DIAGNOSTIC Situation et évolution de la filière Bâtiment Travaux Public du territoire de la MDEM



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Transcription:

Fiche thématique MDEM 02/2014 DIAGNOSTIC Situation et évolution de la filière Bâtiment Travaux Public du territoire de la MDEM Avec la participation de

2 ÉDITO Après une longue période de dynamisme de plus de 10 ans, force est de constater que, depuis 2009, l activité de la filière BTP a beaucoup ralenti. Les employeurs de ce secteur sont confrontés à des difficultés économiques grandissantes qui conduisent, sur le champ de l emploi, à une situation de plus en plus complexe. Il est aussi difficile d assurer le maintien des salariés que de recruter de nouveaux collaborateurs. L union fait la force et, devant l urgence de la situation, la Maison de l Emploi de Marseille a pris l initiative de réunir le Service Public de l Emploi et les professionnels de la filière afin de mieux appréhender, ensemble, les difficultés auxquelles les employeurs du BTP sont confrontés. Nous avons souhaité que ce diagnostic soit une coproduction. Je salue et remercie chaleureusement l ensemble des acteurs impliqués dans ce document. Leurs contributions très riches nous ont permis de produire un diagnostic quantitatif et qualitatif de qualité, enrichi de témoignages parlants et percutants. Les problématiques emplois et les pistes potentielle de travail y sont bien identifiées. Ce diagnostic n est pas une fin en soi. Je souhaite qu il marque le début de la construction collective d un plan d action partagé qu il nous appartiendra collectivement de mettre en place pour soutenir l emploi dans ce secteur. Jacques ROCCA SERRA Président de la Maison de l Emploi de Marseille.

Sommaire ÉDITO...02 Organisation et définition des filières du BTP...04 - Construction, - Services Connexes, - Activités Indirectes. Ce qu il faut retenir...05 PARTIE 1 CARACTÉRISTIQUES ET SITUATIONS DES ENTREPRISES...06 3 1. Les établissement de la construction...06 - Près de 8 150 établissements dans le secteur de la Construction - Une forte présence des établissements du secteur des Travaux de définition 64 % des établissements n ont aucun salarié 2. La création d entreprises...07 - En un an, un recul des créations d activité dans le secteur de la Construction 3. Les entreprises artisanales...07 - Plus de 6 100 entreprises artisanales du BTP 45 % des entreprises créées ferment avant 2 ans PARTIE 2 CARACTÉRISTIQUES ET ÉVOLUTION DE L EMPLOI...08 1. L emploi salarié privé...08 - Plus de 15 000 emplois dans le secteur de la Construction Le Second œuvre est le 1 er employeur du secteur de la Construction. Entre 2007 et 2011, un recul de 900 emplois dans la Construction 2. Emploi interimaire...10 - L emploi intérimaire recule entre 2011 et 2012 3. Les mouvements de main d œuvre...11 - En 2012, le turn-over s établit à 22 % - Une majorité d entrées en CDI 4. Déclaration unique d embauche...12 - Un légère hausse des Déclarations Unique d Embauche (DUE), grâce aux CDD de moins d un mois - Plus de la moitié des DUE du BTP concernent les Autres travaux spécialisés - Les DUE émanent essentiellement de petites entreprises, à l exeption de Génie Civil - Une quasi exclusion des femmes, mais une diversité des classes d âge > Les nouvelles normes environnementales comme leviers de croissance dans le BTP...14 - Construction du CERC PACA, Cellule Économique Régionale de la Construction Provence -Alpes-Côte-d Azur > Interviews de professionnels du secteur du BTP...16 - Le développement de la formation comme levier de recrutement pour les entreprises (témoignage de CONSTRUCTYS) - Les nouvelles normes comme levier de croissance pour les entreprises (témoignage de la CAPEB) - L apprentissage, un outil efficace pour répondre aux exigences de qualification des entreprises artisanales du BTP (témoignage de la CMA13) - Le BTP, secteur très sensible aux politiques économiques (témoignage de la fédération BTP2013)

4 DÉFINITION DES NIVEAUX DE FILIÈRE DU BTP La Maison de l Emploi de Marseille a défini les contours de la filière du Bâtiment et des Travaux Publics autour de 3 grands types d activités. Si le secteur de la Construction est central, le BTP s étend également à des services directs et indirects. CONSTRUCTION (cœur de la filière du BTP niveau 1) : > Le gros-œuvre : La construction de maisons et de bâtiments, La démolition et la préparation de site (terrassement, forage et sondage ), > Les travaux de finition/second œuvre : Le second œuvre (installation électrique, d eau et de gaz, installation d équipements thermiques et de climatisation, travaux d isolation ), Les travaux de finition (travaux de plâtrerie, de menuiserie, de revêtement des sols et des murs, de peinture et vitrerie, d agencement de lieux de vente ), Les autres travaux spécifiques (travaux de charpente, de couverture, d étanchéification, de montage de structures métalliques, de maçonnerie générale et gros œuvre de bâtiment ). > Les travaux publics : Le génie civil (construction de voiries, de réseaux électriques et de télécommunications, d ouvrages d art, d ouvrages maritimes et fluviaux ), LES SERVICES CONNEXES À LA CONSTRUCTION (niveau 2) > La conception (activités d architecture et de géomètre, études et assistance à la mise au point de projets de construction, assistance à maîtrise d ouvrage ) comprenant également les activités combinées de soutien liées aux bâtiments (nettoyage, gardiennage et sécurité ), > Et les services opérationnels (la location de grues et d autres matériels de construction avec opérateur ou sans opérateur ; la location échafaudages et platesformes de travail sans montage ni démontage ). LES ACTIVITÉS INDIRECTES LIEES À LA CONSTRUCTION (niveau 3) > La commercialisation et le commerce de gros (intermédiaires du commerce en bois et matériaux de construction, commercialisation de machines pour l extraction, la construction et le génie civil ; de bois et de matériaux de construction ; d appareils sanitaires et de produits de décoration, de quincaillerie, de fournitures pour la plomberie et le chauffage ), > L extraction (de pierres ornementales et de construction, de calcaire industriel, de gypse, de craie et d ardoise, de gravières et sablières, d argiles et de kaolin ), > La fabrication de matériaux (charpente, peinture, verre, béton, de serrure, portes et fenêtres en métal, fils et câbles électroniques ou électriques ), > Les activités de l immobilier (promotion immobilière de logements, bureaux ou autres bâtiments, supports juridiques de programmes, agences immobilières ), > Et l ingénierie (ingénierie et études techniques). SYNTHÈSE SUR LES ÉLÉMENTS CHIFFRÉS UNE FORTE PRÉSENCE DE LA FILIÈRE DANS LE NORD ET L EST DE MARSEILLE Le territoire de la Maison de l Emploi de Marseille, qui comprend les villes de Marseille, Allauch, Plan-de- Cuques et Septèmes-les-Vallons, compte près de 8 150 établissements 1 au sein de la Construction, cœur de filière du BTP. Ces établissements sont plus présents dans les 11 ème, 13 ème, 14 ème et 15 ème arrondissements de Marseille, avec une forte spécialisation pour le 15 ème arrondissement (960 établissements à lui seul). Ils n ont en majorité aucun salarié (64 %), C est un peu moins que pour tous secteurs confondus (66 %). L artisanat est fortement représenté dans le secteur de la Construction. Au 1er janvier 2013, la Chambre des Métiers et de l Artisanat des Bouches-du-Rhône recense 6 108 entreprises artisanales au sein du territoire MDEM (hors Septèmes-les-Vallons), comprenant plus de 7 500 salariés. Il s agit donc d entreprises de petite dimension (66 % n ont aucun salarié). 36 % des entreprises artisanales appartiennent au secteur du Terrassement-travaux divers et 25 % à l Aménagement-finition. Ces entreprises se révèlent plutôt fragiles (45 % ferment dans les 2 ans après leur création), et plus particulièrement les activités d Aménagement-finition (54 % ferment dans les 2 ans). Concernant l emploi, en 2011, la filière de la Construction comprenait 15 030 emplois salariés privés au sein du territoire de la MDEM. Le Second Œuvre était le premier employeur de la filière avec 34 % des emplois, puis les Autres travaux spécialisés (23 %), les Travaux de finition (20 %), le Gros Œuvre (14 %) et enfin le Génie Civil (8 %). 62 % des emplois étaient concentrés à l Est (9 ème, 10 ème, 11 ème arr.) et dans le Nord de Marseille (14 ème, 15 ème et 16 ème arr.).

