Xavier Bertrand ÉLECTIONS ÉLECTIONS DÉCEMBRE. à Jean-Louis Borloo, pour tout ce qu'il a apporté à notre belle Région RÉGIONALES ET 13 RÉGIONALES



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Transcription:

ÉLECTIONS RÉGIONALES ÉLECTIONS RÉGIONALES ET 13 DÉCEMBRE 6 ET 13 DÉCEMBRE 2015 2015 à Jean-Louis Borloo, pour tout ce qu'il a apporté à notre belle Région Xavier Bertrand Xavier Bertrand Mon projet pour la Région Nord-Pas-de-Calais-Picardie Mon projet pour Région Nord-Pas-de-Calais-Picardie

à Jean-Louis Borloo, pour tout ce qu'il a apporté à notre belle Région

Je serai le maire de notre nouvelle grande Région Notre nouvelle grande Région a besoin d un maire, quelqu un qui rassemble, qui rassure, qui a une vision en même temps qu'il s'occupe du quotidien. Comme de nombreux maires, c est d abord par rapport à ma ville, Saint- Quentin, que j ai vu immédiatement que la fusion des deux régions était une chance formidable. Beaucoup d élus de terrain, d habitants, d entrepreneurs m ont également confié qu ils voyaient cette fusion comme un espoir. Mon avis était fait, et dès juillet 2014 je l exprimais dans La Voix du Nord : «Je pense que cela va dans le sens de l avenir et je le prends comme un nouveau départ pour deux régions, le Nord Pas- de- Calais et la Picardie, qui ont terriblement souffert, qui connaissent des taux de chômage sans pareil. On a peut- être l occasion de se retrouver, de se rassembler et enfin de tourner le dos au déclin». Parce qu elles occupent une place stratégique en Europe, parce qu elles possèdent des atouts importants, et parfois complémentaires, parce que l Histoire et le patrimoine les lient, nos deux régions seront ensemble bien plus fortes. A l époque, j étais à mille lieues d imaginer que je me présenterai à la présidence de cette grande Région. Mais je savais déjà ce que je voulais pour elle : comme Saint- Quentin à une époque, je sentais que nous avions la 1

possibilité de tourner le dos au déclin, de sortir de nos difficultés, par le travail. En échangeant avec des élus de ma famille politique dont certains avaient d ailleurs à mon avis le talent nécessaire pour diriger notre grande Région, j ai compris qu il y avait une attente très forte d une candidature de Rassemblement. J ai été invité à de nombreuses cérémonies de début d année où tous se retrouvent pour les vœux, j ai reçu mille sollicitations et demandes de rendez- vous pour me demander de m impliquer. A Prémesques, j ai été particulièrement marqué par cette dame qui m a dit : «Vous ne pouvez pas nous laisser tomber». C est grâce à tous ces messages d encouragement, de confiance et d espoir que j ai pris ma décision. Ma relation non seulement avec ma ville, ma Picardie, mais aussi toute la nouvelle Région, était plus forte que je ne l avais imaginée. Les rencontres que j y ai faites durant toutes ces années m obligent à relever ce défi de rendre à cette Région une partie de ce qu elle m a donné. C est ma Région, j y ai grandi. Je me souviens quand mes parents s y sont installés ; nous venions de Troyes, et la brique rouge de Saint- Quentin évoquait déjà plus pour moi le Nord que la Picardie. «Saint- Quentin : ses pastels, sa plage» : le panneau d entrée de la ville m avait tellement marqué que j avais demandé à mes parents d aller voir cette fameuse plage, sans me douter que des années plus tard j en créerai une deuxième, la plage de l Hôtel- de- Ville, qui a 2 2

lancé le mouvement des villes- plages l été, et a été copiée jusqu à Paris. Quand mes parents sont partis, je suis resté pour faire mes études et travailler, à Saint- Quentin, à Laon, puis à Flavy- le- Martel où j ai développé mon cabinet d assurances. Je n ai pas grandi à Paris, ni dans sa banlieue chic, je n ai pas fait de grande école, je ne suis pas haut fonctionnaire. Je l assume : je suis un «provincial» comme on dit à Paris, je viens de l entreprise. Je connais bien les difficultés des entrepreneurs : j en suis un. C est une différence précieuse : on est plus légitime à parler des charges des entreprises quand on les a déjà payées soi- même! C est à Saint- Quentin que j ai été élu la première fois en 1989, dans l opposition aux communistes et aux socialistes, puis que je suis devenu Adjoint au Maire lorsque nous avons gagné aux municipales de 1995. Ce que je dois à Saint- Quentin, je ne l oublie pas. Dans mes mandats, dans mes fonctions de Ministre, j ai gardé ce souci de la grande Région et de ses difficultés propres. C est sans doute pourquoi j ai voulu aider tant d hôpitaux et de cliniques partout dans notre grande Région, et pourquoi j ai été particulièrement attentif à la place de la prévention dans notre système de santé, ou au manque de médecins dans beaucoup de zones rurales. Ce n est donc pas la première fois que je parcours notre grande Région, et ce qui m a frappé c est combien elle est singulière, et pas seulement pour son Histoire. Ici, les hommes et les femmes sont simples, chaleureux, courageux. 3

Dans notre Région, on sait ce que veut dire la droiture, le travail. On n est peut- être pas des grands «diseux», mais on est des «faiseux». On tient nos promesses. On sait ce que la solidarité veut dire. On ne rechigne pas à la tâche. On construit. Une famille, un village, une entreprise. On se relève. Lors de cette campagne, du Dunkerquois au Sud de l Oise, de la côte picarde à la Thiérache, j ai rencontré des milliers de femmes et d hommes qui travaillent ou ont travaillé, qui cherchent du travail ou qui donnent du travail. J ai vu aussi ceux qui ne savent plus comment s en sortir, qui baissent les bras ou qui sont tentés de le faire, l artisan qui gagne 300 par mois, loin, très loin du SMIC et qui ne sait pas comment payer son RSI calculé sur l année d avant, quand les affaires allaient bien mieux. J ai entendu l agriculteur qui m a dit «on est en train de crever et à Bruxelles, ils ne sont pas capables de passer plus d un quart d heure à s occuper de nous». J ai rencontré des gens aux difficultés sans pareilles. J ai aussi rencontré les chefs d entreprise qui réussissent et qui aiment leur Région, les chômeurs qui ne demandent qu à travailler de nouveau, les jeunes pleins de projets d avenir, les bénévoles engagés dans les associations. J ai rencontré des ouvriers, des apprentis, des salariés, des agents du service public, des retraités. Ils veulent du Travail. Ils veulent de l Autorité. Ils veulent de la Proximité, notamment dans le monde rural. La Région est là pour ça. Et si nous réussissons, alors nous verrons que les femmes et les hommes de la Région sont capables de prendre en main leur destin. Voilà pourquoi je suis candidat. 4 4

