Économie. Le prix de la dépendance. Actu 2011 Le monde en débats 95 $

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1 Actu 2011 Le monde en débats Économie Hit-parade La hiérarchie bouleversée La vieille distinction entre pays riches et pauvres, entre pays industrialisés et en développement est en train de craquer. Quelle est la première nation manufacturière du monde? La Chine depuis 2011, selon le cabinet IHS Global Insight. La Chine est aussi depuis 2010 le premier consommateur mondial d énergie, devant les États-Unis. Elle possède les plus grandes réserves de change (3 200 Md$) et c est elle qui, avec le Brésil, l Inde, la Russie et l Afrique du Sud, a proposé une aide financière à l Europe en crise. En 2011, la Chine est devenue n o 2 mondial des économies en termes de PIB, devant le Japon, et le Brésil est passé au 6 e rang devant le Royaume-Uni. Pour le CEBR (1), qui établit ce classement à partir des données du FMI, ce mouvement ne fait que commencer. Aussi le CEBR prévoit-il qu en 2020, la Chine, la Russie, l Inde et le Brésil feront partie des six premières puissances économiques. Un bouleversement. Mais des incertitudes demeurent. Dans une économie globale, quel sera l impact de la stagnation de la zone OCDE sur des pays dont le marché intérieur peine à décoller? Entre 2010 et 2011, la croissance a déjà marqué un ralentissement, passant pour la Chine de 10,3 % à 9,5 % et de 7,5 % à 3,8 % pour le Brésil. Europe North Stream sous la Baltique Ce gazoduc relie les champs de gaz russes à l Allemagne en passant sous la Baltique. Un moyen d éviter de passer par des pays tiers comme l Ukraine. Géostratégie toujours. PRIX MOYEN DU BARIL DE PÉTROLE EN 2011 : 111 $ À LONDRES À NEW YORK 95 $ Source ICE États-Unis Le cours du gaz divisé par trois L exploitation des gaz non conventionnels bouscule l équilibre concurrentiel entre gaz, charbon et nucléaire dans la production d électricité du pays. (1) Centre for Economics and Business Research - Centre d économie et de recherche d entreprise. CLASSEMENT PAR PIB (CEBR) PRÉVISION ÉTATS-UNIS ÉTATS-UNIS ÉTATS-UNIS JAPON CHINE CHINE CHINE JAPON JAPON Le prix de la dépendance ALLEMAGNE FRANCE ROYAUME-UNI ITALIE ALLEMAGNE FRANCE BRÉSIL ROYAUME-UNI RUSSIE INDE BRÉSIL ALLEMAGNE Entre autres grands événements, l année 2011 aura été marquée par ceux du Printemps arabe. Des régimes sont tombés. D autres sont bousculés. Le Moyen-Orient est en ébullition. Et le prix du pétrole flambe. En raison de décisions politiques. En 1973, le monde avait appris que les prix de l énergie sont largement liés aux équilibres géopolitiques. Il le vérifie à présent. Jamais le prix du pétrole n a été aussi élevé. Hélas pour ceux dont l économie en dépend. 4 _ EDF _ ACTIVITÉ & DÉVELOPPEMENT DURABLE _ 2011

2 Consommation d énergie en hausse de 5 % en un an Selon l AIE (1), la consommation mondiale d énergie primaire a augmenté de 5 % en L AIE prévoit une augmentation de plus de 30 % de la demande d énergie mondiale entre 2010 et Pendant cette période, les pays hors OCDE seraient à l origine de 90 % de la croissance démographique, de 70 % de la croissance économique et de 90 % de la croissance de la demande d énergie. Il faudra investir milliards de dollars dans les infrastructures, dont près de la moitié dans la production et l acheminement de l électricité. (1) Agence internationale de l énergie, rapport World Energy Outlook En Md d êtres humains 1,3 Md sans électricité 50 % d urbains Les sources d énergie électrique en 2009 (1) 41 % Charbon 21 % Gaz 16 % Hydraulique 13 % Nucléaire 5 % Pétrole 2 % Énergies renouvelables Objectifs 2020 du groupe EDF 1électricien mondial Un parc de 200 GW dont 50 % hors de France 75 % sans 50 % nucléaire 25 % thermique 25 % hydraulique et autres énergies renouvelables Prévisions AIE Md d êtres humains 2 3 de la production mondiale d électricité sans 70 % d urbains (1) Chiffres AIE. EDF _ ACTIVITÉ & DÉVELOPPEMENT DURABLE _ 2011_ 5

3 Actu 2011 Le monde en débats ÉTATS-UNIS Constellation (EDF 49,99 % ) Energy Nuclear Group UniStar Nuclear (EDF 100 %) Energy Inc ROYAUME- UNI EDF Energy (EDF 100 %) Implantations du Groupe Agir aujourd hui et penser l avenir. Au-delà des crises et incertitudes conjoncturelles demeurent les tendances de fond : hausse de la demande d énergie, en particulier dans les pays en croissance, nécessité d une énergie abordable, sécurité impérative d approvisionnement et préservation de l environnement. EDF s engage depuis longtemps, et pour longtemps, auprès des acteurs locaux de pays à forte croissance en Asie, en Amérique latine, en Afrique via des partenariats et des coopérations. Tout cela en renforçant son ancrage en France, au Royaume-Uni et dans les pays européens. Données consolidées au 31 décembre AUTRES ACTIVITÉS EDF Énergies Nouvelles (EDF 100 %) EDF Trading (EDF 100 %) Électricité de Strasbourg (EDF 88,82 %) Dalkia (EDF 34 %*) Tiru (EDF 51 %) *du capital et des droits de vote de la société holding de Dalkia BRÉSIL UTE Norte (EDF 90 %) Fluminense FRANCE EDF (EDF 100 %) RTE (EDF 100 %) ERDF (EDF 100 %) PEI (EDF 100 %) 6 _ EDF _ ACTIVITÉ & DÉVELOPPEMENT DURABLE _ 2011

