Contrat avec l INSERM Juillet 2002

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1 1 TRAJECTOIRES DE CONSOMMATION ET MODELISATION DE CONSOMMATION DEPENDANTE : LE CAS DES USAGERS DE DROGUES ILLICITES Directeur scientifique : Pierre Kopp Chercheur : Philippe Fénoglio Contrat avec l INSERM Juillet 2002

2 2 PRÉAMBULE... 4 CHAPITRE 1. L ANALYSE ÉCONOMIQUE DU COMPORTEMENT D ADDICTION PRIX ET CONSOMMATION L ÉLASTICITÉ PRIX DE LA DEMANDE DE DROGUE... 9 Les cas d élasticités différenciées... 9 L école béckerienne et l élasticité de la demande de drogue COMMENT MODELISER L ADDICTION? L HYPOTHÈSE DE NON-CONVEXITÉ DES PRÉFÉRENCES L HYPOTHÈSE DE CHANGEMENT DES GOÛTS L INSTABILITE DE LA DEMANDE DE DROGUE LE MODÈLE D ADDICTION RATIONNELLE LES ÉTATS STATIONNAIRES MULTIPLES LE ROLE DU PRIX Effet d une modification des prix actuels Effets des modifications des prix futurs LA COHÉRENCE TEMPORELLE DES CHOIX L INCOHÉRENCE DES CONSOMMATEURS DE DROGUE La myopie du consommateur Two selves models LA COHÉRENCE INTERTEMPORELLE Les discontinuités temporelles Les nœuds événementiels CONCLUSION CHAPITRE 2. L IMPACT DES POLITIQUES DÉDIES À LA RÉDUCTION DE LA CONSOMMATION LA RECHERCHE DU NIVEAU OPTIMAL DE CONSOMMATION LE MODÈLE GÉNÉRAL Solution à la Coase Solution à la Pigou LE MODÈLE DU MARCHÉ ILLÉGAL LA MODIFICATION DES PRÉFERENCES DU CONSOMMATEUR LA RECHERCHE DU NIVEAU OPTIMAL DE SANCTIONS LE CHOIX D UNE POLITIQUE EFFICACE Le niveau optimal de criminalité La sanction optimale DIFFICULTÉS DE MISE EN ŒUVRE Les trafiquants sont ils «risk lover» Dissuasion moyenne et marginale Peut- on prévoir la réaction des agents aux incitations? CONCLUSION CHAPITRE 3. LES CRITÈRES DE MISE EN ŒUVRE D UNE POLITIQUE PUBLIQUE EFFICIENTE LE CHOIX DE L OBJECTIF OPTIMUM DE PREMIER OU DE SECOND RANG PARETO VERSUS HICKS-KALDOR... 56

3 3 2. LE PILOTAGE DE LA POLITIQUE LES ETUDES DE COÛT SOCIAL SONT-ELLES UTILES? ASPECTS TECHNIQUES LA DÉSAGRÉGATION DU COÛT SOCIAL LES FONDEMENTS ETHIQUES FAUT-IL PRIVILÉGIER LE BIEN-ÊTRE DES DRUG USERS OU DES NON DRUG USERS? EGALITÉ ET POLITIQUE PUBLIQUE CONCLUSION... 67

4 4 PREAMBULE L exécution du présent contrat de recherche, issu de l appel d offre INSERM-Mildt répertorié sous le titre «décisions de versement n MILDT 98D13 - trajectoires de consommation et modélisation de consommation dépendante : le cas des usagers de drogues illicites», a connu de nombreux problèmes. Comme l attestent les échanges de courrier avec madame Maestracci, présidente de la Mildt et monsieur Griscelli, directeur général de l INSERM, il a été impossible de mettre en place le dispositif d enquête «boule de neige» prévu par le contrat. En effet, la gestion des ressources dévolues au contrat par un laboratoire CNRS et ses contraintes ne permettait pas le recrutement et la rétribution de toxicomanes afin d interviews. Les exigences normales d un laboratoire CNRS lorsqu il procède à un recrutement partiel sont totalement inapplicables lorsqu on souhaite procéder à des interviews de rue. Malgré de nombreuses tentatives manifestant la volonté de toutes les parties de trouver une solution, il a été impossible d aboutir. La MILDT a alors suggéré de rechercher un complément de financement et de reporter la partie enquête. Cette procédure est toujours en cours. En attendant nous avons dû recentrer notre proposition. Cette dernière comportait deux parties : une discussion de la modélisation économique de la consommation addictive et une analyse empirique de la trajectoire de consommation. Sommairement, on peut redéfinir les thèmes qui étaient ceux de notre projet en distinguant deux objectifs subdivisés en plusieurs questions de recherches. Les deux tableaux suivants présentent le cadre initial et le cadre final de notre travail. Les objectifs initiaux de la recherche Objectif 1. La modélisation de la consommation dépendante. Question 1. Doit-on modéliser la dépendance comme le résultat d une préférence durable ou comme le résultat d un processus d apprentissage? Question 2. Est-il possible de proposer une modélisation simple de la consommation dépendante des drogues illicites? Objectif 2. La connaissance des trajectoires de consommation Question 1. Existe-t-il des trajectoires de consommation? Question 2. Peut on identifier le contexte de passage d une étape à une autre? Question 3. Peut-on identifier des facteurs qui freinent ou accélèrent le passage d une étape à une autre? Question 4. Quel est le rôle spécifique des politiques dédiées? Nous avons traité comme prévu l objectif 1, en revanche, nous avons reconsidéré l objectif 2. Etant donné que les questions 1,2 et 3 dépendent de la mise en œuvre de notre dispositif d enquête, nous avons dû temporairement les abandonner. La question 4, pouvant être traité à un niveau théorique, nous l avons examinée. L ensemble de l objectif 2 a été restructuré et consiste à étudier l impact des politiques publiques sur la consommation dépendante. Les objectifs finaux de la recherche Objectif 1. La modélisation de la consommation dépendante.