Table des matières Je serai le maire de notre nouvelle grande Région...1 Avant-propos...9 PARTIE I : LE TRAVAIL...17 Une Région qui soutient ceux qui veulent travailler...17 La Région, c est l emploi!...19 Réformer la formation...27 Oui à la solidarité, non à l assistanat...29 Une Région qui soutient ceux qui donnent du travail : les entrepreneurs...33 Créer un Guichet unique pour les entreprises...34 Soutien à la trésorerie...35 Une aide accrue à la croissance des entreprises...37 Consolider les pôles d excellence...39 Le soutien à la filière agricole...43 L exemplarité des collectivités dans le soutien aux entreprises locales...50 Une Région qui agit pour le travail dans tous ses champs de compétence...52 Connaître l entreprise dès le lycée...52 Rapprocher l enseignement supérieur de l entreprise...54 5 5

Les grands projets d infrastructures au service de l emploi...58 Mettre le rayonnement de la grande Région au service du développement économique...64 PARTIE II : L AUTORITE...72 Une Région qui fait le choix de la sécurité...72 Une Région qui redonne du sens à la République...75 Une Région qui vient au secours des territoires touchés par l afflux de clandestins...76 Une Région qui sait défendre ses intérêts au niveau européen...81 PARTIE III : LA PROXIMITE...84 Une Région au service de ses habitants...84 Assurer la mobilité au quotidien...84 Faire des lycées des lieux de vie...90 Améliorer l accès à la santé des habitants...92 Une Région au service de tous les territoires...99 Valoriser nos villes...100 Poursuivre la rénovation urbaine...101 Soutenir les habitants du monde rural...103 Faire confiance aux agriculteurs et aux chasseurs...106 Si tu ne vas pas à la Région, la Région ira à toi...108 6 6

PARTIE IV : MON ENGAGEMENT...111 Notre Conseil régional au travail...111 Faire plus en dépensant moins...111 Un Conseil régional exemplaire...115 Des élus régionaux au travail pour vous...116 Mes convictions...118 Remerciements...124 7 7

8 8

Avant- propos Nous devons réaffirmer la fierté d être Chti, la fierté d être Picard : les mille beffrois de nos villes, les flèches de nos églises, les traditions à l image de la chasse, les carnavals de nos bourgs, mais aussi les filières d avenir de notre économie, m incitent à croire que le déclin n est pas une fatalité, que l énergie, les savoir- faire des femmes et des hommes qui habitent notre Région, dans les villes, dans les villages, dessinent un avenir, un bel avenir. Si je porte cette confiance, c est précisément parce que je sais d où nous venons, où nos régions avec leurs particularités - puisent leurs racines, leurs cultures, leurs identités. Pour une Région comme pour un pays, il n est de projet qu inscrit dans le passé, ses figures, ses actes héroïques, ses épopées collectives, ses résistances populaires. Notre projet, centré autour du travail, s inscrit dans cette lignée. Refuser la fatalité et le déclin. Se réinventer un avenir grâce au travail de ses habitants et aux atouts de ses territoires. C est depuis toujours la force de notre grande Région Nord- Pas- de- Calais- Picardie. Notre Région est celle de toutes les résistances. Celle qui a été deux fois détruite au siècle passé, et qui deux fois s est relevée. Elle ne s est pas reconstruite avec des subventions, mais avec le travail des femmes et des hommes qui partageaient ce même sens de l effort, ce même respect du mérite. Elle s est 9

reconstruite autour de son ADN : le travail. Rien ne s est fait ici, dans notre grande Région, sans mérite et sans travail. L artisanat, l industrie ont façonné des générations d entrepreneurs, de travailleurs, d ouvriers spécialisés, de manœuvres, d artisans. Quand Jaurès dit que «le premier des droits de l'homme c'est la liberté individuelle, la liberté de la propriété, la liberté de la pensée, la liberté du travail», il exprime cette conviction que nous partageons : il faut donner cette liberté de travailler à tous ceux qui en sont privés dans notre Région. Cette valeur travail qui n est ni de droite ni de gauche et encore moins des extrêmes, cette valeur travail qu ont partagée nos anciens, cette valeur travail qui a construit notre progrès, elle demeure au cœur de notre identité. C est ce qui compte aujourd hui pour redonner de l efficacité et de la crédibilité au Conseil régional : retrouver le sens de l humain, retrouver la proximité du terrain, retrouver la valeur du travail. Je ne supporte plus que notre grande Région ne soit première en France que pour le chômage, la pauvreté, les difficultés de santé ou l illettrisme. Je ne supporte plus que soit vécu comme une fatalité ce qui est de la responsabilité des élus régionaux. L emploi, c est la compétence de la Région, c est l échec des dirigeants socialistes qui ont trahi le peuple de gauche. Un ancien électeur socialiste me le disait à Béthune : «ce n est pas ça la gauche, ce n est pas ça le socialisme, ce n est pas taper sur les petits et nous laisser 10 10

