn. supraclaviculaires (C 3-4 ) N. circonflexe (C 5-6 ) N. accessoire du brachial cutané interne (T 1 ) N. brachial cutané inferieur (C 5-6 ) N.! médial antebrachial cut. (C 8 -T 1 ) N. latéral antebrachial cut. (C 5-7 ) N. postérieur antebrachial cut. (C 5-7 ) N. radial (C 5 -T 1 ) N. médian (C 5 -T 1 ) N. ulnaire (C 7 -T 1 ) Nn. cluniaux moyens (S 1 -S 3 ) T 1 L 1 S 1 N. ophthalmique N. grand occipital (C 2 ) N. petit occipital (C 2-3 ) N. grand auriculaire (C 2-3 ) Branches postérieures des nerfs rachidiens N. intercosteaux. N. ilio-hypogastrique (L 1 ) Nn. cluniaux inférieurs N. cutané postérieur de la cuisse (L 5 -S 1 ) N. cutané lateral de la cuisse (L 2-3 ) N. obturateur (L 2-4 ) N. cutané femoral médial (L 2-3 ) N. cutané sural latéral (L 5, S 1-2 ) N. saphène (L 3-4 ) N. fibulaire superficiel (L 4-5, S 1 ) N. cutané sural médial (S 1-2 ) N. tibial (S 1-2 ) Figure 45 - Les area nervina - dorsal 38

4. Lésions - dysfonctionnements (Peeters & Lason 2005) Une lésion signifie qu il y a une perte de mobilité fonctionnelle. Le dysfonctionnement peut être aussi bien une hypomobilitié qu une hypermobilité, le dysfonctionnement de la hanche peut causer des douleurs. 4.1. Anamnèse Durant l anamnèse, l ostéopathe va essayer de trouver la structure causant les plaintes et douleurs du patient: Une douleur vive peut provenir d'un ligament ou d'une capsule articulaire, surtout si elle est accompagnée de raideur matinale. Cette douleur peut aussi apparaitre suite à une longue période d'immobilisation (assis ou debout). Des douleurs ligamentaires sont souvent associées à l ostéoarthrose. Des raideurs/douleurs matinales qui s atténuent une fois que le patient s active mais qui reviennent en cas d exercices sont des douleurs généralement d origine dégénérative. Une douleur aigüe suite à des mouvements spécifiques peut être causée par une lésion musculaire ou encore inflammation, tendinite, bursite. Une mauvaise posture ou un mauvais équilibre musculaire peuvent être à l origine d une fatigue. La fatigue peut aussi être associée à une athérosclérose, (poly) arthrite rhumatoïde ou un cancer. Une douleur irradiante met en cause un facteur neurogénique, et peut être d'origine radiculaire ou pseudo-radiculaire. Un engourdissement ou une faiblesse musculaire est signe d'inflammation radiculaire sévère, et est souvent associée à une compression de la racine du nerf. Une douleur vague et parfois irradiante dans la jambe au cours d'un exercice peut indiquer une neuralgie d'origine ischémique. À ce moment là, le diagnose différentiel doit prendre en compte la claudication neurologique (sténose lombaire/canal lombaire étroit) ainsi que la claudication vasculaire (AOMI = artériopathie oblitérante des membres inférieurs). Chez une claudication suite à une pathologie neurologique, le mal n est pas associé à l effort physique mais plutôt associé à la position dans laquelle le patient se trouve. Ainsi le mouvements d extension lombaire peuvent provoqués la symptomatologie à cause que l extension rend le canal lombaire encore plus étroit. En échange les mouvements de flexion lombaire vont faire disparaître les symptômes car ceux-ci génèrent un élargissement du canal lombaire. Généralement, le mal irradie de manière symétrique aussi bien devant et à l arrière des cuisses. En cas de claudication vasculaire, le patient rapporte une douleur qui est associé 65

à l effort physique et qui se situe plutôt distalement que proximalement. Puisqu il s agit d une cause vasculaire elle sera souvent associée à une perfusion instable et variable et occasionnellement accompagnée d une murmure vasculaire qui est détectable à l auscultation de l artère fémorale. Une douleur bilatérale à hauteur des hanches peut être causée par une sténose lombaire ou bien encore par des pathologies rhumatoïdes. Une marche instable peut être associée à de l ostéoarthrose (Trendelenburg) mais peut aussi être causée par un problème neurologique central comme la myélopathie cervicale. Y a-t-il des signaux viscéraux associés à une douleur de la hanche? Une douleur nocturne indique souvent un cancer, une inflammation/infection ou maladie rhumatoïde. Le type de patient (enfant, adulte, personne âgée, une femme enceinte, une femme proche de la ménopause) est une source d'information importante pour l'ostéopathe. Le déclenchement de la douleur dans le bas du dos est important. Y a-t-il eu un traumatisme? La douleur est-elle apparue de façon soudaine ou progressive? Y a-t-il eu une/des infection(s) récente(s)? Y a-t-il une amplification des symptômes et une détresse psychologique? (ex: distribution de la douleur superficielle et non-anatomique, perturbation moteur et/ou non anatomique, un test de SLR inconstant, une verbalisation excessive ou inappropriée de la douleur). 4.2. Observation 4.2.1. Généralités L inspection générale du corps: Circonférences musculaires (asymétries?). Atrophies musculaires. Gonflement et/ou érythème. Autres difformités. Comparer de manière bilatérale. Où se trouvent les dysfonctionnements somatiques (pour plus d informations: voir e-book "Integration and Applied Principles in Osteopathy"). Observation des autres articulations: pieds, etc.. 66

