Le Musée d Argonne Varennes-en-Argonne

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2 Suivez le guide Le Musée d Argonne Varennes-en-Argonne Le Musée d Argonne a été créé en Ses collections témoignent des grands événements qui ont marqué l histoire de cette région. Elles sont organisées autour de trois grands thèmes : l arrestation de Louis XVI, les arts et traditions populaires en Argonne et la Première Guerre Mondiale. L architecture même du Musée d Argonne est un écho aux événements tragiques de la Première Guerre Mondiale : les douze pyramides qui surplombent sa toiture évoquent des tentes militaires. Les couleurs sobres du bâtiment, noir, gris et blanc, contrastent avec celles, plus vives, du hall d entrée. Ces dernières symbolisent les différentes nations qui ont combattu pendant la Première Guerre Mondiale. Les oeuvres sont présentées dans le Musée au sein d espaces ouverts et lumineux, favorisant ainsi la circulation et permettant la présentation de nombreux objets, maquettes et reconstitutions. Première section : L arrestation de Louis XVI et de la famille royale. La ville de Varennes-en-Argonne est indissociablement liée à un événement marquant de l Histoire de France : l arrestation de Louis XVI le 21 juin Dès l entrée du musée, une maquette et différents objets évoquent cet épisode. En octobre 1789, la famille royale est contrainte de quitter Versailles pour vivre aux Tuileries. Louis XVI espère cependant pouvoir faire appel aux puissances étrangères afin de l aider à mettre un terme au mouvement révolutionnaire, Brigitte DUBOC, L arrestation de Louis XVI et tente de se rapprocher d elles. Mais sa liberté demeure diaporama présenté au musée très restreinte. Un plan d évasion est alors organisé par le marquis de Bouillé et par le comte de Fersen. Dans la nuit du 20 au 21 juin 1791, le roi, la reine, leur fille et le dauphin, accompagnés de Mme Elisabeth, soeur du roi, et de Mme de Tourzel, gouvernante des enfants, s enfuient déguisés, à bord d une berline, en direction de Montmédy, où les attend le marquis de Bouillé. Louis XVI laisse derrière lui une déclaration proclamant sans ambiguïté son rejet de la Révolution.

3 Malle ayant appartenu à Madame Elisabeth - Soeur du Roi, 18 e siècle Mais l évasion est mal conçue et la population est sur le qui-vive. Le roi est reconnu à Sainte-Ménéhould par le maître de poste Drouet qui le fait arrêter à Varennes-en- Argonne. Le 25 juin, le roi est de retour à Paris. Une reconstitution exposée dans la première salle du musée présente le moment précis où le roi est arrêté. Le Musée d Argonne possède également une malle de voyage de Mme Elisabeth, soeur de Louis XVI, un bouillon en argent ayant appartenu à Louis XVI, l enseigne du Grand Monarque, une gouache de Chaillon, gardien au Temple, figurant la famille royale emprisonnée ainsi qu un plan relief de la ville de Varennes-en-Argonne présentant la ville telle qu elle était en Cette époque est également évoquée dans la dernière salle du musée, où sont exposées des figurines qui mettent en scène la vie de Marie-Antoinette au sein de compositions inspirées par des tableaux. Deuxième section : Arts et traditions populaires de l Argonne L Argonne, massif forestier aujourd hui partagé entre trois départements, a toujours été une région de passage et a longtemps constitué la frontière entre le royaume de France et le Saint Empire Romain Germanique. Ses importantes ressources naturelles, telles que le bois, ont très vite été utilisées, favorisant le développement de nombreuses activités artisanales telles que la verrerie, la faïencerie et la fabrication de tuiles ; la gaize, roche sédimentaire siliceuse, caractéristique du massif argonnais, a favorisé la construction de nombreux fours dans la région. L Argonne est demeurée en marge de l industrialisation croissante de la seconde moitié du XIX e siècle, période pendant laquelle elle a été marquée par un important phénomène d exode rural. La céramique Le Musée d Argonne présente de nombreuses céramiques. Leur production a toujours été très importante en Argonne : le bois y est abondant et le sol riche en argile. Des fouilles réalisées notamment sur le site d Autrécourt, ont révélé la production de céramiques sigillées au cours du 2 ème siècle après J-C. Cette poterie moulée à décor en relief est revêtue d un engobe qui se vitrifie et rougit à la cuisson. La production de céramiques s est poursuivie au cours du Moyen-Age, bénéficiant du développement des techniques. Des carreaux de pavement témoignent notamment de l évolution des décors : gravés dans l argile fraîche, estampés ou réalisés à l aide d incrustation d une pâte blanche. Les amoureux, statuette terre cuite, 11 e siècle

