ACCOMPAGNER LA CRÉATION ARTISTIQUE : UNE AVENTURE HUMAINE PARTAGÉE



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ACCOMPAGNER LA CRÉATION ARTISTIQUE : UNE AVENTURE HUMAINE PARTAGÉE Synthèse de la journée Les références documentaires restent accessibles en ligne via un outil collaboratif. TABLE DES MATIERES Introduction... 1 Interventions de la matinée... 1 Les 4 ateliers... 4 Conclusion... 18 Introduction Issue d une première table ronde organisée à Frouard (54) durant le festival Géo Condé 2012, cette rencontre professionnelle autour de l accompagnement artistique vise à approfondir une notion de plus en plus importante, mais dont les contours restent souvent flous. Accompagner un projet, un artiste, un parcours d artiste Pour décortiquer ces notions, il est nécessaire d avoir des points de vue différents : points de vue des artistes, des responsables de structures de production/diffusion, du public. L objet de cette journée est d ouvrir des pistes de compréhension et d action en faveur de l accompagnement artistique dans le spectacle vivant, avec l éclairage des arts de la marionnette qui ont travaillé cette question depuis longtemps. Interventions de la matinée Au cours des témoignages de la matinée, Brigitte BERTRAND, directrice de l'espace Jean Vilar 1, a présenté trois cas concrets d accompagnement de compagnies dans la durée. Son témoignage montre des modes opératoires variables en fonction des besoins identifiés et des possibilités du moment, pouvant aller de la mise à disposition d un lieu de travail à l accueil en résidence, jusqu à la mise en relation avec des personnes ressources. L appui technique sur le montage de dossiers, de budgets fait également partie de l aide apportée. 1 Lieu de diffusion basé à Ifs (14) : http://espace-jean-vilar.com/

La grande constante, point commun à tous ces accompagnements, c est le temps, nécessaire, qui doit être consacré au dialogue. Dialogue entre responsables artistiques du lieu et de la compagnie, mais aussi plus largement entre les équipes des deux structures. «La résidence, pour moi, ce n est pas seulement un plateau, c est avant tout un contact humain.» La résidence de création apparaît également comme une occasion de mieux comprendre les pratiques de l autre, d avancer conjointement. Les diffuseurs exigent un très beau travail de la part des compagnies ; il faut en retour qu ils se sentent responsables, qu ils aient la même exigence dans l aide qu ils peuvent apporter aux artistes. Quant à la question du choix des équipes et des projets accompagnés, Brigitte BERTRAND défend la prévalence de la subjectivité, «il faut être convaincu». Une difficulté se pose pour les toutes jeunes compagnies, qu il est difficile de soutenir sans avoir vu au moins un premier travail abouti. Elles méritent une attention et un accompagnement spécifiques 2. Sylvie BAILLON est directrice artistique d une compagnie qui est par ailleurs un lieu de compagnonnage marionnette 3, et elle enseigne l écriture et la mise en scène à l école supérieure des arts de la marionnette à Charleville-Mézières. Le compagnonnage présenté prend la forme d un contrat de professionnalisation, mêlant travail (animation d un atelier) et formation (université + tutorat en interne). Toute la structure se met au service du compagnon (pour travailler sur les dossiers, les budgets, la communication, les contacts), comme lui se met au service du projet de la compagnie. L administration est entièrement prise en charge, pour que la préoccupation première du compagnon puisse être l artistique avant la structuration en compagnie. Le compagnonnage porte deux ambitions : la professionnalisation du compagnon et le développement de son projet artistique. L accompagnement artistique délicat, car il faut soutenir sans orienter ; les choix appartiennent à l artiste. Le Tas de Sable - Ches Panses Vertes est une compagnie, pas un lieu de production, ni un lieu de résidence. L accompagnement suppose donc qu il y ait un autre partenaire. Un lien se structure d ailleurs avec une scène conventionnée marionnette, afin de soutenir les projets en croisant les regards et compétences du producteur et du diffuseur. L accompagnement des moins jeunes est également une question forte, et une réflexion est en cours en région Picardie pour établir un accord de branche culture mobilisant la formation tout au long de la vie pour tenter d y apporter des réponses. Christophe BLANDIN-ESTOURNET, ancien directeur de Culture O Centre (45), actuel directeur du théâtre de l Agora, scène nationale d Evry 4, insiste sur le fait qu un accompagnement ne peut se concevoir qu à partir d un contexte, et qu il n existe pas d archétype de l accompagnement. Il est possible de déterminer un cadre général (avec des fondamentaux : qui, quoi, comment, sur quelle durée, avec quels engagements ), mais il est fondamental de laisser des marges qui se régleront dans l échange au cas par cas. 2 Reconnaissant cette problématique de l émergence des compagnies, la région Lorraine a précisé qu elle encourageait, via son dispositif d aide à la création, la prise de risques des programmateurs accueillant une compagnie de moins de deux ans d existence n ayant pas encore produit de spectacle complet. 3 Le Tas de Sable Ches Panses Vertes à Amiens (80) http://www.letasdesable-cpv.org/ 4 http://www.cultureocentre.fr/ http://www.theatreagora.com/ Synthèse _ rencontre professionnelle du 18 février 2013 au Théâtre Gérard Philipe, Frouard (Lorraine) _ oct. 2013.2

