Formation au code EPANET. Water & Soils Training Dr. Robert WOUMENI Version 2014.



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Water & Soils Training Dr. Robert WOUMENI Version 2014.

SOMMAIRE 1) Introduction. 2) Application de base 3) Consommation moyenne et Pompage 4) Les profils de modulation de la consommation 5) La gestion des réservoirs (les asservissements) 6) Faibles et fortes pressions et bornes à incendie. 7) Les vannes de régulation (stabilisateur aval, amont, ) 8) Les surpresseurs (courbe de pompe) 9) Interactions entre réservoirs 10) La chloration 2

I) Introduction Fournir de l eau de bonne qualité, et à une pression suffisante aux consommateurs, tel est le challenge quotidien des entreprises de distribution de l eau. Une bonne gestion s appuie aujourd hui sur des outils de modélisation qui permettent: (1) de préciser les études diagnostiques, (2) d étudier par anticipation les situations critiques, (3) d optimiser les paramètres de fonctionnement dans une approche économique, et (4) de réaliser des schémas directeurs. Ce cours vise à sensibiliser les futurs techniciens et ingénieurs à la problématique de la gestion des réseaux d eau potable à l échelle d une ou de plusieurs communes par une approche concrète et pratique reposant sur le logiciel EPANET, aujourd hui très utilisé de part le monde. Le Logiciel EPANET a été développé par l agence Américaine de protection de l Environnement (EPA) représentée par Lewis A. Rossman que nous remercions très sincèrement. 3

I) Introduction Les études diagnostiques visent à déterminer les points de dysfonctionnement d un réseau d eau potable. On passera en revue les différents équipements, avec la question de savoir s ils remplissent correctement leurs fonctions. Elles commencent par une campagne de mesures de: Débit et pression en quelques points bien choisis; Niveau dans les réservoirs; Estimation des débits (nocturnes) de fuite par secteur; Profils de modulation des consommations domestiques / industriels; Essais de pression sur les bornes à incendie; Vérification des vannes, des pompes et des régulations; Evaluation de l état des canalisations. 4

I) Introduction Les schémas directeurs correspondent à un programme pluriannuel, dont l objectif porte sur l amélioration de la fonctionnalité globale du réseau d eau potable, sur les moyen et long termes, en prenant en compte l évolution de la demande (domestique et industrielle). Il faudra donc mettre en adéquation les besoins et les ressources, et envisager de façon planifiée les investissements à mettre en œuvre. Ainsi, on peut selon les problèmes soulevés par l analyse diagnostique, penser à: Installer des sur-presseurs ou des réducteurs de pression; Remplacer des conduites très anciennes; Trouver de nouveaux points de captage; Revoir les consignes de régulation; Installer un nouveau réservoir ou réhabiliter un ancien; Augmenter le nombre de bornes incendie;.. 5

I) Introduction Un modèle, c est la combinaison d un outil de calcul, de mesures et d un ensemble d hypothèses simplificatrices, dans le but de représenter l état et le fonctionnement d un système hydraulique sur un site donné. Pour un réseau d eau potable, les grandeurs de sortie (pression, débit, vitesse et niveau des réservoirs) sont obtenues à partir des grandeurs d entrée (altimétrie, géométrie des canalisations et des réservoirs, consommations, profils de modulation) et des principaux paramètres hydrauliques (pompages, consignes de régulation, états des vannes, rugosité des conduites ) Certains paramètres (tel que la rugosité) sont très difficiles à estimer. On les ajuste en faisant correspondre, sur quelques points les grandeurs de sortie calculées et mesurées. On parle alors de calage du modèle. Un modèle calé (et validé) est un outil d aide à la compréhension, pour les études diagnostiques. C est un outil pratiquement incontournable, pour les schémas directeurs, car il permet de comparer plusieurs solutions techniques, avant l étape des évaluations financières. 6

