CONTRIBUTIONS DES CONSEILLERS SUR LES TENDANCES RÉCENTES



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CONTRIBUTIONS DES CONSEILLERS SUR LES TENDANCES RÉCENTES Conjoncture régionale Juillet 2012

CONTRIBUTIONS DES CONSEILLERS SUR LES TENDANCES RECENTES Les contributions transversales Pages Chambre de Commerce et d Industrie Régionale de l Aquitaine 3 Comité Régional des Conseillers du Commerce Extérieur 7 MEDEF 9 CFTC 11 FO 12 CGT- FSU 17 Les contributions par secteurs d activité Groupe agriculture du CESER 22 Filière Ostréicole du Bassin d Arcachon 24 Conseil Interprofessionnel des Vins de Bordeaux (CIVB) 25 Syndicat des Sylviculteurs du Sud- Ouest 29 Fédération des Industries du Bois d Aquitaine (FIBA) 34 Association Régionale pour le Développement des Industries Alimentaires d Aquitaine (ARDIA) 37 Union Française des Industries Pétrolières/Union des Industries Chimiques Aquitaine/EDF/GDF 40 Union des Industries et des Métiers de la Métallurgie Aquitaine (UIMM Aquitaine) 44 Groupement des Industries Françaises Aéronautiques et Spatiales (GIFAS) 48 Fédération Française du Bâtiment 53 Comité Régional du Tourisme d Aquitaine 58 Secteur des transports (FNTR / URSTRA / UNOSTRA / TLF / SNCF / RFF / Gestionnaires des aéroports ou ports) SNCF 75 Contributions relevant d une approche par statut Chambre de Métiers et de l Artisanat d Aquitaine 78 Groupe «Coopératives, Mutuelles et Associations de l Economie Sociale (CMAES) 81 60 2

Contribution des Chambre de Commerce et d Industrie Régionale d Aquitaine TENDANCE REGIONALE Dégradation de l activité Après trois semestres encourageants, l enquête réalisée par les Chambres de commerce et d industrie (CCI) d Aquitaine auprès de 1 300 chefs d entreprise met en évidence une détérioration de l activité en Aquitaine au premier semestre 2012. La tendance s inverse : les entreprises ayant diminué leur chiffre d affaires (36 %) sont plus nombreuses que celles l ayant augmenté (31 %). Ce constat est conforme aux anticipations formulées par les chefs d entreprise, qui étaient marquées par une forte inquiétude concernant leur activité pour le début de l année 2012. Cette baisse concerne tous les secteurs. Seule l industrie conserve une activité orientée à la hausse avec davantage d entreprises qui ont un chiffre d affaire en hausse (39 %) qu en baisse (32 %). L activité du BTP demeure stable malgré des résultats moins favorables qu au semestre précédent. La situation des secteurs du commerce et des services est plus délicate avec respectivement 42 % et 35 % de chefs d entreprise constatant une détérioration de leur chiffre d affaires. Inquiétude constante sur les marges mais des investissements maintenus Dans ce contexte difficile, les chefs d entreprise aquitains stabilisent leurs effectifs et maintiennent leurs investissements : 37 % ont investi au premier semestre 2012, ils étaient 38 % fin 2011. Les sommes engagées sont en hausse pour deux entrepreneurs ayant investi sur trois. La contraction des marges constatée par les chefs d entreprise depuis la fin de l année 2010 perdure pour 44 % d entre eux malgré des prix d achat qui se stabilisent. Comme au semestre précédent, les carnets de commandes semblent marquer le pas. Des prévisions plus optimistes pour revenir à la stabilité Globalement, les chefs d entreprise semblent moins inquiets pour le semestre à venir. Les anticipations sont teintées d optimisme par rapport à celles formulées au semestre précédent : stabilité pour les chiffres d affaires, les effectifs et les prix d achat. L inquiétude se dissipe aussi légèrement concernant les marges dont la tendance devrait à la stabilité pour la fin de l année 2012, selon les prévisions des chefs d entreprise. 3

INDUSTRIE En Aquitaine, l activité dans le secteur industriel demeure orientée à la hausse : 39 % des chefs d entreprise ont augmenté leur chiffre d affaires au premier semestre 2012. Cette proportion est cependant en baisse par rapport aux trois semestres précédents qui ont vu ce secteur enregistrer un net regain d activité après la crise de 2008 : la moitié des industriels aquitains observaient une hausse de leur chiffre d affaires au premier semestre 2011. Comme au semestre précédent, les marges se dégradent pour la moitié des chefs d entreprise de l industrie, en grande partie à cause de la hausse du prix des matières premières et de l énergie. Les carnets de commandes domestiques sont stables pour 38 % des industriels, ce qui est conforme aux prévisions. Malgré un contexte difficile, la proportion de chefs d entreprises industrielles ayant investi demeure stable et élevée : près d un sur deux déclare avoir investi au premier semestre 2012. 35 % envisagent de le faire d ici la fin de l année 2012. La prudence reste de mise pour les recrutements : 68 % des chefs d entreprise ont conservé leur effectif inchangé. Concernant les prévisions pour le second semestre 2012, l optimisme est de rigueur, 35 % des chefs d entreprise de l industrie prévoient une hausse de leur chiffre d affaires. L inquiétude sur les marges et le prix d achat est moins marquée, les entrepreneurs anticipant plutôt une stabilisation pour le semestre à venir. BTP Conformément aux anticipations formulées par les chefs d entreprise aquitains du BTP à la fin de l année 2011, l activité se stabilise au premier semestre 2012. 37 % des entreprises de ce secteur ont déclaré un chiffre d affaires dans la continuité de celui observé au semestre précédent. Derrière ce constat d accalmie, des inquiétudes demeurent. Les chefs d entreprise du BTP sont moins nombreux à avoir investi (31 % contre 39 % au semestre précédent). Les marges continuent de se dégrader et les carnets de commandes se contractent. Après avoir connu des périodes de hausse très importante en 2010 et 2011, les prix d achat semblent se stabiliser, ce qui permet des prévisions moins pessimistes pour la fin de l année 2012 concernant les marges. L incertitude demeure cependant sur le niveau des carnets de commande. 4

Dans ce climat mitigé, les effectifs demeurent stables pour 73 % des entreprises du secteur. Cette tendance devrait se confirmer selon les anticipations des chefs d entreprise du BTP pour le semestre à venir. COMMERCE Au premier semestre 2012, pour la première fois depuis le début de l année 2010, les commerçants sont plus nombreux à constater une baisse (42 %) qu une hausse (27 %) de leur chiffre d affaires. Après un climat de stabilisation de l activité depuis début 2010, l activité commerçante semble renouer avec la période difficile des années 2008 et 2009. Malgré cette conjoncture atone, un tiers des chefs d entreprise du secteur a investi, proportion similaire à celle observée au semestre précédent. Les sommes engagées par ces commerces sont en hausse pour 66 % d entre eux. Les effectifs salariés demeurent stables et les marges se détériorent pour 39 % des commerçants. Dans le commerce de gros, les carnets de commandes sont constants. Les prévisions des chefs d entreprise du commerce sont moins pessimistes. La tendance devrait être davantage à la stabilisation de l activité pour la fin de l année 2012. L incertitude étant moins marquée que dans les prévisions formulées à la fin de l année 2011. SERVICES Au cours du premier semestre 2012, 35 % des entreprises des services déclarent une baisse de leur chiffre d affaires alors que ce secteur connaissait un regain d activité depuis plus d un an. Comme l anticipaient les chefs d entreprise, la situation du secteur se dégrade et retrouve son niveau de début 2010. Le nombre d entreprises ayant investi demeure stable (37 %). Concernant les recrutements, les chefs d entreprise des services montrent une prudence plus marquée qu au semestre précédent : 81 % ont conservé 5

leur effectif inchangé. Les marges continuent de se détériorer pour 38 % des entreprises mais le prix d achat semble amorcer un retournement vers davantage de stabilité après trois semestres de hausse importante : 28 % des entreprises constatent une hausse de cet indicateur contre 53 % au semestre précédent. Les prévisions des chefs d entreprise pour la fin de l année 2012 sont empreintes de prudence et de stabilité. L incertitude étant moins marquée qu au semestre précédent. 6

