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1 Un Peuple - Un But Une Foi MINISTERE DE L ECONOMIE ET DES FINANCES DIRECTION DE LA PREVISION ET DES ETUDES ECONOMIQUES Document d Etude N 25 Politique Agricole, Productivité et Croissance à Long Terme au Sénégal Août 2013

2 Politique Agricole, Productivité et Croissance à Long Terme au Sénégal Alsim FALL Baidy Baro MBAYE Hamat SY 1 Août 2013 RESUME L agriculture sénégalaise reste peu productive au regard des contreperformances qu elle a enregistrées depuis des décennies. Cette étude cherche à évaluer, puis à analyser les effets de la politique agricole actuelle du Sénégal sur la croissance, via notamment un accroissement de la productivité. En particulier, elle se focalise sur les nouveaux projets et programmes inscrits dans le PTIP, dont le coût budgétaire est estimé à 126 milliards de FCFA. Pour ce faire, un modèle d équilibre général calculable orienté au secteur agricole a été utilisé. Les résultats indiquent que la mise en œuvre de cette nouvelle politique agricole devrait susciter un accroissement annuel moyen de 10,7% de l activité agricole sur la période Cependant, ces performances pourraient être réduites de moitié si les dépenses d investissement devenaient inefficaces ou si le mécanisme de suivi et d entretien des investissements était défaillant. Classification JEL: Q11, Q18, H3, C68 Mots Clés: Politique agricole, productivité, croissance, MEGC ABSTRACT Senegalese agricultural sector appears to be unproductive in light of low performances over the last decades. This study attempts to assess and analyze the effects of Senegalese current agricultural policy on growth, particularly through an increase in productivity. A special attention is paid to newly-implemented agricultural programmes in the Public Investment Triennial Plan (PITP), which estimated cost is FCFA 126 billion. To measure these effects, we set up an agricultural-based Computable General Equilibrium Model. Our main result show that the agricultural sector activity could rise up to 10.7% per year in average, during However, this outcome could be halved by ineffective investment spending or poor investment monitoring. JEL Classification: Q11, Q18, H3, C68 Keywords: Agricultural policy, productivity, economic growth, CGE Model 1 Nous tenons à remercier les chercheurs Alioune DIENG, Djiby DIA et Cheickh Sadibou FALL (Institut Sénégalais de Recherche Agricole) et le comptable national Fodé DIEME (Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie) pour leur contribution distinguée à la réalisation de ce document. 1

3 I. INTRODUCTION Depuis son accession à l indépendance, le Sénégal a défini successivement plusieurs stratégies de développement agricole, afin de donner au secteur toute son importance liée à la croissance économique, à la redistribution des revenus et à la sécurité alimentaire. Ainsi, partant d une politique agricole fortement interventionniste au cours des deux premières décennies du Sénégal indépendant, l Etat s est, par la suite, progressivement désengagé à la faveur des politiques d ajustement structurel conclues avec les institutions de Bretton Woods. Ce désengagement s est opéré notamment par le biais de la Nouvelle Politique Agricole (NPA), dont la mise en œuvre a débuté en La libéralisation du secteur agricole est devenue plus effective à la fin des années 1990, mais c est à partir des années 2000 que de nouvelles orientations ont été définies, avec l adoption en 2004 de la Loi d Orientation Agro-Sylvo-Pastorale (LOASP) et ses programmes annexes 2. En outre, l Etat a lancé, en 2006, le plan pour le Retour Vers l Agriculture (REVA), dans l espoir d endiguer les flux migratoires des jeunes sénégalais vers l Europe. Puis, en 2008, la Grande Offensive Agricole pour la Nourriture et l Abondance (GOANA) a été mise en œuvre, en réponse à la crise alimentaire mondiale de Par ailleurs, le Sénégal a élaboré son Programme National d Investissement Agricole (PNIA), issu d une vision commune définie aux niveaux continental (à travers le PDDAA) et sous-régional (à travers l ECOWAP). Ainsi, la politique agricole du Sénégal est conçue à travers plusieurs documents stratégiques susceptibles de rendre difficile son exécution. En effet, malgré tous les efforts entrepris pour son développement, l agriculture sénégalaise 3 reste peu productive au regard des contreperformances qu elle a enregistrées depuis des décennies. Durant ces quinze dernières années, sa contribution à la croissance économique est presque nulle (0,1%), et sa part dans le PIB est passée de 10% en 1997 à moins de 8% en La productivité du travail dans le secteur agricole demeure très faible comparativement aux secteurs secondaire et tertiaire. Elle affiche en outre un taux de croissance fortement volatile. Cependant, l espoir de l'émergence d'un secteur agricole prospère est encore permis si l on se réfère à la volonté politique renouvelée des autorités publiques sénégalaises qui ont placé 2 Il s agit du Programme National de Développement Agricole (PNDA), du Programme National de Développement de l Elevage (PNDE), du Plan d Action Forestier du Sénégal (PAFS) et du Plan d action pour le développement de la Pêche et de l Aquaculture (PADPA). 3 Dans cette étude, l agriculture est analysée au sens strict. Ainsi, Elle n intègre ni l élevage, ni l exploitation forestière. 2

4 l agriculture au cœur du processus de développement économique et social. Dès lors, la problématique de la pertinence de la nouvelle orientation de la politique agricole mérite une considération particulière, tant du côté des pouvoirs publics que de celui de la recherche académique. La présente étude s inscrit dans cette perspective et cherche à évaluer, puis à analyser les effets de la politique agricole actuelle du Sénégal sur la croissance, via notamment un accroissement de la productivité. Le paradoxe, selon lequel l agriculture concentre 28% de la population active et ne fournit que 7,8% de la production, est suffisamment illustratif des problèmes de productivité auxquels est soumis ce secteur. Cette étude tente ainsi d identifier les leviers et contraintes de la politique agricole du Sénégal qui gouvernent l évolution de la croissance agricole. Dès lors, il sera possible de discuter des conditions dans lesquelles la politique agricole pourrait être cohérente avec la Stratégie Nationale de Développement Economique et Social (SNDES) qui table sur un taux de croissance soutenu, à moyen et long terme, de 7-8%. Par ailleurs, devant la pluralité des documents de politique agricole, l étude se focalise sur les projets et programmes agricoles inscrits dans le Programme Triennal d Investissements Publics (PTIP). En effet, le PTIP est le cadre de convergence et d exécution de tous les projets et programmes publics. Il est mis en œuvre sur un horizon de 3 ans, suivant une programmation glissante. Cependant, il est important de préciser que seules les dépenses supplémentaires consacrées à l agriculture font l objet d analyse, car les autres dépenses agricoles sont supposées évoluer conformément à la tendance de l économie. Ainsi, de nouveaux programmes agricoles ont été ajoutés au PTIP ( ), tandis que d autres programmes, déjà existants, ont enregistré une hausse de leur allocation. Globalement, le budget programmé dans le PTIP ( ) a augmenté de 126,034 milliards de FCFA par rapport à celui du PTIP précédent ( ). Un MEGC dynamique est utilisé pour évaluer les effets sectoriels et macroéconomiques des dépenses supplémentaires envisagées dans la politique agricole. Notons que le MEGC est conçu pour prendre en compte un secteur agricole détaillé au niveau de ses filières les plus représentatives. L utilisation d un MEGC est importante, à plus d un titre, car il permet à la fois de quantifier les retombées économiques à court et moyen terme de l accroissement des dépenses publiques (effets demande) et d évaluer les effets structurants de long terme (effets d offre), qui influent principalement sur la fonction de production des unités agricoles. 3

5 La suite du document se présente comme suit. La section 2 retrace l historique des stratégies de développement agricole mises en place depuis les premières années de l indépendance. La section 3 analyse de façon précise les dépenses d investissements additionnelles devant être mises en œuvre sur la période Les faits stylisés sont présentés dans la section 4. La section 5 passe en revue la littérature théorique et empirique relative aux effets de la politique agricole sur la croissance et la productivité. La section 6 revient sur les points essentiels du MEGC et explique la façon dont la politique agricole est prise en charge par le modèle. Les résultats ainsi que leur interprétation sont présentés dans la section 7. Enfin, la section 8 est réservée à la conclusion. 4

6 II. REVUE DES STRATEGIES DE DEVELOPPEMENT AGRICOLES AU SENEGAL Durant les deux premières décennies qui ont suivi l accession du Sénégal à l indépendance, l Etat a mené une politique agricole interventionniste consistant, à intensifier et à diversifier la production agricole. C est ainsi que des structures d encadrement, comme l Office de Commercialisation Agricole du Sénégal (OCAS), ont été créées pour soutenir les agriculteurs et vulgariser des méthodes et des techniques culturales. L OCAS disposait de la prérogative du monopole d achat de la production arachidière auprès des coopératives agricoles et d un nombre réduit de commerçants privés agréés. Ensuite, l Office vendait la récolte aux usines de transformation opérant au Sénégal ou à des sociétés qui organisaient l exportation de l arachide pour son traitement en France. Un programme ambitieux de modernisation agricole avait été mis sur pied, financé par la BSD (Banque Sénégalaise de Développement), devenue plus tard BNDS (Banque Nationale de Développement du Sénégal) ; celle-ci était supervisée par les CRAD (Centres Régionaux d Assistance au Développement) et accessible aux agriculteurs grâce aux coopératives qui garantissaient les emprunts contractés, sur la base des ventes d arachide produite par leurs membres. Entre 1966 et 1967, les CRAD et l OCAS ont été dissout et leurs fonctions transférées à l Office National de Coopération et d Assistance au Développement (ONCAD), une structure nouvellement créée. Devant les déséquilibres persistants qui affectaient l économie sénégalaise à la fin des années 70 ainsi que la vulnérabilité des finances publiques, l Etat était obligé d adopter des mesures d ajustements dans le secteur agricole. Dès lors, il a été mis en œuvre le Programme de stabilisation en 1979, puis le Programme de redressement économique et financier, entre 1980 et C est ainsi que l ONCAD a été dissoute en 1980 et ses activités reprises par la Société Nationale de Commercialisation des Oléagineux du Sénégal (SONACOS). Le désengagement de l Etat a été renforcé par l arrêt officiel du programme agricole et du crédit d engrais. A la place, l Etat a tenté de mettre sur pied un système de retenue sur les ventes d arachide (la ristourne) pour le remboursement des prêts d engrais en Durant la même année, l Etat a adopté la Nouvelle Politique Agricole (NPA) qui a davantage réduit son action interventionniste dans le secteur agricole. La NPA a cherché à créer les conditions de relance de la production, dans un cadre qui favorise la participation effective et la responsabilisation du monde rural. Cependant, à la suite de la dévaluation du FCFA et dans un souci de corriger les dysfonctionnements notés dans l exécution de la NPA, l Etat a mis en place la Politique 5

