3I027 - Complément n 1 Politique de l offre (Supply-side economics) «l offre crée sa propre demande» (loi de J.B. Say, 1803) Terme apparu en 1975 aux USA politique de Reagan Objectifs : les entreprises investissent, augmentent la qualité de leurs produits, innovent => augmentation de la demande à long terme (ex : Allemagne) Favorable aux entreprises Outils : o Pour les entreprises : baisse des impôts (e.g. CICE, Crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi), baisse des charges (e.g. salariales) o Flexibilisation du marché du travail (baisse du coût du travail) o Déréglementation, suppression des barrières douanières o Marketing? Susciter l envie, le désir de consommer Comment la financer? En général, par les taxes ou impôts à large assiette ; ex : TVA sociale Conséquences négatives sur la demande à court terme : augmentation des impôts, baisse des salaires, plus de licenciements Autres voies : la dette, les économies dans l Etat Question : a-t-on besoin d une politique de l offre? Sources : F. Saraceno, INSEE ð Pas évident! o En majorité les entreprises ont besoin de demande, surtout depuis la crise de 2008 (le second rebond récent est dû à l effet ajouté de la crise de l Euro) o La part de difficulté de demande ne dépasse jamais 20%, plutôt en baisse et est relativement stable 1
Politique de la demande (Demand-side economics) Inspiration : Keynes Favorable aux ménages On augmente la demande en favorisant la consommation privée, grâce à une augmentation de la dépense publique (projets, grands chantiers menés par l Etat) ou une baisse des impôts Tendance à augmenter les déficits publics A bien fonctionné de 1950 à 1970 mais déstabilisé par des crises de l offre, notamment crises pétrolières de 1973 Combiner les 2? (P. Artus http://cib.natixis.com/flushdoc.aspx?id=66747 ) «Lorsque la profitabilité et la compétitivité des pays sont dégradées (aujourd hui en ce qui concerne la profitabilité France, Italie, Espagne jusqu en 2008), il faut mener des politiques de l offre» «Lorsque la profitabilité des entreprises est très élevée, au point qu elle ne finance pas de nouveaux investissements, ce que montre le taux d autofinancement largement supérieur à 100% (aux Etats-Unis, au Royaume-Uni, au Japon, en Allemagne, en Espagne dans la période récente), il faut au contraire mener des politique de soutien de la demande, en particulier une progression plus rapide des salaires réels. Ceci ne se voit aujourd hui, et encore faiblement, qu en Allemagne.» Le problème est que ces politiques sont risquées car elles demandent de la réaction des cibles visées et qu elles sont les deux faces d une même pièce : (O) Les entreprises vont-elles investir? créer des emplois? innover? ou augmenter simplement leur profit et le redistribuer aux actionnaires? Qui des contreparties? Et comment une offre peut fonctionner sans demande suffisante (pouvoir d achat)? (D) Les consommateurs vont-ils se (re)mettre à consommer? Et quid des produits importés? Comment doper la consommation sans innovation, sans une offre améliorée? Sur la mesure de suppression des cotisations familiales Les charges patronales ne représentent que 4 à 5% des coûts totaux d une entreprise Cependant, il ne paraît pas logique de financer des prestations sociales sur le travail, qui est déjà fragile Autre voie, le capital : valeur ajoutée (mais attention à la consommation, il faudrait que les entreprises ne montent pas leur prix), revenus financiers 2
Redistribution des En 2012, 59% des bénéfices des grandes entreprises françaises sont allés aux actionnaires (32 Mds sur 54 Mds ). Cela touche aussi les entreprises contrôlées par l Etat (en orange les entreprises où l Etat à plus de 10% des actions) En 2014 on est à 50% pour le CAC-40 (hors LVMH) : http://www.lesechos.fr/journal20150209/lec2_finance_et_marches/020414080 3848-cac-40-les-sommes-versees-aux-actionnaires-retrouvent-les-sommets- 1091421.php Des entreprises déficitaires distribuent des et font des plans d économie, souvent sociaux (licenciements), comme les bénéficiaires d ailleurs (eg Sanofi, ArcelorMittal, ) ; GDF Suez demande des hausses de tarif du gaz Source Bastamag et l Observatoire des multinationales ; la moyenne des en 2012 est de 60% des bénéfices. (en ERAMET 8 59 738 4111 ORANGE 1104 3632 329 21298 SUEZ ENVIRONNEMENT 251.4 601 239 7555 GDF SUEZ 1550 1887 122 8603 SAINT-GOBAIN 766 700 91 3631 VEOLIA ENVIRONNEMENT 393.8 353.8 90 1111 BOUYGUES 633 504 80 3767 3
(en SANOFI 4967 3487 70 31141 VALLOUREC 216.8 150.5 69 6494 SOCIETE GENERALE 774 508 66 3299 EDF 3316 2125 64 13303 CASINO 564 332 59 1042 VINCI 1916.7 951.9 50 4940 AIR LIQUIDE 1609 803 50 16222 TOTAL 10694 5288 49 54445 VIVENDI 2550 1245 49 21447 SCHNEIDER ELECTRIC 1927 919 48 6031 LEGRAND 507 245 48 6950 DANONE 1787 835 47 8154 KERING (PPR) 1048 473.3 45 14154 L'OREAL 2868 1268.2 44 17459 LVMH 3424 1448 42 13616 SODEXO 525 221 42 524 CAPGEMINI 370 154 42 1264 AXA 4152 1720 41 18227 SOLVAY 710 278 39 9552 PERNOD RICARD 1201 411 34 22449 LAFARGE 432 145 34 2254 TECHNIP 543.1 172.6 32 4728 EADS 1228 379 31 2699 ALSTOM 802 243 30 2616 ESSILOR 584 176.6 30 3485 SAFRAN 1025 300 29 4796 PUBLICIS 737 189 26 3287 MICHELIN 1571 378 24 3523 CARREFOUR 1233 257 21 704 RENAULT 1772 338 19 2660 BOLLORE 804.3 132.6 16 2387 GEMALTO 201 26 13 2600 ILIAD 186.5 21.2 11 3259 ATOS 228 14.9 7 194 4
(en BNP PARIBAS 6553 406 6 2153 AREVA -99 112 2408 ACCOR -599 269 2009 ST MICRO -903 273 5634 ARCELORMITTAL -2826 910 3716 PEUGEOT -5010 0 0 Alternative? «Dans un monde parallèle au capitalisme financier, une autre répartition des richesses est à l œuvre. Tout n est pas parfait au sein des 2 000 sociétés coopératives et participatives (Scop) qui existent en France. Mais un autre partage de la valeur créée y est pratiquée entre détenteurs du capital et les 43 800 salariés qui y travaillent.«en 2011, 43,2 % des excédents nets ont été aux salariés sous forme de participation, 44,1 % ont été mises en réserve et 12,7 % ont rémunéré le capital investi dans les entreprises», explique la Confédération générale des Scop. L État actionnaire pourrait, au moins, s en inspirer.»bastamag 5