Contribution de M. Michel TISSINIER au nom du Comité Régional des Conseillers du Commerce Extérieur Les échanges commerciaux de l Aquitaine en 2011 Avec 3,3% du total des exportations et 2,7% des importations nationales, l Aquitaine se classait, pour l année 2011, au 12ème rang des régions françaises en terme de volume des échanges, tant à l import qu à l export. Un solde commercial en chute libre du à l accélération des importations. Les échanges commerciaux de l Aquitaine en 2011 sont marqués par la poursuite de la détérioration du solde commercial habituellement assez largement excédentaire. Il est, en effet, passé de 2,4 Mds en 2009 à 1,8 Md en 2010 pour se réduire à 0,3 Md en 2011. Ceci est du à une progression beaucoup plus forte des importations que des exportations sur ces trois exercices. Avec 13,7 Mds pour l année 2011, les exportations ont progressé de 3% par rapport à 2010 et de 13% depuis 2009 ; alors que dans le même temps, les importations augmentaient de 16,7% passant de 11,5 Md en 2010 à 13,4 Mds en 2011, et de +38% par rapport à l année 2009. Mds 2011 2010 2009 2008 2007 Exportations 13,7 13,3 12,1 14,2 13,3 Importations 13,4 11,5 9,7 12,3 10,8 Solde +0,3 +1,8 +2,4 +1,9 +2,5 Les exportations, sensiblement en progrès, sont pénalisées par la chute des ventes de produits pharmaceutiques et par la baisse de celles de l aéronautique. En ce qui concerne les exportations, la majorité des 25 premières catégories de produits (représentant 90% du total régional) est en progression - parfois forte - mais celles qui reculent le font dans certains cas de manière spectaculaire. On peut ainsi noter dans les 6 premières catégories (qui représentent plus de 60% du total exporté), la très forte progression des expéditions de vins et boissons qui augmentent de 31% à 2,2 Mds, notamment vers la Chine et Hong Kong (+53%), de celles des produits de la culture et de l élevage (+36% à 1,1 Md), des produits sidérurgiques (+23% à 0,5 Md ) ou des produits chimiques de base et engrais (+17% à 1,1 Md ). En revanche on assiste à un effondrement des exportations de produits pharmaceutiques qui sont divisées par 3,7 à 0,4 Md par rapport à 2010 ainsi qu à une baisse plus légère des produits de la construction aéronautique (- 8% à 2,3 Md ) et des équipements pour l automobile (- 1,5% à 0,4 Md ). Ensemble ces trois postes amputent les exportations régionales de 1,3 Md, soit 10% du total régional. Les autres catégories de produits progressent toutes sauf les produits électroniques grand public (divisés par 2) et les équipements de communication en repli de 30%. Les importations sont en forte augmentation depuis 2009, notamment celles des produits pétroliers raffinés. La progression des importations est régulière sur l ensemble des 25 premières catégories de produits qui représentent 88% des achats à l étranger. Les variations les plus importantes en valeur concernent les 6 premières catégories qui représentent 50% du total des importations. Les plus fortes augmentations en valeur concernent les produits pétroliers raffinés qui progressent de 26% à 2,3 Mds, les produits chimiques de base +18% à 1,1 Md et les véhicules automobiles +10,7% à 1 Md. Quelques catégories diminuent sensiblement, il s agit notamment de la construction aéronautique et spatiale qui baisse de - 17% à 0,9 Md, des produits pharmaceutiques qui reculent de 3,6% à 0,8 Md. L Union européenne confirme sa place de premier partenaire devant l Amérique et l Asie, avec l Espagne comme 1er client et 1er fournisseur. Sur le plan géographique et par zone, l Union européenne absorbe 59,5% des exportations régionales dont 46,3% pour les pays de la zone euro. Le continent américain vient en 2ème position avec 17% des exportations devant l Asie avec 10,9%, l Afrique, 6,2% et le Proche et Moyen- Orient 1,6%. La progression des ventes vers l Asie en valeur absolue (+18%) comme en valeur relative (+1,6%) se fait au détriment des ventes vers les autres zones notamment l Union européenne qui perd 5% en valeur relative et l Amérique 2%. 7

A l importation, l Union européenne fournit 65% des achats de la région dont 48% en provenance des pays de la zone euro. C est un progrès significatif par rapport à 2010 où elle comptait pour 59% des importations essentiellement en provenance de la zone euro. L Amérique vient en 2ème position comme en 2010, talonnée par l Asie avec respectivement 10,1 et 9,9% de part de marché contre 11% pour chaque continent en 2010. L Afrique stagne à 2,8%. L Espagne reste le 1er pays client avec 16,1% / 2,2 Mds des expéditions de l Aquitaine devant les Etats- Unis (14,9% / 2 Mds ), l Allemagne (11,5% / 1,5 Md ), le Royaume Uni (8,8%), l Italie (6%), la Belgique, la Suisse et la Chine. Ce classement est sensiblement le même qu en 2010, sauf en ce qui concerne l Italie qui est devancée par le Royaume- Uni et la Belgique qui a pris le pas sur la Suisse. L Espagne reste également le 1er pays fournisseur de l Aquitaine avec 18% de part de marché contre 17% en 2010, devant le Royaume- Uni (10%), l Allemagne (9,7%), les Etats- Unis (6,7%), la Chine (5,6%), la Russie (5,5%) et l Italie (5,2%). Le classement a été modifié notamment du fait du recul de la Russie qui passe du 3ème au 6ème rang et de la Chine qui se hisse en 5ème position. (Source DIRECCTE Aquitaine) Commentaires sur les échanges commerciaux d Aquitaine 2011 Il convient d apporter un rectificatif aux chiffres officiels particulièrement en ce qui concerne les produits pharmaceutiques. Celles ci apparaissent en chute de 3.7 à 0.4 Mds. Celle- ci provient uniquement du changement du système de facturation d un grand groupe qui a ré organisé sa logistique export et ne facture plus depuis l Aquitaine mais depuis son siège national. La production Aquitaine reste identique aux années précédentes et cette baisse ne traduit aucune inquiétude quant à la production régionale de produits pharmaceutiques. De même les exportations militaires ne sont pas prises en compte, tout comme les autres productions aéronautiques exportées par d autres régions et ici encore non chiffrables. D une manière générale il faut considérer que ces chiffres s ils expriment une tendance ne sont pas un reflet précis de l activité économique internationale de la région 8

