Thème : Promotion de la santé au niveau communautaire

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Transcription:

MINISTERE, CHARGE DES RELATIONS AVEC LES INSTITUTIONS (MCRI) Programme SOCIETE CIVILE ET CULTURE (PSCC) BEN/002/08 10 ACP BEN 006 et 10 ACP BEN 009 ******** Guide de clarification thématique APP 2010 Thème : Promotion de la santé au niveau communautaire PSCC/APP 2010/Guide de Réalisé par : -DAMON S. Kassim, Sociologue, expert santé communautaire clarificationthématique Août 2010 - YESSOUFOU Afissou, Sociologue, expert santé communautaire 0

LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS AC : acteurs Culturels OSC : Organisation de la Société Civile OMS : Organisation Mondiale de la Santé PSCC : Programme Société Civile et Culture PMT : Praticiens de la Médecine Traditionnelle PCIME-C : Prise en charge intégrée de la maladie de l enfant (communautaire) SRMMN : Stratégie Nationale de Réduction de la Mortalité maternelle et Néonatale SONU-C : soins obstétricaux et néonatals d urgence (au niveau communautaire) UGP : Unité de Gestion du Programme 1

Sommaire LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS... 1 SOMMAIRE... 2 CONTEXTE... 3 I-DEFINITION DES THEMATIQUES ET CLARIFICATION DES CONCEPTS... 3 1.1 PROMOTION DE LA SANTE... 3 1.2 L EDUCATION DE LA SANTE... 4 1.3 LA SANTE COMMUNAUTAIRE... 4 1.4 L HYGIENE ET DE L ASSAINISSEMENT... 5 1.5 MEDECINE TRADITIONNELLE/PHARMACOPEE... 5 1.6 LA SANTE MATERNELLE ET INFANTILE... 5 1.7 LA MICRO-ASSURANCE EN SANTE... 6 II- ETAT DES LIEUX SUR LA THEMATIQUE AU BENIN... 6 III-MECANISME ET OUTILS DE MISE EN ŒUVRE... 8 3.1 MECANISMES ET OUTILS DE MISE EN ŒUVRE DE LA SANTE COMMUNAUTAIRE... 8 3.1.1 Les principes de base d une démarche de santé communautaire... 8 3.1.1 Exemple de planification en santé communautaire... 10 3.2 MECANISME ET OUTILS DE PROMOTION DE L HYGIENE ET DE L ASSAINISSEMENT DU CADRE DE VIE... 13 3.2.1 Les dimensions d une action de promotion de l hygiène et de l assainissement du cadre de vie... 13 3.2.2 Principes pour une promotion participative et efficace de l hygiène et de l assainissement au sein des communautés... 14 3.3 MECANISME ET OUTILS DE PROMOTION DE LA PHARMACOPEE ET DE LA MEDECINE TRADITIONNELLE... 14 3.3.1 Cadre institutionnel de promotion de la médecine traditionnelle... 14 3.3.2 Mécanisme et outils de promotion de la médecine traditionnelle et de la pharmacopée... 15 3.4 MECANISME ET OUTILS DE PROMOTION DE LA SANTE MATERNELLE ET INFANTILE... 16 3.4.1 Les soins obstétricaux et néonatals d urgence au niveau communautaire... 16 3.4.2. La prise en charge intégrée de la maladie de l enfant communautaire (PCIME-C)... 17 3.5 MECANISME ET OUTILS DE MISE EN ŒUVRE DE LA MICRO-ASSURANCE MALADIE... 19 3.5.1 Conditions préalables et processus de mise en place d une mutuelle de sante... 19 3.5.2. Les étapes de mise en place d une mutuelle de santé... 20 3.5.3. Quelques risques majeurs lies à la mise en place d une mutuelle de sante... 21 CONCLUSION... 22 REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES... 23 2