nous enfoncer dans le chômage». Pour moi, il n y a pas de fatalité, il n y a pas de Région condamnée à la pauvreté. Mais je constate que nos entreprises ne sont pas assez soutenues et peinent à se relever de la crise, notre industrie reste fragile, l agriculture est toujours menacée. Les fractures de notre Région sont multiples, la qualité des transports n est pas au rendez- vous, des services publics ferment régulièrement en milieu rural, dans des territoires qui se sentent de plus en plus oubliés. Nous ne pouvons plus faire confiance à ceux qui ont provoqué le déclin, le Parti socialiste et ses dirigeants aujourd hui tellement loin des réalités et des problèmes de nos concitoyens. Et pourtant, dans la lutte contre le chômage, ils avaient tout le pouvoir de changer les choses - la formation, l apprentissage et le développement économique. Ils avaient la possibilité d agir pour l emploi, de lutter contre l illettrisme, d améliorer le niveau de qualification des jeunes, des salariés et des chômeurs ; leur échec est dramatique, leur bilan parle pour eux, et c est toute la grande Région qui en porte les traces. N oublions pas cela : ce sont les compétences de la Région, c est l incompétence des dirigeants socialistes de la Région. Cette femme croisée sur le marché de Bully- les- Mines résume le sentiment de beaucoup d habitants : «ils nous ont trahis». II est bien loin le temps où la Région incarnait la modernité, l innovation, la proximité aussi. Il est bien loin le temps où Pierre Mauroy disait que la Région est un espoir, et qu elle 11 11

est le meilleur garant du pouvoir donné aux citoyens. Cet héritage, les dirigeants socialistes du Nord, trop occupés par leurs guerres internes, l ont dilapidé. Bientôt, ils mettront leur échec sur le dos du Gouvernement socialiste! Etre élu c est être responsable. Les dirigeants socialistes ne peuvent pas incarner le renouveau d une Région qu ils dirigent depuis toujours. Au- delà de leur inaction, les dirigeants socialistes de la Région ont créé de vrais freins à son développement. Ils ont monté les territoires les uns contre les autres, bloqué des projets pour des raisons politiciennes. Ce n est pas ma vision. Ce n est pas le Nord- Pas- de- Calais contre la Picardie, Lille contre Amiens, ce n est pas la métropole contre les territoires ruraux. C est avec ce type de comportements du passé que l on empêche les projets d émerger. C est comme cela que l on ajoute du déclin au déclin, de la désespérance à la désespérance, de la méfiance à la méfiance et que l on finit par faire le lit des extrêmes. Les électeurs l ont d ailleurs bien compris et en ont tiré les conclusions, en confiant à la droite et au centre le soin de remettre à flots les plus grandes communes de notre Région, comme Amiens, Roubaix ou Tourcoing, et quatre départements sur cinq. Cette désespérance, certains s en nourrissent, comme le Front national et ses dirigeants. Pour eux, le Nord- Pas- de- Calais- Picardie n est qu une terre de misère sensible à leur discours populiste et irréaliste. C est leur fonds de commerce : parier sur la désespérance. Je ne partage pas cette vision. Je crois au potentiel des habitants de la Région. 12 12

Je crois à leur volonté de changement. Je crois que tous ensemble nous pouvons changer le destin de nos territoires. Je ne me sers pas de la Région comme un marchepied ou un laboratoire. Si la Région était une priorité pour les dirigeants du Front national, ils auraient des propositions concrètes à apporter. Mais mis à part le rejet de l Europe dans une Région qui est au cœur de l Europe, et qui a tant besoin d Europe, nous n avons rien entendu. Rien entendu sur l emploi. Rien entendu sur la jeunesse. Rien entendu sur la ruralité. Je n ai vu qu un programme irréaliste, je n ai entendu que des contradictions. Le Front national tape sur l Europe et passe à la caisse de l Europe tous les mois quand Madame Le Pen touche sa paye de député européen, comme les autres membres de la PME familiale Le Pen ; les dirigeants du Front national promettent des allocations à tous alors qu ils savent que c est impossible ; ils promettent le SMIC à 1500, ce qui signerait la mort des petites entreprises. Je ne suis pas le seul à avoir compris ce double langage. Un chef d entreprise que j ai rencontré lors d une réunion du Cercle des Jeunes dirigeants du Nord me confiait combien il trouvait cette proposition d un SMIC à 1500 irréaliste et dangereuse, car elle détruirait de nombreux emplois. Mais les dirigeants du Front national s en moquent : à l image de leur présidente qui a tellement hésité pour savoir si cela vaudrait le coup d être candidate à la Région, ils ne proposent pas de solutions concrètes. Le rôle d un responsable politique, c est pourtant bien d apporter des solutions aux problèmes! Pour Madame Le Pen, c est l inverse : un problème résolu, c est 13 13

un électeur du Front national en moins. Le jour où il n y a plus de problèmes, il n y a plus de Front national. A la bourse du malheur, Madame Le Pen joue toujours à la hausse. Notre moteur est totalement différent : c est lutter contre le déclin, c est redresser la Région, c est lui construire un avenir, avec des propositions concrètes. Une fois encore, les 6 et 13 décembre prochains, nous aurons le choix entre le déclin et le sursaut. Nous devons voir les choses en grand. Demain, notre Région sera la troisième par sa population, la plus jeune des régions françaises. Une Région, du bassin parisien aux frontières de la Belgique, au cœur de l Europe, de sa culture, de son économie, entre Londres, Amsterdam, Bruxelles, Paris, Francfort. C est une Région qui doit peser au niveau national, qui doit se faire entendre à Paris comme à Bruxelles, qui doit retrouver cette place d avant- garde de l innovation et du travail qui fut la sienne. J en suis convaincu : d ici, nous allons encore étonner la France. Notre engagement est de redresser la Région. Je le ferai en assumant une présidence de Région forte. Ce redressement passera par une priorité, une seule, enfin assumée : notre Région au travail. Notre Région au travail, c est être aux côtés de ceux qui donnent du travail. Ce ne sont pas les hommes et les femmes politiques qui créent du travail, ce sont les entrepreneurs. Il faut leur faciliter la vie, avec un programme simple : ne pas leur mettre de bâtons dans les 14 14

roues pour qu ils réussissent et quand ils réussissent ne pas leur faire les poches. Message bien reçu : pas question d augmenter les impôts. Notre Région au travail, c est aider ceux qui travaillent ou ont travaillé, c est récompenser le mérite et l effort. Notre Région au travail, c est aider ceux qui veulent du travail. Tout doit être fait pour aider ceux qui cherchent vraiment du travail, les chômeurs en recherche d emploi, les jeunes qui veulent un contrat d apprentissage, un stage ou un premier job, les seniors qui pensent que pour eux c est fini, qu ils sont trop âgés pour qu on s intéresse encore à eux. Ma politique sera toute entière tournée vers eux ; mais à ceux qui pensent qu on peut s en sortir sans travailler, je dis que je ne suis pas le bon candidat. En revanche, notre solidarité sera totale avec ceux qui ne peuvent plus ou pas travailler en raison de leur âge, de leur état de santé ou de leur handicap. Ne dites pas qu il y a trop de social en France. Dites plutôt qu il est mal réparti! La Région doit être efficace dans tous les autres domaines où elle construit l avenir de ses habitants, les transports, les lycées, la recherche, la culture, le sport. Mais toute dépense engagée par le Conseil régional aura une finalité : le travail. Pour mettre en œuvre cette priorité, c est la Région en tant qu institution que nous devons mettre au travail, avec des élus qui travaillent plus pour vous que pour eux- mêmes, qui ont l obligation de siéger et de tenir des permanences près de chez vous. Et je veux une gestion rigoureuse où tout ce 15 15