Contribution de Mme Dominique GOURSOLLE- NOUHAUD au nom du MEDEF Aquitaine Zone Euro & France Dans la zone euro, on observe une stagnation du PIB au premier trimestre 2012. Ce chiffre reflète un contexte conjoncturel dégradé sur fond de crise de la dette souveraine en Europe. L économie peine à trouver des relais de croissance : la demande intérieure tourne au ralenti et le moteur extérieur est grippé par l affaiblissement de la demande de nos principaux partenaires européens. Néanmoins, les dernières actions de la BCE ont desserré l étau sur les banques. Il n en reste pas moins que la crise est toujours à l œuvre et que le durcissement des conditions de financement et les plans d austérité qu elle provoque vont nettement peser sur l activité, particulièrement dans la zone euro. La croissance des pays développés pourrait par conséquent demeurer affaiblie en 2012, certains étant même en récession, et ne rebondirait que peu en 2013. En France, l activité stagne mais fait cependant preuve d une certaine résistance et échappe de justesse à la récession. Par ailleurs le chômage continue sa progression (9,6% en France métropolitaine au 1er Trimestre 2012), ce qui agit sur le moral des ménages peu incités à dépenser. La consommation a ainsi très faiblement progressé (+0,2% t/t). On peut noter en particulier, une chute de 11,5% entre le 4ème trimestre 2012 au 1er Trimestre 2012 des achats d automobiles, liée en bonne partie à l arrêt de mesures incitatives (prime à la casse, promotions). Les entreprises sont également fragilisées. Elles disposent de marges de manœuvre réduites sur le plan financier (faible niveau des profits, pression fiscale accrue) et ont du mal à écouler leurs produits. Le manque cruel de visibilité, étant donné les incertitudes liées à des perspectives d activité orientées à la baisse et des capacités de production excédentaires, les poussent à reporter leurs décisions d investissement et à limiter, voire à réduire le niveau de leurs stocks. Sur le 1er trimestre 2012, l investissement des entreprises non financières a ainsi baissé de 1,4%. Les entreprises ont, par ailleurs, poursuivi le déstockage entamé au trimestre précédent (environ 2 milliards d euros en volume). En ce qui concerne plus particulièrement le commerce extérieur, on note que les exportations ont dépassé fin 2011 leur niveau d avant crise, poursuivent leur croissance au premier trimestre 2012, à un rythme comparable à celui du trimestre précédent (+1,0 %, après +0,9 %). Elles bénéficient du dynamisme exceptionnel des livraisons aéronautiques et spatiales et du rebond des ventes de la chimie et des machines industrielles et agricoles. Par ailleurs, les exportations de la pharmacie, en net repli en moyenne en 2011, progressent pour le deuxième trimestre consécutif. En revanche, après les hauts niveaux atteints l année passée, les ventes de produits agricoles se contractent, de même que celles de véhicules automobiles, dans un contexte de faible croissance européenne. Après une pause au précédent trimestre, les importations reprennent leur croissance (+2,4 %, après - 0,8%), sous la poussée des achats manufacturiers. Les acquisitions aéronautiques depuis l Allemagne et les Etats- Unis, ainsi que celles de machines et de produits informatiques et électroniques (téléphonie, composants) augmentent fortement. Les achats de produits chimiques et de métaux sont également robustes, en lien avec la hausse du prix du pétrole et des matières premières. A l opposé, suite à l extinction du système de primes à la casse, les importations de véhicules automobiles se replient nettement. La facture énergétique se dégrade à nouveau, du fait d une augmentation des approvisionnements en pétrole raffiné, liée notamment à une baisse d activité des raffineries françaises Aquitaine Comme prévu, le rebond observé en mars se confirme en avril et bénéficie à l ensemble des branches industrielles mais on observe tout de même de fortes disparités sectorielles. De plus la courbe de longue période ne parvient pas à s inscrire dans une dynamique de progression mais l augmentation de la production devrait se poursuivre dans les mois à venir. Pour toutes les branches industrielles, les perspectives de production restent optimistes et devraient profiter aux effectifs. L augmentation de la production bénéficie marginalement au taux d utilisation des capacités de production qui reste nettement inférieur à sa moyenne de longue période. 9

Plus particulièrement dans le secteur de la Fabrication de Denrées Alimentaires et de Boissons, on observe après le léger fléchissement de mars, une hausse de la production. Seuls les produits laitiers ne bénéficient pas de cette amélioration. Les stocks retrouvent leurs points d équilibre et le niveau des carnets de commandes est jugé satisfaisant. Les augmentations des prix des matières premières sont partiellement répercutées dans ceux des produits finis, avec des situations contrastées selon les secteurs. Les perspectives d évolution sont positives tant pour la production que pour les effectifs. En ce qui concerne le secteur des Équipements électriques électroniques, informatiques et autres machines, on enregistre pour le deuxième mois consécutif un rebond attendu de l activité avec une reprise des commandes. Les stocks désormais à un niveau jugé satisfaisant. Les prix sont stabilisés, tant pour les matières premières que pour les produits finis. Une reprise d activité est à nouveau attendue, initiée par les commandes étrangères. Le secteur des Matériels de transport connaît depuis janvier une amélioration des niveaux de production qui se poursuit en avril. Soutenus par une nouvelle progression des commandes, les carnets sont jugés satisfaisants. Après une période de repli, la demande intérieure connaît un rebond important en avril. L augmentation des prix des matières premières se poursuit à un rythme soutenu avec une répercussion partielle sur les prix de vente. A propos des Autres produits industriels, on notera que portée par la chimie, la métallurgie et dans une moindre mesure par le bois, l activité globale enregistre une nouvelle hausse par rapport aux deux périodes de référence. Néanmoins, la faible sollicitation des capacités techniques ne permet pas de reconstituer les stocks, juste proches de la normale. Après deux mois baissiers, les commandes nouvelles progressent légèrement et les carnets de commandes se redressent, sauf dans le caoutchouc- plastique. Enfin en avril, le secteur des services marchands s inscrit en repli dans toutes les composantes sauf les activités informatiques. Les transports routiers et dans une moindre mesure le travail temporaire et la réparation automobile tirent cette tendance baissière. EMPLOI Fin avril 2012, le nombre de demandeurs d emploi inscrits à Pôle emploi s établit à 147 035 en Aquitaine. Ce nombre augmente de +1,2% par rapport au mois précédent. Sur un an, il est en hausse de +9,8%. En France métropolitaine, le nombre de demandeurs d emploi augmente de +0,1% par rapport au mois précédent (+7,5% sur un an). Par département, le nombre de demandeurs d emploi varie en avril 2012 par rapport au mois précédent entre +0,9% et +2,3% : Dordogne (+1,2%), Gironde (+0,9%), Landes (+0,9%), Lot- et- Garonne (+2,3%) et Pyrénées- Atlantiques (+1,6%). En Aquitaine, le nombre de demandeurs d'emploi en avril 2012 augmente de +0,9% pour les hommes (+9,1% sur un an) et de +1,5% pour les femmes (+10,4% sur un an). Le nombre de demandeurs d emploi de moins de 25 ans augmente de +0,9% (+7,6% sur un an). Le nombre de ceux âgés de 25 à 49 ans augmente de +1,0% (+7,5% sur un an). Celui des 50 ans et plus augmente de +1,9% (+19,0% sur un an). En aquitaine, le nombre de demandeurs d emploi inscrits à Pôle emploi depuis un an ou plus augmente de +5,9% sur un an. Les offres d'emploi collectées par Pôle emploi diminuent en Aquitaine, au cours des trois derniers mois de - 8,9% par rapport aux trois mois précédents. Les offres d'emplois non durables (moins de 6 mois) diminuent de - 11,4% et les offres d emplois durables (six mois ou plus) de - 4,8%. 10