Contexte Le Programme Société Civile et Culture (PSCC) dont l objectif est "l'amélioration de la gouvernance concertée à travers une meilleure prise en compte des acteurs non étatiques dans le processus décisionnel et la mise en œuvre des politiques et programmes de développement aux niveaux local et national, dans tous les secteurs de la vie politique, économique, sociale et culturelle du pays" a retenu quatre thématiques pour les appels à proposition des OSC et des AC. Au nombre de ces thématiques, il y a la promotion de la santé au niveau communautaire. Seul cinq thèmes sont pris en compte dans le cadre des présents appels à propositions au titre de l année 2010. Il s agit des thèmes suivants : 1. Hygiène et assainissement du cadre de vie ; 2. Promotion de la pharmacopée et médecine traditionnelle en milieu communautaire ; 3. Prévention des maladies maternelle-infantile au niveau communautaire ; 4. Amélioration de la qualité des soins obstétrico néo natal d urgence (SONU) en milieu communautaire ; 5. Micro assurance en santé communautaire. Afin de permettre aux OSC de mieux cerner les contours de la thématique «Promotion de la Santé au niveau Communautaire» et faire des propositions en adéquation avec la thématique, une équipe de deux experts en santé communautaire a été recrutée pour accompagner l Unité de Gestion du Programme (UGP) dans sa mission d éclairage des OSC. L objet principal de la mission est donc de mettre à la disposition des OSC, un document de référence qui doit non seulement leur permettre de mieux maîtriser la notion de santé communautaire ainsi que ses différents volets mais aussi les guider dans l élaboration de leur projet. I-Définition des thématiques et clarification des concepts 1.1 Promotion de la santé La promotion de la santé est un processus qui développe chez les individus et les communautés la capacité d accroître leur contrôle sur les principaux déterminants de leur santé. Elle leur confère ainsi les moyens d améliorer leur propre santé par la maîtrise et le contrôle des facteurs environnementaux, sociaux et économiques qui la déterminent dans un contexte bien précis. Ce concept inclus aussi bien la promotion des modes de vie que l amélioration des conditions de vie. 3

1.2 L éducation pour la santé L éducation pour la santé comprend des situations consciemment construites pour apprendre, impliquant une certaine forme de communication conçue pour améliorer l instruction en santé, y compris les connaissances, et pour développer des aptitudes à la vie qui favorisent la santé de l individu et de la communauté. L éducation pour la santé cherche également à stimuler la motivation, les qualifications et la confiance (auto-efficacité) nécessaires pour agir afin d améliorer la santé. D autres préfèrent définir l éducation pour la santé plus largement comme «la construction d actions sociales planifiées et d expériences d apprentissage conçues pour permettre à des personnes d obtenir le contrôle des déterminants de la santé et des comportements de santé, et les conditions qui affectent leur état de santé et l état de santé des autres». 1.3 La santé communautaire Sur le plan international, le concept de santé communautaire a surtout été relayé par l OMS à travers la charte d Ottawa (1986) et la promotion de la santé qui mettaient en avant la participation des populations à la gestion de leurs problèmes de santé. «Les expériences de santé communautaire sont des tentatives d amélioration du contrôle par la population de sa propre santé au sein d un processus plus large où la population contrôle davantage l ensemble de son devenir.» Dans une perspective plus orientée vers la santé publique et la planification sanitaire, Pineau considère la santé communautaire «[ ] comme un ensemble de méthodes et d outils pour une planification dont le point de départ est l état de santé d une population et dont l objectif est d assurer une adéquation entre les ressources mises à disposition et les besoins de santé.» En santé communautaire, le concept de santé déborde celui de morbidité «objective» et rencontre celui de morbidité «ressentie». Sa mesure ne se satisfait plus d indicateurs épidémiologiques mais intègre les indicateurs de type psychosocial. La santé communautaire se préoccupe de l ensemble des déterminants de la santé, et non seulement de ses aspects biomédicaux et comportementaux, c est-à-dire ceux concernant les professionnels de santé et les «profanes». Elle s intéresse aussi aux aspects économiques, aux conditions de vie, à l environnement, aux circuits de production, de distribution et de consommation, aux réseaux de communication et de relations sociales, et au rôle de tous les membres de la communauté et du système. En santé communautaire, curatif, préventif et éducation à la santé doivent s intégrer dans un processus global de promotion de la santé. 4