4 SUISSE Alpiq (EDF 25 %) BELGIQUE EDF Luminus (EDF 63,53 %) PAYS-BAS Sloe Centrale (EDF 50 %) Holding BV POLOGNE EC Krakow (EDF 94,31 %) EC Wybrzeze (EDF 99,75 %) EDF Polska (EDF 75 %) ERSA (EDF 64,85 %) Kogeneracja (EDF 33,40 %) Zielona Gora (EDF 32,87 %) CHINE Figlec (EDF 100 %) San Men Xia (EDF 35 %) Taishan Nuclear (EDF 30 %) Power JV Co Shandong Zhongua (EDF 19,6 %) Power Company LAOS Nam Theun (EDF 40 %) Power Company VIETNAM MECO (EDF 56,25 %) ITALIE Edison (EDF 48,96 %) Fenice (EDF 100 %) AUTRICHE Estag (EDF 25 %) HONGRIE EDF Demasz (EDF 100 %) BE ZRt (EDF 95,57 %) SLOVAQUIE SSE (EDF 49 %) EDF _ ACTIVITÉ & DÉVELOPPEMENT DURABLE _ 2011_ 7

5 Actu 2011 Le monde en débats Stratégie internationale : être maître de son destin! Reconnu partout dans le monde pour ses fortes compétences et expertises techniques, EDF a su pratiquer les bons arbitrages pour s engager sereinement dans un développement international solide et cohérent, bénéficiant à l ensemble du Groupe. Sa présence de l amont à l aval d une filière, via un modèle intégré unique, son savoirfaire à 360 sur tout type de source électrique, sa responsabilité et son engagement pour un développement durable de la planète, en font un acteur de référence et un partenaire recherché par nombre de pays dans le monde. Trois pays sont particulièrement représentatifs de la pertinence de ses choix stratégiques et de son expérience multifacette : Le Royaume-Uni, sur lequel EDF Energy, 1 er électricien du pays, renforce sa place de leader ; l Italie, avec la création de la future plateforme gazière européenne et la Pologne. Démonstration de l apport technologique du Groupe pour une énergie «charbon propre» compétitive. Pologne La technologie EDF au service de la planète En décembre 2011, le groupe EDF a signé le projet de construction d une centrale à charbon «supercritique» de 900 MW sur le site de Rybnik en Pologne. Emblématique de l énergie propre et compétitive de demain, ce projet d envergure est destiné à remplacer les 4 unités les plus anciennes de la centrale de Rybnik par une unité plus performante, combinant - particularité technique - la combustion de biomasse et celle du charbon. Réalisée selon la nouvelle technologie dite «supercritique», elle aura pour avantage d atteindre des rendements de 45 %, parmi EDF - Philippe Eranian les plus élevés du marché, et donc de produire une électricité plus compétitive. Ce succès d EDF est dû à sa position de leader sur la valorisation énergétique de la biomasse, avec 1,3 TWh d électricité produite en Pologne à partir de près de tonnes de biomasse en Ce projet réunit les compétences d EDF et d Alstom, qui fournira le bloc usine de la centrale personnes participeront à ce chantier prévu sur six ans. La construction de la centrale à charbon supercritique de Rybnik permet au groupe EDF, présent en Pologne depuis douze ans, de se renforcer dans le développement de projets «thermique à flamme» sur la base des meilleures technologies disponibles. EDF - Philippe Eranian Royaume-Uni EDF Energy first! Avec un parc de 15 réacteurs nucléaires, 2 au charbon et une centrale à gaz, EDF Energy a consolidé en 2011 sa place de 1 er producteur d électricité du Royaume-Uni, avec une production en hausse de 15,5 %, au-delà des objectifs. Année importante de renouvellement du parc de production au Royaume-Uni et de réforme du marché de l électricité, tirant les leçons de Fukushima, le gouvernement britannique a exigé, avant de s engager, des études complémentaires sur la sécurité des centrales. La sûreté du parc nucléaire existant confirmée, le Royaume-Uni se déclarait en faveur des énergies décarbonées, avec l instauration d un prix plancher du carbone dès le 1 er avril 2013, et intégrait officiellement le 18 juillet 2011 la production nucléaire dans son mix énergétique. Contexte favorable pour l avenir d EDF Energy, d ores et déjà positionné comme le plus grand producteur d électricité à faibles émissions de CO 2 du Royaume-Uni et reconnu pour son excellence opérationnelle sur toutes les filières décarbonées. Devenu l un des acteurs clés du marché britannique de l électricité, EDF Energy a l ambition d y construire 2 à 4 nouveaux réacteurs nucléaires, de mettre en service les 3 centrales à gaz à cycle combiné de West Burton, et de développer de nouvelles capacités de production d énergies renouvelables. Pour aborder les enjeux des années à venir, comme toujours dans des métiers techniques et complexes, EDF Energy continue d investir dans la formation permanente de ses collaborateurs et prévoit le recrutement de personnes hautement qualifiées d ici à EDF Energy entend renforcer son leadership sur un marché très concurrentiel. 8 _ EDF _ ACTIVITÉ & DÉVELOPPEMENT DURABLE _ 2011