Contribution de M. Jean- Jacques BOISSEROLLE au nom de l Union Régionale CFTC SMIC : PLUS QU'UN COUP DE POUCE, UNE POLITIQUE GLOBALE DE HAUSSE DES REVENUS EST NÉCESSAIRE Alors que s'engage un vif débat suite à l'annonce récente par Les Échos d'une hausse de 2 % du SMIC, la CFTC aimerait que le débat aille plus loin qu'une simple contestation ou approbation de ce nouveau montant. Pouvait- on vivre avec 1100 par mois? Non! Pourra- t- on vivre une fois qu'une hausse de 2 % de ce montant sera appliquée? Encore non! La vraie question à se poser est celle du revenu nécessaire pour pouvoir vivre dignement sur le territoire français. Le vrai problème à régler est celui des travailleurs pauvres. Le véritable enjeu est de pouvoir apaiser tous ceux qui, en France sont constamment tourmentés par leurs trop faibles revenus : smicards bien sûr, mais aussi retraités aux petites pensions, travailleurs à temps partiel, chômeurs, étudiants, stagiaires, apprentis, allocataires du RSA, parents isolés...une liste est bien trop longue! Il y a déjà quatre ans, la CFTC après étude avait estimé à 3300 le revenu net nécessaire pour un ménage avec deux enfants. Réévaluant le panier de la ménagère en y intégrant les services et les produits dont la privation engendre l'exclusion ce montant inclut aussi par exemple les nouvelles technologies, la culture et les loisirs. Ce revenu est considéré par la CFTC comme constituant un revenu de dignité en dessous duquel on ne vit pas, mais on survit. Certes, atteindre ce niveau de revenu au travers d'une simple hausse du SMIC n'apparait ni réaliste, ni responsable. La CFTC est bien évidemment consciente des différences de santé économique qui existent entre les différentes branches, au sein d'un même secteur, ou encore d'une entreprise à une autre. Un coup de pouce trop brutal aurait donc pu mettre en danger l'emploi. En revanche, le revenu de dignité est un objectif vers lequel il faut absolument tendre durant la mandature. Comment? En priorité, par la relance des négociations de branches et tout particulièrement dans celles pratiquant l'abstinence en matière de dialogue social. La CFTC réclame des sanctions plus fortes à leur encontre, pour les obliger à ne plus bloquer l'évolution des grilles salariales Puis, ensuite, par une volonté et des actions portées simultanément sur : - La relance productive, Une politique industrielle pensée et conduite à l'échelle européenne, - Les efforts de recherche et développement, - La formation qualifiante des salariés, - La sécurisation des parcours professionnels, - Une fiscalité garantissant la pérennité de notre système de protection sociale. C'est en se penchant sur ces dossiers complexes que la France renouera avec le niveau de croissance permettant la redistribution sous ses diverses formes (salaires directs, prestations sociales) d'un revenu permettant de vivre dignement sur son territoire. C'est là que réside tout l'enjeu de la conférence sociale des 9 et 10 juillet. La CFTC a pour souhait qu'autour de ces thèmes incontournables s'élabore un véritable contrat social de mandature structuré par un calendrier bien précis des négociations à venir. 11

Contribution de Mme Jacqueline BRET au non de l Union Régionale de Force Ouvrière CONSTAT Sur le plan macro- économique, la récession pointe à nouveau début 2012 alors que les effets de la crise financière sont loin d avoir été amortis en particulier en matière d emplois. Prévisions de croissance : sombres perspectives économiques pour 2012. Au niveau mondial : Le rythme de la croissance s est ralenti en 2011, à 3,8%, après les 4,9% enregistrés en 2010. La plupart des zones ont été soumises à des tensions spécifiques, entre le «printemps arabe» et les effets du tremblement de terre doublé d un tsunami au japon qui ont respectivement joué sur les cours du pétrole et l approvisionnement des chaînes de production. L économie japonaise devrait ainsi afficher une nouvelle récession en 2011 (- 0,3%) alors que l année 2010 avait correspondu à un dynamisme de l activité remarquable (4,1%) après deux années particulièrement difficiles (6,3% en 2009 et - 1,2% en 2008). Après une révision à la baisse de leur croissance effective en 2010, les Etats- Unis semblaient être entrés début 2011 dans une phase d amélioration conjoncturelle avec, notamment, la création de 200 000 emplois par mois de décembre à mars dernier. Cependant, les derniers chiffres produits montrent que les perspectives de croissance de 2,4% à 2,9% énoncées par la FED et la banque centrale américaine pour 2012 sont compromises. En effet, le nombre d emplois créés est tombé à 77 000 en avril alors que les pertes considérables subies en 2009 (4 millions d emplois nets détruits et 2 millions dans la seule branche de la construction depuis 2007) sont encore loin d être résorbées, avec 2,5 millions d emplois recréés ces deux dernières années. Le chômage est certes retombé à 8,5% fin 2011 (9,4% fin 2010), à 8,1% en avril avec une remontée à 8,2% en mai, mais : - d une part cette statistique masque un sous- emploi important (recul des taux d activité depuis le déclenchement de la crise, chômage de longue durée en hausse) et une approche qualitative montre que le temps partiel imposé a connu une forte progression ; - d autre part le rythme de créations d emplois n est pas suffisant pour soutenir à terme la croissance et retrouver le niveau d emploi d avant crise (9 à 10 ans selon l économiste Paul Krugman). Les recettes sont connues : une politique monétaire accommodante et expansive de la réserve fédérale, une politique budgétaire dynamique, une fois réglées les tensions politiques au Sénat, et une faiblesse du dollar savamment entretenue pour favoriser les exportations. Malgré cela, les conditions ne sont pas réunies pour assurer à l économie américaine une trajectoire de croissance autonome. Un nouveau blocage politique pourrait stopper la relance budgétaire et l impact d une crise européenne doublée d une récession percuterait également les Etats- Unis. La croissance observée dans les zones émergentes est demeurée élevée en 2011, supérieure à 6% en moyenne ; (9,2% en Chine et 7,3% en Inde) mais certains pays ont malgré tout connu une chute sensible, à l instar du Brésil (2,8% contre 7,5% en 2010). Cependant le rythme de l activité s est nettement ralenti en fin d année sous l effet de l assombrissement des perspectives conjoncturelles dans leurs zones d exportation, à commencer par l Europe. Cela témoigne de leur grande dépendance vis- à- vis de l étranger en raison d une forte extraversion de leur économie et en miroir de la trop grande faiblesse de leur marché intérieur. Et le coup d arrêt sur ces flux d échanges explique le ralentissement du commerce mondial dans son ensemble fin 2011. Au- delà des déclarations adoptées, par exemple dans les réunions du G 20, force est de constater que les paradis fiscaux perdurent, que les gouvernements n ont pas repris la main sur les marchés financiers, que le système monétaire international n a pas été refondé, que les normes internationales du travail adoptées dans le cadre de l OIT (organisation Internationale du Travail) sont loin d être appliquées partout, même au sein du G 20. 12

