UNE ANALYSE SITUATIONNELLE DE PROGRES EN MATIERE DE GENRE

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1 REPUBLIQUE DU CAMEROUN Paix Travail Patrie Ministère de la Promotion de la Femme et de la Famille REPUBLIC OF CAMEROON Peace Work Fatherland Ministry of Women s Empowerment and Family FEMMES ET HOMMES AU CAMEROUN EN 2012 UNE ANALYSE SITUATIONNELLE DE PROGRES EN MATIERE DE GENRE Réalisée avec l appui technique de l Institut National de la Statistique BP: 134 Yaoundé, Tél: (237) Fax: (237) Site Web: Mars 2012

2 Sommaire Liste des tableaux... iii Liste des graphiques... iv Sigles et abréviations... v Avant propos... vii 0. CONTEXTE, OBJECTIFS ET METHODOLOGIE Contexte de l étude Objectifs Méthodologie DONNEES SUR LA POPULATION FEMMES ET CONDITIONS DE VIE AU CAMEROUN Pauvreté Habitat Travaux ménagers FEMMES ET EDUCATION AU CAMEROUN Alphabétisation Enseignement primaire Enseignement secondaire Enseignement supérieur Formation professionnelle FEMMES ET SANTE AU CAMEROUN Santé maternelle et infantile Santé maternelle Santé infantile Lutte contre le VIH/SIDA FEMMES ET EMPLOI AU CAMEROUN Femmes et marché du travail Femmes et prise de décision Leadership des femmes Femmes au gouvernement Femmes dans le commandement Travail des enfants COUCHES VULNERABLES i

3 6.1 Enfants de la rue Veuves et orphelins Personnes du 3e âge Personnes handicapées CONCLUSION ii

4 Liste des tableaux Tableau 1 : Proportion des chefs de ménage selon le sexe et le milieu de résidence entre 2001 et Tableau 2 : Evolution de l incidence de la pauvreté entre 2001 et 2007 par sexe... 4 Tableau 3 : Structure de dépenses par sexe du chef de ménage en 2007 (en %)... 5 Tableau 4 : Indicateurs sur les caractéristiques du logement entre 2001 et 2007 suivant le sexe... 5 Tableau 5 : Indicateurs sur les caractéristiques de l habitat suivant le sexe du chef de ménage... 6 Tableau 6 : Evolution du ratio fille/garçon du primaire entre 2002/2003 et 2009/2010 par région. 8 Tableau 7 : Evolution de la proportion d élèves-enseignantes du primaire par région Tableau 8 : Répartition du personnel enseignant dans le primaire par région en Tableau 9 : Répartition des élèves par région entre 2006/2007 et 2007/ Tableau 10 : Répartition des élèves par niveau d études entre 2006/2007 et 2007/ Tableau 11 : Evolution des étudiants dans quelques grandes écoles par sexe entre 2006 et Tableau 12 : Evolution des effectifs des étudiants par universités entre les années académiques 2004/2005 et 2009/ Tableau 13 : Pourcentage des femmes par grade dans les universités d Etat entre 2005 et Tableau 15 : Evolution de l effectif des élèves dans les centres de formation professionnelle par spécialité de 2007/2008 à 2009/ Tableau 16 : Proportion d enseignantes dans les centres de formations professionnelles par ordre d enseignement et par type de diplôme professionnel en 2009/ Tableau 17 : Pourcentage d'enfants de mois ayant reçu les vaccins en Tableau 18 : Quotient de mortalité des enfants de moins de 5 ans en Tableau 19 : Taux de dépistage déclaré au VIH/SIDA par région d enquête selon le sexe de l individu en Tableau 20 : Evolution des taux de séropositivité du VIH/SIDA des femmes enceintes (%) Tableau 21 : Pourcentage sur les déclarations de connaissance de VIH/SIDA selon le sexe et le niveau d instruction en Tableau 22 : Prévalence du VIH parmi les jeunes de 15 à 24 ans selon certaines caractéristiques sociodémographiques en Tableau 23 : Répartition des effectifs employés par secteur d activité et par genre Tableau 24 : Pourcentage de femmes dans certaines professions libérales entre 2000 et Tableau 25 : Proportion de femmes dans la fonction publique, l administration pénitentiaire et dans les services centraux des ministères Tableau 26 : Taux d'activité au sens du BIT des personnes âgées de 15 à 64 ans par région, selon le milieu de résidence et le sexe (en %) en Tableau 27 : Evolution du nombre de femmes élues à la gestion des communes de 1982 à Tableau 28 : Proportion de femmes dans les fonctions diplomatiques entre 2007 et Tableau 29 : Les femmes dans les postes de commandement (Gouverneur, préfet, sous-préfet, etc.) Tableau 30 : Pourcentage d enfants de 5-17 ans astreints à un travail à abolir par secteur économique et sexe Tableau 31 : Pourcentages d enfants de 5-17 ans astreints à un travail à abolir selon la raison invoquée pour la non-scolarisation et selon le sexe Tableau 32 : Pourcentage des EVTR (Enfants Vivant et/ou Travaillant dans la Rue) appartenant à une bande et répartition des EVTR selon les problèmes rencontrés dans la rue en iii

