Pourquoi les Français créent-ils des entreprises en période de crise? Une étude réalisée par OpinionWay àl occasion du 6 ème Salon des Entrepreneurs Lyon Rhône-Alpes (17 & 18 juin 2009 - Palais des Congrès de Lyon)
Synthèse OpinionWay vient de réaliser pour le compte du Salon des Entrepreneurs une enquête en ligne auprès de 1279 porteurs de projets (visiteurs des Salons des Entrepreneurs de Paris, Lyon et Nantes 2008/2009) : 31% des porteurs de projets sont devenus «chefs d entreprise» au cours de ces 2 dernières années 69% sont toujours «porteurs de projets» (37% envisagent de créer leur entreprise très prochainement) Malgré un contexte de crise, 86% des porteurs de projets restent motivés pour créer leur entreprise et 43% des porteurs de projets interrogés estiment que la crise offre même des opportunités à saisir! Les principales motivations des porteurs de projet résident majoritairement dans le fait de vouloir créer (être indépendant, «de toute façon, je l aurais fait un jour», dans la mise en œuvre d une idée nouvelle de produit ou de service, «cela vaut la peine d'être tenté compte tenu des facilités offertes actuellement» ) et peu de façon contrainte («pas tellement d'autre solution» ). A noter : si 46% viennent du chômage, ce n est guère plus que les années précédentes. Le statut d auto-entrepreneur (accessible depuis le 1 er janvier 2009) réalise une percée : si près de la moitié des porteurs de projets envisagent de créer une société (SA, SARL, SAS ), près d'un tiers des porteurs de projets souhaitent devenir auto-entrepreneurs. On y trouve plus de femmes, plus de plus de 50 ans (45% contre 16% pour les créateurs 2006) et même des salariés du secteur public (10%, une nouveauté). Globalement, les ¾ des porteurs de projets considèrent que ce nouveau statut facilite la création d'entreprise. Entre autres arguments, 44% jugent qu'il est «plus facile à mettre en œuvre» et 17% qu'il permet «d'exercer une activité complémentaire à l'activité principale». Ces propos sont davantage valorisés par les auto-entrepreneurs. Les projets portent dans un cas sur deux sur une activité de service et un cas sur quatre de commerce. La création d'emploi est envisagée dans un peu moins d'un cas sur deux. Ceux qui souhaitent embaucher envisagent pour plus de 2/3 d'entre eux la création d'une société de type SA, SARL ou SAS. page 2
Qui sont les nouveaux porteurs de projets? Parmi les porteurs de projets qui se sont rendus au Salon des Entrepreneurs au cours des 2 dernières années, près d un tiers ont créé ou repris une entreprise, chiffre proche de ceux constatés par les structures spécifiques d appui à la création. Parmi ceux qui continuent de travailler sur leur projet : Les femmes sont plus nombreuses que parmi les créateurs 2006 (34% contre 30) Les moins de 50 ans sont majoritaires (toutefois 32% ont plus de 50ans, contre 16% en 2006) 46% sont chômeurs (c est le fait de 40% des créateurs en 2006) Ces projets concernent 1 fois sur 2 une activité de service et 1 fois sur 4 une activité de commerce. La moitié envisage de créer des emplois : 24% dès la première année, 23% dans l année qui suit et 40% l envisagent ultérieurement Ce sont ceux qui souhaitent créer une société (SA, SARL, SAS) qui se montrent les plus volontaires sur ce plan (68% d'entre eux). Les futurs auto-entrepreneurs ne l'excluent pas, mais ne l'envisagent au mieux qu'au bout de 2 ans, pour la moitié d'ente eux. page 3
Et quelles sont leurs motivations? Pour plus de 3 porteurs de projets sur 4, les motivations pour créer une entreprise font état d une approche volontariste. Les 4 principales motivations exprimées dans ce sens sont : Exercer comme indépendant «autonome» en opposition au salariat «contraint», quelque soit le statut choisi 28% Mettre en œuvre une idée nouvelle de produit ou de service (plus fréquent pour les créateurs de société) De toute façon, je l'aurais fait un jour ou l'autre (plus fréquent pour les créateurs de société de type SARL, SA, SAS) Cela vaut la peine compte-tenu des facilités offertes actuellement (plus fréquent pour les auto-entrepreneurs) 19% 14% 11% A l inverse, très peu sont dans une approche «contrainte» de la création d entreprise. Une seule motivation a été exprimée dans ce sens : Pas tellement d'autre solution (plus fréquent chez les auto-entrepreneurs) 15% page 4
