PROCESSUS D ACCOMPAGNEMENT DES COMMUNAUTES DANS LA CREATION ET LA GESTION DES ECOLES COMMUNAUTAIRES



Documents pareils
QUELLES DÉPENSES PEUT-ON FAIRE AVEC

Mme Élise MOURA souhaite que soient remis dans la délibération les tarifs du marché comportant l abonnement annuel.

PRESENTATION DU PROJET OBJECTIFS

C est cette dernière mesure qu il est proposé d explorer.

Note Simplifiée. UNION ECONOMIQUE ET MONETAIRE OUEST AFRICAINE La Commission

Bulletin municipal de la Commune de Rougegoutte

Statuts de la «ChâBal» Maison de Quartier et Jardin Robinson de Châtelaine-Balexert

Cahier des charges du secrétaire municipal et administrateur des finances municipales (les définitions personnelles se rapportent aux deux sexes)

Structures petite enfance MEMENTO

VERIFICATION MAINTENANCE ET RENOUVELLEMENT DES SYSTEMES DE DETECTION INTRUSION ET TELESURVEILLANCE DES BATIMENTS COMMUNAUX

Au profit des apprentis du bâtiment et des travaux publics

PROJET DOUGORE 2011 SUR LA DECENTRALISATION AU TOGO

autonome loi 1901 A. CREATION DE L ASSOCIATION Une Coopérative scolaire peut se constituer en Association autonome.

Argumentaire du Développement de la Couverture Universelle en Santé au Niger

Office Central de la Coopération à l Ecole Association 1901 reconnue d utilité publique

VACANCES DE POSTES. I. Lieu d affectation : La préfecture de la KEMO avec des déplacements ponctuels dans la province (République centrafricaine).

MAIRIE de SAINT-PIERRE d'autils 59 rue du Puits SAINT PIERRE D AUTILS

AGENCE FRANCAISE DE DEVELOPPEMENT. Commission de l UEMOA

MAQUETTE GENERALE MASTER DIDL.

TABLE DES MATIÈRES. 1.1 Introduction Profil des familles de Stanstead Nature de la politique 3. Volet 1 : Prendre racine à Stanstead

MODULE 1 : INTRODUCTION A LA GESTION D UNE MUTUELLE DE SANTE

TITRE DU PROJET Construction d un complexe de santé pour le compte de l ONG Education Pour la Santé et la Promotion de l Emploi (EPSPE)

PROMISAM - II. Formation en Suivi /Evaluation des Plans de Sécurité Alimentaire 2009

Résultats et impacts

Formulaire de candidature - Logement à loyer d équilibre

LIVRET DE FORMATION DU CERTIFICAT DE FORMATION A LA GESTION ASSOCIATIVE. Ce livret est remis au candidat lors de l inscription à la formation

CONVENTION DE MUTUALISATION DE SERVICES COMMUNS ET DE MISE A DISPOSITION DE LOCAUX

LES SOINS DE SANTÉ POUR LES MIGRANTS SANS PAPIERS EN SUISSE SERVICES

ACCRÉDITATION DES CENTRES PRIVÉS ET DES PROGRAMMES DE FORMATION PROFESSIONNELLE EN HAÏTI. Formulaire de demande d une autorisation de fonctionnement

MISE EN OEUVRE DU BUDGET PARTICIPATIF DANS LES COLLECTIVITES LOCALES DE KAOLACK ET KEUR BAKA

UNIVERSITES DES MAIRES ET PRESIDENTS DE COMMUNAUTES DE LOIRE-ATLANTIQUE. Module «Elaborer le budget de sa commune Les fondamentaux»

Activités. Boîte à idées pour remplir la fiche de poste * Direction. Animation d équipe et organisation du travail. Conduite de projets

Cadre complet de mieux-être en milieu travail Présenté par : Marilyn Babineau, Réseau de santé Horizon Isabelle Duguay, Réseau de santé Vitalité Le 7

République de Côte d Ivoire NOTE D INFORMATION UN INSTRUMENT PROFESSIONNEL AU CŒUR DU DEVELOPPEMENT AGRICOLE ET DES FILIERES DE PRODUCTION