5 Tableau 33 : Répartition des enfants détenus suivant la nationalité et pourcentage de ceux qui possèdent un acte de naissance en Tableau 34 : Pourcentage d EVTR possédant l'acte de naissance et répartition des EVTR selon la nationalité en Tableau 35 : Proportion de veuves parmi les femmes chefs de ménage Tableau 36 : Alphabétisation et niveau d instruction par niveau Tableau 37 : Situation d'occupation des personnes âgées selon le sexe Tableau 38 : Statut matrimonial de personnes handicapées de 15 ans ou plus selon le sexe Tableau 39 : Alphabétisation des personnes handicapées selon le sexe Tableau 40 : Niveau d'instruction des personnes handicapées selon le sexe Tableau 41 : Situation d'occupation des personnes handicapées selon le sexe Liste des graphiques Graphique 1 : Evolution de la population masculine et féminine de 1976 à Graphique 2 : Pyramide par groupe d âges de la population du Cameroun en Graphique 3 : Pourcentage de la population de 5 ans ou plus effectuant des travaux domestiques selon le sexe en Graphique 4 : Nombre moyen d'heures hebdomadaires consacrées aux tâches ménagères selon le sexe et par région d enquête en Graphique 5 : Taux d alphabétisation des personnes de 15 ans ou plus par région et par sexe en Graphique 6 : Taux d achèvement dans le primaire par sexe 9 Graphique 7 : Analyse comparative du taux de succès au CEP, à l entrée en 6ème et à l entrée en 1ère année technique (en %) 9 Graphique 8 : Résultats aux examens officiels selon le sexe 11 Graphique 9 : Evolution de l effectif des étudiants dans les universités d Etat entre 2005 et Graphique 10 : Evolution du nombre d étudiantes dans les Universités d Etat selon le domaine d étude 12 Graphique 12 : Proportion d enseignantes dans les centres de formation professionnelle en 2009/2010 par région 15 Graphique 13: Taux de fécondité par tranche d âge en 2011 ( ) 17 Graphique 14 : Evolution de quelques indicateurs de santé maternelle entre 2004 et 2011 (%) 18 Graphique 15 : Graphique : Taux de mortalité maternelle (pour naissances vivantes) 18 Graphique 16 : Pourcentage des employés par type et par genre en Graphique 17 : Pourcentage d occupation des handicapées par sexe entre 2001 et Graphique 18 : Evolution du nombre de femmes députés entre 1988 à Graphique 19 : Proportion de Maires et Adjoints aux Maires femmes en Graphique 20 : Proportion de femmes dans le gouvernement entre 2007 et Graphique 21 : Répartition des enfants de 5-17 ans par statut d activité selon le sexe 25 Graphique 22 : Répartition de filles de 5-17 ans astreintes à un travail à abolir suivant la situation dans la profession 25 Graphique 23 : Répartition des structures privées d'encadrement des enfants suivant la région 28 Graphique 24 : Répartition des femmes âgées (65 ans ou plus) selon la situation d activité 29 Graphique 25 : Répartition des femmes âgées (65 ans ou plus) selon le niveau d instruction 31 iv

6 Sigles et abréviations BEP Brevet d'etudes Professionnelles BP Brevet Professionnel BT Brevet de Technicien BTS Brevet de Technicien Supérieur BUCREP Bureau Central des Recensements et des Etudes de Population CAP Certificat d'aptitude Professionnelle CAPES Certificat d'aptitude Pédagogique de l'enseignement Supérieur CAPI Certificat d'aptitude Pédagogique des Instituteurs CAPIA Certificat d'aptitude Pédagogique des Instituteurs Adjoints CAPIAEG Certificat d'aptitude Pédagogique des Instituteurs Adjoints de l'enseignement Général CAPIAET Certificat d'aptitude Pédagogique des Instituteurs Adjoints de l'enseignement Technique CAPIEG Certificat d'aptitude Pédagogique de l'enseignement Général CAPIEMP Certificat d'aptitude Pédagogique des Instituteurs de l'enseignement Maternelle et Primaire CAPIET Certificat d'aptitude Pédagogique des Instituteurs de l'enseignement Technique DGB Direction Générale du Budget DIPCET Diplôme de Professeurs de l'enseignement Technique DIPENI Diplôme de Professeur des Ecoles Normales d'instituteurs DIPENIA Diplôme de Professeur des Ecoles Normales d'instituteurs Adjoints DIPEPS Diplôme de Professeur d'education Physique et Sportive DIPES I Diplôme de Professeur de l'enseignement Secondaire de Premier Cycle DIPES li Diplôme de Professeur de l'enseignement Secondaire de Second Cycle DIPET l Diplôme de Professeur de l'enseignement Technique de Premier Cycle DIPET II Diplôme de Professeur de l'enseignement Technique de Second Cycle DIPLEG Diplôme de Professeur des Lycées d'enseignement Général DIPLET Diplôme de Professeur des Lycées d'enseignement Technique ECAM Enquête Camerounaise Auprès des Ménages EDS Enquête Démographique et de Santé EMIA Ecole Militaire Inter-Armée ENAM Ecole Nationale d'administration et de Magistrature ENS Ecole Normale Supérieure ENSAI Ecole Nationale des Sciences Agro-Industrielles ENSET Ecole Normale Supérieure d Enseignement Technique ENSP Ecole Nationale Supérieure Polytechnique ESSEC Ecole Supérieure des Sciences Economiques et Commerciales ESSTIC Ecole Supérieure des Sciences et Techniques de l Information et de la Communication EVTR Enfants Vivant et/ou Travaillant dans la Rue FASA Faculté d Agronomie et des Sciences Agricoles FMSB Faculté de Médecine et des Sciences Biomédicales IFORD Institut de Formation et de Recherche Démographiques v

7 INS IRIC MICS MINATD MINEFOP MINFI MINREX RGE TBS Institut National de la Statistique Institut des Relations Internationales du Cameroun Multiple Indicators Cluster Survey Ministère de l'administration Territoriale et de la Décentralisation Ministère de l'emploi et de la Formation Professionnelle Ministère des Finances Ministère des Relations Extérieures Recensement Général des Entreprises Tableau de Bord Social vi

8 Avant propos Le Ministère de la Promotion de la Femme et de la Famille (MINPROFF) a le plaisir de vous présenter le rapport de l étude intitulée " Femmes et Hommes au Cameroun, une analyse situationnelle en 2012". Cette étude s inscrit en droite ligne de la politique du Gouvernement de promouvoir l égalité des chances entre les hommes et les femmes, volonté marquée par la création en 2004 du Ministère de la Promotion de la Femme et de la Famille. La principale mission du MINPROFF est de mettre en œuvre la politique de promotion de la femme, de la famille et du genre au Cameroun. Elle se décline à travers les axes suivants : (i) Réduire la pauvreté en milieu féminin ; (ii) Renforcer les capacités de la femme ; (iii) Améliorer les conditions de vie ; (iv) Promouvoir ses droits et devoirs et (v) Vulgariser l'approche genre dans tous les domaines de la vie. Pour mener à bien cette politique, le MINPROFF a besoin des informations pertinentes et actualisées relatives au genre. L annuaire du MINPROFF a été produit en 2004, ce document présente la situation de la femme et des couches vulnérables au Cameroun et ne procède pas aux analyses. La présente étude tente d apporter un éclairage sur les aspects non pris en compte dans l annuaire, à travers une analyse sommaire de la situation de la femme dans la société camerounaise, en se fondant sur les données les plus récentes. Cette initiative se veut pérenne et voudrait servir de base de réflexion pour la réalisation des objectifs visant le plein épanouissement de la femme. Je voudrais saisir cette occasion pour adresser mes félicitations et mes encouragements à la Direction Générale de l Institut National de la Statistique (INS) qui a été notre partenaire technique dans la production de ce rapport./- Le Ministre de la Promotion de la Femme et de la Famille Pr ABENA ONDOUA née OBAMA Marie Thérèse vii

