LA TRANSFUSION EST-ELLE INOFFENSIVE?
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- Dominique Bonin
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1 LA TRANSFUSION EST-ELLE INOFFENSIVE? Introduction Risque infectieux Risque immunologique Risque métabolique Risque organisationnel Réactions transfusionnelles Conclusion
2 Introduction ETS IS
3 Introduction Cadre légal strict Etablissements de Transfusion Sanguine (agrément) Sélection du donneur Tests de qualification Systèmes qualités (ISO 9001 et 15189) Institutions de soins Banques de sang hospitalières (agrément) Laboratoires de biologie clinique (agrément) Comités de transfusion (2002) SPF Conseil Supérieur de la Santé (Bonne pratique de transfusion à l usage des Hôpitaux) AFMPS (Centre Hémovigilance)
4 Introduction Hémoviligance «Ensemble des procédures de surveillance organisées relatives aux incidents et aux réactions indésirables graves ou inattendus survenant chez les donneurs et les receveurs ainsi que leur suivi épidémiologique» Traçabilité «capacité d identifier à la fois les receveurs réels de chaque composant et tous les donneurs ayant servis à élaborer un composant» amélioration de la sécurité transfusionnelle en dégageant des actions correctives ou préventives après analyse des notifications
5 LA TRANSFUSION EST-ELLE INOFFENSIVE? Introduction Risque infectieux Risque immunologique Risque métabolique Risque organisationnel Réactions transfusionnelles Conclusion
6 Risque infectieux Quels agents transmissibles virus HIV, HBV, HCV, CMV, Parvovirus B19, dengue virus, WNV, CHIKV, H5N1, HHV8, etc bactéries Staphylococcus, Streptococcus, E. Coli, Serratia marescens, Klebsiella pneumoniae, Pseudomonas aeruginosa, Yersinia enterocolitica, Acinetobacter, Bacillus, Treponema pallidum, Borrelia burgdorferi, etc protozoaires Plasmodium, Babesia, Trypanosoma, Leishmania, etc agents transmissibles non conventionnels prions (vcjd)
7 Risque infectieux Comment réduire leur transmission prévenir leur introduction dans le composant sanguin prévenir leur prolifération si introduits détecter leur présence les inactiver
8 Réduction du risque infectieux Donneur principe éthique (volontaire, bénévole, non rémunéré) information pré don appropriée (auto exclusion à priori) questionnaire confidentiel entretien et examen médical information post don (auto exclusion à posteriori) écartement si risque de transmission (cf. AFMPS en 2007 où 8.4 % des candidats donneurs, 61 informations post don inconnues lors du don et 180 connues dont 85 pour comportements à risques ou scopies)
9 Réduction du risque infectieux Préparation du composant sanguin désinfection soignée du site de ponction (germes saprophytes peau) détournement des premiers ml pour échantillons dispositif stérile (serratia) hygiène stricte circuit clos limitation de la contamination
10 Réduction du risque infectieux Conservation du don ou composant sanguin quelques heures à 22 C après le prélèvement pour favoriser phagocytose bactéries par polynucléaires contrôle strict des conditions de stockage et de transport tant en terme d hygiène que de température CED : 42 jours entre 2 C et 6 C PLAQ : 7 jours entre 20 C et 24 C sous agitation con stante PLAS : 1 an à minimum 30 C limitation de la contamination et de la prolifération éventuelle de pathogènes