7 d Ajustement du Secteur Agricole (PASA), dont la mise en exécution est assurée via la Lettre de Politique du Développement Agricole (LPDA), en avril Le désengagement de l Etat, initié depuis 1979, est largement approfondi par la LPDA. La volonté des pouvoirs publics de développer le secteur agricole peut être également perçue à travers l élaboration et l approbation des différents documents de politiques sectorielles, dont la Lettre de Politique du Développement Institutionnel du secteur agricole (LPI, 1998), la Lettre de Politique de Développement Rural Décentralisé (LPDRD, 1999) et la Lettre de Politique de Développement de la Filière Arachide (2003). La libéralisation du secteur agricole devient plus effective en 1997, mais les résultats sont peu probants. En outre, l intégration du secteur agricole sénégalais, libéralisé sur le marché mondial, et l autonomie plus importante des agriculteurs, font apparaître le manque de formation des professionnels agricoles. A partir de 1999, la Stratégie Nationale de Formation Agricole et Rurale (SNFAR) a été mise en place avec des objectifs à atteindre à l horizon A partir des années 2000, les contre-performances du secteur agricole se sont succédé, obligeant les pouvoirs politiques à mettre en place une nouvelle approche, plus globale des questions agricoles, afin de replacer l agriculture au cœur de la stratégie d une croissance forte et durable. En particulier, les organisations professionnelles agricoles, et notamment le Conseil National de Concertation et de Coopération des Ruraux (CNCR), ont demandé une nouvelle loi agricole. Ainsi, la Loi d Orientation Agro-Sylvo-Pastorale (LOASP) de 2004 a été adoptée pour donner une orientation stratégique globale à l agriculture sénégalaise sur un horizon de 20 ans, fondée sur le renforcement des exploitations familiales. Cette loi constitue la base d élaboration de programmes opérationnels à moyen terme, tels que le Programme National de Développement Agricole (PNDA), le Programme National de Développement de l Elevage (PNDE) et le Plan d Action Forestier du Sénégal (PAFS). La LOASP a, dès lors, remplacé l ensemble des politiques agricoles sectorielles au Sénégal. Elle est supposée rendue opérationnelle par le volet agricole du DSRP devenu par la suite le DPES, puis la SNDES 4. 4 DSRP : Document de Stratégie pour la Réduction de la Pauvreté DPES : Document de Politique Economique et Sociale SNDES : Stratégie Nationale pour le Développement Economique et Sociale 6

8 Graphique II.1 : Multiplicité des documents de politique agricole PNDA NEPAD PDDAA LOASP PNDE PADPA PAFS ECOWAP Volet Agriculture??? (DSRP, DPES, SNDES)?? PNIA??? Programmes Agricoles (PTIP) Note : NEPAD (Nouveau Partenariat pour le Développement de l'afrique), PDDAA (Programme Détaillé de Développement de l Agriculture en Afrique), ECOWAP (Politique agricole de la CEDEAO), PNIA (Programme national d Investissement agricole), LOASP (Loi d Orientation Agro-Sylvo-Pastorale), PNDA (Programme National de Développement Agricole), PNDE (Plan national de développement de l Elevage), PADPA (Plan d action pour le développement de la Pêche et de l Aquaculture), PAFS (Plan d Action Forestier du Sénégal), DSRP (Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté), DPES (Document de Politique Economique et Sociale), SNDES (Stratégie Nationale de Développement Economique et Social), PTIP (Programme triennal d Investissement public). L'état des lieux fait ressortir une politique agricole conçue à travers plusieurs documents stratégiques qui rendent difficile son exécution. En effet, en dehors des programmes lancés dans le cadre de la LOASP, le Gouvernement a lancé, en 2006, le Plan pour le Retour vers l Agriculture (REVA) afin de faire face aux flux d immigration clandestine, vers l Europe, des jeunes sénégalais qui, faute de trouver mieux, s embarquent dans des pirogues pour faire des voyages souvent entachés par des drames en haute mer. Ce programme visait, à la fois, deux objectifs majeurs : relancer l agriculture et permettre aux jeunes émigrés de pouvoir retourner au Sénégal, en investissant dans l agriculture. Enfin en 2008, l Etat a lancé la 7

9 Grande Offensive Agricole pour la Nourriture et l Abondance (GOANA) en réponse à la crise alimentaire mondiale de Son objectif était de relever le défi de la souveraineté alimentaire, d écarter tout risque de disette ou de famine, et de produire pour l exportation. Parallèlement et dans un esprit de coordination des politiques nationales, sous-régionales et régionales, les pays africains ont adopté le Nouveau Partenariat Economique pour le Développement en Afrique (NEPAD), dont le volet agricole est pris en charge par le Programme Détaillé pour le Développement de l Agriculture en Afrique (PDDAA). Ce dernier est mis en œuvre en Afrique de l Ouest à travers le Programme Agricole de la CEDEAO (ECOWAP) et au niveau national par le Programme National d Investissement Agricole (PNIA). Il faut noter enfin que les objectifs de la LOASP sont supposés mis en harmonie avec ceux de l ECOWAP/PDDAA. III. REPARTITION FONCTIONNELLE DES DEPENSES ADDITIONNELLES La politique agricole du Sénégal est ainsi définie dans plusieurs stratégies formulées aux niveaux régional, sous-régional et national. Devant la pluralité des documents de politique agricole, il convient de se focaliser sur les projets et programmes agricoles inscrits dans le Programme Triennal d Investissements Publics (PTIP). En effet, ce dernier est le cadre de convergence et d exécution de tous les projets et programmes publics. Il est mis en œuvre sur un horizon de trois ans suivant une programmation glissante. Cependant, il faut préciser que seules les dépenses supplémentaires consacrées à l agriculture doivent faire l objet d analyse, car les autres dépenses agricoles sont supposées évoluer conformément à la tendance de l économie. Globalement, le budget programmé dans le PTIP ( ) a augmenté de 126,034 milliards de FCFA, par rapport au PTIP précédent ( ). Ainsi, de nouveaux programmes agricoles sont ajoutés au PTIP ( ), tandis que d autres programmes déjà existants enregistrent une hausse de leur allocation. Ces programmes sont répertoriés dans le tableau suivant. 8

10 Tableau III.1 : Augmentation des dépenses d investissement allouées à l agriculture (en millions de Francs CFA) PROJETS/PROGRAMMES Symbole TOTAL Financement Nouveaux Projets/Programmes Amélioration de la productivité agricole/wapp-phase II prog BM/BCI-ETAT Projet de développement inclusif et durable de l agrobusiness prog BM Fonds d entretien et de maintenance des infrastructures hydro-agricoles prog BCI-ETAT Appui à la sécurité alimentaire dans la région de Matam prog EU-FED/AFD/BCI-ETAT Appui à la sécurité alimentaire à Louga, Kaffrine et Matam prog BAD-FAD Appui au programme national d investissement agricole prog ITALIE Appui à la production durable du riz pluvial à Kaolack, Kaffrine et Fatick prog JAPON/BCI-ETAT Fonds de Garantie des Investissements Prioritaires (FONGIP) prog BCI-ETAT Projet de construction et réhabilitation de pistes communautaires prog BAD-FAD Projet d appui à la sécurité alimentaire (insertion des jeunes) prog FONDS KOWEITIEN Projets/Programmes ayant bénéficie de crédits supplémentaires Programme d équipement du monde rural prog BCI-ETAT Programme de reconstitution du capital semencier prog BCI-ETAT Programme national d insertion et développement agricole prog BM/ESPAGNE/BCI- ETAT Programme national d autosuffisance en riz (réfection des aménagements hydro agricoles) prog BM/BCI-ETAT Dotation au fonds de sécurisation du crédit rural (garantie, bonification, calamités). prog BCI-ETAT dont garantie dont bonification dont calamités TOTAL GENERAL Source : PTIP 9

11 Par ailleurs, ces investissements sont essentiellement utilisés pour augmenter le stock de capital et d infrastructures, améliorer la productivité des facteurs et faciliter l accès au crédit. A ce niveau, des hypothèses ont été faites afin de répartir, au mieux, les dépenses programmées en fonction de leurs attributs et objectifs. C est ainsi que le budget du «programme d équipement du monde rural» devrait être alloué à l augmentation des équipements des filières agricoles, au prorata de la taille de leur stock de capital. De plus, la filière Riz paddy bénéficierait également d une augmentation en équipement, grâce au programme d «appui à la production durable du riz pluvial à Kaolack, Kaffrine et Fatick». Cependant, ce programme peut permettre d accroître aussi bien les surfaces cultivables que les infrastructures dédiées à la filière riz. Ainsi, son budget est réparti en proportion de la taille de chacun de ces facteurs entrant dans la production du riz paddy. Tableau III.2 : Dépenses allouées à l augmentation du stock de capital (en millions CFA) FILIERES AGRICULTURE VIVRIERE AUGMENTATION DU CAPITAL Equipements Terre Infrastructures Maïs Riz paddy Mil Sorgho Autres Agr. Viv AGRICULTURE INDUSTRIELLE Arachide Coton Tomate Canne à sucre Autres Agr. Ind TOTAL Source : PTIP, calcul des auteurs L augmentation du stock des infrastructures agricoles serait principalement soutenue par la moitié du budget du «projet de construction et de réhabilitation de pistes communautaires». L autre partie devrait servir à la réhabilitation des infrastructures agricoles qui permettent d améliorer leur productivité. Globalement, la dépense supplémentaire allouée à l augmentation des stocks serait de l ordre de 16,4 milliards de FCFA (13% du budget supplémentaire). 10