9 0. CONTEXTE, OBJECTIFS ET METHODOLOGIE 0.1 Contexte de l étude Les objectifs du millénaire pour le développement n 2 "Assurer une éducation primaire pour tous" et n 3 "promouvoir l égalité des sexes et l autonomisation des femmes" soulignent le souci de d égalité de sexe dans le monde. Dans la même optique, le Document de Stratégie pour la Croissance et l Emploi (DSCE) consacre une place importante en matière de genre. En effet, dans cette stratégie, l Etat présente une série de mesures visant la promotion du genre. Il s agit entre autres de la sensibilisation des parents et de la communauté notamment dans les zones rurales à fortes pesanteurs des coutumes traditionnelles pour permettre à la jeune fille de bénéficier des mêmes conditions d'accès à l'éducation, une représentativité équitable des filles, tous secteurs confondus ; la mise en place des conditions favorables à l'épanouissement de la femme et sa meilleure contribution au développement socioéconomique. De même, l'encadrement des enfants, des jeunes et des femmes à travers la création et la réhabilitation des structures d'encadrement sont autant de mesures poursuivies par la politique axée sur le genre. 2005, la population camerounaise est composée à 49% d hommes et 51% de femmes. Au niveau des ménages, 1 chef de ménage sur 4 est une femme. Dans les entreprises, selon le Recensement Général des Entreprises (RGE) du Cameroun de 2009, les promoteurs/dirigeants des entreprises comptent 1/3 de femmes. Ces chiffres posent de façon éloquente la problématique de la situation de la femme au Cameroun. Pour répondre à cette préoccupation d égalité, le Président de la République a créé par décret N 2004/320 du 8 décembre 2004 portant organisation du gouvernement, le MINPROFF dont l une des missions principales est de réduire le gap socioéconomique entre les hommes et les femmes. Ce ministère a mené quelques actions concrètes en faveur des femmes. L on peut citer entre autres : l institution de la journée de la femme rurale, les mariages collectifs, etc. Au regard des chiffres susmentionnés, ces actions doivent s intensifier et se diversifier. Pour cela, les décideurs ont besoins d informations pertinentes et actualisées. D après les données du Recensement Général de la Population et de l Habitat (RGPH) de 1

10 0.2 Objectifs L objectif principal de cette étude est de présenter et d analyser la situation de la femme et de la fille dans la société camerounaise. De manière spécifique, cette étude (i) est une contribution au suivi des OMD et du DSCE (ii) se veut être une publication de référence et un modèle de bonnes pratiques et (iii) vise à donner une lisibilité à l action du MINPROFF en termes d effets et d impacts. 0.3 Méthodologie Sur le plan méthodologique, l étude porte sur l ensemble de la population camerounaise. L idée étant de mettre en rapport les hommes et les femmes sur le plan social, économique et politique. Les sources de données sont secondaires et proviennent pour l essentiel des rapports d enquêtes statistiques réalisées par l Institut National de la Statistique d une part, des annuaires statistiques sectoriels d autre part. Le plan de rédaction se fonde sur le rapport national des progrès des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) au Cameroun. 2

11 1. DONNEES SUR LA POPULATION Cette partie présente de façon sommaire l évolution et la structure de la population au Cameroun de 1976 à Graphique 2 : Pyramide par groupe d âges de la population du Cameroun en 2010 Graphique 1 : Evolution de la population masculine et féminine de 1976 à 2010 Source : BUCREP Source : BUCREP. La population totale du Cameroun est estimée à d habitants en La population féminine, légèrement supérieure à celle des hommes est estimée à (50,53%) contre (49,47%). Sur toute la période , la population féminine est restée supérieure à celle des hommes. En effet, il y a environ 97 hommes pour 100 femmes depuis le premier RGPH. Elle se caractérise également par une fécondité élevée. Une femme (15-49 ans) fait en moyenne un peu plus de cinq enfants (5,1) 1 au cours de sa vie. Selon le groupe d âges, la différence dans la structure par sexe n est marquée qu aux âges élevés. De façon générale, la population camerounaise est majoritairement jeune (78%). Tableau 1 : Proportion de chefs de ménage selon le sexe et le milieu de résidence entre 2001 et 2007 Milieu de résidence Homme Femme Homme Femme Homme Femme Homme Femme Ydé/Dla 75,3 24,7 75,7 24,3 77,2 22,8 75,8 24,2 Autres villes 74,1 25,9 74,4 25,6 73,3 26,7 74,0 26,0 Urbain 74,8 25,2 74,9 25,1 74,3 25,2 74,6 25,4 Rural 76,9 23,1 77,1 22,9 73,5 26,5 74,2 25,8 Cameroun 76,2 23,8 76,0 24,0 74,1 25,9 74,4 25,6 Source: INS, ECAM 2; EDS 3; MICS 3; ECAM 3. Au Cameroun, 1 ménage sur 4 est dirigé par une femme. Cette situation ne varie pas significativement selon le milieu de résidence et reste constante sur la durée. 1 EDS-MICS 4 3

12 2. FEMMES ET CONDITIONS DE VIE AU CAMEROUN La présente section s intéresse à l état des lieux en rapport avec l Objectif du Millénaire pour le Développement n 1 (OMD1). En plus du premier point qui traite des indicateurs de la pauvreté, les caractéristiques de l habitat, et quelques données sur le travail ménager seront présentées. Région d enquête 2.1 Pauvreté Tableau 2 : Evolution de l incidence de la pauvreté entre 2001 et 2007 par sexe Masculin Féminin Tendance Tendance Yaoundé 14,7 5,5 12 7,4 Douala 11 5,1 10,8 6,9 Adamaoua 47,3 53,4 49,4 50,3 Centre 48,2 40,7 48,2 42,8 Est 45,6 50,1 42,4 51,9 Extrême-Nord 55,7 66,2 56,9 62,9 Littoral 35,8 32,7 35,2 26,3 Nord 48,8 64,8 51,2 53,3 Nord-Ouest 52 53,1 52,9 45,9 Ouest 39,8 28,2 40,8 30,5 Sud 32,6 28,7 30,6 31,7 Sud-Ouest 34,8 28,9 32,8 23 Cameroun 39,9 41,6 40,5 33,4 Source : INS, ECAM 2 et ECAM 3. Dans l ensemble, l incidence de la pauvreté chez les femmes est passée de 40,5% (2001) à 33,4% (2007). Ce qui traduit une regression sensible du phénomène parmi les femmes de façon générale. Le niveau de pauvreté des femmes à baissé dans les régions du Centre, de l Est, du Littoral et de l Ouest. L Extrême- Nord enregistre la proportion la plus élevée de femmes pauvres, soit près de 63% en