Au niveau de l Europe : Sur le chemin de la récession l Europe a manifestement pris une bonne longueur d avance sur les autres blocs économiques. La batterie d indicateurs conjoncturels témoigne de la tendance négative à l œuvre. L OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques) a revu sensiblement à la baisse ses hypothèses de croissance pour la zone euro en 2012, de 2% en Juin à 0,2% en décembre. La Banque mondiale a également sérieusement revu à la baisse ses prévisions pour la croissance mondiale en 2012, passées de 3,6% l été dernier à 2,5% dans ses analyses publiées mi janvier 2012. Signe de l ampleur des incertitudes qui planent sur l environnement économique, de telles corrections en un laps de temps si court sont rarissimes. Comme en témoignent les projections ci- dessous pour la France et l Allemagne à hauteur de : - France 2010 : 1,4 2011 : 1,6 2012 : 0,2 - Allemagne 2010 : 3,6 2011 : 3,0 2012 : 0,3 Selon les statistiques publiées par Eurostat le 1 er juin, le taux de chômage atteint 11% de la population active dans les 17 pays de la zone euro, soit 17,40 millions de personnes en avril 2012 (+110 000 par rapport à mars), niveau jamais atteint depuis sa création. Dans l Union Européenne, le taux de chômage était de 10,3% en avril (contre 10,2% en mars) avec des disparités très importantes selon les pays (24,3% en Espagne 5,4% en Allemagne) Toujours au niveau européen, les facteurs de risque se multiplient : aggravation potentielle de la crise financière, resserrement du crédit, confiance dégradée des agents économiques, politiques budgétaires de plus en plus restrictives, emplois supprimés ou menacés, austérité imposée partout..une mauvaise gestion de la crise des dettes souveraines pourrait entrainer des enchainements négatifs avec pour effet, selon certaines estimations, un recul du PIB de 2% en 2012. Face aux tensions affectant les dettes souveraines, les gouvernements européens ont fait le choix de plans de restriction budgétaires, sans envisager de les alléger ou de les différer le temps que les conditions d un redémarrage de la croissance soient réunies. Ce faisant, les politiques restrictives menées cassent un peu plus toute perspective de croissance. L année 2010 aurait pu laisser penser que l activité était repartie mais il s agissait d un fragile mouvement de reprise spontanée, largement fondée sur un rebond technique (reconstitution des stocks des entreprises) qui n a pas eu le temps de se consolider. La Directrice du FMI a déclaré que «sur le front budgétaire, procéder à des coupes généralisées dans l ensemble du continent ne fera qu attiser les tensions récessionnistes». On aurait apprécié que l ancienne ministre du gouvernement français tienne ce même raisonnement dans l exercice de ses précédentes fonctions. Dans ce contexte continental déprimé, la vigueur de l économie allemande a tranché avec une croissance supérieure à 3% ces deux dernières années. Mais alors, que la fascination pour nos voisins confine actuellement à l idolâtrie, la croissance tend sérieusement à ralentir avec une baisse du PIB au quatrième trimestre 2011 (- 0,25%). Affectée par le ralentissement du commerce mondial et progressivement touché par la situation de ses partenaires européens, le champion de l export ne pourra pas préserver sa relative prospérité macroéconomique dès 2012 et la croissance sera très certainement sous la barre des 1%. Dans son dernier rapport l OIT n hésite pas à pointer la responsabilité allemande dans la crise actuelle de la zone euro en jugeant son modèle de croissance comme étant l une des principales causes. Le BIT (bureau international du travail) constate que les inégalités au travail ont considérablement augmenté à travers l Europe en raison de la crise économique mondiale et devraient continuer de se creuser avec l introduction dans toujours plus de pays de mesures de rigueur et de réformes du marché du travail. Certaines catégories de travailleurs ont été plus durement touchées que d autres. Les jeunes ont été les grandes victimes de la crise, comme en atteste la hausse rapide de leur taux de chômage, deux fois plus élevé que celui des autres tranches d âge dans presque tous les pays. Les femmes ont également été victimes. Elles ont été confrontées à des pratiques discriminatoires, puisqu elles ont été les premières à être licenciées et à subir les réductions de salaires. Pour le BIT les salaires ont constitué une autre source d inégalité. Souvent causées par des réductions de la durée du travail, des baisses de salaires horaires et réels (tenant compte de l inflation) ont été relevées dans toute l Europe. Enfin la hausse durable du nombre de travailleurs pauvres continue, portée par les baisses de la durée du travail et le gel du salaire minimum légal. Les écarts entre hauts et bas salaires se sont encore creusés. Si le dialogue a permis de trouver des solutions alternatives aux licenciements économiques, il a aussi conduit indirectement à des inégalités entre salariés : là où il n est pas présent les salariés ont immédiatement vu leur emploi supprimé. Par ailleurs, le BIT recommande un suivi permanent des effets de la.crise. Il faut souvent des années pour identifier des effets, notamment si les indicateurs qualitatifs (potentiel humain et qualité de l emploi) sont pris en compte. 13