12 Tableau III.3 : Dépenses allouées à l augmentation de la productivité (en millions CFA) FILIERES AGRICULTURE VIVRIERE AUGMENTATION DE LA PRODUCTIVITE Travail Equipements Terre Infrastructures Maïs Riz paddy Mil Sorgho Autres Agr. Viv AGRICULTURE INDUSTRIELLE Arachide Coton Tomate Canne à sucre Autres Agr. Ind TOTAL Source : PTIP, calcul des auteurs Sur la base des données du tableau III.3, un montant de 83,6 milliards de FCFA (66% du budget supplémentaire) devrait être investi pour accroître la productivité des facteurs de production. Il est supposé que les programmes d'«amélioration de la productivité agricole/wapp-phase II» et d'«appui au programme national d investissement agricole», entraîneraient une augmentation de la productivité de tous les facteurs dans toutes les filières agricoles, du fait de leur caractère transversal. Par contre, les programmes dénommés prog2, prog4, prog5, prog10 et prog13 5 se limiteraient à stimuler la productivité du travail, à long terme, dans les filières agricoles. Les surfaces cultivables devraient connaître une amélioration de leur productivité grâce au «programme de reconstitution du capital semencier», tandis que le «programme national d autosuffisance en riz (réfection des aménagements hydro-agricoles)» ne concernerait que la productivité des terres rizicoles. 5 Prog2 : (Projet de développement inclusif et durable de l agrobusiness) ; Prog4 : (Appui à la sécurité alimentaire dans la région de Matam) ; Prog5 : (Appui à la sécurité alimentaire à Louga, Kaffrine et Matam) Prog10 : (Projet d appui à la sécurité alimentaire, insertion des jeunes) ; Prog13 : (Programme national d insertion et développement agricole). 11

13 Par ailleurs, le «fonds d entretien et de maintenance des infrastructures hydro-agricoles» servirait à stimuler la productivité des infrastructures pour toutes les filières agricoles. Tableau III.4 : Dépenses allouées à l accès au crédit (en millions CFA) FILIERES AGRICULTURE VIVRIERE ACCES AU CREDIT Maïs 713 Riz paddy 2945 Mil Sorgho 4122 Autres Agr. Viv AGRICULTURE INDUSTRIELLE Arachide 5658 Coton 192 Tomate 687 Canne à sucre 269 Autres Agr. Ind TOTAL Source : PTIP, calcul des auteurs Enfin, un montant supplémentaire de 26 milliards de FCFA est prévu pour un meilleur accès au crédit agricole (tableau III.4). Ce budget provient du «fonds de garantie des investissements prioritaires (FONGIP)» et de la «dotation au fonds de sécurisation du crédit rural». Cette répartition du budget additionnel pourrait sans doute avoir des conséquences positives sur l agriculture. Cependant, des interrogations persistent quant à l amplitude des effets attendus. Aussi, l utilisation d un MEGC permet-elle de donner une appréciation quantitative des répercussions de cette politique agricole, en tenant compte des risques éventuels liés à sa mise en œuvre. 12

14 IV. QUELQUES FAITS STYLISES SUR L AGRICULTURE SENEGALAISE IV.1. Généralités IV.1.1. Analyse de la croissance du secteur agricole L agriculture sénégalaise est principalement composée de cultures commerciales (arachide, coton, canne à sucre), cultures alimentaires ou vivrières (riz, maïs, mil, sorgho, niébé, manioc) et de maraîchage (fruits et légumes). L activité de rente est, en grande partie, dominée par la culture de l arachide. Les produits de l agriculture vivrière, principalement constitués de céréales, entrent, pour une large partie, dans la consommation finale des ménages. Malgré les efforts considérables des autorités publiques (voir Graphique IV.1) pour promouvoir l agriculture sénégalaise, le secteur tarde à prendre son envol. De manière générale, le taux de croissance agricole est, en moyenne, relativement faible et erratique, rendant le secteur vulnérable. Comparée aux secteurs secondaire et tertiaire, le secteur de l agriculture affiche le taux de croissance moyen le plus faible comme le montre le tableau IV.1 suivant. Tableau IV.1 : Performance du secteur agricole ( ) SECTEURS Agriculture Secondaire Tertiaire Taux de croissance moyen 2,5% 4,1% 4,6% Source : ANSD/Calcul des auteurs Par ailleurs, il faut noter que la croissance agricole reste largement en deçà de son objectif à moyen long terme (7%), tel que défini dans la Stratégie Nationale de Développement Economique et Social (SNDES). Le graphique suivant décrit l évolution du taux de croissance, de 1997 à 2011, de la valeur ajoutée du secteur agricole composé de l agriculture vivrière et de l agriculture industrielle. 13

15 GRAPHIQUE IV.1 : Evolution du taux de croissance du secteur agricole ( ) 80% 60% 40% 20% 0% -20% -40% -60% -80% Agriculture vivriere Agriculture industrielle ou d'exportation Agriculture Source : ANSD Après un repli en 1997, la valeur ajoutée agricole a connu une croissance positive qui s est maintenue jusqu en 2000, avant de chuter en 2001 et se détériorer davantage pour atteindre un niveau record de -34,5% en En effet, l année 2002 a coïncidé avec la baisse 6 de la production agricole due, en grande partie, aux pluies hors saisons et aux inondations le long du Fleuve Gambie. Comme il est de coutume, à la suite d une baisse drastique, la valeur ajoutée agricole a renoué avec la croissance en , soutenue également par une bonne pluviométrie et la mise en œuvre de programmes, notamment pour le maïs. En 2004, année d adoption de la LOASP 8, on a assisté à une légère croissance de la valeur ajoutée agricole (4,1%), tirée par l agriculture industrielle (25,8%), malgré un fléchissement des cultures vivrières (-5%). Des facteurs exogènes, notamment le péril acridien et le déficit pluviométrique, ont, en effet, caractérisé la campagne agricole 2004/2005, provoquant ainsi le 6 DSRP II : , octobre Situation économique et sociale, Edition La loi d orientation agro-sylvo-pastorale (LOASP) a été promulguée en juillet 2004, mais reste toujours en attente d un décret d application. 14

16 repli des cultures vivrières. C est ainsi que la production céréalière a baissé de 25,3%, tandis que la production arachidière a connu une hausse de 36,7% 9. La valeur ajoutée agricole a crû de 16% en Cette performance peut être expliquée par une bonne répartition de la pluviométrie dans le temps comme dans l espace, le renouvellement des équipements agricoles, la disponibilité à prix subventionné d intrants de bonne qualité et un bon suivi phytosanitaire. En revanche, la croissance agricole a été négative pour les années 2006 et Ces contreperformances sont principalement dues à la baisse des superficies emblavées et des rendements, à la mise en place tardive des engrais et des semences, à des conditions climatiques et phytosanitaires défavorables et à des difficultés liées aux campagnes de commercialisation précédentes. En 2008, une forte croissance à été enregistrée, attribuable à ce qu'on peut appeler "la révolution verte". Cette révolution s est matérialisée par la mise en place de la Grande Offensive Agricole pour la Nourriture et l Abondance (GOANA). Cependant, les différents plans de relance de l agriculture sénégalaise n ont pas permis une pérennité de la performance agricole. En effet, à partir de 2009, le secteur s est progressivement détérioré en culminant à un taux de croissance négatif de 27,8% en Cette baisse équivaut à une perte de 113 milliards de la valeur ajoutée en 2011 par rapport à l année IV.1.2. Volatilité du secteur agricole L évolution de la valeur ajoutée agricole, précédemment analysée (voir Graphique IV.1), fait état d une forte volatilité. Cette situation peut constituer un frein aux investissements privés et poser, en même temps, des problèmes de productivité. Le tableau IV.2 compare la volatilité du secteur agricole à celles des secteurs secondaire et tertiaire, sur la période Sources : Comptes nationaux de l'ansd 15

17 Tableau IV.2 : Volatilité de la valeur ajoutée du secteur agricole ( ) Secteurs Agriculture Vivrière Agriculture Industrielle Secteur Secondaire Secteur Tertiaire Volatilité 17,5% 32,0% 2,5% 1,6% Note : La volatilité est mesurée par l écart-type Source : ANSD/Calculs des auteurs L agriculture industrielle est davantage plus volatile (32%) que pour l agriculture vivrière (17,5%). En effet, l arachide, qui constitue la principale spéculation de l'agriculture industrielle, est fortement tributaire de la pluviométrie. Or, le Sénégal a subi de fortes irrégularités climatiques durant les quinze années considérées. IV.1.3. Evolution de la part du secteur agricole Malgré le fait que 30,6% 10 de la population active occupée évoluent dans le milieu agricole, sa part dans le PIB demeure faible, se situant à hauteur de 8,68%, en moyenne, sur la période Le tableau IV.3 indique l évolution de la part de l agriculture comparativement aux autres secteurs de l économie sénégalaise. Tableau IV.3 : Part moyenne de l agriculture dans le PIB ( ) SECTEURS Agriculture Primaire Secondaire Tertiaire ,10% 19,90% 22,58% 57,50% ,06% 16,36% 23,10% 60,52% ,86% 15,76% 22,00% 62,26% Source : ANSD/Calculs des auteurs Il ressort une baisse progressive de la part du secteur agricole dans le PIB. En moyenne, elle passe de 10,10%, entre 1997 et 2001, à 7,86%, entre 2007 et Cette situation a prévalu malgré l adoption de la LOASP et du PNIA d'une part, et la mise en œuvre du plan REVA et de la GOANA, d'autre part. 10 En moyenne sur les quinze années considérées à partir des comptes nationaux de l'ansd. 16