qui ne crée pas de travail sera supprimé. Le budget de la grande Région sera de plus de 3 milliards d euros ; il y a donc des moyens qui peuvent être consacrés à notre priorité, le travail, à condition de savoir faire des choix et de mettre fin aux dépenses inutiles. C est ce projet que je veux partager avec vous. Ainsi la Région redonnera fierté et confiance à ses habitants, elle redonnera du travail et du sens à la valeur travail. 16 16

PARTIE I : LE TRAVAIL Une Région qui soutient ceux qui veulent travailler Tout doit être fait pour aider ceux qui recherchent du travail. Le chômage dans notre grande Région ne cesse de progresser : 481 400 demandeurs d emploi en mai 2012, 565 900 en juillet 2015, soit 84 500 demandeurs d emploi en plus. C est- à- dire l équivalent de la ville de Dunkerque, ou de deux fois la ville de Compiègne Derrière ces chiffres froids et désincarnés, il y a autant de familles dans lesquelles ce n est pas une fiche de paie que l on reçoit à la fin du mois mais une allocation chômage, forcément moins élevée qu avant. Et dans ces familles, on se demande quand on verra la fin du tunnel et le retour vers l emploi. Face à ces réalités, mon obsession est bien le travail. Mon obsession, c est de permettre que tout jeune qui le souhaite puisse entrer en apprentissage, que toute entreprise qui veut embaucher un apprenti puisse le faire, que les emplois non pourvus de notre Région trouvent enfin preneurs, que chaque demandeur d emploi puisse avoir une formation qui lui soit vraiment utile pour retrouver du travail. Car je sais que derrière le chômage, il y a des familles qui s inquiètent et qui souffrent. Je sais qu il y a un sentiment douloureux d abandon. À ceux- là je veux dire que la Région a les 17 17

moyens de mener une politique de l emploi efficace, une politique sur- mesure adaptée à ses habitants et à son territoire. C est mon engagement pour les 6 ans à venir : des résultats concrets. Je demande à être jugé là- dessus : est- ce que nous aurons remis en marche cette machine à créer du travail? Il doit y avoir plus, beaucoup plus, d emplois créés dans notre Région qu il y aura d emplois transformés ou menacés. Car je sais que l immense majorité des demandeurs d emploi de notre Région veulent du travail. Je me souviens de cet homme au premier rang d une réunion publique à Noailles qui m avait interpellé en me disant : «Je suis handicapé depuis 20 ans, et Pôle emploi ne me propose que des formations à 50 kilomètres de chez moi.» Quand je lui répondu «Si la Région vous aide à y aller, vous irez?», il m a rétorqué spontanément «Bien sûr!». Il faut pouvoir non seulement lui donner une formation, mais aussi pouvoir assurer son déplacement. Alors oui, je sais combien l immense majorité des chômeurs veut avant tout travailler, pour peu qu on les écoute. Ceux qui ont dit avec mépris que ce slogan «Notre Région au travail» était une critique des chômeurs, ou une manière de traiter les habitants de fainéants, connaissent mal les habitants de notre grande Région : ils veulent trouver du travail, et nous devons les y aider. Les dirigeants du Front national ont d ailleurs révélé leur vrai visage en critiquant ce slogan : pour eux, l assistanat est une solution bien plus facile que de mettre en œuvre les solutions concrètes qui permettent à chacun de retrouver un travail. 18 18

La Région, c est l emploi! Il y a dans notre Région un grand paradoxe : 565 000 chômeurs et au moins 120 000 offres d emplois qui ne trouvent pas preneurs. Ces emplois disponibles tout de suite doivent être connus, tous ceux qui en ont besoin doivent savoir où les trouver mais surtout quelle formation faire pour y accéder. Et ces formations ne doivent pas être disponibles un an après : c est tout de suite que la Région doit être présente pour accompagner ceux qui veulent travailler à y accéder. Il y a de bonnes pratiques qui viennent du terrain pour mettre en relation ceux qui offrent du travail et ceux qui en cherchent. Et il y a les budgets nécessaires en termes de formation pour les aider à parcourir ce chemin vers les emplois disponibles. 250 millions d euros sont consacrés à la seule formation professionnelle chaque année par les deux régions. Pour y parvenir, je ne crois pas à une énième réforme de Pôle emploi. Je crois à une action totalement nouvelle de la Région. J ai été plus d une fois étonné lors de mes permanences de maire, mes rencontres sur le terrain, de la violence des critiques vis- à- vis du «système Pôle emploi», pas de ses agents qui font le maximum avec les moyens qui leur sont donnés, mais d un système qui semble devenu terriblement administratif. Ou bien alors, ce qui est peut- être pire, d une forme de fatalisme ou d évidence sur le thème : «Pôle emploi, ça ne sert à rien». C est une phrase qui revient souvent. Il faut dire que les résultats ne sont pas 19 19

