http://www.angioweb.fr : Référentiel du Collège National de Chirurgie et de Médecine Vasculaire



Documents pareils
B06 - CAT devant une ischémie aiguë des membres inférieurs

Item 182 : Accidents des anticoagulants

B08 - CAT devant une thrombose veineuse profonde des membres inférieurs

INSUFFISANCE CARDIAQUE «AU FIL DES ANNEES»

Accidents des anticoagulants

INTERET PRATIQUE DU MDRD AU CHU DE RENNES

Conduite à tenir devant des œdèmes chez l enfant. Véronique OYHARCABAL Centre Hospitalier de la Côte Basque

INSUFFISANCE CARDIAQUE DROITE Dr Dassier HEGP

chronique La maladie rénale Un risque pour bon nombre de vos patients Document destiné aux professionnels de santé

S o m m a i r e 1. Sémiologie 2. Thérapeutique

PRISE EN CHARGE DES PRE ECLAMPSIES. Jérôme KOUTSOULIS. IADE DAR CHU Kremlin-Bicêtre. 94 Gérard CORSIA. PH DAR CHU Pitié-Salpétrière.

INCONTINENCE URINAIRE

Traitement des plaies par pression négative (TPN) : des utilisations spécifiques et limitées

Carte de soins et d urgence

APONEVROTOMIE ENDOSCOPIQUE du Syndrome Compartimental d Effort à l Avant-bras

ÉVALUATION DE LA PERSONNE ATTEINTE D HYPERTENSION ARTÉRIELLE

LE SYNDROME DE BUDD CHIARI

Conseils aux patients* Lutter activement. *pour les patients ayant subi une opération de remplacement de la hanche ou du genou

Principales complications de la grossesse Hypertension artérielle gravidique Item 17 - Module 2

7- Les Antiépileptiques

La maladie de Berger Néphropathie à IgA

I - CLASSIFICATION DU DIABETE SUCRE

LISTE DES ACTES ET PRESTATIONS - AFFECTION DE LONGUE DURÉE HÉPATITE CHRONIQUE B

Apport de la TDM dans les cellulites cervico-faciales

Suivi ambulatoire de l adulte transplanté rénal au-delà de 3 mois après transplantation

1- Parmi les affirmations suivantes, quelles sont les réponses vraies :

Spondylarthropathies : diagnostic, place des anti-tnf et surveillance par le généraliste. Pr P. Claudepierre CHU Henri Mondor - Créteil

Maladies et Grands Syndromes : Angiomes (223) Professeur Guy Magalon Juin 2005

Migraine et céphalées de tension: diagnostic différentiel et enjeux thérapeutiques

Association lymphome malin-traitement par Interféron-α- sarcoïdose

Livret des nouveaux anticoagulants oraux. Ce qu il faut savoir pour bien gérer leur utilisation

Surpoids et obésité de l adulte : prise en charge médicale de premier recours

PRESCRIPTION PAR LE KINÉSITHÉRAPEUTE EN RÉÉDUCATION VEINO-LYMPHATIQUE : FAISONS LE POINT

Pseudotumor cerebri. Anatomie Le cerveau et la moelle épinière baignent dans un liquide clair, appelé le liquide céphalo-rachidien (LCR).

Bulletin n Cher adhérent, cher donateur,

La Dysplasie Ventriculaire Droite Arythmogène

GUIDE D INFORMATIONS A LA PREVENTION DE L INSUFFISANCE RENALE

COMMISSION DE LA TRANSPARENCE. Avis. 10 mars 2010

Prise en charge de l embolie pulmonaire

Les hauts et les bas des «bas»

Votre guide des définitions des maladies graves de l Assurance maladies graves express

LASER DOPPLER. Cependant elle n est pas encore utilisée en routine mais reste du domaine de la recherche et de l évaluation.