13 Tableau 3 : Structure de dépenses par sexe du chef de ménage en 2007 (en %) Poste de dépense Masculin Féminin Alimentation 38,3 39,2 Boisson et tabac 1,5 1,2 Hôtel et restaurant 7,3 5,3 Habillement et chaussure 7,7 7 Logement 14,7 16,8 Equipement de maison 3,7 3,9 Santé 3,8 3,9 Transport 9,2 6,5 Communication 3,8 3,3 Loisirs, spectacle 1,5 1,2 Education 4,3 6,2 Biens et services divers 4,3 5,1 Total 100,0 100,0 Source : INS, ECAM 3. De façon générale, on constate que les ménages dirigés par les hommes comme ceux dirigés par les femmes dépensent majoritairement pour l alimentation, puis le logement. La structure de dépenses par sexe du chef de ménage montre que dans l ensemble des dépenses identifiées, les ménages dirigés par les femmes dépensent plus d argent que ceux dirigés par les hommes dans les postes suivants : logement (16,8%), l éducation (6,2%) et les biens et services divers (5,1%). En revanche, les ménages dirigés par les hommes dépensent plus que ceux des femmes dans Hôtel et restaurant et le transport. Tableau 4 : Indicateurs sur les caractéristiques du logement entre 2001 et 2007 suivant le sexe Indicateurs Chef de Chef de Chef de (%) ménage ménage ménage Homme Femme Homme Femme Homme Femme Ménage utilisant l électricité 46,9 46,7 50,1 48,9 47,8 48,7 comme source d éclairage Ménages disposant 40, ,2 54,1 45,6 44,2 d'eau potable Ménages ayant un logement 43,5 40,7 41,9 41,6 33,2 34,7 avec des toilettes modernes Source : INS, ECAM 2 ; EESI 1 ; MICS 3 et ECAM 3. Le sexe du chef de ménage n est pas véritablement déterminant dans l utilisation de l électricité, l accès à l eau potable ou la possession des toilettes modernes ou 2.2 Habitat aménagées. En effet, les proportions des ménages possédant l une ou l autre de ces commodités sont très proches quel que soit le sexe du chef de ménage. 5

14 Tableau 5 : Indicateurs sur les caractéristiques de l habitat suivant le sexe du chef de ménage Indicateurs (%) Chef de Chef de Chef de ménage ménage ménage Homme Femme Homme Femme Homme Femme Ménages ayant plus 72,8 62,7 81,5 77,6 62,3 58,3 d'une pièce pour dormir Ménages disposant un logement avec 24,6 23,6 34,6 31,4 29,6 29,4 mur en matériaux définitifs Ménages disposant un logement avec 75,7 84,9 75,4 83, ,7 toit en matériaux définitifs Source : INS, ECAM 2 ; EESI 1 ; MICS 3 et ECAM 3. même caractéristique. Cette observation est valable pour les logements avec des murs en matériaux définitifs, mais les écarts sont plus faibles. A l inverse, la proportion des ménages dirigés par une femme et ayant un toit en matériaux définitifs est nettement supérieure à celle des ménages dirigés par un homme et ayant la même caractéristique. Ces données traduisent bien le fait que les ménages dont la femme est chef présentent un meilleur confort ; les explications pouvant tenir de son statut socioéconomique et de la taille desdits ménages. La proportion des ménages dirigés par une femme et ayant plus d une pièce pour dormir est nettement inférieure à celle des ménages dirigés par un homme et ayant la 2.3 Travaux ménagers Graphique 3 : Pourcentage de la population de 5 ans ou plus effectuant des travaux domestiques selon le sexe en 2007 travail domestique est supérieure à celle des hommes. L écart est très élevé dans certaines tâches comme «faire la cuisine, servir le repas dans le ménage» où 36,6% de femmes le font contre 9% d hommes, soit une différence de près de 28 points. Pour ce qui concerne le nettoyage des ustensiles et de la maison, l écart est d environ 17 points. L écart entre les hommes et les femmes est moins prononcé pour le ramassage du bois pour le ménage où il est de six points. Source : INS, ECAM 3. En ce qui concerne les travaux ménagers, la proportion de femmes pour chaque type de 6

15 Graphique 4 : Nombre moyen d'heures hebdomadaires consacrées aux tâches ménagères selon le sexe et par région d enquête en 2007 Au niveau du temps alloué aux travaux ménages, dans l ensemble, les femmes y consacrent plus de temps que les hommes. En 2007, les femmes consacraient en moyenne 17 heures aux tâches ménagères par semaine contre 9 heures seulement pour les hommes, une différence de près de huit heures. La région du Littoral présente la différence d heure de travail la moins élevée entre homme et femme, soit quatre heures et demi. Source : INS, ECAM 3. 7

16 3. FEMMES ET EDUCATION AU CAMEROUN L un des objectifs du millénaire pour le développement du Cameroun consiste à assurer une éducation primaire à tous les citoyens. Cela contribuerait à réduire les disparités qui subsistent entre les filles et les garçons à tous les niveaux d activités. Cette partie traite des aspects relatifs à l alphabétisation, l éducation et la formation professionnelle. L alphabétisation des personnes de plus 15 ans exprime leur aptitude à pouvoir lire, écrire et comprendre un texte dans une langue officielle utilisée. Le taux d alphabétisation des femmes s est amélioré dans l ensemble. Les niveaux restent cependant faibles dans les régions de l Extrême-Nord (17,4%), du Nord (26,7%) et de l Adamaoua (31,8 %). 3.1 Alphabétisation Graphique 5 : Taux d alphabétisation des personnes de 15 ans ou plus par région et par sexe en 2007 Source : INS, ECAM Enseignement primaire Accès et performance scolaire des jeunes filles à l école primaire Les considérations socioculturelles continuent d avoir une forte influence sur l éducation des filles dans la partie septentrionale du pays. Dans l ensemble, le rapport filles/garçons dans les écoles primaires est resté stable entre 2002/2003 et 2009/2010. On compte en effet près de 85 filles inscrites pour 100 garçons, toutes tranches d âges confondues. C est dans la partie septentrionale du pays qu on note des ratios en deçà de la moyenne nationale. Par ailleurs, l ECAM 3 a révélé que le taux de scolarisation des filles est quasiment similaire à celui des garçons dans les ménages non pauvres, contrairement aux ménages pauvres où l écart reste prononcé. Tableau 6 : Evolution du ratio filles/garçons du primaire entre 2002/2003 et 2009/2010 par région 2002/ / /2010 Adamaoua 0,71 0,74 0,75 Centre 0,95 0,96 0,96 Est 0,84 0,85 0,86 Extrême-Nord 0,60 0,65 0,69 Littoral 0,97 0,97 0,97 Nord 0,59 0,64 0,68 Nord-Ouest 0,92 0,92 0,94 Ouest 0,95 0,93 0,90 Sud 0,93 0,92 0,93 Sud-Ouest 0,96 0,97 0,98 Cameroun 0,84 0,85 0,85 Source : Annuaires du MINEDUB 2010 ; Carte Scolaire 2002/2003 du MINEDUC. En ce qui concerne les performances scolaires dans le primaire, la proportion de filles ayant achevé le cycle complet a été continuellement en augmentation entre 2003/2004 et 2008/2009. On est passé de 49,8% en 8