6 Italie Une plateforme pour l Europe du gaz L année 2011 a marqué le coup d envoi de ce qui sera le projet phare des années futures : faire de l Italie - via la prise de contrôle d Edison - la future plateforme gazière du Groupe! La convergence de plusieurs facteurs décisifs confère une exceptionnelle cohérence stratégique à ce projet : l Italie est le point de convergence de nombres d infrastructures gazières, dont le projet de gazoduc South Stream dans lequel EDF est présent à hauteur de 15 %. De cette position stratégique, l Italie, 3 e marché du gaz de l Union Européenne et 4 e marché de l électricité, tire un rôle majeur dans la sécurisation des approvisionnements en gaz de l Europe. Autre objectif : l existence de nombreux projets gaziers dans ses pays proches, comme en Turquie, offre à EDF des perspectives sur tout le bassin méditerranéen. La prise de contrôle d Edison constituera la carte maîtresse de la stratégie européenne et gazière d EDF. Sa parfaite intégration offrira des synergies fructueuses avec EDF. Ainsi, la construction du terminal de Dunkerque fera appel aux ingénieurs d Edison qui ont réalisé le terminal de Rovigo. Avec cette opération, EDF deviendra le 2 e opérateur gazier en Italie, présent sur toute la chaîne gazière, et l Italie, un fort potentiel de croissance rentable pour l ensemble du Groupe. Y compris pour EDF Énergies Nouvelles, notamment sur la filière photovoltaïque, en hausse de 35 %, et dans l éolien. Edison : carte maîtresse de la stratégie européenne d EDF. NORVÈGE EDF - Philippe Eranian ROYAUME-UNI RUSSIE Dunkerque ITALIE Rovigo South Stream S. Stream Galsi AZERBAÏDJAN IGI IRAN Pipelines existants Pipelines en construction Pipelines en développement Pays exportateurs de gaz vers l Europe Pays ayant un contrat d exportation avec Edison Pays non exportateurs de gaz vers l Europe DR ALGÉRIE LIBYE ÉGYPTE QATAR EDF _ ACTIVITÉ & DÉVELOPPEMENT DURABLE _ 2011_ 9

7 Actu 2011 Le monde en débats Finance États Le spectre de la dette Dans tous les pays riches, même en Grande-Bretagne et aux États-Unis, des foules se sont levées pour protester contre la «dictature des marchés». C est le mouvement Occupy Wall Street à New York, avec son slogan «Nous sommes les 99 %, ils sont 1 %», ce sont les «Indignados» de Madrid, initiateurs du mouvement au printemps. La crise financière avait frappé les banques en 2008, sauvées par les États. Ce sont maintenant les États qui sont désargentés. Trop endetté, l État-providence doit mener des politiques de rigueur au risque de la récession, dans l incompréhension générale de ses citoyens au pouvoir d achat dégradé. En Europe, les sommets se multiplient sans parvenir à desserrer l étau. Plus le doute s installe sur la solvabilité des États, plus ils doivent payer cher les intérêts de leurs emprunts. À leur tour, les banques sont fragilisées, se méfient, se prêtent de moins en moins. La circulation de l argent ralentit. Un mouvement s engage pour consolider les bilans des banques, désendetter les États, alléger le passif des entreprises. Los Angeles, octobre 2011 : le mouvement Occupy Wall Street s'étend à la côte ouest des États-Unis. 10 _ EDF _ ACTIVITÉ & DÉVELOPPEMENT DURABLE _ 2011

8 EDF _ ACTIVITÉ & DÉVELOPPEMENT DURABLE _ 2011_ 11 FredericC J. Brown / AFP PHOTO

9 Actu 2011 Le monde en débats > Finance Participations La maîtrise du futur Dès 2010, la nouvelle équipe de direction a revisité les participations d EDF pour en réduire les risques. Les accords avec Constellation aux États-Unis ont été revus et le partenariat avec EnBW clos dans de bonnes conditions. Dans le même objectif de clarification, en 2011, deux opérations ont été engagées et menées à bien : en Italie, EDF et Delmi ont conclu fin décembre un accord de principe qui devrait permettre à EDF de prendre le contrôle d Edison. En France, succès de l OPA lancée par EDF sur 100 % d EDF Énergies Nouvelles. En deux ans, cette remise à plat des participations notamment internationales a permis au Groupe de retrouver la maîtrise de son destin. Un atout dans une période de forte incertitude. LES OBJECTIFS FINANCIERS DU GROUPE EBITDA : 4 % à 6 % de croissance annuelle moyenne. Résultat net courant : 5 % à 10 % de croissance annuelle moyenne. Taux de distribution : entre 55 % et 65 %. Investissements nets : Un peu moins de 15 Md en Retrouvez la vidéo sur edf.com ENDETTEMENT EDF best in class! En deux ans, la dette nette d EDF est passée de 42,5 Md à 33,3 Md, principalement par la cession du réseau britannique et d EnBW. Fin 2011, elle représente 2,2 fois l EBITDA, en ligne avec les objectifs. Performance Record historique battu Entre le 9 et le 15 janvier 2011, EDF créait l événement avec ses 58 réacteurs connectés au réseau. Du jamais vu. Et le reste de l année a tenu ses promesses. Avec 421 TWh, la production nucléaire en France a dépassé les objectifs pourtant revus deux fois à la hausse en cours d année, alors même que 2011 comprenait neuf visites décennales au lieu de cinq en 2010, augmentant le temps d arrêt programmé des centrales. Le programme de remplacement des gros composants a ainsi produit ses premiers effets. Le nombre d arrêts fortuits a fortement diminué. Le coefficient de disponibilité, porté à 80,7 %, a connu une progression record, encore jamais réalisée en un an depuis la création du parc nucléaire. EDF a ainsi pu répondre sans problème à la demande des consommateurs et sa production nucléaire a compensé la baisse de l hydraulique en 2011, année la plus sèche depuis 22 ans. Développement L ambition à coût maîtrisé En temps de crise ou non, les investissements sont le moteur d une industrie gagnante. Entre 2009 et 2011, les investissements du Groupe ont augmenté de 13 % pour atteindre plus de 11 Md, dont les deux tiers pour la France. Les investissements ont crû en trois ans de 48 % dans la maintenance nucléaire et de 17 % dans celle des réseaux en France. Un gage de sûreté et de performance. Ce mouvement va continuer. Pour améliorer encore la performance industrielle en France, avec le remplacement de gros composants de centrales nucléaires. Pour pouvoir étendre la durée de vie des réacteurs britanniques. Pour être au rendez-vous d appels d offres pour le nouveau nucléaire dans le monde. Pour aller chercher la croissance dans les zones à fort potentiel éolien et solaire. Sait-on que le tiers des investissements du groupe EDF en 2011 a concerné le développement de capacités de production dans l éolien et le solaire? Et dans les réseaux, le Groupe poursuivra une politique de partenariats à l international comme celui d ERDF pour l exploitation du réseau de distribution de Tomsk en Russie. 12 _ EDF _ ACTIVITÉ & DÉVELOPPEMENT DURABLE _ 2011