4.2.2. Observation des structures raccourcies L ostéopathe observe la position de la hanche chez le patient debout. Il est important d observer les structures raccourcies. Exemples: En cas de rotation externe de hanche, les structures raccourcies se situeront postérieurement de l articulation; les structures (r)allongées, et sous tension, se trouveront antérieurement de l articulation. En cas de rotation interne hanche, les structures raccourcies se trouveront antérieurement de l articulation; les structures (r) allongées, et sous tension, se trouveront postérieurement de l articulation. En cas de hanche en abduction (unilatéralement), les structures raccourcies se situent du côté latéral et les structures (r) allongées, et sous tension, se trouvent du côté médial de la hanche. En cas de hanche en adduction (unilatéralement), les structures raccourcies se situent du côté médial et les structures (r) allongées, et sous tension, se trouvent du côté latéral de la hanche. Dans le cas où une hanche est en abduction en combinaison avec l autre hanche en adduction, il s agit plus que probablement d une lésion en shift de la colonne lombaire. Le bassin shiftera à son tour pour compenser. Hanche en adduction Hanche en abduction Figure 72 - Shift du bassin vers la gauche Le but de l observation est de trouver les structures raccourcies pour ensuite les traiter de façon locale (mobilisation ou manipulation). 67

5. Techniques 5.1. Mobilisations (Kutchera 1996, 2001, Maitland 2001, Peeters & Lason 2005) 5.1.1. Généralités Les objectifs d une mobilisation sont: Correction de l axe erroné de l articulation en étirant la capsule rétractée et les ligaments environnants. La mobilisation est faite avec une grande précision, de ce fait, l articulation hypermobile peut être mobilisée dans d autres directions. Une biomécanique correcte peut être récupérée au sein de l articulation, et les tissus mous rétractés peuvent retrouver leur longueur initiale. En faisant des mobilisations rythmiques et en employant des bras de leviers longs, un drainage des tissus mous autour de l articulation aura lieu. Auprès de l axe erroné, une congestion des tissus mous apparaîtra. La mobilisation est faite de manière non douloureuse et rythmique. Le but est de normaliser chaque hyperactivité du système sympathique des tissus environnants. En cas de douleur, l activité sympathique sera augmentée. En faisant des compressions/tractions de manière rythmique, la production du liquide synoviale sera stimulée. Ceci est bénéfique pour les articulations souffrant d arthrose. Pour la même raison, les mobilisations sont déconseillées en cas d arthrite. Une augmentation de l amplitude du mouvement n est pas forcément le premier objectif d une mobilisation. Cela peut être contre-indiqué s il s avère qu une instabilité serait causée par l augmentation de l amplitude articulaire (surtout en cas d arthrose articulaire). La mobilisation doit être faite sur la barrière motrice, afin d exercer une légère tension efficace sur les tissus traités. La mobilisation est rythmique et si possible des circumductions y sont ajoutées. Si le but est de stimuler la production du liquide synoviale, des tractions et compressions sont exercées en alternance de manière très légère. La mobilisation est toujours faite dans la direction opposée à la lésion et dans un mouvement biomécanique suivant la physiologie normale. Les directions hypermobiles doivent être évitées. 87

Contre-indications Inflammation ou infection. Articulation avec gonflement intra-articulaire. Une mobilisation ne fera qu aggraver le gonflement et la douleur. Fin de course douloureuse. Mobiliser dans la direction d une structure endommagée. Immédiatement après avoir eu un traumatisme. 5.1.2. Mobilisation d une lésion en adduction Le patient est couché sur le côté. L ostéopathe prend la jambe du patient comme bras de levier et place sa main sur l aspect supéro-latéral du grand trochanter. L ostéopathe tient la jambe dans le plan frontal du patient. Avec le bras de levier, il mobilise avec la main externe vers la capsule médiale en rétraction. Une légère circumduction y est ajoutée. La technique est faite sans provoquer de douleurs chez le patient. Vidéo 21 - Mobilisation d une lésion en adduction 88

5.1.3. Mobilisation d'une lésion en adduction L ostéopathe fixe le côté opposé du bassin via l iliaque. Ensuite, il induit une abduction de la hanche jusqu à ce qu il ressente une résistance capsulaire. La mobilisation est faite avec une légère circumduction. Vidéo 22 - Mobilisation d une lésion en adduction 5.1.4. Mobilisation d une lésion en abduction L ostéopathe fixe l iliaque du patient. Avec son genou, l ostéopathe soutient la jambe du patient et maintient la jambe du patient dans le plan frontal. Ensuite, il ajoute une adduction de la hanche jusqu à ce qu il ressente une résistance capsulaire. La mobilisation est faite avec une légère circumduction. Le côté latéral de la capsule est étiré. Vidéo 23 - Mobilisation d une lésion en abduction 89

7. Les auteurs Grégoire Lason Luc Peeters Gent (B), 21.11.54 Terhagen (B), 18.07.55 Les deux auteurs sont titulaires d'un diplôme universitaire, à savoir le Master of Science in Osteopathy (MSc.Ost. University of Applied Sciences), et sont très actifs dans la promotion et la structuration académique de l'ostéopathie en Europe. En 1987, il ont ouvert The International Academy of Osteopathy (IAO) et occupent, à ce jour, les postes de directeurs adjoints de cette académie. L'IAO est, depuis plusieurs années, la plus grande école d'enseignement de l'ostéopathie en Europe. Ostéopathes, ils sont dans le cadre de leur mission pour améliorer le développement de l'ostéopathie tous deux membres de diverses organisations professionnelles, telles que l'american Academy of Osteopathy (AAO), l'international Osteopathic Alliance (IOA) et la World Osteopathic Health Organisation (WOHO). Cette encyclopédie ostéopathique a pour objectif de démontrer qu'un examen et un traitement ostéopathique corrects sont basés sur l'intégration de trois systèmes: les systèmes musculo-squelettique, viscéral et crânien. 125

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