4 Suivez le guide Durant les 17 ème et 18 ème siècles, l une des fabrications les plus importantes est celle dite «des Islettes», dont le Musée d Argonne possède de nombreuses pièces. Créée en 1735, la manufacture des Islettes est connue jusqu au 19 ème siècle sous le nom de fabrique du Bois d Epense, du nom du hameau où elle était établie. Elle prend ensuite le nom «des Islettes», village voisin du Bois d Epense où habitaient la plupart des ouvriers et des peintres décorateurs. Assiette, céramique des Islettes, 19 e siècle La manufacture est restée de taille modeste jusqu en 1775 avant de compter plus de 200 ouvriers à son époque la plus prospère, devenant la plus importante fabrique d Argonne qui en comptait plusieurs (Lavoye, Waly, Salvange, Froidos, Rarécourt...). Elle ferme ses portes en 1848, concurrencée par la production industrielle de Sarreguemines. La faïence constitue le principal type de céramique produit par la manufacture du Bois d Epense. Il s agit d une poterie de terre cuite une première fois, tendre et poreuse, puis revêtue d une glaçure opacifiée à l étain et cuite dans un second temps à environ 1000 C. Le décor et l émail sont cuits ensemble : il s agit d une faïence de grand feu. Si la faïence subit un troisième passage au four pour fixer le décor sur l émail blanc déjà cuit, il s agit d une faïence de petit feu. Les pièces exposées dans les vitrines proviennent des différentes fabriques existant en Argonne. Les décors floraux sont très prisés par la manufacture du Bois d Epense, mais on trouve aussi des décors dits au chinois, ainsi que le coq, présent sur de nombreuses pièces : utilisé notamment pendant la période révolutionnaire, il symbolise la défense de la République.

5 Le verre Le travail du verre occupe également une place importante en Argonne et se concentre dans la vallée de la Biesme. Les pièces présentées bouteilles, flacons, bocaux, sont des objets utilitaires, dépourvus de décor. Le soufflage du verre est une technique très ancienne, utilisée dès le 1er siècle avant J-C, et constitue le principal procédé de façonnage du verre, artisanal comme industriel. La plupart des verreries d Argonne ont disparu au cours du 19 ème siècle. En revanche, celle des Islettes fondée en 1870, a subsisté jusqu en Elle produisait notamment en série des isolateurs électriques et des bocaux de consommation. Vitrine sur le verre Le bois La forêt de feuillus couvre la quasi totalité de l Argonne. Elle a fourni les matériaux nécessaires aux différents artisans du bois : bûcherons, débardeurs, scieurs de long, menuisiers, charrons, tonneliers, sabotiers, fabricants de boutons, de manches,... Plusieurs vitrines sont consacrées aux activités rurales, et en particulier le charronnage et la tonnellerie, la fabrique de boutons. De nombreux outils agricoles : sarcloir, fléau, hachoir à foin, faux, herses, semoir, botteleur, cardeuse sont également exposés, illustrant différents aspects de l activité agricole traditionnelle en Argonne. On peut aussi voir un très rare rouleau en bois.

6 Suivez le guide Troisième section : La Première Guerre Mondiale La Première Guerre Mondiale occupe une place centrale au sein du Musée d Argonne. La région fut le lieu d affrontements violents. Les objets présentés évoquent les étapes successives de la guerre et ses différents aspects. Le 28 juin 1914, l archiduc François-Ferdinand de Habsbourg est assassiné à Sarajevo. Très vite, le jeu des alliances entre les différentes nations entraîne le déclenchement d un conflit à l échelle européenne. Chaque camp est persuadé que la guerre sera de courte durée. Mais la Première Guerre Mondiale diffère des conflits antérieurs de par son ampleur géographique, sa durée et son caractère meurtrier : offensive et échec de la guerre de mouvement Durant l été 1914, l armée allemande viole la neutralité de la Belgique et envahit le Nord de la France. En septembre, elle est à 50 km de Paris mais son avance est stoppée par la contre-attaque française de Joffre, c est la bataille de la Marne. Le front va se figer, notamment dans la région de l Argonne, pour laisser place à une guerre d usure. Le Musée d Argonne expose de nombreux objets illustrant les débuts de la guerre et notamment l évolution de l uniforme des soldats français, qui va progressivement devenir plus discret et mieux adapté à une guerre de position. Soldat Français, Mannequin Vitrine sur l'équipement du soldat français au début de la Guerre : guerre de position et les tranchées Pour conserver les positions acquises, les armées s enterrent dans les tranchées sur la ligne de front : à l Ouest sur 700 km de la mer du Nord à la frontière suisse, à l Est de la Baltique aux Carpates. Les adversaires cherchent à percer le front par de grandes offensives qui se soldent par d immenses pertes humaines. En 1916, les Allemands tentent une nouvelle stratégie en vue de percer le front ennemi : il s agit de la guerre d usure. Verdun est bombardé de février à décembre C est un échec pour l Allemagne, près de personnes sont tuées.