De son point de vue l accompagnement se construit dans un espace de négociation, au sein duquel les conditions doivent être énoncées et les points de vue formulés. L accompagnement s appuie alors sur la définition partagée d une plus-value réciproque. Quelques questions en jeu autour de l accompagnement : > Les conditions de la rencontre : comment produit-on des espaces de rencontre? > La formulation de la rencontre : dans quelle posture se situe-t-on, lorsque l on aborde cette rencontre? Ce qui sous-tend d être au clair sur ce que l on vient y chercher initialement, même si ce qu on y trouvera à terme sera peut-être différent. > Cela suppose de s interroger sur les positions réciproques autant institutionnelles qu administratives, budgétaires ou symboliques. > Poser la question de l adéquation entre les demandes originelles : ce serait une erreur d ignorer les histoires de part et d autre, les affinités, l état des structures > La clarté de formulation des rôles. > Poser les conditions de l évaluation (qui peut être quantitative et/ou qualitative) ; ce qui permet d échanger, sur du long cours, à propos de l avancée d un projet, et de travailler sur les écarts entre le projet de départ et les réalisations. > La part de l irréductible : ce qu on est prêt à remettre en jeu dans l accompagnement, et ce qu on n est pas prêt à toucher. > La traduction de l engagement par écrit (convention ou autre), précisant notamment les conditions juridico-budgétaires (droit de suite ). > La construction dans le temps : sur quelle durée se positionne-t-on? Quel temps y consacre-ton? > Les enjeux de responsabilité : comment se traduit-elle? se décline-t-elle? Sans conclure cette matinée 5, elle nous a montré que l accompagnement pouvait prendre des formes multiples (en termes de durée, d investissement mutuel), et qu il était avant tout une relation choisie de part et d autre, basée sur une réciprocité, faisant évoluer l accompagnant tout autant que l accompagné, et mêlant des ambitions artistiques et structurelles. 5 Une retranscription plus complète des interventions est disponible sur demande. Synthèse _ rencontre professionnelle du 18 février 2013 au Théâtre Gérard Philipe, Frouard (Lorraine) _ oct. 2013.3

Les 4 ateliers Atelier 1 : L'économie du spectacle vivant : quel écosystème pour construire? Modérateur : Frédéric LAPIQUE, directeur d Arteca Secrétaire : Laurent MICHELIN, Président de MariLor Marionnette en Lorraine Les rapports économiques traditionnels entre les différents acteurs du spectacle vivant évoluent. Pour pallier la diminution des financements publics ou pour envisager de nouvelles façons de pratiquer, partager, produire, des modèles alternatifs voient le jour : coopératives, clusters, AMACCA (Associations pour le Maintien des Alternatives en matière de Culture et de Création Artistique)... Ils écrivent un certain avenir du secteur culturel. Quel regard porter sur ces nouvelles organisations? Comment trouver des nouvelles formes de coopération adaptées à la diversité des situations? Cet atelier se base sur l'étude Territoire et ressources des compagnies en France de Daniel URRUTIAGUER, Philippe HENRY et Cyril DUCHENE. Cette étude dresse une typologie des compagnies suivant leurs implications territoriales et leurs diffusions : > Les compagnies régionales (18 % de l échantillon de 503 compagnies actives), dont l activité se réalise exclusivement ou presque sur le territoire régional d appartenance, dans des établissements ne disposant d aucun label du ministère de la Culture et de la Communication et dont la vocation première n est pas artistique (écoles, maisons des jeunes et de la culture, maisons de quartier, bibliothèques, hôpitaux, prisons etc.). > Les compagnies transrégionales (45 %), dont l activité de diffusion de spectacles reste majoritairement située dans la région d implantation et dans des établissements non labellisés, mais dont une part de l activité dépend de leur capacité à développer des partenariats hors de celle-ci et avec des établissements labellisés. > Les compagnies multirégionales (17 %), dont la part d activité hors de la région d appartenance est majoritaire, a lieu parfois à l étranger, et dans 70 % à 80 % des cas, dans des établissements non labellisés. > Les compagnies excentrées (8 %), dont l essentiel de l activité de programmation se déroule hors de la région du siège social, principalement dans des établissements de diffusion labellisés. Les compagnies de théâtre et de conte sont sur-représentées dans le premier profil dit régional, tandis que les disciplines des arts du cirque, de la marionnette et des arts de la rue sont plus présentes dans les autres groupes. Répercussions financières Il apparaît que les compagnies excentrées ont un budget moyen quatre fois plus important que les compagnies régionales, ces dernières ayant des coproductions et des recettes plus faibles. Par contre les recettes liées à l'action territoriale sont plus importantes. Il existe donc une tension entre la nécessité pour certaines compagnies d'avoir un ancrage territorial et une économie qui privilégie l'implantation hors région. Un autre constat est que la moyenne des subventions DRAC diminue régulièrement chaque année, les collectivités territoriales (étude des budgets 2008/09) arrivent encore à maintenir un apport stable. Synthèse _ rencontre professionnelle du 18 février 2013 au Théâtre Gérard Philipe, Frouard (Lorraine) _ oct. 2013.4

