( Spécialité Maths) Terminale S

Documents pareils
Angles orientés et fonctions circulaires ( En première S )

Chapitre 2. Eléments pour comprendre un énoncé

LE PRODUIT SCALAIRE ( En première S )

Enoncé et corrigé du brevet des collèges dans les académies d Aix- Marseille, Montpellier, Nice Corse et Toulouse en Énoncé.

Le théorème de Thalès et sa réciproque

6. Les différents types de démonstrations

Suites numériques 3. 1 Convergence et limite d une suite

AC AB. A B C x 1. x + 1. d où. Avec un calcul vu au lycée, on démontre que cette solution admet deux solutions dont une seule nous intéresse : x =

DOCM Solutions officielles = n 2 10.

Si deux droites sont parallèles à une même troisième. alors les deux droites sont parallèles entre elles. alors

Raisonnement par récurrence Suites numériques

Logique. Plan du chapitre

III- Raisonnement par récurrence

Les droites (d 1 ) et (d 2 ) sont sécantes en A Le point A est le point d intersection des 2 droites

Mathématiques I Section Architecture, EPFL

Exo7. Limites de fonctions. 1 Théorie. 2 Calculs

Seconde Généralités sur les fonctions Exercices. Notion de fonction.

Activités numériques [13 Points]

Limites finies en un point

Bac Blanc Terminale ES - Février 2011 Épreuve de Mathématiques (durée 3 heures)

Initiation à la programmation en Python

De même, le périmètre P d un cercle de rayon 1 vaut P = 2π (par définition de π). Mais, on peut démontrer (difficilement!) que

Continuité en un point

Problèmes de Mathématiques Filtres et ultrafiltres

La fonction exponentielle

IUT de Laval Année Universitaire 2008/2009. Fiche 1. - Logique -

Problème 1 : applications du plan affine

Glossaire des nombres

1 radian. De même, la longueur d un arc de cercle de rayon R et dont l angle au centre a pour mesure α radians est α R. R AB =R.

Date : Tangram en carré page

Eté LIVRET de RÉVISIONS en MATHÉMATIQUES

Exo7. Calculs de déterminants. Fiche corrigée par Arnaud Bodin. Exercice 1 Calculer les déterminants des matrices suivantes : Exercice 2.

Eteindre. les. lumières MATH EN JEAN Mme BACHOC. Elèves de seconde, première et terminale scientifiques :

Priorités de calcul :

I. Ensemble de définition d'une fonction

SOCLE COMMUN - La Compétence 3 Les principaux éléments de mathématiques et la culture scientifique et technologique

Chapitre 14. La diagonale du carré

Université Paris-Dauphine DUMI2E 1ère année, Applications

Calcul matriciel. Définition 1 Une matrice de format (m,n) est un tableau rectangulaire de mn éléments, rangés en m lignes et n colonnes.

* très facile ** facile *** difficulté moyenne **** difficile ***** très difficile I : Incontournable

Probabilités sur un univers fini

Correction de l examen de la première session

315 et 495 sont dans la table de 5. 5 est un diviseur commun. Leur PGCD n est pas 1. Il ne sont pas premiers entre eux

Items étudiés dans le CHAPITRE N5. 7 et 9 p 129 D14 Déterminer par le calcul l'antécédent d'un nombre par une fonction linéaire

Correction : E = Soit E = -1,6. F = 12 Soit F = y = 11. et G = -2z + 4y G = 2 6 = 3 G = G =

5 ème Chapitre 4 Triangles

STAGE IREM 0- Premiers pas en Python

Angles orientés et trigonométrie

Les Angles. I) Angles complémentaires, angles supplémentaires. 1) Angles complémentaires. 2 Angles supplémentaires. a) Définition.

Manuel d utilisation 26 juin Tâche à effectuer : écrire un algorithme 2

Exercices - Fonctions de plusieurs variables : corrigé. Pour commencer

Exercices - Nombres complexes : corrigé. Formes algébriques et trigonométriques, module et argument

Probabilité. Table des matières. 1 Loi de probabilité Conditions préalables Définitions Loi équirépartie...