5 5 Question 1. Doit-on modéliser la dépendance comme le résultat d une préférence durable ou comme résultant d un processus d apprentissage? Question 2. Quels sont les fondements de la politique publique centrée sur la réduction? Question 3. Comment le comportement des consommateurs vient altérer la mise en oeuvre de la politique publique? Question 4. Comment configurer une politique publique efficace? Le présent rapport marque donc une inflexion en direction de la discussion économique de l efficience des politiques publiques car il vient remplacer l analyse empirique des trajectoires de consommation. En termes de quantité de travail, le présent rapport constitue un document aussi important que celui qui était envisagé et les apports qu il propose sont tous originaux. On retiendra trois enseignements de ce rapport. Premièrement, à travers tous les modèles économiques descriptifs de la consommation de drogues, on retrouve une fracture dont les conséquences sont essentielles à la menée de la politique publique. Dans le cadre de la théorie de l addiction rationnelle (Becker et Murphy), l allocation décentralisée des ressources est pareto-efficiente sans qu il soit besoin de recourir à des taxes ou à une offre publique de biens collectifs. Ceci demeure vrai, en présence d une incertitude à la Orphanides et Zervos qui développent un modèle dans lequel les agents ont des différences quant à leur capacité à développer une addiction et où ils peuvent apprendre leurs caractéristiques uniquement à travers l expérience risquée de la consommation de drogue. Il n y a donc pas de place pour le «regret». Dans un certain sens même le regret est parfaitement anticipé : les agents connaissent ex ante la probabilité exacte avec laquelle ils regretteront leur choix. Les décisions individuelles sont donc optimales ex ante et l addiction rationnelle ne justifie donc aucune politique interventionniste de la part de l Etat. Inversement, l intervention publique est justifiée et peut améliorer le bien-être des agents lorsque ceux-ci n arrivent pas à évaluer la probabilité d occurrence des événements futurs ou qu ils sont myopes. Dans ce cas, une action publique peut se justifier pour arriver à une situation Pareto optimale. Dans ces conditions, une politique paternaliste visant à modifier le processus de formation des habitudes en matière de biens addictifs peut avoir un sens. Deuxièmement, le décideur public peut affecter un montant plus ou moins important des dépenses publiques à la répression (et à la prévention) du trafic et de la consommation de drogue. Mais il se livre à une véritable partie de billard. A ce jeu, une boule tirée deux fois de suite contre le même point de la bande ne se dirige pas deux fois vers le même endroit si l effet qui lui a été impulsé par le joueur diffère. Le décideur public est dans la même situation. Une fois fixé le montant des dépenses publiques, il sait que selon leur répartition entre les grandes agences et selon les modalités pratiques de mise en œuvre, les effets sur le niveau de drogues en circulation différeront. Comme le préconise Pigou ou Becker, l idée de ramener l activité du marché illégal de la drogue à son niveau optimal bute sur de graves difficultés de mise en œuvre qui ne permettent pas de définir précisément le contour des

6 6 politiques publiques nécessaires à l accomplissement de l objectif normatif d efficience. Au demeurant, l idée même selon laquelle la recherche du bien-être collectif passerait exclusivement par le fait d atteindre un niveau donné de consommation de drogue ou de crime s avère particulièrement réductrice du problème posé par les drogues à la société puisqu un même niveau de consommation ou de transgression des lois peut être accompagné de plusieurs niveaux de coût social. Troisièmement, la recherche de l efficacité économique se confond avec celle de la minimisation du coût social, c est-à-dire du «harm minimization» anglo-saxon. L approche de «second rang» montre comment le décideur public peut choisir une politique publique qui satisfasse ce critère d efficacité. Ceci ne le dispense pas pour autant de s interroger sur les problèmes d équité attenants à sa politique. En effet, toute politique favorise certains groupes et en défavorise d autres. C est bien l art de la décision publique que de s enquérir de cet aspect et de prévoir les politiques d accompagnement qui permette d en favoriser l acceptation.

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8 8 CHAPITRE 1. L ANALYSE ECONOMIQUE DU COMPORTEMENT D ADDICTION Les consommateurs de drogue sont-ils maîtres de leur choix? Doit-on les considérer, selon les canons de la théorie économique, comme des individus rationnels effectuant des choix, certes mauvais pour leur santé, mais toutefois des choix libres? Pour certains, les consommateurs de drogue ne sont plus des agents économiques responsables mais des individus dont les comportements économiques sont devenus anormaux du fait de leur penchant pour la drogue. Cette thèse repose sur l idée qu une fois franchi le pas de la première expérience, le consommateur de drogue perdrait toute volonté propre puisque les substances toxicomanogènes qu il absorbe le pousseraient à consommer davantage. Selon cette approche, l individu «drogué» répondrait non plus aux signaux transmis par les prix, mais uniquement à un besoin mécanique irrépressible de consommation. Ce besoin irrépressible de consommation serait ainsi à l origine de l accroissement des quantités demandées. L usage des drogues s apparenterait alors à un comportement irrationnel de demande qui ne prendrait en compte, ni les effets néfastes sur la santé, ni la contrainte budgétaire pesant pourtant sur tout consommateur. Cette thèse pose problème, car elle nie l acte de consommation et la valeur qu il représente pour l individu. Ainsi, la consommation de drogue disparaît derrière l addiction. Or, la demande de drogue ne se laisse pas réduire au choix imposé à un sujet privé de tout libre-arbitre. Ce, en particulier, car tous les consommateurs de drogue n ont pas le même degré d addiction, et qu y compris vis-à-vis des drogues les plus dures, certains arrivent à gérer leur consommation, en évitant le piège de l addiction. Il convient donc de comprendre les motivations du choix initial d un individu en faveur de la drogue puis de décrire comment, bien que devenu un consommateur régulier, l individu conserve néanmoins une palette de choix qu il utilise pour tenter d optimiser sa consommation de drogue. Et ce dans un environnement incitationel dont les principales variables sont le revenu, les prix, la dépendance et le plaisir que procure la drogue. Comment rendre compte de la part «normale» et de la part «pathologique» de la consommation de drogue? Toute la difficulté réside dans le paradoxe suivant. D une part, nous voulons analyser la consommation de drogue à l aide des outils traditionnels de la microéconomie car nous rejetons la thèse de l irrationalité du consommateur de drogue. D autre part, cette consommation suit des modalités originales qu on ne peut éluder. 1. PRIX ET CONSOMMATION Interrogeons nous, tout d abord, sur la réaction des consommateurs de drogue à la hausse du prix des produits. Généralement, la quantité consommée d un bien décroît avec l augmentation de son prix, l élasticité de la demande au prix est donc négative. Lorsque l élasticité vaut -1, une augmentation du

