Étude trimestrielle de Crédit Foncier Immobilier

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Étude trimestrielle de Crédit Foncier Immobilier Mai 2014 Direction des Études Point de conjoncture logement LE MARCHÉ RÉSIDENTIEL SAURA-T-IL, AVEC DES FREINS QUI RESTENT SERRÉS, REVENIR À DES TENDANCES POSITIVES EN 2014? tendances des premiers mois de 2014 montrent une activité un peu plus soutenue qu en début d année dernière ; les volumes demeurent, malgré tout, en retrait de la moyenne historique des dix dernières années. La variation annuelle des prix des logements anciens, telle qu elle ressort des statistiques, traduit une résistance bien étonnante. En réalité, les prix vacillent sur la plupart des marchés sous la pression de la demande, en position de force. Les informations délivrées par la statistique à partir des seules transactions actées peuvent être trompeuses et masquer, dans les faits, une situation nettement plus contrastée sur le terrain. Dans l ensemble, le marché du logement a mieux résisté en 2013 que prévu, mais sans éclat. Les marchés immobiliers ont évolué à des rythmes différents. Les contrastes entre secteurs s accentuent, et les acteurs s attachent plus que jamais aux fondamentaux, dans un environnement économique toujours incertain, en France. Les indicateurs économiques de la situation française restent mitigés, en ce début d année. La croissance du PIB a été de + 0,3 % en moyenne annuelle sur 2013 et le taux de chômage s élevait à 9,8 % (sens du BIT, hors Dom) en fin d année. Si la reprise économique se confirmait d ici la fin d année, dans l hypothèse d un scénario favorable, un regain de confiance pourrait souffler sur le marché du logement. Mais il serait sans doute trop tard pour infléchir les tendances sur l année 2014. Un retour vers l expansion des marchés immobiliers semble, ainsi, reculer à l horizon 2015. Sur le marché de l ancien, l année dernière s est soldée sur des volumes de ventes légèrement supérieurs à ceux de 2012. Les C est encore le marché du neuf qui souffre le plus. La fin 2013 a été plus animée que le reste de l année, essentiellement grâce à l effet d aubaine lié au passage de 7 % à 10 % du taux de TVA. Avec une tendance de fond très détériorée, les constructeurs anticipent, d ailleurs, une année 2014 très difficile. Aussi la production de logements neufs est-elle entrée, depuis plusieurs mois, dans une spirale dont il sera long et difficile de sortir. Car le recul des ventes s est poursuivi tout au long de 2013, avec une accession à la propriété en panne et un investissement locatif privé défaillant à prendre la relève. Après une année d étonnante croissance des volumes de crédits à l habitat, 2014 pourrait connaître une pause. L activité immobilière devrait encore rester modérée, et l inversion de tendance vers plus de dynamisme pourrait n intervenir qu en 2015. Les signaux apparaissent finalement encore trop faibles pour affirmer que le marché résidentiel est en mesure de redémarrer véritablement en 2014, mais en 2015, l espoir d une amélioration paraît plus solide. 1 ÉTUDE TRIMESTRIELLE DE CRÉDIT FONCIER IMMOBILIER 2 e TRIMESTRE 2013

Point de conjoncture logement IMMOBILIER ANCIEN VOLUMES DE VENTES EN 2013 L année s est soldée par des volumes de ventes légèrement supérieurs à ceux de 2012. Avec un volume d activité dans l ancien meilleur que prévu, l exercice 2013 a finalement créé la surprise. On se souvient d un début d année morose, mais aussi d un deuxième semestre bien plus animé. L année se clôture sur une estimation de 723 000 transactions enregistrées (susceptibles d un redressement au cours des prochains mois), en légère hausse de 2,7 %. Ce volume annuel demeure en-deçà de la moyenne historique des dix dernières années. En Ile-de-France et dans les grands centres urbains en régions, la demande a soutenu le marché, là où l offre a pu s adapter. VOLUMES DE VENTES DE LOGEMENTS ANCIENS (Sources : études CFI/Notaires IDF/Insee.) Ventes T4 2013 Variation T4 2012 Paris appartements 8 250 40 % Petite Couronne appartements 10 480 33 % maisons 2 920 17 % Grande Couronne appartements 6 590 20 % maisons 8 420 28 % IDF appartements 25 320 31 % maisons 11 370 25 % Début 2014, les statistiques publiées en mars par les notaires d Ilede-France retracent un nombre de ventes de logements anciens sur trois mois (novembre 2013/janvier 2014) supérieur à celui observé sur la même période un an auparavant. 