17 2003/2004 à 66,4% en 2008/2009. Cependant, ces performances restent en dessous des moyennes nationales qui se sont elles mêmes améliorées. Graphique 7: Analyse comparative du taux de succès au CEP, à l entrée en 6ème et à l entrée en 1ère année technique (en %) Graphique 6 : Taux d achèvement dans le primaire par sexe Source : MINEDUC/ Cartes scolaires 2001, 2004 et MINEDUB 2006, 2008 et Au terme du cycle primaire, les élèves qui réussissent ont soit le CEP (Certificat d Etudes Primaires), ou alors l entrée au premier cycle du secondaire. En 2009/2010, plus de 46% de lauréats au CEP étaient des filles. Les régions de la partie septentrionale du pays accusent relativement un retard important par rapport aux autres, avec la proportion des filles parmi les lauréats au CEP en-deçà de la moyenne nationale. Le constat est le même pour les succès aux concours d entrée en 6 ième et en 1 ière année technique. Source : MINEDUC/ Cartes scolaires 2001, 2004 et MINEDUB 2006, 2008 et Offre d éducation au primaire : apport au féminin Pour promouvoir l éducation pour tous au primaire, les femmes sont de plus en plus sollicitées. Quoi que l évolution entre 2003/2004 et 2007/2008 de la proportion d élèves enseignantes soit en dents de scies, il est important de relever qu à l exception des régions de la partie septentrionale du pays, les écoles d instituteurs accueillent beaucoup plus de femmes que d hommes. En 2007/2008, la proportion la plus faible (63%) a été enregistrée dans la région du Sud. 9

18 Tableau 7 : Evolution de la proportion d élèvesenseignantes du primaire par région /2004 /2006 /2007 /2008 Adamaoua 44,3 47,3 63,9 57,2 Centre 71,9 72,6 71,6 72,8 Est 58,3 61,0 71,1 68,5 Ext-Nord 22,4 19,3 20,0 25,7 Littoral 84,6 78,1 77,0 77,4 Nord 32,4 29,0 34,5 27,2 Nord-Ouest 70,3 66,8 80,3 76,0 Ouest 84,1 83,0 83,8 81,8 Sud 69,9 66,8 62,8 62,9 Sud-Ouest 79,5 76,9 70,3 75,5 Ensemble 61,6 55,9 54,2 62,6 Source : MINEDUB, Annuaires statistiques 2007/2008 et Au fur et à mesure que les années scolaires passent, la proportion d enseignantes effectivement en activité augmente indépendamment de la région. Il est par ailleurs nécessaire de le relever pour l encourager, l effort important observé dans les régions de l Adamaoua, du Nord et de l Extrême-Nord entre 2006/2007 et 2009/2010 pour employer les femmes dans l enseignement. Tableau 8 : Répartition du personnel enseignant dans le primaire par région en / / /2010 Adamaoua 23,6 27,8 41,2 Centre 47,1 54,7 56,7 Est 30,5 36,1 47,2 Ext-Nord 6,1 9,4 19,8 Littoral 45,6 49,9 54,7 Nord 12,6 14,7 27,8 Nord-Ouest 39,8 47,0 55,9 Ouest 32,8 44,2 50,6 Sud 33,0 41,7 46,8 Sud-Ouest 48,0 53,8 58,9 Cameroun 32,8 42,2 47,7 Source : MINEDUB, Annuaires statistiques 2006/2007 et Enseignement secondaire Inscription Tableau 9 : Répartition des élèves par région entre 2006/2007 et 2007/2008 Régions Variation 2006/ /2008 (%) Filles Total Filles Total Filles Total Adamaoua ,3 9,8 Centre ,4 15,9 Est ,1 11,5 Ext-Nord ,1 Littoral ,2 23,1 Nord ,3 25,9 Nord-Ouest ,1 22,8 Ouest ,3 6,3 Sud ,9 19,9 Sud -Ouest ,6 23 Ensemble ,4 15,4 Source : MINESEC, Annuaire statistique 2007/2008. supérieure à la moyenne nationale (15,4%). Cette évolution a été plus accentuée dans les régions du Sud-Ouest, du Nord et du Sud où l on a observé des taux de croissance supérieures à 30%. Par contre l Extrême-Nord est l unique région où l on a enregistré une baisse du nombre d élèves filles durant cette période. Entre les années scolaires 2006/2007 et 2007/2008, la proportion des élèves filles dans l ensemble des établissements au Cameroun a augmenté de 17,4%, ce qui est 10

19 Tableau 10 : Répartition des élèves par niveau d études entre 2006/2007 et 2007/2008 Année d'études 6eme /1ereA 5eme /2emeA 4eme /3emeA 3eme /4emeA 2006/ /2008 Variation Filles Total Filles Total Filles Total % 6% % 9% % 14% % 17% 2nde % 24% 1ere % 25% Tle % 34% Total % 15% Source : MINESEC, Annuaire statistique 2007/ Résultats aux examens officiels en 2007 En 2007, le taux de réussite filles aux examens officiels est en général inférieur à celui des garçons à l exception du probatoire où on enregistre un écart de plus de 3% en leur faveur (57,2% pour les filles contre 54% pour les garçons). Graphique 8 : Résultats aux examens officiels selon le sexe Durant les années scolaires 2006/2007 et 2007/2008, la population des élèves dans l enseignement secondaire est constituée de 30% de filles. Suivant le niveau d études, la proportion des filles à tous les niveaux d étude est croissante d une année académique à l autre. Entre 2006 et 2008, cette proportion est sensiblement supérieure à la moyenne générale. Source MINESEC, Annuaire statistique 2007/ Enseignement supérieur Inscription L effectif des étudiants de sexe féminin inscrits dans les Universités d Etat est en nette augmentation depuis Ce nombre est passé de en 2005 à étudiantes en 2009, soit un taux d accroissement de près de 86 points. Malgré cette augmentation, l effectif des garçons est resté supérieur. En 2009, le ratio filles-garçons était d environ 72 filles pour 100 garçons. 11