9 9 prix de x % entraîne une baisse de la consommation du même montant. Certains biens sont caractérisés par une faible élasticité, c est-à-dire comprise entre 0 et -1, ce qui traduit le fait que les consommateurs ne peuvent pas s en passer ; inversement lorsque l élasticité est forte, c est-à-dire inférieure à -1, une petite variation positive des prix engendre une importante diminution de la consommation. Dans quelle catégorie de biens doit-on ranger la drogue? Toutes les drogues sont-elles caractérisées par la même élasticité? Tous les consommateurs ont-ils des réactions identiques face au prix de la drogue? 1.1. L élasticité prix de la demande de drogue Les premiers auteurs a s être intéressés à la drogue au début des années soixante-dix, comme Arthur Little (1967), James Koch et Stanley Grupp (1971, 1973) Billy Eatherly (1974), ou Christopher Clague (1973) considéraient que la demande de drogue était inélastique à la hausse des prix. Cette hypothèse était parfaitement représentative de l idée que l opinion se faisait de la consommation de drogue. La figure dominant la scène de la drogue était celle du toxicomane dépendant qui, face à une hausse du prix de l héroïne, augmentait son niveau de délinquance pour obtenir le revenu nécessaire à l achat d une quantité incompressible de drogue. Les cas d élasticités différenciées Il apparut très vite que la sensibilité des consommateurs de drogue au prix dépendait non seulement des variations de prix mais également du niveau de prix antérieur à l augmentation. En effet, si les prix sont initialement bas, les consommateurs présents sur le marché ne sont pas les mêmes que si les prix sont élevés. Dans le premier cas, il peut y avoir un bon nombre de consommateurs occasionnels, dans l autre il ne reste plus qu une majorité de toxicomanes. Roger Blair et Ronald Vogel (1973) proposent de rendre compte de ce constat en suggérant que la demande serait élastique à bas prix et inélastique lorsque les prix montent. L élasticité serait décroissante (en valeur absolue) avec le prix, et la courbe de demande convexe. Michael White et William Lusksetich (1983) contestent ce point et défendent une thèse inverse à celle de Blair et Vogel. Selon eux, l élasticité serait très faible lorsque les prix sont bas, et forte lorsqu'ils sont élevés (élasticité croissante et courbe de demande concave). Ils soulignent également qu il existerait une forte substituabilité entre l héroïne et les autres drogues, lorsque celle-ci se fait rare ou trop chère. Les résultats antérieurs de Daniel Levine, Peter Stoloff et Nancy Spruill (1976) viennent à l appui de la thèse de White et Lusksetich (1983). Selon ces auteurs, le nombre d individus disposés à suivre les programmes de sevrage volontaire augmenterait parallèlement à la hausse du prix de l héroïne. Du point de vue théorique, ces auteurs fondent leur hypothèse sur le constat suivant : à

10 10 moins que la douleur ne soit une variable discrète passant instantanément de «zéro douleur» à «souffrance insupportable», les toxicomanes peuvent espacer les injections de drogues. Ainsi la hausse des prix devrait encourager ce processus d autolimitation. Inversement, sauf à considérer que la consommation d une unité supplémentaire d héroïne n entraîne aucun accroissement de l utilité, une baisse des prix devrait stimuler la consommation. Une série de contributions originales vinrent progressivement entamer l unanimité des premiers temps. John Hadreas et James Roumasset (1977) se firent l écho d observations selon lesquelles la consommation quotidienne de drogue des héroïnomanes serait supérieure à celle dont ils auraient «réellement besoin». Ils évoquèrent alors l idée d une possible élasticité de la demande de drogue au prix. Ces deux auteurs proposèrent un modèle original où élasticité et inélasticité de la demande se combinent selon la capacité des usagers dépendants à restreindre leur consommation (hors drogue) pour faire face à la hausse du prix de l héroïne. George Brown et Lester Silverman (1974, 1975) et Lester Silverman et Nancy Spruill (1977) livrèrent les premières mesures de l élasticité de la demande allant dans un sens identique. Leurs études utilisent une base statistique, constituée pour l occasion et présentant des données mensuelles recueillies entre novembre 1970 et juillet 1973 à Detroit. La consommation d héroïne n étant pas mesurable (selon ces auteurs), il conviendrait de la reconstituer à l aide d un indicateur d élasticité. Cette dernière dépendrait de la pureté de l héroïne et de son prix au cours des mois précédents. Les résultats dégagés de cette étude montrent que l élasticité à long terme, varierait très peu selon la pureté de l héroïne. Lorsque celle-ci atteint un niveau de 2,5 % à 10 %, une augmentation des prix de 10 % entraînerait une baisse de la consommation de 2,5 % (i.e. élasticité prix = - 0,25). L école béckerienne et l élasticité de la demande de drogue Les modèles développés par Gary Becker, Kevin Murphy et Michael Grossman (1988), sur lequel nous reviendrons, ont suscité une série de travaux empiriques portant sur toutes les consommations engendrant de la dépendance comme le tabac, l alcool, les paris et le jeux. Une partie de ces études relèvent de la thématique béckérienne et insistent sur la rationalité du consommateur. D autres contributions, n émanant pas du groupe des béckeriens convaincus, vont dans le même sens et établissent solidement le caractère élastique de la demande de drogue. Ainsi, dans un article récent Jonathan Caulkins (1990, 1994, 1995 a b) propose une estimation de l élasticité prix de la demande d héroïne (comprise entre -1 et -1,5) très nettement supérieure (en valeur absolue) aux chiffres habituels (-0,5). Ces résultats vont dans le même sens que ceux obtenus en testant le modèle de Becker, par Franck Chaloupka et Henry Saffer (1995). Ces derniers évaluent l élasticité de la demande au prix de la cocaïne entre -0,72 et -1,1 et celle de l héroïne entre -1,8 et -1,6. En outre, Breteville- Jensen et Sutton (1996) détermine l élasticité prix de la demande à un niveau de 1,23 sur un échantillon de consommateurs addictifs non trafiquants à Oslo en Norvège. Enfin, Grossman et