18 IV.1.4. Contribution du secteur agricole à la croissance Sur la période sous revue, les contributions à la croissance du PIB des branches «agriculture vivrière» et «agriculture industrielle», ont été faibles. Si l'apport de l agriculture vivrière à la croissance a été assez stable (0,1%), celui de l agriculture industrielle est resté erratique. Tableau IV.4 : Contribution du secteur agricole à la croissance ( ) SECTEURS Agriculture Vivrière Agriculture Industrielle Primaire 0,1% 0,1% 0,1% 0,1% 0,3% -0,3% 0,0% 0,0% 0,5% -0,1% 0,5% 0,3% Secondaire 0,9% 0,8% 0,7% 0,8% Tertiaire 2,4% 3,1% 2,1% 2,5% Source : ANSD La contribution négative notée pour l agriculture industrielle, durant la seconde période ( ) est principalement due aux contre-performances de 2002, précédemment analysées. Egalement, le secteur n a pas connu la reprise escomptée durant les années suivantes, avec une contribution nulle. Entre 2007 et 2011, la contribution globale de l agriculture a été extrêmement faible (0,1%), tandis que le secteur primaire a, dans son ensemble, contribué à près de 0,5% à la croissance du PIB. 17

19 Population (en milliers d'actifs) Valeur ajoutée (en miiliards de FCFA) IV.1.5. Contribution de la main d œuvre agricole Le rôle de la main d œuvre agricole mérite également d être souligné, ce qui, en même temps, permet de s interroger sur sa productivité. En effet, la population agricole reste très importante et se situe à 28% de la population active occupée en Le graphique, ci-après, montre l évolution de la main d œuvre parallèlement à celle de la valeur ajoutée. GRAPHIQUE IV.2 : Valeur ajoutée et main d oeuvre du secteur agricole ( ) POPULATION ACTIVE AGRICOLE VALEUR AJOUTEE Source : ANSD La croissance de la main d œuvre agricole sur les quinze années (1,9%) a été lente, comparée à celle de la population active (3%). En effet, la migration du travail est devenue une réalité au Sénégal, entraînant l exode de la population rurale agricole vers les milieux urbains. Ces déplacements sont dus, entre autres, à la rareté des ressources et aux périodes de sécheresse en milieu rural. Cette situation se traduit, de manière mécanique, par une croissance légèrement positive de la productivité du travail agricole. En effet, toute chose étant égale par ailleurs, la croissance de la valeur ajoutée agricole (3,2%), combinée à la faible croissance de la main d œuvre agricole, laisse présager une augmentation tendancielle de la productivité du travail agricole. 18

20 IV.2. Analyse des principales filières IV.2.1. Filière maïs Le maïs est devenu, en 2003, la deuxième spéculation céréalière après le mil, grâce au programme spécial lancé par le Gouvernement sénégalais qui a permis d atteindre un taux de croissance de 399% (multiplé par ) par rapport à Cependant, les performances se sont estompées à partir de 2006 où la production a chuté de 54,6%. Malgré une reprise substantielle constatée en 2008 (151,1%) avec la mise en place de la GOANA, la production s est remise à décroître à partir de Les difficultés rencontrées dans la filière sont principalement liées à des prix peu incitatifs, à la baisse de fertilité des sols, aux aléas climatiques et à la vétusté du matériel agricole. Ces différentes contraintes posent des problèmes de productivité dommageables à la filière. Elles ont entraîné une incapacité de la filière à satisfaire la demande locale, d où une hausse des importations. GRAPHIQUE IV.3 : Importations de maïs (en tonnes) Source : ANSD Le volume des importations de maïs a constamment cru. Toutefois, des périodes de baisse ont été notées en 2004, imputable au programme maïs, ainsi qu'en 2009 et 2010, après le lancement de la GOANA. IV.2.2. Filière riz Le riz est la principale denrée de consommation au Sénégal. Cependant, un écart énorme existe entre la demande intérieure et la production locale. L Etat, soucieux de développer la filière riz, a créé, en 1965, la Société nationale d aménagement et d exploitation des terres du delta du fleuve Sénégal et de la Falémé 19

21 (SAED). Cette société avait pour tâches les aménagements et la gestion des périmètres irrigués et s'occupait également des intrants et du conseil agricole. Par la suite, la filière riz fut libéralisée en Cette libéralisation a aussi concerné les importations de riz, car la production nationale de riz ne permettait de couvrir qu entre 20 et 30% 11 de la demande nationale. Toutefois, en 2008, le Programme national d autosuffisance en riz (PNAR) a été lancé, afin de réduire la dépendance de l extérieur. Les contraintes de la riziculture au Sénégal sont liées aux invasions aviaires importantes, surtout dans la vallée du fleuve Sénégal, aux unités de transformation vétustes qui altèrent la qualité du riz au décorticage, aux difficultés de commercialisation du riz local, au faible niveau d utilisation d engrais minéraux et de semences de qualité, aux difficultés d accès aux intrants à temps, aux difficultés d accès au crédit et aux problèmes fonciers. A ces différentes contraintes de la filière, s ajouter la quantité élevée et croissante des importations de riz, comme l indique le graphique ci-après. GRAPHIQUE IV.6 : Importations de brisures de riz (en tonnes) Source : ANSD Les importations de riz se sont situées, en moyenne, à tonnes sur la période, contre tonnes pour la production locale. Elles ont cependant chuté à partir de 2008, du fait des performances enregistrées dans la riziculture occasionnées par le plan REVA et la GOANA. Malheureusement, comme pour le maïs, les importations de riz ont renoué avec leur croissance en Aperçu du développement rizicole, FAO,

22 IV.2.3. Filière arachide L arachide constitue la source principale de revenus pour le monde rural. Cette filière compte également parmi les quatre premiers produits d exportation du Sénégal, avec les produits de la pêche, les phosphates et le tourisme. L activité de production de l arachide au Sénégal a un effet d entraînement considérable sur les autres secteurs (la collecte, la transformation industrielle et la commercialisation des produits). Cependant, la filière arachide est confrontée à des contraintes liées aux perturbations climatiques, à la dégradation des sols, aux déficiences dans l'approvisionnement en intrants, particulièrement en semences, à l'absence de renouvellement et d'entretien du parc de matériel, à l insuffisance de l appui/conseil aux producteurs et à l accès au crédit. A cela, s ajoutent les difficultés de commercialisation de l arachide. En 2013, des négociants chinois sont arrivés sur le marché sénégalais de l arachide, en proposant un prix au producteur qui avoisine 250FCFA le kilo, différent du prix officiel de 190FCFA. L'arrivée des chinois sur le marché arachidier induit une manne financière pour les producteurs qui pensent pouvoir vivre décemment de la vente de leur production à ce prix. Cependant, cette situation porte préjudice aux huileries locales (SUNEOR, NOVASEN) qui risquent de souffrir d un déficit d approvisionnements. IV.2.4. Filière coton La culture du coton a commencé au Sénégal après l'accès à l'indépendance, grâce à la Compagnie Française de Développement des Textiles (CFDT), et dans un souci de diversification de l agriculture fortement dépendante de l arachide. La Sodefitex (Société de développement des fibres textiles) qui fut créée en 1974, adopta une stratégie d intensification de la culture du coton. Elle a ainsi contribué au développement de la filière, en distribuant gratuitement les intrants aux producteurs de coton et en mettant en place, au début des années 80, une politique d alphabétisation fonctionnelle pour la formation des relais techniques villageois. Cependant, la production de coton a particulièrement chuté à partir de Les difficultés de la culture de coton sont liées à une pluviométrie souvent aléatoire, à la faiblesse de la production, à la volatilité des cours de la fibre, au trafic des intrants subventionnés par l Etat, à la pression parasitaire et au surendettement des cotonculteurs (environ à 1, 8 milliards de FCFA, en 2011) consécutif à la crise de la décennie

23 IV.2.5. Produits maraîchers : tomate et oignons IV Tomates La tomate représente la deuxième spéculation horticole après l oignon. Elle constitue une culture de diversification pour la Vallée du Fleuve Sénégal spécialisée dans la riziculture irriguée. Les éléments qui profitent aux producteurs de tomates dans cette zone sont l existence d usine de transformation et d aménagements hydro-agricoles. Cependant, des contraintes liées à la dépendance collective vis-à-vis du crédit, à la vétusté du parc de machines agricoles, à l évacuation de la production vers les usines, à la concurrence de plus en plus grande imposée par l importation du triple concentré de tomate et, à la cherté de certains intrants agricoles, notamment l engrais, affectent la filière. IV Oignons L oignon a connu son émergence grâce à la politique de diversification de la production agricole du Sénégal au début des années 70. A l instar des autres produits maraîchers, il constituait également une alternative à l équilibre nutritionnel de la population qui était menacée par la sécheresse. Le produit de la vente de l oignon constituait également des revenus additionnels pour les agriculteurs et un élément de réduction du déficit de la balance commerciale. Les problèmes qui sévissent dans le secteur concernent essentiellement la dégradation des nappes phréatiques, la situation foncière peu sécurisante, l absence de ressources, les difficultés liées à l'accès au crédit, le manque d infrastructures de stockage et la commercialisation concurrencée par l oignon importé. IV.3. Productivité agricole La productivité agricole semble être le meilleur baromètre du développement agricole, car mesurant l efficacité des pratiques culturales. Cependant, elle demeure faible au Sénégal, en raison des contraintes liées à la dégradation des sols, aux irrégularités climatiques, aux invasions acridiennes, aux semences de faible qualité, à la vétusté du matériel agricole et à une absence de formation des agriculteurs. Le facteur capital dans la production agricole est, en grande partie, constitué par la terre. Les graphiques ci-après mettent en relation le taux de croissance de la productivité avec celui de la superficie cultivée pour l'agriculture vivrière et l'agriculture industrielle. 22

24 Taux de croissance de la productivité Taux de croissance de la productivité GRAPHIQUE IV.7 : Relation entre surface cultivée et productivité ( ) Agriculture vrivirère 150% 100% 50% 0% -50% -100% -40% -20% 0% 20% 40% 60% 80% Taux de croissance superficie Agriculture industriell 30% 25% 20% 15% 10% 5% 0% -5% -10% -15% -20% -25% -40% -20% 0% 20% 40% 60% Taux de croissance superficie Source : ANSD Les pentes négatives indiquent que la productivité évolue en sens inverse par rapport à la superficie. Ainsi, la politique d'extension des terres n'entraîne pas forcément une hausse de la productivité. Cette observation peut, sans doute, contribuer à expliquer pourquoi la GOANA n a pas été une grande réussite, même si elle a suscité une extension de plus de 40% des surfaces cultivées. Cependant, il est important de nuancer ce résultat, du fait des limites de la productivité uni-factorielle. Pour ce qui est de la productivité du travail, elle renseigne sur les aptitudes des agriculteurs à optimiser leur production. Le graphique ci-après compare la productivité du travail du secteur agricole à celle des autres secteurs. 23