20 Graphique 9 : Evolution de l effectif des étudiants dans les universités d Etat entre 2005 et 2009 Source : MINESUP, Annuaire Statistique de Indépendamment des établissements considérés et des années, l effectif des garçons est toujours supérieur à celui des filles. Quelques exceptions notables sont cependant à signaler. Pour les trois années académiques considérées, l effectif des filles à l ESSTIC est supérieur à celui des garçons. A la FMSB, le ratio filles garçons en 2007/2008 est de 137 filles pour 100 garçons. L on note en général une augmentation remarquable des étudiantes dans la quasi-totalité des grandes écoles entre 2006 et 2009, avec des effectifs qui sont dans certains cas multipliés par 2, 3, voire 4 Tableau 11 : Evolution des étudiants dans quelques grandes écoles par sexe entre 2006 et 2009 Ecoles ESSTIC IFORD IRIC ENSP ENS FMSB ENSET ESSEC FMSB FASA ENSAI 2006/ / /2009 variation Femmes Homm Femm Homm Femm Homme Femme e e e e ,0% ,0% ,0% ,3% ,3% ,3% ,6% ,3% ,0% ,7% ,3% Source : MINESUP, Annuaire Statistique de Analyse selon le domaine d étude L évolution du nombre d étudiantes dans l ensemble des universités d Etat a augmenté de 87% entre 2005 et Cette tendance à la hausse est constatée dans tous les domaines d études, mais est beaucoup plus impulsée par les trois domaines, formation des enseignants, sciences de l éducation, arts, lettres et sciences humaines dont les effectifs ont plus que doublé durant cette période. Graphique 10 : Evolution du nombre d étudiantes dans les Universités d Etat selon le domaine d étude Source : MINESUP, Annuaire Statistique de 2009 Indépendamment des universités, les effectifs des étudiantes ont significativement augmenté entre 2004 et 2008 passant de à 56509, soit une augmentation de plus de 60%. 12

21 Tableau 12 : Evolution des effectifs des étudiants par universités entre les années académiques 2004/2005 et 2009/2010 Etablissement 2006/ / /2009 F T F T F T BUEA DOUALA DSCHANG NGAOUNDERE YAOUNDE I YAOUNDE II MAROUA Total Universités d'etat Universités privées TOTAL Source : MINESUP, Annuaires statistiques de l'enseignement supérieur du Cameroun 2003, 2006 et Moins de 20% du personnel enseignant dans les universités sont des femmes. Plus le grade est élevé, plus la proportion baisse. En 2007/2008, par exemple, la proportion des femmes allait de 33,3% pour le grade d Attachés d enseignement et de Recherche à 5,9% pour celui de Professeur. La proportion des femmes dans le grade de Maître de conférences avait diminué alors que celle des attachés d enseignement et de recherche était en hausse. Tableau 13 : Pourcentage de femmes par grade dans les Universités d Etat entre 2005 et / / / /2009 Grade % femmes Effectif total % femmes Effectif total % femmes Effectif total % femmes Effectif total Professeur 5, , , ,8 167 Maître de conférences 8, , , ,4 326 Chargé de cours 16, , , Assistant de cours 21, , , Attaché d Enseignement et de Recherche 22, , , Ensemble 16, , , Source : MINESUP, Annuaire statistique de l'enseignement supérieur du Cameroun 2003, 2006 et Formation professionnelle Le Gouvernement camerounais a fait de la formation professionnelle une des préoccupations majeures, dans laquelle des progrès accomplis pourraient lui permettre d être parmi les pays émergents à l horizon La formation professionnelle repose sur un dispositif modernisé et considérablement renforcé pour pouvoir dispenser aux élèves sortant des 1 er et 2 nd cycles de l enseignement secondaire, des connaissances axées sur la maîtrise du savoir-faire requis sur le marché et les aptitudes à la création d emplois. Ces formations qui interpellent autant les garçons que les filles sont dispensées par un nombre important de femmes. 13

22 Les filles et la formation professionnelle Entre les années scolaires 2007/2008 et 2009/2010, l on a noté un léger accroissement (+13,2%) du nombre de filles dans les effectifs des élèves des centres de formation professionnelle du pays. Cependant, la proportion des filles a en général évolué en dents de scies pour se situer à 41% en 2009/2010. Tableau 14 : Evolution de l effectif des élèves dans les centres de formation professionnelle par région de 2007/2008 à 2009/2010 Région 2007/ / /2010 Total Fille Total Fille Total Fille Adamaoua Centre Est Extrême- Nord Littoral Nord Nord-Ouest Ouest Sud Sud-Ouest Total Général Source : MINEFOP, Annuaire statistique, édition Ce constat de fluctuation est le même dans la majorité des régions du pays. Le cas particulier de la région de l Adamaoua laisse transparaître en 2008/2009, un effectif de filles 6 fois plus grand que celui de l année précédente. Ce qui pourrait être imputable à la prise de conscience des parents sur l apport des filles dans le développement de la famille. Malheureusement, cet effort n a pas été soutenu jusqu en 2009/2010. Lorsqu on s intéresse aux spécialités suivies par les filles dans les centres de formation professionnelle, l on note que les formations jadis réputées être réservées aux garçons sont de plus en plus sollicitées par elles. C est notamment le cas de la formation en électronique qui regroupe depuis 2007/2008 entre 10% et 20% d élèves filles. Tableau 15 : Evolution de l effectif des élèves dans les centres de formation professionnelle par spécialité de 2007/2008 à 2009/ / / /2010 Groupes de spécialiste Total Fille Total Fille Total Fille Menuiserieébénisterie Maçonnerie Informatique Electricité du bâtiment Maintenance industrielle Conduite automobile Tuyauteriesoudure Mécanique automobile Electronique Fabrication mécanique Autres Total général Source : MINEFOP, Annuaire statistique, édition Les spécialités qu on retrouve dans la modalité autres sont les suivantes : Electricité automobile, Installation sanitaire/plomberie, Menuiserie métallique, Carrosserie automobile, Froid et climatisation, Electromécanique, Sécurité des personnes, Electricité industrielle. D autres formations à l instar de la menuiserie (métallique), de l électricité (bâtiment et industrie) et de la sécurité des personnes sont de plus en plus sollicitées par les jeunes filles en quête d emploi. En 2009/2010, plus d un élève sur deux inscrits dans ces options est de sexe féminin. Bien que les filles soient de plus en plus portées vers des formations "masculines" orientées beaucoup plus vers le secteur de transformation (secondaire), l on relève cependant que la proportion des filles (moins de 9% entre 2007/2008 et 2009/2010) dans ce secteur reste très en deçà de celle des garçons. Les filles continuent d accorder plus d importance aux formations du secteur primaire (agriculture, pêche, etc.) et du secteur tertiaire (service) où elles sont d ailleurs plus nombreuses que les garçons. 14