32 500 logements se sont échangés dans la région, soit 20 % de plus que sur la période antérieure. Variation Ventes 12 mois (1) annuelle France entière logements anciens 723 000 2,7 % (1) Estimation provisoire sur douze mois glissants à fin décembre 2013. Malgré ce contexte positif, le volume de ventes de ces trois mois demeure en retrait de 5 % par rapport à la moyenne historique sur les dix dernières années. Par ailleurs, les niveaux de prix restent élevés, malgré la tendance à la baisse des derniers mois. Les ménages, confrontés à une conjoncture économique déprimée et contraints par leur budget, hésitent toujours à acquérir des logements qu ils estiment trop chers. Dans ces conditions, l activité sera sensible aux ajustements des prix qui seront consentis, ou pas, par les vendeurs. Le poids de la demande est de plus en plus déterminant dans l orientation des marchés. PRIX DE VENTE AU QUATRIÈME TRIMESTRE 2013 La variation annuelle des prix des logements, telle qu elle ressort des statistiques, traduit une résistance sur le marché immobilier de l ancien, qui apparaît étonnante. Tandis que le marché de l ancien manifestait un certain dynamisme en seconde partie d année, les prix de vente moyennés (statistique notariale) ont finalement peu diminué. À Paris, la variation annuelle ressort à 1,5 %. En Petite Couronne, la baisse moyenne est inférieure à 2 %. En Grande Couronne, les prix des appartements diminuent de 2,6 % contre 1,1 % pour les maisons. En province, les ajustements de prix seraient compris entre 1 % (appartements) et 1,5 % (maisons). PRIX DANS L ANCIEN AU QUATRIÈME TRIMESTRE 2013 (Sources : études CFI/Notaires IDF/Notaires de France/Insee.) Prix moyens des appartements au m 2 Variation annuelle (glissement sur un an) Prix moyen des maisons à l unité Variation annuelle (glissement sur un an) Paris 8 140 1,5 % Petite Couronne 4 330 1,9 % 349 800 1,5 % Grande Couronne 3 040 2,6 % 279 100 1,1 % Province ND 1,0 % ND 1,5 % 2 ÉTUDE DE CRÉDIT FONCIER IMMOBILIER MAI 2014

LE MARCHÉ RÉSIDENTIEL SAURA-T-IL REVENIR À DES TENDANCES POSITIVES? Ce constat cache une réalité du terrain plus complexe. Depuis un à deux ans, en effet, les acheteurs sont devenus plus sélectifs et n engagent de négociation que sur les biens affichés à des prix cohérents avec le marché. Ainsi, beaucoup de biens proposés à des prix déconnectés des valeurs de marché ne sont même plus visités, la marge de négociation sur le prix étant jugée trop forte. Ces comportements ont pour conséquence de renforcer les contrastes entre villes, quartiers ou secteurs. En 2013, ce sont les «bons» produits, vendus au «bon» prix quelle qu en soit la gamme qui ont pu se placer, au détriment des autres. Les statistiques ne reflétant que les transactions réalisées sur ces logements de bonne liquidité, les moyennes de prix paraissent résister à la baisse. En réalité, elles ne sont plus représentatives de l ensemble du parc, dont la valeur vénale est globalement en très net recul. Certains biens très recherchés ou très bien situés ont maintenu leurs prix. Beaucoup d autres ont été négociés de 3 % à 5 % moins cher sur Paris ou les métropoles régionales. Sur les marchés secondaires, des baisses de valeur de 5 % à 10 % seraient parfois nécessaires pour relancer les ventes. Dans les villes moyennes ou, pire