10 La finance est au service de l ambition industrielle. LE POINT DE VUE DE EDF - Alexis Morin L industrie et la finance sont imbriquées pour notre développement. En 2011, en France, 2 Md d investissements ont été consacrés aux visites décennales, au remplacement des gros composants et aux autres investissements nucléaires (1,7 Md en 2010). Quant aux activités hors de France, elles sont essentielles à la dimension du Groupe et à sa dynamique : l international représente 43,1 % de son chiffre d affaires et 39,2 % de son EBITDA en Notre projet industriel passe par une croissance de nos capacités de production : 159 GW en 2011, 200 GW vers Même en investissant fortement en France, nous réaliserons la plupart de ces projets en Europe et dans le monde. Notre croissance sera portée par des investissements. Les projets sont estimés à un peu moins de 15 Md en Des critères d investissement plus exigeants seront appliqués, pour des taux de rentabilité supérieurs de 1 à 1,5 point par rapport aux critères précédents. Mais notre intérêt n est pas d investir seuls : nous devons trouver des partenaires pour nos projets. L ingénierie contractuelle nous aidera à valoriser nos savoir-faire et à croître en mobilisant peu de capitaux, comme le fait ERDF en Russie. L international est bien au cœur de notre stratégie, et le rôle de la finance est de le soutenir. Thomas Piquemal, Directeur Exécutif Groupe Finances EDF _ ACTIVITÉ & DÉVELOPPEMENT DURABLE _ 2011_ 13

11 Actu 2011 Le monde en débats > Finance Chiffres clés CHIFFRE D AFFAIRES EN Md 35,9 37,2 63,9**/ 65,3* ,2 % 9,5 8,6 5,6 6,5 7,0 7,5 5,8 5,5 FRANCE 56,9 % (56,2 %**) France Royaume-Uni Italie Autre international Autres activités INTERNATIONAL 43,1 % (43,8 %**) * Ces valeurs de 63,9 et de 65,3 correspondent à l expression d une décimale de la somme des valeurs précises, compte tenu des arrondis. ** Chiffre 2010 ajusté. EBITDA EN Md 8,6 9,1 1,8 1,9 14,2**/ 14, ,7 % 1,9 1,9 FRANCE 61,5 % (60,8 %**) 1,1 1,3 0,8 0, France Royaume-Uni Italie Autre international Autres activités INTERNATIONAL 38,5 % (39,2 %**) L EBITDA progresse de 4,7 % par rapport à 2010 ajusté et de 6,6 % en organique. En France, malgré une hydraulicité très défavorable, la croissance de 6 % traduit une augmentation de la production nucléaire et une progression de la performance opérationnelle d ERDF. Si l Italie voit son EBITDA baisser, la hausse de la production nucléaire d EDF Energy et la bonne performance d EDF Luminus contribuent à la croissance de l EBITDA à l international (+ 2,8 %). ** Chiffre 2010 ajusté. 14 _ EDF _ ACTIVITÉ & DÉVELOPPEMENT DURABLE _ 2011

12 RÉSULTAT NET PART DU GROUPE EN Md RÉSULTAT NET COURANT EN Md 3 3, ,9 % + 13,4 % 3,1 0, ajusté Le résultat net part du Groupe en 2011 (3 010 M ) progresse de M par rapport à 2010 ajusté, année qui avait été marquéev par d importants éléments non récurrents (États-Unis, Italie). L amélioration de la performance opérationnelle couplée à des éléments non récurrents en forte baisse sont les autres éléments de cette progression ajusté Le résultat net courant s élève en 2011 à M et progresse de 415 M (+13,4 %) par rapport à 2010 ajusté. Cette croissance, en dépit d une hausse de la charge d impôt reflète pour l essentiel la meilleure performance opérationnelle réalisée en France et au Royaume-Uni notamment. ENDETTEMENT FINANCIER NET EN Md 34,4 33, ,2 % La dette nette du Groupe se réduit en 2011 à 33,3 Md, soit une baisse de 1,1 Md. L acquisition à 100 % d EDF Énergies Nouvelles (-1,5 Md ) et le maintien d un dividende stable par rapport à 2010 (-2,4 Md ) se conjuguent à un free cash flow négatif (-1,5 Md ) du fait d un programme soutenu d investissements opérationnels. Ces éléments sont néanmoins totalement compensés par l impact de la cession d EnBW (+7,1 Md ) sur la dette nette du Groupe. INVESTISSEMENTS OPÉRATIONNELS EN Md DIVIDENDE 10,3 11,1 + 8,4 % FRANCE 66,3 % (65,3 %**) 2010 = 1, = 1, ajusté INTERNATIONAL 33,7 % (34,7 %**) ** Chiffre 2010 ajusté. EDF _ ACTIVITÉ & DÉVELOPPEMENT DURABLE _ 2011_ 15

