IMAGERIE IRM DANS LE DIAGNOSTIC DES MASSES OVARIENNES

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Transcription:

IMAGERIE IRM DANS LE DIAGNOSTIC DES MASSES OVARIENNES Dr Gwénaëlle Boivin- Le Pottier Dr Eugénie Béraud Centre de lutte contre le cancer de Rennes/ CHU hôpital sud de Rennes RENNES BZH

INTRODUCTION Chirurgie des masses annexielles= 1 ère indication de chirurgie gynécologique Apport de l imagerie : Affirmer l utilitéde cette chirurgie (éviter d opérer des lésions bénignes) Préserver la fertilité Adapter la chirurgie àla pathologie et en particulier dans les cancers (facteur pronostique majeur)

Répartition des tumeurs ovariennes

QUAND RÉALISER L IRM DANS LES MASSES OVARIENNES? IRM = examen de seconde intention, en complément de l échographie pelvienne par voie endovaginale Objectif de l imagerie : caractériser la lésion et optimiser la prise en charge, notamment chirurgicale Indication de l IRM pour: 1. Les masses annexielles complexes et indéterminées en échographie 2. Les masses liquidiennes de taille supérieure à 7cm

COMMENT RÉALISER L IRM? Un protocole codifié: Séquences morphologiques de caractérisation tissulaire: T2 TSE axial et sagittal/ Axial T1 EG sans et avec FAT SAT / axial T1 FAT SAT injecté tardif Séquences fonctionnelles: Diffusion/ Perfusion Chaque séquence apporte au diagnostic

SEQUENCES MORPHOLOGIQUES T2 abdomino-pelvien=séquence indispensable 1. Affirmer l origine ovarienne: rechercher l ovaire homolatéral à la lésion/ veine ovarique (droite: VCI/ gauche: VR) 2. Déterminer si la lésion est kystique, tissulaire ou mixte 3. Critères de malignité: portion solide, cloisons irrégulières/ végétations (3mm), parois épaissies T1: Hypersignal? Si oui: sang ou Graisse? (intérêt de la saturation en graisse)

SEQUENCES FONCTIONNELLES Utiles en combinaison des séquences morphologiques Augmentent la précision diagnostique de lecture de 15% (perfusion) et 25% (diffusion) pour reclasser des tumeurs bénignes, donc les caractéristiques morphologiques étaient suspectes.

DIFFUSION 1.VPN élevée 1.Pas d hypersignal B1000: prédictif de bénignité 2.Si portion tissulaire en hyposignal T2 + pas d hypersignal diffusion: bénin+++

SÉQUENCES DE PERFUSION Comparer la prise de contraste des portions tissulaires des lésions annexielles au myomètre adjacent. Perfusion: Améliore la spécificité de l IRM dans la caractérisation des masses annexielles complexes permettant d obtenir une précision diagnostique supérieure à 95%

SÉQUENCES DE PERFUSION Séquence dynamique EG flash 2D 3 coupes de 5mm Coupes comprenant myomètreet portion tissulaire de la tumeur Acquisition rapide toutes les 5 secondes pendant 120 secondes Réalisation d une courbe(logiciel)

PERFUSION Séquence dynamique (coupe successive) étudie l arrivée du produit de contraste avec réalisation secondaire d une courbe (logiciel)

PERFUSION type 3 Trois profils de prise de contraste 1.Courbe type 1, faible et progressive bénin Myomètre type 2 type1 2.Courbe type 2 ascension initiale puis plateau 1.Courbe type 3 contraste intense débutant avant celle du myomètre adjacent (prédécalage) Calcul de l aire sous la courbe à 1mn malin

DEMARCHE DIAGNOSTIQUE

OBJECTIFS DE L IRM: 4 QUESTIONS 1. La masse est-elle d origine ovarienne? Axial T2 AP 2. La masse a-t-elle un contenu graisseux/ hématique? T1/ T1 fat sat 3. La masse a-t-elle une composante tissulaire? T1 gado/ T2 4. Existe-t-il des critères de malignité? T1gado/ Perfusion/ diffusion

1) LA MASSE EST-ELLE D ORGINE OVARIENNE?

Ovaire normal homolatéral Kyste para ovarien Parenchyme ovarien résiduel Pédicule ovarique Lésion ovarienne antérieure parenchyme ovarien résiduel postérieur

2) LA MASSE A-T-ELLE UN CONTENU GRAISSEUX/ HÉMATIQUE? INTÉRÊT DE LA SÉQUENCE T1

INTÉRÊT DE LA SÉQUENCE T1

TERATOME KYSTIQUE MATURE T1 T1 FAT SAT

ENDOMÉTRIOME T1 T1 FAT SAT

ENDOMÉTRIOME T1 T2: Shadding

Kyste fonctionnel hémorragique T2 T1 fat sat IV : prise de contraste périphérique

3 ) EXISTE T-IL UNE PORTION TISSULAIRE?