encore, en secteur rural, il n est plus rare de rencontrer des marchés totalement bloqués, faute de demande, en dehors des plus petits prix. Les premiers éléments disponibles sur 2014 confortent ces tendances. Les prix ont pu, cependant, s apprécier sur quelques secteurs, à la faveur de ventes de produits plus qualitatifs, tandis qu ils baissaient plus fortement sur d autres, moins porteurs ou dotés d un parc immobilier de moindre qualité. À Paris, comme dans les communes franciliennes, la hiérarchie des prix par secteur ne s est, en revanche, pas modifiée. IMMOBILIER NEUF PRODUCTION DE LOGEMENTS À FIN MARS 2014 (FRANCE ENTIÈRE) La fin 2013 a été plus animée que le reste de l année sous l effet d aubaine lié au passage de 7 % à 10 % du taux de TVA. Sur une tendance de fond détériorée, les constructeurs anticipent une année 2014 difficile. La baisse du nombre d autorisations de construire des logements s est poursuivie en 2013, avec une variation annuelle de 12,6 %. Fin mars 2014, la chute du nombre total de permis de construire délivrés s élève à plus de 20 %, ce qui représente environ 400 000 logements autorisés sur un an glissant. Contraints à la prudence, les promoteurs sont confrontés à plusieurs problématiques avant de démarrer de nouvelles opérations. Les coûts inhérents au montage d un programme immobilier intègrent des coûts de foncier trop élevés, sans réelle marge de négociation, tandis que les coûts de construction ont été alourdis par une accumulation de normes diverses imposées par les orientations réglementaires. La prudence vient aussi des banques qui financent les promoteurs, puisque depuis plusieurs mois, il est devenu courant d exiger des fonds propres conséquents et une précommercialisation de 50 % d un programme avant d en démarrer la construction, lorsque 20 % à 25 % suffisaient il y a quelques années. Fin 2013, 332 000 logements ont été commencés. À fin mars 2014, sur une année glissante, on en dénombrait 322 000 unités, soit un retrait de 4 % en variation annuelle. Sur l année écoulée, ce sont principalement les logements destinés au locatif social et au locatif privé qui reculent, tandis que le nombre de logements destinés à l accession a mieux résisté dans les mises en chantier. Au final, un point bas en nombre de logements mis en chantier depuis 2007 a été atteint en 2013. Le décalage temporel inhérent à l activité de construction, qui s impose entre la délivrance des permis de construire et le démarrage des chantiers, laisse présager une tendance baissière durable sur les mises en chantier, tant que le nombre d autorisations ne reprendra pas. CONSTRUCTIONS NEUVES ET SUR BÂTIMENTS EXISTANTS (Sources : SOeS/Sit@del2.) Mars 2014 NOMBRE DE LOGEMENTS AUTORISÉS NOMBRE DE LOGEMENTS MIS EN CHANTIER Depuis 1 an Évolution annuelle (1) Depuis 1 an Évolution annuelle (1) Logements individuels purs 116 130 28,8 % 109 979 6,9 % Logements individuels groupés 53 831 28,4 % 41 793 5,1 % Logements collectifs 201 072 13,3 % 150 139 2,6 % Logements en résidences 29 456 8,8 % 20 410 3,6 % TOTAL 400 489 20,3 % 322 321 4,0 % (1) 12 mois glissants (de avril 2013 à mars 2014) / (de avril 2012 à mars 2013). 3 ÉTUDE DE CRÉDIT FONCIER IMMOBILIER MAI 2014

Point de conjoncture logement COMMERCIALISATION DES LOGEMENTS NEUFS (QUATRIÈME TRIMESTRE 2013) Le recul des ventes s est poursuivi, en 2013, avec une accession à la propriété en panne et un investissement locatif privé défaillant. Les ventes trimestrielles fluctuent désormais entre 20 000 et 25 000 logements neufs, soit un niveau faible sur longue période. En variation annuelle, les ventes d appartements se sont repliées de 8,5 % et les ventes de maisons de 15,7 %. Les réservations à la vente ont diminué de 1,3 % pour atteindre 87 700 logements sur douze mois, alors que la moyenne historique observée entre 2000 et 2011 était supérieure à 100 000 logements. La