DES TENDANCES ÉCONOMIQUES PLUTÔT DÉFAVORABLES En 2013, dans les Bouches-du-Rhône, le marché du BTP semble connaitre un recul d activité. Selon la Fédération du BTP 13, en juin 2013, les logements autorisés enregistrent une baisse de 4 % sur un an, qui concerne uniquement les logements individuels (-12 % contre 0 % pour les logements collectifs). Les logements commencés ont connu quant à eux une baisse de 20% sur un an (-29% pour le logement individuel et -16 % pour le logement collectif). Toujours selon la Fédération du BTP 13, la demande d emploi (cat. ABC) a progressé de 9.4 % (+1 563 demandeurs d emploi) entre les 2 ème trimestres 2012 et 2013. En un an, l emploi intérimaire a chuté de 9.1 % (-409 emplois en équivalent temps plein). La création d activité du secteur de la Construction a connu une baisse entre 2011 et 2012 (-6 % à Marseille), à un rythme cependant moins rapide que sur l ensemble des secteurs d activités (-8 %). Seules les créations sous le statut d auto-entreprise continuaient de progresser (+5 %), alors qu elles reculaient pour l ensemble des secteurs d activités (-4 %). L emploi salarié connait également un recul important. Entre 2007 et 2011, l emploi salarié privé du secteur de la Construction a enregistré une baisse de 5.7 % (-913 emplois), alors que la tendance était à la hausse pour le reste du département (+2.4 %), portée notamment par la bonne dynamique de la zone d emploi d Aix-en-Provence. Au sein du territoire de la MDEM, deux secteurs étaient particulièrement touchés et perdaient des emplois à un rythme nettement plus rapide que dans le reste du département. D une part, Les Autres travaux spécialisés (-18.5 % soit -801 emplois contre -3.1 % dans le reste des BDR), notamment les Travaux de maçonnerie générale et gros œuvre de bâtiment (-944 emplois). Et d autre part, des Travaux de finition (-9.5 % soit -312 emplois salariés privés contre -4.9 % dans le reste de BDR), notamment les Travaux de peinture et vitrerie (-158 emplois). A l inverse, le Génie Civil créait des emplois (+131 emplois), ainsi que la Construction de maisons et bâtiments (+119 emplois). 5 BESOINS EN FORMATION : S ADAPTER AU MARCHÉ ET AU RENOUVELLEMENT DE MAIN D ŒUVRE Dans un contexte de ralentissement de l activité économique, de concurrence accrue et d émergence de nouveaux marchés, les entreprises du BTP ont besoin de s adapter rapidement et d être performantes. La formation est un atout majeur pour faire face à ces exigences. En 2012, la Fédération du bâtiment de la région PACA a réalisé une étude auprès de 98 entreprises du BTP sur leurs besoins en formation 2. On notera que l enquête a sélectionné plutôt des corps de métiers susceptibles d être davantage concernés par le Grenelle de l environnement. Outre les difficultés économiques du secteur et l émergence de nouveaux marchés, la Fédération du BTP identifiait également une tension sur certains métiers (plus d un projet de recrutement sur deux est jugé difficile), une pyramide des âges des salariés vieillissante et un important turn-over. Ainsi la formation aurait comme utilité de répondre aux évolutions du marché et aux évolutions techniques, mais aussi aux besoins de renouvellement de la main d œuvre. Autre point mis en avant par les entreprises de la région, un manque de lisibilité sur les besoins régionaux à court et moyen terme. Les entreprises interviewées considéraient la formation comme le principal vecteur d adaptation aux évolutions de leur environnement et 45% ont élaboré un plan de formation. A partir de 20 salariés, 69% des entreprises montaient un plan de formation. Les plus investies étaient les Entreprises Générales et le Génie climatique. Les moins investies les entreprises de moins de 10 salariés, le secteur de la Maçonnerie-Gros Œuvre et de la Couverture-Etanchéité. Les difficultés exprimées quant à l accès à la formation étaient notamment le manque de temps et une offre de formation peu lisible. Par publics, les besoins en formations étaient différents : - Chefs d entreprises : gestion et stratégie - Encadrement intermédiaire : organisation de chantiers, évolution des marchés - Administratif : dématérialisation des marchés publics - Bureaux d études et Compagnons : réglementations Autre besoin en formation identifié en 2012, la lutte contre l illettrisme et l accès aux savoirs de base. 52 % des entreprises interrogées déclaraient rencontrer des problèmes liés à l illettrisme. Les plus concernées étaient les entreprises de plus de 50 salariés. L un des enjeux des entreprises du BTP est également la question de la transmission de l entreprise. Or la majorité (63 %) des repreneurs sont formés en interne, avec un accompagnement par l ancien dirigeant, et seuls 32 % recourent à une formation en externe. Le tutorat et la valorisation des seniors posent également question, puisque 68 % des entreprises interviewées qui ont recours au tutorat, déclaraient que leurs tuteurs n avaient pas le titre de «Maître d Apprentissage Confirmé». 1 Fichier SIRENE 2013 2 Les Besoins en formation continue des entreprises du BTP en PACA, Fédération Française du Bâtiment région PACA