25 GRAPHIQUE IV.8 : Productivité du travail ( ) Agriculture Secondaire Tertiaire 2 1,8 1,6 1,4 1,2 1 0,8 0,6 0,4 0,2 0 Source : ANSD La productivité du travail du secteur agricole apparaît extrêmement faible, comparée à celles des secteurs secondaire et tertiaire. Le Rapport National de Compétitivité du Sénégal (RNCS), de l'année 2011, explique cette faiblesse par la prépondérance des acteurs informels. En effet, la productivité du travail dans le secteur agricole informel a été dix fois moins élevée que dans le secteur agricole formel. De plus, entre 2000 et 2009, la productivité de la maind'œuvre dans l agriculture formelle a augmenté dix fois plus vite que celle du secteur informel agricole. Cela résulte du fait que le secteur agricole est encore principalement composé de petites exploitations familiales qui dépendent fortement de techniques obsolètes de production. 24

26 V. REVUE THEORIQUE ET EMPIRIQUE DE LA LITTERATURE La productivité agricole désigne l'efficacité avec laquelle les agriculteurs combinent des inputs pour produire des outputs. C est un facteur important de rentabilité et de compétitivité du secteur agricole. Selon Solow (1957), la croissance de la production est largement due à un accroissement de la productivité. Par ailleurs, Hayami et Ruttan (1985) ont montré que la production agricole peut s accroître de deux manières. Premièrement, la croissance de la production peut être due à une augmentation de l utilisation de la terre, du capital, du travail et des consommations intermédiaires. Deuxièmement, la croissance de la production agricole peut être occasionnée par des avancées dans les techniques de production. Les paragraphes suivants expliquent les principaux déterminants et les différentes méthodes de mesure de la productivité agricole. Les travaux empiriques, sur l impact de l amélioration de la productivité sur la production agricole, sont également abordés. V.1. Déterminants de la productivité agricole La littérature, sur les déterminants de la productivité agricole, renseigne sur les leviers sur lesquels les autorités publiques doivent agir afin d accroître la performance agricole. Globalement, la productivité agricole peut être améliorée au niveau des inputs qui entrent directement dans le processus de production, mais aussi à travers un environnement propice au développement du secteur. Dans une étude sur la qualité des sols, la productivité agricole et la sécurité alimentaire, Wiebe (2003) a montré que la dégradation des terres ne menace pas la sécurité alimentaire à l'échelle mondiale, mais pose de sérieux problèmes dans les zones où les sols sont fragiles, les droits de propriété précaires et l accès des agriculteurs, à l'information et aux marchés, limité. Le plus souvent, la qualité des sols varie selon les zones agro-écologiques et les conditions géographiques. Ainsi, Gisselquist (1999) a mis en relief la géographie et la productivité agricole en Inde. Son analyse montre que les différences dans les rendements céréaliers, entre Etats du nord, du centre et du sud de l'inde, sont fortement liées à la variation géographique régionale. Celle-ci a un effet certain sur la productivité, toutes choses restant égales par ailleurs. Les auteurs montrent, également, que les précipitations et la température dans les États tropicaux et secs influencent les rendements des céréales alimentaires supérieurs. En outre, l analyse des effets des phénomènes migratoires sur la productivité agricole retient de plus en plus l attention des chercheurs. A ce titre, Rozelle et al. (1999) ont essayé d'établir des liens entre les transferts de fonds, la migration et la productivité agricole chinoise. La 25

27 migration du travail est, en effet, un phénomène important qui influe sur le développement économique et la modernisation. L'étude a montré, à travers une régression économétrique simple, que la migration a un impact négatif sur la productivité agricole, l afflux de la population rurale vers les centres urbains diminuant fortement la main-d œuvre agricole. Néanmoins, les effets négatifs de ce phénomène sur la productivité sont atténués par les transferts de fonds des migrants qui contribuent significativement à amoindrir l insécurité alimentaire. Le développement de l agriculture a besoin d un bon cadre qui permet aux agriculteurs de produire dans des conditions optimales, de se nourrir décemment et de commercialiser dans les meilleures conditions une partie de leur production. Antle (1983), soucieux de l environnement de pratique de l agriculture, a montré l'importance de la mise en place d'infrastructures dans l'accroissement de la productivité agricole. Comme attendu, l impact des infrastructures sur la productivité agricole s est révélé positif. Le développement de l'agriculture d'un pays est largement tributaire de l existence d'infrastructures de qualité, notamment dans le transport et la communication. Aussi, il est important de moderniser et de développer les pratiques culturales. Dans ce sens, Alston (2010), a réalisé une revue exhaustive de la littérature relative à la place de l innovation et de la R&D dans la croissance de la productivité agricole. Il aboutit à la conclusion que le taux de rendement des investissements dans la R&D est généralement élevé. Pour sa part, Kussa (2012), s est intéressé aux effets de la santé des agriculteurs sur la productivité agricole en Ethiopie. Les agriculteurs malades ont, en moyenne, un score de 33,5% pour ce qui est de l'efficience technique, contre 48,9% pour les ménages en bonne santé. L'auteur montre, ainsi, que la mise en place d'un dispositif sanitaire adéquat aide à accroître la productivité des agriculteurs. V.2. Mesures de la productivité agricole La mesure de la productivité agricole fait l objet de nombreuses controverses. La précision et la rigueur dans la définition de la productivité agricole et dans la désignation de ses déterminants, sur le plan théorique, ne sont plus évidentes quand il s agit de cas empiriques. En effet, des contraintes liées à la disponibilité des statistiques s invitent très souvent dans cet exercice. Un indice de la production sur un intrant particulier est souvent utilisé pour mesurer la productivité partielle d un facteur. Ce type d indicateur sert à mesurer l évolution dans le temps de la production unitaire d un intrant donné. Par exemple, le rendement à l hectare est 26

28 utilisé pour mesurer la productivité de la terre, alors que la production par travailleur quantifie la productivité du travail. Toutefois, les mesures de productivités partielles des facteurs ont des insuffisances, quand il s agit de capter les progrès technologiques. En effet, elles ne reflètent pas les changements intervenus dans l utilisation des intrants. En revanche, la productivité totale des facteurs (PTF) est un ratio qui met en rapport l agrégation de l ensemble des extrants avec l agrégation de l ensemble des intrants. Elle mesure, de façon simple, l efficacité avec laquelle les intrants sont transformés en extrants. Néanmoins, des méthodes d agrégation différentes des intrants et/ou des extrants peuvent conduire à des estimations différentes, chacune étant cohérente avec la fonction de production sous jacente spécifiée. Les indices de PTF utilisés dans la littérature sont généralement de type Laspeyres, Paasche, Fisher, Törnqvist-Theil et Eltetö-Köves-Szulc (EKS). La PTF offre de nombreux avantages, en ce sens qu elle est clairement définie, facilement mesurable et offre des possibilités de comparaison dans le temps et pour différentes études. Elle constitue, également, un outil privilégié pour l analyse de l efficacité des politiques conçues pour augmenter le bien être économique, même si les effets de politiques gouvernementales sur la productivité agricole peuvent être décalés et que d autres éléments influencent la productivité. C est ainsi que le terme générique de productivité multifactorielle est souvent préféré à celle de PTF, du fait que certains inputs et/ou output sont forcément exclus de l analyse, selon la disponibilité des statistiques. Sans perte de généralités, la croissance de la PTF comporte trois composantes (Coelli et al., 2005) : le changement technologique, l évolution de l efficacité technique et l évolution de l efficacité d échelle. Dans ce sens, Darku, Malla et Tran (2012) ont mesuré les variations de la productivité totale des facteurs de l'agriculture canadienne, utilisant l approche de la frontière stochastique. Les résultats de la décomposition de la PTF, en évolution technologique, effet d'échelle et évolution de l'efficience technique, ont révélé que les modifications de productivité sont essentiellement conduites par les changements technologiques. 27

29 V.3. Application des MEGC dans le secteur agricole Selon Savard (1995), à l origine, deux raisons ont principalement justifié l utilisation des MEGC dans le secteur agricole. La première est liée aux pressions exercées en faveur de la libéralisation des politiques agricoles dans le cadre des négociations multilatérales du GATT 12, avec la consolidation de blocs commerciaux comme l Union Européenne et l ALENA 13. La seconde est, pour sa part, liée aux remises en cause du rôle interventionniste des Etats, imposées par les contraintes budgétaires. Ainsi, un grand nombre de MEGC ont été construits pour analyser l impact de la libéralisation agricole proposée lors de l Uruguay Round. D autres modèles ont, par contre, analysé des changements de politiques agricoles sur l ensemble de l économie et sur le bien-être. Burniaux, Waelbroeck et al. (1988) utilisent un modèle dénommé RUNS (Rural/Urbain/Nord/Sud) pour évaluer l incidence de la politique agricole commune (PAC) de l Union européenne. Ce modèle distingue, dans chaque économie régionale, le secteur agricole du reste de l économie et aboutit à un impact positif de la PAC pour les populations rurales des pays en voie de développement, à la faveur de la hausse des prix de production agricole et de la baisse probable des prix des biens intermédiaires qui se traduiraient par une augmentation des revenus. Par ailleurs, le modèle WALRAS (World Agricultural Liberalisation Study) de l OCDE a étudié les interactions entre les secteurs agricoles et non agricoles et a évalué, en termes de bien être, les effets des politiques de l OCDE sur les pays membres. Le secteur agricole ne figure pas dans ce modèle, de manière détaillée ; deux produits seulement sont explicités : l élevage et tout le reste. En plus, ce modèle n individualise aucun pays en développement (Bumiaux et al, 1990). Les types de modèles (dits modèles mondiaux), comme ceux que nous venons de décrire, ont abondamment fait appel aux équations de transmission des prix pour représenter les politiques. Cette démarche est, sans doute, réductrice dans l'illustration des politiques. Ainsi, les lenteurs de l'ajustement du marché des facteurs font qu'il est difficile de déterminer l'effet net d'attraction des ressources des politiques publiques sur le produit marginal des facteurs aux prix mondiaux (Hertel, 1990). En outre, l'inclusion des pays en développement dans ces modèles mondiaux vise à permettre une comptabilisation correcte de l'offre et de la demande globales dans une perspective mondiale plutôt que du point de ces pays eux-mêmes (DE 12 General Aggreement on Tariff and Trade 13 Accord de Libre Echange Nord Américain 28

