Groupe d impulsion «Personnes handicapées dans leurs milieux de vie» 22/11/2016 Synthèse des échanges Résultats de l enquête en bref Evaluation des propositions soumises dans l enquête Toutes les propositions évaluées à travers l enquête sont jugées incontournables par une majorité de répondants SAUF la proposition relative à l accès aux produits issus de l agriculture/horticulture locales (prop 5)! En croisant les critères «incontournable» et «faisable CT», les 3 propositions les mieux classées sont : Gestion inclusive des espaces publics (prop 1) Accessibilité des informations (prop 3) Approche sociale du handicap (prop 7) En matière d activité physique, la proposition la mieux classée et considérée comme incontournable par TOUS = Offre de proximité via section handisport (prop 8) En matière d alimentation, la proposition la mieux classée = Accès à des ateliers et conseils adaptés sur des menus équilibrés, variés, sains et accessibles financièrement (prop 6) Propositions Supplémentaires formulées dans l enquête NB : Complétées et classées par ordre d importance sur base d un vote en séance. Développer l autodétermination des personnes dans les comportements de santé : nutrition, attitude, sport (par l apprentissage des capacités de choix et la modification de l environnement et des occasions que celui-ci propose). Sensibiliser les personnes handicapées à l hygiène de vie alimentaire et sportive, via une information accessible et adaptée. Importance du rapport au corps et à soi-même pour prendre soin de soi : Développer l estime de soi Travailler la notion de bien-être. Dépistage, prévention et surveillance de l état nutritionnel et de la condition physique des personnes (vivant en institution et en dehors). Vigilance par rapport à d autres problématiques associées : Sur-médication Santé bucco-dentaire Problèmes de déglutition. Soutenir les collectivités pour créer et vérifier les menus d une journée et/ou d une semaine (favoriser une alimentation saine et équilibrée tout en alliant les plaisirs de la table) 1
Echanges et décisions En matière de santé, comme dans tout autre domaine, il est primordial de promouvoir une approche sociale du handicap, c est-à-dire de viser et favoriser l inclusion des personnes, et de leur assurer un «droit au choix». Cela implique de développer l autodétermination des personnes dans les comportements de santé. Pour ce faire, il faut agir d une part sur l apprentissage des capacités de choix, et d autre part sur l environnement et les occasions que celui-ci propose. L apprentissage des capacités de choix passe par la sensibilisation des personnes handicapées à l hygiène de vie alimentaire et physique ; sensibilisation qui doit être adaptée et pensée dans une perspective d accompagnement des personnes à long-terme. La capacité de choix ne peut s exercer que si les possibilités de choix sont présentes et accessibles. Ainsi l action sur l environnement doit se traduire dans les différents champs suivants : Offre adaptée Formation des professionnels Accessibilité financière de l offre Proximité de l offre Accessibilité des structures Possibilités de mobilité Aménagement des espaces publics Accessibilité des informations Le groupe a formulé 4 recommandations incontournables en lien avec ces enjeux. Certaines sont déjà ou peuvent rapidement être traduites par des applications concrètes ; mais toutes méritent d être approfondies. Le groupe a relevé 2 Quick wins relatives à l accessibilité de l offre. Enfin, le groupe a également formulé des recommandations concernant la dynamique du plan et la mise en œuvre effective des mesures. 2
Recommandations long terme RECOMMANDATION 1 : Promouvoir une approche sociale du handicap, c est-à-dire favoriser l inclusion des personnes en situation de handicap, et garantir les conditions de leur autodétermination. Il s agit d une recommandation générale qui doit guider toutes les politiques relatives aux personnes en situation de handicap, dans toutes les matières, dont la santé. C est aussi un mode d action transversal : il est important d impliquer les personnes concernées, selon le principe «Rien sur nous sans nous». Tous les handicaps et milieux de vie doivent être pris en compte : handicaps intellectuels, sensoriels, physiques, personnes en institution, personnes en autonomie. Ces réalités différentes recouvrent en effet des problématiques spécifiques, et impliquent des réseaux d acteurs et des modes d intervention différents. Une attention particulière doit aussi être portée à la précarité croissante des personnes handicapées, qui sont nombreuses à vivre des situations de pauvreté et d exclusion sociale 1. RECOMMANDATION 2 : Sensibilisation et accompagnement des personnes handicapées concernant l hygiène de vie alimentaire et physique. Conditions d application Étant donné l importance du rapport au corps et à soi-même pour prendre soin de soi, la sensibilisation ne peut être efficace qu en prenant en considération les aspects d identité, d estime de soi, dans le cadre d une optique de bien-être. Il faut donc développer l estime de soi, travailler sur la notion de bien-être. Penser la sensibilisation comme une mise en action et pas seulement une mise à disposition d information. C est par la participation à des activités adaptées, qui ont du sens pour les personnes, qu elles peuvent être sensibilisées. En outre, le travail de sensibilisation avec les personnes handicapées doit se penser dans le cadre d un accompagnement des personnes à long-terme. Facilitateurs Importance de la forme, de l attraction des messages Adaptation aux différents types de handicap : o Facile à lire o Braille o Sous-titres o Diversifier les canaux de communication Importance des jeux pour apprendre, pour faire passer des messages Importance du plaisir pour atteindre l objectif Les nouvelles technologies peuvent être un facilitateur sur différents plans : o Aide à la motivation, porte d entrée plaisante et amusante 1 Trente-neuf pour cent des personnes handicapées bénéficiant d'une allocation vivent sous le seuil de pauvreté européen, selon l enquête HandiLab, menée en 2012 par la KUL, à la demande du SPF Sécurité sociale et du Service public de programmation (SPP) Politique scientifique. 3