I) Introduction Pour ce cours d initiation au logiciel EPANET, on adoptera une approche pas à pas, en réalisant successivement de petits cas de calcul avec un degré de complexité croissant, afin de faciliter une prise en main rapide. Les notes du cours sont à télécharger gratuitement sur le site : www.water-soils-training.com Le logiciel et sa documentation sont à récupérer à l url suivante : www.epa.gov/nrmrl/wswrd/dw/epanet.html Choisir en bas de page : self-extracting installation program for epanet 2, et epanet 2 users Manual (pdf), puis les copier dans votre répertoire de travail (Z). NB. Il est demandé pour ce cours, de suivre les indications de départ données par le Prof, puis de ne pas hésiter à se servir de la documentation pour aller de l avant en attendant les nouvelles consignes. Le travail à rendre porte sur un exercice de synthèse, qui reprend plusieurs des compétences acquises. 7

Pour cette application de base on va, sur une zone représentant un quartier créer des nœuds, des conduites, mettre une bâche à la bonne hauteur, puis lancer les calculs. Les nœuds étant disposer sur une légère pente, on va vérifier que l hydrostatique est respectée. Formation au code EPANET 2) Application de base -Double cliquer sur la création des nœuds puis mettre les coordonnées (x, y) suivantes : (50, 5000) (50, 4000) ; (50, 3000) ; (1050, 3000) ; (2050, 3000) ; (3050, 3000) ; (50, 2000) ; (1050, 2000) ; (2050, 2000) ; (3050, 2000) ; (50, 1000) ; (1050, 1000) ; (2050, 1000) ; (3050, 1000) ; -Double cliquer sur les nœuds pour introduire les altitudes z=12m, z=13m, z=14m, z=15m, z=16m sur chaque ligne (la plus basse en bas). -Mettre les conduites entre les nœuds sans se soucier du sens (amont vers aval). Double cliquer sur une conduite pour renseigner, la longueur (l=100 m), le diamètre (D= 160mm sur les antennes et 320 mm sur le tronçon structurant en forme de L renversé), et la rugosité selon Hazen-Williams (R=150 pour du neuf). -Rajouter une bâche (petit reservoir dans la version anglaise) sur le point (-950, 5000). Renseigner une charge (Head dans la version anglaise) H=17m. -Lancer une simulation (le bouton de raccourci c est l éclair jaune). C est l application : test01-bachehaute-nœuds-conduites NB. Les valeurs des coordonnées (x,y) n interviennent pas dans les calculs. 8

-Faire: MapJunctionPressure, et MapPipesFlow, pour afficher l échelle de pression, et de débit. On peut double cliquer sur l échelle pour affiner les valeurs de celle-ci. -Faire: ProjectDefaultHydraulics, et changer l unité de débit pour mettre en l/mn ou en l/s. Dans ce cas, l unité de pression initialement en PSI, devrait passer automatiquement en mce. -Faire: ViewOptionsNotationDisplay Node id s (ou Display Link id s), pour numéroter les nœuds ou les conduites. Ce sera utile pour se repérer. NB. Penser parfois à faire des zooms pour s assurer par exemple que tous les nœuds sont connectés, et que le schéma correspond bien à ce que l on a souhaité saisir. Application : test01- nœuds-conduites et bache 2) Application de base NB. On peut vérifier que l hydrostatique est respectée. 9

3) Consommation moyenne et Pompage -Mettre sur chacun des 4x3=12 nœuds de consommation, la valeur suivante pour la «base demand» (consommation moyenne) : 40 l/h= 0.67 l/min. -Faire: ViewOptionsFlow arrowsstyle open, pour afficher les sens d écoulement dans les conduites. -Lancer une simulation: ProjectRun Analysis (le bouton de raccourci c est l éclair jaune). NB: A chaque que l on fait des modifications, on doit relancer les calculs. -Noter que les valeurs de débit lorsqu on clique sur une conduite peuvent être positive ou négative, selon une convention qui tient compte du nœud renseigné en premier. Application : test02-bachehaute-consommation 10