Caractéristiques et situations des entreprises PARTIE 1 1) LES ÉTABLISSEMENTS DE LA CONSTRUCTION 6 PRÈS DE 8 150 ÉTABLISSEMENTS DANS LE SECTEUR DE LA CONSTRUCTION En 2013, le territoire de la Maison de l Emploi de Marseille compte 14 149 établissements dans l ensemble de la filière BTP, dont 8 143 établissement dans le secteur de la Construction. La Construction représente 9 % de l ensemble des établissements de notre territoire, soit un peu moins que dans le reste de l agglomération marseillaise (11 %). La Construction est le 1 er secteur des établissements du BTP, puisqu elle représente 58 % des établissements; autant que dans le reste de l agglomération. On retrouve en 2ème position les activités indirectes (commercialisation, extraction, activités immobilières ) avec 34 % des établissements (4 802 établissements), qui sont cependant moins représentées que dans le reste de l agglomération (37 %). En effet, les services connexes (conception et services opérationnels) sont plus présents : 9 % des établissements soit 1 204 établissements, contre 5 % pour le reste de l agglomération. UNE FORTE PRÉSENCE DES ÉTABLISSEMENTS DU SECTEUR DES TRAVAUX DE FINITION La quasi-totalité des établissements de la Construction appartient au secteur des Travaux de finition/second œuvre. Avec 94 % des établissements (7 652 établissements), ce secteur est plus représenté que dans le reste de l agglomération marseillaise (90 %). Plus précisément, ce sont les établissements des Travaux de finition qui sont proportionnellement plus nombreux avec 37 % des établissements de la Construction, contre 32 % pour le reste de l agglomération. Les Travaux de finition sont ainsi le 1er secteur en nombre d établissements. Les Autres travaux spécialisés arrivent en 2ème position (29 %), non loin du Second œuvre (28 %), avec des parts équivalentes à celles du reste de l agglomération (29 %). Loin derrière, les établissements du Gros œuvre sont peu représentés (5 % soit 400 établissements), notamment en comparaison avec le reste de l agglomération (9 %), ainsi que le Génie Civil (1 % soit 91 établissements, contre 2 % pour le reste de l agglomération). 64% DES ÉTABLISSEMENTS N ONT AUCUN SALARIÉ Les établissements de la Construction sont majoritairement de très petites structures : 64 % n ont aucun salarié et 31% ont entre 1 de 9 salariés ; dans des proportions équivalentes à celles du reste de l agglomération marseillaise. Les établissements sans salarié sont cependant un peu moins présents qu en moyenne dans l ensemble des secteurs d activités (66 %). Les établissements de 1 à 9 salariés sont quant à eux plus fréquents qu en moyenne (25 %).

PARTIE 1 2) LA CRÉATION D ENTREPRISES EN UN AN, UN RECUL DES CRÉATIONS D ACTIVITÉ DANS LE SECTEUR DE LA CONSTRUCTION Selon les données de la CCIMP, en 2012, le secteur de la Construction a enregistré 1 406 créations d entreprises à Marseille. En un an, la création d entreprises de la Construction a reculé à Marseille de 6%, soit 83 créations en moins. Ce recul est un peu moins important que pour l ensemble des secteurs d activités (-8%). 7 3) LES ENTREPRISES ARTISANALES PLUS DE 6 100 ENTREPRISES ARTISANALES DU BTP Au 1 er janvier 2013, la CMA 13 recensait 6 108 entreprises artisanales relevant du secteur du BTP, comprenant 7 536 salariés, au sein du territoire de la MDEM (hors Septèmes-les-Vallons). Le secteur des Terrassement et travaux divers représente plus du tiers des entreprises artisanales de la Construction (36 %). Le secteur des Aménagements et finitions arrive en 2 ème position (25 %), puis la Couverture-plomberie-chauffage (14 %), l Installation électrique (13 %), la Menuiserie-serrurerie (10 %) et enfin, la Maçonnerie (2 %). On notera que les entreprises artisanales du BTP sont de petite dimension au sein du territoire de la MDEM, puisque 66% d entre elles n ont aucun salarié et 26% ont entre 1 et 4 salariés. 45% DES ENTREPRISES FERMENT AVANT 2 ANS En 2008 et 2012, la durée de vie des entreprises artisanales du BTP apparaissait relativement courte, puisque 45% disparaissaient avant 2 ans. 20% des entreprises vivaient entre 5 et 9 ans et 19% continuaient d exister au-delà de 10 ans. L activité d Aménagement et finitions semblait la plus fragile, puisque 54% de ses entreprises fermaient avant 2 ans. A l inverse, les entreprises de maçonnerie, de couverture- plomberie- chauffage et de menuiserie/serrurerie vivaient plus fréquemment qu en moyenne au-delà de 10 ans : respectivement 24%, 27% et 26% contre 19% en moyenne dans les entreprises artisanales du BTP.

Caractéristiques et situations de l Emploi PARTIE 2 1) L EMPLOI SALARIÉ PRIVÉ 8 PLUS DE 15 000 EMPLOIS DANS LE SECTEUR DE LA CONSTRUCTION En 2011, la filière BTP dans son ensemble représentait 28 785 emplois salariés privés au sein du territoire de la MDEM, dont 15 030 emplois pour la Construction, le cœur de la filière. La Construction représentait 6% de l emploi salarié privé du territoire, soit un peu moins qu en moyenne dans le reste du département (8.6%). niveau moindre des services connexes à la Construction (niveau 2 : 3.7%) et plus élevé des activités indirectes (niveau 3 : 43.4%). Le cœur de filière était le premier employeur des salariés du BTP de la MDEM, avec un peu plus de la moitié des emplois (52.2%). Les activités indirectes arrivaient en 2ème position (niveau 3 : 39.4%), puis les services connexes à la Construction (niveau 2 : 8.4%). Dans le reste du département, si le poids du cœur de filière était à peu près aussi important que dans le territoire de la MDEM (52.9%), on observait cependant un LE SECOND ŒUVRE 1 er EMPLOYEUR DU SECTEUR DE LA CONSTRUCTION En 2011 Au sein du territoire de la MDEM, le premier employeur du secteur de la Construction était celui des Travaux de finition/second-œuvre, qui représentait à lui seul 77 % de l emploi salarié privé de la Construction, soit 11 629 emplois. Cette proportion est plus importante que sur le reste du département (72 %). Au sein de ce secteur, le Second œuvre représentait le tiers des emplois de la Construction (34 %). Les Autres travaux spécifiques arrivaient en 2ème position avec 23 % des emplois du cœur de filière, puis les Travaux de finition (20 %). Le Gros-œuvre employait quant à lui 14 % du secteur (2 171 emplois), c est moins que sur le reste du département (16 %). Ce secteur était essentiellement représenté par la Construction de maisons et bâtiments (1 769 emplois soit 12 % de l emploi de la Construction), qui était nettement plus présent que sur le reste du département (7 %). Enfin, les Travaux publics représentaient 8 % des emplois (1 230 emplois) et étaient moins présents que sur le reste du département (13 %).

