Nouvelles de 2003 à 2010 Ernest et Patricia Wolf

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1 Nouvelles de 2003 à 2010 Ernest et Patricia Wolf Tout a commencé un soir en Ernest, mon mari lisait l histoire d un couple qui avait voyagé en bateau à travers le monde, il m en parla, je l écoutais attentivement et puis je ne sais pourquoi, je lui ai dit; "Et si c était nous? Si on partait vivre sur un bateau annoncer la bonne nouvelle et découvrir par la même occasion la création de Dieu". Oh! Mon mari fut vite d accord si c était la volonté de Dieu (Le bateau est sa passion depuis tout jeune). Nous priions presque chaque jour le Seigneur pour ce projet. De sa part, nous n avons jamais eu de réponse négative, mais plutôt d avoir de la patience. Nous établissions un plan d action sur dix ans, un budget et le temps (construction, départ, finances, etc). Ernest opta pour un bateau en aluminium, qui se nommerait «Maranatha» (le Seigneur vient!). Nous en parlions à notre couple de pasteur qui pria avec nous. Philippe dit à Ernest qu il devait le construire lui-même et compter aussi avec de la patience, de ne pas brûler les étapes, et de le bâtir année après année en respectant les plans que nous avions établis, que nos enfants avaient encore besoin de nous, et qu il fallait que nous leur parlions de notre projet. Nous n avons pas eu d oppositions de leur part. Nous avons sept enfants à nous deux, nous sommes une famille reconstituée. Un de nos enfants nous dit, "c'est génial! C est pour quand?", une autre, un peu surprise, "on n aura plus de contact?", un autre, "bof et bien partez!", une autre, "et puis nous?", ou encore, "on viendra en vacances!". Nous les rassurions que cette nouvelle vie était prévue dans une dizaine d années et que nous nous verrions toujours. Durant cet hiver 2003, nous avons visité des expositions de bateaux qui nous faisaient bien rêver. Le programme établit pour 2004 se composait ainsi : - D un cours de soudure sur Aluminium. - De l achat des plans du bateau "Reinke". - D établir une maquette à l'échelle 1/10. - Du traçage du bateau en grandeur réelle. - De l achat d un poste de soudure Tout cela, si Dieu nous le permettait Les premières difficultés commencèrent. L entreprise de cinéma où mon mari travaillait à temps partiel lui signifia son congé; la raison son âge! Cela représentait le 25% de notre revenu! C était le premier vrai coup de matraque. L été 2003 s'était déjà montré très difficile financièrement. Le cours de soudure devait avoir lieu au mois de mars. Nous déposâmes alors nos fardeaux à Jésus en lui demandant ce qu il fallait faire. Nous étions prêts à annuler ce cours. Le 29 mars, un lundi, le professeur de soudure annonçait à Ernest qu il serait seul à participer à ce cours. Normalement, il compte une dizaine d élèves par semaine. Mon mari lui proposa de repousser ce cours, mais non, ce professeur connaissant notre projet et trouvait que c était vraiment une aubaine de travailler tous les deux. Ce fût une semaine "spécial bateau" qui n était pas prévue, mais qui s est déroulée merveilleusement bien. Le 18 avril 2004, c étaient les plans du bateau, cadeau d anniversaire pour mon chéri.

2 Tout de suite après le montage de la maquette, nous étions souvent assaillis par le doute ; et si l on se trompait! Si ça n était pas le plan de Dieu! Les finances! Le présent! Le futur! Quelle serait notre vie! Nous avions besoin de réponses de notre Seigneur. Il nous confirmait par des encouragements, des paroles le dimanche à l église, dans la Bible, par des frères et des sœurs, par des prophéties, dont une qui m a bien fortifiée. Le Seigneur me voyait comme un nénuphar blanc posé sur de larges feuilles ; les feuilles, c était Sa main qui me portait pour que je puisse glisser sur l eau. Oh! Comme il nous faisait du bien! Le traçage du bateau s est fait dans le grenier, les chablons furent couverts d un plastique pour les protéger de la poussière. Il ne restait plus que le poste de soudure. Mais voilà, le travail s est mis à manquer. Nos économies s épuisaient comme neige au soleil, notre compte diminuait gravement, c était de nouveau un été difficile! C était déprimant! Nous devions trier les factures, payer d abord les plus urgentes. Nous continuions à implorer et remercier notre Dieu pour le pain de chaque jour, et élargissions notre discernement pour la vision. Nous nous posions souvent la question de savoir en quoi consisterait notre mission ; était-ce de distribuer des Bibles Gédéon? Etait-ce d'annoncer un bateau-médecin? Préparer son administration? Inviter des pasteurs, des missionnaires en vacances? Comment évangéliser? Qu est-ce que Dieu attendait de nous, quels étaient Ses plans! Dieu a dit qu il cherchait des passionnés nous l étions Un soir, alors que nous avions invité un couple de frère et sœur avec leurs enfants à partager un repas, notre ami Bob, en prière, nous annonça qu il nous voyait indépendants, qu un deuxième bateau suivrait et que notre année prévue pour le départ était à diviser par deux (nous lui avions dit 8 ans). Il nous dit aussi que nous devrions écrire notre vision. Nous ne l avons pas écrite de suite, mais une nuit, j eus une pensée très forte "d électricité et d eau", ainsi que les chiffres 5, 1, J en parlai à Ernest. Ensuite, nous avons visité l entreprise MW-LINE à Yvonand et nous nous sommes mis à étudier les moteurs électriques, c était une technique nouvelle, pas encore au point et très chère, mais nous avons continué à nous renseigner et à regarder. Un autre frère de notre église qui nous soutenait dans notre projet, se trouvait en mission aux Etats-Unis, il nous téléphona sur le chemin du retour et nous dit avoir eu une vision; il nous voyait les deux sur notre bateau, implantant des églises et que d autres bateaux suivraient. En décembre 2004, nous visitions le salon nautique à Paris. Dieu nous montra clairement que la motorisation serait classique. Nous avons été bien déçus, parce que nous étions déjà bien avancés avec nos études sur les moteurs hydrides. Un exposant nous parla aussi du Congo où justement notre église a une station missionnaire. En quittant le salon, alors que le métro était en panne, nous avons pris le bus et nous sommes descendus à l arrêt Bonne Nouvelle C était un quartier africain! Cela ne nous laissa pas indifférents. Maintenant, nous étions convaincus de prendre un moteur classique, plus facilement réparable. Un soir, à notre cellule de prière, une sœur annonça une prophétie à mon mari ; elle le voyait naviguer et plusieurs bateaux qui suivaient; "le Seigneur était au gouvernail et toi tu étais à côté comme pêcheur d hommes" lui dit-elle. Le 13 janvier 2005, après plusieurs recherches, Dieu nous ouvrait enfin les portes pour un poste de soudure. Nous étions heureux et reconnaissants. A la mi-mars, nous achetions la première partie d aluminium. Enfin, les travaux commencèrent. Comme les bonnes nouvelles ne s arrêtent jamais à une seule, Ernest a