11 11 Chaloupka (1998) affirment qu une réduction de 10 % du prix de la cocaïne augmenterait la consommation des jeunes adultes de 14 % dans le long terme. De son côté, Jan Van Ours (1995) livre une passionnante étude historique menée avant la seconde guerre mondiale, dans l actuelle Indonésie, qui prouve la présence d une certaine élasticité prix de la demande d opium : à court terme (-0,7) et à long terme (-1). Liu et Chou (1997) viennent confirmer ces résultats grâce à une étude sur la demande d opium dans la colonie japonaise de Taiwan entre 1914 et Les résultats précédents concernent la drogue et doivent être comparés à ceux concernant les autres substances addictives comme le tabac et l alcool. En outre, il convient de noter que l élasticité de la drogue est généralement supérieure (en valeur absolue) à celle des autres produits. Ceci tient au niveau élevé du prix de la drogue et vient relativiser l opinion selon laquelle les prix seraient sans effet sur les consommateurs de drogues. En effet, étudiant la consommation de cigarettes entre 1955 et 1985, Becker, Grossman et Murphy (1990) ont calculé que l élasticité prix de la demande sur le long terme était comprise entre -0,8 et -0,7, alors que l élasticité de court terme ne serait que de -0,4. Franck Chaloupka (1991) établit également l existence d élasticités différentes sur le court et le long terme. Il constate, par ailleurs, que les pauvres sont les plus sensibles aux changements de prix des cigarettes. On peut alors établir comme conséquence des travaux de Chaloupka que si la taxe sur le tabac doublait, cela entraînerait une augmentation de 15 % du prix des cigarettes et la consommation diminuerait de 4 à 6 %. Dans le même ordre d idée, Eugène Lewit et Douglas Coate (1982) soulignent que les jeunes sont également plus sensibles que les adultes aux variations de prix ce qui est confirmé par Pamela Mobilia (1991) qui trouve des résultats identiques quant aux élasticité prix de la demande de paris sur les courses de chevaux. L élasticité prix de la demande de long terme serait de -0,7, soit plus de deux fois l élasticité de court terme (-0,3). Enfin, concernant l alcool, l élasticité de la demande d alcool serait de -1,8 selon Philip Cook et Georges Tauchen (1982) et serait située entre - 0,8 et -1 selon Ornstein et Hanssen (1985). Ces derniers établissent, de plus, une élasticité proche de l unité pour la bière. 2. COMMENT MODELISER L ADDICTION? Les études empiriques montrent combien les consommateurs de drogues sont sensibles au prix. Les réactions du consommateur de drogue aux signaux du marché n ont donc pas un caractère anormal. Toutefois, avant de conclure que les consommateurs de drogue sont des consommateurs comme les autres, un autre aspect de leur comportement mérite d être élucidé. Généralement, le consommateur est prêt à consacrer à l achat d un bien des sommes d argent de plus en plus faibles au fur et à mesure qu il en a déjà consommé. La droite de demande décroît donc avec le prix. A l inverse, la consommation de drogue engendre des besoins croissants de toxiques et les

12 X 1 X 3 X 2 12 sommes consacrées à ce produit sont souvent croissantes avec les quantités antérieurement consommées L hypothèse de non convexité des préférences La microéconomie considère généralement que les préférences du consommateur sont convexes. Ceci signifie que le consommateur préfère consommer une grande diversité de biens plutôt qu un bien unique. Il est alors tentant de considérer que les consommateurs de drogues constituent une exception... White et Lusksetich (1983) ou Lemennicier (1992) suivent cette voie et considèrent que le consommateur de drogue préfère se concentrer sur un seul bien. Les préférences d un tel consommateur sont alors concaves, c est-à-dire que le consommateur choisira toujours un panier extrême de biens. Nous ne souscrivons pas à cette thèse car les résultats empiriques ne semblent pas venir la confirmer. Ils indiquent, au contraire, que l élasticité de la demande est plus forte à long terme qu à court terme ce qui souligne combien la consommation de produits addictifs est complémentaire dans le temps. Cette notion de complémentarité est représentée par une convexité tournée vers l origine du repère dans lequel sont tracées les courbes. Sur le graphique suivant on trouve en abscisse la quantité de bien normal, X et en ordonnée la quantité de drogue consommée, Y. La courbe convexe indique que tous les paniers de biens (X, Y) c est-à-dire toutes les combinaisons de bien normal et de bien drogue qui procure une utilité U1 au consommateur. La ligne AB représente toute les combinaisons linéaires A + (1 - )B entre deux paniers de biens ou toutes les combinaisons entre les paniers A et B. Toutes ces paniers de biens sont situées sur des courbes d indifférence supérieures à U1, par exemple U2, pour la combinaison C ce qui indique que les agents préfèrent les paniers composés d un mélange de biens q plutôt que les paniers composés d un seul bien. Y: drogue Graphique 1.1. La convexité des préférences. Y 1 A Y 3 C U 2 Y 2 B U 1 X: bien normal

13 13 A l inverse, la courbe d indifférence concave sur le graphique suivant (graphique 1.2) indique que le panier C est situé sur une courbe d indifférence inférieure à celle où se trouve les points A et B. Le consommateur n est donc pas prêt à substituer des biens normaux contre de la drogue. Toutefois la position du point C montre que toutes les combinaisons qui augmentent la quantité de drogues dans la combinaison contenue dans le panier accroissent l utilité du consommateur. Du point de vue analytique, le débat sur la convexité des préférences renvoie au degré de contrôle qu exerce le consommateur de drogue sur sa consommation. En effet, nous avons montré que même dans le cas de l héroïne (et a fortiori pour les drogues douces) les consommateurs ne perdent pas tout pouvoir de réguler leur consommation et n abandonnent pas nécessairement toute vie normale (leur consommation reste diversifiée). Y 3 Y: Drogue Graphique 1.2. Les préférences concaves C Ø Y 1 A Y 2 B U 1 U2 X 3 X 1 X 2 X: Bien normal