o Accès à l information pour autant qu elle soit adaptée o Applications pour soutenir les efforts au quotidien (par exemple un podomètre) En institution (dont les maisons de soins psychiatriques), c est tout le dispositif de vie quotidienne qui doit être adapté pour favoriser une vie harmonieuse. Importance d avoir un projet d institution pour soutenir le travail quotidien. Formation des professionnels. Freins Temps Moyens Professionnels pas toujours outillés. Manque d information sur les initiatives/activités existantes Accessibilité de l information en prenant en compte les différents handicaps L offre ne suit pas toujours, notamment au niveau de l offre sportive! Exemples de pratiques existantes Ateliers cuisines, potagers, ateliers bien-être (Participation dans la) Gestion de la cafeteria de l institution : distribution de pommes, de yaourts Projet de bar à soupe à La Louvière, par l association «Osons», pour les usagers de la santé mentale, en collaboration avec l asbl Psytoyens. RECOMMANDATION 3 : Sensibilisation, formation et accompagnement des intervenants auprès des personnes handicapées concernant l autodétermination et l hygiène de vie alimentaire et physique. Conditions d application Partage d outils ; recueil et diffusion des actions qui peuvent être menées par les intervenants Analyse du sens des actions Documentation sur l offre existante afin d orienter les personnes vers des activités ad hoc Importance du témoignage de personnes en situation de handicap dans le cadre des sensibilisations, formations. Toucher les différents intervenants auprès des personnes handicapées : Accompagnants, logopèdes, kinés, éducateurs, enseignants du spécialisé. Toucher le personnel des collectivités et les intervenants accompagnant les personnes hors institution. Toucher les futurs professionnels. Répéter les sensibilisations régulièrement, notamment afin de prendre en compte le turn-over parmi les travailleurs sociaux. 4
RECOMMANDATION 4 : Les personnes handicapées auront accès à des activités relatives à l alimentation et à l activité physique, adaptées, de proximité, et financièrement accessibles. Facilitateurs Soutien financier Soutien aux déplacements des personnes : Solutions de transports adaptées et financièrement accessibles, et encore plus particulièrement en milieu rural où la proximité de l offre peut être moins facile à assurer. Aménagement des espaces publics pour faciliter la mobilité de tous. Accessibilité des structures/lieux d activité 2 Qualifications de l encadrement/accompagnement Existence d un Plan de Cohésion Sociale organisant des activités accessibles à tous Information sur les activités gratuites organisées au niveau local, communal : clubs de randonnée gratuite, potager partagé Freins Coûts pour les personnes, pour les services encadrants Mobilité Normes et législations qui ont un impact sur la mise en œuvre d initiatives locales et peu chères (notamment les normes AFSCA) Formation des professionnels Manque d information sur ce qui existe Question en suspens : Organiser des sections, des activités spécialisées ou inclure les personnes handicapées dans les activités ordinaires? Il ne faut pas vouloir «faire de l inclusion» à tout prix, et certainement pas sans que les conditions du succès ne soient mises en place. Les deux types d offre doivent coexister. Quick wins QUICK WIN 1 : Réaliser une cartographie de l offre : Recensement des initiatives locales, plus particulièrement au niveau communal, en pointant les activités gratuites. QUICK WIN 2 : Encourager le sport adapté/handisport entre autres par un élargissement de l offre de proximité au travers de la création de sections «handisport» au sein des clubs «valides». Il s agit ici de continuer à soutenir le projet «handisport friendly» déjà en cours depuis 2015 (http://handisportfriendly.be/accueil), en termes de moyens financiers pour la mise à disposition de matériel adéquat et l accompagnement des encadrants, mais aussi en augmentant la promotion/publicité auprès des clubs sportifs et en assurant une plus grande diffusion de l information auprès des publics concernés. 2 Une étude relative à l'accessibilité dans les centres sportifs pour les personnes handicapées devrait être réalisée, d ici 2018, par la Direction Générale des Infrastructures (DGI) de la Fédération Wallonie Bruxelles (Source : Contrat d administration FWB). 5
Recommandations relatives à la mise en œuvre du plan Handicap et promotion de la santé Le groupe souligne l importance de faire le croisement entre handicap et promotion de la santé. Favoriser la promotion de la santé dans le champ du handicap est inscrit dans le plan stratégique de l AViQ. Concrétisation des recommandations Faire respecter la législation existante, mobiliser les outils législatifs existants : exemple de l accessibilité des contenus en ligne, ou de l accessibilité des espaces publics, pas toujours respectées. Prendre en compte les initiatives existantes, ce qui marche sur le terrain. La multiplication des partenaires et des niveaux de pouvoirs rend toute mesure difficilement réalisable à court terme. Il est essentiel de prévoir un budget, des moyens de mise en œuvre et de pérennisation des actions, pour aller au-delà des déclarations. C est intéressant d impulser sur du court terme mais il faut assurer le suivi à plus long terme. Dynamique/Vie du plan Fixer quelques objectifs précis et les évaluer concrètement après 2 ans. Ecouter les acteurs de terrain sur ce qui marche, poursuivre la consultation. Les membres du GI souhaitent être informés de la suite des travaux sur le plan. Les participants du GI expriment le souhait que le groupe puisse continuer à se réunir pour approfondir certaines idées, avec l appui de l APES ULg. 6