REVENU MINIMUM ETUDIANT- année 2015/2016. I - DEMANDEUR (l Etudiant)

Accompagnement renforcé du public PLIE Cadre de référence de Plaine Commune, Le PLIE

LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE,

Cadre de gestion du fonds régional d investissement (FRIJ) en Chaudière-Appalaches

Ministère des Mines, de l Industrie et des PME PROGRAMME NATIONAL «PLATE-FORME MULTIFONCTIONNELLE POUR LA LUTTE CONTRE LA PAUVRETE (PN-PTFM)

Accompagnement en Chantier d insertion

La Charte. forestière. du Pilat. Un engagement collectif pour une gestion durable de la forêt

Volume 780 Page 99 PROVINCE DE QUÉBEC VILLE DE LAVAL

CAPACITY BUILDING FOR

PROGRAMME de COOPÉRATION VOLONTAIRE (PCV) - HAÏTI APPUI à la GOUVERNANCE, à l ÉDUCATION et au DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE

LE PRESIDENT DU FASO, PRÉSIDENT DU CONSEIL DES MINISTRES,

Titre : La Mutuelle Communautaire de Santé de Yaoundé : Un mécanisme solidaire de financement collectif d accès aux soins de santé de qualité.

MARCHE N emp Objets de la consultation :

Etre citoyen, c'est avoir des droits, mais aussi des devoirs.

Unité de formation professionnelle du Ceras

Association Nationale des Directeurs et des Intervenants d Installations et Services des Sports

Mobilité des demandeurs d emploi en région du Centre. Projet : «Promotion de la mobilité en région du Centre»

Demande de calcul d une rente future

17DEPARTEMENT DES VOSGES

Délégation AFRATAPEM Nord-Pas-de-Calais. Compte-rendu de réunion. Samedi 20 novembre 2010

Client : AGEFOS PME AQUITAINE Mission : Actions management Année : Droit et obligation de l entreprise au regard du code du travail

Projet d école Guide méthodologique

TITRE DE VOTRE PROJET :...

Mercredi 10 juin h30-22h30

COMMUNE DE SAINT MAXIRE REUNION DU 14 AVRIL 2015

Note de présentation du Projet d évaluation d un programme communautaire d hygiène et assainissement au Mali.

LE PROGRAMME D AUTO ASSISTANCE DE L AMBASSADE DOSSIER DE DEMANDE

Guide d utilisation en lien avec le canevas de base du plan d intervention

Couverture du risque maladie dans les pays en développement: qui doit payer? (Paris, 7 mai 2008)

Mobiliser les entreprises : un nouveau défi pour les acteurs de l insertion

ORIENTATIONS DES ACTIONS SOCIO-EDUCATIVES DU CEL

COMMISSION DES NORMES COMPTABLES

Décrets, arrêtés, circulaires

F o n d a t i o n B é a t r i c e

Commune de Cortaillod

RÈGLEMENT DES SERVICES DE RESTAURATION SCOLAIRE ET D ACCUEIL PÉRISCOLAIRE DE LA VILLE DE SEICHAMPS

REPUBLIQUE DU SENEGAL

LE GUIDE. Automne Artisans Commerçants Prestataires de services

Promotion des liens d amitiés et de fraternités entre Membres de la communauté guinéenne de Suisse ainsi que tous/toutes les amis/es de la Guinée

Mobilisation contre le décrochage scolaire. Bilan de l action entreprise sur l année 2013 et perspectives pour l année 2014

Acheter des actions de formation

CONVENTION DE MISE EN PLACE D UNE MINI-ENTREPRISE EPA ANNEE SCOLAIRE LYCEES CFA - MFR

GUIDE DU TUTEUR ACCUEIL D UN ETUDIANT EN BTS MUC. Management des Unités Commerciales. Stage de 1ère année

BTS MANAGEMENT DES UNITES COMMERCIALES GUIDE DU TUTEUR

PROGRAMMES DE BOURSES ET DE FORMATION DU HCDH

Un 5 à 7 pour souligner les bons coups en saines habitudes de vie

REGLEMENT DE LA CONSULTATION (R.C) MAIRIE DE FENOUILLET Département de la Haute Garonne FOURNITURES DE NETTOYAGE ET D ENTRETIEN