E04a - Héparines de bas poids moléculaire

compaction ventriculaire gauche sur la fonction ventriculaire chez l adulte

LA LOMBALGIE CHRONIQUE : Facteurs de risque, diagnostic, prise en charge thérapeutique

27 ème JOURNEE SPORT ET MEDECINE Dr Roukos ABI KHALIL Digne Les Bains 23 novembre 2013

MIGRAINES. Diagnostic. A rechercher aussi. Critères IHS de la migraine. Type d aura. Particularités chez l enfant. Paraclinique.

phase de destruction et d'élimination de débris

Atelier N 2. Consultation de patientes porteuses d une maladie générale

La maladie de Still de l adulte


Céphalées vues aux Urgences. Dominique VALADE Centre d Urgence des Céphalées Hôpital Lariboisière PARIS

Symposium des Société Française d Angéiologie (SFA) et Société Francophone de Médecine Sexuelle (SFMS), Paris, Journées internationales Francophones

Céphalées. 1- Mise au point sur la migraine 2- Quand s inquiéter face à une céphalée. APP du DENAISIS

Plan. Introduction. Les Nouveaux Anticoagulants Oraux et le sujet âgé. Audit de prescription au Centre Hospitalier Geriatrique du Mont d Or

HTA et grossesse. Dr M. Saidi-Oliver chef de clinique-assistant CHU de Nice

prise en charge médicale dans une unité de soins

Cancers de l hypopharynx

L ACCÈS VEINEUX DE COURTE DURÉE CHEZ L ENFANT ET LE NOUVEAU-NÉ

Compte rendu d hospitalisation hépatite C. À partir de la IIème année MG, IIIème années MD et Pharmacie

Le reflux gastro-oesophagien (280) Professeur Jacques FOURNET Avril 2003

Le diagnostic de Spondylarthrite Ankylosante? Pr Erick Legrand, Service de Rhumatologie, CHU Angers

Recommandations Prise en charge des patients adultes atteints d un mélanome cutané MO

La prise en charge de l AVC ischémique à l urgence

SYNOPSIS INFORMATIONS GÉNÉRALES

COMPLICATIONS THROMBOTIQUES DES SYNDROMES MYÉLOPROLIFÉRATIFS: ÉVALUATION ET GESTION DU RISQUE

LIGNES DIRECTRICES CLINIQUES TOUT AU LONG DU CONTINUUM DE SOINS : Objectif de ce chapitre. 6.1 Introduction 86

Unité d enseignement 4 : Perception/système nerveux/revêtement cutané

Actualisation de la prescription en biologie rhumatologie

Après l intervention des varices. Informations et conseils sur les suites du traitement. Réponses aux questions fréquemment posées

ORDONNANCE COLLECTIVE

IMR PEC-5.51 IM V2 19/05/2015. Date d'admission prévue avec le SRR : Date d'admission réelle : INFORMATIONS ADMINISTRATIVES ET SOCIALES

SYNDROME DU TUNNEL CARPIEN, EPICONDYLITE ET TRAVAIL : POINT DE VUE DU RHUMATOLOGUE

XARELTO (RIVAROXABAN) 2,5 MG - 15 MG - 20 MG, COMPRIMÉS PELLICULÉS GUIDE DE PRESCRIPTION

Anti-Inflammatoires Non stéroïdiens

Chapitre 1 : Introduction à la rééducation périnéale

La filtration glomérulaire et sa régulation

Orientation diagnostique devant une éosinophilie 1

NOTICE: INFORMATION DE L UTILISATEUR. Immukine 100 microgrammes/0,5 ml solution injectable (Interféron gamma-1b recombinant humain)

Dossier d information sur les bêtabloquants

TVP fémorale. Systématisation. La TVP : écho-doppler JP Laroche Unité de Médecine Vasculaire CHU Montpellier. Thrombus mobile

Observation. Merci à l équipe de pharmaciens FormUtip iatro pour ce cas

Item 154 : Tumeurs des os primitives et secondaires (Évaluations)

La migraine. Foramen ovale perméable. Infarctus cérébral (surtout chez la femme)

Module digestif. II. Prévention du reflux gastro-œsophagien :

Leucémies de l enfant et de l adolescent

LES CONTUSIONS DU REIN

RÉFÉRENCES ET RECOMMANDATIONS MEDICALES

Maternité et activités sportives

Recommandations régionales Prise en charge des carcinomes cutanés

Arthralgies persistantes après une infection à chikungunya: évolution après plus d un an chez 88 patients adultes