ENTRE 2007 ET 2011, UN RECUL DE 900 EMPLOIS DANS LA CONSTRUCTION Entre 2007 et 2011, l emploi salarié privé du secteur de la Construction a enregistré une baisse de 5.7% (soit 913 emplois de moins), alors que la tendance était à la hausse pour le reste du département (+2.4%). Deux secteurs étaient particulièrement touchés et ont perdu des emplois à un rythme nettement plus rapide que dans le reste du département. Ces deux secteurs appartiennent aux Travaux de finition/second Œuvre : - les Autres travaux spécialisés : -18.5% (soit -801 emplois) contre -3.1% dans le reste des BDR. En effet, le territoire MDEM a enregistré un recul de 944 emplois salariés privés dans le secteur des Travaux de maçonnerie générale et gros œuvre de bâtiment, ainsi qu une perte, nettement moins importante, de 27 emplois dans les Travaux de montage de structures métalliques. Les autres activités de ce secteur créaient quant à elles des emplois (+170 emplois dans les travaux de charpentes, de couverture, d étanchéification ). - Les Travaux de finition : -9.5% (soit -312 emplois salariés privés) contre -4.9% dans le reste de BDR. Ce secteur a enregistré un recul dans les Travaux de peinture et vitrerie (-158 emplois). Les autres activités perdaient également des emplois, à l exception des activités d Agencement de lieux de vente (+7 emplois) et de Travaux de revêtement des sols et des murs (+40 emplois). Le Second Œuvre quant à lui a enregistré un léger recul (-0.8% soit -40 emplois), tandis que la tendance dans le reste du département était très dynamique (+7.3%). Si les Travaux d installation électrique dans tous locaux créaient des emplois (+141 emplois), les Travaux d isolation stagnaient et les autres secteurs enregistraient un recul (installation électrique sur voie publique, installation d eau et gaz, d équipements thermiques ). Au sein du Gros Œuvre, le secteur de la Démolition/ préparation de site a connu un léger recul de l emploi (-2.4% soit -10 emplois). A l inverse, le secteur de la Construction de maisons et bâtiments progressait (+7.2%) plus rapidement que dans le reste du département (+5.1%), malgré un gain en nombre emplois peu important (+119 emplois). Si le secteur de Construction de maisons individuelles enregistrait un recul (-42 emplois), celui de la Construction d autres bâtiments progressait (+161 emplois). Le Génie civil créait également des emplois (+11.9% soit +131 emplois), à un rythme équivalent au reste du département (+11.6%). On notera cependant que seuls deux secteurs d activités du Génie civil progressaient : +283 emplois pour la Construction d autres ouvrages de génie civil et +80 emplois pour la Construction de réseaux électriques et de télécommunications. Les autres activités reculaient (construction de voies ferrées, d ouvrage d art, de réseaux pour fluides ), et particulièrement la Construction de routes et autoroutes (-174 emplois). 9

PARTIE 2 2) L EMPLOI INTÉRIMAIRE 10 L EMPLOI INTÉRIMAIRE RECULE ENTRE 2011 ET 2012 En novembre 2012, selon les données PRISME, l intérim dans le secteur de la Construction, en équivalent temps plein, s élèvait à 4 458 emplois dans les Bouches-du-Rhône, soit 27.5% de l emploi intérimaire dans son ensemble. L emploi intérimaire dans la Construction est plus présent dans notre département qu en France (23.3%), mais moins que dans la région PACA (31.3%). Entre novembre 2011 et novembre 2012, l emploi intérimaire du secteur de la Construction a connu un recul de 7% au sein de notre département (-317 emplois), à un rythme équivalent de celui observé à l échelle nationale (-7%) et régionale (-8%). Ce recul annuel du secteur de la Construction est de surcroit plus rapide que celui observé sur l ensemble des secteurs d activités des Bouches-du-Rhône (-4%), même si le département semblait mieux résister que les autres échelles géographiques (-7% en région PACA et -12% en France). Durant cette période, l emploi de la Construction des Bouches-du-Rhône a connu une évolution proche de celle de la région. L embauche intérimaire de ce secteur semblait être plus forte en mars, juillet et octobre 2012. On notera la forte baisse d août. La France enregistrait des évolutions plus contrastées que notre territoire, notamment en début de période.

PARTIE 2 3) LES MOUVEMENTS DE MAIN D OEUVRE AVERTISSEMENT : près de 50 établissements dela base DMMO-EMMO 3 de la Construction de 2012 ont répondu à l enquête. Il s agit donc d un échantillon, la part des répondants est relativement faible pour en tirer des résultats représentatifs de ce secteur. Les établissements enquêtés sont répartis en 6 secteurs d activités : 38.5% des répondants appartiennent au Second Œuvre, 20.3% aux Travaux de finition, 17.6% au Génie Civil, 12.6% aux Autres travaux spécifiques et 11% à la Construction de maisons et bâtiments. La Démolition et préparation de site est quant à elle absente des répondants. 11 EN 2012, LE TURN-OVER D ÉTABLIT À 22% Sur le territoire de la MDEM, et selon les données de l enquête EMMO-DMMO, les mouvements de main d œuvre des établissements de la Construction enregistrent un taux de rotation (ou turn-over) de 22 % en 2012. Ce taux correspond à la moyenne des taux d entrée (28 %) et de sortie (16 %) des effectifs des établissements. Les hommes, nettement majoritaires dans l ensemble des flux (88 %), sont un peu moins présents parmi les entrants (82 %) que les sortants (86 %). UNE MAJORITÉ D ENTRÉES EN CDI Parmi les mouvements d entrée, 56 % sont des contrats en CDI, 27 % sont des CDD et 17 % des transferts d établissements au sein de l entreprise. Les hommes profitent plus des entrées en CDI (56 %) que les femmes (52 %). Ils sont également nettement plus concernés par les transferts d établissements au sein de l entreprise (19 % contre 9 % pour les femmes). Les jeunes ont sur cette période plus tendance à entrer dans l effectif, avec plus du quart des entrants (27 %), qu à en sortir (17 %). Les ouvriers sont les plus nombreux parmi les entrées (41 %), puis les cadres (25 %), les professions intermédiaire (22 %) et les employés (12 %). Ces proportions sont assez proches de celles des sorties. Parmi les mouvements de sortie, la majorité s explique par une démission (22%), un licenciement (22%, dont 21% autre qu économique), ou une fin de CDD (20%). Si les femmes sont nettement moins concernées par le licenciement que les hommes (11% contre 23% pour les hommes), elles sont cependant beaucoup plus soumises aux fins de CDD (37% contre 18% pour les hommes) et aux démissions (27% contre 22% pour les hommes). 3 EMMO : L enquête trimestrielle sur les mouvements de main-d œuvre est réalisée depuis 1988. Elle a pour but de compléter, sur le champ des établissements de 1 à 49 salariés, l information obtenue à partir de la déclaration mensuelle des mouvements de main-d œuvre (DMMO), à laquelle tous les établissements de 50 salariés ou plus sont assujettis selon le Code du travail. Les unités enquêtées sont les établissements de 1 à 49 salariés, identifiés par leur numéro Siret. Sont exclus du champ de l enquête l administration de l État, les collectivités territoriales, les établissements publics administratifs et la Poste ainsi que les établissements de travail temporaire et les activités extraterritoriales.

