CORRÉLATION ENTRE LES TESTS DE STIMULATION DE GH ET LES TAUX D IGF1 DANS LE DÉFICIT EN HORMONE DE CROISSANCE DE L ENFANT. M Mokhtari, S Azzoug, D A Boudiaf, F Chentli, Pr N S Fedala. Service d endocrinologie-chu Bab El Oued. Alger-Algérie.
Introduction : Le diagnostic de déficit en hormone de croissance (GH) de l enfant repose sur des arguments auxologiques, morphologiques et biologiques, malheureusement ces derniers paramètres sont non spécifiques avec un risque de faux positifs et de faux négatifs des tests de stimulation de GH et des discordance entre les tests de stimulation de GH et les taux d IGF1 rendant la démarche diagnostique difficile particulièrement dans les déficits en GH idiopathiques.
But de l étude: le but de notre étude est: Estimer la concordance et la discordance entre les tests de stimulation de la GH et les taux d IGF1. Estimer la sensibilité et la spécificité de l IGF1 et de tests de stimulations de GH.
Sujets et Méthodes : C est une étude rétrospective portant sur 89 enfants d âge moyen de 9 ans et demi hospitalisés pour retard statural à moins de 2 DS/taille moyenne durant la période de novembre 2015 à septembre 2016. Les enfants qui avaient un retard statural en rapport avec une pathologie générale ou une atteinte osseuse n ont pas été inclus. Tous les enfants ont bénéficié de deux tests de stimulation de GH (test à l hypoglycémie insulinique et test au glucagonpropranolol) ainsi que d un dosage d IGF1.
Résultats de l étude. 33,7% CONCORDANCE 40,45 % 13,48% DISCORDANCE 12,36% GH- IGF1 Nl GHD discordance Pas de GHD discordance GH+ IGF1 bas GHD concordance Pas de GHD concordance En rose et marron Les cas discordants: 25,84% En bleu et gris Les cas concordants:74,16%
Les cas discordants: groupe 1: tests de stimulations négatifs/igf1 NL 8 des 12 enfants du groupe 1 discordant (66.6%) avaient une forte présomption de déficit en GH: déficits multiples, cas familiaux, anomalies IRM 33,34% 66,66% GHD PAS DE
Les cas discordants: groupe 2: tests de stimulations positifs/igf1 bas 1 enfant/11 du groupe 2 discordant (9.09%) avait une forte présomption de déficit en GH 9,09% pas de GHD 90,91%
De notre étude il ressort que: La sensibilité et la spécificité de l IGF1 est estimé à: - Sensibilité IGF1 = 78.9% - Spécificité IGF1 = 78.3% Et la sensibilité et la spécificité des tests de stimulation à : - Sensibilité tests de stimulation GH = 96.7% - Spécificité tests de stimulation GH = 90%
Discussion(1): Les tests de stimulations de la GH, un seuil arbitraire! Les différents tests de stimulations de GH n ont pas la même puissance ; Le pic de GH est négativement corrélé a la masse grasse; Le pic de GH dépend de l âge( diminue en pré puberté, et l imprégnation reste non physiologique). Le seuil est de 7 ng/ml quelque soit le dosage de GH utilisé (immunotech, access, Cis-Bio, dpc immulite, Diasorine...) Et portant la valeur seuil (7 ng/ml ou 20 µu/ml) est la même. (pour un échantillon de dosage moyen de 7 ng/ml, le résultat varie de 5 à 10 ng/ml en fonction de la technique) Spécificité = 76-91% pour un seuil de 7 ng/ml et 51-85% pour un seuil 10 ng/ml Pas de test étalon or dans le diagnostic du déficit en GH.
Discussion(2): problème technique du dosage de L IGF1: Le dosage de l IGF1 présente un problème technique majeur(séparation de l IGF1 et ses protéines porteuses): -filtration sur gel: méthode de référence mais compliquée et longue. -Extraction acide- éthanol: rapide mais n élimine pas toutes les IGFBPs. -Déplacement d IGF1 par excès d IGF2 : méthode simple et rapide mais de qualité inégale. Intérêt majeur pour l automatisation (attention à la spécificité vis-à-vis d IGF II et à la quantité d IGF II ajoutée).
Discussion(3): absence de standardisation du dosage de l IGF1: Deux standards : SI 87/518 (2008): qui donne des valeurs trop hautes. Et le nouveau standard SI IS 02/254 qui donne des valeurs plus basses mais non respecté par tous les laboratoires. Problème de valeur de référence: Le taux d IGF1 dépend de l âge, du sexe et du stade pubertaire. Le taux d IGF1 dépend de l état nutritionnel. Le taux d IGF1 dépend de la fonction rénale et hépatique. Le déséquilibre glycémique, l hypothyroïdie, la maladie chronique et l exposition a de fortes doses d oestrogénes abaissent le taux d IGF1. La sensibilité d un taux d IGF1 bas < 2DS= 64-91% et spécificité= 60-76%
Conclusion : Le manque de spécificité et de sensibilité de l exploration biologique dans le retard statural de l enfant pourrait expliquer les cas fréquents de discordance entre les résultats des tests de stimulation de GH et les taux d IGF1, ce qui doit inciter à interpréter avec précaution les bilans hormonaux et prendre en considération les autres paramètres avant de poser ou de récuser le diagnostic de déficit en hormone de croissance.
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