commercialisation des logements neufs souffre, depuis 2012, d une chute de la primo-accession, qui ne bénéficie plus des mêmes conditions d accès au crédit à l habitat (réforme du PTZ+, durcissement des conditions d octroi par les banques), et d une baisse de l investissement locatif privé, qui décroît depuis 2011 pour atteindre le plus bas niveau en nombre d opérations réalisées sur une année glissante depuis 2007. Corollaire de leur stratégie prudente, les promoteurs ont nettement réduit le volume des mises en vente, par souci d adaptation à un marché très déprimé. En 2013, la baisse des mises en vente est de 17,4 % pour les appartements et de 11 % pour les maisons du secteur groupé. Cette attitude a limité la progression des stocks, qui sont restés à peu près stables, autour de 100 000 logements, après une forte progression entre 2011 et début 2013. L encours de logements proposés à la vente reste, toutefois, à un niveau élevé. À l exception des prix des appartements en Ile-de-France, qui ont diminué de 3,7 % en variation annuelle, les prix du neuf ont continué de progresser. Ils ressortent, en effet, à près de 3 900 / m 2 pour les appartements, et affichent une hausse de 4,7 % pour les maisons individuelles du secteur groupé, type de logements dont le prix moyen est de 249 000. Le niveau élevé des prix de sortie du neuf s explique, notamment, par les prix du foncier, surtout en ville, où la demande serait plus forte. Les coûts de construction culminent après une décennie de forte hausse, par le fait de l accumulation de normes techniques, de coûts de main-d oeuvre élevés, de matériaux plus techniques et plus chers, et de chantiers plus difficiles en ville. Parallèlement, pour contenir les prix de vente des logements, les promoteurs ont eu tendance à en réduire un peu la surface, concentrant, de ce fait, les coûts techniques sur moins de mètres carrés, ce qui a conduit au renchérissement du prix de revient métrique. Enfin, les délais de commercialisation des logements neufs ont augmenté, en 2013, par rapport à 2012, dépassant largement une année. COMMERCIALISATION DE LOGEMENTS NEUFS (PROMOTION IMMOBILIÈRE) (Sources : études CFI/SOeS/ECLN/FPI.) Principaux indicateurs de commercialisation APPARTEMENTS MAISONS (habitat groupé) Ventes T4 2013 et évolution/t4 2012 20 066 8,5 % 1 802 15,7 % TOTAL sur 12 mois glissants et variation annuelle 79 035 1,7 % 8 686 1,8 % Mises en vente T4 2013 et évolution/t4 2012 18 489 17,6 % 1 967 20,2 % TOTAL sur 12 mois glissants et variation annuelle 88 310 17,4 % 10 570 11,1 % Délai d écoulement au T4 2013 14,1 mois 16,2 mois Délai d écoulement au T4 2012 12,3 mois 14,7 mois France entière prix moyen T4 2013 (/m² ou /unité) et évolution/t4 2012 3 848 0,9 % 249 000 4,7 % IDF prix moyen T4 2013 (/m² ou /unité) et évolution/t4 2012 4 674 3,7 % 352 900 5,2 % 4 ÉTUDE DE CRÉDIT FONCIER IMMOBILIER MAI 2014

Encours LE MARCHÉ RÉSIDENTIEL SAURA-T-IL REVENIR À DES TENDANCES POSITIVES? INDICATEURS D ACTIVITÉ DU LOGEMENT NEUF (en unités) (Sources : SOeS/ECLN/FPI/programmes immobiliers de cinq logements et plus.) Mises en vente Ventes 35 000 Encours 115 000 30 000 25 000 105 000 95 000 85 000 20 000 75 000 15 000 65 000 10 000 T1 2008 T2 2008 T3 2008 T4 2008 T1 2009 T2 2009 T3 2009 T4 2009 T1 2010 T3 2010 T4 2010 T1 2011 T2 2010 T2 2011 T3 2011 T4 2011 T1 2012 T2 2012 T3 2012 T4 2012 T1 2013 T2 2013 T3 2013 T4 2013 55 000 Mises en vente Ventes Encours MARCHÉ DE L HABITAT NEUF EN SECTEUR DIFFUS L année passée a été difficile, également, pour le marché de la maison individuelle en secteur diffus. Les chiffres publiés par l Union des maisons françaises indiquaient 108 000 maisons individuelles commercialisées en 2013, en retrait de 15,5 % par rapport à 2012. Les données à fin février 2014 font état de 110 500 ventes estimées sur un an glissant, soit une très légère reprise apparente, mais