Quant au prix d'achat des spectacles, il est en baisse, les lieux permanents étant eux aussi touchés par la baisse des financements et un coût de fonctionnement qui augmente. Les compagnies dites «régionales» sont également touchées par la diminution forte depuis plusieurs années des actions culturelles. Les ressources non-monétaires sont en augmentation (partage de matériel, prêt à titre gracieux de plateaux...) Organisation des compagnies Généralement, elles sont organisées autour d'une ou deux personnes avec une rotation importante des postes administratifs (production, diffusion) et l'utilisation importante du Contrat à Durée Déterminée d'usage (intermittence) d'où la difficulté de construire un réseau pérenne. Elles externalisent une partie administrative de leur activité (paie et comptabilité). D'un point de vue artistique, le modèle reste celui du projet (production d'un spectacle) au coup par coup, et le développement de petites formes. Il en résulte une concurrence exacerbée. La prise en compte du temps hors création/diffusion Le processus de recherche et d'expérimentation des artistes n'est pas pris en compte par les partenaires publics. Il en est de même pour les coûts liés à la recherche de diffusion. Comment les prendre en compte? Ils sont à la seule charge des compagnies. Le travail de territoire, souvent très important pour une compagnie, n'est que très peu valorisé ; le travail entre les professionnels et les amateurs reste également une problématique non résolue. Comment mieux accompagner les compagnies? Différentes expériences ont vu le jour ces dernières années : > Les coopératives comme SCOP (société coopérative et participative), s'opposent à la logique hyper concurrentielle du marché > L'externalisation de certaines tâches comme les bureaux de production > Le portage salarial > Le conventionnement de compagnonnage > Les aides à l'emploi pour les postes administratifs (Ne faudrait-il pas l'élargir à l'emploi de directeur artistique?) > Le mécénat, très anecdotique > Le champ du spectacle vivant se développe également dans l'économie sociale et solidaire Les alternatives à l'économie dominante Les AMACCA Les Associations pour le Maintien des Alternatives en matière de Culture et de Création Artistique (AMACCA) sont fondées sur le modèle des AMAP : elles permettent aux citoyens de sortir de leur rôle de simple consommateur et de s emparer des projets culturels. Ils deviennent ainsi des "spect acteurs", à travers un dispositif de développement local participatif. Ce qui est intéressant dans cette économie parallèle est que c'est le travail en amont de la création qui est financé, nous ne sommes plus dans une logique de marché du produit. Il est possible de déduire des impôts une partie de son apport financier. En Lorraine, il n'existe pas d'amacca, par contre cela existe en Alsace. Synthèse _ rencontre professionnelle du 18 février 2013 au Théâtre Gérard Philipe, Frouard (Lorraine) _ oct. 2013.5

La logique de «petits commerçants» Exemple du Théâtre en Kit, en résidence dans son propre théâtre mis à disposition par la ville de Tomblaine. L'avantage est d'avoir 100% du temps le plateau pour les répétitions et les dates de jeu, mais cela ne répond pas à la diffusion après la création. Les effets induits sont de rendre difficile la coproduction, d'être moins en contact avec les institutions, donc d'obtenir moins de financements publics. Il est dépendant de la billetterie, d'où cette logique de «petits commerçants». Selon l'opale, les structures peu aidées par les institutions publiques sont obligées d'utiliser le système de l'intermittence afin de pouvoir survivre. Philippe HENRY (dans son étude) souligne l'importance des pôles de coopération (Cluster, AMACCA...) dans les systèmes alternatifs de financement de la culture et qu'il serait important d'y intégrer la puissance publique. Les groupements d'employeurs Exemple du groupement d'employeurs de Forbach (GEODES) présenté par Frédéric Simon. GEODES est un groupement d employeurs pour les Arts et la Culture. Il a été créé à l initiative du Carreau et de différents partenaires actifs sur la zone géographique appelée Métropole Sarrebruck - Moselle Est (de Saint-Avold à Sarreguemines en passant par l agglomération de Sarrebruck). Le but est de mutualiser l emploi et la formation sur cette zone. Le principe est de rassembler des employeurs potentiels de droits privés et publics (communes, compagnies, théâtres...) afin d'employer au régime général, dans le cadre d'un contrat professionnel (parcours de formation, autour de 500 heures/an, et emploi) artistes et techniciens. Après étude, le profil d'acteur/marionnettiste et intervenant dans les ateliers artistiques a été validé par le GE. Il permet de ne pas avoir de rupture dans le temps de travail, d'être assez souple entre les différents employeurs et la formation pour bâtir un temps plein. Au fur et à mesure, les employés sont passés de 80% d'ateliers à 80% de plateau (théâtre ou TV locale comme présentateur). Ce sont les porteurs du GE qui décident de ce que font les intervenants. Le GEODES a employé 4 personnes en CDI, actuellement 2 sont restés dans le GE. Le GEIE Un groupement européen d'intérêt économique (GEIE) est une entité juridique fondée sur le droit européen. Il est l'adaptation au cadre international européen du concept français de Groupement d'intérêt économique (GIE). Son objectif est de faciliter la coopération transnationale entre entreprises. Il s'agit du regroupement de personnes morales de droit privé ou public, décidant de mettre en commun des moyens tout en conservant leur personnalité juridique propre. Un GEIE doit compter au minimum deux sociétés européennes appartenant à deux États membres différents (ARTE est en GEIE). La Coopérative d'activité d'emploi Une Coopérative d Activités et d Emploi (CAE) est une SARL particulière (SCOP). Les caractéristiques d une SCOP par rapport à une SARL classique permettent aux CAE d accueillir de nouveaux entrepreneurs développant, chacun, une activité professionnelle propre. Synthèse _ rencontre professionnelle du 18 février 2013 au Théâtre Gérard Philipe, Frouard (Lorraine) _ oct. 2013.6

Une Scop n est pas forcément une CAE ; en revanche, la CAE est un concept qui utilise le plus souvent le statut SCOP. Le principe est donc qu'elle appartient à ces membres (salariés). Chaque salarié cumule différentes activités et des revenus de plusieurs sortes pour les transformer en salaire. Si un salarié a une baisse d'activités, un fond de soutien permet de lisser le salaire, un temps. Une CAE a beaucoup de mal pour se faire reconnaître des tutelles. En France, pour le spectacle vivant, il n'y a qu'une quarantaine de SCOP, en Lorraine 2 : la compagnie 4L12 et le théâtre du Jarnisy. Les fonds de soutien Le Collectif Créa fonds est un outil de mutualisation de capitaux et de compétences. Depuis 2008, il réunit des lieux de diffusion, des collectivités ou assimilées (mairies, conseils généraux ), des acteurs de l économie sociale et solidaire, des partenaires financiers privés et des compagnies bénéficiaires qui s associent sur un principe d implication collective autour des questions de production et de diffusion du spectacle vivant. Il a pour ambition : > de développer une approche globale de l accompagnement à la production, qui associe systématiquement la création à la question de la diffusion et du public ; > de faciliter le lien avec les acteurs culturels et l accès à des financements privés, mobilisés par le fonds ; > d accompagner la professionnalisation économique des compagnies et la pérennisation de leurs emplois. MASKéNADA, plate-forme luxembourgeoise de production MASKéNADA est un groupe indépendant d artistes des arts du spectacle et du visuel au Luxembourg. Depuis sa fondation en 1995, l association offre une plate-forme de production indépendante et alternative à ses membres et à leurs créations. La création au Luxembourg est un peu particulière, peu de compagnies existent, ce sont les théâtres qui passent des commandes à des artistes. MASKéNADA n'a pas de théâtre fixe, le principe est de jouer n'importe où. Il est conventionné par le ministère de la Culture et aide environ 5 projets par an sur la création, diffusion, l'administration. Un comité de 6 personnes choisit les projets des membres en fonction du projet nomade de la structure et l'intention de participer aux projets des autres membres. Les aides qu'apportent MASKéNADA permettent de payer également le travail de recherche, par contre la production appartient à cette structure. MASKéNADA organise tous les 2 ans un festival de marionnettes. Le système de plate-formes coopératives Le financement participatif (ou crowdfunding en anglais) consiste à faire financer son projet par les internautes. MymajorCompany, kisskissbankbank... sont des plate-formes qui permettent à des porteurs de projets de présenter leur projet sur internet et de permettre aux internautes intéressés de participer à leur financement. Synthèse _ rencontre professionnelle du 18 février 2013 au Théâtre Gérard Philipe, Frouard (Lorraine) _ oct. 2013.7