C est le cas par exemple de la forte réduction des dépenses de formation au niveau des entreprises : conjuguée à la diminution des programmes de formation financés par l Etat, elle ne peut avoir à long terme que des effets négatifs. En France Même si le pays a échappé à la récession en 2011, la dégradation de l économie française présente tous les ingrédients d une phase récessive. Aucun rebond de l activité n est attendu à l horizon du premier semestre 2012. La production industrielle est stable avec des taux d utilisation des capacités de production qui n évoluent pas, en ligne avec des carnets de commandes peu encourageants pour l activité future. Le ralentissement observé dans les services ne permet pas d envisager une compensation, même partielle. Les perspectives en matière d emploi dans le tertiaire sont bien sombres pour les prochains mois d après les renseignements recueillis auprès de la Banque de France. La faible croissance prévue en 2012 (0,2% selon l Observatoire Français des Conjonctures Economiques) conduirait à la poursuite de la dégradation du marché du travail avec 49 000 postes supprimés dans le secteur marchand. La contribution du commerce extérieur durant cette même période serait nulle et l investissement des entreprises augmenterait faiblement devant des perspectives d activité morose. Aucun secteur ne sera épargné mais l industrie devrait être la plus touchée. Le recul également de l emploi s y accentuerait et atteindrait 31 000 postes. Dans la construction l emploi resterait orienté à la baisse mais les réductions de 2000 postes seraient moins élevées qu au semestre précédent (11 000 postes au moins). L emploi tertiaire diminuerait également (- 16 000) entraîné principalement par la réduction des emplois intérimaires. Le taux de chômage en France métropolitaine progresserait de 9,4% fin 2011 à 9,7% fin Juin 2012. A cette date il atteindrait 10,1% départements d outre mer inclus. Les ménages français devraient faire face à une baisse du pouvoir d achat (- 0,3% au cours du premier semestre 2012), en raison notamment d une inflation persistante. Les prix à la consommation ont augmenté de 0,4% en décembre ce qui donne une inflation de 2,5% en glissement annuel pour l ensemble de 2011 et une moyenne de 2,1%. La hausse de la tva mise en place par le précédent gouvernement pour consolider les régimes de protection sociale constituerait, si elle devait être maintenue, une erreur économique (risque de baisse de la consommation, vision erronée de la compétitivité) et un danger social (baisse du pouvoir d achat et remise en cause du financement des allocations familiales). Les inégalités s accentuent et la pauvreté gagne du terrain. A cet égard, le secteur de l énergie illustre pleinement cette aggravation de la précarité et de l exclusion. Le bilan 2011 dressé par le Médiateur national de l énergie montre une forte augmentation des cas de précarité énergétique (+14% de saisines entre 2010 et 2011, et +83% depuis 2008) avec des tarifs règlementés du gaz en progression de 25% en 2 ans (+ 60% depuis 2005) et ceux de l électricité» de 8% sur la même période. Selon les estimations du Médiateur, au moins 500 000 consommateurs ont fait l objet d une réduction ou d une suspension de fourniture d énergie en 2011. Selon l INSEE, 3,8 millions de ménages sont en situation de précarité énergétique. Au niveau de l Aquitaine : Selon le diagnostic établi par l INSEE en mars, «l année 2011 s est achevée dans un climat de morosité économique en Aquitaine, beaucoup d indicateurs régionaux sont en berne et résistent moins bien que les indicateurs nationaux. Le chômage augmente toujours et dépasse le niveau métropolitain au dernier trimestre 2011. La reprise de l emploi salarié marchand amorcée au début d année est stoppée depuis juillet.». L Emploi : Selon l INSEE, aux 3éme et 4éme trimestres 2011, l emploi salarié dans le secteur marchand non agricole recule pour la première fois depuis le 3 ème trimestre 2009. En 2012, les offres d emplois collectées par Pôle Emploi ont diminué au cours des 3 premiers mois : (- 8,9%, dont - 11,4% pour les offres d une durée inférieure à 6 mois et - 4,8% pour celles de 6 mois et plus). L intérim, premier facteur d ajustement, a chuté en 2011 particulièrement en fin d année avec un volume inférieur de 3% au niveau atteint en novembre 2010. Seul point positif, l industrie régionale ne perd plus d emplois en 2011 et en crée un peu dans les industries extractives, dans la fabrication d équipements électriques, électroniques, informatiques et de machines (- 1 en 2010, + 0,1 en 2011). Cette progression d emplois s accompagne d un accroissement des investissements, notamment dans la modernisation des moyens de production. Les créations d entreprises sont en baisse en 2011 de 13% (- 5% hors auto- entreprises) contre un repli au niveau national de 4,3%. Les défaillances d entreprises étaient en hausse de 10% sur les 9 premiers mois de 2011. 14

Le taux de chômage : Les chiffres publiés par l INSEE démontrent que le chômage en Aquitaine était à fin 2011 à son plus haut niveau depuis 10 ans, supérieur à la moyenne nationale : 9,5 % de la population active (9,4% au niveau national). La hausse sur un an en Aquitaine est de +9,3% supérieure à la moyenne nationale de +5,6%. Deux départements sont plus particulièrement touchés avec respectivement au 31/12/2011 : - Dordogne 10,5% de la population active, - Lot et Garonne 10% de la population active. Les zones d emplois de Pauillac, Bergerac, Villeneuve- sur- Lot et Libourne connaissent un taux de chômage supérieur à 11 % de la population active. Selon les dernières statistiques publiées par la DIRECCTE, à fin avril 2012 : - le nombre de demandeurs d emploi inscrits à pôle emploi de catégorie A est en hausse de 1,2% par rapport au mois précédent et de 9,8% sur un an (pour 0,1% et 7,5% au niveau national) - Le nombre de demandeurs d emploi inscrits à pôle emploi de catégories A,B,C augmente de 0,6% par rapport au mois précédent et de 7,9% sur un an (pour 0,2% et 6,5% au niveau national) - par sexe et tranche d âge, l augmentation du nombre de demandeurs d emploi de catégorie A est de 9,1% sur un an pour les hommes, de 10,4% pour les femmes, de 7,6% pour les moins de 25 ans, de 7,5% pour les 25 à 49 ans, de 19% pour les 50 ans et plus. - Par sexe et tranche d âge, l augmentation du nombre de demandeurs d emploi de catégories A,B,C est de 7,6% sur un an pour les hommes, de 8,2% pour les femmes, de 5,3% pour les moins de 25 ans, de 6% pour les 25 à 49 ans, de 16,5% pour les 50 ans et plus. - Par ancienneté d inscription, l augmentation sur un an du nombre de demandeurs d emploi de catégories A,B,C inscrits depuis plus d un an est de 5,9% et de 9,1% pour les demandeurs d emploi inscrits depuis moins d un an. Le chômage partiel : Le nombre d heures demandées a globalement doublé. L aggravation des inégalités Selon l INSEE, les inégalités s accentuent en Aquitaine. La pauvreté, même si elle a moins augmenté que dans le reste de l hexagone, touche 1 aquitain sur 8, et même 1 sur 6 en Dordogne et en Lot- et- Garonne. Le nombre d allocataires du RSA a progressé de + 2,1% en 2011 (source CAF). Les perspectives 2012 Même si l enquête annuelle de Pôle emploi sur les besoins en main d œuvre (hors administrations de l Etat et entreprises publiques) fait apparaître des prévisions de 100 700 intentions d embauches en 2012 (principalement dans les activités de service), les perspectives de croissance sont bien trop faibles pour espérer une amélioration de la situation de l emploi en Aquitaine dans les prochains mois. Bien au contraire, les licenciements effectifs ou annoncés ne peuvent qu être source d aggravation. Même si la récession a été jusqu ici écartée, l INSEE juge que «le comportement des acteurs économiques pour 2012 reste empreint d incertitudes tant au niveau national que local ) et que «le rétablissement de l économie devrait être lent». L Aquitaine n étant ni hors du temps ni hors de l espace, l évolution de la situation en région est fortement liée aux politiques qui seront menées tant au niveau européen que national. ANALYSE Baisse du pouvoir d achat, hausse importante du chômage, chute de l investissement, dégradation du commerce extérieur Tous les indicateurs sont très mal en point. A partir du moment où tous les pays européens mènent des politiques d austérité, la croissance ne peut évidemment pas être au rendez- vous et les objectifs annoncés de réduction des déficits non plus. Contre toute logique cela conduit pourtant les gouvernements concernés à renforcer l austérité, comme on l observe en Grèce, en Italie, en Espagne, au Portugal et en France, même si la rigueur n y est toujours pas assumée comme telle. Dans une conjoncture dégradée, dès lors que les dépenses publiques progressent moins vite que l inflation et le PIB, donc que le poids des dépenses publiques dans le PIB se réduit et que les prélèvements obligatoires augmentent malgré tout, l impulsion budgétaire et fiscale ne peut être que négative. Autrement dit la politique budgétaire agit négativement sur l activité. L impact des politiques de rigueur au sein de la zone euro y est naturellement dramatique : 24,3% de chômage en Espagne (+ de 50% chez les moins de 25 ans) et 21,7%% en Grèce où des indicateurs font état d une dégradation rapide de la santé de la population. 15