30 Janvry et Sadoulet, 1990). Ces modèles souffrent enfin de lacunes importantes dans la désagrégation et l'exhaustivité du secteur agricole. A l opposé, les modèles par pays se sont directement concentrés sur l'incidence des variations des prix internationaux sur les performances économiques. L'accent est particulièrement mis sur les interactions détaillées entre les différentes branches de l'économie et sur la spécification des caractéristiques des différentes catégories socio-économiques. En somme, les MEGC par pays appliqués au secteur agricole comprennent deux variantes. Dans une première approche le secteur agricole est modélisé comme les autres secteurs de l économie alors qu une seconde démarche modélise le secteur agricole de façon isolée, d abord en modèle multimarché avant intégration dans un cadre d équilibre général. Dans la première approche, on retrouve les travaux de Loo et Tower (1990) qui étudient les effets de la libéralisation des échanges agricoles dans les pays en développement en mettant, notamment, l accent sur le financement du secteur public et sur l allocation des ressources. Concernant les effets sur les finances publiques, ils aboutissent à la conclusion que l'augmentation des prix agricoles mondiaux combinée à celle de la valeur des importations et des exportations se traduit par un gain en termes de recettes budgétaires. Ils concluent, également, à une augmentation de gains, suite à la réallocation des ressources des secteurs protégés vers les secteurs concurrentiels. Pour leur part, les modèles MEGC construits par De Janvry et Sadoulet (1987), notamment pour la Corée, le Mexique, l Egypte, l Inde, le Pérou et le Sri Lanka ont étudié les effets sectoriels et inter-temporels de certaines politiques économiques comme une augmentation de la production sous différents régimes de prix (flexible et fixe), les incitations par les prix, les investissements dans l'agriculture plutôt que dans l'industrie, les subventions alimentaires. Ils ont abouti à des résultats différents selon la façon dont l économie est modélisée. Pour la Tanzanie et le Malawi, Lopez, Ali et Larsen (1991) ont analysé l impact de la politique macro économique, commerciale, de prix et de taux de change sur l agriculture, le secteur étant désagrégé en biens échangeables et biens non échangeables. Le principal résultat de leur travail est qu'en Tanzanie, l'agriculture d'exportation est fortement sensible aux incitations par les prix et aux variations, en particulier, du prix relatif des biens agricoles d'importations par rapport aux biens agricoles non échangeables. Plus récemment, les travaux de Thirtle et al. (2001) ont montré que dans les pays en développement, la croissance économique dépend fortement de celle de la productivité du secteur agricole. Les effets d un accroissement de la productivité seraient directs et positifs 29

31 sur les ménages pauvres en milieu rural, alors que pour les pauvres des centres urbains, les effets positifs se feraient par le canal de la réduction des prix. Au Mali, dans le cadre de la mise en œuvre du PDDAA 14, Berthé et Keita (2009) montrent à partir d un MEGC, basé sur celui de l IFPRI, que l accroissement de la productivité céréalière pluviale serait d une grande importance pour réduire la pauvreté, et que la productivité agricole est la variable la mieux corrélée avec le statut nutritionnel des ménages ruraux. Ils montrent, également, que l effet serait largement positif pour les plus pauvres qui autoconsomment une part importante de leur production. Dans la même veine, à l aide d un MEGC, en dynamique séquentielle sur la période (période de mise en œuvre du plan stratégique de développement agricole, PEDSA), appliqué à l économie mozambicaine, Pauw, Thurlow et al. (2012) arrivent à la conclusion que l accroissement de la productivité agricole dans le cadre du PEDSA entrainerait un gain de 1,2 point de croissance, relativement au scénario tendanciel. Pour ce qui est du Nigéria, les chercheurs de l IFPRI, Diao et al. (2010) arrivent, à travers un MEGC en dynamique récursive, à la conclusion que si les objectifs fixés par le gouvernement pour certaines branches agricoles sont atteints, alors le secteur agricole et l économie dans son ensemble atteindraient des taux de croissance respectifs de 9,5% et de 8% sur les prochaines années. En ce qui concerne le Sénégal, Dansokho (2000) analyse les effets du Plan d Ajustement à Moyen et Long Termes à travers un MEGC statique. Dans son document, il conclut que l agriculture est la voie privilégiée si, outre l objectif de réduction du déficit public, les autorités désirent relancer la croissance économique et accroître les revenus des ménages urbains et ruraux dans une optique de politique nationale de lutte contre la pauvreté. Selon l auteur, les effets d'interdépendance sur l'économie de l'injection d'une unité monétaire dans les sous-branches de l'agriculture sont nettement supérieurs à ceux des branches nonagricoles. Au total, les enseignements de la littérature, notamment dans les pays en développement, montrent que l accroissement de la productivité agricole entraîne une plus forte croissance économique. 14 Programme Détaillé de Développement de l Agriculture en Afrique 30

32 VI. METHODOLOGIE VI.1. Enoncé du problème Un MEGC dynamique est utilisé pour évaluer les impacts sectoriels et macroéconomiques des activités supplémentaires envisagées dans la politique agricole. Comme on le sait, un MEGC met en relation les décisions de production des firmes avec les décisions de consommation des agents économiques, tout en tenant compte des contraintes technologiques et budgétaires qui s appliquent à chacun d'eux. Ainsi construit, le modèle est alors utilisable pour analyser, d une part, des chocs exogènes qui affectent l environnement économique et, d autre part, des politiques économiques qui peuvent affecter ces différents agents. L architecture du modèle et les équations qui le composent sont présentées en annexes. Pour évaluer l impact de la politique agricole, deux niveaux d utilisation du modèle peuvent être envisagés. 1- le modèle peut être utilisé pour quantifier les retombées économiques à court et moyen terme de l accroissement de dépenses publiques (effets demande) pour la mise en œuvre des différentes activités. 2- le modèle peut aussi servir à évaluer les effets structurants de long terme (effets d offre), conséquences de la mise en œuvre des programmes et des changements dans l environnement institutionnel. Ces deux niveaux d analyse sont fondamentalement différents et la crédibilité des résultats repose grandement sur la qualité des informations collectées. VI.2. Impacts du programme de dépenses publiques à court et moyen terme Pour analyser les retombées économiques d un programme de dépenses publiques, il convient de disposer d un certain nombre d informations indispensables à la bonne conduite des simulations. L enveloppe budgétaire est-elle en complément ou en substitution d autres allocations déjà prévues dans le budget de l Etat? Il est difficile de répondre à cette question. Cependant, il serait raisonnable de supposer l occurrence de ces deux situations lors des simulations. Si les dépenses agricoles sont en complément des autres dépenses, il est alors 31

33 possible d examiner quatre cas selon qu elles sont financées par la fiscalité, les dons, la dette intérieure ou la dette extérieure. Quelle est la composition sectorielle du programme de dépenses? Dans le cadre d un projet de création d une nouvelle usine, le promoteur dispose d une évaluation assez précise de l ensemble des dépenses qu il devra effectuer pour développer son projet. Il connaîtra, par exemple, le budget de dépenses en construction, en achat d équipements, en étude, en aménagement des terrains, etc.. Concernant la politique agricole, la connaissance du vecteur de dépenses, associé à chaque projet d investissement, permet de calculer la répercussion sur les secteurs fournisseurs des biens et des services pour la mise en œuvre du programme. L on pourra ainsi évaluer les répercussions des dépenses d investissement sur les autres secteurs d activité et mesurer les retombées sur la création d emploi, la production des branches, les importations, etc.. L examen détaillé des projets et programmes prévus permet de se faire une idée a priori du secteur qui devra fournir le service demandé par les activités inscrites dans le PTIP. Quel est l échelonnement du programme de dépenses publiques dans le temps? Les informations sur l échelonnement des dépenses sur plusieurs années permettent au MEGC dynamique de prévoir, avec une certaine précision, la vitesse de mise en œuvre de la politique agricole. Le PTIP est inscrit dans une vision de moyen terme, prenant en compte la possibilité de report qu offre la programmation glissante. Il est mis en œuvre sur un horizon de 3 ans et les montants annuels sont clairement indiqués. Cependant, certaines activités pourraient être reportées tandis que d'autres sont prônées. En outre, quelles hypothèses faut-il formuler après l écoulement de la période de 3 ans du PTIP? Faut-il postuler que les dépenses supplémentaires prendront fin? Ceci signifierait un retour du flux de dépenses publiques au niveau du scénario de référence. Faut-il, au contraire, envisager la poursuite de l effort dans les années futures? VI.3. Impacts du programme agricole à long terme La mise en œuvre de la politique agricole, à travers le PTIP vise essentiellement à modifier l environnement du secteur agricole afin de favoriser l investissement et la production. Dans cet esprit, l évaluation des impacts structurants de long terme, à l aide du modèle, nécessite, tout d abord, de déterminer les canaux de transmission des mesures envisagées. En prenant en considération les projets et programmes présentés dans le tableau III.1 ainsi que les 32

34 caractéristiques du modèle, la politique agricole devrait avoir des effets sur un certain nombre de composantes à savoir : une augmentation du stock de capital (équipements, terre) ; une augmentation des infrastructures dans le secteur agricole ; des gains d efficacité ou de productivité dans l utilisation des facteurs (travail, équipement, terre) ; des gains d efficacité ou de productivité dans l utilisation des infrastructures agricoles une bonne campagne de valorisation/commercialisation des produits agricoles. un meilleur accès au crédit VI.4. Formalisation mathématique Les équations, greffées au MEGC pour traduire les effets de court et moyen terme (effets demande) et les effets structurels de long terme, peuvent être présentées comme suit : VI.4.1. Effets demande Il est tout d abord important de rappeler les trois équations ci-après qui permettent de rendre compte des interrelations entre les finances publiques et le reste de l économie: - l équation du solde budgétaire qui résulte de la différence entre les recettes de l Etat et les dépenses Avec : le solde budgétaire ; les recettes fiscales ; les recettes non fiscales, les dons ; le prix de la demande du bien i ; la dépense courante en volume du bien i ; la dépense d investissement public en volume du bien i ; et les transferts du gouvernement vers les ménages. - l équation d équilibre entre l épargne et l investissement Avec : la dépense d investissement privé en volume du bien i ; l épargne intérieure privée ; et le solde du compte courant. 33