PARTIE 2 4) DECLARATION UNIQUE D EMBAUCHE (DUE) 12 UNE LÉGÈRE HAUSSE ANNUELLE DES DUE GRÂCE AUX CDD DE MOINS D UN MOIS Au 2 ème trimestre 2013, le territoire de la MDEM dénombre 2 460 Déclarations Uniques d Embauches (DUE) dans le secteur de la Construction, soit 3 % des DUE du territoire. Les DUE du BTP enregistrent une progression annuelle de 2%. La progression des DUE du BTP concerne uniquement les CDD de courte durée. Les CDD de moins d un mois augmentent de 29 % en un an, alors que les CDD longs reculent (-4 %), ainsi que les CDI (-1 %). Depuis l entrée dans la crise, les DUE du BTP enregistrent un recul de 18 %. Sur cette période, seuls les CDD courts continuent à progresser (+6 %). On notera néanmoins que les DUE du BTP sont plus souvent des CDI (44 %) et des CDD longs (37 %) qu en moyenne tous secteurs d activités confondus (respectivement 12 % et 14 %). Les CDD de moins d un mois ne comptent que pour 20 % des DUE contre 75 % en moyenne dans le BTP. PLUS DE LA MOITIÉ DES DUE DU BTP CONCERNENT LES AUTRES TRAVAUX SPÉCIALISÉS Dans le détail, plus de la moitié (52 %) des DUE du BTP concerne le secteur des Autres travaux spécialisés. En 2 ème position on retrouve les Travaux de finition (29 %), puis le Second Œuvre (14 %). Entre le 2 ème trimestre 2012 et 2013, sans néanmoins pouvoir identifier les types de contrats (CDI, CDD longs, CDD courts), les DUE des Autres travaux spécialisés ont progressé de 7 % (+81 DUE). Néanmoins, depuis l entrée dans la crise (T2 2008-2013), elles reculent de 12 % (-168 DUE), à un rythme qui reste cependant plus lent que celui du BTP (-18 %).

Le Second Œuvre stagne sur la dernière année, mais recule plus nettement depuis l entrée dans la crise (-32% soit -153 DUE). En volume, c est le secteur de la Construction de maisons et bâtiments qui enregistre la plus forte baisse de DUE : -25 DUE sur la dernière année, et surtout -172 DUE depuis 2008. 13 A l inverse, les DUE des Travaux de finitions ont la particularité de continuer à progresser, quelque soit la période (+3% entre le 2ème trimestre 2012 et 2013 et +6% entre le 2ème trimestre 2008 et 2013), malgré un volume qui reste faible (+38 DUE entre T2 2008 et 2013). LES DUE ÉMANENT ESSENTIELLEMENT DE PETITES ENTREPRISES, À L EXCEPTION DU GÉNIE CIVIL Au 2 ème trimestre 2013, les DUE du BTP émanent principalement d entreprises de moins de 20 salariés (86 % des DUE). C est particulièrement le cas pour les Travaux de finition (93 %). On notera que les entreprises de 20 à 49 salariés sont plus présentes parmi les DUE du BTP dans le secteur de la Démolition-Préparation de site et que les DUE du Génie Civil viennent essentiellement de grandes entreprises (48 % d entreprises de 50 à 249 salariés et 36 % d entreprises de plus de 250 salariés).

14 LES NOUVELLES NORMES ENVIRONNEMENTALES COMME LEVIERS DE CROISSANCE DANS LE BTP UNE LÉGÈRE HAUSSE ANNUELLE DES DUE GRÂCE AUX CDD DE MOINS D UN MOIS Le cadre politique et règlementaire national connaît des évolutions importantes dans le secteur du bâtiment, visant à réduire les consommations d énergie et à développer les marchés de la rénovation énergétique : entrée en vigueur de la nouvelle réglementation thermique RT2012, Plan de Rénovation Energétique de l Habitat (PREH) lancé en 2013 notamment. En effet, après deux années de production exceptionnellement élevées (2006-2007), l activité du Bâtiment en PACA a connu un ralentissement pendant trois ans (2008-2010). Le bilan 2011 est légèrement plus favorable (+1 %). L année 2012, en stagnation, reste sur un niveau de production bas et un nouveau repli de l activité semble se dessiner sur 2013. Ces mesures nationales, essentiellement orientées vers la performance énergétique, s accompagnent d une politique régionale plus large et volontariste en faveur de la qualité environnementale des bâtiments. Outre la performance énergétique, la qualité environnementale cible également d autres critères (confort, acoustique, choix des matériaux ) Ces politiques nationales et régionales en faveur du bâtiment durable sont menées dans un contexte conjoncturel difficile. Le niveau de l emploi salarié dans la construction a été impacté par le fort ralentissement du secteur. Il est en recul pour la 5ième année consécutive. L année 2013 s annonce en baisse : -2,1% entre le 2ième trimestre 2012 et le 2ième trimestre 2013. Dans ce contexte, quels sont les potentiels de développement des marchés du bâtiment durable en PACA? Pour établir le diagnostic, il convient de distinguer le marché de la construction neuve et le marché de la rénovation qui fonctionnent sur des logiques différentes. MARCHÉ DE LA CONSTRUCTION NEUVE Avec l application de la RT2012, les bâtiments neufs (logements ou locaux) sont obligatoirement économes en énergie. Le niveau BBC (Bâtiment Basse Consommation) devient la norme. D un point de vue énergétique, le marché de la construction neuve est «durable» de fait puisqu il est règlementé. Au niveau quantitatif, il n y a donc pas réellement de création de nouveaux marchés. La RT2012 n impacte pas le nombre de logements ou de locaux construits, celui-ci étant soumis à la conjoncture économique. En revanche, avec la RT2012, c est la qualité du bâtiment qui va évoluer. Les enjeux sont avant tout qualitatifs. - Avec la RT2012, on améliore la performance énergétique du bâtiment mais il y a encore des marges de progression dans la construction durable. On peut aller plus loin, soit en améliorant encore la performance énergétique (bâtiments passifs, bâtiments à énergie positive), soit en intégrant les critères plus larges de la qualité environnementale. A ce jour, très peu de construction neuve vise une performance allant au-delà du BBC. Les demandes de labels Effinergie+ pour le logement sont quasiment inexistantes en 2012 sur la région PACA et les constructions de bâtiments passifs ou à énergie positive restent marginales. Concernant la construction de qualité environnementale, elle est développée dans environ 20% des logements et est largement portée par le logement social. - Cette volonté de construire des bâtiments de plus en plus performants s accompagne de changements dans la façon de concevoir, dans le choix des matériaux et des équipements, dans la mise en œuvre, sur le suivi du chantier En réponse, la filière construction doit s adapter pour répondre aux nouvelles exigences de la RT2012. Elle a déjà entamé le processus puisque la RT2012 a été largement anticipée en PACA en particulier sur le logement. En effet, les demandes de labellisation BBC-Effinergie ont décollé dès 2010. Le dispositif Scellier a eu un effet levier sur les demandes de labellisation des logements collectifs et individuels groupés. Elles concernaient plus de 17 600 logements en 2012, ce qui représente 87% des mises en chantier. De manière mécanique, les labellisations accordées enregistrent actuellement une très forte hausse.