3) Consommation moyenne et Pompage -Déplacer la bâche sur un point bas (-950, 1000), puis raccorder une pompe vers le nœud (50, 1000). Il est important cette fois de respecter le sens de l amont vers l aval. Double cliquer sur la pompe afin de renseigner le numéro d une courbe de pompe (ex : n 1). Faire: DataPump curve pour renseigner la courbe de pompe n 1. Mettre un débit de 40x12=480 l/h =8 l/min, et une charge de 5m. Le logiciel proposera alors une courbe de pompe passant par ce point de fonctionnement. Mais de façon générale, on peut renseigner la courbe de pompe en introduisant plusieurs points (H, Q). Le logiciel essaie par la suite de trouver un point de fonctionnement qui convienne à la courbe de pompe, et aux besoins en charge et débit du réseau. Il arrive bien souvent que la solution obtenu ne soit pas réaliste. Ce sera parfois dû à un mauvais jeu de données/paramètres. Il ne faut pas perdre de vue que le nombre de paramètres (diamètres, rugosité, altimetrie, etc.) est très élevé et que la résolution par itérations successives n a pas souvent une solution unique. Donc il faut en permanence vérifier la consistance des données fournies. -Lancer une simulation (le bouton de raccourci c est l éclair jaune). -Refaire ensuite des simulations avec un débit insuffisant (ex : Q= 2 l/min) puis une charge insuffisante (ex : H= 2 mce) et noter vos observations. Reprendre avec un débit trop élevé (ex : Q= 400 l/min) ou une charge trop importante (ex : H= 100 mce). Ce qui permet d avoir un aperçu des messages transmis par le logiciel. Application : test03-bâchebasse-pompe (figure en page 10). 11

4) Les profils de consommation -A partir de l application précédente, introduire une dynamique temporelle. Faire: sur le browser (navigateur) DataOptionsTimesTotal duration=24h, puis DataOptionsTimeHydraulic time step= 1h. -Vérifier la loi des nœuds, et la loi des mailles. - Pour créer un profil de modulation de la consommation (pattern en anglais), faire: DataPatternEdit (icône du petit tableau). Ensuite renseigner un n d identification 1, 2, etc, puis les 24 coefficients multiplicatifs souhaités sur les tranches horaires. En exemple, pour le pattern n 1, mettre 1 entre 0h et 12h puis 0 entre 13h et 24h. Puis pour le pattern n 2, mettre 0 entre 0h et 12h suivis de 1 entre 13h et 24. Il reste ensuite à cliquer successivement sur les 6 nœuds en bas à gauche, puis renseigner le n 1 pour le «demand pattern» Prendre le n 2 pour les 6 nœuds en bas à droite. -Notez vos observations sur la relation entre pression et consommation sur les différentes tranches horaires, pour les 2 secteurs du réseau. NB. On peut aussi mettre un profil de fonctionnement sur une pompe, pour décider des temps d arrêt et de marche. Application : test04-bâchebasse-pompe-modulationconsommation 12

4) Les profils de consommation On va faire une première extension en rajoutant 6 nouveaux nœuds aux points (3050, 4000) (4050, 4000).. (8050, 4000) Puis un réservoir au point (7050, 4000) Sur les 6 nœuds, on met une consommation de 80l/h (1.33 l/mn). Le pattern n 1 leur sera appliqué par défaut, mais on peut créer un pattern n 3. Elévation du réservoir : 16m ; Niv mini=0m ; Niv maxi=3m ; Niv initial=0m Pour le diamètre, on procèdera de la façon suivante : la consommation maxi est de 40x12+80x6=960 l/h, soit 23000 l/jour. Connaissant, la hauteur d eau dans le reservoir 3m, on en déduit la section (circulaire) S=7.7m2, soit un diamètre de D=3,12m. Le reservoir est raccordé au nœud (7050, 4000) par une conduite D=320mm, longueur=100m, Coef HW=150. Le débit pour la courbe de pompe était précédemment de 8 l/mn, mais compte tenu de la nouvelle demande, on va devoir modifier cette courbe. Ainsi, on introduit un point (H,Q) tel que H=5m, Q=16 l/mn. Vérifier que le réservoir se remplit comme il se doit sur la journée : flèche entrante, puis courbe de niveau (ascendante) sur 24h. 13