une variation annuelle en baisse de 11 %. Depuis 2010, les éléments statistiques disponibles montrent une tendance lourde à la contraction de ce marché. La situation pourrait être moins morose qu au premier trimestre 2013, puisque les ventes estimées de janvier et février 2014 ont augmenté de 7 % par rapport à la même période de référence d il y a un an. Les raisons de la crise actuelle ont plusieurs origines. La Réglementation thermique 2012 (RT 2012) s est appliquée au 1 er janvier 2013. Beaucoup de petits constructeurs de maisons individuelles n y étaient pas réellement préparés. Le retard pris n a pas pu être rattrapé sur le reste de l année. En outre, la clientèle des primo-accédants, coeur de cible du secteur, est particulièrement touchée par la conjoncture économique et par la réforme du PTZ dans le neuf, moins favorable depuis 2012. A contrario, les prix moyens de ces maisons ont progressé au cours des derniers mois, en raison, notamment, de l impact des normes énergétiques. La RT 2012 a nécessité de gros efforts de formation chez les constructeurs, et des surcoûts de mise en oeuvre évalués entre 8 % et 15 %. Pour autant, les professionnels du secteur diffus ont cherché des solutions pour éviter une hausse des prix de sortie supérieure à la capacité d absorption du marché ; en commercialisant des maisons de plus petite taille, les prix moyens n affichent ainsi qu une hausse modérée de 3 % à 5 % en moyenne. (Source UMF.) 5 ÉTUDE DE CRÉDIT FONCIER IMMOBILIER MAI 2014

Point de conjoncture logement LE MARCHÉ DU FINANCEMENT DE L HABITAT L année 2012 avait été marquée par une récession sévère, et le début d année 2013 s est révélé difficile. Mais le retour à une activité un peu plus soutenue sur le marché de l ancien, à partir de l été, a permis de redresser le volume des crédits à l habitat, qui a finalement progressé de 11 %. Le marché des crédits à l habitat ne doit, toutefois, pas cette évolution au seul dynamisme des transactions dans l ancien, retrouvé au deuxième semestre 2013. Une partie de cette augmentation s explique par la très bonne performance des crédits travaux, favorisée par les incitations à la performance énergétique des logements. Par ailleurs, à la faveur de conditions de taux restées particulièrement intéressantes, les quotités de financement ont été plus élevées. Il semblerait, enfin, que la statistique ait pu être déformée par la vague de rachats de prêts, alimentée par des taux d intérêt très attractifs, autour de 3 % en moyenne. C est, d ailleurs, grâce à ces niveaux que les accédants et les investisseurs ont bénéficié d un pouvoir d achat complémentaire, qui a contribué à soutenir l activité immobilière. Depuis l automne 2013, les taux d intérêt se sont stabilisés, ayant même un peu diminué tout début 2014 avant de revenir autour de 3,04 % en mars. Pour l heure, les perspectives, étroitement liées à la position très libérale de la BCE, ne sont heureusement pas en faveur d une remontée brutale des taux. La durée moyenne des crédits à l habitat distribués par les établissements bancaires a été relativement stable, sur 2013, mais en diminution légère depuis 2007. La durée moyenne de 206 mois, correspondant à environ 17 ans, est en recul de 4 à 5 mois par rapport à 2012. OPÉRATIONS IMMOBILIÈRES ET FINANCEMENT PAR LE CRÉDIT (neuf et ancien) (Sources : OFL/CSA/Bdf/OPCI/Notaires/études CFI.) 160 150 140 130 120 110 100 90 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 Montant crédit immobilier (Md ) Nombre d opérations immobilières (milliers) 2015 2016 1 200 1 150 1 100 1 050 1 000 950 900 850 800 Contrairement au Crédit Foncier, de nombreux établissements bancaires ont infléchi leur politique d octroi, limitant les prêts de longue durée, excluant du crédit nombre de ménages parmi les plus modestes, et notamment les primo-accédants, qui ont justement besoin de durées d