35 - l équation d équilibre ressource-emploi Avec : la demande totale en volume du bien i ; et la consommation intermédiaire du bien i de l entreprise j. VI Les nouvelles équations liées à l effet demande du programme agricole L effet demande provient de l augmentation des dépenses publiques destinées au secteur agricole. Chaque programme ou projet de la politique agricole est représenté de façon distincte. Soit : : La dépense annuelle par programme (variable exogène) : La demande annuelle en volume du bien pour l exécution du programme prog (variable endogène) : Le paramètre de répartition du budget d un programme par demande en bien i Ainsi, la demande annuelle en volume du bien, pour l exécution du programme, est liée à la dépense annuelle du programme comme suit : Cette nouvelle demande se traduit par une modification de l équation d équilibre ressource- emploi : Le solde budgétaire est également modifié de la sorte : 34

36 VI Cas où les dépenses sont en substitution des autres dépenses Si les dépenses du programme agricole sont en substitution des autres dépenses, alors les mêmes montants doivent être retranchés des autres postes de dépenses courantes ou de dépenses d investissement. Pour ce faire, le déficit budgétaire doit être fixe (ou exogène) et l un des postes de dépenses devient endogène afin de pouvoir s ajuster. VI Cas où les dépenses sont en complément des autres dépenses Si les dépenses du programme agricole sont en complément des autres dépenses, les résultats peuvent être différents, suivant les quatre possibilités ci-dessous : si elles sont financées par une augmentation de recettes fiscales, alors le solde budgétaire reste exogène ainsi que toutes les autres recettes et dépenses. Ainsi, seules les recettes fiscales devront s ajuster ; si elles sont financées par les dons, alors le déficit demeure exogène et la variable représentative des dons devient endogène ; si elles sont financées par l endettement intérieur, alors le déficit se détériore tandis que le solde du compte courant est exogène. Dans ce cas, le stock de la dette intérieure augmente ; si elles sont financées par l endettement extérieur, alors le déficit se détériore mais le solde du compte courant devient endogène, tandis que l épargne intérieure est fixée. Dans ce cas, le stock de la dette extérieure augmente également. VI.4.2. Effets d offre VI Augmentation du stock de capital Le nouveau capital s ajoute de façon exogène à l investissement par secteur de destination: Avec : volume d accroissement du stock de capital financé par le programme prog et destiné à l industrie j ; la demande annuelle d investissement de l industrie j ; le taux de rendement du capital de l industrie j ; le stock de capital de l industrie j ; l élasticité de demande d investissement de l industrie j ; le paramètre d échelle de la fonction de demande d investissement de l industrie j ; et le cout d usage du capital. 35

37 Notons que le même principe est appliqué pour évaluer l augmentation des surfaces cultivables : Avec : le volume d accroissement de la terre financé par le programme prog et destiné à l industrie j ; la demande annuelle d investissement en terre de l industrie j ; le taux de rendement de la terre de l industrie j : la superficie de la terre utilisée par l industrie j ; l élasticité de demande d investissement en terre de l industrie j ; et le paramètre d échelle de la fonction de demande d investissement en terre de l industrie j. VI Augmentation des infrastructures dans le secteur agricole A l instar du capital privé, les nouvelles infrastructures viennent s ajouter à l investissement public comme suit : Avec : le volume d accroissement du stock de capital financé par le programme prog et destiné à l industrie agricole j ; la demande annuelle d investissement en infrastructure pour l industrie j ; le taux de rendement de l infrastructure pour l industrie j ; le stock d infrastructure utilisé par l industrie j ; l élasticité de demande d infrastructure ; et le paramètre d échelle de la fonction de demande d investissement en infrastructure. VI Augmentation de la productivité des facteurs Il est difficile de mesurer les effets des politiques d accroissement de la productivité des facteurs, puisque celles-ci agissent de manière indirecte sur la production. D ailleurs, la littérature est peu prolixe à ce sujet. Cependant, l hypothèse émise dans cet exercice est que, sur un horizon temporel donné, la valeur actualisée de l augmentation de la productivité est égale au montant investi aujourd hui. En d autres termes, il peut être admis que le gouvernement espère augmenter la productivité à long terme du même montant injecté aujourd hui dans le cadre de sa politique. Ainsi, à l aide des fonctions de demande des facteurs, l effet d accroissement de la productivité peut être pris en compte comme suit : 36

38 - Augmentation de la productivité du travail Avec : l augmentation (en pourcentage de la demande initiale de travail) de la productivité du travail financée par le programme prog et destinée à l industrie agricole j ; la demande de travail de l industrie j ; le prix de la valeur ajoutée de l industrie j ; le volume de la valeur ajoutée de l industrie j ; le taux de salaire payé par l industrie j ; et la part de la demande de travail sur la valeur ajoutée. - Augmentation de la productivité du capital Avec : l augmentation (en pourcentage de la demande initiale d équipement) de la productivité du capital financée par le programme prog et destinée à l industrie agricole j ; le stock de capital (équipement) de l industrie j ; le rendement du capital (équipement et terre) ; le stock de capital (équipement et terre) ; le rendement du capital (équipement) ; et la part du stock capital (équipement) sur le stock total de capital (équipement, terre) de l industrie j. - Augmentation de la productivité de la terre Avec : l augmentation (en pourcentage de la demande initiale de terre) de la productivité de la terre financée par le programme prog et destinée à l industrie agricole j; et le rendement de la terre pour l industrie j. 37

39 - Augmentation de la productivité des infrastructures agricoles L amélioration de la productivité des infrastructures agricoles est essentiellement due aux programmes de réhabilitation des routes et des pistes de production. A l instar de celle du travail ou du capital ou de la terre, l augmentation de la productivité du capital public est prise en compte comme suit : Avec : l augmentation (en pourcentage de la demande initiale de capital public) de la productivité du capital publique financée par le programme prog et destinée à l industrie agricole j ; le stock d infrastructure publique utilisée par l industrie j ; le rendement total du capital (équipement, terre et infrastructure) ; le stock total de capital (équipement, terre et infrastructure) utilisé par l industrie j ; le taux de rendement de l infrastructure pour l industrie j ; et la part des infrastructures sur la stock total de capital (équipement, terre et infrastructure) utilisé par l industrie j. VI Valorisation/commercialisation des produits agricoles La valorisation des produits agricoles tient essentiellement à des investissements destinés à augmenter les stocks de facteurs de production et à améliorer leur productivité. Ainsi, le volet valorisation des produits agricoles peut être pris en compte par les effets d offre précédemment décrits. VI Accès au crédit Un meilleur accès au crédit permet se stimuler l investissement. Ainsi, il est supposé que les crédits octroyés bonifient la demande d investissement des industries qui en bénéficient. Formellement, la fonction d investissement par destination peut être réécrite comme suit : Avec : le niveau d accès au crédit (en pourcentage de la demande initiale d investissement) pour l industrie agricole j. 38

40 VII. RESULTATS ET INTERPRETATION VII.1. Effets demande des dépenses de la politique agricole Les résultats analysés, ci-dessous, donnent un aperçu des effets macroéconomiques de court terme liés aux modes de financement des dépenses agricoles supplémentaires du PTIP ( ). Cet exercice parait essentiel même si le tableau III.1 a déjà précisé les sources de financement. La raison est qu en considérant le principe de fongibilité des ressources budgétaires, il peut être illusoire de penser, par exemple, que les apports des bailleurs de fonds viennent nécessairement s ajouter aux dépenses déjà existantes. En effet, les contraintes de portefeuille peuvent amener un bailleur à augmenter ses financements agricoles tout en réduisant d autres types de financement. Dans ce cas, les dépenses supplémentaires agricoles seraient en substitution d autres dépenses budgétaires. Les tableaux suivants montrent à quel point les résultats peuvent être différents suivant la politique budgétaire mise en œuvre. Tableau VII.1: AGREGATS MACROECONOMIQUES Cas où les dépenses agricoles viennent en substitution des dépenses courantes (en variation par rapport au scénario de référence) ANNEES Prix à la consommation -0,33% -0,50% -0,56% Dépenses courantes en volume -2,19% -3,49% -4,11% Dépenses courantes en valeur -2,46% -3,87% -4,52% Ratio Solde budgétaire/pib 0,00% 0,00% 0,00% PIB -0,26% -0,42% -0,48% Source : Auteurs Le tableau VII.1 montre que si la politique agricole est financée, via une diminution des dépenses courantes, l activité économique connaîtrait une baisse de 0,3% à 0,5%. L explication est que, pour maintenir le solde budgétaire constant, les dépenses courantes devraient baisser au-delà du niveau requis pour compenser les pertes de recettes fiscales induites par la baisse des prix. Pour ce qui est des financements par les recettes fiscales (tableau VII.2), on suppose que l ajustement est opéré à travers les impôts indirects perçus sur les biens de consommation. Ce procédé est en réalité le plus usité dès lors qu il s agit d augmenter les recettes fiscales. 39