Atelier 2 : les résidences d artistes, comment faire pour que chacun s y retrouve? Modératrice : Virginie LONCHAMP, responsable du spectacle vivant à l'agence Culturelle d'alsace Secrétaire : Sophie OTTINGER, directrice artistique de la compagnie En Verre et contre Tout Le terme de résidence englobe aussi bien un travail de territoire, de recherche et d'expérimentation, débouchant ou non sur une création. Parfois financée, parfois ne comprenant qu'un prêt de plateau ou de locaux non dédiés au spectacle, la résidence fait le grand écart dans ses formes et dans ses objectifs. Comment s'y retrouver dans les différents types de résidences et élaborer ensemble des résidences artistiques qui ont du sens? Virginie LONCHAMP, responsable du spectacle vivant à l'agence Culturelle d'alsace, accueille les participants à cette table ronde et présente le déroulé de la séance. Après un bref exposé sur l'histoire de la présence artistique, les participants seront invités à se présenter et à définir leurs attentes. Ensuite, les personnes présentes essayeront de dégager les grands axes de cette thématique, de proposer des leviers pour les équipes artistiques, les lieux et un territoire, mais aussi de repérer les freins pouvant exister. Le tour de table a révélé que les expériences et les attentes étaient diverses et variées. Certains participants avaient vécu des résidences issues de dispositifs mis en place par des institutions (conseil régional de Lorraine, conseil général de Meurthe-et-Moselle,...), d'autres essayaient de mettre en place des résidences avec peu de moyens aussi bien dans des lieux de diffusion que sur des territoires dépourvus de structures culturelles, ou encore de répondre aux demandes des artistes pour des prêts de salle. Un certain nombre d'attentes et de questionnements communs ont pu être répertoriés : la place de l'action culturelle dans une résidence, le financement des résidences, comment mettre en place des résidences, définition de ce qu'est une résidence, la place de l'artiste et le problème de la permanence artistique dans les lieux. Les différents types de résidences : Durant les échanges, plusieurs collaborations entre lieux et artistes ont été évoquées. Certaines pouvaient être à l'origine d'une commande passée à l'artiste, d'un appel à projet, d'une demande d'un artiste ou de la rencontre entre un lieu et une équipe artistique. Mais qu'est-ce qu'une résidence? Un prêt de salle ou la mise à disposition d'un lieu? Un temps de création sur un plateau? L'artiste doit-il être rémunéré? Quel est l'investissement du lieu? Les résidences de création : L'équipe artistique vient travailler sur un projet artistique et occupe le plateau. Certains lieux demandent aux artistes de faire en même temps des actions culturelles ou d'ouvrir leur travail au public. Mais ces moments peuvent mettre un frein au processus de création. L'artiste ne peut pas être concentré sur le travail artistique et n'a pas toujours un travail intéressant à montrer à des personnes étrangère au projet ; il peut être à un moment de doute ou de recherche et donc ne rien avoir à montrer à d'éventuels spectateurs sans se mettre en danger. Synthèse _ rencontre professionnelle du 18 février 2013 au Théâtre Gérard Philipe, Frouard (Lorraine) _ oct. 2013.8