23 Graphique 11 : Evolution de la proportion de filles en formation professionnelle par secteur d activité entre 2007/2008 et 2009/2010 Source : MINEFOP, Annuaire statistique, édition L implication des femmes dans la formation professionnelle des jeunes filles et garçons La formation professionnelle de la jeune fille pour des filières précises telles que l économie sociale et familiale, l esthétique/coiffure/ cosmétique, l hôtellerie/restauration, l industrie d habillement et bien d autres, nécessite la participation des femmes qui y semblent plus aptes. Graphique 12 : Proportion d enseignantes dans les centres de formation professionnelle en 2009/2010 par région Source : MINEFOP, Annuaire statistique, édition Dans l ensemble, les enseignantes des centres de formation professionnelle du Cameroun représentent près du tiers des effectifs d enseignants en 2009/2010. Les effectifs des enseignantes sont plus élevés dans les régions du Centre et du Littoral en raison de la forte activité économique qui s y déroule et de l importante offre de formation professionnelle qui s y observe. Cependant, la proportion des enseignantes y est moins importante que dans des régions comme l Est (40,3%) et le Nord-Ouest (35,1%). Seule la région de l Adamaoua (19,2%) accuse un décalage relatif par rapport à l ensemble. Tableau 16 : Proportion d enseignantes dans les centres de formations professionnelles par ordre d enseignement et par type de diplôme professionnel en 2009/2010 Diplôme Professionnel Public Privé Ensemble DIPENI 66,7 29,3 31,8 DIPLEG, DIPES II, CAPES, DIPLET, DIPET II - 21,8 21,3 DIPCEG, DIPES I, DIPCET, DIPET I, CAPCEG 57,1 20,4 21,5 DIPEPS / Ingénieur/Master 18,2 17,1 17,1 BTS 32,0 27,6 27,7 CAPIEG, CAPIEMP, CAPI, CAPIET 39,9 34,1 39,0 CAPIAEG, CAPIA, CAPIAET 34,9 68,2 40,0 BEP, BP, BACC TECH, BACC PRO, BT 32,7 28,8 29,3 CAP 42,9 40,4 41,1 Autres diplômes professionnels 37,5 27,7 28,5 Sans diplôme professionnel 27,8 17,4 18,4 Ensemble 38,7 27,1 30,6 Source : MINEFOP, Annuaire statistique, édition Suivant le diplôme professionnel, les données de 2009/2010, montrent que les enseignantes des centres de formation professionnelle ont en majorité des diplômes de niveau moyen (CAPIEG, CAPIEMP, CAPI, CAPIET, CAPIAEG, CAPIA, CAPIAET, CAP). 15

24 Cependant, les centres de formation professionnelle publics font exception car, près de 7 enseignants sur 10 ayant un DIPENI sont des femmes, environ 3 enseignants sur 5 possédant un DIPCEG, un DIPES I, un DIPCET, un DIPET I ou un CAPCEG sont des femmes. Dans l ensemble, les diplômes les plus répandus chez les femmes enseignantes dans les centres de formation professionnelle sont le CAPIEG, le CAPIEMP, le CAPI et le CAPIET. 16

25 4. FEMMES ET SANTE AU CAMEROUN Cette section est relative aux OMDs 4, 5, 6 qui visent à réduire la mortalité des enfants de moins de 5 ans, améliorer la santé maternelle et combattre le VIH/SIDA, le paludisme et d autres grandes maladies. 4.1 Santé maternelle et infantile Santé maternelle Elle tient compte des soins avant et après l accouchement d une part et de la mortalité maternelle d autre part. - Fécondité Graphique 13: Taux de fécondité par tranche d âge en 2011 ( ) Source : INS, EDS-MICS Selon l EDS-MICS 2011, les courbes de fécondité urbaine et rurale croissent rapidement jusqu à un certain seuil puis décroissent de façon régulière avec l âge. Que ce soit en milieu rural ou en milieu urbain, le taux de fécondité est maximal dans le groupe d âges ans. L on note également une fécondité plus précoce en milieu rural par rapport au milieu urbain. L Indice Synthétique de Fécondité qui exprime le nombre moyen d enfants par femme est de 5 enfants en milieu rural; cette moyenne est de 4 enfants en milieu urbain. - Soins prénatals et accouchements Les soins prénatals, les accouchements assistés par un personnel formé et les naissances dans un établissement sanitaire sont les éléments importants qui assurent à la mère et à son enfant une bonne santé. Dans l ensemble, qu il s agisse des soins prénatals, de l accouchement assisté ou de la naissance dans une structure sanitaire, ces indicateurs se sont améliorés de 2004 à Ce qui montre que les femmes consultent de plus en plus le personnel de santé qualifié pendant leurs grossesses. 17

