MINI MODULE D'AUTO-ENSEIGNEMENT DE PEDIATRIE 4 ème ANNEE DE MEDECINE LA COQUELUCHE



Documents pareils
Rougeole, Oreillons Rubéole et Coqueluche

Évolution des pratiques vaccinales : 3. vaccination après la grossesse

Groupe 1 somnovni 12/12/14

PRISE EN CHARGE DE L ENFANT QUI TOUSSE OU QUI A DES DIFFICULTÉS RESPIRATOIRES

Les Arbres décisionnels

QU EST-CE QUE LA TUBERCULOSE?

A. ANDRO 1, C. MESTON 2, N. MORVAN 3

Du 20 au 27 avril 2013 Semaine européenne de la vaccination

Protégeons-nous ensemble!

Gestion de la crise sanitaire grippe A

Vaccinations - Rédaction Dr BOUTON

LA TUBERCULOSE Docteur ALAIN BERAUD

Club Santé. «Vaccination : quelle évolution pour une meilleure prévention?» Dimanche 16 octobre 2005

MINISTERE DE LA SANTE ET DES SOLIDARITES DIRECTION GENERALE DE LA SANTE- DDASS DE SEINE MARITIME

La toux chronique de l adulte, démarche diagnostique

Recommandations des experts de la Société de réanimation de langue française, janvier 2002 Prévention de la transmission croisée en réanimation

La vaccination, une bonne protection

Le traitement du paludisme d importation de l enfant est une urgence

Don d organes et mort cérébrale. Drs JL Frances & F Hervé Praticiens hospitaliers en réanimation polyvalente Hôpital Laennec, Quimper

Quelles sont les maladies hautement contagieuses susceptibles d être hospitalisées en réanimation en France?

Ministère de la santé, de la jeunesse et des sports. Comité technique des infections nosocomiales et des infections liées aux soins

Patho Med Cours 5. Maladie Pulmonaires Obstructives BPCO Asthme

Le reflux gastro-oesophagien (280) Professeur Jacques FOURNET Avril 2003

Les fiches repères d INTEGRANS sont réalisées par ARIS Franche-Comté dans le cadre du programme INTEGRANS. Plus d infos sur

Sarah est malade. Brochure d informations sur les maladies infantiles

Un veau atteint de troubles respiratoires

Service d ambulance. Normes. de soins aux patients. et de transport

Association lymphome malin-traitement par Interféron-α- sarcoïdose

PARTAGER NOTRE PASSION. Livret de présentation de la vaccination et de nos vaccins

Docteur, j ai pris froid!

Etes-vous vacciné? La rougeole oblige à rester à la maison.

Votre bébé a besoin de soins spéciaux

Vaccination et tuberculose en Gériatrie. Unité de Prévention et de Dépistage: Centre de vaccination et centre de lutte anti tuberculeuse CH Montauban

Equipe de Direction : -Docteur Christine BOURDEAU Responsable médical. - Annie PAPON Cadre responsable

La ventilation non invasive aux soins intensifs

Tuberculose bovine. Situation actuelle

Un environnement sans fumée pour vos enfants. Comment y parvenir?

o Non o Non o Oui o Non

Protection Maternelle et Infantile Santé scolaire (33b) Professeur Dominique PLANTAZ Septembre 2004

Guide du parcours de soins Titre GUIDE DU PARCOURS DE SOINS. Bronchopneumopathie chronique obstructive

Streptocoque B :apports des tests en fin de grossesse, nouvelles propositions.

Comment ça va? Quand ça ne va pas. 4 comment ça va?

Qu est-ce que la peste?