En l absence de pare- feu institutionnel en zone euro, rôle traditionnellement dévolu à la banque centrale, les Etats sont tenus par les instances européennes et le FMI d accentuer la rigueur et cassent ainsi encore plus la faible croissance potentielle. Le pacte budgétaire négocié lors du sommet européen fin janvier témoigne une nouvelle fois de cet aveuglement persistant face aux conséquences sociales et à l impasse économique pourtant un peu plus évidente chaque jour. PERSPECTIVES Fondamentalement, ce sont les modalités de production et de répartition des richesses qui sont en cause. C est donc la politique économique globale qu il faut revoir ; budgétaire, fiscale et industrielle, en mettant au centre la réduction des inégalités sociales et l augmentation du pouvoir d achat des salaires, retraites, allocations et minima sociaux, moteur essentiel pour réduire les inégalités et soutenir la croissance et l emploi. Cela implique : - sur le plan international, la mise sous contrôle des marchés financiers et la fin de la spéculation boursière la redistribution des richesses au profit des populations le respect des normes internationales du travail contre le dumping social une réorientation importante de la construction européenne ; - sur le plan national, une augmentation générale et significative des salaires, des pensions et des minima sociaux une politique industrielle ambitieuse le renforcement des services publics et de la protection sociale collective par l arrêt de la RGPP une politique fiscale basée sur l égalité républicaine et une redistribution effective des richesses A ce jour, pour FO, demeure une grave interrogation sur ce que seront les orientations et les infléchissements possibles de la politique européenne : ou une renégociation des traités faisant place aux impératifs de croissance sera à l ordre du jour et l espoir sera de retour, ou l austérité pure et dure perdurera et les inquiétudes s accroîtront. 16

Contribution de MM Michel FOURCADE et Alain REIILER au nom du Comité Régional Aquitain C.G.T.et de la F.S.U. Douze mois après la publication de notre dernière note de conjoncture, la situation économique et sociale est loin de s être améliorée en Aquitaine. Certes, cette situation n est pas propre à notre région et si, sur le plan économique quelques activités semblent s en tirer plutôt pas mal comme l aéronautique ou les exportations de vins, la majorité des secteurs économiques connait une baisse d activité depuis un an avec pour conséquence l augmentation du nombre de chômeurs (catégories A,B,C) de + de 7.4% en Aquitaine pour une hausse en France métropolitaine de + 6.4 %. L environnement mondial, européen et national est déterminant pour expliquer la situation économique régionale et la dégradation de la situation de l emploi. Nous sommes persuadé que des réponses, mondiales, européennes et nationales doivent être recherchées. Elles passeront, notamment, par une régulation des marchés financiers, la lutte contre la spéculation boursière et la suppression des paradis fiscaux, par une revalorisation du travail et une nouvelle répartition de la Valeur ajoutée (primaire et secondaire), par une nouvelle ère démocratique visant à mettre un terme au déséquilibre criant et désastreux des pouvoirs au sein des grands groupes, des entreprises et dans les territoires. La démocratie sociale doit être revisitée en profondeur. De nouveaux droits démocratiques doivent être reconnus aux salariés et aux organisations syndicales afin de modifier sensiblement les orientations au profit de l emploi et de l investissement dans de nombreux secteurs. Nous proposons que l atelier consacré à la démocratie sociale lors du prochain sommet social des 9 et 10 juillet aborde cette question. La C.G.T. et la F.S.U. tiennent, par ailleurs, à souligner que les choix de certaines directions d entreprises n ont rien à voir avec le contexte international, tout en ayant des conséquences sociales catastrophiques pour les salariés et leurs familles qui les subissent. - - - Trois exemples récents, touchant directement l Aquitaine, méritent d être rappelés. Fermeture de l usine LAGARDE, entreprise de fabrication de machines agricoles à Saint LOUBES (33) parce que l actionnaire unique (un groupe norvégien) a considéré que l usine ne rapportait pas assez malgré un carnet de commande bien rempli. Malgré un repreneur potentiel, il y aura, peut- être, 43 emplois industriels supprimés (depuis 2009) dans un secteur, la machine outil agricole, où les besoins sont grands. 433 suppressions d emplois chez COFINOGA ( 33 - Mérignac), filiale à 100% de BNP/PARIBAS et des GALERIES LAFAYETTE pour des raisons de rentabilité financière insuffisante selon les actionnaires. Restructuration au sein du groupe «GASCOGNE», multinationale dans le secteur du bois et du papier, domicilié à Saint Paul Lès Dax (40) qui vient de se «séparer» d une de ses filiales les plus pointues pour faire «du cash». Cette entreprise emploie 420 salariés dont 270 à Dax. L inquiétude est grande quant à l avenir du groupe. Les choix faits, ont visé avant tout à améliorer la rentabilité financière au seul profit des actionnaires. C est le profit, la rentabilité du capital investi dont le taux doit dépasser les 2 chiffres, la nécessité de réaliser des profits toujours plus importants, qui prévaut et non le développement d activités créatrices de richesses. Même lorsque des secteurs industriels importants comme celui de «l aéronautique et de l espace» se portent bien (et même très bien ), les salariés n en tirent aucun profit. Le «lean management», le recours exagéré à la sous- traitance et la délocalisation des productions dans les pays à moindre coût de main d œuvre entrainent une dégradation des conditions de travail, un recul global du pouvoir d achat des salariés et une diminution de l emploi (voir la baisse des effectifs dans l aéronautique en Aquitaine étude de l INSEE et du «Pôle Aerospace Valley»). La crise économique mondiale a bon dos pour faire croire aux salarié(e)s, aux retraité(e)s, aux chômeur(e)s, aux jeunes qu ils ou elles doivent se serrer la ceinture. Non! Tout le monde n est pas dans le même bateau! Malheureusement, en Aquitaine comme ailleurs, les plus riches sont toujours plus riches et les plus pauvres toujours plus pauvres. 17

Comme le montre l INSEE, dans son dossier «l année économique et sociale 2011 en Aquitaine» (avril 2012), la pauvreté s est accentuée dans notre région. Certes, les chiffres sont ceux de 2009 (il y a peu de chances que les choses se soient inversées en 2010 et 2011, ) mais un aquitain sur 8 vivait avec moins de 954 uros par mois (seuil de pauvreté). Le nombre est encore plus élevé en Dordogne et dans le Lot et Garonne que dans le reste de la région. Indépendamment de cette fracture territoriale, la comparaison entre les 2 études de l INSEE de 2011 et 2012 fait apparaître que les 10 % de ménages les plus pauvres ont vu leurs revenus «médians» passer de 10 622 en 2008 à 10 599 en 2009, soit une baisse nette des revenus des ménages les + pauvres d une année sur l autre! Dans le même temps, le revenu médian des 10 % des ménages les plus riches est passé de 33 752 en 2008 à 34 142 en 2009. Il a lui augmenté! Indépendamment du «climat» des affaires ressentis par le patronat, indépendamment des revendications corporatistes de chaque secteur économique qui veut que sa branche bénéficie d un «petit coup de pouce», de préférence fiscal payé par la collectivité, pour lui permettre de relancer ces activités, le nouveau contexte politique doit permettre de mener des politiques qui visent à favoriser le développement économique et une meilleure répartition des richesses. - - - - - L emploi, notamment celui des jeunes, doit être au centre d une nouvelle politique tant au niveau national que régional, afin de redresser l appareil productif. Le développement des compétences et la formation tout au long de la vie doivent être orientés vers cet objectif. Les revenus, et notamment les plus faibles, doivent être augmentés pour soutenir la consommation et favoriser le retour à la croissance. Le service public et l emploi public doivent être développés afin d assurer l égalité entre les citoyens et les territoires. La collectivité doit se doter d outils fiscaux et financiers (création d un pôle financier public) visant à pérenniser le système de protection sociale, le régime des retraites et donner aux collectivités locales comme nationales, les moyens de conduire une politique de justice et de solidarité au service de l intérêt général. 18

