Charles-Roger DAOUST ( ) Fils de Charles Daoust, avocat représentant de Beauharnois au

Transcription

1 Charles-Roger DAOUST ( ) Fils de Charles Daoust, avocat représentant de Beauharnois au gouvernement fédéral du Canada, et d Angèle Doutre, Charles-Roger Daoust voit le jour à Montréal le 30 mars Il reçoit une éducation bilingue chez les Messieurs de Saint-Sulpice et passe ensuite à la Montreal High School d où il est diplômé avec honneur en Il termine ses études à l Université McGill. Selon les intentions de son père décédé, Daoust désire s inscrire à la faculté de droit, mais on le juge trop jeune pour être admis aux cours. I1 se décide alors à faire du journalisme «en attendant». Il ne devait jamais en sortir. Daoust fait ses débuts dans le journalisme de langue anglaise au Montreal Witness le jour et au Montreal Morning Gazette la nuit. Après quelques mois, soit en 1883, 1 Hon. Honoré Mercier, qui deviendra premier ministre du Québec, l invite à la rédaction de son journal, Le Temps. Il n y fera qu un court séjour car il quitte le sol natal pour passer aux États-Unis, à New York d abord et ensuite à Worcester, Massachusetts en décembre A Worcester, Daoust fait la connaissance de Ferdinand Gagnon, fondateur-directeur du journal Le Travailleur. Peu après, Gagnon le nomme rédacteur adjoint du Travailleur. En 1884, on le retrouve dans l état de New York, cette fois à Plattsburgh, où il sera embauché par Benjamin Lenthier, propriétaire de l hebdomadaire Le National. En juin de la même année, Daoust rend visite à sa mère à Montréal où il trouve de l emploi à L Étendard et aussi au Montreal Star : son bilinguisme lui permet ces sauts d une langue à l autre. Le jour de son vingtième anniversaire de naissance, soit le 30 mars 1885, Daoust s enrôle comme soldat correspondant, avec tous les privilèges de journaliste, dans les Carabiniers Mont-

2 Royal, faisant ainsi partie de la première compagnie du 65 e Régiment. Comme membre de cette compagnie, Daoust prend part à la campagne du Nord-Ouest contre le soulèvement des Métis et de leur chef, Louis Riel, lors de leur seconde rébellion. I1 y passa quatre mois, d abord comme caporal et ensuite comme sergent. Pendant son séjour dans l Ouest canadien, il est ému par les scènes de massacre et de carnage. Rentré à Montréal, Daoust raconte ses souvenirs de cette expédition dans son premier livre, Cent-vingt jours de service actif (1886). En 1886, Daoust fait partie du personnel de rédaction de La Patrie, grand quotidien montréalais fondé par le journaliste-romancier, Honoré Beaugrand. Il commence aussi à écrire des poèmes. Ensuite, il fait un autre séjour au National de Plattsburgh, New York. La mort d une jeune femme que Daoust aimait, mais qui avait épousé un de ses rivaux, le plonge dans le deuil et fut la cause probable de ce nouvel exil aux États-Unis. Peu après, pour des raisons politiques, Benjamin Lenthier déménage les bureaux du National de Plattsburgh, New York à Lowell, Massachusetts. Daoust devient alors propriétaire de La Patrie de Cohoes, New York qu il vendra plus tard, après quoi il publiera deux feuilles humoristiques, Le Fou et Le Coq. Il devient citoyen des États-Unis. De l état de New York, Daoust se rend en Nouvelle-Angleterre où l on l invite à devenir rédacteur du Travailleur de Worcester en En même temps, il entre à l emploi du Worcester Morning Telegram. I1 y reste environ un an, puis devient rédacteur en chef du National, quotidien de Lowell, Massachusetts en Durant son passage à Lowell, Daoust publie deux ouvrages : Étude historique sur les États-Unis et le Canada et Les Annales historiques. Supplément littéraire par différents collaborateurs (1892). N étant qu un journal politique, Le National perd beaucoup de sa popularité peu après la fin de la campagne présidentielle de Daoust décide alors de quitter Lowell pour se rendre au