7 La guerre des mines, reconstitution La guerre des mines, gros plan d une galerie Avec la guerre des tranchées, les stratégies militaires évoluent. L observation et le renseignement se développent considérablement : des ballons captifs, maintenus au sol par des éléments métalliques appelés queues de cochon, et des avions surveillent les tranchées, utilisant la photographie, tandis que le téléphone assure la communication des informations. En 1915 est utilisé pour la première fois un gaz asphyxiant au chlore, dans le saillant d Ypres en Belgique. L équipement du soldat doit s adapter à ces nouvelles armes redoutables. L utilisation d un masque à gaz, souvent peu efficace, devient incontournable. Différents types d armes, collectives et individuelles, sont présentés dans les vitrines. En Argonne, la butte de Vauquois est occupée par les Allemands dès septembre Elle constitue un point d observation stratégique et permet de contrôler un des principaux accès de Verdun. Allemands et Français s y affrontent en utilisant des centaines de mines. Une maquette, présentée dans les salles, expose les différentes caractéristiques de cette véritable «guerre des mines». Il s agit d un procédé de guerre de siège, qui consiste à creuser des galeries pour détruire les positions adverses en faisant exploser des engins sous les tranchées. Artisanat de tranchées Certains objets témoignent directement de la vie quotidienne dans les tranchées. Réalisé par les soldats eux-mêmes, à partir des matériaux auxquels ils avaient accès, essentiellement du métal et du bois, cet «artisanat de tranchée» adopte des formes très variées : vases en cuivre, cannes en bois sculptées, feuilles évidées, Pour les pays engagés dans le conflit, la guerre est totale et touche l ensemble de la société. Les gouvernements font largement appel à la population pour soutenir l effort de guerre et financer des emprunts, comme en témoignent de nombreuses affiches.

8 : le tournant La guerre connaît un tournant en 1917, avec l entrée en guerre des Américains qui modifie le rapport de force jusqu alors établi. Par ailleurs, sur le front Est, la révolution d octobre 1917 aboutit à la signature d un armistice entre la Russie et l Allemagne. Artisanat de tranchées Les Allemands décident alors de reporter toutes leurs forces sur le front Ouest et enfoncent les lignes françaises. L offensive est stoppée une seconde fois sur la Marne. Les troupes allemandes sont vaincues par la contre-offensive française renforcée par l intervention américaine et l utilisation massive de chars. Finalement, l Allemagne signe l armistice le 11 novembre 1918 à Rethondes, près de Compiègne. Fusil dans un arbre L Argonne, à l image de l Est de la France, a été profondément meurtrie par la dureté des combats qui s y sont déroulés, jusqu à voir son paysage modifié. Le Musée d Argonne conserve un objet symbolique : un fusil allemand déposé au pied d un arbre, sans doute à la fin de la guerre, et autour duquel le végétal s est progressivement développé jusqu à l y emprisonner. Bibliographie : - La faïencerie du Bois d Epense, dite «des Islettes», une manufacture à l étude, sous la direction de Jean Rosen, Bar-le-Duc, 2007, 111 pages. - Dictionnaire de l Histoire de France, sous la direction de Jean-François SIRINELLI et Daniel COUTY, 2 vol., Armand Colin, Collection "Guide du visiteur des musées de la Meuse" sous la direction d'aurélie Jalouneix - Texte "Musée de Varennes-en-Argonne" Marion Stef - Traductions ABW traductions - Crédits photographiques Conservation des Musées de la Meuse, Patrick A Martin - Maquette Agence PLP. Musée de Varennes-en-Argonne près du Mémorial - 2, rue Louis XVI VARENNES-EN-ARGONNE Tél. : ISBN