Cahier des charges pour le tutorat d un professeur du second degré

Fourniture, mise en service et maintenance d un copieur au groupe scolaire du bourg

Avec la Mutualité Française, la santé avance. Mutualité Française et petite enfance Accompagner les familles d aujourd hui

UE5 Mise en situation professionnelle M1 et M2. Note de cadrage Master MEEF enseignement Mention second degré

PLAN STRATÉGIQUE DE L AFANB

CAHIER DES CLAUSES TECHNIQUES PARTICULIERES

Le rôle de la société civile

REGLEMENT D INTERVENTION BOURSES D ETUDES POUR LES FORMATIONS SANITAIRES ET SOCIALES

Garder et faire garder son enfant

CAHIER DES CHARGES POUR FOURNITURES PLOMBERIE-ROBINETTERIE-SANITAIRE

SOMMAIRE 1 LA POLITIQUE GENERALE ET LA POLITIQUE QUALITE 2 UNE ORGANISATION PROFESSIONNELLE FORTE ET GARANTE DE SES MEMBRES 3 NOTRE SMQ

OUVRIR LES PORTES DE LA BANQUE AUX JEUNES ENTREPRENEURS

FORMATION PRO BONO GÉRER LA COMPTABILITÉ D UNE PETITE ASSOCIATION

APPEL A MANIFESTATION D INTERET CAHIER DES CHARGES DE SELECTION DU GESTIONNAIRE

Ainsi, le but est de créer un partenariat durable basé sur la confiance entre «employeur» et «employé».

COMPTE RENDU DE LA SÉANCE

PRESTATIONS DE NETTOYAGE DES LOCAUX COMMUNAUX DE COUPVRAY CAHIER DES CLAUSES ADMINISTRATIVES PARTICULIÈRES (C.C.A.P)

Décision du Défenseur des droits MLD

Les membres présents forment le quorum et déclarent avoir reçu l avis de convocation.

Transcription:

PROCESSUS D ACCOMPAGNEMENT DES COMMUNAUTES DANS LA CREATION ET LA GESTION DES ECOLES COMMUNAUTAIRES Abdramane Togo Nov.2000 ong à but non lucratif- BP: E2226-Tél/fax : 229-24-22-Lafiabougou-Rue 426-Porte 104 Bamako- Rép du Mali ; Récépissé N 0948 du 7 Septembre 1991- Accord cadre N 256 du 07 Octobre 1991 ; E-mail : aadec@afribone.net.ml

Une école communautaire, est une école privée, créée et gérée par la communauté pour permettre au maximum d enfants d accéder à un minimum d éducation. Elle est la propriété de la communauté, qui construit ses salles de classe, recrute les enseignants et les paye, recrute les élèves et assure la gestion de l école. (réf décret n 94-448-PRM du 28 décembre 1994). Une école communautaire peut concerner un ou plusieurs villages voisins selon la taille et les ressources de la communauté. L étude de faisabilité de départ détermine la nécessité pour certains villages de se mettre ensemble autour d une école communautaire compte tenu de la modestie de leurs ressources. La création et la gestion d une école communautaire passe par plusieurs étapes. Ces étapes ne sont pas linéaires dans la mesure où certaines actions sont réalisées de façon concomitante. Dans l ensemble, nous pouvons retenir les grandes étapes suivantes : 1. Etude de faisabilité de l école communautaire Avant d entrer en négociation avec le/les village(s) concerné(s), une étude sommaire de faisabilité de l école est réalisée pour collecter les informations relatives au nombre d enfants scolarisables par sexe ; la cohésion au niveau du/des village(s) ; les actions communautaires réalisées par les communautés, leur impact et les difficultés rencontrées ; les ressources (existence d équipements collectifs marchands, niveau de revenu des ménages) au niveau du village ; la perception des communautés par rapport à l éducation des enfants et singulièrement les filles ; le mode d organisation de la communauté ; l existence d organisations de développement au niveau du village et particulièrement celles s occupant de l éducation ; la disponibilité d enseignants dans la zone ou ailleurs et l existence de site pour la construction de l école. Les résultats de l étude sont restitués et validés par les populations au cours d assemblée générale villageoise. 2. Négociation sociale avec la/les communauté(s) Organisation de rencontres avec les autorités villageoises ( chef de village, conseillers, notables) pour partager les objectifs, les stratégies, les résultats attendus du programme; Organisation d assemblées générales villageoises (sous la présidence des autorités villageoises) pour confirmer le besoin en éducation et présenter et négocier le contenu de l offre de programme (objectifs, stratégies de mise en œuvre, résultats attendus du programme) afin d avoir l adhésion d une grande partie de la communauté ; Prise de la décision de création en assemblée générale. Information des autorités communales et éducatives par les autorités villageoises appuyées des membres de la fédération d APE (là où elle existe) de la décision de création de l école communautaire ; Signature d un protocole d engagement AADeC-Communauté (villages site et environnants) en présence des autorités communales et fédération d APE, stipulant l apport de chaque partie, les résultats attendus des actions et les modalités de pérennisation des investissements. 2