Les atouts & les principaux freins Les atouts cités en premier sont : La maîtrise d un métier ou d une activité que je peux reproduire (femmes = 68% ; auto-entrepreneurs = 65% ; professions libérales = 79%) et 34% en première citation Le fait de me positionner autrement que mes concurrents (originalité du produit/prestation, modalité de production performante ) (moins de 30 ans = 75% ; professions libérales = 51%) et 26% en première citation Mon expérience de la vie des entreprises, voire de la création d entreprise (30 à 49 ans = 50% ; hommes = 51%) et 15% en première citation La capacité de travailler avec d autres (plus fréquent chez les créateurs de société) et 10% en première citation Les principaux freins cités quant à la réalisation de ces projets (multi-réponse) sont : Le financement du projet (sociétés de type SARL/SA/SAS = 66%, commerces = 64%) et 36% en première citation La faible visibilité économique (30 à 49 ans : 48%) et 15% en première citation Les difficultés de mise en route (fixer les prix, trouver les clients) (moins de 30 ans = 55% ; femmes = 44% ; auto-entrepreneurs = 44% ; professions libérales = 47%) et 12% en première citation 62% 59% 46% 44% 57% 44% 41% page 5
La percée du statut d auto-entrepreneur Près de 50% des porteurs de projets souhaitent créer une société (de type SA, SARL, SAS ). Ce sont les hommes (3 porteurs sur 4) qui se montrent les plus intéressés par ce type d'entreprise, dans plus d'un cas sur deux, les chômeurs, les moins de 50 ans, pour une activité de service (48%) ou de commerce (32%). Le nouveau statut d'auto-entrepreneur (accessible depuis le 1 er janvier 2009) réalise une percée, puisque près d'un tiers des porteurs de projets souhaitent y recourir Il s agit d un nouveau profil, qui se distingue des créateurs «classiques» : davantage de services (70% dont 14% dans les professions libérales), davantage de femmes, plus nombreuses à vouloir devenir auto-entrepreneuses (40%, alors qu elles ne sont que 34% des porteurs de projet) qu'à créer leur société de type SA, SARL, SAS (33%). On y trouve moins de chômeurs que chez les créateurs de société (27% contre 53%). Ce statut intéresse aussi beaucoup les plus de 50 ans (45% d entre eux contre 21% pour les créateurs de société) et modérément les salariés du public (10% contre 2% pour ceux qui souhaitent créer en société). page 6
La perception du statut d'auto-entrepreneur Près de 75% des porteurs de projets (et 97% des candidats auto-entrepreneurs) considèrent que le nouveau statut d'auto-entrepreneur facilite la création d'entreprise : Le statut d'auto-entrepreneur est plus facile à mettre en œuvre Le statut d'auto-entrepreneur me permet d exercer une activité complémentaire à mon activité principale Le statut d'auto-entrepreneur est peu engageant 44% (et 61% pour les auto-entrepreneurs) 17% (et 26% pour les auto-entrepreneurs) 11% (et 10% pour les auto-entrepreneurs) Toutefois 35% des candidats à la création en société estiment ce statut peu compatible avec la création qu ils envisagent page 7
Les préoccupations & les opportunités Les 3 premières préoccupations des porteurs de projets (en première citation) sont : Le financement du démarrage du projet : (moins de 30 ans : 44% ; 30-49 ans : 37% ; Société (SARL, SA, SAS) : 40% ; Commerce : 39%) La conquête de futurs clients : (Chômeurs : 27% ; Services : 27% ; Profession libérale : 38%) La conjoncture actuelle et l'évolution des marchés : (50 ans et plus : 25% ; Homme : 20%) 33% 23% 18% Sans oublier le statut fiscal et social pour 13% des auto-entrepreneurs (6% pour les candidats à la création en société) Si 42% des porteurs de projets continuent à peaufiner leur projet, 43% autres pensent que «il y a des opportunités à saisir, donc je fonce» : c'est plus particulièrement vrai pour les chômeurs et ceux qui envisagent de créer un société de type SARL, SA ou SAS. Seul 14% estiment avoir moins de chance de réussir ou devoir attendre la fin de la crise pour se lancer page 8
La méthodologie Enquête en ligne (CAWI) réalisée du 18 au 26 mai 2009 Réalisée auprès de 30 000 visiteurs du Salon des Entrepreneurs (Paris, Lyon et Nantes 2008/2009), qui ont déclaré avoir pour centre d'intérêt la création d'entreprise, alors qu'ils n'étaient ni chefs d'entreprise ni entrepreneurs individuels. La population des porteurs de projet observée se différencie de la population des créateurs des quatre premiers mois de 2009 (plus de services, moins de commerce et surtout moins d artisanat, plus de créations en société, davantage de 50 ans et plus, et la pratique du web); l échantillon est beaucoup plus urbain et limité aux espaces géographiques touchés par les trois salons de Paris, Lyon et Nantes. Parmi les 1 279 répondants, 887 continuent à travailler sur leurs projets (les «porteurs de projets»), tandis que les autres ont depuis créé leur entreprise. page 9