11 Réduction du risque infectieux Traitements particuliers Déleucocytation (obligatoire depuis 1997 pour PLAQ et 2005 pour CED) réduction des pathogènes intraleucocytaires (CMV) Procédés de réduction de pathogènes Pool plasma («solvant détergent» mais sans effet si virus non enveloppés comme HAV et parvovirus B19) Plasma unitaire (traitement photochimique au bleu de méthylène) Concentrés plaquettaires (traitement photochimique au psoralène ou à la riboflavine)!!! Rien à ce jour pour les concentrés érythrocytaires
12 Réduction du risque infectieux «INTERCEPT» la molécule d amotosalen (S59), psoralène amino-alkylé, s intercale dans les chaînes ADN ou ARN la photoactivation (UVA, 3J/cm²) entraîne la liaison irréversible de l amotosalen ( µm) aux acides nucléiques ce qui bloque la réplication
13 Réduction du risque infectieux Log 10 réduction «INTERCEPT» pour PLAQ Virus enveloppés Bactéries gram - HIV 1 HBV HCV HTLV-1 CMV WNV Virus non enveloppés Bactéries gram + B19V 4-5,5 Staphylococcus epidermidis HAV 0 Staphylococcus aureus Protozoaires Plamodium falciparum Trypanosoma cruzi > 6,1 > 5,5 > 4,5 > 4,7 > 5,9 > 6,0 > 6,0 > 5,3 Escherichia Coli Serratia marescens Klebsiella pneumoniae Pseudomonas aeruginosa Salmonella choleraesuis Yersinia enterocolitica Streptococcus pyogenes Listeria monocytogenes Spirochètes Leishmania mexicana > 5,0 Treponema pallidum Babesia microti > 5,3 Borrelia burgdorferi > 6,4 > 6,7 > 5,6 4,5 > 6,2 > 5,9 > 6,6 6,6 > 6,8 > 6,3 6,9 > 6,8 (Transfusion Vol 49, N 2S, august 2009 supplement)
14 Réduction du risque infectieux Qualification du don systématiquement Syphilis : sérologie (depuis 1947) HBV : Ag HBs (depuis 1971) HIV : sérologie HIV1 et HIV2 (depuis 1985) DGV HIV1 (depuis 2002) HCV : sérologie (depuis 1990) DGV (depuis 2002)
15 Réduction du risque infectieux Qualification du don de manière ciblée CMV : Ac (un composant déleucocyté étant considéré comme un substitut acceptable) HBV : Ac HBc (au premier don et par la suite si suspicion de contamination) Malaria : Ac (après séjour dans zone à risque)!!! Fenêtre et seuil de détection
16 Réduction du risque infectieux HIV HCV HBV Fenêtre sérologique 22 j (6-38) 66 j (38-94) 56 j (25-109) Fenêtre avec DGV 12 j 10 j / Risque Résiduel * 1 / dons (AABB ) 1 / dons (AABB ) 1 / dons (AABB ) * RR = taux incidence/ (durée fenêtre silencieuse/365) (source J. Pillonel en pour la France,Transfusion Clinique et Biologique 2005)
17 Détection marqueurs en Belgique (AFMPS) Donneurs Dons de sang prélevés Composants distribués HIV1 par dons HCV par dons HBV par dons Syphilis par dons
18 Notifications hospitalières en Belgique (AFMPS) Infection virale Choc septique CED PLAQ (Staph. coag. nég.) (Acinetobacter 2 (E. Coli et Staph. épidermidis) (Nég) baumanii)
19 AABB 16th Edition Transmissions rapportées par transfusion vcjd 4 au 31 mai 2007 (UK) suite à transfusion de CE non déleucocytés sur 66 receveurs suivis à partir de 18 donneurs ayant développé vcjd 17 à 42 mois après leur don (soit 12,5 % des survivants à 5 ans). Les 3 receveurs qui ont développé vcjd ont présenté des symptômes après 6,3 à 8,5 ans, le quatrième est décédé d une autre cause mais présentait prions dans sa rate. Malaria (Plasmodium spp) 1 / (USA) Babésiose (Babesia spp) 1 / (Connecticut) Maladie de Chagas (Trypanosoma cruzi) 9 au moins en Amérique du Nord
