ÊTRE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL: QUEL(S) PROFIL(S) POUR L ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR ET LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE? Compte rendu du séminaire de l ATGEU qui s est tenu du 01 au 04 Mai 2014 à Tozeur-La Tunisie
Le cadre de réflexion Ce séminaire organisée par l ATGEU a permis d ouvrir le débat sur les réalités de l exercice du métier de secrétaire général dans les établissements d enseignement supérieur et les établissements de recherche scientifique publics tunisiens. Ces journées ont été animées par des secrétaires généraux de la Tunisie et de l Algérie et de La France.
Objectifs du séminaire Les objectifs majeurs que nous estimons réaliser à travers ces journées étaient : l ouverture d un débat sur la réalité de l exercice du métier du secrétaire général; Les possibilités de la construction d un référentiel de compétences pour le métier du secrétaire général; et l optimisation de son rôle et la valorisation de son poste comme un chef d équipe responsable sur les aspects managériaux d un établissement.
La situation du secrétaire général Le secrétaire général dans le secteur de l enseignement supérieur et de la recherche scientifique tunisien exerce dans les établissements d enseignement supérieur (la formation académique), dans les technopoles et les centres de recherche scientifique, dans les universités ou dans les administrations décentralisées (qui fournissent des services logistiques à tous les intervenants dans la formation universitaire et la recherche scientifique : par exemple le Centre de Calcul Khawarizmi ; la Cité des Sciences ; le Plais des Sciences.etc.)
Contexte tunisien En Tunisie l'autorité administrative dans les institutions universitaires est toujours confiée à des enseignants, qui ont une légitimité leur permettant de diriger l'administration : présidents d universités, doyens, directeurs, chefs de labos etc. Les personnels administratif, technique et ouvrier, c est à dire "non-enseignants", sont d'appui donc subordonnés. La fonction de Secrétaire Général est essentiellement une fonction dérivée. Son autorité procède de celle du chef d'établissement et sa marge d'autonomie dépend très exactement de la nature des rapports qui se constituent entre eux.
La réglementation organisant le rôle du Secrétaire Général Les compétences et les attributions du secrétaire général sont énoncées dans les textes relatifs à: l organisation des universités et des établissements d enseignement supérieur et aux conditions d attribution et de retrait des emplois fonctionnels de secrétaire général, de secrétaire principal et de secrétaire des universités et des établissements d enseignement supérieur et de recherche.
Sous l autorité ou sous la tutelle? Par l autorité ou par la tutelle, la réglementation tunisienne n arrive pas à préciser les frontières de la soumission d un secrétaire général aux ordres du chef de l Administration et les degrés de liberté qui lui sont nécessaires (son autonomie) pour assurer et garantir le fonctionnement de l établissement et la continuité du service public.
Diriger ou assister à la direction? En se basant sur les textes juridiques le S.G assure principalement : la direction des services administratifs et financiers le suivi des enseignements et des affaires des étudiants le secrétariat du conseil de l université.mais qui sont les mêmes prérogatives possédé par son chef hiérarchique!!!!!!
Un rôle axé sur la tache Dépassé par la réalité du management moderne (surtout la professionnalisation) le S.G doit assurer des taches élémentaires telles que: l affectation des personnels dans les services internes; la signature des demandes de mutations et demandes de congés sans solde; la signature des bons de commande, des correspondances et des bordereaux de transmission.
Constats L'absence de véritable définition des attributions du Secrétaire Général fait que le contenu de ses responsabilités varie d'une instituions à l'autre. C'est le corollaire de la politique de la décentralisation entamée par le ministère depuis 1989. Nous constatons alors : l'absence de buts partagés et cohérents, le manque de contrôle sur les processus, et une participation intermittente à la prise de décision.
Du 01 au 04 Mai 2014 Tozeur La Tunisie
Déroulement du séminaire(1) La première séance du séminaire été consacrée à la présentation de la réalité de l exercice du métier du S.G avec 3 présentations : Une première de Mme Wiem Zahi secrétaire général de l Université Zitouna, Une seconde de M Fathi Bougrine, secrétaire général de la faculté des Sciences de Monastir, Et une dernière de M. Sadok Sabri secrétaire général du centre de recherche en science des matériaux de Borj Cedria
Déroulement du séminaire(2) La 2 ème séance se déroulait sur 03 temps: 1) un débat ouvert sur les similarités et les différences qui concernent le rôle et les fonctions du S.G selon les spécificités des établissements, 2) une présentation de la réalité du métier de secrétaire général dans le contexte foncophone et européen avec M. Gilbert Vicente, 3) et un débat qui portait sur la comparaison entre les deux contextes français et tunisien sur plusieurs plans et critères,
Déroulement du séminaire(3) La 3 ème séance est consacrée à l exposition de l exercice du métier du secrétaire général dans les établissements universitaires Algériens. De cette expérience nous retenons les similarités remarquables (jusqu à la conformité parfois) des réglementations tunisiennes et algériennes régissant l exercice du métier du secrétaire général et les disparités en matière d application et en pratique résultants des différences des modes d organisation administratives tunisiens et algériens.
Déroulement du séminaire(4) Démarrage de 03 ateliers parallèles 1) Premier atelier :Comment faire évoluer la réglementation régissant l exercice du métier du secrétaire général? 2) Deuxième atelier : la construction d un référentiel de compétences : rôle, Missions, fonctions et taches. 3) Troisième atelier : La carrière d un secrétaire général : Quelles sont-les conditions de recrutement d évolution et de mobilité pour le poste d un secrétaire général?
Repenser le métier du S.G Les participants des ateliers parallèles du séminaire recommandent une révision totale de la réglementation régissant l exercice du métier du S.G vers plus de valorisation et d optimisation de son rôle au sein des différentes institutions universitaires d enseignement supérieur et de recherche scientifique et pour quoi pas le doter et tous le personnel administratif d un texte réglementaire spécifique.
Un système de gouvernance claire et transparent Repenser le système de gouvernance universitaire pour instaurer un modèle plus claire et transparent qui fait apparaitre séparément les deux fonctions : le pilotage (les organes délibérants) : responsabilité sur les stratégies, le développement, relations.; et de mise œuvre (exécution, concrétisation): surtout la fonction administrative et financière. ceci permettra une nouvelle redistribution des rôles entre pédagogues, chercheurs et personnel administratif et technique et l optimisation des processus.
Vers plus de prérogatives Le S.G est avant tout un manger public qui exerce au sein des institutions universitaires, donc il est tout à fait normal que ses compétences et ses fonctions sont purement administratives et financières mises au service de la formation et la recherche universitaire. Sur ce critère, les participants ont recommandé fortement l attribution de plus de prérogatives et d autonomie en matière du management administratif et financier.
Un référentiel de compétences Il est fortement recommandé de construire un référentiel de compétence du métier de secrétaire général et du personnel de l administration universitaire qui précisera: - Les compétences nécessaires et suffisantes pour le recrutement dans le poste du secrétaire général, - La gestion de la carrière du S.G et les conditions de mobilité et d évolution pour d autres postes de responsabilité administrative et financière.
Actions à entreprendre L Association Tunisienne des Gestionnaires des Établissements Universitaires tend à organiser un forum sur les modes d organisation et de management de l administration universitaire vers le mois de décembre de 2015 dans lequel une partie des questions soulevées dans le séminaire de Tozeur sera évoquée d une manière détaillée, analysée profondément et fera l objet d un rapport détaillé.