emprunt plus longues. En 2010 et 2011, la production de crédits avait relativement résisté grâce à la primo-accession, soutenue par le prêt à taux zéro (PTZ) étendu aussi à l ancien. L arrêt brutal du PTZ dans l ancien et le retour du plafonnement des ressources dans le neuf, début 2012, ont entraîné un décrochage du nombre de primo-accessions et de leur financement, en particulier pour les ménages les plus modestes. La reprise du marché du crédit à l habitat, amorcée courant 2013, s explique par les opérations d achat-revente de ménages plus aisés, qui ont saisi la double opportunité de la baisse des prix et des taux de crédit encore relativement bas. Les premières estimations d activité, pour 2014, s appuient sur une tendance en ligne avec celle de 2013, dans une proportion légèrement moindre, avant une véritable reprise, probablement en 2015. 6 ÉTUDE DE CRÉDIT FONCIER IMMOBILIER MAI 2014

LE MARCHÉ RÉSIDENTIEL SAURA-T-IL REVENIR À DES TENDANCES POSITIVES? PERSPECTIVES POUR 2014 Les signaux sont encore trop faibles pour affirmer que le marché résidentiel est en mesure de redémarrer véritablement en 2014. Pour évaluer les tendances, il est nécessaire d observer les grands fondamentaux qui déterminent ses orientations, ainsi que l environnement dans lequel il évolue. L économie française demeure en panne, en ce début d année, avec des indicateurs toujours défavorables qui ne laissent pas augurer une reprise rapide ni une amélioration sensible de la confiance des ménages. Après une reprise inattendue de la distribution des crédits à l habitat, courant 2013, stimulée par la hausse des crédits travaux et des taux de crédit très attractifs, une pause devrait caractériser 2014. Les taux devraient rester, encore cette année, le meilleur soutien au marché du logement, et sauf événement, leur évolution ne devrait pas se traduire par une hausse sensible avant 2015. Sur le marché du neuf, les chiffres de la construction devraient être semblables, en 2014, à ceux de l année passée. Les perspectives d une reprise sur le marché du neuf sont faibles à court terme, compte tenu de l état des autorisations de construire, dont le nombre continue de baisser sévèrement. OPÉRATIONS IMMOBILIÈRES ET FINANCEMENT PAR LE CRÉDIT (neuf et ancien) (Sources : Panorama du financement/études CFI/Sit@del2/DAEI/SES/ AEREL/modèle FANIE.) 500 466 450 400 350 297 300 250 200 150 100 80 50 67 0 2007 400 257 2008 2009 Total logements Accession 334 346 2010 421 195,5 181,5 225,5 2011 346 178,1 183 68 80 98 105 100 95 58,4 44,3 50,6 74 57 42 2012 2013 Locatif social Locatif privé 332 334 186 2014 (P) locatif social pourrait rester au même niveau de volumes qu en 2013. Les difficultés à commercialiser des logements à des investisseurs privés dans le cadre du dispositif Duflot ont certainement contribué au repli sévère du locatif privé, lequel devrait se poursuivre en 2014, les efforts de commercialisation devant se porter sur les programmes déjà lancés. 95 39 Les volumes de mises en chantier de logements devraient être équivalents, en 2014, et représenter entre 330 000 et 335 000 unités. Le marché de l accession pourrait un peu mieux tirer son épingle du jeu dans le paysage actuel. La construction de logements destinés au Au global, la commercialisation de logements construits dans des programmes de promotion devrait se stabiliser autour de 87 000 unités. Dans une hypothèse haute, le nombre de réservations pourrait se redresser au niveau atteint en 2012. Dans l ancien, les grands fondamentaux qui ont prévalu en 2013 devraient rester prégnants en 2014. Les volumes devraient se maintenir autour de 720 000 transactions, contre 723 000 en 2013. On peut s attendre à des évolutions indiciaires modestes sur les prix, mais qui cacheront encore des évolutions de valeur bien plus importantes. Les marchés évolueront donc selon des rythmes différenciés, parfois