4) Les profils de consommation 14

5) La gestion des réservoirs Application : test05-bâchebasse-pompe-reservoir Le système précédent n est pas du tout optimisé comme le montre les évolutions croissantes de la pression sur 3 nœuds (y compris le réservoir), ainsi que le débit en sortie de pompe dans la conduite n 7. On a aussi représenté la courbe de pompe. Il y a donc nécessité à recherche un meilleur fonctionnement, avec une bonne gestion de réservoir. A partir de l application n 6 les altitudes sont prises x 10. 15

Application : test06-bâchebasse-pompe-reservoir-asservissement (temps) On va ensuite prendre (H,Q)=(40m, 16l/mn) pour la courbe de pompe. Mais on souhaite aussi remplir le réservoir, on va donc prendre (H,Q)=(40m, 48l/mn) Vérifier que le réservoir se remplit sur toute la journée et noter la hauteur max atteinte. Ensuite faire : DataControlsSimple, et taper dans la fenêtre qui s ouvre : LINK 14 CLOSED AT TIME 17 Cela veut dire que l organe hydraulique (pompe, vanne, etc ) qui se trouve sur la conduite n 14 doit se fermer à 17 heures (temps compté depuis le début de la simulation). NB : Il faut bien respecter la syntaxe. Puis observer les sens d écoulement avant et après17h sur votre réseau. Vérifier aussi la courbe de variation de niveau dans le réservoir. Formation au code EPANET 5) La gestion des réservoirs On a donc fermer une vanne dans la conduite 14 à 17h. On voit que la pompe est arrêtée à partir de cette heure. Toutefois la demande semble trop faible pour amorcer une baisse dans le réservoir. 16

5) La gestion des réservoirs Application : test07-bâchebasse-pompe-reservoir-asservissement(niveau) Les instructions d asservissement ont par exemple la syntaxe suivante: LINK 14 CLOSED IF NODE 22 ABOVE 2.4 LINK 14 OPEN IF NODE 22 BELOW 2.3 Cela veut dire que l organe hydraulique (pompe, vanne, etc ) qui se trouve sur la conduite n 14 doit : se fermer si le réservoir (situé sur le nœud n 22) est au dessus du niveau 2.4m s ouvrir si le réservoir (situé sur le nœud n 22) est en dessous du niveau 2.3m Il faut penser à s assurer que le niveau initial est compris dans la fourchette de l asservissement. Vérifier ensuite les cycles de marnage dans le réservoir, en réponse à l asservissement en niveau introduit. Avec un asservissement en niveau, on produit plus facilement des marnages dans le réservoir. Dans le cas idéal, il faut marner suffisamment en amplitude avec peu de cycles, pour réduire les coûts de pompage. 17

6) Faibles et fortes pressions Application : test08-bâchebasse-pompe-reservoir-faibles pressions On fait une 2 ème extension vers le nord en rajoutant 4 nœuds, (sans consommation dans 1 premier temps). Les autres caractéristiques (longueurs de conduite, diamètres, etc..) étant identiques à celles des nœuds voisins. Les 4 points ayant un dénivelé de 40m. On doit donc à nouveau modifier la courbe de pompe. On propose (H,Q)=(80m, 48l/mn). Lorsque les nœuds de l extension «Est» consomment (de 0h à 12h) les points de la nouvelle extension n ont pas assez de pression. Puis de 13h à 24h, les nœuds du nord ont des pressions suffisantes voire élevées (cf. figures en page suivante). Les valeurs guides pour un fonctionnement correct sont les suivantes: 2 < P < 6 bars 0.1 < V < 3 m/s 0.1 < Cl mg/l (qualité). Borne incendie : 60 m3/h (pendant 2 h) sous 1 bar de pression. 18