Identification par le village d une parcelle ( en général 1 ha) pour la construction de l école. Cet accord est matérialisé par la signature d une «attestation de légage» signée par le chef de village, les 1 er et 2è conseillers du village et validée par le Maire de la localité. Cette attestation permet de borner et sécuriser la zone de l école pour éviter qu un jour, le site soit réclamé par une personne du village prétextant appartenir à sa famille. 3. Création ou dynamisation d une association villageoise en éducation Dans le but d assurer à l école un ancrage institutionnel en vue d une maîtrise d ouvrage, il est créé une association en éducation selon la démarche suivante : Mise en place d une commission d élaboration de projet de statut et règlement intérieur ; Adoption des textes en assemblée générale et élection des membres du comité de gestion de l école en tenant compte de tous les villages composant l aire scolaire; Toute fois, dans les villages où il existe déjà une association en éducation, il est procédé à la dynamisation de ladite association. 4. Recherche de récépissés La recherche des récépissés ( association et école) pour but la reconnaissance officielle de l association et de l école par les pouvoirs publics. Cette recherche se fait auprès des autorités communales et du sous Préfet pour la recherche de récépissé de création d association et du CAP (centre d animation pédagogique) pour le récépissé d ouverture de l école par les membres du comité de gestion. 5.Renforcement des capacités des membres du comité de gestion: Pour permettre au comité de gestion d assurer une gestion efficace et efficiente, il est mis à leur disposition un paquet minimum de formation. Les modules de formation portent sur la gestion administrative et financière ; animation de la vie associative ; bonne gouvernance (respect des indicateurs d auto gouvernance et de gestion saine, mobilisation de ressources, etc.) ; planification et suivi/ évaluation des actions ; montage de projets et recherche de financement ; plaidoyer ; décentralisation et gestion de l environnement scolaire. 6.Construction et équipement des infrastructures Les infrastructures peuvent être construites soit en banco, en semi dur ou en dur selon les moyens disponibles. Le schéma de construction est flexible selon le milieu. Cependant, toute la communauté (villages site et environnants) participe à la construction des infrastructures dans le cadre de la mobilisation de la contribution communautaire ; soit en espèces, soit en nature (main d œuvre qualifiée ou non, apport en matériels/ matériaux). Cette participation est obligatoire quelque soit le schéma choisi par la communauté. Les communautés définissent leur propre stratégie de mobilisation de ressources internes. 3