Représentation géométrique d un nombre complexe

TOUT CE QU IL FAUT SAVOIR POUR LE BREVET

Chapitre 3. Quelques fonctions usuelles. 1 Fonctions logarithme et exponentielle. 1.1 La fonction logarithme

CORRECTION EXERCICES ALGORITHME 1

Exercices - Polynômes : corrigé. Opérations sur les polynômes

Soit la fonction affine qui, pour représentant le nombre de mois écoulés, renvoie la somme économisée.

EXERCICES DE REVISIONS MATHEMATIQUES CM2

EVALUATIONS MI-PARCOURS CM2

Algorithmes récursifs

Exercices sur le chapitre «Probabilités»

Géométrie dans l espace Produit scalaire et équations

* très facile ** facile *** difficulté moyenne **** difficile ***** très difficile I : Incontournable T : pour travailler et mémoriser le cours

Polynômes à plusieurs variables. Résultant

Les nombres entiers. Durée suggérée: 3 semaines

INTRODUCTION. 1 k 2. k=1

* très facile ** facile *** difficulté moyenne **** difficile ***** très difficile I : Incontournable T : pour travailler et mémoriser le cours.

Cours d algorithmique pour la classe de 2nde

Continuité et dérivabilité d une fonction

Planche n o 22. Fonctions de plusieurs variables. Corrigé

Mathématiques Algèbre et géométrie

Chapitre 2 Le problème de l unicité des solutions

Développements limités, équivalents et calculs de limites

FONDEMENTS DES MATHÉMATIQUES

1S Modèles de rédaction Enoncés

avec des nombres entiers

Représentation d un entier en base b

MIS 102 Initiation à l Informatique

1 Définition et premières propriétés des congruences

Seconde MESURER LA TERRE Page 1 MESURER LA TERRE

I - PUISSANCE D UN POINT PAR RAPPORT A UN CERCLE CERCLES ORTHOGONAUX POLES ET POLAIRES

Première partie. Préliminaires : noyaux itérés. MPSI B 6 juin 2015

Cours de mathématiques

Exprimer ce coefficient de proportionnalité sous forme de pourcentage : 3,5 %

Cours d arithmétique Première partie

Programme de calcul et résolution d équation

Corrigé du baccalauréat S Pondichéry 12 avril 2007

EXERCICE 4 (7 points ) (Commun à tous les candidats)

Consolidation de fondamentaux

INF 232: Langages et Automates. Travaux Dirigés. Université Joseph Fourier, Université Grenoble 1 Licence Sciences et Technologies

Corrigé des TD 1 à 5

Le chiffre est le signe, le nombre est la valeur.

La maison Ecole d ' Amortissement d un emprunt Classe de terminale ES. Ce qui est demandé. Les étapes du travail

Maple: premiers calculs et premières applications

NOM : Prénom : Date de naissance : Ecole : CM2 Palier 2

6 JANVIER 2015 REUNION D INFORMATION SUR L ORIENTATION EN CLASSE DE PREMIERE

Durée de L épreuve : 2 heures. Barème : Exercice n 4 : 1 ) 1 point 2 ) 2 points 3 ) 1 point

Initiation à la programmation OEF pour Wims (exercices).

Transcription:

007 008 Généralités et raisonnement Classe de Terminale S (Option Maths) Généralités et raisonnement ( Spécialité Maths) Terminale S Dernière mise à jour : Vendredi 13 Septembre 007 Vincent OBATON, Enseignant au lycée Stendhal de Grenoble (Année 007-008) Lycée Stendhal, Grenoble ( Document de : Vincent Obaton ) -1-

007 008 Généralités et raisonnement Classe de Terminale S (Option Maths) J aimais et j aime encore les mathématiques pour elles-mêmes comme n admettant pas l hypocrisie et le vague, mes deux bêtes d aversion. Stendhal Lycée Stendhal, Grenoble ( Document de : Vincent Obaton ) --

007 008 Généralités et raisonnement Classe de Terminale S (Option Maths) Table des matières 1 Quantificateurs 4 1.1 Le quantificateur universel ( )............................... 4 1. Le quantificateur existentiel ( ).............................. 4 1.3 Mélanger les quantificateurs................................. 4 Divers raisonnement 4.1 Contraposée.......................................... 4. Raisonnement par l absurde................................. 6.3 Raisonnement par récurrence................................ 6 Lycée Stendhal, Grenoble ( Document de : Vincent Obaton ) -3-