6) Faibles et fortes pressions Illustration de pressions insuffisantes à 5h (gauche), et correctes à 20h (droite). Comparaison des évolutions de pression sur 24h pour un nœud de la nouvelle extension (rouge) et un nœud à l ouest (vert). 19

6) Faibles et fortes pressions En réalité, l apparition de problèmes d insuffisance de pression se manifeste dans le logiciel par des messages d alerte du type: «warning, negative pressure at node n 33». Afin de contourner temporairement ce problème, on a choisi de placer une vanne TOR sur la conduite n 26, que l on ferme sur la plage horaire à éviter. Application : test09-bâchebasse-pompe-reservoir-vanne-tor On testera ensuite le fonctionnement d une vanne TOR (tout ou rien) qui pour le logiciel, n est rien d autre qu un tronçon de conduite. On casse une conduite, pour introduire un nœud (attention à mettre la bonne altitude) et 2 conduites de part et d autre ayant les mêmes caractéristiques qu auparavant. On pourra ensuite, mettre des instructions d asservissement temporelle (ou de contrôle) du type ouverture-fermeture à une heure donnée. 20

7) Les surpresseurs Application : test12b-bâchebasse-pompe-reservoir-vanne-surpresseur Les problèmes de pression de la zone Nord peuvent être résolus efficacement par l adjonction d un surpresseur. On laisse en exercice, le soin de trouver les bons paramètres pour un fonctionnement correct avec ce nouvel équipement. 21

8) Les vannes de régulation Application : test10-bâchebasse-pompe-reservoir-vanne-prv Nous souhaitons à présent étudier le fonctionnement des vannes stabilisatrice aval (PRV dans le logiciel Epanet). On doit renseigner une «Setting» pression de consigne (Pcons dans les unités de pression utilisées). La vanne fonctionne de la façon suivante selon les valeurs de la pression entre l amont et l aval: Pam > Pcons, c est le mode actif de la vanne (en régulation afin d ajuster la pression sur le nœud aval à la valeur de la consigne, la vanne sera finalement dans un état de fermeture partielle). Pam < Pcons, la vanne se met en ouverture totale. Pam < Paval, la vanne se met en fermeture totale (afin de s opposer aux écoulements en sens inverse). NB : Lorsque la valeur de la consigne est très élevée, la vanne a toute les chances d être en mode d ouverture totale. Nous avons placé 2 vannes PRV sur les zones Sud de notre exemple. Nous avons eu quelques difficultés pour mettre en œuvre cet exemple. Comme pour de nombreux logiciel, il ne faut pas s étonner quand parfois les choses ne fonctionnent pas comme elles devraient. Le grand conseil en modélisation porte sur la ténacité, et la persévérance, en s efforçant de contourner rationnellement le problème posé. Dans le cas présent, l exemple est devenu fonctionnel en changeant les unités de débit. Passage de l/min à l/s. On peut étudier plus en détail les conséquences de ce changement, et analyser aussi l influence des valeurs de la consigne. 22

8) Les vannes de régulation On peut apprécier le rôle des vannes PRV (stabilisatrice aval) placées sur les conduites n 28 et n 29. Lorsque la pression est inférieure à la consigne ici égale à 30m, les vannes sont inactives (donc ouverture totale, figure de gauche). Pour des pressions supérieures à 45m (en rouge sur la figure de droite) les vannes passent en mode actif (ouverture partielle afin de stabiliser en aval à 30m, couleur jaune). 23