MARCHÉ DE LA RÉNOVATION L enjeu de la rénovation énergétique des bâtiments résidentiels et tertiaires est de taille. En effet, l effort à fournir en matière de rénovation pour atteindre une réduction de 38% des consommations en énergie primaire du parc existant est très important. Selon une étude réalisée par Energies Demain pour la CERC PACA en 2011/2012, 81% du parc résidentiel devra être réhabilité et 44% du parc tertiaire à l horizon 2020. Le rythme de rénovation devra être très soutenu entre 2013 et 2020 : 8,6% / an dans le résidentiel (contre 2 % en tendanciel aujourd hui) et 4,6% / an dans le tertiaire (contre 1 % en tendanciel aujourd hui). L effort est également qualitatif puisque les rénovations réalisées correspondent majoritairement à des bouquets de travaux performants (rénovation du bâti et changement de système). Dans le domaine de la rénovation énergétique, il y a donc un véritable potentiel de travaux pour les entreprises et un enjeu important en termes de formation des entreprises de bâtiment (formation pour prendre en compte la dimension énergétique dans l ensemble des travaux de rénovation, pour mettre en œuvre les technologies performantes et des solutions innovantes ). Mais jusqu à présent les besoins ont du mal à se concrétiser excepté pour le logement social. En effet, le dispositif des Eco-PTZ, mesure phare en faveur de la rénovation des logements privés, a perdu de son succès. Après une forte augmentation fin 2009, le nombre d Eco-PTZ accordés se stabilise en 2010 sur un rythme de 3 200 logements par an. En 2011, il n est plus que de 1 700 logements en moyenne sur l année. En 2012, la situation est encore plus dégradée (1 200 logements) et les premiers trimestres de 2013 sont au plus bas. Les travaux d amélioration de performance énergétique sont cependant plus engagés sur le parc des logements sociaux. Près de 4 000 logements ont bénéficié d un EcoPLS entre 2008 et 2012 ce qui représente 9% des 43 000 logements sociaux classés en étiquettes énergétiques E, F, G en PACA. Par ailleurs, le dispositif de subvention mis en place par la Région (programme RHEA : Région Habitat Energie Amélioration qui soutient les travaux de réhabilitation thermique ou d accessibilité des logements sociaux) présente un bilan 2013 positif : 6 700 logements sont rentrés dans le dispositif en 2013 (après 6 400 logements en 2012 et 8 100 logements en 2011). Le marché de la rénovation énergétique ne décollant pas, les entreprises se sont peu mobilisées pour se former. Moins de 3000 stages de formation FEE Bat entre 2008 et 2012 parmi les 48000 entreprises de bâtiment en PACA. En 2013, le gouvernement revoit à la hausse l objectif national de rénovation (500 000 logements d ici 2017 en France dont 120 000 logements sociaux) et met en place de nouveaux dispositifs au niveau national et territorial dans le cadre du Plan de Rénovation Energétique de l Habitat (PREH). Ce plan comporte trois volets importants : - Mobiliser les collectivités territoriales - Enclencher la décision de rénovation par l accompagnement (Guichet unique, Réseau de proximité de la rénovation énergétique ) - Financer la rénovation en apportant des aides nouvelles ou en les prolongeant (Aides de l ANAH, Prime de 1350, Crédit d impôt développement durable, EcoPTZ, EcoPLS ) Par ailleurs, l annonce du gouvernement de l entrée en vigueur du principe de l éco-conditionnalité à partir de juillet 2014 devrait inciter les entreprises à se former. En effet, seuls les entreprises et artisans «Reconnus Garants de l Environnement (RGE)» pourront réaliser les travaux financés par le crédit d impôt développement durable ou l EcoPTZ. Les objectifs de rénovation énergétique du parc bâti sont ambitieux. Ils sont accompagnés de dispositifs d aides et de soutien au niveau national et local. Reste à les suivre pour pouvoir évaluer leur efficacité. 15