007 008 Généralités et raisonnement Classe de Terminale S (Option Maths) 1 Quantificateurs Les quantificateurs sont des symboles permettant d écrire des phrases de manière plus simple à lire et à écrire. 1.1 Le quantificateur universel ( ) Le symbole signifie Pour tout ou Quel que soit. 1. x R, x 0. x R, f(x) 3. x D f, f( x) = f(x) 4. n N, u n+1 = u n 3 1. Le quantificateur existentiel ( ) Le symbole signifie Il existe. 1. x R / x = 9. x R / f(x) 3. y R / 1 y = 4 4. x N, y N / x + y = 5 1.3 Mélanger les quantificateurs On peut mettre plusieurs quantificateurs dans une même phrase. Exemple : x R +, y R / x = y Proriétés : 1. On peut intervertir les quantificateurs s il sont identiques. x R +, y R +, x y = x y x + y est identique à y R +, x R +, x y = x y x + y. On ne peut pas intervertir les quantificateurs s il sont différents. x R +, y R / x = y est différent de : y R / x R +, x = y Divers raisonnement.1 Contraposée On note la proposition (P ) vraie : Si A est vraie alors B est vraie ou A B. Lycée Stendhal, Grenoble ( Document de : Vincent Obaton ) -4-

007 008 Généralités et raisonnement Classe de Terminale S (Option Maths) Exemple : Si ABC est un triangle rectangle en A alors AB + AC = BC. Définition : La contraposée de (P ) est la proposition vraie : Si B n est pas vraie alors A n est pas vraie ou (Non B) (Non A) Exemple 1 : 1) Démontrer que n N, n impair n impair. ) Démontrer que n N, n impair n impair. 3) Comment traduire ces deux propriétés en une seule? Correction : 1. Commençons par essayer de démontrer la propriété directe : n impair n impair. Si n est impair alors k N / n = k + 1 Or k + 1 est strictement positif donc : k N / n = k + 1 Et là on doit montrer que la racine carré d un impair est impair, ce qui n est pas si simple. Nous allons voir qu il est plus simple de prouver la proposition contraposée : n pair n pair. Si n est pair alors k N / n = k donc n = (k) = 4k = (k ) Or k est un entier naturel donc si on pose k = m alors m N / n = m Donc n est pair. On a donc montré que la contraposée de n impair n impair était vraie donc la propriété n impair n impair est vraie.. Montrons la propriété directe : n impair n impair. Si n est impair alors k N / n = k + 1 donc n = (k + 1) = 4k + 4k + 1 = (k + k) + 1 Or k + k est un entier naturel donc si on pose k + k = m alors m N / n = m + 1 Donc n est impair. { n impair n impair 3. On a donc les deux propriétés : n impair n se traduit par n impair n impair. impair Exemple : 1) Démontrer que n N, n pair n pair. ) Démontrer que n N, n pair n pair. 3) Comment traduire ces deux pripriétés en une seule? Lycée Stendhal, Grenoble ( Document de : Vincent Obaton ) -5-

007 008 Généralités et raisonnement Classe de Terminale S (Option Maths) Correction : 1. Commençons par essayer de démontrer la propriété directe : n pair n pair. Si n est pair alors k N/n = k Or k est strictement positif donc : k N/n = k = k Et là on doit montrer que k est de la forme m avec m N. Nous allons voir qu il est plus simple de prouver la proposition contraposée : n impair n impair. Cette propriété est démontrée dans l exercice 1. On a donc montré que la contraposée de n pair n pair était vraie donc la propriété n pair n pair est vraie.. Montrons la propriété directe : n pair n pair. Si n est pair alors k N/n = k donc n = (k) = 4k = (k ) Or k est un entier naturel donc si on pose k = m alors m N/n = m Donc n est pair. { n pair n pair 3. On a donc les deux propriétés : n pair n se traduit par n pair n pair. pair. Raisonnement par l absurde Définition : Le raisonnement par l absurde est une forme de raisonnement logique, consistant soit à démontrer la vérité d une proposition en prouvant l absurdité de la proposition contraire, soit à montrer la fausseté d une proposition en en déduisant logiquement des conséquences absurdes. Exemple : On souhaite démontrer que est un nombre irrationnel. On va donc essayer de voir ce qu il se passe si on considère que est un nombre rationnel. Si est rationnel alors il peut se mettre sous la forme d une fraction est donc il existe deux entiers p et q (q 0) tels que = p avec P GCD(p, q) = 1 (p et q sont premiers entre eux). q Si = p q alors p = q donc p = q donc p est un nombre pair et donc p est pair.(voir contraposée) Puisque p est un nombre pair alors il existe un entier naturel k tel que p = k On a donc (k) = q donc 4k = q donc q = k, donc q est pair et enfin q est pair.(voir contraposée). Or p et q ne peuvent pas être pairs tous les deux car p et q sont premiers entre eux donc n est pas un rationnel mais un irrationnel..3 Raisonnement par récurrence Les démonstration par récurrence servent à démontrer q une propriété est vraie ou fausse pour tout les entiers à partir d un certain rang. Il faut donc avoir à démontrer quelque chose du genre : Lycée Stendhal, Grenoble ( Document de : Vincent Obaton ) -6-