3 appris qu il pouvait garder sa place au cinéma, qu il n y aurait pas de remplaçant. Oh! Merci Seigneur! Dans la grange il commença à souder les cadres, les réservoirs d eau et la quille. C était la première fois que l'on voyait une grande pièce! Derrière la maison, Ernest commença par bétonner et posa un support pour le bateau, nous nous y mîmes ensemble par un chaud après-midi. Ensuite, il posa le fond du bateau avec la quille. Ce fut une étape importante! L hiver arriva, Ernest ne s arrêta pas là, il continua de travailler à l'intérieur, en faisant le gouvernail et d autres petites pièces. Nous allâmes visiter des expositions : Paris, Düsseldorf et Amsterdam. Après une longue évaluation, nous avons acheté à Düsseldorf un moteur Mercedes en pièces détachées. Dans l atelier Ernest le monta. Bernard, un ami, lui donna de bons conseils. La nuit du 11 mars 2006, j ai reçu en rêve 5 noms de pays ; Soudan, Somalie, Egypte, Israël, Pakistan. Le matin nous avons regardé sur la carte si nous pouvions nous y rendre avec un bateau cela se confirma! Nous avons téléphoné ensuite à un frère qui nous encouragea à garder cette direction. Nous étions toujours bénis avec le travail à l atelier! Ce qui nous permit de toujours garder l autre bateau que nous avions. Cela nous a permis de faire des voyages avec des frères et soeurs. Un jour de printemps 2006, Ernest travaillait avec un de nos fils, Fabrice, il faisait très chaud. Fabrice soudait, Ernest meulait c était une longue journée de travail! A 21h, mon mari arrêta de travailler, fatigué, rougi par le soleil et les yeux brûlés par les reflets dus à la soudure. A minuit, j'ai dû l amener aux urgences à l hôpital d Yverdon. Il en est ressorti avec deux gros cotons sur les yeux. Heureusement le lendemain il put enlever les bandages.

4 Ernest a eu aussi des problèmes avec un genou, il se foula un pied gravement en sautant du bateau et il se cassa aussi une côte en tombant du bateau. Il fallait devenir très prudent. Nous avons prié notre Dieu de mettre sa protection sur nous et toutes personnes s approchant du bateau. Beaucoup de gens venaient regarder et s intéressaient à ce projet. Nous recevions aussi divers dons, ce qui nous encourageait beaucoup. En novembre, nous avions vendu notre petit bateau. En 2007, un beau printemps nous permit de bien reprendre les travaux. A la fin avril les travaux principaux de soudure étaient finis. Entre temps, mon frère Patrice s est intéressé pour la reprise de notre atelier d affûtage et de la maison. Cette organisation nous obligeait à fixer une date de départ : le 14 Mai Donc, il nous restait encore une bonne année pour finir le bateau. Le 9 Mai 2009, une grande fête avait lieu à Correvon. Ce fut une journée porte ouverte ou 500 personnes sont venues visiter le bateau.

5 Comme prévu, le 14 Mai 2009, le bateau était transporté à Bâle. C était une journée mémorable!

6 Après que le bateau soit mis à l'eau sur le Rhin, nous avons voyagé sur la Lahn, la Moselle, les Vosges, la Saône, le Rhône, direction la Méditerranée avec une escale de 4 mois à Menton. Ensuite départ pour la Corse, la Sardaigne, la Tunisie et retour sur le Rhône, la Bourgogne et Paris. En 2010, départ à nouveau en Méditerranée, puis l'océan Atlantique, jusqu au Maroc. Avec toute notre amitié. Ernest et Patricia Wolf