Déclaration médicale Prise d effet le 1 er octobre 2012

Maladie de Hodgkin ou lymphome de Hodgkin

Les différentes maladies du coeur

Guide du parcours de soins Titre ACTES ET PRESTATIONS AFFECTION DE LONGUE DURÉE. Hépatite chronique B

Maladies neuromusculaires

Psoriasis et travail dans le BTP. Pr E. Delaporte

UTILISATION ET PRECAUTION D EMPLOI DES AINS Professeur Philippe BERTIN, Chef de Service de Rhumatologie, CHU Limoges Octobre 2009

Quels sont les facteurs qui font augmenter les risques de cancer du rein?

Transcription:

ŒDEMES DES MEMBRES INFERIEURS : DEVANT L APPARITION D OEDEMES DES MEMBRES INFERIEURS, ARGUMENTER LES PRINCIPALES HYPOTHESES DIAGNOSTIQUES ET JUSTIFIER LES EXAMENS COMPLEMENTAIRES PERTINENTS. [Module 11 Item 323 ] I. INTRODUCTION : CADRE SEMEIOLOGIQUE ET PHYSIOPATHOLOGIQUE L œdème des membres inférieurs est une augmentation de leur volume, localisée ou diffuse, uni ou bilatérale. Il correspond à une anomalie du secteur extracellulaire en rapport avec une rétention d eau et de sodium dans les espaces interstitiels. Cette augmentation de volume entraîne une atténuation puis une disparition des reliefs ostéo-musculaires et tendineux. La palpation donne une sensation dure, rénitente ou molle, pouvant alors donner le signe du godet (persistance d une dépression après appui digital). L apparition des oedèmes peut être secondaire à quatre mécanismes : - une augmentation de la pression hydrostatique, - une diminution de la pression oncotique, - une augmentation de la perméabilité membranaire - une altération du drainage lymphatique. Ces mécanismes peuvent être associés. II. ARGUMENTER LES PRINCIPALES HYPOTHESES DIAGNOSTIQUES : En pratique, le diagnostic étiologique peut être divisé en deux grands chapitres : L œdème est la conséquence d une pathologie locale (il est alors limité aux membres inférieurs). L œdème est la conséquence d un processus plus généralisé. II 1. Œ dème, conséquence d une pathologie locale Dans ce cas, la pathologie locale peut concerner soit le fonctionnement veineux, soit le système lymphatique, soit la perméabilité des petits vaisseaux. Ces pathologies sont le plus souvent unilatérales mais elles peuvent parfois adopter un caractère bilatéral. II1a Les causes veineuses d oedèmes comprennent : La thrombose veineuse profonde (situation aiguë) L insuffisance veineuse chronique, primitive ou post-thrombotique Plus rarement on pourra trouver : une compression des veines profondes (anévrismes artériels, tumeurs osseuses ) des fistules artério-veineuses acquises ou congénitales (syndrome de Klippel- Trenaunay). ou une angiodysplasie à forme veineuse 1