13 Actu 2011 Le monde en débats UN Photo / UNFCCC / Jon Golinski Développement durable Climat Durban : un accord tiède Le 11 décembre 2011, soixante-douze heures après sa clôture officielle, la Conférence sur le climat organisée par l ONU à Durban a accouché d un accord. Tous les pays se sont engagés à signer un traité de réduction des gaz à effet de serre, mais après 2020 Le protocole de Kyoto est aussi reconduit, mais n y adhèrent plus que l Union européenne et ses voisins immédiats (14 % des émissions de CO 2 à eux tous). Un Fonds Vert est créé pour aider des projets liés au changement climatique. Un accord en demi-teinte donc qui remet à plus tard les décisions contraignantes, mais un accord historique qui regroupe tous les États, y compris les États-Unis, la Chine et l Inde. Les experts du GIEC (1) et de l AIE préviennent : à ce rythme, il sera impossible de limiter le réchauffement à 2 C en L AIE évoque même un risque de réchauffement de 6 C. Avec ses conséquences : gonflement des océans, pénurie d eau douce, extinction de 30 % des espèces, baisse des rendements agricoles, intensification des catastrophes naturelles, migration massive d exilés climatiques. (1) Groupe d experts intergouvernemental sur l évolution du climat. L OMM (1) déclare : «En 2011, la température moyenne à la surface du globe est la dixième la plus élevée jamais relevée.» AIE SCÉNARIO 2035 EN % ,5 % ,5 % 19,4 % 13,5 % 5,1 % 21,5 % 30,5 % 12,8 % 1,4 % 21,8 % Renouvelables (inclus hydraulique et biomasse) Nucléaire Pétrole Gaz Charbon L électricité est à la fois une partie du problème climatique, car elle émet 40 % du CO 2 mondial, et une partie de la solution, car on sait la produire de façon décarbonée (nucléaire, renouvelables). Elle peut se substituer à des énergies fossiles dans le transport ou le chauffage, ce qu envisage l AIE dans ses scénarios en faveur du climat. (1) Organisation météorologique mondiale, novembre Commerce Mot d ordre : l efficacité énergétique La politique commerciale du Groupe, en France, au Royaume-Uni et dans ses autres pays d implantation, est centrée sur l efficacité énergétique. Chaque client a le droit au maximum de confort et au prix le plus accessible, ce qui passe par le respect d une double exigence : une productivité au moindre coût financier et environnemental. Les clients bénéficient de conseils et de services ainsi que de solutions techniques (ventilation variable, four à induction, pompe à chaleur) développées avec des partenaires et installées par des professionnels agréés. Marché La chute des cours du carbone Le prix de la tonne de carbone en Europe est passé de 25 en 2008 à moins de 8 en En cause : la baisse de la production industrielle liée à la crise et des règles du jeu peu visibles sur le long terme. Innovation EDF, l une des R&D les plus ambitieuses du monde Si certaines technologies sont à maturité, comme l hydraulique, le nucléaire et l éolien terrestre à l amont, d autres font l objet de développements pour en réduire le coût (éolien offshore, photovoltaïque), et les recherches se poursuivent pour le nucléaire de génération 4 ou le captage et le stockage du CO 2. À l aval, les développements se focalisent sur les pompes à chaleur haute température et les capacités de stockage de l électricité. Autant de champs pour la R&D d EDF, l une des mieux dotées du monde, avec plus de ingénieurs et techniciens. Pour intégrer au mieux les énergies renouvelables à la production intermittente, et aider les clients à piloter leur consommation, EDF investit aussi dans le développement des réseaux intelligents et les compteurs communicants. 16 _ EDF _ ACTIVITÉ & DÉVELOPPEMENT DURABLE _ 2011

14 Pour réconcilier climat et croissance, l électricité doit être produite sans CO 2 et à un coût abordable. D où l importance du choix des technologies de production et des efforts de recherche sur les plus prometteuses, encore trop chères. Production Un mix décarboné pour concilier croissance et climat En France, EDF recourt majoritairement à des énergies sans émissions de CO 2 : nucléaire (89,17 % de sa production en 2011) et hydraulique (7,26 %). Résultat : en 2011, EDF n a émis que 30,4 g de CO 2 /kwh, à comparer avec une moyenne européenne du secteur de 337 g/kwh en 2010*. Son objectif : un parc de production à 75 % non émetteur de CO 2 en Pour cela, trois leviers : améliorer la performance du parc nucléaire, moderniser le parc thermique, notamment avec des CCG (1) (Blénod, Martigues) deux fois moins émetteurs de CO 2 que les anciennes centrales à charbon, renforcer les capacités hydrauliques et renouvelables. Dans le monde, le Groupe s engage sur une production décarbonée à 75 % vers 2020, alors qu il compte passer sa capacité de production de 167 GW à 200 GW pendant cette période. Il s appuiera sur son parc nucléaire augmenté de plusieurs unités EPR (2), en France et au Royaume-Uni notamment, et sur une production à partir d énergies renouvelables portée à 25 %, dont plus de la moitié d origine hydraulique. Dans le thermique à flamme (25 %), outre les investissements dans les CCG en France et au Royaume-Uni, le Groupe a décidé de construire une centrale au charbon de 900 MW supercritique en Pologne. Les quatre unités les plus anciennes de la centrale de Rybnik seront ainsi remplacées par une unité plus efficace, avec des rendements de 45 %, se situant parmi les plus élevés du marché. Avec l atout essentiel dès que l on parle du charbon de réduire sensiblement les émissions de CO 2. Parc éolien de Castiglione Messer Marino, Edison, Italie. EDF - Philippe Eranian * Étude PwC France «Changement climatique et électrique», novembre (1) Cycle combiné gaz. (2) European Pressurized Reactor. EDF _ ACTIVITÉ & DÉVELOPPEMENT DURABLE _ 2011_ 17