Il est important que dans ces résidences, l'artiste ait le temps et l'argent pour créer. Mais est-ce que tout travail sur le plateau est résidence? N'est-il pas dans certains cas qu'un moment de production d'un spectacle nommé, à tort «résidence»? Les résidences «d'action culturelle» : Les structures culturelles ont besoin que des actions culturelles soient mises en place et réfléchissent à la mise en place de différentes manières de rencontrer le public, et la résidence d'artiste en fait partie. La proposition d'actions en direction du public découle souvent d'un manque de moyens pour payer le temps sur le plateau. Certains lieux n'ont pas de budget pour la co-production, mais en ont pour la médiation culturelle. Ils proposent donc aux artistes un plateau pour travailler et des actions culturelles pour être financés à minima. Cependant un artiste qui serait en résidence d'action culturelle sans création peut voir les heures passées sur ce projet ne pas être prises en compte par l'unedic. Les genres se mélangent par nécessité, mais est-ce une solution? Les résidences de recherche et d'expérimentation : Il existe un aspect du travail artistique qui n'est que rarement pris en charge et rémunéré, celui de la recherche hors création. Or ce temps est nécessaire à l'artiste pour progresser dans son art. En Lorraine, suite à une réflexion d'une association d'artiste, aujourd'hui disparue, les A.A. (les Artistes Associés), la Région Lorraine a mis en place un dispositif d'aide à la résidence. En lien avec un lieu ou une structure culturelle, elle finance une compagnie sur une période de 1 à 3 ans sur des temps de recherche et de laboratoire. Ce dispositif permet à la compagnie de tester des choses, de se confronter avec un public, celui de la structure, sans pour autant créer ou faire de l'action culturelle. La subvention ne s'appuie que sur la masse salariale qui est dégagée. Mais pour être amendé, ce dispositif nécessite l'élaboration d'une grille d'évaluation. Les résidences concertées : Pour pallier au problème de budget, il peut être envisagé de créer une résidence sur plusieurs lieux. Ainsi, la compagnie pourrait bénéficier de financements plus importants et un territoire plus large profiterait de la présence artistique. Ces définitions des résidences restent incomplètes car il existe autant de résidences que d'artistes et de lieux. Cependant, quelques prérogatives leurs sont communes. Les deux parties doivent se mettre d'accord sur les normes de la résidence. Quelques prérogatives pour mettre en place une résidence : > Savoir pourquoi créer une résidence Est-ce une envie de travail sur un territoire? De faire de l'action culturelle? De tisser des liens avec un public? De permettre des créations? De faire rayonner une compagnie ou un lieu à l'extérieur de sa région? De valoriser une politique culturelle? > Bien définir ce que chaque partie entend par résidence Souvent, les prêts de plateau sont considérés par certains lieux, à tort, comme des résidences, aux artistes de trouver les moyens de se rémunérer. > Mise en place d'un budget > Préparer en amont La résidence est prise en charge par une équipe ; des échanges préalables sont donc nécessaires pour que chacun trouve sa juste place. Synthèse _ rencontre professionnelle du 18 février 2013 au Théâtre Gérard Philipe, Frouard (Lorraine) _ oct. 2013.9

> Associer les politiques Souvent, pour les politiques, une résidence d'artistes est associée à une présence quotidienne de l'artiste sur le territoire et l'intérêt d'un tel dispositif leur échappe. > Définir la durée > Préciser les moyens humains et techniques mis à disposition > Il faut prévoir l'évaluation quantitative et qualitative. L'évaluation : Il est important, autant pour le lieu que pour la compagnie de mesurer ce que cette résidence a pu leur apporter dans leur parcours. S'il peut y avoir une suite, à la fois pour la compagnie, part-elle a la recherche d'un nouveau terrain d'expérimentation? Pourquoi? Est-il de même nature? Pour le lieu, comment poursuivre autrement la présence artistique? avec qui? quelle articulation avec une programmation régulière? Une évaluation avec les élus ou financeurs est également nécessaire pour arriver à définir quel paysage culturel on dessine demain. Conclusion : Les résidences ont un enjeu politique sur la place de l'artiste en temps que salarié pendant son temps de travail sur un plateau soit pour la création, soit pour la recherche. Elles permettent un ancrage sur un territoire ou un rayonnement extérieur, tant au niveau des artistes, des compagnies que des lieux accueillant. Cependant, la définition du concept de résidence reste floue et diffère d'un lieu à l'autre, d'une région à l'autre. L'existence d'une charte nationale qui cadrerait les résidences faciliterait leur mise en place. Pour cela, il est possible de se référer au travail mené par les A.A. et la région Lorraine, à la charte des compagnies écrites par le SYNDEAC et aux réflexions menées sur ce sujet par l'onda. Synthèse _ rencontre professionnelle du 18 février 2013 au Théâtre Gérard Philipe, Frouard (Lorraine) _ oct. 2013.10

Atelier 3 : Accompagnés, Accompagnants : comment définir les droits et devoirs de chacun? Modérateur : Patrick BOUTIGNY, ancien chargé de mission THEMAA Secrétaire : Philippe SIDRE, directeur du Théâtre Gérard Philipe scène conventionnée de Frouard Pour trouver un chemin commun, chacun doit comprendre la place de l autre, son parcours et le projet qu il porte. Vers une charte de «bonnes pratiques»?... En s appuyant sur l organisation d un séminaire réunissant artistes et responsables de lieux culturels en juillet 2012 pour réfléchir sur l accompagnement et sur les termes de la convention triennale et multipartite du Théâtre Gérard Philipe, scène conventionnée de Frouard, Patrick BOUTIGNY propose de réfléchir sur les thèmes et notions suivants (liste non exhaustive) : > La responsabilité. Qui est accompagnant? Qui est accompagné? > Les différents niveaux de relations > Les différentes étapes de l accompagnement > Le travail ensemble, la moralisation des relations, la clarification des échanges Et de structurer la discussion en observant le processus d accompagnement se mettre en place sur trois étapes : > Le temps de la rencontre ou de la première rencontre. > Le temps du choix > Le temps de la fidélité Le temps de la rencontre C est à ce moment que se définit l idée première et où se pose l hypothèse artistique. C est le moment avant l accompagnement, avant la collaboration ou la coopération. Un des facteurs d une bonne rencontre est le temps, de manière à être disponible, à l écoute de l autre. «Sur les projets où il y a un engagement, on y passe plus de temps.» «Prendre le temps d apprendre à se connaitre.» «Passer du temps pour essayer de comprendre la démarche des lieux, le googeliser.» Un autre facteur est la motivation, l envie de soutenir le projet. «C est lié à une impérieuse nécessité.» «C est une évidence artistique.» Autre facteur : la dimension humaine. «Le contact doit être humain». Autre facteur : connaître pour comprendre l autre. «avoir une connaissance préalable de l univers artistique de la compagnie.» «avoir un lien (avec l artiste) avant.» «Comprendre comment un projet artistique d un lieu s énonce?» «Les programmateurs doivent aussi faire ce travail.» Il faut aussi un minimum d adéquation commune. «Trouver les affinités entre le projet du lieu, la direction du lieu et la démarche de la compagnie.» Les freins à une rencontre qui débouchera sur une collaboration Ce travail est celui du chargé de diffusion et production. Il joue les intermédiaires entre les artistes et la direction du lieu. Les freins suivants sont mentionnés : > Absence de chargé de diffusion dans la compagnie par faute de moyens > Difficultés de décoder la ligne artistique de certains lieux. > Difficultés d obtenir des rendez-vous avec les directions, trop submergées de propositions. Synthèse _ rencontre professionnelle du 18 février 2013 au Théâtre Gérard Philipe, Frouard (Lorraine) _ oct. 2013.11