à la hauteur. Je me souviens de cet industriel à Dunkerque qui n a jamais eu de nouvelles en un an et demi au sujet de l offre d emploi qu il avait déposée à Pôle emploi, ou de ce chef d entreprise de Caudry à la recherche d un peintre qui était encore étonné qu on puisse lui envoyer des candidats qui n avaient aucune formation dans son métier. Si Pôle emploi ne marche bien que pour l indemnisation, et pas suffisamment pour la recherche d emploi, il faut en tirer les conclusions. Pas en recréant un Pôle emploi bis, mais tout simplement en partant de la réalité du terrain, bassin d emploi par bassin d emploi. C est la méthode que j avais employée lorsque j étais ministre, en chargeant les sous- préfets de réunir tous les acteurs de l emploi, les entreprises, sur un même territoire. Nous avions obtenu de premiers résultats en mettant en face des emplois non pourvus des demandeurs d emploi avec un profil correspondant. Les élus qui venaient à ces réunions reconnaissaient le pragmatisme de la méthode, quelle que soit leur couleur politique. Et nous avions déjà identifié un problème : ceux qui décidaient des formations, qui les finançaient dans les régions n étaient pas toujours impliqués comme ils auraient dû l être. C est ce que je veux changer. Je veux utiliser toutes les prérogatives que la loi donne à un Président de Région. Au vu de l urgence de la situation, il faut que la Région prenne les choses en main le plus rapidement possible. Après les élections, dès le lundi 4 janvier à 7h du matin, il 20 20

sera possible à tout demandeur d emploi de contacter la Région grâce à un numéro d appel créé spécialement. Chaque demandeur d emploi qui le souhaite pourra obtenir un rendez- vous personnalisé, dès janvier pour les premiers d entre eux, dans chaque bassin d emploi, c est- à- dire près de chez lui. L objectif sera de faire un point détaillé sur leur parcours, leur potentiel, et en parallèle nous aurons commencé à recenser toutes les offres d emploi disponibles et non pourvues, bassin d emploi par bassin d emploi. En fonction des besoins et des candidats, nous déclencherons des formations tout de suite, et non dans six mois, pour tous les profils qui pourraient correspondre à une offre. A Anzin- Saint- Aubin, j ai rencontré un transporteur qui était prêt à embaucher deux personnes, mais pour cela il fallait qu il ait la garantie qu aussitôt le permis poids lourds passé, ces deux personnes obtiennent la formation initiale minimale obligatoire (FIMO) pour devenir chauffeur routier. Cette formation, c est tout de suite après le permis qu il faut l avoir, pas dans 6 mois ou un an, sinon cela ne sert à rien. Il faut que et le permis et la FIMO soient pris en charge, et savoir organiser les deux à la suite. C est cela une action concrète et efficace qui correspond aux réalités du terrain. Cette nouvelle méthode sera aussi l occasion de voir quels sont les chômeurs qui sont vraiment volontaires pour s en sortir. Et elle permettra d impliquer toutes les entreprises. Je veux dire aux chefs d entreprise que je sais le poids que représente le nombre de demandes d emploi qui leur parviennent. Mais, de grâce, organisons- nous pour pouvoir 21 21

répondre à toutes ces demandes. S il vous plaît, répondez quand un jeune envoie sa candidature pour un stage, un job d été ou un premier emploi, même si c est non. Ne donnons pas le sentiment à ces jeunes qu ils sont invisibles, et qu avant même de commencer à travailler, ils ne comptent pas et n existent pas. Et le sentiment est exactement le même chez les demandeurs d emploi âgés. En parallèle, nous organiserons, sur tous les territoires de la Région, des forums pour l emploi en rapprochant entreprises qui veulent recruter et demandeurs d emplois, et, pour les jeunes, des rendez- vous en mars pour les jobs d été. Tout ceci sera progressivement complété par une sorte de «Facebook de l emploi» régional. Quand je suis arrivé au Ministère du travail, j ai demandé au directeur de Pôle emploi de me faire un «Facebook de l emploi». Plusieurs semaines plus tard, il me disait qu il n y arriverait pas, que l informatique de Pôle emploi était trop lourde à modifier Je me suis juré qu un jour nous aurions les moyens de mettre enfin en place des solutions aussi concrètes et simples au service de ceux qui cherchent un emploi. Cela sera le cas par la Région et grâce à la Région. Je reste convaincu de l intérêt de recourir aux nouveaux outils numériques. Aujourd hui LinkedIn, Facebook ou Le Bon Coin permettent de retrouver un emploi. Des expériences comme «les PME recrutent» menée 22 22

conjointement par la CGPME et Facebook ont montré clairement leur efficacité. Alors oui, il faut développer d autres projets grâce aux outils numériques. Plus de numérique, cela représenterait 784 000 emplois en France sur 10 ans. Ce n est pas moi qui le dis, c est le cabinet McKinsey dans une étude de juin 2015. Ce système, je veux le mettre en place dans les six premiers mois de l année 2016, afin que nous puissions très rapidement commencer à pourvoir les emplois aujourd hui vacants. La Région pourra aussi s appuyer sur des partenaires privés comme les professionnels du travail temporaire qui connaissent bien le marché du travail, pas seulement pour des postes d intérimaires mais aussi pour des emplois permanents. Nous le ferons avec une logique claire : que ces entreprises soient rémunérées en fonction des résultats et des retours vers l emploi. Certaines sont d ores et déjà prêtes à jouer le jeu, c est une chance. Je sais bien que pour réussir pleinement il faudrait pouvoir agir sur l organisation nationale du chômage : la convention UNEDIC, l indemnisation en contrepartie d une formation, les conditions d indemnisation, etc. Mais en décembre, c est bien l élection d un Président de Région qui aura lieu. Aussi je me concentre sur les compétences de la Région, et elles sont déjà nombreuses pour lutter contre le chômage. 23 23

Priorité à l apprentissage Les paroles de cette maman rencontrée il y a longtemps, en 1998, m ont marqué : «J ai deux fils, l un a un métier dans la tête, l autre dans les mains ; je veux que chacun ait un métier». Ces paroles, je les ai gardées en mémoire. Oui, il faut que chaque jeune puisse trouver sa voie. Avoir un diplôme, c est bien, avoir un métier, c est mieux. Pour éviter aux jeunes le chômage je crois surtout et avant tout à l apprentissage. Et pourtant, l apprentissage ne s est pas développé voire a diminué certaines années en Picardie et dans le Nord- Pas- de- Calais. Quant aux CFA (Centre de formation d apprentis), ils ne sont remplis qu aux deux tiers. Toutes ces places, c est autant d apprentis que nous pouvons former, et de jeunes à qui nous pourrons éviter le chômage. Je préfère l apprentissage aux contrats aidés. Les contrats aidés, le jour où ils ne sont plus aidés, il n y a plus d emploi. L apprentissage, au contraire, donne un emploi stable et durable. Alors pourquoi les dirigeants socialistes ont- ils privilégié les emplois, qui n ont d avenir que le nom, à l apprentissage? Avec les dépenses consacrées par la Région à ces emplois aidés, ce sont plus de 7000 apprentissages supplémentaires qui auraient pu être financés. L apprentissage sera LA priorité de l action régionale pour éviter le chômage aux jeunes de la Région. Seuls 37 000 d entre eux sont en apprentissage aujourd hui. Si nous 24 24