20 LA TRANSFUSION EST-ELLE INOFFENSIVE? Introduction Risque infectieux Risque immunologique Risque métabolique Risque organisationnel Réactions transfusionnelles Conclusion
21 Risque immunologique Les groupes sanguins érythrocytaires Antigènes 270 Ag appartenant à 30 systèmes de groupes sanguins érythrocytaires, chaque système correspondant à des unités génétiques différentes 38 Ag non associés à des systèmes
22 Risque immunologique Systèmes Ag ABO A, B, Rh D, C, c, E, e, C w, Kell K, k, Kp a, Kp b, Js a, Js b, Duffy Kidd Jk a, Jk b, Jk3, MNS M, N, S, s, U, Lewis Le a, Le b, Luthéran Lu a, Lu b, Lu3, Lu4, Au a, P Fy a, Fy b, Fy3, P 1 Diego Di a, Di b, Wr a, Wr b, Scianna Sc1, Sc2, Chido/Rodgers Ch1, Ch2, Rg1, Rg2,
23 Risque immunologique Les groupes sanguins érythrocytaires Anticorps Ac naturels (pas de contact préalable avec Ag érythrocytaire) Danger au 1 er contact Ac immuns (après contact avec Ag érythrocytaire suite à une transfusion ou à une grossesse) Immunogénicité variable des Ag D > K > E > c > C > Fya > Jka > e
24 Risque immunologique Les groupes sanguins érythrocytaires Règles de compatibilités éviter que soient présents en même temps dans la circulation du receveur, les antigènes et les anticorps correspondants sinon risque d hémolyse transfusion inéfficace!! 1 Ac un jour = 1 Ac toujours
25 Risque immunologique Système ABO groupe défini par la présence ou l absence des Ag A et B à la surface des hématies groupe défini par la présence ou non d Ac naturels anti-a et anti-b dans le plasma/sérum
26 Risque immunologique Système ABO Fréquence (%) «caucasiens» «africains» O A B AB
27 Risque immunologique Système ABO règles de compatibilité CED plasma
28 Risque immunologique Système Rh Ag «principaux» : RH1 (D) RH2 (C) RH3 (E) RH4 (c) RH5 (e) Le phénotype Rh complet d un individu correspond à une combinaison de ces 5 antigènes, les Ag Cc et Ee étant antithétiques (ex. : CCD.ee, CcD.Ee, ccd.ee). Ac immuns essentiellement
29 Risque immunologique Système Rh fréquence (%) Rh D+ 85 Rh D- «caucasiens» 15 «africains»
30 Risque immunologique Système Rh Règles de compatibilité Dans certaines circonstances, il est tenu compte du phénotype Rh complet du patient pour sélectionner les CED qui lui seront transfusés. Rh D+ Rh D+ Rh D- Rh D- = sauf femmes en âge de procréer ou immunisation avec présence anti-d
31 Risque immunologique Exemples CED pour un receveur A cc.ee présentant des Ac anti-d et -K, il y a 12 donneurs sur 100 compatibles dans la population d origine caucasienne : (0,45+0,43)*(0,15)*(0,91) = 0,12 pour un receveur A ccd.ee présentant des Ac anti-c, anti-e et anti-s, il n y en a environ que 2 sur : (0,45+0,43)*(0,02)*(0,11) = 0,0019 Une poche de concentré érythrocytaire O Rh D nég. peut être incompatible. Il n existe pas de CED compatibles universels
32 Notifications hospitalières en Belgique (AFMPS) Incompatibilités ABO 7 CED A chez O 2007 CED B chez O 1 CED B chez A CED AB chez A 1 plasma A chez B 1 Allo-Ac anti-érythrocytaires irréguliers 3 -K, -Lua, -C, -E -Cw, -Fya -D, -Jka -CDE -c 1 -Fyb 1 -K
33 LA TRANSFUSION EST-ELLE INOFFENSIVE? Introduction Risque infectieux Risque immunologique Risque métabolique Risque organisationnel Réactions transfusionnelles Conclusion
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