3 Pawtucket Tribune de Pawtucket, Rhode Island. Puis il remplace Olivar Asselin, journaliste québécois bien connu, comme rédacteur en chef du Protecteur canadien de Fall River, Massachusetts. Le 21 juillet 1893, Daoust épouse Emma Montmarquet, écrivain, qui rédigera pendant plus de quarante ans sous le pseudonyme «Esther», des articles pleins d entrain destinés aux femmes. Le 6 avril 1895, Adélard Lafond établit La Tribune de Woonsocket, Rhode Island, le premier journal franco-américain à paraître quotidiennement dès ses débuts, et Daoust y fait un court séjour comme rédacteur en chef. La même année, on le retrouve à Worcester, où il travaille au Réveil et collabore aussi au Worcester Morning Telegram. En 1896, Daoust fonde La Patrie nouvelle à Southbridge, Massachusetts, journal éphémère. Sa disparition incite Daoust à se rendre de nouveau à Lowell, où il devient rédacteur adjoint de L Étoile, pour y demeurer pendant quelques années. Le 7 juin 1899, Charles et Emma Daoust perdent leur fils aîné, Charles-René, qui n avait qu un an et demi, et le père ne s en consolera jamais. Cette perte deviendra le sujet de quelques-uns de ses poèmes. Toujours à Lowell, Daoust fonde un autre journal, Le Petit Train, en Tout comme ses autres tentatives journalistiques, Le Petit Train n ira pas loin. De retour à Montréal, Daoust trouve de l emploi à La Patrie et en 1903, il fait un stage au Samedi, puis à La Presse. L année suivante, il revient aux États-Unis, d abord à L Étoile de Lowell et ensuite à Worcester où, en 1906, il devient rédacteur de L Opinion publique. Il occupe ce poste jusqu en 1907, et à la fin de l année il publie deux petites feuilles, Mon Journal et Le Journal, vouées toutes deux à l échec après un seul numéro. En 1908, Daoust se rend pour la première fois au New Hampshire comme rédacteur de L Avenir national et du Réveil, deux quotidiens de Manchester. L année suivante il retourne à L Étoile de Lowell.

4 En 1910, Daoust se trouve à Ottawa, puis en 1911 aux États-Unis, à Worcester, et ensuite à Ottawa d où il fera des aller-retour presque tous les ans. À Ottawa, Daoust fait du journalisme, mais il est aussi traducteur à la Chambre des Communes et au Hansart, des comptes rendus officiels des débats parlementaires. Au bout d une dizaine d années, il déménage à Lowell où il retourne à la rédaction de L Étoile. En septembre 1922, il se déplace pour la dernière fois lorsqu il revient à L Avenir national de Manchester où il monte aussi des pièces de théâtre (en français) avec des acteurs franco-américains de l endroit. Atteint de cancer, Daoust prend sa retraite en juin Résigné à son sort, il rassemble tous ses poèmes et en compose de nouveaux avec l espoir d en faire un recueil. Cependant, peu après avoir fini la correction des épreuves de son volume, il meurt chez lui à Manchester le 17 novembre Sa veuve, laissée seule avec cinq enfants, fait transporter son corps à Montréal où il est inhumé au cimetière de la Côte-des-Neiges. Quelques semaines plus tard, son recueil de poésies, Au seuil du crépuscule, paraît chez un éditeur de Shawinigan Falls au Québec. Robert-B. PERREAULT ŒUVRE - Son œuvre journalistique, entre 1883 et 1923, est répandue un peu partout au Québec, en Nouvelle-Angleterre, dans 1 état de New York et en Ontario. - Cent vingt jours de service actif. Récit historique très complet de la campagne du 65 ème au Nord-Ouest. Montréal : Eusèbe Senécal & Fils, imprimeurs-éditeurs, p. La traduction anglaise porte le titre One Hundred and Twenty Days of Active Service: A Complete Historical Narrative of the Campaign of the 65 th in the Northwest Étude historique sur les États-Unis et le Canada. Lowell : Imprimerie du National, p.

5 - Les Annales historiques. Supplément littéraire par différents collaborateurs. Lowell : Imprimerie du National, p. - Au seuil du crépuscule. Shawinigan Falls, Québec : La Cie de Publication du Saint-Maurice, p. - «Rêves de vingt ans». Musique de Eusèbe Champagne / Paroles de Charles Daoust, BIBLIOGRAPHIE - Perreault, Robert-B. La Presse franco-américaine et la politique : l œuvre de Charles-Roger Daoust, Bedford, NH : National Materials Development Center for French and Creole, p.