avions le même taux d apprentissage qu en Alsace, il y aurait près de 60 000 apprentis dans notre Région. Notre objectif, c est que chaque jeune qui en fera la demande puisse avoir un contrat d apprentissage. Et s il faut mettre des moyens pour que les 100 000 jeunes de Nord- Pas- de- Calais- Picardie qui ne sont plus à l école, et pas au travail, ni en stage, accèdent à l apprentissage, j y suis prêt. Pour cela, il faut aussi que les collectivités locales, les communes, les intercommunalités, les départements, puissent accueillir des apprentis ; la Région les y aidera. Un apprenti contrairement à ce que l on peut croire, coûte plus cher qu un salarié, sauf la première année quand il a 16 ans. Parce que je crois à l apprentissage la prime qui n est que de 1000 en Picardie va passer à 3000 par an dans toute la grande Région. Et cette aide sera versée à toutes les entreprises quelle que soit leur taille. Je ne crois pas aux seuils en matière de droit de travail, je ne les appliquerai pas au niveau régional. La carte des CFA doit être revue. Il faut que les CFA proposent des formations à des métiers qui ont de l avenir et qui correspondent aux besoins locaux. Il faudra en ouvrir, en n oubliant aucun territoire, aucun besoin. D autres ont des places vacantes. Pourquoi ne pas les utiliser, au nom du bon sens, pour former les demandeurs d emploi. A nous de changer les choses. Et je veux que nous expérimentions l ouverture de CFA directement dans les grandes entreprises 25 25

qui ont besoin de jeunes apprentis. Par ailleurs, nous avons dans la Région des structures très intéressantes, les Maisons Familiales Rurales, qui font de l apprentissage pour les métiers agricoles notamment, et qui connaissent un taux d insertion des jeunes dans le travail impressionnant. Je compte soutenir tout particulièrement ce réseau qui repose sur une structure originale, associant les familles à l éducation de leurs enfants, et qui ont fait de la formation par alternance le cœur de leur réussite. Je pense d ailleurs à toutes les structures qui portent les contrats de professionnalisation. Nous les ferons mieux connaître, car c est là encore une solution pour lutter contre le chômage. Enfin, je souhaite que la Région porte la voix des maîtres d apprentissage auprès du Gouvernement quand la réglementation n est pas adaptée. Trop de règles différentes et complexes viennent pénaliser l apprentissage. J ai rencontré Naïm, âgé de 15 ans et 8 mois, au Simply Market du quartier de Grande Résidence à Lens. Dans le cadre de son apprentissage, parce qu il n avait pas encore 16 ans, il avait le droit de couper la ficelle de la barde qui entoure la viande, mais pas la viande Voici le genre d absurdités contre lesquelles je veux lutter. A tous ceux qui pensent que ces dispositifs sont coûteux, je voudrais rappeler deux réalités : la première, c est le coût social et financier pour la Nation de jeunes qui sont au 26 26

chômage sans formation et donc sans perspective ; la seconde, c est qu aujourd hui les Régions ne dépensent même pas l équivalent de ce qu elles perçoivent en taxe d apprentissage pour l apprentissage! Ce n est pas la vocation des Régions de se faire de l argent sur le dos de l apprentissage, leur rôle est de mettre tout en œuvre pour éviter aux jeunes le chômage grâce à l apprentissage. Réformer la formation Nous le savons, les métiers évoluent très rapidement. C est un immense défi qui s ouvre à nous, d autant plus que l accès à la formation professionnelle est deux fois plus répandu pour les diplômés de l enseignement supérieur que pour les titulaires d un BEP ou d un CAP, ceux qui justement sont les plus exposés aux transformations de l économie. Pourtant, l offre de formation professionnelle est très large, mais elle bénéficie principalement aux salariés déjà en poste et non aux plus fragiles ou aux demandeurs d emploi. Et elle ne correspond pas toujours aux besoins exprimés par les entreprises. Je veux que la formation professionnelle dont la Région a la charge soit orientée vers ceux qui en ont le plus besoin : les jeunes en recherche d emploi, à qui il faut impérativement donner l opportunité d être formés à des métiers où il y a de l embauche ; les chômeurs de longue 27 27

durée, qui se sont éloignés de l emploi et à qui il faut remettre le pied à l étrier par la formation ; les salariés qui ont les qualifications les plus faibles, ou les qualifications les moins demandées sur le marché de l emploi actuel. Je souhaite que nous nous attaquions résolument au problème de l emploi des plus de 50 ans, notamment en formant les salariés les plus âgés en reconversion qui cherchent une deuxième partie de carrière. Je pense aussi aux demandeurs d emploi âgés, à qui il ne manque que quelques mois pour partir à la retraite. La Région doit être là pour leur proposer des solutions d embauche. Je veux également que la Région joue un rôle essentiel dans le rétablissement de l ascenseur social, en proposant des cours du soir pour les salariés qui souhaitent ainsi approfondir leur formation initiale et progresser dans leurs qualifications. Enfin, une de nos priorités, doit être de mettre en place un plan de formation d urgence pour les 250 000 salariés et demandeurs d emploi touchés par l illettrisme. C est un fléau qui diminue leur chance de retrouver un emploi ou de progresser. Je me souviens de cette femme qui me disait : «vous pouvez mettre ce que vous voulez dans le contrat de travail, je ne sais pas lire». De telles situations ne doivent plus exister : la mise en place de ces formations de lutte contre l illettrisme devra avoir lieu dès 2016 dans les bassins d emploi les plus concernés. Cette lutte contre l illettrisme doit commencer dès le plus jeune âge, c est ce que j ai fait à 28 28