Dans une démarche communautaire la participation de tous les acteurs concernés est indispensable : professionnels, politiques et décideurs, habitants et citoyens, à toutes les phases du processus : identification, élaboration, développement, réalisation et évaluation du programme. 1.4 L hygiène et de l assainissement L hygiène du milieu cherche à prévenir maladies, décès et infirmités, en réduisant les risques induits par un environnement défavorable, et en changeant les comportements. Elle met l accent sur la recherche des causes, aussi bien directes qu indirectes, des maladies et des blessures. Elle puise dans les ressources offertes à l intérieur et à l extérieur des systèmes de santé, pour améliorer celle-ci. L hygiène renvoie en effet aux mesures et dispositions comportementales. Assainissement (cadre de vie). Interventions visant à réduire l exposition des populations aux risques sanitaires en favorisant un environnement domestique propre et des mesures permettant de rompre le cycle de transmission des maladies. La gestion en toute sécurité des déchets humains et des animaux domestiques est un élément crucial de la santé des communautés. Un bon assainissement peut aider à maîtriser des maladies infectieuses, comme la diarrhée et la dysenterie. 1.5 Médecine traditionnelle/pharmacopée Selon la définition officielle de l Organisation Mondiale de la Santé, «la médecine traditionnelle se rapporte aux pratiques, méthodes, savoirs et croyances en matière de santé qui impliquent l usage à des fins médicales de plantes, de parties d animaux et de minéraux, de thérapies spirituelles, de techniques et d exercices manuels séparément ou en association pour soigner, diagnostiquer et prévenir les maladies ou préserver la santé. La pharmacopée traditionnelle pourrait être définie comme l ensemble des remèdes issus de la médecine dite traditionnelle. Elle consiste à préparer des substances thérapeutiques par une approche empirique c est-à-dire sur la base du vécu, sans démarche expérimentale au sens de la science moderne. 1.6 La santé maternelle et infantile La santé de la mère et de l enfant est généralement appréhendée à travers les indicateurs spécifiques de mortalité maternelle, néonatale et infantile. Au Bénin, malgré les progrès constatés grâce aux différentes politiques mises en œuvre, la situation n est guère reluisante. Selon le document de Stratégie Nationale de Réduction de la Mortalité maternelle et Néonatale (SRMMN) 5

2006-2015, le taux de mortalité maternelle stagne autour de 473 décès pour 100.000 naissances vivantes, le taux de mortalité infantile est passé de 94 décès en 1996 à 89 pour 1000 naissances vivantes en 2001. Quant au taux de mortalité néonatale, il est de 38 pour 1000 naissances vivantes. En faisant allusion à la définition donnée par l Organisation Mondiale de la Santé selon laquelle, «la santé est un état complet de bien-être physique, mental et social, et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d invalidité», la santé maternelle et infantile dépasse largement le cadre des taux de mortalité et concerne tout ce qui a un impact négatif sur la santé de la mère et de l enfant. Faire la promotion de la santé maternelle et néonatale revient à promouvoir les soins obstétricaux et néonatals. 1.7 La micro-assurance en santé «C est un système d assurance, souvent initié par un acteur de la société civile, dont l objet est d apporter une couverture d assurance santé aux personnes exclues des systèmes formels de protection sociale, c est-à-dire principalement les travailleurs de l économie informelle et leurs familles1». La micro-assurance maladie vise donc les populations exclues du système officiel de protection sociale. Ces personnes sont se retrouvent en grande le secteur informel et le monde rural. La micro-assurance maladie apparaît comme une auto-assistance d assurance maladie. Le modèle de micro-assurance le plus répandu en Afrique de l Ouest est la mutuelle de santé qui peut être définie comme «un groupe de personnes qui s organisent pour faire face, au moyen de leurs seules cotisations aux conséquences d un risque social qui les menace ainsi que leurs familles2» II- Etat des lieux sur la thématique au Bénin La promotion de la santé a été adoptée à la première conférence sur le thème à Ottawa au Canada en novembre 1986. Depuis lors, on parle de la Charte d Ottawa qui précise les principes et le cadre institutionnel international de la promotion de la santé. A la deuxième conférence de Bangkok (Thaïlande) en 2005, on parlera de la promotion de la santé à l heure de la mondialisation. En dépit de ces engagements internationaux auxquels le Bénin a souscrit, il a fallu attendre décembre 2008 pour que le pays se dote d un document de politique nationale de promotion de la santé. C est actuellement le document 1 BIT : Guide pour l étude de faisabilité de systèmes de micro-assurance santé Genève, Bureau international du Travail, Programme Stratégies et Techniques contre l Exclusion sociale et la Pauvreté (STEP), 2005 2 Alain, LETOURMY, Aude, PAVY-LETOUMY : La micro-assurance de santé dans les pays à faible revenu, AFD, 2005 6

qui défini les politiques et les stratégies de mise en œuvre de la promotion de la santé au Bénin. La coordination des activités de promotion de la santé est assurée par le Conseil National de Promotion de la Santé (CNPS). Il est présidé par le ministre de la santé. Mais malgré ces retards, il existe au Bénin des expériences de promotion de la santé avec de réelles implications des communautés bénéficiaires. L implication de la communauté a été une réalité grâce aux programmes et projets avec le développement des Agents de Service à Base Communautaire (ASBC) ou Relais Communautaires. Le concept varie selon les programmes, mais l objectif ; celui d impliquer les populations dans la gestion de leur santé reste le même. 7