Contribution de MM Michel FOURCADE et alain REILLER au nom du Comité Régional Aquitain CGT et de la FSU Les jeunes en Aquitaine La poursuite de la RGPP conduit les services de l Etat et ceux des collectivités territoriales à réduire leurs effectifs et à diminuer leurs offres rendues aux publics. Globalement, la dégradation observée lors de la note de conjoncture de 2011 se poursuit. Pour les jeunes aquitains, la situation s est même aggravée. Les missions locales proposent aux jeunes de 16 à 25 ans, sortis du système scolaire, un accompagnement dans la construction de leur projet personnel dans la perspective d'accéder à un emploi. Elles sont financées par l'etat. Leur financement est largement revu à la baisse dans le cadre de la RGPP. L'étude suivante est issue des «chiffres clés 2010» du réseau des ML d'aquitaine. 1) Jeunes accueillis pour la première fois en 2010 Effectifs 31 500 jeunes sont accueillis par les ML de Gironde ce qui représente une augmentation de 5,8% par rapport à 2009 et de 15% de 2005 à 2010. Parmi eux, 12 758 jeunes ont été accueillis pour la première fois en 2010. L'augmentation de ces premiers accueils est de 23% en Aquitaine depuis 2005. Profils des jeunes accueillis en premier accueil en 2010. 51% viennent de lycée professionnel ce qui représente 9% de plus en un an. 14% viennent de l'enseignement supérieur ce qui représente 8% de moins en un an. 80% des jeunes sont demandeurs d'emploi, mais parmi ceux- ci 43% ne sont pas inscrits à Pôle Emploi et 79% n'ont pas d'indemnités. - Etude de l'ensemble des jeunes en contact en 2010. Niveaux scolaires 43% des jeunes accueillis en ML n'ont aucun diplôme validé. Ce sont donc en Aquitaine 26 404 jeunes sortis de formation initiale sans qualification au sens du décret du 31 décembre 2010 qui ont été en contact avec les ML en 2010. Parmi eux seulement 10 967 ont bénéficié d'au moins une action de formation en 2010 Ressources financières 44% des jeunes suivis sont repérés sans ressource propre. En 2010, sur l'aquitaine, 13858 demandes d'aides financières directes ont été accordées dont plus de la moitié concernent la mobilité et un quart la subsistance. Propositions faites aux jeunes ( par thèmes) en Gironde Accès à l'emploi Citoyenneté Formation Logement Loisirs, sports, culture Projet professionnel Santé 49% 6% 23% 3% 1% 14% 4% Elles se sont essentiellement traduites en Gironde par l'entrée dans les mesures suivantes : 2010 Sur 1 an 19

Emploi 66% +18 % dont CDI 13% + 1% Formation 28% + 7% dont PRF (prog 75% région) Alternance 6% + 19% dont apprentissage 56% + 8% dont Contrat pro 44% + 36% Apprentissage et contrats de professionnalisation L'accès aux contrats d'apprentissages des jeunes suivis par les ML continue sa forte progression : +13% ( 49% sur 5 ans) Au delà des chiffres, il est important de noter que l'accès à l'emploi progresse de 8% après la baisse de 2009 mais inégalement réparti + 21% d'intérim + 21% sur les contrats aidés + 7% sur les CDD + 2% sur les CDI L'accès à l'emploi stable, durable et rémunérateur demeure une denrée de plus en plus rare. C'est la très grande précarité qui est le dénominateur commun de la très grande majorité des emplois auxquels les jeunes accèdent. Quelques caractéristiques des emplois des jeunes suivis en M.L. les mineurs n'ont pas beaucoup d'autres alternatives que les contrats d'apprentissage en proportion, l'accès à l'emploi est équilibré entre les femmes et les hommes, mais pas de même nature : Emplois aidés, saisonniers, CDD et CDI pour les jeunes femmes Emploi d'insertion, Intérim et Contrat d'apprentissage pour les jeunes hommes Les jeunes des zones rurales accèdent principalement à des contrats précaires : emplois saisonniers, contrats aidés, intérim. Ils sont plus souvent en apprentissage. Les jeunes ZUS (Zones Urbaines Sensibles) sont principalement sur les contrats d'insertion, des CDD et de l'intérim. L'accès à l'apprentissage est plus difficile. Ils sont bien représentés sur les contrats de professionnalisation. Les chiffres sont à prendre avec précaution. En effet dire que 66% des jeunes accueillis sont entrés dans l'emploi ne dit rien de la nature de ces emplois. Un jeune qui travaille une fois dans l'année en Intérim (peut être pour quelques heures effectives de travail) est comptabilisé dans ce chiffre. 3) Les jeunes étudiants Le poids des étudiants en Aquitaine par rapport à la France est de 4,6%. Il y a 65,7% d étudiants en université (y compris IUT) contre 62% en France, 11% sont en BTS contre 10,4 en France, 3,3% en école d ingénieur contre 3,9% en France, 7,6% en école de commerce contre 5,2% en France, 6,3% en formation sanitaire et sociale contre 5,9% en France. Chaque année 20 % des étudiants issus de l enseignement supérieur abandonnent leurs études supérieures sans obtenir de diplôme. (cf. enquête Génération du Céreq). Les taux de réussite sont très différents selon les UFR. Par exemple en L1, par rapport aux inscrits, en sociologie, le taux de réussite est de 42, 5%, en Droit est de 34,3%, et de 31,1% en économie gestion pour l année 2010-2011. Il est aisé d établir une corrélation entre la série du bac obtenu, le niveau scolaire, l origine sociale et l abandon du cursus universitaire. Le travail salarié des étudiants pour pouvoir subvenir à leurs besoins quotidiens dans un contexte économique difficile reste un phénomène complexe et largement répandu. Le logement est l une des principales difficultés rencontrées par les étudiants en dehors des frais d inscription et de la vie courante. Depuis 2006 la part des étudiants issus des milieux populaires a baissé de 18.1%, et le recours au salariat (premier facteur d échec) devient inévitable, lorsque 8 étudiants sur 10 sont exclus de toute aide sociale. Ceci les amène parfois à consacrer plus de temps à leur emploi. Lorsqu un échec se dessine, le travail devient une porte de sortie. La valorisation de l emploi, au détriment des cours, conduit peu à peu au décrochage. L Université a changé avec la réforme de la LRU et l autonomie des Universités. La sélection est plus ou moins féroce selon les facs. Pour réussir il faut consacrer tout son temps à ses études. 20