Saint- Quentin avec l opération «Un livre, un enfant» qui permet à chaque enfant de constituer progressivement une bibliothèque afin de lui donner l envie de lire. La Région joue un rôle majeur dès la formation initiale. Elle doit ouvrir des places de formation pour les métiers de demain. Cela est vrai dans tous les domaines, et notamment dans les professions de santé pour lesquelles la Région a la responsabilité de la formation. Des métiers de la petite enfance aux métiers du grand âge, il y a là un réservoir très important d emplois. J avais d ailleurs été surpris que les régions, dans le cadre du Plan Alzheimer dont j avais la responsabilité en tant que Ministre, tardent tant à créer des postes de formation pour de nouveaux métiers du Grand âge dont le recrutement était prévu. Il ne faut pas laisser passer ces opportunités. Je crois au développement de la «silver économie», qui concerne toutes les solutions innovantes pour prévenir la perte d'autonomie et assurer une meilleure qualité de vie aux personnes âgées. La «silver économie», ce sont des milliers d emplois à terme! À la Région de favoriser la formation, l'innovation technologique et la création de nouvelles entreprises dans ce secteur. Oui à la solidarité, non à l assistanat Je déteste les caricatures faites y compris dans ma famille politique où l on confond parfois solidarité et assistanat. Je déteste entendre que les chômeurs sont des fainéants. Ce 29 29

n est pas la vérité de tous les chercheurs d emplois, loin s en faut. C est sûr, certains font le choix de l assistanat. C est aussi parce que le système les encourage, parce que, je le reconnais, nous n avons pas changé les règles d indemnisation, et que l on n applique pas la règle de «l offre raisonnable d emploi», c est- à- dire que tout chômeur qui refuse, sans motif légitime, deux offres d emploi proches de ses qualifications, de son domicile, et de son niveau de rémunération potentiel, doit être radié. Ceux qui pensent qu on peut s en sortir sans travailler ne sont pas la majorité. Et trop de responsables politiques ont un jugement bien léger, eux qui n ont jamais été confrontés à la réalité du monde professionnel. Ce n est pas mon cas, je viens du privé, et c est sans doute ce qui me pousse à essayer de comprendre. Je me souviens de cet homme qui était venu me voir à la permanence à Saint- Quentin en me disant «je veux travailler à la mairie». Je lui ai répondu : «pourquoi la mairie? pourquoi pas dans le privé? il y a beaucoup de restaurants qui ont ouverts et embauchent». Et là, il me dit : «le problème, c est les horaires». Je commençais à me dire qu il exagérait, quand il m a expliqué «ça me pose problème, car je n ai plus de voiture, je n ai pas les moyens de réparer la voiture et il n y pas de bus le soir qui dessert l endroit où j habite». Avant de juger, assurons- nous d avoir tout fait pour permettre à ceux qui veulent travailler de pouvoir le faire. 30 30

Pour ces demandeurs d emploi qui vont faire une formation, pour ceux qui retrouvent un emploi, nous devons organiser des services de transport à la demande, ou bien encore utiliser les transports scolaires, comme cela se pratique notamment dans le Nord. Nous pourrons également tester des solutions innovantes. Pourquoi ne pas contractualiser avec les concessionnaires ou les loueurs de véhicules pour la mise à disposition à un prix symbolique d un scooter ou d une voiture? Cela ne concernerait que les premiers mois d activité, et serait une manière de remettre le pied à l étrier de ces salariés dans une période où ils ne sont pas encore sûrs de garder le poste ou d avoir un CDI. C est ma priorité : redonner à tous ceux qui en sont privés les moyens de se déplacer pour travailler. Je veux que demain la Région propose à tous les bénéficiaires du RSA qui peuvent travailler une activité, par exemple dans une entreprise d insertion, ou une formation réelle de retour à l emploi, et ainsi mettre enfin du contenu au «A» de RSA. La Région est l acteur de référence en matière de formation et d emploi, donc je propose qu elle s occupe de cet accompagnement. Nous signerons des conventions en ce sens avec les Conseils départementaux : j ai déjà l accord de principe de quatre des cinq départements, ce qui représente les trois quarts des allocataires. La loi prévoit qu on peut suspendre le versement du RSA à quelqu un qui refuse deux offres raisonnables d emploi ou de formation. Ce sera à la Région 31 31

de veiller à ce que l on propose une véritable activité, mais pour ceux qui refuseront, il faudra appliquer la règle. Je le dis aux allocataires, nous allons enfin nous occuper de vous. Ce qui est insupportable dans le système français, c est de signer un chèque aux gens, de leur verser une indemnité ou une allocation, et de les laisser à l écart, sans s occuper d eux comme on le devrait, sans leur tendre la main. 32 32

Une Région qui soutient ceux qui donnent du travail : les entrepreneurs Notre Région au travail, c est être aux côtés de ceux qui donnent du travail. Ce ne sont pas les hommes et les femmes politiques qui créent du travail, ce sont les entrepreneurs. Que demandent les entrepreneurs? Des infrastructures. Un cadre de vie. Un accompagnement de leurs projets. Trouver du personnel facilement. Et un soutien en cas de coup dur. Demain, la première mission de la Région doit être d aider les entreprises à passer des caps difficiles en préservant le travail. Et sa seconde mission doit être d accompagner leur croissance pour créer les emplois de demain. La Région dispose de toutes les compétences pour le faire. Mais aujourd hui, les deux majorités socialistes régionales sortantes ont voté des crédits d action économique dérisoires. Dans le Nord- Pas- de- Calais, le développement économique ne reçoit que 70 millions d euros par an, soit seulement 3,6% du budget régional, quand la culture en reçoit 60 millions ; en Picardie, ce budget est de 58 millions d euros, soit 4,2% du budget régional. Alors que notre Région est si durement frappée, avec un taux de chômage de 12,5%, supérieur de plus de deux points à la moyenne nationale, cela est dramatiquement insuffisant. 33 33