15 Actu 2011 Le monde en débats Événement YOMIURI SHIMBUN / AFP PHOTO 18 _ EDF _ ACTIVITÉ & DÉVELOPPEMENT DURABLE _ 2011

16 Japon Un tsunami dévastateur Consécutif au tremblement de terre du 11 mars 2011 et à une série de sept tsunamis, l accident de la centrale de Fukushima, exploitée par TEPCO, a ajouté au malheur du Japon. Les efforts considérables pour limiter les dommages ont frappé les opinions et mobilisé les gouvernements et les exploitants nucléaires mondiaux. E n Europe, les gouvernements, après avoir tenu un Conseil européen les 24 et 25 mars, sollicitent leurs autorités de sûreté respectives pour diligenter sur les sites nucléaires, dans les six mois, des stress-tests, appelés évaluations complémentaires de sûreté (ECS) en France. Dès le 18 mars, WANO (1) prescrivait à tous ses membres d évaluer avant la mi-mai le niveau de préparation de leurs installations et d en rendre compte. En mai, une mission d experts de l AIEA (2) se rendait au Japon, et en juin, l AIEA réunissait une conférence ministérielle sur la sûreté nucléaire. En octobre, les membres de WANO décidaient à l unanimité de renforcer ses moyens et son autorité. Les politiques énergétiques sont revues. En Allemagne, le Gouvernement a confirmé sa décision de 2002 de sortie du nucléaire. À l inverse, le Royaume-Uni a maintenu sa volonté de développer le nucléaire par un vote du Parlement du 18 juillet, inscrit un prix plancher du CO 2 dans la loi de finances le 19 juillet et créé un fonds de démantèlement pour les nouvelles centrales nucléaires par la loi Énergie du 18 octobre. Localement, le Conseil du West Somerset autorise les travaux préparatoires sur le site du projet EPR d Hinkley Point. D autres pays comme la Chine, la Corée du Sud, les États-Unis, le Brésil, la Russie, la Suède, la France, la République tchèque, la Finlande et les Émirats Arabes Unis ont réaffirmé leur engagement en faveur de l énergie nucléaire, tout en prenant des mesures. La Chine, par exemple, impose une auto-évaluation de ses centrales, et une inspection nationale des unités en exploitation et en construction est lancée en août. Elle a engagé l élaboration d un Plan de sûreté nucléaire et la mise à jour du plan de développement nucléaire à moyen et long termes. En attendant, elle a suspendu tout nouveau projet. La Chine aura atteint 40 GW à 2015 et entre 70 GW et 80 GW en (1) Word Association of Nuclear Operators. Cette association réunit tous les opérateurs de centrales nucléaires commerciales. (2) Agence internationale de l énergie atomique. EDF _ ACTIVITÉ & DÉVELOPPEMENT DURABLE _ 2011_ 19

17 Actu 2011 Le monde en débats > Événement France 19 évaluations complémentaires de sûreté Opération de maintenance dans le bâtiment combustible - Centrale nucléaire de Penly. Face à l événement, EDF a réagi sans tarder. L entreprise a proposé à TEPCO son assistance technique, envoyant matériels et volontaires et mobilisant sa cellule d experts en ingénierie. Elle a immédiatement répondu à la demande de WANO en réalisant sur ses sites des vérifications axées sur l organisation de crise et la gestion des accidents graves, la sauvegarde et la lutte antiincendie, la prévention et la gestion du risque d inondation et de séisme. Ces «revues de paquetage» ont été publiées dès le 13 mai. Elles ne révèlent aucun écart rédhibitoire des systèmes ni organisations. Intégrer des situations extrêmes Sous l égide de l ASN, un travail de fond a été engagé avec 19 évaluations complémentaires de sûreté (ECS). Des centaines d ingénieurs se sont mobilisés entre le 5 mai et le 15 septembre pour passer au crible les dispositifs matériels et EDF - Philippe Eranian humains des réacteurs en cas de séisme et d inondation, en cas de perte simultanée de la source de refroidissement et des alimentations électriques, en cas d accidents graves. Ces ECS poussent les hypothèses jusqu à des situations extrêmes dépassant les limites retenues lors de la conception des installations et par les réexamens décennaux de sûreté. Le 15 septembre, EDF remettait ses 19 rapports à l ASN et les publiait sur son site Internet : en six mois son ingénierie aura produit pages de rapport analysant chaque site. La robustesse du modèle d EDF Ces ECS montrent le bon niveau de sûreté actuel des installations. Les réexamens de sûreté réalisés à chaque visite décennale, l intégration du retour d expérience (REX) des événements majeurs du parc français, incident du Blayais en 1999 ou canicule de 2003 par exemple, et international, comme l accident de la centrale américaine de Three Mile Island, ont déjà conduit à réinterroger l ensemble des exigences de sûreté, notamment les niveaux d agressions externes (séisme, inondation, vent, canicule, etc.). De plus, l accident de Fukushima souligne toute l importance de disposer, comme EDF, d un management de crise réactif et d une ingénierie forte, maîtrisant les outils de production dès leur conception et apte à intégrer le REX. Des dispositifs de sûreté supplémentaires Allant plus loin encore, EDF a tiré les premières leçons de l accident de Fukushima en proposant à l ASN des dispositions nouvelles. D abord, créer, une Force d action rapide du nucléaire (FARN) pour que tout site confronté à un accident bénéficie d un renfort immédiat en hommes et en matériels. Et aussi établir dans chaque centrale un noyau dur de dispositions matérielles et organisationnelles pour prévenir et maîtriser les accidents dans des situations extrêmes. La R&D d EDF a contribué aux ECS en menant des études ciblées, notamment sur : (par exemple impact sur une centrale de bord de fleuve d une crue millénale doublée d une rupture de barrage en amont) ; (climatiques, foudre, colmatages). L AVIS DE L ASN (1) SUR LES CENTRALES FRANÇAISES Après instruction des 19 évaluations complémentaires de sûreté (ECS) d EDF, l ASN a remis au Gouvernement son rapport assorti d un avis indiquant qu à l issue des ECS, elle considère que : «Les installations examinées présentent un niveau de sûreté suffisant pour que l ASN ne demande l arrêt immédiat d aucune d entre elles. Dans le même temps, l ASN considère que la poursuite de leur exploitation nécessite d augmenter dans les meilleurs délais, au-delà des marges de sûreté dont elles disposent déjà, leur robustesse face à des situations extrêmes.» L ASN émettra des prescriptions techniques pour chaque site, avec des délais de mise en œuvre contraignants. (1) Autorité de sûreté nucléaire. 20 _ EDF _ ACTIVITÉ & DÉVELOPPEMENT DURABLE _ 2011