7. Préparation de l ouverture de l école 7.1 Elaboration d une politique de cotisation Une proposition de politique de cotisation est adoptée en AG de population sur proposition du comité de gestion. Cela, pour permettre au cours de l année scolaire (9 mois) ou toute l année (selon les contrats signés avec les enseignants) de payer les salaires des enseignants, l acquisition des matériels de travail pour les élèves et enseignants et l entretien ou le renouvellement éventuel des équipements. Les modalités de cotisation peuvent varier d une communauté à une autre selon les réalités de celle-ci. Elle peut être individuelle (par parent d élève), par famille ou communautaire (prise en charge par un groupement social, culture de champ collectif, etc.) Les taux des cotisations sont généralement fixés en fonction des charges totales de l école, du nombre d élèves à recruter et du revenu de la communauté. 7.2. Recrutement des élèves Les membres du comité de gestion procèdent au recensement des enfants scolarisables (7-12 ans) au niveau du village et des autres villages environnants composant l aire de recrutement. Ensuite, le recrutement des enfants est effectué sur la base d un certains nombre de critères par une «commission de recrutement» mise en place par le comité de gestion. Au nombre de ces critères : Recrutement des enfants figurant sur la liste de recensement ; Parité filles/ garçons (50% de filles et 50% de garçons) pour favoriser la scolarisation des filles ; Tenir compte des enfants de tous les villages composant l aire scolaire Nombre d enfants à recruter limité à 40 pour préserver la qualité de l éducation. 7.3. Recrutement des enseignants : Avec l appui des conseillers du CAP, le comité de gestion lance un avis de recrutement des enseignants. Les candidats retenus à l issu de test ou sélectionnés sur dossier signent avec le comité de gestion un contrat de travail stipulant l obligation des deux parties. Les enseignants peuvent être des professionnels de l éducation ou non. Cela compte tenu d une part, de la politique éducative en République du Mali et d autre part, du manque d enseignants qualifiés sur le marché de travail. 8.Gestion de l école L école appartient à la communauté (village site ou plus villages environnants). Le comité est l organe de gestion. A ce titre, il : Assure la gestion quotidienne de l école (suivi de l école, entretien avec les enseignants pour s enquérir de leurs conditions de travail, etc.) 4

S occupe de l entretien ou du renouvellement des matériels ; Initie des démarches en direction du CAP dans le cadre du suivi pédagogique des enseignants ; Initie des stratégies de mobilisation de ressources au profit de l école (recherche de partenaires, AGR, etc.); Négocie avec le CAP pour la formation initiale et continue des enseignants. Le comité de gestion rend compte de sa gestion aux communautés 2 fois par an (à la rentrée et la fermeture des classes). Ces dispositions sont contenues dans les statuts et règlement intérieur de l association. 9. Soutenabilité des actions : Dans le cadre de la pérennisation des actions initiées, d autres stratégies sont mises en œuvre par l AADeC, en plus de la formation des membres des comités de gestion. Ce sont : 9.1 La mise en place ou dynamisation des fédérations d associations en éducation ( fédération des associations des parents d élèves) Afin de préparer le retrait du programme, l AADeC appuie les différentes associations en éducation à la mise en place d une fédération au niveau communal. La fédération regroupe toutes les écoles communautaires et publiques de la commune. Ceci a l avantage, d avoir un seul interlocuteur de la Mairie au niveau de la commune dans le but de faciliter la négociation avec le bureau communal et le CAP pour d éventuelles actions en direction des écoles. Le rôle de la fédération est d appuyer les différentes associations en éducation dans la recherche de financement, la négociation avec les autorités. Les membres des bureaux des fédérations sont élus en AG sur la base de textes statutaires les régissant. Les membres des bureaux des fédérations sont ensuite formés en gestion administrative et financière ; montage de projets et négociation ; techniques d animation et de communication participative ; plaidoyer ; décentralisation ; en planification et suivi évaluation des actions. 9.2. La formation des enseignants : Pour préserver la qualité de l éducation au niveau des écoles, les comités de gestion appuyés par les bureaux de fédération négocient avec le CAP pour la formation initiale et continue des enseignants. Les charges de la formation sont partagées entre les communautés (frais de transport des enseignants) et l Etat (organisation et facilitation des sessions de formation) et le programme ( prise en charge des enseignants au cours de la formation, matériels didactiques, etc.) Ainsi, annuellement, les enseignants sont formés et recyclés pendant les vacances et congés scolaires. 5