26 Graphique 14 : Evolution de quelques indicateurs de santé maternelle entre 2004 et 2011 (%) Santé infantile La santé infantile prend en compte les indicateurs tels la couverture vaccinale et le taux de mortalité des enfants. - Couverture vaccinale des enfants de mois Les vaccins concernés sont le BCG contre la tuberculose, trois doses de DTCoq contre la diphtérie, le tétanos et la coqueluche, trois doses du vaccin contre la polio et le vaccin contre la rougeole. Source: INS, EDS 2004; EDS-MICS Mortalité maternelle De 1998 à 2004, la mortalité maternelle est passée de 430 à 669 décès pour naissances vivantes. Malgré l'augmentation de la mortalité maternelle constatée, la part des décès de femmes imputables à des causes maternelles serait en diminution, du fait certainement de l'émergence d'autres causes de décès (notamment le Sida). Graphique 15 : Graphique : Taux de mortalité maternelle (pour naissances vivantes) L analyse selon la région montre que moins de 3 enfants sur 10 ont reçu tous les vaccins à l Extrême-Nord et au Nord par rapport aux autres régions où cette proportion est élevée. L influence des traditions serait à l origine de cette faible proportion. Tableau 17 : Pourcentage d'enfants de mois ayant reçu les vaccins en 2007 Tous les vaccins Aucun vaccin Adamaoua 53,7 2,9 Centre (sans Yaoundé) 51,6 4,8 Douala 67,3 1,9 Est 47,3 4,3 Extrême-Nord 30,9 7,6 Littoral 66,3 0,8 Nord 38,1 7,5 Nord-Ouest 82,5 1,7 Ouest 63,7 2,3 Sud 35,2 4 Sud-Ouest 75,2 4,6 Yaoundé 59,9 4,5 Source : INS, EDS-MICS Si l on considère le sexe, 52,2% d enfants de sexe masculin et 54,1% de sexe féminin ont Source : BUCREP, EDS 2 ; INS, EDS 3. reçu tous les vaccins. Cependant, 4,4% d enfants de sexe masculin n ont reçu aucun vaccin contre 4,8% pour les enfants de sexe féminin. 18

27 - Mortalité infantile La mortalité infantile est mesurée par le quotient de mortalité des enfants de moins de 5 ans. En effet pour la période , le risque de mortalité infantile est estimé à 62 pour mille naissances vivantes ( ); le risque de mortalité juvénile étant évalué, quant à lui à 63. Quant aux composantes de la mortalité infantile, elles se situent à 31 pour la mortalité néonatale et à 31 pour la mortalité post-natale. Globalement, le risque de mortalité infanto-juvénile, c'est-àdire le risque de décès avant l'âge de cinq ans, est de 122 (122 enfants pour mille). En d autres termes, au Cameroun entre , environ un enfant sur huit meurt avant d'atteindre l'âge de cinq ans. Tableau 18 : Quotient de mortalité des enfants de moins de 5 ans en 2011 Mortalité Néonatale (NN) Mortalité postnatale (P(NN) Mortalité infantile (1Q0) Mortalité juvénile (4Q1) Mortalité infantojuvénile Source : INS, EDS-MICS Lutte contre le VIH/SIDA Tableau 19 : Taux de dépistage déclaré au VIH/SIDA par région d enquête selon le sexe de l individu en 2007 Région d'enquête Hommes Femmes Douala 33 44,2 Yaoundé 35 44,6 Adamaoua 12 13,3 Centre 18,5 26,5 Est 13,5 15,1 Extrême-Nord 4,4 6,5 Littoral 21,1 27,7 Nord 6,9 7,6 Nord-Ouest 19,7 25,6 Ouest 18,3 27,7 Sud 20 24,2 Sud-Ouest 24,2 30,9 Cameroun 18 23,4 Source : INS, ECAM 3. En 2007, la proportion de femmes (23,4%) ayant déclaré leur statut sérologique est supérieure à celle des hommes (18%). L analyse selon la région montre que les villes de Yaoundé et Douala enregistrent les taux les plus elevés tandis que les régions de l Extreme-Nord et du Nord présentent les taux les plus faibles. La quasi-totalité des femmes et des hommes (respectivement 96 % et 98 %) ont déclaré avoir entendu parler du VIH/sida. Ce niveau de connaissance est légèrement plus faible en milieu rural (92 % des femmes et 97 % des hommes). Tableau 20 : Evolution des taux de séropositivité du VIH/SIDA des femmes enceintes (%) Région Adamaoua 8,60 5,40 5,40 5,90 Centre 8,70 7,80 7,70 7,50 Est 12,40 10,40 7,50 8,90 Extrême-Nord 5,30 3,00 3,10 3,50 Littoral 9,40 8,20 7,20 6,90 Nord 8,50 4,10 3,70 3,20 Nord-Ouest 5,00 8,40 7,70 7,00 Ouest 9,80 4,30 4,90 5,20 Sud 9,70 9,70 8,50 7,60 Sud-Ouest 8,70 8,40 8,60 13,40 Cameroun 8,70 6,70 6,47 6,40 Source : CNLS, Rapports 2005 à

28 Le taux de prévalence parmi les femmes enceintes du VIH/SIDA est estimé à 8,70 en 2006 et à 6,40 en Cette baisse est le résultat des efforts du gouvernement dans la lutte contre cette maladie à travers la mise en œuvre du Plan Stratégique National de lutte contre le SIDA. Tableau 21 : Pourcentage sur les déclarations de connaissance de VIH/SIDA selon le sexe et le niveau d instruction en 2011 Utilisant des condoms Limitant les rapports sexuels à un seul partenaire non infecté Utilisant des condoms et en limitant les rapports sexuels à un seul partenaire non infecté F H F H F H Aucun 35,7 38,5 55,4 73,1 29,1 32,6 Primaire 66,7 69,1 77,5 80,5 58,2 60,7 Secondaire 81,9 83,2 88,2 88,1 75,3 75,9 Supérieur 88, , ,4 82,8 Ensemble ans na 74,2 na 84,6 na 67,1 Source : INS, EDS-MICS La proportion de personnes connaissant les méthodes permettant d éviter le VIH/SIDA varie selon le sexe. En fait, les hommes sont plus nombreux à penser que le risque de contracter le VIH pouvait être réduit en utilisant des condoms et en limitant les rapports sexuels à un seul partenaire non infecté. Cette opinion diffère selon le niveau d instruction : en effet, les femmes et les hommes ayant un niveau supérieur connaissent plus les moyens permettant d éviter cette pandémie. Tableau 22 : Prévalence du VIH parmi les jeunes de 15 à 24 ans selon certaines caractéristiques sociodémographiques en 2004 Caractéristiques démographiques Femmes Hommes Ensemble Âge ,2 0,6 1, ,6 0, , ,9 2,5 5, ,7 2,7 4, ,8 2,2 7,4 Milieu de résidence Yaoundé/Douala 5,6 2,3 4 Autres villes 5,8 0,9 3,4 Ensemble urbain 5,7 1,4 3,6 Rural 3,5 1,5 2,6 Etat matrimonial Célibataire 3 1,3 2 En union 5,9 1 5 Divorcé/Séparé/V euf/nd 11,4 4,1 7,5 Source : MINSANTE 20