- Thrombose veineuse profonde : L œdème, le plus souvent unilatéral, est un signe clinique fréquent de thrombose veineuse profonde (TVP), inconstant et d importance variable. Le diagnostic est à évoquer devant un faisceau d arguments prenant en compte le terrain et les circonstances favorisantes, les signes cliniques associés et la notion d un diagnostic différentiel (scores de probabilité clinique, cf chapitre thrombose veineuse profonde, item 135, module 9). - L insuffisance veineuse (cf item 136, module 9) est une pathologie fréquente, en particulier chez la femme. Sa prévalence augmente avec l âge. Elle est la conséquence d un dysfonctionnement du système veineux superficiel ou profond. L insuffisance veineuse peut être primitive, volontiers bilatérale et associée ou non à une maladie variqueuse. Elle peut être secondaire à une TVP, le plus souvent unilatérale. L insuffisance veineuse, aboutit à une augmentation de la pression hydrostatique au niveau du système veineux des membres inférieurs, cause de troubles trophiques (cf item 137, module 9) (dermite ocre, atrophie blanche, hypodermite, ulcères ). II1b Les causes lymphatiques Les causes lymphatiques comprennent : - le lymphœdème primitif, généralement bilatéral - le lymphœdème secondaire, généralement unilatéral Le lymphœdème a la particularité de s étendre jusqu à la distalité du membre, avec quelques particularités séméiologiques : - impossibilité de plisser la peau des orteils (signe de Stemmer) - plis articulaires des pieds plus marqués - installation généralement progressive Le lymphœdème débutant a une consistance élastique, par la suite, en devenant fibreux, il prend une consistance dure. Le lymphœdème primitif peut être présent à la naissance ou apparaître chez l adulte jeune, souvent à l occasion d un traumatisme minime. Le lymphœdème secondaire est la conséquence d une compression ou d une destruction du réseau lymphatique. Il est le plus souvent unilatéral et peut survenir tardivement. Lorsque l on constate un œdème de ce type, il faut suspecter un obstacle sur la circulation lymphatique la plupart du temps au niveau pelvien. Il faut rechercher des adénopathies inguinales et crurales, parfois révélatrices d un lymphome, faire les touchers pelviens à la recherche d une masse tumorale, et interroger les patients sur leurs antécédents (les chirurgies et radiothérapies pelviennes peuvent se compliquer de lymphœdème). En zone endémique on évoquera une filariose. II1c Les troubles de la perméabilité des petits vaisseaux Les processus inflammatoires qui modifient la perméabilité capillaire peuvent être responsables d œdèmes le plus souvent unilatéraux. - Un œdème inflammatoire d apparition aiguë doit faire évoquer un érysipèle ou une lymphangite, d autant qu il s y associe une fièvre. La fasciite nécrosante est une urgence 2

médico-chirurgicale qui associe un œdème très douloureux, rapidement extensif, une crépitation à la palpation et une altération de l état général avec hyperthermie. Il faut penser à rechercher la trace d une piqûre d insecte ou morsure de serpent. - Le caractère plus ancien et persistant peut faire évoquer : une maladie de Lyme (notion de morsure de tique, signes articulaires ou neurologiques associés), des pathologies articulaires inflammatoires touchant les chevilles et les genoux II1d Les causes mixtes. Les œdèmes post-opératoires survenant en particulier au décours des revascularisations chirurgicales ont une origine plurifactorielle associant à des degrés divers : agression veineuse et lymphatique peropératoire et troubles de la perméabilité capillaire séquellaires des phénomènes ischémiques pré et per-opératoire. II 2. Les œdèmes de cause générale Il s agit d oedèmes qui ne sont pas localisés exclusivement aux membres inférieurs mais dont la topographie varie en fonction de la position. Chez le sujet alité, la recherche des œdèmes doit se faire au niveau des fesses, de la face postérieure des cuisses et des lombes. Les mécanismes principaux sont une augmentation de la pression hydrostatique ou une diminution de la pression oncotique ; le mécanisme d augmentation de perméabilité capillaire est plus rare. On évoquera systématiquement cinq types d atteintes : cardiaque, rénale, hépatique, digestive et nutritionnelle. - L insuffisance cardiaque congestive (droite ou globale) est associée à une rétention hydrosodée avec hyperpression veineuse d amont à évoquer devant l association à un reflux hépatojugulaire, une hépatomégalie douloureuse ou des signes d insuffisance cardiaque gauche. - Les oedèmes des syndromes néphrotiques sont en rapport avec la diminution de la pression oncotique induite par l hypo-albuminémie (fuite rénale). Le mécanisme des oedèmes lors des glomérulonéphrites aiguës associe une composante d hypo-albuminémie, d augmentation de perméabilité capillaire et surtout de rétention hydrosodée témoignant de l altération de la fonction rénale. La rétention hydrosodée est le mécanisme des oedèmes de l insuffisance rénale terminale oligurique. - Les oedèmes de la cirrhose sont en relation avec une hypo-albuminémie par défaut de synthèse hépatique et avec l hypertension portale. Il s y associe fréquemment une ascite et des signes cliniques d insuffisance hépatique ou d hypertension portale. - Les oedèmes des entéropathies exsudatives proviennent de la fuite digestive d albumine et sont fréquemment associés à des signes cliniques de malabsorption ou à une diarrhée chronique. - Les oedèmes d origine nutritionnelle sont eux aussi liés à l hypo-albuminémie. 3