18 Royaume-Uni Humilité et leadership Au Royaume-Uni, la réaction du Groupe ne s est pas non plus fait attendre. Dès le 14 mars, EDF Energy constituait une cellule de gestion de crise réunie quotidiennement jusqu au 28 mars, puis associée aux trois réunions de crise quotidiennes d EDF. Le management de l entreprise prend immédiatement la parole dans les médias. Fondée sur l humilité, c est-àdire le respect des faits et des points de vue, et le leadership, c est-à-dire la capacité à rassurer l opinion et la détermination à voir satisfaits les besoins du pays, cette communication a contribué au climat de confiance sur le nucléaire qui a perduré dans le pays au plus fort de l événement. Parallèlement, les équipes d EDF Energy se sont mobilisées pour conduire les évaluations requises par WANO, répondre aux demandes de l ONR (1) et aux obligations de stress-tests de l Union européenne. Résultat de ces évaluations : EDF Energy n a détecté aucune lacune dans la sûreté de ses huit centrales et a identifié plusieurs pistes pour améliorer la «résilience» à des événements dépassant les hypothèses de conception : protection anti-inondation, renforcement des installations d urgence sur site et des équipements de secours. Aussi, dans son rapport du 11 octobre, l ONR indiquait «ne voir aucune raison pour restreindre l exploitation des centrales nucléaires au Royaume-Uni» et soulignait la réaction «responsable et appropriée» de l industrie nucléaire britannique, «affichant un leadership en matière de sécurité et une solide culture de sûreté nucléaire dans sa réponse». (1) Office of Nuclear Regulation, autorité de sûreté nucléaire britannique. Centrale nucléaire de Sizewell B - Royaume-Uni. EDF - Philippe Eranian États-Unis Les recommandations de la NRC Réponses aux demandes de WANO, revues de sites, les exploitants nucléaires américains ont aussi réexaminé leurs dispositifs de sûreté. CENG (1) (EDF 49,99 %), qui exploite deux REB (2) comparables aux unités de Fukushima à Nine Mile Point et trois REP (3) à Ginna et Calvert Cliffs, a renforcé les lignes d éventage de ses REB, amélioré l instrumentation piscine, mis à niveau ses guides d accidents graves, engagé des études de tenue au séisme et des évaluations des marges à l inondation. En juillet, la NRC (4) a publié un rapport qui souligne que les centrales américaines sont sûres et ne nécessitent aucune mise à l arrêt. (1) Constellation Energy Nuclear Group. (2) Réacteur à eau bouillante. (3) Réacteur à eau pressurisée. (4) Nuclear Regulatory Commission, Autorité de sûreté nucléaire. EDF _ ACTIVITÉ & DÉVELOPPEMENT DURABLE _ 2011_ 21

19 Actu 2011 Le monde en débats Société Monde 48 milliards de dollars par an contre la misère L année 2012 sera pour l ONU l année internationale de l énergie pour tous. Ce thème sera au cœur des discussions de la conférence Rio + 20 au Brésil. Indis pensable quand on sait que, selon l AIE, 1,3 milliard de personnes dans le monde n ont pas l électricité et que 2,7 milliards utilisent encore des moyens rudimentaires pour cuisiner, polluant leur habitation et participant à la déforestation. L AIE chiffre à 48 Md$ par an les investissements nécessaires pour éradiquer cette misère. Une somme conséquente, mais qui ne représente que 3 % des investissements prévus dans l énergie. 200 millions de chômeurs dans le monde* * Rapport mondial de l'oit (Organisation internationale du travail). EDF - Philippe Eranian Suite à un appel d offres lancé par le Gouvernement du Botswana, EDF a signé avec BPC, la société nationale d électricité du pays, un accord pour développer l accès à l électricité à partir d énergies renouvelables. Objectif : alimenter de à foyers non raccordés au réseau en dix ans. Accès Local First! Barrage de Nam Theun au Laos ou cycle combiné gaz de Phu My au Vietnam : le Groupe investit dans l équipement de pays émergents. Mais EDF va bien au-delà de son rôle d industriel. Son objectif : créer des structures viables par des choix technologiques et de gouvernance adaptés aux conditions locales. Sa démarche? Toujours agir via des partenariats impliquant des acteurs locaux pour contribuer à l électrification notamment rurale de ces pays. Les preuves? Création de sociétés de services décentralisés gérées par des nationaux pour l électrification de villages d Afrique du Sud, du Maroc, du Mali et du Sénégal. Expérimentation d un nouveau modèle de joint-venture avec des franchisés locaux au Botswana. Avec l aide de l Union européenne, création du premier programme de développement d une filière professionnelle en Afrique de l Ouest destiné à la formation d un personnel qualifié indispensable à l électrification des zones rurales. Pour les technologies, le pragmatisme s impose : photovoltaïque en habitat dispersé, groupes diesel, réseau local et photovoltaïque dans les villages et bourgs isolés, production centralisée et développement des réseaux en ville. Cohésion Les inégalités se creusent dans l OCDE C est un rapport de l OCDE publié fin 2011 qui le dit. Seule la France, en raison de ses amortisseurs sociaux, semble échapper à ce mouvement très sensible dans les pays anglo-saxons. Entre les 10 % les plus pauvres et les 10 % les plus riches, l écart est : de 1 à 14 aux États-Unis, de 1 à 10 au Royaume-Uni, de 1 à 7 en France, de 1 à 6 en Allemagne. Il est de 1 à 25 au Chili ou au Mexique. 22 _ EDF _ ACTIVITÉ & DÉVELOPPEMENT DURABLE _ 2011

20 France 3,5 millions de précaires énergétiques Le 1 er mars 2011, le gouvernement français a installé l Observatoire de la précarité énergétique, auquel siège EDF. L INSEE considère comme «précaires énergétiques» les ménages qui consacrent au moins 10 % de leurs revenus à leurs dépenses énergétiques. Ils sont 3,5 millions dans ce cas qui peinent à se chauffer correctement et à payer leurs factures. Des dispositifs de soutien ont été lancés ces dernières années, notamment un tarif de première nécessité (mais beaucoup ne font pas les démarches compliquées pour l obtenir) et un programme «Habiter mieux» géré par l ANAH (1) pour améliorer la performance énergétique des logements vétustes. (1) Agence nationale de l habitat. Solutions Multiplier les aides La première urgence est d aider les personnes en difficulté. En France et au Royaume-Uni, le Groupe applique des tarifs de première nécessité et développe des conseils et des services pour aider ses clients en difficulté à maîtriser leur consommation. Il contribue aussi à des fonds sociaux qui aident les clients à surmonter leurs difficultés de paiement (1). LES CHIFFRES DE L INSEE ÉDITION ,5 millions de ménages ont souvent froid à leur domicile, dont 21,5 % limitent leur consommation de chauffage à cause de son coût. 3,8 millions de ménages dépensent plus de 10 % de leurs revenus pour se chauffer ménages sont dans les deux catégories. Améliorer les logements Le règlement en profondeur de la précarité énergétique passe par la rénovation thermique des logements, les plus pauvres étant aussi les plus mal logés. Un travail de fond est entrepris avec les bailleurs sociaux en France et la municipalité londonienne en Angleterre (London Warm Zone). (1) Voir page 67. Plus efficaces ensemble Programme toits pour familles avec la Fondation Abbé Pierre, programme Médiaterre de l association Unis- Cité pour la maîtrise de l énergie dans les quartiers sensibles, Secours Catholique, Secours Populaire, partenariat avec Citizen s Advice, l organisme britannique de conseil aux consommateurs : le Groupe apporte son soutien financier et technique à plus d une centaine d initiatives et d associations. EDF _ ACTIVITÉ & DÉVELOPPEMENT DURABLE _ 2011_ 23