8) Les vannes de régulation Application : test11-bâchebasse-pompe-reservoir-vanne-psv-achat-d-eau On a vu précédemment que les nœuds de la zone Nord avaient des problèmes de pression entre 0h et 12h. On va leur mettre des demandes de 1 l/min sur cette plage horaire (le problème devrait alors s aggraver) puis simuler la situation d un achat à un syndicat voisin. Sur le nœud extrême, on va mettre une injection d eau (par une demande négative de -6 l/min), puis disposer un stabilisateur de pression amont (Vanne PSV dans le logiciel Epanet). Précisons comment fonctionne cette vanne. On doit renseigner une «Setting» pression de consigne (Pcons dans les unités de pression utilisées). Pav < Pcons, c est le mode actif de la vanne (en régulation afin d ajuster la pression sur le nœud amont à la valeur de la consigne, la vanne sera finalement dans un état d ouverture partielle). Pav > Pcons, la vanne se met en ouverture totale. Pav > Pamont, la vanne se met en fermeture totale (afin de s opposer aux écoulements en sens inverse). NB : Lorsque la valeur de la consigne est très basse, la vanne a toute les chances d être en mode d ouverture totale. 24

8) Les vannes de régulation Après de nombreux essais, nous avons pu mettre en place une régulation à 4 bars (couleur jaune) sur le nœud situé à l extrême Nord. 25

9) Interactions entre réservoirs Application : test13-bâchebasse-pompe-2reservoirs-2vannestor On considère à présent une extension sur la zone Nord, avec le rajout de 6 nœuds qui vont demander chacun 1 l/min à toutes les heures de la journée (pattern ou profil de consommation n 3). Cette demande supplémentaire, sur une zone où on a déjà des problèmes de pression, justifie le rajout d un 2 ème réservoir. On prendra pour aller vite, des caractéristiques proche du premier réservoir, et on simplifiera les calculs en imposant une pression initiale de Pini=2mCE. Application : test14-bâchebasse-pompe-2reservoirs-2vannestor-optimiz Les vannes TOR seront ensuite asservies en temps, pour améliorer la gestion du réseau. De même, on doit aussi régler les plages de fonctionnement de la pompe, afin de réaliser des économies d énergie. 26

10) La chloration Application : test15-bâchebasse-pompe-2reservoirs-2vannestor-qualité-age Il y a 3 options dans le module qualité : Chemical pour étudier par exemple la chloration, Age pour les temps de séjour des particules d eau dans le réseau, et Trace, pour évaluer le rayon d influence d un réservoir. Pour l option Age, faire : DataOptionsAge. Il faut ensuite demander à visualiser la variable «age» sur les nœuds et la vitesse dans les conduites. Logiquement, les eaux les plus «récentes» sont celles situées près de la station de pompage. Pour l option Trace, il faut préciser le nœud (réservoir) que l on souhaite tracer (suivre). Les résultats sont donnés pour un nœud, en pourcentage d eau issu du point tracé. 27

10) La chloration Avant de poursuivre, nous donnons ci-après quelques fonctionnalités très utiles du logiciel Epanet : Pour faire défiler le temps de simulation, faire BrowserMap puis le bouton PLAY. Il est souvent utile de changer les paramètres de calcul sur toute une zone; faire : EditSelect Region (fermer avec le clic droit) puis faire: EditGroup edit Une option également très intéressante porte sur la possibilité de faire une requête, faire : ViewQueryFind Links with (diameter above 100 mm) 28

10) La chloration Il est conseillé de lancer l option Trace avant la chloration afin d avoir une idée claire de la zone d influence du futur point source. Ainsi, après avoir augmenté les consommations moyennes sur les 3 zones d un facteur 10, on peut voir les réservoirs Nord et Est ont encore peu d influence, et l eau vient essentiellement de la zone Sud. 29