41 Cependant, cette mesure serait également récessive même si, comparée à la première option, la baisse du PIB devrait être de moindre ampleur. Tableau VII.2: Cas où les dépenses agricoles sont financées par une augmentation de recettes fiscales (impôts sur la consommation) (en variation par rapport au scénario de référence) AGREGATS MACROECONOMIQUES ANNEES Prix hors taxes -0,13% -0,22% -0,27% Taux effectif d impôt sur la 0,62% 0,98% 1,15% consommation Prix à la consommation 0,30% 0,51% 0,61% Dépenses courantes en volume 0,13% 0,18% 0,21% Dépenses courantes en valeur 0,00% 0,00% 0,00% Ratio Solde budgétaire /PIB 0,00% 0,00% 0,00% PIB -0,12% -0,22% -0,26% Source : Auteurs Une baisse des prix, hors taxes, est également notée en relation avec celle de l activité économique. Cependant, le changement du taux effectif d impôt sur les biens consommés entraînerait une hausse des prix à la consommation. Les dépenses courantes sont maintenues exogènes en valeur dans cette simulation tandis que les dépenses en volume augmenteraient légèrement, du fait de la baisse des prix. Tableau VII.3 : AGREGATS MACROECONOMIQUES Cas où les dépenses agricoles sont financées par une augmentation de dons (en variation par rapport au scénario de référence) ANNEES Prix à la consommation 0,32% 0,50% 0,60% Dépenses courantes en volume -0,19% -0,30% -0,36% Dépenses courantes en valeur 0,00% 0,00% 0,00% Ratio Solde budgétaire /PIB 0,00% 0,00% 0,00% Ratio Dons/ PIB 0,35% 0,58% 0,70% PIB 0,58% 0,79% 0,85% Source : Auteurs Cependant, l ajustement par les dons (tableau VII.3) serait profitable à l économie, avec une augmentation annuelle de près de 0.75% en moyenne. Pour ce faire, le ratio des dons au PIB 40

42 devrait croître de plus d un demi-point par an durant les trois années de mise en œuvre de la politique agricole. Cependant, les autres dépenses en volume devraient baisser du fait de la montée des prix et de l éxogénéité des dépenses en valeur. Tableau VII.4 : AGREGATS MACROECONOMIQUES Cas où les dépenses agricoles sont financées par un emprunt intérieur (en variation par rapport au scénario de référence) ANNEES Prix à la consommation 0,00% 0,10% 0,25% Dépenses courantes en volume 0,00% -0,05% -0,12% Dépenses courantes en valeur 0,00% 0,00% 0,00% Ratio Solde budgétaire /PIB -0,50% -0,85% -1,10% Investissement privé -2,94% -5,14% -6,82% PIB 0,00% -0,19% -0,51% Source : Auteurs Si les dépenses agricoles supplémentaires sont financées par l épargne intérieure (tableau VII.4), il s en suivrait une dégradation systématique du solde budgétaire. L investissement privé subirait également une baisse simultanée dès lors qu une partie de l épargne intérieure des ménages et des entreprises est transférée au secteur public. Ainsi, l option de financer par un emprunt intérieur se traduirait par une contraction de l activité et un endettement public plus élevé. Tableau VII.5 : Cas où les dépenses agricoles sont financées par un emprunt extérieur (en variation par rapport au scénario de référence) AGREGATS MACROECONOMIQUES ANNEES Prix à la consommation 0,28% 0,47% 0,58% Dépenses courantes en volume -0,17% -0,28% -0,35% Dépenses courantes en valeur 0,00% 0,00% 0,00% Ratio Solde budgétaire /PIB -0,37% -0,60% -0,73% Ratio compte courant /PIB -0,31% -0,53% -0,65% PIB 0,51% 0,70% 0,75% Source : Auteurs 41

43 S agissant du financement par emprunt extérieur (tableau VII.5), il occasionnerait une détérioration simultanée du solde budgétaire et du solde courant. Dans le même temps, une augmentation du PIB et une légère poussée inflationniste seraient notées. De manière générale, l efficacité de l effet demande, provenant de l accroissement des investissements agricoles, n est pas nécessairement garantie et dépend fortement des options de financement. Le recours aux financements internes (substitution de dépenses, taxe ou emprunt intérieur) n est qu une façon de transférer la demande du secteur privé ou public vers le secteur public. Par contre, un financement fondé sur une combinaison de dons et d emprunts extérieurs entraînerait une réaction positive de l activité, en dépit d une légère pression sur les prix. VII.2. EFFETS D OFFRE DE LA POLITIQUE AGRICOLE Si les effets demande ne sont visibles que sur la période de mise en œuvre du PTIP, les effets d offre attendus s inscrivent dans le long terme à travers une augmentation des investissements, une amélioration de la productivité des facteurs et un meilleur accès au crédit. Les simulations indiquent que l augmentation des stocks de facteurs de production n améliore que légèrement le PIB agricole (tableau VII.6). En moyenne, ce dernier devrait augmenter de 0,48% par an par rapport à son niveau tendanciel, sur la période L augmentation de la valeur ajoutée est principalement due à l effet de l accroissement des équipements (0,36%) et, dans une moindre mesure, à l effet de l augmentation des surfaces cultivables (0,10%). L augmentation des infrastructures agricoles est essentiellement assurée par une partie du budget du projet de construction et réhabilitation de pistes communautaires (voir tableau de la section III) estimé à moins de trois milliards de FCFA. Il n est alors pas étonnant que son effet de long terme demeure marginal. La filière riz-paddy devrait croître plus rapidement que les autres, en raison notamment de l augmentation des terres. 42

44 Tableau VII.6: Effets de l accroissement des stocks de capital sur la valeur ajoutée des filières agricoles, (en moyenne sur la période ) les effets sont mesurés en variation par rapport au scénario de référence Effet de l'accroissement du stock du facteur : AGRICULTURE maïs riz paddy milsorgho autres agr. viv. arachide coton tomate canne a sucre autres agr. ind. Equipement 0,36% 0,39% 0,39% 0,27% 0,39% 0,29% 0,20% 0,48% 0,20% 0,58% Terre 0,10% 0,07% 0,39% 0,05% 0,07% 0,05% 0,03% 0,08% 0,03% 0,10% Infrastructures 0,03% 0,03% 0,03% 0,02% 0,03% 0,02% 0,02% 0,03% 0,02% 0,04% EFFET TOTAL 0,48% 0,49% 0,81% 0,34% 0,48% 0,37% 0,26% 0,60% 0,26% 0,72% Source : Auteurs Tableau VII.7: Effets de l accroissement de la productivité sur la valeur ajoutée des filières agricoles, (en moyenne sur la période ) les effets sont mesurés en variation par rapport au scénario de référence Effet de l'accroissement de la productivité du facteur : AGRICULTURE maïs riz paddy milsorgho autres agr. viv. arachide coton tomate canne a sucre autres agr. ind. Travail 1,79% 2,06% 1,60% 1,39% 2,02% 1,46% 0,94% 2,48% 0,95% 3,02% Equipement 0,20% 0,22% 0,17% 0,15% 0,22% 0,16% 0,10% 0,27% 0,11% 0,33% Terre 2,05% 1,88% 4,98% 1,28% 1,84% 1,37% 0,88% 2,31% 0,88% 2,80% Infrastructures 0,39% 0,44% 0,35% 0,30% 0,44% 0,32% 0,21% 0,54% 0,21% 0,66% EFFET TOTAL 4,49% 4,67% 7,19% 3,15% 4,58% 3,35% 2,14% 5,78% 2,15% 7,03% 43

45 Source : Auteurs Tableau VII.8: Effets de l accès au crédit sur la valeur ajoutée des filières agricoles (en moyenne sur la période ) les effets sont mesurés en variation par rapport au scénario de référence Effet d un meilleur accès au crédit AGRICULTURE maïs riz paddy milsorgho autres agr. viv. arachide coton tomate canne a sucre autres agr. ind. EFFET TOTAL 5,48% 6,42% 4,55% 3,72% 6,39% 4,25% 1,84% 8,81% 1,85% 10,83% Source : Auteurs Tableau VII.9: Effets totaux de la politique agricole sur la valeur ajoutée des filières agricoles (en moyenne sur la période ) les effets sont mesurés en variation par rapport au scénario de référence EFFET TOTAL AGRICULTURE maïs riz paddy Augmentation des stocks de facteurs Augmentation de la productivité des facteurs milsorgho autres agr. viv. arachide coton tomate canne a sucre autres agr. ind. 0,48% 0,49% 0,81% 0,34% 0,48% 0,37% 0,26% 0,60% 0,26% 0,72% 4,49% 4,67% 7,19% 3,15% 4,58% 3,35% 2,14% 5,78% 2,15% 7,03% Meilleur accès au crédit 5,48% 6,42% 4,55% 3,72% 6,39% 4,25% 1,84% 8,81% 1,85% 10,83% EFFET GLOBAL 10,7% 11,9% 12,7% 7,3% 11,7% 8,1% 4,1% 16,1% 4,2% 19,7% Source : Auteurs 44

46 La faiblesse des effets de l accroissement des stocks de capital s explique par le fait qu ils provoquent, simultanément, une diminution du volume de travail. En effet, l augmentation de ces stocks entraîne une hausse du prix relatif de la main d œuvre, diminuant ainsi sa demande. Cet effet de substitution réduit ainsi l effet attendu de l augmentation des stocks de facteurs. Quant aux investissements consacrés à l amélioration de la productivité, ils devraient générer, en moyenne, une augmentation de 4,49% par an de la valeur ajoutée agricole (tableau VII.7). La productivité de la terre y contribue significativement à hauteur de 2,05%, en raison notamment des programmes de reconstitution du capital semencier et de réhabilitation des aménagements hydroagricoles. L amélioration de la productivité du travail semble aussi donner des résultats probants (1,79% du PIB agricole) grâce aux investissements supplémentaires de 34 milliards de FCFA répartis dans plusieurs programmes 15. Enfin, les investissements favorisant un meilleur accès au crédit permettent de générer une augmentation annuelle de 5,48% du PIB agricole et paraissent plus productifs que ceux précédemment simulés. Ces performances s expliquent par le simple fait que le renforcement du système de garantie du crédit rural par l Etat entraîne une réduction du coût d usage du capital, laquelle favorise, par ricochet, des investissements vers le secteur agricole. Toutefois, d un point de vue macroéconomique, ces performances sont à nuancer dès lors que l incitation à investir dans le secteur agricole laisse entendre un désinvestissement dans les autres secteurs de l économie. Graphique VII.1: Décomposition de la variation annuelle du PIB agricole 14% Productivité Crédit Stocks facteurs 12% 10% 8% 6% 4% 2% 0% Effet Augmentation de la porductivité Effet Accès au crédit Effet Augmentation des stocks de facteurs Source : Auteurs 15 Voir la Section III pour des précisons relatives à ces dépenses 45

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