Le temps du choix Il y a nécessité de poser un cadre. Sans ce cadre, le partenariat ne se fait pas ou est mal vécu. Construire le cadre Cela suppose un cadre travaillé ensemble et non imposé, avec le respect de l autre. «Respecter le tempo de la compagnie.» «L accompagnement est un partenariat.» Lister l apport de chacun à l autre. «Comment le projet artistique de la compagnie rencontre celui du lieu?» «Définir qui accompagne qui et à quel moment?» Le cadre permet aussi de définir des limites. «Nécessité de séparer les temps de création et d actions culturelle.» Définir un vocabulaire commun. «Qu entend-on par une résidence, par l action culturelle?» «A partir de quel montant, on parle de coproduction?» Le cadre est formalisé par un écrit. «convention écrite sur des aspects très pratiques.» «L écriture engage la conversation.» L écriture d un cadre permet aussi d évaluer les besoins de chacun, les lieux et les compagnies, l accompagné et l accompagnant. «C est notre travail d être à l écoute, d estimer, de mesurer les besoins, où la compagnie en est dans ses démarches, ses partenariats, son calendrier» Le cadre doit néanmoins être souple. Il y a débat sur le terme de négociation. Pour certains, ce temps est nécessaire. C est aller jusqu au bout de la conversation et arriver à un accord en le formalisant. Les freins Une position inégalitaire. Les artistes ont l impression d être dans une position inégalitaire. «On est dans un état de demandeurs.» La pression des dispositifs. «On finit par accepter n importe quoi.» «Les conditions d accueils n étaient pas bonnes.» L engagement oral. «C est souvent l engagement oral qui fait loi dans notre profession, d où naissent parfois des malentendus.» Le temps de la fidélité C est à partir du moment où le cadre est posé. On est dans l opérationnel. La notion de respect de l autre est revenue à plusieurs reprises. > Respecter les termes de la convention écrite > Respecter le tempo de création > Avoir une transparence financière > Se conseiller mutuellement > Définir une déontologie morale commune D autres types de partenariats sont mis en avant pour profiter d un accompagnement artistique efficace : > Etre artiste associé d une structure culturelle > Obtenir une production déléguée > Passer commande à un artiste ou une compagnie. «La commande, c est le stade ultime de la confiance.» «On échange beaucoup.» Synthèse _ rencontre professionnelle du 18 février 2013 au Théâtre Gérard Philipe, Frouard (Lorraine) _ oct. 2013.12

Les freins > La production déléguée qui peut déposséder la compagnie de son œuvre et qui ne permet pas de valoriser financièrement la production pour la compagnie. «Avec une SEP dans une autre région on a perdu nos subventions régionales.» «Attention au côté bankable!» Il y a débat sur la question. > Le non-respect de certaines clauses de la convention Les bonnes pratiques en 5 points Se mettre d accord sur un vocabulaire commun : coproduction, résidence, action culturelle, etc Prendre le temps et la disponibilité de se connaître, avoir conscience des différentes responsabilités Définir une manière d être ensemble, de co-construire. Relations égalitaires en formalisant le partenariat. Qui accompagne qui? Qui sont accompagnants et accompagnés? Artistes associés. Respecter les termes du contrat et de la signature du projet commun : déontologie morale. Synthèse _ rencontre professionnelle du 18 février 2013 au Théâtre Gérard Philipe, Frouard (Lorraine) _ oct. 2013.13

Atelier 4 : Artistes émergents : y a-t-il une spécificité à l accompagnement des jeunes artistes? Modératrice : Angèle GILLARD, metteure en scène Cie La Magouille Secrétaire : Emmanuelle CASTANG secrétaire générale de THEMAA Le nombre de compagnies, de spectacles, d'artistes augmentant de façon exponentielle, les jeunes artistes cherchent les moyens de se structurer artistiquement et économiquement. Quel parcours les accompagnants construisent-ils avec les jeunes artistes? Comment se forment-ils, se professionnalisent-ils et comment s insèrent-ils? Comment sont-ils repérés par les responsables de structures culturelles? L atelier propose de réfléchir ensemble : > aux besoins des jeunes compagnies > aux possibilités offertes aux compagnies émergentes > aux outils existants à développer et à ceux à mettre en place Deux axes vont traverser cet atelier : > Poser un diagnostic : quelles difficultés rencontrent les artistes sur les premiers projets? > Poser des propositions : comment constituer une boite à outil? Le diagnostic Dans un premier temps, il est proposé de définir ce qu est l émergence. Une définition possible est proposée par Angèle GILLIARD qui anime l atelier, trouvée sur le site canadien du Conseil de la culture du Bas-Saint-Laurent. Les définitions diffèrent d une institution à l autre. Elles ont toutefois des points communs : on reconnaît un artiste émergent comme étant un artiste en début de carrière, professionnel ou en voie de professionnalisation. Par professionnel, on entend un artiste qui démontre une volonté : 1. de se consacrer au maximum à l exercice de son art ; 2. de diffuser son travail dans des lieux professionnels ; 3. d être en contact avec le milieu artistique de sa communauté et/ou de sa discipline artistique ; 4. de comprendre les rouages du métier qui mènent de la création pure au contact avec le public ; donc, de connaître et d approcher d autres intervenants. Cette volonté et les actions qu elle motive assureront à l artiste la reconnaissance de ses pairs, c està-dire des autres artistes qui gravitent dans la même sphère d activités. C est un peu comme si c était la communauté artistique elle-même qui décidait qu il a atteint le rang de professionnel. Une compagnie qui démarre aujourd hui est confrontée à de multiples questions. Passer d amateur pour devenir professionnel est un véritable chemin qui demande une bonne connaissance administrative, une structuration interne solide, une connaissance régionale et nationale du secteur culturel dans lequel évolue la compagnie, et une reconnaissance des pairs. Synthèse _ rencontre professionnelle du 18 février 2013 au Théâtre Gérard Philipe, Frouard (Lorraine) _ oct. 2013.14