Créer un Guichet unique pour les entreprises Les entrepreneurs rêveraient que l administration soit leur alliée. Elle est souvent vécue comme un adversaire, qui en plus leur fait les poches. A nous de changer cela avec une administration régionale à leur service. La simplification des démarches administratives : tout le monde en parle mais personne ne le fait. Les demandes d aide qui restent sans réponse, cela ne doit plus exister : c est oui ou c est non. De la même façon, si je ne crois plus aux seuils au niveau national, je ne me vois pas continuer à les appliquer à la Région. Et si je pense qu il y a trop de normes, je peux aider les entreprises à financer leur mise aux normes pour que cette complexité de l Etat ne pèse pas sur elles. Voilà comment on peut agir à l échelle régionale. En Nord- Pas- de- Calais- Picardie, les entrepreneurs auront un interlocuteur unique, ils n auront pas à remplir des dizaines de formulaires pour bénéficier d aides, mais un formulaire unique et simple, et surtout avoir une réponse claire, ferme et rapide sur les demandes d aide. Mon but est de faciliter la vie de ceux qui embauchent. Le reste, les seuils de conditionnalité, les exigences dans tous les sens, ça ne m intéresse pas, car c est du temps perdu pour ceux qui créent du travail. Un «guichet unique entreprises» sera créé dans chaque bassin d emploi. Il sera l interlocuteur des entreprises pour toutes leurs démarches, avec un personnel formé pour 34 34

accompagner les chefs d entreprise dans leurs demandes de soutien auprès de la Région comme d autres institutions. Toute demande d aide qui sera faite à ce guichet unique et qui n aura pas eu de réponse négative dans les trois mois devra être acceptée. Je me souviens d avoir rencontré à Sallaumines un entrepreneur qui avait été aidé par la Région : bien sûr, il était content, mais il se demandait pourquoi il fallait huit mois pour donner un premier accord. Avec nous, le délai maximum sera de trois mois. Soutien à la trésorerie La vie d une entreprise connaît des hauts et des bas, et la crise dont notre pays ne se sort pas peut amener certaines d entre elles à connaître des difficultés de trésorerie passagères. Nous avons tous des exemples en tête, celui de cet entrepreneur qui avait un découvert autorisé de 12 000, qui du jour au lendemain est réduit à 3000, celui qui ne peut pas payer son RSI calculé sur l année d avant alors que son activité a dramatiquement chuté. Nous ne pouvons accepter de voir des entreprises couler alors qu elles ont de l activité, parce que des factures tardent à être payées, et parce que les charges à payer arrivent massivement. Le risque de voir des emplois détruits définitivement pour une difficulté passagère est trop important ; il est nécessaire que la Région puisse agir par un prêt ponctuel en cas de difficultés de trésorerie temporaires. 35 35

Je propose donc que nous mettions en place une avance de trésorerie remboursable, à destination des TPE- PME de tous secteurs qui existent depuis plus de trois ans, après examen de leur situation, une avance qui sera remboursable l année suivante. J ai été entrepreneur, je sais que dans la vie d une entreprise il peut y avoir une passe difficile : la Région doit être là! C est cela aussi soutenir le maintien de l emploi dans les entreprises de notre Région, avec pragmatisme et bon sens. Quand une entreprise plus importante connaît des difficultés, la Région ne peut rester en retrait. Nous avons connu des drames, à Amiens, à Calais notamment ces derniers mois. La Région peut jouer un rôle de médiateur dans les conflits sociaux et intervenir dans les plans de sauvegarde de l emploi. Elle peut aussi agir avec des solutions innovantes, comme par exemple acheter les locaux d entreprises pour ensuite les leur louer, allégeant ainsi la charge immobilière qui peut peser sur elles, et leur permettant ensuite de les acquérir. Elle peut enfin aider directement à trouver un repreneur, pour peu qu elle intervienne assez tôt dans le processus. Et pour tout cela, je veux un entrepreneur à la tête de la politique économique de la Région : le Vice- président chargé des affaires économiques sera un chef d entreprise en activité, qui sait exactement comment fonctionne une entreprise. Enfin, la Région peut intervenir pour accompagner les administrateurs judiciaires lors des redressements 36 36

judiciaires des entreprises. 75% de ces redressements débouchent sur une liquidation : il faut à tout prix faire baisser ce chiffre et sauver les emplois. Je veux m appuyer sur les Tribunaux de commerce, mis à mal par la loi Macron, pour accompagner ces entreprises en difficulté en jouant la carte de la prévention. Une aide accrue à la croissance des entreprises Les entreprises ont besoin d investir pour entretenir leur croissance. Avec les marges faibles des entreprises françaises, dues aux poids des charges et des impôts, avec la crise, cette capacité d investissement est aujourd hui très réduite, alors même qu il existe des perspectives de croissance et d emplois. Des dispositifs existent déjà au niveau de la Région, mais ils sont soumis à trop de seuils et de conditions : la seule condition qui m intéresse, c est de savoir si cela va donner du travail à des salariés de la Région. Si c est le cas, la Région doit aider l entreprise qui la sollicite! Mais ces dispositifs ne suffisent pas : il faut s inspirer de ce que fait la BPI (Banque publique d investissement), y compris dans notre Région et avec elle puisqu elle siège dans ses instances, mais à une autre échelle, pour tous les types d entreprises. Les régions Nord- Pas- de- Calais et Picardie disposent déjà de structures de financement, FINORPA et Picardie Investissement, qu il faut rapprocher pour constituer une véritable Banque régionale d investissement. Cette banque 37 37

sera responsable des prêts, des garanties d emprunts, mais aussi de l orientation de l investissement sur certains secteurs en forte croissance. Nous mettrons en œuvre un vrai programme de création de pépinières d entreprise. La Région doit veiller au développement dans tous les territoires de zones destinées à accueillir les entreprises, de pépinières d entreprises pour les TPE- PME, de zones artisanales qui correspondent aux attentes des artisans qui sont souvent mal logés. J ai vu à Saint- Quentin combien il était important de consulter les entreprises pour concevoir avec elles des bâtiments évolutifs, capables de les accueillir aujourd hui comme demain. Je sais aussi que, s il est important pour elles d accéder à l immobilier professionnel, son coût peut être très important. C est pourquoi la Région doit multiplier les outils qui permettront aux entreprises de disposer rapidement de locaux adéquats sans que cela ne pèse trop lourd sur leur bilan. Les parcs d activité financés par la Région doivent être raccordés à un réseau internet à très haut débit : c est une condition essentielle de leur attractivité et de la compétitivité des entreprises. Plus largement, la Région devra accélérer le plan d accès au numérique sur tous les territoires, en pensant en priorité au travail et aux entreprises. Cela concerne le réseau à très haut débit, mais aussi la transformation numérique des entreprises. Il y a urgence à agir, quand on sait qu une TPE- PME sur deux n a pas encore de site web. La Région créera 38 38