Transfusions sanguines, greffes et transplantations

L AUTOGREFFE QUELQUES EXPLICATIONS

MINISTERE DE LA SANTE, DE LA FAMILLE ET DES PERSONNES HANDICAPEES

APRES VOTRE CHIRURGIE THORACIQUE OU VOTRE PNEUMOTHORAX

B MIS À JOUR EN MARS 2013

4eme réunion régionale des référents en antibiothérapie des établissements de Haute-Normandie

EXEMPLE DE METHODOLOGIE POUR L ELABORATION D UN PROTOCOLE DOULEUR Marie AUBRY Infirmière référente douleur Hôpital TENON AP-HP Paris XX e SOMMAIRE


Ventilateur pulmonaire pour soins intensifs, réanimation et premier secours. 360 x 245 x 300 mm (sans moniteur) Cycle à temps et volume constant

L ANGINE. A Epidémiologie :

Bienvenue aux Soins Intensifs Pédiatriques

Fonctions non ventilatoires

ARTICLE IN PRESS. Article original. Modele + MEDMAL-2842; No. of Pages 5

Or 4 victimes sur 5 qui survivent à un arrêt cardiaque ont bénéficié de ces gestes simples pratiqués par le premier témoin.

LA DEMARCHE DE SOINS INFIRMIERE N.LANNEE CADRE FORMATEUR IFSI CHU ROUEN

Questionnaire Médical

TRAITEMENT DE LA MPOC. Présenté par : Gilles Côté, M.D.

Orientation diagnostique devant une éosinophilie 1

IMR PEC-5.51 IM V2 19/05/2015. Date d'admission prévue avec le SRR : Date d'admission réelle : INFORMATIONS ADMINISTRATIVES ET SOCIALES

NAVA pourquoi pas. Stéphane Delisle RRT, PhD, FCCM Mohamed Ait Si M Hamed, inh. BSc.

8/28/2013. L inhalothérapie aux soins critiques. Objectifs. Rôles de l inhalothérapeute. Objectifs

LIGNES DIRECTRICES CLINIQUES TOUT AU LONG DU CONTINUUM DE SOINS : Objectif de ce chapitre. 6.1 Introduction 86

Pandémie : pas de fermetures de classes Évaluation de la situation au 13 novembre 2009

Aspects juridiques de la transplantation hépatique. Pr. Ass. F. Ait boughima Médecin Légiste CHU Ibn Sina, Rabat

Guide des vaccinations Édition Direction générale de la santé Comité technique des vaccinations

INSUFFISANCE CARDIAQUE DROITE Dr Dassier HEGP

F us u ses c ouc u he h s s po p nt n a t né n es J. L J. an sac CHU H T ou

DOSSIER D'INSCRIPTION

Définition de l Infectiologie

Carte de soins et d urgence

Vaccination contre la grippe saisonnière

Rhume ou grippe? Pas d antibiotiques!

Conduite à tenir devant une morsure de chien (213b) Professeur Jacques LEBEAU Novembre 2003 (Mise à jour mars 2005)

COMMISSION DE LA TRANSPARENCE AVIS. 19 octobre 2011

7- Les Antiépileptiques

SURVEILLANCE DES SALARIES MANIPULANT DES DENREES ALIMENTAIRES

Accès aux soins. avec couverture maladie. ACCèS AUX SOINS AVEC COUVERTURE MALADIE. d examens de santé. (CES) pour adultes Saint-Vincent

Loin de mes yeux. Chaque personne apprivoise la mort à sa façon, ce qui apporte à cette dernière

Information détaillée pour Legionella

Vue d ensemble de la prise en charge à base communautaire de la malnutrition aiguë (PCMA)

L eau dans le corps. Fig. 6 L eau dans le corps. Cerveau 85 % Dents 10 % Cœur 77 % Poumons 80 % Foie 73 % Reins 80 % Peau 71 % Muscles 73 %

Chapitre VI : Gestion des risques épidémiques

La Broncho-Pneumopathie chronique obstructive (BPCO)

HTA et grossesse. Dr M. Saidi-Oliver chef de clinique-assistant CHU de Nice

L AMYGDALECTOMIE. Chirurgie d un jour Programme-clientèle santé de la femme et de l enfant. Pour vous, pour la vie

Mémoire pour le Diplôme Inter Universitaire de Pédagogie Médicale. Par Valeria Martinez. Titre. Nouveau programme d enseignement des urgences à

QUESTIONNAIRE SUR LA SANTE RESPIRATOIRE ET ALLERGIQUE DES ECOLIERS ET LEUR ENVIRONNEMENT SCOLAIRE

Otite Moyenne Aiguë. Origine bactérienne dans 70 % des cas. Première infection bactérienne tous âges confondus

GUIDE PRATIQUE N 1 HERPES ASSOCIATION HERPES. Agissons contre l herpès

Item : Souffle cardiaque chez l'enfant

CONTROVERSE : IDR OU QUANTIFERON LORS D'UN CONTAGE EN EHPAD?