14 14 L hypothèse de spécialisation dans la consommation de drogue ne correspond qu au noyau de consommateurs totalement dépendants. Nous considérons néanmoins que la drogue est d autant plus un «bien comme les autres» que le consommateur est débutant. Dès lors, sa consommation peut être décrite par une courbe d indifférence classiquement convexe. De plus, l effet de dépendance n étant pas immédiat, le nouveau consommateur de drogue est sensible au prix : l élasticité ne décroît qu à mesure que la dépendance augmente. Toutes ces raisons incitent à penser que l hypothèse de concavité des préférences ne doit pas être retenue L hypothèse de changement des goûts Puisqu il est impossible de faire des préférences concaves l explication du besoin immodéré de drogue, une autre piste doit être envisagée. La microéconomie traditionnelle repose sur l hypothèse dite de «stabilité des goûts». Un individu n est pas censé modifier ses préférences. Il est pourtant tentant de penser que la caractéristique de la drogue, comme d ailleurs du tabac, c est précisément de développer une appétence particulière pour le produit, au fur et à mesure que la consommation se prolonge. Dit autrement, l alcool et le tabac modifient le goût de ceux qui en consomment. Hier, ils en ignoraient le besoin, aujourd hui ils ne peuvent plus s en passer, et demain ils interrompront définitivement leur consommation...pour la reprendre quelques mois après. Le modèle proposé par Georges Stigler et Gary Becker à l occasion de la publication d un article intitulé «De Gustibus Non Est Disputandum» (1977) jette les bases d'une nouvelle théorie du consommateur et doit beaucoup aux questions que le comportement des consommateurs de drogues posait à la théorie traditionnelle. L'originalité des thèses de Georges Stigler et Gary Becker consiste à montrer que la recherche d'une explication satisfaisante aux changements des attitudes individuelles de consommation n exige pas que l'on abandonne l hypothèse de la constance des goûts, d ou le titre de l article en français «les goûts et les couleurs ne se discutent pas». Ce point est fondamental pour ces deux auteurs qui entendent prouver que les signaux de prix suffisent à expliquer le comportement de consommation des individus sans qu il soit nécessaire de faire appel à une hypothèse dont le caractère «ad hoc» n échappe à personne. Leur objectif est de montrer que tous les changements de comportement des consommateurs s'expliquent simplement par les variations du prix et du revenu des agents. Qu un individu commence à prendre de la drogue ne s expliquerait pas par un goût subit pour cette dernière, mais par un changement (prix et revenu) de l environnement de l agent.

15 15 Dans le cas de la drogue, le coût marginal de l usage de drogue augmente avec l âge et avec la durée de l intoxication antérieure car, à quantité égale, l effet de la drogue baisse et l accoutumance augmente. L'augmentation de «l euphorie» présente engendrée par la consommation d héroïne augmente le coût marginal futur nécessaire à l'obtention de la même «euphorie». L effet de «l euphorie» d hier sur le coût de «l euphorie» future devrait donc inciter les usagers à réduire la consommation au fur et à mesure que la durée de l intoxication augmente. Un tel mécanisme est pourtant contrecarré par l accoutumance des consommateurs au produit. Une quantité de drogue donnée procure une euphorie de plus en plus faible. Dès lors, et sous réserve que les consommateurs soient insensibles à la hausse du prix de la drogue (inélasticité de la demande), les usagers doivent augmenter leur consommation d'héroïne. Tant que la demande est inélastique, la quantité d'héroïne consommée augmente au fur et à mesure que diminue son effet. Stigler et Becker soulignent alors que l'addiction à l'héroïne, définie comme la croissance des quantités consommées, est le résultat et non la cause de l'inélasticité de la demande. Ainsi, sans évoquer un changement de goûts, Stigler et Becker expliquent pourquoi la quantité d'héroïne croît (au lieu de décroître) en fonction de la consommation antérieure et comment cette augmentation est insensible à la hausse des prix. L approche de Becker et Stigler permet de traiter de manière unifiée la consommation de drogue au sein de la théorie du consommateur, mais surtout elle fournit un modèle prédicatif de structure de la demande. Selon ces auteurs, la demande de drogue augmente, indépendamment du prix, du fait de l addiction des consommateurs. Ce pronostic ne s avère pourtant pas très probant, car il est avéré qu un consommateur passe par des phases de forte consommation puis des périodes d abstinence et parfois des phases de consommation raisonnable. 3. L INSTABILITE DE LA DEMANDE DE DROGUE Un individu trouve souvent de bonnes raisons de vouloir arrêter de prendre de la drogue en observant la situation de ceux de ses proches qui ont commencé avant lui à en consommer abusivement. Ce sont donc les conséquences futures, éminemment prévisibles, de la consommation présente de drogue qui incitent les consommateurs de drogues à vouloir modérer leur consommation. La théorie de «l addiction rationnelle» (Gary Becker, Kévin Murphy et Michael Grossman, 1988, 1991) constitue un progrès notable, par rapport aux travaux antérieurs de Becker, dans la mesure où elle permet de rendre compte des fluctuations de la demande de drogue et rompt avec le pronostic antérieur (Stigler et Becker, 1977) de croissance de la demande. Les fluctuations de la demande sont engendrées par le comportement du consommateur contraint de calibrer sa consommation afin d arbitrer entre les effets contradictoires de la drogue.