Se structurer : des besoins en information et en formation Un constat est posé dès le départ : il manque des espaces d informations sur les possibilités de mutualisation et d accompagnement à la structuration. Une des premières difficultés d une compagnie quand elle démarre est de comprendre le paysage dans le lequel elle évolue. L accès à l information, aussi bien administrative que structurelle et artistique, est un des premiers freins. Les jeunes compagnies comme les compagnies plus confirmées ont la sensation d être en permanence sur tous les fronts : création, administration, communication, diffusion Comment pallier au besoin d organisation et bien intégrer tous les rouages du système? Différents acteurs sont identifiés comme répondant à ces besoins : les DRAC, les collectivités, les agences régionales, Pôle Emploi, les fédérations. Cependant, selon chaque région, l interlocuteur qui va se rendre disponible à cet accompagnement est différent. La question est donc posée d une harmonisation entre ces différents interlocuteurs au niveau national afin de faciliter l accès à l information. Ces espaces ressources pourraient ainsi répondre aux deux problèmes majeurs que rencontrent les jeunes compagnies qui débutent : leur structuration interne administrative et juridique (légalité, possibilités administratives, plateforme d emplois d équipes administratives, hiérarchisation du travail, DLA ) ; l accès aux financements et la structuration professionnelle de leur secteur (échéances des subventions, fonctionnement, paysage culturel local et national, espaces d accompagnement artistique). La formation initiale et continue nécessiterait également d être plus structurée. L enseignement dans les arts du spectacle (conservatoire, école, université ) ne tient pas toujours compte de ce paramètre de l insertion des jeunes qu il forme. Se professionnaliser : des logiques économiques et institutionnelles à repenser Les jeunes compagnies ont peu de moyens financiers mais beaucoup de besoins structurels et sont ainsi confrontées à un besoin d embauche à bas coût. Le premier réflexe est celui de la mutualisation avec d autres compagnies avec le risque de mutualiser misère et absence d expérience. Faut-il envisager d autres formats économiques comme les pépinières d entreprises, les SCOP, les collectifs, les groupements d employeurs? De nombreuses compagnies choisissent en effet de se structurer en collectif. Cependant les dispositifs de financement des collectivités et DRAC ne permettent pas de développer ce type de format juridique car la plupart des collectivités subventionnent un projet à l année. Ainsi, bien que la question récurrente du «trop de compagnies?» soit régulièrement posée, il n est pas aujourd hui de véritable réponse institutionnelle à d autres types de structurations. Comment répondre à cette incohérence du système? Les structures de financement ne devraient-elles pas conventionner autrement, proposer des dispositifs pour les jeunes compagnies afin d accompagner ces modèles collectifs? Deux pistes : Il existe en Haute-Normandie un conventionnement à l émergence pour des projets de territoire. Certaines structures de production proposent de nouvelles logiques qui s adaptent aux moyens en se rémunérant par un pourcentage des revenus des équipes artistiques/des spectacles et ouvrent ainsi l accès à des compagnies en structuration. Ce sont les compagnies plus solides qui les font rentrer ainsi dans leur frais et cela créé un système de solidarité. Synthèse _ rencontre professionnelle du 18 février 2013 au Théâtre Gérard Philipe, Frouard (Lorraine) _ oct. 2013.15

S insérer : une relation réciproque entre les différents acteurs du spectacle vivant à retrouver De quelle manière les structures de production et de diffusion peuvent-elles aujourd hui accompagner les jeunes artistes? Beaucoup d attentes viennent aujourd hui des compagnies vers les structures. Celle d être programmées bien sûr mais également celle d être mieux accompagné. Il pourrait être intéressant d explorer des parrainages plus approfondis entre structures et compagnies débutantes au niveau administratif et dans un accompagnement aux démarches de production et de diffusion du projet. Les questions récurrentes comme «Comment faire venir les programmateurs?» et «Comment sortir de l émergence?» ne sont pas résolues. Il est tout de même interrogé de savoir si cet accompagnement à l émergence est présent dans le cahier des charges de scènes nationales et scènes conventionnées : quelles missions pour quelles scènes avec quels moyens? Ne faudrait-il pas clarifier ces questions? Cela pourrait sans doute permettre d équilibrer les postures, de sortir de la sensation du fort contre le faible, très forte aujourd hui dans les relations entre compagnies et structures, et ainsi retrouver un dialogue serein sur des problématiques partagées. Il semble nécessaire aujourd hui de développer une réciprocité plus claire et un relai entre les structures en fonctions de leur savoir-faire et de leurs missions. Deux questions restent en suspens : Comment sortir d un système de subvention qui nous invite à construire des produits? Comment sortir de la course permanente au «bouclage» du régime d intermittence qui semble prendre le pas aujourd hui sur celui de la création? En conclusion, pour mieux accompagner les jeunes artistes (et les artistes en général) dans leur formation, leur professionnalisation et leur insertion, on identifie la nécessité aujourd hui d une cohérence à retrouver entre chacune des institutions et entre chacun des acteurs du territoire à son niveau pour permettre un accompagnement coordonné dans l accès à l information, l accompagnement à la structuration et le suivi des projets artistiques à moyen terme et à long terme. Les propositions 1. Pour répondre aux besoins en information juridique et administrative > Etablir des espaces ressources web qui listent par thème vers qui les compagnies peuvent se tourner sur quelle question. Ces informations devraient être relayées à minima à 4 endroits qui seraient des espaces relais : Pôle emploi, le ministère de la Culture et de la Communication, les régions, les départements. Elles pourraient également être accessibles dans les fédérations / syndicats, espace ressources du spectacle vivant, missions locales et CIDJ. > Accompagner l utilisation de ces ressources. Clarifier le cadre légal et développer l information autour de ce cadre. Les compagnies et leurs équipes sont aujourd hui dans l interprétation. 2. Pour répondre aux besoins en formation > Mieux coordonner les besoins en formations structurelles, juridiques, administratives via les agences régionales, Pôle Emploi, les fédérations, l Etat et les collectivités ; Synthèse _ rencontre professionnelle du 18 février 2013 au Théâtre Gérard Philipe, Frouard (Lorraine) _ oct. 2013.16