difficilement perceptibles pour le public. Les biens très recherchés ou très liquides resteront dans des fourchettes de valeur équivalentes à celles atteintes ces derniers mois, mais d autres pourraient reculer de 3 % à 5 % sur Paris et les secteurs littoraux du Sud-Est. Dans les métropoles régionales, en coeur de ville, des évolutions de valeurs de 5 % à 9 % sont plausibles. Enfin, beaucoup de biens situés sur les marchés les plus secondaires ne pourront s échanger si les vendeurs n acceptent pas de négocier de façon encore plus sévère. C est à ce prix que le marché pourra retrouver des fondamentaux assainis. NOMBRE D OPÉRATIONS DANS L ANCIEN EN FRANCE (en milliers) 900 (Sources: Panorama du financement/études CFI.) 800 700 600 500 400 300 200 100 0 673 2008 594 780 801 704 723 720 2009 2010 2011 2012 2013 2014 (estim.) 7 ÉTUDE DE CRÉDIT FONCIER IMMOBILIER MAI 2014

Point de conjoncture logement NOMBRE D OPÉRATIONS IMMOBILIÈRES : ESTIMATIONS ÉTUDES CRÉDIT FONCIER IMMOBILIER (Sources : Sitadel II/prévisions modèle Fanie/estimations études CFI/13 mars 2014.) LE NEUF (Sources : DAEI/SES/AEREL.) 2012 2013 var./2012 2014 var./2013 Logements mis en chantier 346 500 331 900 4,2 % 334 100 0,7 % dont locatif dont locatif social dont locatif intermédiaire dont locatif privé Accession dont accession avec PTZ Résidences secondaires 157300 100 000 2 200 55 100 178100 77 200 11100 140000 95 000 3 000 42 000 182700 53 700 9200 11,0 % 5 % 36,4 % 23,8 % 2,6 % 30,4 % 17,1 % 138400 95 000 4 000 39 400 185600 43 800 10100 1,1 % 0,0 % 33,3 % 6,2 % 1,6 % 18,4 % 9,8 % dont individuels collectifs dont logements en résidences 168 700 177 800 21 200 156 740 175 160 18 800 7,1 % 1,5 % 11,3 % 166 800 167 200 20 000 6,4 % 4,5 % 6,4 % dont construction neuve 304 250 294 465 3,2 % 297 500 1,0 % construction existante 42 250 37 402 11,5 % 36 500 2,4 % Logements mis en chantier hors locatif social 225 300 218 100 3,2 % 219 100 0,5 % Estimation du nombre d opérations immobilières privées 227 000 205 000 9,7 % 212 000 3,4 % dont ventes logements promotion immobilière (Sources: FPI/modèle Fanie.) ventes de maisons individuelles (Sources : UMF/études CFI.) 88 700 128 100 87 721 108 300 1,1 % 15,5 % 88 000 115 000 0,3 % 6,2 % L ANCIEN (Sources : notaires/fnaim/études CFI.) 2012 2013 var./2012 2014 var./2013 Nombre de transactions (Sources: notaires/insee.) 704000 723000 2,7 % 720000 0,4 % dont locatif privé accession résidences secondaires des résidents achats des non-résidents Estimation du nombre d opérations du marché résidentiel privé (neuf + ancien) 56 000 597 000 30 000 21 000 57 000 617 000 29 000 20 000 1,8 % 3,4 % 3,3 % 4,8 % 56 000 614 000 29 500 20 500 1,8 % 0,5 % 1,7 % 2,5 % 931 000 928 000 0,3 % 932 000 0,4 % Crédit Foncier Immobilier développe une plate-forme de services et de conseil à destination des grands propriétaires, professionnels de l immobilier, établissements financiers et particuliers, pour les accompagner dans la valorisation de leur patrimoine. CONTACTS CRÉDIT FONCIER IMMOBILIER CONSEIL ET EXPERTISE Christian de Kerangal, directeur général délégué Tél. : 01 57 44 58 08 christian.dekerangal@creditfoncierimmobilier.fr DIRECTION DES ÉTUDES Emmanuel Ducasse, directeur Tél. : 01 57 44 85 20 emmanuel.ducasse@creditfoncierimmobilier.fr Mirella Blanchard, responsable études bureaux mirella.blanchard@creditfoncierimmobilier.fr Isabelle Friquet-Lepage, responsable études logements isabelle.friquet-lepage@creditfoncierimmobilier.fr TRANSACTION Olivier Boussard, directeur général délégué Tél. : 01 57 44 58 30 olivier.boussard@creditfoncierimmobilier.fr Toutes nos études de marché locales sont consultables sur : www.marche-immo.fr Crédit Foncier Immobilier. Siège social : 19 rue des Capucines 75002 Paris. RCS Paris 405 244 492. Photononstop. Conception-réalisation : Regulated by 8 ÉTUDE DE CRÉDIT FONCIER IMMOBILIER MAI 2014