16 Le modèle d addiction rationnelle Le caractère contradictoire des effets de la drogue est précisé en distinguant les deux composantes de l addiction : la dépendance (reinforcement) et l accoutumance (tolerance). L individu rationnel est supposé choisir un panier de biens de manière à satisfaire ses besoins et à maximiser l utilité entraînée par la consommation des biens qu il a obtenus. Il existe deux types de biens, un bien «normal» y(t) et une drogue c(t) qui engendre des effets secondaires sur le consommateur. L importance de ces effets secondaires dépend de la consommation antérieure de drogue qui déclenche la constitution du «capital d addiction» s(t). Le capital d addiction indique les effets négatifs présents de la consommation passée de drogue. L utilité que retire un agent de sa consommation dépend de la consommation de drogue c(t), du bien classique y(t), et du niveau du capital d addiction s(t). Le terme «addiction» recouvre deux effets distincts de la drogue : la dépendance et l accoutumance : - L accoutumance, (tolerance), notée U S, rappelle que les effets de la drogue diminuent avec les quantités consommées U S = U S < 0. L'utilité de la drogue décroît avec le niveau d'addiction. L accoutumance est d autant plus forte que la consommation passée a été importante. La consommation présente diminue l utilité de la consommation future en augmentant le capital d addiction s(t). - La dépendance (reinforcement), notée U CS, qui indique que plus la consommation antérieure de drogue a été forte, plus, à présent, le désir de consommer de la drogue est fort dc(t) ds(t) > 0. La dépendance implique que la consommation antérieure augmente l utilité marginale de la consommation présente. Les choix du consommateur de drogue sont donc contraints par des effets pervers. D une part, il est incité (dépendance) à consommer plus de drogue, ce qui augmentera l utilité marginale de sa consommation future de drogue ; et d autre part (accoutumance), à consommer moins de drogue car sa consommation présente de drogue augmente son capital d addiction et diminue son utilité totale future. Les consommateurs étant supposés rationnels, ils choisissent un niveau de consommation présent de drogue c(t), qui constitue la solution du modèle, en fonction des variables suivantes : s, le taux d actualisation. est proche de l unité, plus le consommateur déprécie le futur. Plus ce taux U CS, l effet positif de la dépendance sur l utilité totale ;

17 17 U S, l effet négatif de l accoutumance sur l utilité totale ; d, le taux de dépréciation dans le temps des consommations passées. Lorsque d est proche de l unité, les effets de la consommation présente de drogue sur l utilité future sont forts. Ce modèle livre trois enseignements quant au comportement des consommateurs de drogues les plus dépendants : Moins les individus accordent de valeur au futur, c est-à-dire plus leur taux d actualisation est élevé (proche de 1), plus ils seront enclins à accepter un degré d accoutumance supérieur au degré de dépendance. Concrètement, ceci indique que celui qui n attache pas d importance au futur consommera de plus en plus de drogue afin de maintenir constant son niveau de satisfaction immédiat, malgré la hausse de l accoutumance dont les effets futurs sur le bien-être seront plus importants que les effets bénéfiques d une dépendance plus faible, qui conduit à augmenter la satisfaction future entraînée par la prise de drogue. Le consommateur qui dévalorise son futur ne s intéresse donc qu à l effet immédiat de la drogue et ne s inquiète pas du fait qu il devra, demain, consommer plus encore de drogue pour obtenir un bien-être identique. Ces mêmes individus qui accordent peu de valeur au futur céderont plus facilement que les autres à la drogue. Traditionnellement les économistes s accordent à penser que les individus prêtent plus de valeur à un dollar aujourd hui qu à un dollar demain, ce qui signifie que leur taux d actualisation est supérieur à zéro. Cette dévaluation du futur est généralement expliquée par l incertitude qui plane sur ce dernier. Il est donc tentant de généraliser ce schéma et de considérer que tous les individus déprécient leur futur. Gary Becker et Casey Mulligan n en sont pourtant guère convaincus. En effet, certains individus consacrent du temps à mettre au point des stratégies qui réduisent l incertitude du lendemain, par exemple en achetant une retraite complémentaire. Ce faisant, ils sécurisent leur avenir et celui-ci prend donc toute sa valeur. L arbitrage entre l épargne et la consommation différera d un individu à l autre en fonction du désir de chacun de réaliser un tel investissement. Il est donc tout aussi rationnel pour tel individu de jouer au Loto que de prendre une assurance-vie pour tel autre. Becker et Mulligan considèrent ainsi qu il est rationnel de jouer au loto si l on n est pas intéressé par l achat d une assurance-vie qui pourtant sécuriserait totalement le futur mais diminuerait la satisfaction présente. Certes, jouer au loto n offre qu une garantie limitée de gain mais n affecte que très peu le revenu. Par analogie, il ressort qu en matière de drogue, ceux qui dévalorisent le futur n ont pas de raisons, selon Becker, de se priver de l utilité que la drogue leur procure. Tous les individus n ont pas la même résistance à la drogue. Plus d, le taux de dépréciation dans le temps des consommations passées, est élevé, plus la consommation présente de drogue d un individu se transforme en capital d addiction et laisse des traces affectant négativement son utilité future. Ainsi, plus l individu est résistant aux effets de la drogue, plus d est bas, et plus sa marge de manœuvre vis-

18 ce ce 18 à-vis la drogue est importante. C est-à-dire qu il peut consommer de la drogue, plus longtemps qu un autre, avant que les effets négatifs sur son futur se fassent sentir. Le modèle montre donc comment les consommateurs intègrent dans leurs choix la présence de l effet d accoutumance entraîné par la drogue. Cette accoutumance conduit le consommateur rationnel à se contenter d une augmentation de sa consommation présente juste limitée à la quantité suffisante pour engendrer un effet positif supérieur aux inconvénients futurs liés à l accroissement de sa dépendance (et donc à l'augmentation des quantités de drogue ultérieurement requises). Becker, Grossman et Murphy rendent ainsi compte du fait que l usager de drogue gère sa carrière de consommateur Les états stationnaires multiples Chaque trajectoire individuelle de consommation de bien addictif conduit le consommateur vers un état stationnaire où sa consommation de drogue restera constante. Un tel état peut être stable ou instable. Dans le graphique ci-dessous (Graphique 1.3) qui décrit une consommation équilibrée de drogue, on trouve en abscisse la demande passée de drogue représentée par le capital de consommation et en ordonnée la consommation présente. La droite c = ds exprime les niveaux d équilibre de la consommation présente, c en fonction de la consommation passée, S et du taux de désintoxication naturelle, d. Pour une consommation passée donnée, S la consommation présente c est d autant plus élevée que le taux de désintoxication naturelle d est faible. Graphique 1.3. Consommation équilibrée de drogue c(t) * 1 c=sd c[s(t)] * 0 0 Se * 0 Se * 1 S(t)