Portion tissulaire (rehaussement +) T2 Signal T2 intermédiaire Hyposignal: rassurant Diffusion Hypersignal Hyposignal : rassurant Perfusion Courbe type 1: bénin Courbe type 2: borderline Courbe type 3: lésion invasive

4) Portion tissulaire b- orientation diagnostic Végétations Portion solide Solide pur Uni ou biloculaire Multiloculaire Cystadénome séreux bénin Cystadénome séreux borderline

Cystadénomeséreux bénin

b- orientation diagnostic Végétations Portion solide Solide pur Uni ou biloculaire Multiloculaire Cystadénome séreux bénin Cystadénome séreux borderline Cystadénome mucineux borderline

Cystadénomemucineuxborderline

b- orientation diagnostic Végétations Portion solide Solide pur Uni ou biloculaire Multiloculaire Cystadénocarcinome Cystadénofibrome Cystadénome séreux bénin Cystadénome séreux borderline Cystadénome mucineux borderline

Cystadénofibrome

b- orientation diagnostic Végétations Portion solide Solide pur Uni ou biloculaire Multiloculaire Cystadénome séreux bénin Cystadénome séreux borderline Cystadénome mucineux borderline Cystadénocarcinome Cystadénofibrome Fibrome ovarien Brenner T.Stromale sclérosante T.Granulosa T Sertoli Leydig Métastase Cystadénocarcinome

Fibrome ovarien T2 intermédiaire plutôt hypot2 Diffusion: hétérogène Perfusion: Courbe type 1

Pathologie ovarienne hormonosécrétante: signes associés T. Sertoli Leydig T. Granulosa Hyperandrogénie Hyperoestrogénie Syndrome virilisant (signes de déféminisation et signes de masculinisation) Métrorragies par hyperplasie glandulokystiquede l endomètre Pseudopubertéprécoce, ménométrorragies, métrorragies postménopausiques Hyperplasie endométriale/polype/cancer endomètre

Métastases ovariennes d un ADKcolique envahissant l utérus

REDACTION DU COMPTE RENDU D IRM Deux niveaux d interprétation: 1.Présomption de malignité 2.Orientation sur les possibles diagnostics histologiques

ADNEX MR SCORE EN COURS DE VALIDATION!!! 1. Score 1= disparition de la lésion le jour de l IRM 2. Score 2= bénin: masse liquidienne pure, endométriosique ou graisseuse pure ayant une paroi avasculaire et les masses présentant une portion tissulaire hypo T2/ hypo b1000 3. Score 3= probablement bénin: masse bi ou multi loculaire sans portion tissulaire ou masse présentant une portion tissulaire dont la courbe de rehaussement est de type 1 4. Score 4= indéterminée: masse non hypot2/ non b1000 dont la courbe de rehaussement est de type 2 ou non réalisable 5. Score 5= probablement malin: masse avec implants périonéaux ou portion tissulaire avec courbe de type 3

IRM DANS LE BILAN D EXTENSION? Extension locale et régionale: OUI utérus, vessie, rectum, paroi pelvienne, ganglion Extension à distance? Diffusion: Intérêt pour la carcinose++++

DIFFUSION ET OVAIRE: EXTENSION Intérêt de la diffusion dans l extension péritonéale Augmentation de 21-29% la détection des implants péritonéaux Equivalence au TEP scan? Fusion aux séquences anatomiques nécessaires

DIFFUSION ET OVAIRE: EXTENSION Carcinose péritonéale d un cystadénocarcinome séreux papillaire ovarien: corrélation entre les séquences T2, fusion TEP-T2 et diffusion

CONCLUSION T2: anatomie (origine ovarienne)/ étude composante T1: sang / graisse Diffusion: VPN+++ Perfusion: courbe de type 1= bénin/ de type 3= malin Intérêt de la diffusion pour extension péritonéale

BIBLIOGRAPHIE Imagery of the borderline epithelial ovarian tumors Marc Bazot a,,, Annie Cortez b, Émile Daraï c, Vanina Froment-Leonetti a, JinaneNassar-Slaba a, Dorothée Haouy a, Audrey Morel a, Sophie Dechoux-Vodovar a, Isabelle Thomassin-Naggara a MRI and CT-scan in presumed benign ovarian tumors Thomassin-Naggara,, M. Bazot IRM de diffusion et pelvis féminin Thomassin-Naggara 1, 2,,, L.S. Fournier 2, 3, A. Roussel 1, C. Marsault 1, M. Bazot 1 IRM de perfusion en imagerie du pelvis féminin Thomassin-Naggara a,, b,, P. Siles a, D. Balvay b, C.A. Cuenod b, M.F. Carette a, M. Bazot a Tératomes ovariens matures et immatures: caractéristiques en échographie, TDM et IRM B. Damarey (1),,, M.O. Farine (2), D. Vinatier (3), P. Collinet (3), J.P. Lucot (3), O. Kerdraon (2), E. Poncelet (1)