Tableau 1 : Quelques expériences de développement de santé communautaire Partenaire d appui Interventions Département Sites d intervention BEST-SD/ASSan SONU communautaire Borgou ZS Nikki-Kalalé-Pèrèrè et Parakou-N Dali MCDI PCIME communautaire Borgou Commune de N Dali, ZS de Tchaourou PROSAF SONU communautaire Alibori ZS Malanville Karimama Plan Bénin PCIME + Nutrition Couffo UNICEF PCIME Nutrition Ouèmé / Plateau Zou Alibori Commune de Klouékanmey, Aplahoué Commune de Pobè, Adjaouèrè, Kétou, Adjohoun, Bonou, Dangbo, Sakété Ifangni, Akpro Misserete Adjara, Avrankou, Djidja Abomey Agbangnizoun Karimama, Malanville, Ségbana Ces différentes expériences ont permis le renforcement de capacité des populations dans la gestion de leur santé. Pour la plupart, ces expériences de promotion de la santé par la population ont eu les mêmes difficultés : - Le problème de rémunération des agents communautaires - Le même d ancrage institutionnel qui ne donne aucune chance à la pérennisation des activités communautaires - La réticence des agents de santé surtout si les agents communautaires sont impliqués dans les soins curatifs Par rapport aux problèmes de pérennisation tout programme aura de chance de mener des activités durables en impliquant les populations à toutes les étapes du cycle de vie du projet, en associant les autorités locales (mairie, arrondissement, villages) et les autorités religieuses. En résumé, pour une intervention communautaire il faut éviter les projets verticaux sont conçus en dehors des problèmes de santé ressentis par les populations. III-Mécanisme et outils de mise en œuvre 3.1 Mécanismes et outils de mise en œuvre de la santé communautaire 3.1.1 Les principes de base d une démarche de santé communautaire une philosophie de projet explicite et partagée (le projet ne doit pas être conçu sans les bénéficiaires) ; une définition claire de la santé aspects objectifs et subjectifs de la santé) ; 8

des décisions fondées sur des analyses de besoins ; une approche planifiée ; une collaboration intersectorielle réelle; (qui concerne plusieurs ministères, pas seulement une action du secteur de la santé) une direction et une supervision stratégique du projet ; des objectifs réalistes (réalisables) ; des méthodes et moyens adéquats et efficaces ; une participation et une implication active du public (vu sous l angle de communautés ayant des besoins spécifiques); une diffusion large des résultats ; une réflexion et une auto-évaluation sur le processus ; une équipe compétente et motivée. 9

3.1.1 Exemple de planification en santé communautaire Tableau 2 : (Modèle PRECEDE PROCEED pour la planification et l évaluation de la promotion de la santé «Lawrence W. Grenn, Marshall W. Kreutter: Health Promotion Planning An Educational and Environmental Approach, Second Edition, 1991») Etapes Définition Objectifs Démarche Le diagnostic social est le processus - Impliquer la qui permet de déterminer la communauté dans la perception que les gens ont de leurs formulation de ses besoins et de leur qualité de vie ainsi problèmes sociaux, de Etape 1 : Le que leurs aspirations quant au bienêtre de la communauté. ses perceptions sur la diagnostic santé et de la place que social Le diagnostic social repose sur la celle-ci occupe dans la notion d interdépendance entre les vie de ses membres; problèmes sociaux et les problèmes - Etablir les priorités de santé. En d autres termes, les parmi les problèmes conditions sociales et la qualité de vie socio sanitaires ont une influence sur les problèmes rencontrés de santé et vice versa Etape 2 : Le diagnostic épidémiologi que Etape 3 : Le diagnostic environneme Le diagnostic épidémiologique permet de mettre en lumière les problèmes de santé vécus par la population en lien avec le ou les problèmes sociaux identifiés Quels sont les problèmes de santé importants? (selon une mesure objective plutôt que subjective) Quels sont les facteurs environnementaux et comportementaux qui sont liés à ces problèmes de santé? Il s'agit ici d'étudier les relations entre les comportements et les - Identifier les problèmes de santé liés aux problèmes sociaux - Etablir les priorités parmi ces problèmes de santé pour n en retenir qu un seul - Définir les objectifs visant la réduction du problème de santé - Inventaire des facteurs associés aux problèmes de santé Immersion, observations, entretiens informels, focus group, etc. Etude épidémiologique descriptive - Aperçu de l ampleur des problèmes de santé en résonance avec la morbidité, la mortalité, l incapacité - Distribution des problèmes en fonction de l âge, du sexe, du logement, des habitudes de vie ou de l exposition à certains facteurs de risques Etude épidémiologique analytique qui donne des informations sur les causes, mais causes sur lesquelles il est possible d agir à l aide d un programme de promotion de santé - Quelle démarche faut-il? Immersion? Etude épidémiologique? Enquête ménages? 10