19 19 La courbe c[ S(t) ]décrit également les niveaux de consommation présents en fonction de la consommation passée, mais il s agit cette fois des valeurs résultantes du processus d optimisation dynamique intertemporelle des consommateurs. Les valeurs situées à l intersection des courbes décrivent les équilibres stationnaires où le comportement optimisateur des consommateurs les conduit à retenir un niveau de consommation présente compatible avec leur consommation passée et leur caractéristiques personnelle de résistance aux drogues d. Ces états stationnaires S e *1, c e *1 ( ) et S *2 *2 ( e, c e ) ne sont pas nécessairement stables. Ainsi, on constate que l'état stationnaire en S e *1 est instable. En effet, à gauche de S e *1, c(t)<ds(t), le capital de consommation se réduit, permettant au consommateur de diminuer sa consommation et de parvenir éventuellement à une abstinence stable. A droite de S e *1, c(t)>ds(t), la consommation de drogue augmente sous l effet de la croissance du capital de consommation jusqu'à ce que l'état stationnaire S *2 *2 ( e, c e ) soit atteint. Ce second état stationnaire est stable. Pour les mêmes raisons, l action du capital de consommation ramène le consommateur vers cet état au lieu de l en éloigner comme dans le cas précédent. Un tel sentier de consommation, comportant les deux sortes d états stationnaires, permet de représenter l addiction normale. L addiction normale est une rapide augmentation de la consommation de drogue durant une période limitée. Si l agent économique dépendant, consommant initialement c e *1, connaît une expérience particulière qui le conduit à réduire son stock de capital addictif S(t) à un niveau inférieur à celui de l état stationnaire instable S e *o. Il parviendra à passer d un niveau élevé de consommation de drogue à un niveau plus faible, voire même dans certains cas à l abstinence. En effet, lorsque le sentier de consommation est particulièrement vertical, l agent économique dépendant peut être amené à stopper brutalement sa consommation. Cette abrupte rupture est nommée «cold tukey». La forte dépendance est liée à un haut degré de complémentarité adjacente. Rappelons que les biens sont complémentaires lorsqu ils sont toujours consommés ensembles dans la même proportion et substituts lorsque le consommateur est prêt a échanger les biens considérés dans une certaine proportion. Une forme spécifique de complémentarité résulte du potentiel d addiction d un bien. La spécificité de la complémentarité réside dans sa dimension temporelle : la consommation passée accroît la consommation à venir. Ainsi, la complémentarité adjacente existe lorsqu une augmentation de la consommation passée du bien addictif S(t) accroît u c l utilité marginale de la consommation instantanée. La forte complémentarité adjacente accompagne donc une dépendance élevée et une forte instabilité de l équilibre.

20 ce A ce A 20 D après le graphique précédent (graphique 1.3) un fort niveau de consommation de drogue ne peut être atteint que si la pente de la droite ds(t) est suffisamment grande. Il en découle qu un individu connaissant une forte dépendance aux drogues ne pourra stopper sa consommation que par «cold tukey». Cette abrupte rupture est une décision rationnelle de l agent économique, bien qu elle conduise temporairement au très désagréable état de manque. L importante perte temporaire d utilité due à la demande de drogue est d autant plus grande que la dépendance est forte. Enfin, il est rationnel de stopper brutalement la consommation de biens addictifs car de cette façon, l importante perte temporaire sera contrebalancée par un gain de long terme d autant plus grand Le rôle du prix Si l'on se situe aux alentours de l'état stationnaire, l'effet d une baisse du prix sur les quantités de consommation demandées se renforce au cours du temps. Ainsi, un changement de prix permanent du bien addictif peut avoir un effet initial réduit sur la demande mais l effet grandit au cours du temps jusqu à ce qu un nouvel équilibre stationnaire soit atteint. Effet d une modification des prix actuels Comme on le constate sur le graphique suivant, l'effet prix entre les états stationnaires instables est plus important qu'entre les états stationnaires stables (Graphique 1.4). Graphique 1.4. Effet d une baisse des prix pour une consommation située entre l état stationnaire et l état instable c(t) ce B * 2 * 2 c=sd c[s(t)] pour p<p B 2 1 c[s(t)] pour p A 1 * 1 ce B * 1 0 Se B * 1 Se A * 1 Se A * 2 Se B * 2 S(t)

21 21 En effet, c A [ S] représente la consommation de drogues pour le prix P 1, tandis que c B [ S] représente la consommation de drogue suite à une baisse des prix de P 1 à P 2. Etant donné qu'une baisse du prix conduit à une hausse du sentier de consommation, c A [ S] se situe sous c B [ S]. L'effet sur le niveau de consommation est différent selon la dotation [ S(t), c(t) ] au moment de la baisse des prix. Si le consommateur de drogue se trouve à un point [ S 1, c1 ] sur le sentier de consommation c A [ S] situé entre un état stationnaire stable et instable, c'est à dire entre S *1 ea et S *2 ea, au moment de la baisse des prix, la consommation de drogue s'élève initialement de c 1 à c 2 puis progressivement au cours du temps jusqu'à c *2 eb, conformément au graphique suivant (graphique 1.5). Graphique 1.5. Effet d une baisse des prix pour une consommation située entre l état stationnaire stable et instable c(t) * 2 ce B * 2 ce A c=sd c[s(t)] pour p<p B 2 1 c[s(t)] pour p A 1 c2 c1 * 1 ce A ce B * 1 0 Se B * 1 Se A * 1 S1 Se A * 2 Se B * 2 S(t)