16 INTERVIEWS DE PROFESSIONNELS DU SECTEUR BTP CONSTRUCTYS : Le développement de la formation comme levier de recrutement pour les entreprises 1/ Quel est le poids des salariés qui se forment chaque année? Les salariés sont-ils assez formés? A priori, les salariés de la région PACA se forme majoritairement en suivant des actions réalisées localement. Le déplacement s impose lorsqu il s agit d un thème technique spécifique ou pour des raisons de disponibilité de l offre. Dans la plupart des cas, le poids financier des frais de déplacement et d hébergement est primordial dans la décision. L appréciation de l effort de formation est assez difficile et complexe car il dépend d intérêts et d enjeux qui peuvent être jugés divergents suivant le point de vue où l on se place 2/ Dans ce contexte de fort chômage, les entreprises sontelles encore beaucoup de mal à trouver du personnel qualifié? Malgré le contexte d emploi actuel, les entreprises ont des difficultés pour recruter du personnel qualifié. Cela tient à deux facteurs : le mode de recrutement qui s appuie avant tout sur une appréciation des comportements d intégration (savoir être) et ensuite sur l habitude que les entreprises ont de vouloir un salarié immédiatement productif et donc du niveau de compétence requis. Il apparait donc une différence importante entre le salarié sur le marché de l emploi et le poste à pourvoir qui ne peut pas être réduite uniquement par la formation. L entreprise se tourne alors vers le recrutement de personnes déjà en place et/ou passe par des filières telles que l intérim. 3/ En ces temps difficiles l intérim est-il encore la solution par excellence pour répondre aux variations de leurs activités? Aujourd hui, les métiers ou compétences concernées sont très liés à l évolution du marché et son anticipation est complexe. Sauf pour les compétences qui concernent la rénovation énergétique, nous n avons pas une appréciation suffisante pour identifier précisément les métiers concernés. 4/ Ont dit que le BTP, grâce notamment à la rénovation est une filière d avenir! Le pensez-vous? La réglementation énergétique rend nécessaire le développement de compétences spécifiques. Cette évolution est transversale à tous les métiers de la branche BTP et pour tous les niveaux. Elle ne préfigure pas forcement la création de nouveaux métiers mais induit de nouvelles connaissances, savoir faires complémentaires et des compétences pour travailler dans un nouveau contexte. Il s agit actuellement de l un des champs d innovations les plus important de la branche. Quelles mesures faudrait-il mettre en place pour soutenir la filière BTP dès aujourd hui? Pour accompagner la filière BTP, des travaux ont déjà été entrepris avec entre autres la création de formations spécifiques (Feebat ). L Europe s est également investit avec le programme Build Up Skill (BUS) qui a abouti à un certain nombre d engagements en terme d action. Il nous semble aujourd hui évident que les principales mesures doivent reposer sur le principe d une incitation financière au profit de la rénovation énergétique, d un côté pour faire évoluer les compétences de la filière et de l autre développer les marchés du particulier. CAPEB : Les nouvelles normes comme levier de croissance pour les entreprises 1/ Les dirigeants sont-ils bien informés des normes en vigueur dans la construction et la rénovation? Sont-ils en demande d information? En tant qu organisation professionnelle, nous n avons de cesse d informer nos adhérents des nouvelles normes en vigueur dans la construction et la rénovation. Cependant il est vrai que ces normes évoluent sans cesse et sont très nombreuses dans le bâtiment, et ce n est pas facile pour une entreprise artisanale d être bien au fait de toutes ces nouvelles normes. 2/ Est-ce que ces nouvelles règlementations ont et auront des répercussions positives sur le marché? Oui pour ce qui est de l éco-conditionnalité qui devrait entrer en vigueur au 01/07/2014 (pour l Eco-prêt à taux 0) et le 01/01/2015 pour le crédit d impôt développement durable. Le principe est le suivant : les aides de l Etat (ECOPTZ, CIDD, CEE ) auprès du particulier concernant la rénovation énergétique seront conditionnées au fait de faire appel à une entreprise qualifiée RGE (Reconnu Garant de l Environnement) dont fait partie ECO-artisan, devenue qualification depuis le 01/01/2014. Ces aides sont assez significatives aujourd hui pour faire bouger le marché, ou en tout cas pousser les entreprises à monter en compétences et aller vers une qualification RGE. Le travail est considérable puisqu à ce jour seules 622 entreprises sont qualifiées RGE dans notre région PACA! En revanche, la multiplication de réglementations dans le secteur du bâtiment n est en général pas génératrices de marché mais plutôt couteuse en temps et argent pour les entreprises qui doivent sans cesse se mettre à jour. 3/ Ont dit que le BTP grâce notamment à la rénovation est une filière d avenir! le pensez-vous? quelles mesures faudrait-il prendre dès aujourd hui pour soutenir la filière? Le BTP reste une filière d avenir même si aujourd hui c est un secteur encore en crise. Les entreprises artisanales notam-

ment ont du mal pour certaines à sortir la tête de l eau. Les difficultés économiques que rencontrent les artisans du bâtiment résultent de causes multiples. Les principaux freins à l activité des entreprises artisanales du bâtiment sont aujourd hui : Le manque de confiance des clients dans le redressement économique du pays et donc leur réticence à consommer La multiplication des concurrences déloyales (entreprises low-cost et régime des auto-entrepreneurs) La lenteur de la mise en œuvre des mesures gouvernementales (plan de rénovation de 500 000 logements et construction de 500 000 logements) L accumulation des charges et des contraintes réglementaires Une politique de transition énergétique qui ne se concrétise pas dans les faits Pour améliorer la situation des entreprises artisanales du bâtiment, la CAPEB préconise d agir de façon déterminée pour : Stimuler la demande et redonner confiance aux ménages appliquer le taux réduit de TVA aux travaux de rénovation ; améliorer les dispositifs d aides fiscales (ouvrir le PTZ+ à l ancien, relever le plafond du cumul CIDD/Eco PTZ à 45000 pour l adapter aux ressources des ménages et en élargir les possibilités d utilisation, créer un PERL) ; faire une campagne d information sur les dispositifs d aide aux travaux ; promouvoir les certificats d économies d énergie pour financer les travaux de rénovation énergétique et inciter les entreprises à devenir RGE Lutter contre les concurrences déloyales Recadrer le régime de l auto-entreprise pour éliminer les écarts de charges fiscales et sociales avec les entreprises de droit commun et accompagner les auto-entrepreneurs vers l entrepreneuriat classique ; Réaliser des contrôles et renforcer la coopération européenne pour contrer les pratiques contestables des entreprises low-cost. Alléger les charges et les contraintes des entreprises Simplifier et assouplir les contraintes réglementaires, veiller à leur cohérence Réduire réellement les charges sociales et fiscales des entreprises Soutenir la trésorerie des entreprises inciter les banques à apporter un appui réel et concret aux petites entreprises : conditions de crédits, avances sur travaux, garanties bancaires, 2013 a été pour la CAPEB une année de revendications (2 manifestations au niveau national, régional et local en janvier et septembre 2013). Nous avons en partie été entendus par le gouvernement et obtenu : Pour relancer l activité : L application du taux réduit de TVA sur les travaux de rénovation énergétique, mais dans une conception très restrictive de ce champ d activité L annonce de la création d un fond de garantie de la rénovation thermique permettant à la Caisse des Dépôts de faciliter l octroi de prêts de rénovation thermique dans les mêmes conditions que les prêts immobiliers (qui ressemble beaucoup au PERL que nous proposions) Le lancement effectif du plan de rénovation de l habitat avec une meilleure information du public (guichets uniques, numéro de téléphone national, campagne de publicité) Pour contrer les concurrences déloyales : La limitation à deux ans du régime de l auto-entrepreneur mais sans garantie de contrôles ; La mise en place d un mécanisme d auto-liquidation de la TVA le renforcement de la lutte contre les fraudes dans le cadre du détachement des travailleurs. Pour diminuer les charges des indépendants : la possibilité de calculer les cotisations sociales prévisionnelles sur la base du revenu estimé de l année en cours le lissage sur deux ans de la hausse des cotisations retraite l incitation des Collectivités territoriales à accorder des remises de CFE Pour la trésorerie et le financement des entreprises : un abondement exceptionnel du FISAC l encouragement des créanciers publics à mieux accompagner les entreprises en difficulté Ce que nous continuons à revendiquer Notre action collective a permis d obtenir quelques avancées notables. Pour autant, nous continuons à revendiquer l intégration dans le champ d application du taux réduit de TVA des travaux induits indissociablement liés et la reprise des travaux éligibles au taux réduit pour la rénovation énergétique des logements sociaux, en leur ajoutant ceux d entretien et de maintenance. Il faut également encourager les particuliers à se lancer dans la réalisation de travaux en renforçant les dispositifs de soutien fiscal (PTZ+ pour l ancien, relèvement du plafond du cumul CIDD/Eco Prêt) et en valorisant les CEE comme moyens de financement des travaux. La CAPEB persiste également à revendiquer le bénéfice effectif du CICE pour toutes les entreprises artisanales du bâtiment et une baisse réelle des charges sociales et fiscales qui pèsent sur les entreprises. S agissant de concurrence déloyale, nous maintenons que l exclusion du bâtiment du champ du régime de l auto-entreprise est justifiée compte tenu des règlementations nombreuses et complexes que les professionnels doivent respecter et de la nécessaire sécurité des consommateurs. Pour le moins, des modifications substantielles doivent être apportées à ce régime : la limitation effective du régime dans le temps, des contrôles à l égard des obligations légales et réglementaires des entreprises, y compris pour l exercice d une activité pour un revenu d appoint, le paiement de la taxe pour frais de Chambre de Métiers, l équité des cotisations à verser (sociale, formation, etc), Nous continuons de plaider aussi pour la mise en œuvre de contrôles, y compris le week-end et les jours fériés, permettant de lutter contre les faux indépendants et les entreprises low-cost. 17