10) La chloration Application : test17-bâchebasse-pompe-2reservoirs-2vannestor-qualité-chloration Pour injecter du chlore dans le réseau, il faut faire: DataOptionsChemical. Puis aller sur un réservoir (ou une bâche) et faire : Source Quality, puis dans la fenêtre qui s ouvre, mettre une valeur (exemple 10 mg/l) ainsi qu un pattern (profil temporel) en cas de besoin. Il faut également renseigner les constantes des réactions de disparition du chlore dans les conduites et sur les parois. On prendra les valeurs suivantes : OptionsReactionsGlobal bulk = -0.1 et Global wall = -0.5. Nous considérerons que la dégradation du chlore est plus rapide sur les parois. En revenant sur le nœud source, on peut aussi parfois renseigner «Initial quality», lorsqu on souhaite gagner du temps sur la mise en place du chlore dans le réseau. Enfin, on signalera encore des «buggs» possibles qui nous ont obligés à changer à nouveau les unités de débit. l/s plutôt que l/min. 30

EXERCICE On souhaite simuler le comportement hydraulique d un ensemble de trois petits villages, en testant différentes conditions de fonctionnement. La distance d un village à l autre est d environ 3 Km, et la consommation des habitants est de 200 l/hab/jour. Il y a 2000 habitants dans le premier village situé le plus à l Ouest. L altitude moyenne est de 0m. On placera 15 nœuds de calcul, dont 1 pour le réservoir d alimentation et un autre pour une borne à incendie. On dispose d un plan d eau, et d une station de pompage pour le service en eau potable des habitants. Le deuxième village se distingue du premier par les considérations suivantes: On dénombre 3000 habitants qui seront répartis sur 24 nœuds de calcul (dont 1 pour le réservoir et un autre pour une borne à incendie); l altitude moyenne de ce village situé à l Est est de 40m, et on note la présence d un industriel qui consomme 200/h entre 8h et 20h. Pour le troisième village situé au nord, l altitude moyenne est de 80m et les 1000 habitants sont desservis par gravité à partir d une source d eau potable présente sur les hauteurs. On placera 10 nœuds de calcul dont un pour la réserve à incendie. Dans un premier temps, il est demandé de simuler indépendamment le fonctionnement de chaque village, en dimensionnant correctement les équipements (pompes, réservoirs, conduites, vannes de régulation, commandes d asservissements, etc ) 31

Ensuite, il faut réaliser les 3 scénarii suivants: EXERCICE Scénario n 1: La source du village n 3 a subit une grave pollution et doit être abandonnée. On propose de trouver une solution pour alimenter ces habitants depuis le deuxième village. Scénario n 2: On reprend à partir du fonctionnement autonome de chaque village. Et cette fois c est la station de pompage du premier village qui est hors service pour plusieurs jours. Il faut trouver une solution qui connecte les villages n 1 et 2, et optimise le fonctionnement des 2 réservoirs. Scénario n 3: Sur le scénario précédent, on rajoute une option qualité en étudiant les conditions d une chloration satisfaisante. Pour les 3 scénarii, il est demandé de tester le fonctionnement du réseau en condition d incendie. On imposera alors la demande appropriée sur le nœud prévu à cet effet, et on étudiera les répercussions sur la courbe de pression en quelques points. NB: Les solutions proposées doivent faire un bon compromis entre efficacité technique et considérations économiques (coûts estimés). NB: Le travail est à rendre sous la forme d un compte rendu qui repose le problème à résoudre et synthétise les résultats et observations (joindre les fichiers résultats après les avoir exportés depuis Epanet, ou faire des copies écran pour illustrer l argumentation). 32

CONCLUSION A travers la démarche pédagogique proposée, on peut espérer avoir transmis des compétences sur l importante problématique de la gestion des réseaux d eau potable. Le maniement du logiciel Epanet est un bon début pour un travail de modélisation, mais il ne faut pas s y tromper: la modélisation n est pas un exercice facile. Parmi les qualités requises, on peut citer : le souci de la rigueur scientifique, une certaine ténacité et l aptitude à trouver des idées et astuces pour mieux communiquer avec le logiciel. Ainsi, il ne suffit pas de récupérer le logiciel Epanet (gratuit) pour devenir un bon modélisateur des réseaux d eau potable. Pour ces raisons des compléments de cours et parfois un travail de longue durée seront nécessaires pour atteindre un bon niveau de compétence. 33