22 22 Graphique 1.6. Effet d une baisse des prix pour une consommation située entre deux états stationnaires instables c(t) * 2 ce B * 2 ce A c=sd c[s(t)] pour p<p B 2 1 c[s(t)] pour p A 1 c2 c1 * 1 ce A ce B * 1 0 Se B * 1 Se A * 1 S1 Se A * 2 Se B * 2 S(t) Les consommateurs de drogues, qui se situent initialement entre les deux états stationnaires instables S *1 ea et S *1 eb, se dirigent vers l'abstinence en l'absence de modification des prix comme de choc exogène. Cependant, si une baisse des prix intervient, leurs niveaux de consommation de drogue passent à droite *1 de l'état stationnaire instable S eb [ ] stationnaire stable S *2 *2 eb, c eb et vont ensuite se rapprocher et atteindre progressivement l'état, comme le représente le graphique ci dessus (graphique 1.6). Les consommateurs de drogues, situés initialement en dessous de S *2 ea augmentent à court terme leur consommation puis la réduisent jusqu'à un total abandon de drogues. Ceux, situés initialement à gauche de S *2 ea, restent dépendants, mais le niveau stable de consommation atteint est distinctement plus élevé. D'après les mécanismes décrits, les modifications de la consommation de drogues induites par une diminution des prix sont, à long terme, beaucoup plus importantes qu'à court terme (Björn, Frank, 1995). Inversement, une augmentation des prix permet une réduction du niveau de drogue consommée voire même un arrêt complet de consommation. Un accroissement des prix peut se produire, par exemple, suite à une augmentation des peines accompagnant les délits de drogues car les peines encourues élèvent les prix sur le marché illégal des drogues. Ce raisonnement repose sur l'hypothèse selon laquelle tous les consommateurs de drogues réagissent aux modifications des prix : la demande de drogues n'est ainsi jamais inélastique.

23 23 Effets des modifications des prix futurs Selon Becker et Murphy, les modifications de prix passées tout comme celles des prix à venir influencent la consommation actuelle de drogues : tandis que les changements passés du prix de la drogue modifient le niveau du stock de capital de consommation, les changements des prix futurs modifient le niveau de consommation présent et ainsi le stock de capital de consommation futur. Elles démontrent de plus que l'effet d'un changement de prix futurs est d'autant plus important qu'il est prévu tôt, car alors les modifications des niveaux de consommation sont anticipées. Il est aussi précisé qu'une augmentation permanente du prix du bien addictif réduit plus fortement la consommation présente de drogues que ne le ferait une unique augmentation des prix. La prise en compte des variations des prix futurs de l'agent économique souligne le caractère rationnel de l'addiction. Néanmoins, le modèle de Becker et Murphy a été intensément critiqué car on a reproché aux auteurs d avoir construit un modèle niant l existence d un phénomène non désiré dans la drogue (Akerlof, 1991). En effet dans le modèle de Becker et Murphy, les individus sont des «happys addicts», qui choisissent d entrer en toxicomanie, sans doute et sans regret, après un examen attentif des alternatives de consommation à leur disposition et à la suite d un simple calcul d optimisation. Or, par exemple, les héroïnomanes affirment souvent qu ils n ont pas choisi leur toxicomanie. Au cœur de cette discussion on trouve l épineuse question de la cohérence temporelle 1 des choix des agents. 4. LA COHERENCE TEMPORELLE DES CHOIX Comprendre comment un individu commence puis interrompt sa consommation de drogue constitue une interrogation majeure où la solution retenue affecte considérablement les recommandations de politiques publiques. Partons d un exemple simple, tout individu s est un jour trouvé devant le dilemme suivant : souhaiter manger une part de gâteau supplémentaire et craindre de le regretter le lendemain. Représenter le comportement d un consommateur de drogue pose le même type de problème. Supposons un 1 Un comportement rationnel _ låf_gard du temps signifie que låfagent envisage les cons_quences futures (jusquåf_ sa mort) de ses d_cisions pr_sentes. LorsquÅfil est techniquement possible de repr_senter ses pr_f_rences sur cette p_riode par une fonction dåfutilit_ inter temporelle, låfagent tentera de maximiser cette fonction dåfutilit_ intertemporelle. On _crit que U x T = Â a x t u t (C t ) o_ låfindividu a une existence de T p_riodes, C t repr_sente sa consommation la p_riode t, u t est låfutilit_ instantan_e _ la p_riode t du consommateur. LÅfindividu d_pr_cie la consommation future et a une pr_f_rence pour la consommation pr_sente, ce quåfindique le coefficient a t qui donne, pour chaque _ge, le taux de d_pr_ciation du futur. Le fait que le taux de d_pr_ciation du futur ne d_pende que de låf_ge t et non de la distance au pr_sent ( t - x ) exprime la stabilit_ du syst_me de pr_f_rence et garantit la coh_rence des choix inter temporels. Dis autrement, le taux de d_pr_ciation du futur que låfindividu aura _ 80 ans est le m_me que celui quåfil int_gre d_s _ pr_sent dans son calcul _conomique, par exemple, lorsquåfil d_cide dåfacheter une retraite compl_mentaire. Si, _ 20 ans un tel achat le fait sourire et quåfil le regrette _ 80 ans, alors il est temporellement incoh_rent puisque sa d_pr_ciation du futur a chang_. Il nåfest alors pas en mesure dåfavoir une strat_gie de vie optimale.

24 24 consommateur potentiel de drogue devant faire le choix à t=0 entre consommer de la drogue ou ne pas en consommer. Si il ne consomme pas, à l instant t=1, il se retrouve ceteris paribus face au même choix, avec les mêmes préférences P(0), et on suppose qu il ne consommera pas non plus a cette nouvelle période (graphique 1.7). Par contre, s il consomme, il se retrouvera à t=1 avec des préférences P(1) différentes de P(0), et il aura à nouveau le choix de consommer (choix a), ou de ne pas consommer (choix b), le consommateur peut donc changer ses préférences. Graphique 1.7. L incohérence temporelle (a) Consommation occasionnelle P 1 (a,b) (b) addiction P O (c) Abstinence Ce qui nous intéresse, ici, c est le choix du consommateur sur l ensemble des deux périodes. Supposons un individu qui souhaiterait avoir un usage récréatif des drogues (chemin a) tout en sachant que la drogue peut accrocher (chemin b) et qu il ferait donc mieux de s abstenir (chemin c). Si l individu est «myope», il suivra le chemin b. S il est rationnel il anticipera le changement de ses préférences et pourra préférer de s abstenir. Ce deuxième choix est dit temporellement cohérent, au sens où un individu myope choisissant initialement de consommer par usage récréatif, déviera de ce choix, pour devenir un usager permanent. Au contraire l individu rationnel ne déviera jamais (en

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