007 008 Généralités et raisonnement Classe de Terminale S (Option Maths) Démontrer que pour tout entier naturel n k, la propriété P n est vraie. Pour le démontrer, on va devoir prouver les deux étapes suivantes : 1. La propriété P k est vraie (Initialisation).. Pour tout q telq que k q n, si P n est vraie alors P n+1 est vraie. On dit dans ce cas que P n a un caractère héréditaire. On pourra alors conclure que P n est vraie pour tout n k. 1. Démontrer que n N, 3 divise 4 n 1. On note (P n ) la propriété : 4 n 1 est un multiple de 3. Première étape (Initialisation) : 4 0 1 = 1 1 = 0 est un multiple de 3. donc (P 0 ) est vraie. Deuxième étape (Caractère héréditaire) : (a) On suppose que (P n ) est vraie. C est à dire que 4 n 1 est un multiple de 3. (b) Sachant que (P n ) est vraie, démontrons que (P n+1 ) l est aussi. C est à dire que 4 n+1 1 st un multiple de 3. 4 n+1 1 = 4 4 n 1 = 4(4 n 1 + 1) 1 = 4(4 n 1) + 4 1 = 4(4 n 1) + 3 On sait que 4 n 1 est un mutiple de 3 donc il existe k N tel que 4 n 1 = 3k. donc 4 n+1 1 = 4(3k) + 3 = 1k + 3 = 3(4k + 1) avec 4k + 1 N donc 4 n+1 1 est un multiple de 3 donc (P n+1 ) est vraie. Conclusion : n N, 4 n 1 est un multiple de 3. n. Démontrer que n N n(n + 1), k = n n(n + 1) On note (P n ) la propriété : k =. Première étape (Initialisation) : 1 k = 1 1(1 + 1) = 1 1 donc k = 1(1 + 1) donc (P 0 ) est vraie. Deuxième étape (Caractère héréditaire) : (a) On suppose que (P n ) est vraie. C est à dire que n k = n(n + 1) (b) Sachant que (P n ) est vraie, démontrons que (P n+1 ) l est aussi. n+1 (n + 1)(n + ) C est à dire que k = Lycée Stendhal, Grenoble ( Document de : Vincent Obaton ) -7-

007 008 Généralités et raisonnement Classe de Terminale S (Option Maths) n+1 n k = k + (n + 1) = donc n+1 k = n(n + 1) + donc (P n+1 ) est vraie. Conclusion : n n N, k = n(n + 1) (n + 1) n(n + 1) = + n + 1 (n + 1)(n + ) 3. On note (u n ) n N la suite définie par u 0 = 0 et u n+1 = U n + 6. Démontrer que n N, 0 u n 3. On note (P n ) la propriété : 0 u n 3. Première étape (Initialisation) : u 0 = 0 donc (P 0 ) est vraie. Deuxième étape (Caractère héréditaire) : (a) On suppose que (P n ) est vraie. C est à dire que 0 u n 3 (b) Sachant que (P n ) est vraie, démontrons que (P n+1 ) l est aussi. C est à dire que 0 u n+1 3 0 u n 3 donc 6 u n + 6 9 Or x x est une fonction strictement croissante sur R + donc 0 6 u n + 6 9 donc 0 u n+1 3 donc (P n+1 ) est vraie. Conclusion : n N, 0 u n 3. Lycée Stendhal, Grenoble ( Document de : Vincent Obaton ) -8-