ntal/comport emental Etape 4 : Le diagnostic éducationnel problèmes identifiés, Facteurs environnementaux et les problèmes identifiés en vue de dégager la causalité multifactorielle de situations à problèmes. (arbre à problèmes) Cette étape consiste à distinguer les comportements selon les causes, les facteurs "déterminants". On classe ces facteurs en trois catégories : - les facteurs prédisposant" (connaissances, attitudes, valeurs, perceptions, ), - les facteurs "facilitant" (La Disponibilité des ressources, L Accessibilité des ressources, L Offre des services, les Procédures, les compétences, les aptitudes personnelles ou communautaires) - les facteurs "renforçant" (feedback ou "rétroaction" que la personne reçoit des autres quant au comportement adopté, avec effet d'encouragement ou de découragement). - Etablissement de priorités sur les changements comportemental et environnemental souhaités - Définition d objectifs de changements comportemental et environnemental - Identifier à l intérieur des trois catégories, les facteurs qui influences des changements comportemental et environnemental - Retenir ceux qui sont prioritaires - Définir des objectifs de changement souhaités - Déterminer les facteurs comportementaux des facteurs environnementaux - Etablir un inventaire dans chaque catégorie - Dans chaque catégorie, dégager l importance de chaque facteur - Déterminer la capacité de changement dans chaque catégorie - Choisir le changement comportemental et environnemental souhaité - Formuler l objectif comportemental et l objectif environnemental - Quelle démarche faut-il? Immersion? Etude épidémiologique? Enquête ménages? Pour un comportement donné - Lister les facteurs possibles - Classer ces facteurs selon qu il s agisse de facteurs prédisposant, facilitant ou renforçant - Classer les catégories par ordre d importance ou de priorité - Établir des priorités dans chaque catégorie - Formuler les objectifs éducationnel et organisationnel 11

Etape 5 : Le diagnostic administratif et politique Il consiste en l'analyse de données du contexte administratif, institutionnel, réglementaire, organisationnel et politique qui influencent la mise en place d'un projet ou d'un programme. La construction se fait en partant du diagnostic épidémiologique et social pour aller vers le diagnostic comportemental et ensuite vers l'analyse des déterminants éducationnels de ces comportements pour, enfin, arriver à l'analyse du diagnostic institutionnel. - Définir les ressources humaines et financières nécessaires ou disponibles pour le programme - Identifier les barrières qui doivent être éliminées pour sa mise en œuvre - Examiner les conditions politiques favorables ou nécessaires pour le faire Evaluer les ressources nécessaires - Temps - Personnel - Matériel Evaluer les barrières à la mise en œuvre - Attitude et engagement du personnel - Conflits au niveau des buts - -Degré de changement - Familiarité avec les procédures et les méthodes - Complexité - L espace - Barrières dans la communauté Evaluer les politiques et les règlements de l organisation (conditions intra) - La cohérence entre les politiques de l organisation et le programme identifié - La flexibilité - La souplesse professionnelle et administrative Evaluer les forces politiques (conditions extra) 12