Conduite à tenir devant des œdèmes chez l enfant. Véronique OYHARCABAL Centre Hospitalier de la Côte Basque

Migraine et céphalées de tension: diagnostic différentiel et enjeux thérapeutiques

Mieux informé sur la maladie de reflux

ANTIBIOTHÉRAPIE PAR VOIE GÉNÉRALE. Infections ORL et respiratoires basses

Ce document est destiné à vous permettre de découvrir l offre de formation du Centre d enseignement des soins d urgence du Bas-Rhin (CESU 67).

Le test de dépistage qui a été pratiqué à la

Transcription:

FACULTE DE MEDECINE ET DE PHARMACIE DE RABAT Professeur Laïla EL HARIM - ROUDIES DEPARTEMENT DE PEDIATRIE SERVICE DE PEDIATRIE I MINI MODULE D'AUTO-ENSEIGNEMENT DE PEDIATRIE 4 ème ANNEE DE MEDECINE LA COQUELUCHE I) - INTRODUCTION II) - OBJECTIFS EDUCATIONNELS III) - NIVEAU PREREQUIS IV) - ACTIVITES COMPLEMENTAIRES V) - DOCUMENT DE BASE VI) - TESTS D'EVALUATION

I) INTRODUCTION : Maladie infectieuse due au bacille de Bordet et Gengou = BORDETELLA PERTUSSIS Maladie contagieuse fréquente, banale chez l enfant et grave chez le nouveau-né et le jeune nourrisson. Au Maroc : PEV, JNV, PNI incidence Coqueluche II) OBJECTIFS EDUCATIONNELS : 1) Expliquer la vulnérabilité des nouveaux-nés et des très jeunes nourrissons vis à vis de la coqueluche et connaître le mode de transmission de celle-ci. 2) Connaître la durée des 4 phases de la coqueluche. 3) Savoir que la phase catarrhale est la plus contagieuse et la reconnaître à ses signes cliniques. 4) Reconnaître la quinte coquelucheuse grâce à ses 3 éléments caractéristiques. 5) Savoir interpréter l hémogramme au cours d une coqueluche et savoir demander un prélèvement du nasopharynx pour la mise en évidence du germe responsable. 6) Suspecter chez le nouveau-né et le jeune nourrisson une coqueluche devant une quinte asphyxiante et une apnée coquelucheuse. 7) Dépister les complications respiratoires et nutritionnelles de la coqueluche chez le nourrisson 8) Connaître l importance du traitement symptomatique chez le très jeune nourrisson. 9) Connaître la nature et l indication du traitement préventif de la coqueluche. III ) - PREREQUIS : Cours de microbiologie (2 ème année de médecine). GRIMPREL E., GUISO N. et BEGUE P. Coqueluche, Encycl.Med.Chir. (Elsevier, Paris), Pédiatrie, 4-280-A-30, 1997, 8 p. IV) - ACTIVITES COMPLEMENTAIRES : Assister à une quinte chez un enfant atteint de coqueluche. Savoir pratiquer les gestes de réanimation en présence d une quinte chez le nourrisson. V) DOCUMENT DE BASE : 1) ETIOLOGIE - EPIDEMIOLOGIE 1-1) Agent responsable : Bordetella pertussis = bacille G(-) secrète toxine protéique thermolabile 1-2) Transmission : voie directe : gouttelettes salivaires maximale : phase catarrhale puis 4 ème sem. quintes n-né et jeune nourrisson réceptifs; pas d'immunité passive pendant vie intra-utérine car Ig M ne traversent pas le placenta 1-3) 1-3) Saison : Printemps - Eté