18 Enfin, nous attendons avec impatience le «choc des simplifications» et appelons les Pouvoirs publics à s engager résolument, réellement et rapidement dans la simplification administrative. Les formations amiante, l habilitation électrique, et dernièrement l annonce de la création d un compte pénibilité, donnent la mesure du travail à entreprendre. CMA : L apprentissage, un outil efficace pour répondre aux exigences de qualification des entreprises artisanales du BTP 1/ Quelle est la situation économiques actuelle pour les petites entreprises? Pour le deuxième trimestre consécutif, le chiffre d affaires des entreprises de proximité a baissé au troisième trimestre 2013, mais pour la première fois depuis 18,l aggravation ne s est pas amplifiée. Les entreprises artisanales des travaux publics enregistrent le recul le plus significatif (-4,5 %) suivies par les secteurs du second œuvre du bâtiment (-3 %). Conformément à une tendance de long terme, les entreprises les plus petites enregistrent les plus fortes difficultés. C est ainsi que les établissements ne comptant aucun salarié subissent un recul de 6 % de leur chiffre d affaires. La concurrence déloyale infligée par le régime de l auto-entrepreneur à ces catégories d entreprises ne peut être étrangère à une telle situation. 2/ Sont-elles quand même confiantes pour l avenir? Les entreprises de proximité auraient-elles atteint le fonds de la récession et seraient-elles à nouveau confiantes en l avenir? En effet, leur chiffre d affaires a certes baissé de 3 % entre le 2e trimestre 2013 et la même période un an auparavant, mais pour la première fois depuis 18 mois l aggravation ne s est pas amplifiée. En outre, l écart entre ceux qui constatent une amélioration de leur trésorerie et ceux qui regrettent une détérioration a diminué au cours du dernier trimestre alors qu il ne cessait de s accroître depuis plus d un an. 3/ L apprentissage est-il l un des meilleurs moyens pour se qualifier dans ce secteur? Et comment se porte-t-il actuellement? L apprentissage reste l un des meilleurs moyens pour se qualifier dans le secteur du bâtiment et plus globalement dans l Artisanat. En effet, l apprentissage est un formidable outil d insertion professionnelle : 85% des apprentis trouvent un travail suite à leurs années d apprentissage. On peut noter également qu un chef d entreprise sur deux est issu de la voie de formation par l apprentissage. Pour les artisans, l apprentissage est le bon moyen de transmettre un savoir-faire et de préparer la transmission d une entreprise. Côté jeune, les contrats d apprentissage permettent à tous les jeunes, âgés de 16 à 25 ans, de s assurer un emploi de 1 an à 3 ans, tout en acquérant des qualifications recherchés et en bénéficiant d une rémunération qui progresse chaque nouvelle année d exécution de son contrat. La situation économique actuelle, l apparition de nouvelles mesures à l emploi et la diminution des aides et crédits d impôt pour l apprentissage ont un impact négatif sur l apprentissage. En effet, le nombre de contrats enregistrés est en baisse sur les 3 dernières années. BTP 13 : Le BTP, secteur très sensible aux politiques économiques 1/ Les petites et grandes entreprises sont-elles touchées autant les unes que les autres par les difficultés économiques actuelles? Le marché de la construction est un marché très hétéroclite, les difficultés économiques sont différentes selon les segments que l on considère : travaux publics ou bâtiment, projets privés ou publics, travaux de construction ou de rénovation, etc. Mais face à une perte conséquente du chiffre d affaires sur le département on peut imaginer que l appréhension des entreprises n est pas la même : alors que les grands groupes ont toujours la possibilité d avoir une stratégie nationale, les PME locales auront, quant à elles, du mal à agir au-delà de leur base géographique. A l inverse, les PME savent être plus réactives et souvent plus souples que les grandes entreprises : face à la crise ceci pourrait être un atout. 2/ Différents projets de construction fleurissent à Marseille, ont-ils eu un impact important sur l activité des entreprises locales? Sans ces projets, quelle serait la situation économique des entreprises locales aujourd hui? Il est évident que de tels projets ont un impact important sur l activité économique locale et plus il y en aura, mieux ce sera. L évènement Marseille Provence 2013, par exemple, a permis de générer 660 millions d euros de travaux et d offrir un emploi à un nombre considérable de salariés (on compte 1 emploi pour 80 000 euros de travaux environ). Une ville comme Marseille ne peut se passer d investissements sur le court, moyen ou long terme car il ne peut y avoir d attractivité, de développement économique et d accroissement de population si on ne réalise pas les équipements structurants qui doivent nécessairement accompagner ces mutations. Euroméditerrannée 1 et 2, et les 3 milliards d euros de travaux annoncés par le 1er ministre sont de belles promesses pour l emploi local, à condition que les marchés privés ne s écroulent pas en parallèle 3/ On dit que les BTP, grâce notamment à la rénovation, est une filière d avenir, le pensez-vous? Bien sûr. Depuis plusieurs années déjà les gouvernements successifs ont mis l accent sur l impérieuse nécessité économique et écologique d entreprendre et de réaliser des travaux de rénovation énergétique. Aujourd hui cela concerne 980 000 logements et 17 millions de m² de locaux divers sur le département. C est un énorme marché pour l ensemble des entreprises du BTP. A titre informatif, si l ensemble de l appareil productif départemental se consacrait exclusivement à ce programme il y aurait pour plus de 5 ans de carnet de commande (soit plus de 20 milliards d euros de travaux sur le département). 4/ Quelles mesures faudrait-il mettre en place au sein de la filière BTP dès aujourd hui? Les différentes mesures à mettre en place consisteraient à : assurer une gestion prévisionnelle des travaux plus lisible fluidifier le marché en évitant les phénomènes de «Stop and Go» simplifier les démarches administratives disposer d une main d œuvre plus qualifiée aux premières embauches

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