3.2 Mécanisme et outils de promotion de l hygiène et de l assainissement du cadre de vie 3.2.1 Les dimensions d une action de promotion de l hygiène et de l assainissement du cadre de vie Dimension 1 : La promotion de l hygiène Le but de tout programme d'assainissement est de promouvoir une bonne hygiène individuelle, collective et environnementale afin de protéger la santé. La promotion de l'hygiène est définie ici comme le mélange des connaissances, des pratiques et des ressources de la population d'une part, et des connaissances et des ressources de l'organisation de l'autre, qui à elles toutes permettent d'éviter des comportements risqués dans le domaine de l'hygiène. Les trois facteurs clés sont 1) l'échange des informations et des connaissances, 2) la mobilisation des communautés et 3) la fourniture de matériel et d'installations essentiels. Dimension 2 : Élimination des excréments L'élimination sans risques des excréments humains constitue la première barrière contre les maladies liées à ces derniers, car elle contribue à réduire la transmission directe ou indirecte. L'élimination sans risques des excréments est donc une priorité majeure, et dans la plupart des situations de catastrophe, elle doit être abordée aussi rapidement et avec des efforts aussi assidus que l'approvisionnement en eau potable. Dimension 3 : Gestion des déchets solides Si l'on n'élimine pas les déchets solides organiques, on court un risque important de prolifération des mouches et des rats. Ceci constitue de sérieux problèmes de santé et d environnement. Dimension 4 : Drainage L'eau de surface dans les établissements humains ou à proximité peut provenir des eaux usées des ménages ou des points d'eau, des fuites éventuelles dans les toilettes et les égouts, de l'eau de pluie ou des crues. Les principaux risques pour la santé associés à l'eau de surface sont : la contamination de l'eau fournie à la population et du milieu de vie, les dégâts occasionnés aux toilettes et aux habitations, la reproduction des vecteurs de maladie et la noyade. L'eau de pluie et les eaux de crues peuvent empirer la situation de drainage dans un établissement et accroître encore le risque de contamination. Afin de réduire les risques potentiels pour la population, il faudra mettre en œuvre un bon plan de drainage. 13

3.2.2 Principes pour une promotion participative et efficace de l hygiène et de l assainissement au sein des communautés Privilégier une stratégie basée sur l approche par la réponse à la demande, dans laquelle les communautés prennent, en connaissance de cause, les décisions relatives à leur participation, aux niveaux des services et à leurs modalités de mise en œuvre. Promouvoir des réformes institutionnelles qui vont dans le sens d une définition claire des rôles des différents partenaires, selon lesquelles les communautés sont propriétaires des ressources et des installations, le secteur privé fournit les biens et les services et les pouvoirs publics facilitent le processus. Veiller à la mise en place d un cadre juridique pertinent en matière de droits de propriété et de gestion. Mettre en place les projets d assainissement dans l optique plus vaste du développement de la communauté et des administrations locales. Établir des montages financiers qui étayent l approche par la réponse à la demande, permettant aux communautés de payer une partie des coûts d investissements en proportion du coût total des installations et tous les coûts d exploitation et d entretien. Faciliter la création d associations représentatives des usagers, qui seraient responsables de la planification, de la mise en place et de la gestion des ouvrages d assainissement de la communauté. Favoriser un environnement concurrentiel, afin d ouvrir aux communautés l accès à un éventail de fournisseurs de biens et de services, et ce pour tous les aspects du cycle du projet. Intégrer des actions de sensibilisation en matière d eau, d assainissement et d hygiène. Promouvoir l investissement des usagers en matière d assainissement, en menant des actions de sensibilisation et d éducation du public à l hygiène et en renforçant la capacité de construction des installations du secteur privé. Faire en sorte que tous les intéressés participent et que leur participation soit réelle et représentative. Introduire des composantes bien définies de renforcement des capacités, qui donnent aux intéressés les moyens de remplir leur mission et d établir des partenariats. Instituer des critères normatifs pour cibler les communautés pauvres et délaissées et les groupes vulnérables dans ces communautés. 3.3 Mécanisme et outils de promotion de la pharmacopée et de la médecine traditionnelle 3.3.1 Cadre institutionnel de promotion de la médecine traditionnelle Au cours de ses 30 ème et 50 ème sessions, l OMS a pris des résolutions visant la promotion de la médecine traditionnelle en Afrique. C est ainsi qu en 2000, les 14