1-4) 1-4) Immunité : Solide, durable. 2) CLINIQUE 2-1) Incubation : 6-12 jours 2-2) Invasion : = phase catarrhale quelques jours 1 semaine Fièvre modérée toux sèche : tenace, nocturne, émétisante Contagiosité ++ 2-3) Période des quintes : quinte caractéristique, spontanée, déclenchée par repas, examen gorge. 1 La quinte : comporte 3 éléments : la toux spasmodique, la reprise et l'expectoration Toux spasmodique : 10 à 20 secousses de toux rapides suivies d'un arrêt en expir. = apnée : 10-15 sec avec cyanose. Reprise inspiration :chant de coq, puis secousses reprise : 4 à 10. Expectoration : fin de la quinte peu abondante, glaires et mucosités adhérentes suivies de vomissements. Nombre quintes : * 10 / j formes légères * 30 40 / j formes graves Maximum fréquence : 3 ème semaine 2 L'examen : pauvre T normale ou 37 5-38 C visage bouffi 2-3) Phase de déclin : 4 ème semaine, dure 8 jours quintes nombre - intensité 3) ETUDE PARACLINIQUE 3-1) Rx poumons : Normale poumon coquelucheux : opacités juxta hilaires. 3-2) 3-2) Hémogramme : caractéristique, Hyperleucocytose10 000 30 000 éléments/mm3 60 à 80% lymphocytes 3-3) Examen bactériologique : m.e.v. germe prélèvement : naso pharynx culture : milieu Bordet et Gengou réponse en 2 à 4 j I F directe : résultat rapide. 4) FORMES CLINIQUES +++ 4-1) Formes frustes : Fréquentes, source contamination enfant vacciné 4-2) F. n-né; jeune nourrisson : Graves, Pic vital en jeu 1 Quinte atypique : écourtée, cyanose ++ reprise moins bruyante Expect. difficile à expulser Vomissements : fréq, dénutrition 2 2 complications : La quinte asphyxiante quinte prolongée, cyanose, expiration forcée : apnée 30-90 sec puis reprise, mort possible si pas de réanimation. Apnée coquelucheuse: Apnée:, en dehors quintes:

mort subite 5) COMPLICATIONS NOURRISSONS 5-1) Respiratoires ❶ Pneumo-coqueluche alvéolaire : due au bacille lui-même, précoce, dyspnée, tirage F = 38-38 5, râles bulleux Rx poumon coquelucheux G B Lymp Evolution favorable ❷ Surinfections pulmonaires : Bronchites Broncho-pneumonies Autres complications : Atélectasie - S P P Bronchites récidivantes, Asthme, P I tuberc. 5-2) Complications neurologiques : 1 Convulsions 2 Encéphalite 5-3) Complications mécaniques : Ulcération frein langue Hgies sous conjonctivales Prolapsus rectal 5-4) Complications nutritionnelles et métaboliques : DHA Malnutrition 6) TRAITEMENT 6-1) Traitement curatif : 1 A T B : stérilise foyer, ne modifie pas l évolution de la maladie Macrolides : Erythromycine 50 mg / kg / j ou Spiramycine 100 mg / kg /j Traitement 15 j 2 Traitement symptomatique Alim. semi liquide redonner repas si vomissements. Hospitalisation du n-né ; jeune nourrisson oxygène - aspiration Bétaméthazone p.o.0,15 mg / kg / j pendant 8 j (quintes asphyxiantes ) Apnée : Intubation, Ventilation 6-2) Traitement préventif : 1 Mesures immédiates : isolement du malade, déclaration obligatoire, érythromycine préscrite aux sujets contacts non vaccinés. 2 Vaccination DTcoq ou Tétracoq dès 6 ème semaine de vie

VI) TESTS D EVALUATION : 1) - Les caractéristiques cliniques suivantes se retrouvent au cours de la quinte coquelucheuse, sauf une, laquelle? : A des secousses de toux B un tirage sus sternal C une reprise inspiratoire caractéristique D une expectoration E déclenchée par l examen de gorge 2) - Par comparaison à la coqueluche de l enfant, celle du nouveau-né ou jeune nourrisson comporte : A des quintes de toux écourtées B des apnées C l hospitalisation D une dénutrition E une reprise inspiratoire en chant de coq 3) - Le nouveau-né d une mère ayant déjà contracté la coqueluche dans son enfance, est immunisé contre la maladie durant les premiers mois de vie : Vrai ou Faux REPONSES : 1) - B 2) - A; B; C; D. 3) - Faux