21 Actu 2011 Le monde en débats Nicolas Buisson / Toma Consommation Tendances e-consommation, e-sociabilité Le 5 octobre 2011 disparaissait Steve Jobs. Rarement industriel n aura recueilli un hommage planétaire aussi unanime. C est que smartphones, tablettes, micro-ordinateurs personnels ont envahi le monde. À Noël, les objets électroniques et les abonnements qui vont souvent de pair remplissaient les tennis au pied du sapin. En France, la dépense dans les «produits de l économie de l information» a bondi de plus de 37 % entre 2005 et 2010 (1), alors que la consommation totale des ménages n augmentait que d un peu plus de 6 %. Toujours en France, les ventes sur Internet ont progressé de 22 % depuis 2010, pour atteindre 37,7 Md (2). L individu roi Le smartphone parachève l évolution engagée avec l automobile en rendant l individu toujours plus autonome. Ces objets industriels sont aussi des objets personnels que chacun configure à son goût et qui gardent dans leur mémoire une part croissante de notre vie. Dans les pays en développement, on a souvent sauté l étape du téléphone filaire. Place Tahrir au Caire, place de la Kasbah à Tunis, des hommes et des femmes se sont changés en reporters pour filmer et commenter les événements avec leur portable. mais l individu en réseau L individualisation n aboutit pas à l individualisme. À partir de ces appareils personnels circulent informations et messages. Retour à une civilisation de l écrit? Des réseaux invisibles tissent leur toile, stockant toujours plus de données et d algorithmes dans des data centers toujours plus puissants. Le courant vital de l énergie électrique Puissance est le mot juste. Selon le journal Les Échos (3), «les data centers représentent 1,5 % de la consommation électrique des États-Unis». Quant aux appareils, selon l étude de Sia Conseil, le parc français de smartphones, tablettes, consoles, télévisions à écran plat et ordinateurs portables vendus en 2011 consommera GWh par an : 3,5 fois la consommation du Sénégal. (1) Source : INSEE. (2) Source : Fédération du e-commerce et de la vente à distance. (3) Article du 22/04/2011. ILS L ONT DIT L intégration des technologies de l information et de la communication dans les systèmes énergétiques est une évolution irréversible. Le développement des smart grids et des smart cities s appuie sur la mise au point de logiciels de simulation et de modélisation de systèmes très complexes. Il faut en effet intégrer des paramètres très divers, depuis les données techniques jusqu aux comportements individuels, qui sont en interaction permanente. C est cette interaction qui fait la vie même des systèmes urbains et conditionne le fonctionnement des réseaux. Bernard Salha, Directeur Recherche et Développement EDF Smartphone Pilotage automatique En Italie, Edison, via l offre Zero Sorprese, avertit ses clients par SMS des dépassements de leur consommation. Un service comparable se développe en Corse et à La Martinique pour les pointes de consommation. Au Royaume-Uni, avec l application iphone d EDF Energy, les clients peuvent transmettre leurs relevés de compteur 24/24 h et 7/7 j, recevoir des informations actualisées sur leur consommation, contacter le service clients, accéder aux numéros d urgence gaz et électricité. Avant l achat Combien consomme cet appareil? Estimer la consommation d énergie d un appareil, en euros et en kwh, et ses émissions de CO 2 : c est possible avec son iphone. Une application EDF à télécharger. 24 _ EDF _ ACTIVITÉ & DÉVELOPPEMENT DURABLE _ 2011

22 Clients Rendre chacun acteur de sa consommation e-services Des outils en ligne EDF a créé un outil d autodiagnostic sur ses sites Internet edfentreprises.fr et edfcollectivites.fr, et expérimenté une plateforme logicielle d aide à l établissement du bilan carbone et à la réduction de l empreinte. Les clients particuliers peuvent accéder à un service de suivi de consommation. Et ceux d EDF Energy, opter pour la facturation par Internet et disposer de leur compte en ligne. Habitués aux appareils électroniques, surfant sur la Toile, les consommateurs sont plus autonomes et ne se contentent plus d une simple relation client-fournisseur. EDF développe des solutions via les smartphones, Internet ou le compteur communicant, pour leur apporter plus de visibilité sur leur consommation d énergie et leur permettre de la piloter. Chacun peut ainsi s organiser pour concilier ses habitudes de vie et une gestion économe de sa consommation. En France, 750 foyers bretons volontaires se sont ainsi équipés d un dispositif qui permet à EDF de piloter à distance leur chauffage électrique avec de courtes interruptions aux heures de pointe tout en respectant leur confort. Ma maison Pour bien choisir En France, sur le site mamaisonbleucieledf.fr, les clients peuvent évaluer, via un logiciel de simulation, l impact de leurs choix d aménagement sur leur consommation d énergie. R&D Pour y voir clair Les chercheurs d EDF ont développé un module pour smartphone et PC avec lequel le client peut estimer sa facture en intégrant les caractéristiques de sa consommation, sa saisonnalité et son historique. EDF _ ACTIVITÉ & DÉVELOPPEMENT DURABLE _ 2011_ 25