9.3. La politique de rétention des enseignants : Pour ne pas perdre les enseignants formés et reprendre toujours le cycle perpétuel de recrutement - formation, l AADeC encourage et appuie les communautés à adopter des mesures incitatives pour encourager les enseignants à rester au niveau du village. Entre autres, on peut citer : Favoriser l insertion des enseignants au niveau des communautés en: - Octroyant un champ de culture à l enseignant - Cultivant le champ au profit de l enseignant - Construisant le logement pour l enseignant Assurer la prise en charge des déplacements de l enseignant lors des sessions de formation et autres activités nécessitant la prise en charge; Réduire ou annuler les frais de scolarité des enfants de l enseignant au niveau de l école Etc. 9.4.L implication de la commune Avec le nouveau système administratif (décentralisation), la commune est responsable de la gestion des écoles fondamentales. Par conséquent, elle ne peut demeurer en marge du processus. C est pour cela, des actions sont envisagées en direction de la Mairie pour faciliter et renforcer la relation commune/communautés (comité de gestion). Ces actions sont entre autres : L organisation des concertations communales en éducation En prélude à l élaboration de plan de développement communal en éducation, il est organisé une concertation au niveau de la commune regroupant tous les acteurs de développement pour faire l état des lieux en matière d éducation, les obstacles et les propositions de solutions. L élaboration de plan de développement communal en éducation A travers un processus participatif, l AADeC appuie le bureau de fédération et la commune dans l élaboration d un plan de développement communal en éducation, sur la base des besoins prioritaires exprimés par les différents villages composant la commune. Les éléments du plan seront pris en compte par le bureau communal dans leur programmation annuelle pour appuyer les fédérations ou les associations en éducation en termes d octroi de subventions sous forme de fournitures scolaires, matériels didactiques, la prise en charge d une partie des salaires des enseignants, l entretien des bâtiments et équipements, la construction de nouvelles salles de classe, etc. 9.5. L élaboration de politique d acquisition et de gestion de livres Pour permettre à l école de disposer à tout moment et en quantité suffisante de manuels scolaires adaptés, l AADeC accompagne les communautés dans l élaboration d une politique d acquisition et de gestion des livres. 6

Les objectifs visés sont : Permettre aux écoles communautaires de disposer à tout moment des livres adaptés Assurer une gestion rationnelle des stocks des livres Améliorer la qualité de l enseignement à travers une utilisation judicieuse et équitable des livres par les élèves Renforcer les capacités de négociation et de gestion des membres des comités de gestion à travers l élaboration et la mise en œuvre des stratégies de gestion des livres. Le schéma suivant donne les différentes étapes : acquisition, utilisation, stockage et renouvellement. 7

SCHEMA D ACQUISITION ET DE GESTION DES LIVRES 1) PHASE ACQUISITION Achat des livres par Les parents d élèves Remise des livres aux élèves par les parents pour utilisation Identification des besoins en livres par les CG et Directeurs Recherche de fonds par les CG/enseignants Achat des livres par les CG Remise des livres au Directeur par le CG -Cotisations des membres -Les livres sont remis avec un bordereau -Levée de fonds au niveau de la -Stockage des livres dans le coin bibliothèque population -Distribution aux élèves pour utilisation -Revenu des champs et jardins scolaires -Caisse d épargne- crédit -Personnes de bonne volonté Requêtes auprès des partenaires -ONG -CAP, AE -Personnes de bonne volonté -Mairies -Autres partenaires 8

2) PHASE UTILISATION 3) PHASE DE STOCKAGE 4) PHASE DE RENOUVELLEMENT DU STOCK Distribution des livres aux élèves par les enseignants : Modalités d utilisation : par groupe d élèves ou rotation Suivi de l utilisation des livres par les enseignants et les élèves (responsable de livres) Stockage des livres au niveau des coins bibliothèques pendant les vacances ou congés et l année scolaire pour les livres non utilisés. Renouvellem ent du stock : même procédure que la phase d acquisition -Gestion conjointe par le Directeur et le CG à travers un cahier de gestion des livres. A l ouverture des classes, le CG fait le point des livres avec le Directeur avant la distribution. En fin d année, un inventaire et l état des livres Seront effectués avant le stockage. 9

10