résolutions AFR/RC50/9 de la stratégie de la Région Africaine de l OMS sur la promotion du rôle de la médecine traditionnelle demandent aux Etats africains d adopter des politiques réalistes pouvant favoriser le développement de la médecine africaine. Au Bénin, la promotion de la médecine traditionnelle a commencé depuis la période révolutionnaire avec la création par décret N 86-69 du 3 mars 1986 de l Association Nationale des Praticiens de la médecine Traditionnelle du Bénin (A.NA.PRA.ME.TRA.B). Toujours dans la perspective de mise en application des recommandations de l OMS, le Bénin a mis en place un certain nombre de dispositions légales et réglementaires : décret 2001-036 du 15 février 2001 fixant les principes de déontologie et les conditions de l exercice de la médecine traditionnelle en république du Bénin. Ce décret a permis d adopter, en 2002, la politique de promotion et d intégration de la pharmacopée et de la médecine traditionnelle dans le système national de santé. arrêté interministériel N 9960/msp/dc/sgm/dped/c-pmt/sa du 03 novembre 2004 pour réglementer la publicité en matière de pharmacopée et de médecines traditionnelles au Bénin : Aujourd hui, il existe au ministère de la santé, un programme national qui travaille pour la promotion de la médecine traditionnelle. Il faut remarquer jusque-là que le travail a plus consisté à former les tradi-praticiens à maîtriser les pratiques de la médecine occidentale au lieu de travailler dans le sens d une complémentarité des deux médecines. 3.3.2 Mécanisme et outils de promotion de la médecine traditionnelle et de la pharmacopée 3.3.2.1 Conditions pour une collaboration effective entre la médecine moderne et traditionnelle La promotion de la médecine traditionnelle peut être réalisée à travers, entre autres, le contrôle et la sensibilisation des guérisseurs traditionnels. La collaboration peut être réalisée à travers les institutions appropriées et les universités de référence, et également à travers les formations sanitaires publiques, où les herboristes peuvent vendre leurs plantes médicinales, ce qui peut faciliter leur contact avec le système de santé moderne. Des centres de santé mixtes où des guérisseurs traditionnels, des médecins, et/ou des infirmiers en chef travaillent ensemble permettent une combinaison des deux médecines. Les patients soignés dans de telles structures profitent des consultations traditionnelles qui sont confirmées par des analyses en laboratoire. Ces centres d'expérimentation clinique pourraient sans aucun doute servir à valider les études pharmacologiques (efficacité et innocuité) effectuées sur les médicaments traditionnels améliorés qui devront être préparés sous la formulation galénique appropriée. 15

3.3.2.2 Activités prioritaires Le rôle que la médecine traditionnelle pourrait jouer dans la résolution des problèmes de santé publique n'a pas encore été suffisamment exploré. Les activités prioritaires à entreprendre à cet égard peuvent être récapitulées comme suit : Connaître la répartition des guérisseurs traditionnels par leur recensement et selon leur domaine de compétence Organiser les guérisseurs traditionnels dans des associations Développer un cadre de collaboration entre les deux médecines Informer les guérisseurs traditionnels des maladies prioritaires Mieux informer et sensibiliser les médecins chefs de région et de district sur les orientations stratégiques concernant la médecine traditionnelle Réglementer la pratique de la médecine traditionnelle Finaliser les inventaires des zones productrices des principales plantes médicinales utilisées par les guérisseurs traditionnels Créer des jardins botaniques pour l'autosuffisance et la conservation des plantes médicinales Mettre en place un mécanisme de régulation servant à autoriser le marketing des médicaments traditionnels améliorés Assurer une communication appropriée entre les différents acteurs. 3.4 Mécanisme et outils de promotion de la santé maternelle et infantile 3.4.1 Les soins obstétricaux et néonatals d urgence au niveau communautaire Les Soins Obstétricaux et Néonataux d Urgence, c est l ensemble des soins qui permettent de prévenir ou de prendre en charge l urgence obstétricale et néo-natale. Les SONU communautaires, c est l ensemble des mesures que doit prendre la communauté pour empêcher la survenue de l urgence obstétricale et/ou de l urgence néonatale et aider à mieux la gérer lorsqu elle est installée. La démarche des SONU communautaires est un partenariat communautaire qui a trois objectifs : Améliorer la performance des femmes, des membres des familles qui s occupent de la femme enceinte et de l enfant, des accoucheuses traditionnelles, des relais communautaires (développement de pratiques préventives, reconnaissance de réactions promptes face aux complications) Améliorer l accès et l utilisation des services de santé par une mobilisation de toute la communauté (organisation des transports, caisse de solidarité, adhésion aux mutuelles de santé, etc.) 16