Parmi les autres causes, l œdème cyclique idiopathique de la femme se manifeste plus nettement en période prémenstruelle. Il apparaît particulièrement en association avec des problèmes psychosociaux. Les oedèmes sont fréquents au cours du troisième trimestre de la grossesse (insuffisance veineuse, troubles de la perméabilité capillaire). Les oedèmes chez le sujet âgé sont souvent multifactoriels, ils peuvent notamment témoigner d une insuffisance cardiaque ou rénale mais aussi être en rapport avec une dénutrition ou une stase veineuse. Parmi les causes médicamenteuses il faut citer : - les inhibiteurs calciques (surtout les dihydropyridines) - les vasodilatateurs artériolaires (en particulier les alpha-bloquants) - les corticoïdes et les anti-inflammatoires non stéroïdiens - la contraception oestro-progestative - l insuline et les glitazones III. Justifier les examens complémentaires pertinents III1- Devant un œdème unilatéral de survenue brutale : le diagnostic de TVP doit être évoqué en premier lieu et recherché après établissement du score clinique par une échographiedoppler veineuse. L échographie permettra dans certains cas l identification d une compression veineuse profonde pure sans thrombose par une tumeur ou un anévrisme. Le diagnostic d érysipèle, de lymphangite ou de fasciite est un diagnostic purement clinique qui ne doit pas amener à réaliser une échographie-doppler. III2- Devant un œdème bilatéral : III2a- Isolé - Il peut s agir d une insuffisance veineuse chronique dont le diagnostic est clinique (œdème vespéral, sexe féminin, volontiers rythmé par les saisons et le cycle menstruel). L échographiedoppler n a pas sa place pour le diagnostic et ne trouve de justification que pour rechercher une maladie post-thrombotique veineuse qui peut avoir une incidence sur la prise en charge thérapeutique. - Le diagnostic de lymphœdème est clinique. Lorsqu un lymphœdème secondaire est évoqué, la lymphographie isotopique permettra de préciser le niveau du blocage, et les méthodes d imagerie pelvienne (échographie, tomodensitométrie ou IRM) permettent de rechercher un syndrome de masse. 4

III2b- Associé à des oedèmes diffus La stratégie des examens complémentaires est dictée par le contexte clinique. - Devant un tableau d insuffisance cardiaque droite ou globale, le diagnostic est avant tout clinique mais peut s aider de la radiographie thoracique, l échographie cardiaque et du brain natriuretic peptide (BNP). - Devant un tableau de cirrhose, le diagnostic est aussi avant tout clinique. Les examens complémentaires permettent de confirmer l insuffisance hépatique (TP, albuminémie, fibrinogène) et l hypertension portale (échographie abdominale, fibroscopie oeso-gastrique). - En l absence de signe clinique cardiaque ou hépatique, il faut évoquer une cause rénale. La bandelette urinaire et la créatininémie seront indispensables en première intention. En cas de positivité de la bandelette urinaire, il faut réaliser un dosage de l albuminémie, une protéinurie des 24 heures et un HLM. - En l absence d orientation vers une cause cardiaque, hépatique ou rénale, il faut évoquer une entéropathie exsudative, d autant plus qu il existe une diarrhée chronique ou une malabsorption. Dans ce cas il existe une hypo-albuminémie et la clairance de l alpha-1 antitrypsine permet de confirmer le diagnostic. - En présence d un tableau d amaigrissement majeur, les examens complémentaires permettront de quantifier le degré de dénutrition (albumine). Devant des oedèmes diffus quelque soit leur origine, il faut apprécier leur retentissement métabolique (ionogramme sanguin et urinaire, osmolalité plasmatique, hématocrite, protéines totales, créatininémie). 5