> Développer la formation administrative, structurelle et professionnelle dans l enseignement supérieur des arts du spectacle (conservatoires, universités, écoles ) ; > Cartographier les outils régionaux à disposition des compagnies et développer la présence d agences régionales dans chaque région. 3. Créer les outils de la relation humaine Un effort aussi bien des jeunes compagnies que du secteur professionnel et institutionnel est nécessaire pour développer des supports favorisant de meilleures relations humaines. Il est nécessaire de désacraliser les institutions et les structures. Les jeunes compagnies devraient pouvoir énoncer les demandes et proposer des échanges. 4. Des espaces physiques à développer Des associations régionales plates-formes qui puissent accueillir les compagnies. Soutenir et développer les structures qui font du compagnonnage avec des compagnies. 5. Quelques expériences et dispositifs à élargir > Une plate-forme d accompagnement en Poitou-Charentes Mise en place grâce au COREPS Poitou-Charentes - Comité Régional des Professions du Spectacles d une plate-forme d accompagnement demandée à l agence régionale. Autour de la table, en plus des syndicats, l Etat, la région, l Afdas, Pôle Emploi et l agence régionale. > Formation en équipe L agence Ile-de-France, Arcadi, propose des formations à destination de binômes (porteur de projet et son chargé de diffusion) sur un principe de tutorat. Synthèse _ rencontre professionnelle du 18 février 2013 au Théâtre Gérard Philipe, Frouard (Lorraine) _ oct. 2013.17

Conclusion 6 Les arts de la marionnette ont cette spécificité d être un secteur artistique où l accompagnement s est exercé de façon naturelle, depuis toujours, des compagnies les unes envers les autres. Cette histoire de famille s est récemment structurée et élargie. Elle nous pousse aujourd hui à préciser cette notion afin d en approfondir les contours et les possibilités. L accompagnement de la création artistique suppose la concrétisation d'une envie de collaboration, singulière pour chaque projet, chaque univers, chaque parcours artistique. Accompagner un acte artistique est un engagement réciproque, une aventure commune qui peut prendre des formes diverses. Le compagnonnage semble la forme d accompagnement la plus engagée, la plus solidaire et la plus aboutie, mais aussi la plus difficile à généraliser, parce qu elle consiste en une véritable coproduction d acteurs réunis pour poursuivre un but commun. Quel que soit le type d accompagnement (artistique ou structurel), la dimension centrale est toujours celle du projet. Elle interroge en effet les fondements et les idées qui portent l association et son équipe, sur le sens de leur initiative artistique et culturelle pour eux-mêmes et leur environnement. Il semblerait également qu il faille envisager des accompagnements différenciés suivant les types de compagnies (les entrants, les «essoufflés», les «locales ou régionales» ) et le type de structure accueillante. Egalement, la compagnie accompagnée doit être en phase ou en complémentarité avec le projet artistique et culturel de la structure qui accompagne. Une structure culturelle peut choisir d aider essentiellement des artistes en début de carrière résidant sur sa région d implantation, une autre de privilégier l appui à des artistes de toutes provenances souhaitant s associer à des projets de développement local. Il apparaît que le compagnonnage dans de nombreux cas, ou les résidences, ne peuvent être circonscrits au travail artistique ; en définitive, ils l excèdent. Et le plus souvent, cela va demander de la coopération. Nous sommes dans un contexte où de plus en plus d associations culturelles et artistiques, de compagnies, se créent chaque année. Elles se caractérisent par un grand dynamisme et une très large diversité d activités (création, diffusion, transmission, action culturelle, formation). Mais, ce mouvement dynamique connaît de façon paradoxale une baisse des subventions allouées aux associations artistiques et culturelles. Les spécificités et difficultés d emplois de ce secteur (CDD, CDDU, temps partiel, baisse du nombre d emplois aidés ) ajouté à l interdépendance des emplois (capacité de réunir différents métiers sur un projet) impactent fortement le modèle économique des compagnies. La conjoncture d ordre budgétaire, avec une baisse des subventions, devrait toucher plus fortement les plus faibles, donc le plus souvent les associations de petite taille. En effet, leur modèle économique reposant pour la moitié sur des financements croisés entre différentes collectivités et l Etat, peut les fragiliser fortement lorsqu une collectivité se retire, entrainant parfois les autres à faire de même. Dans des structures souvent de trop petites tailles pour embaucher certaines compétences et mieux qualifier les emplois nécessaires à leur développement et leur professionnalisation, comment ne pas réfléchir à une forme de mutualisation des emplois? 6 Cette conclusion est un mélange de textes issus d un retour à chaud rédigé par Opale - CNAR Culture, qui participait à cette journée. Synthèse _ rencontre professionnelle du 18 février 2013 au Théâtre Gérard Philipe, Frouard (Lorraine) _ oct. 2013.18

La nécessité et l urgence de pallier ce problème majeur obligent à repenser la structuration et l organisation de l emploi. Des formes d organisation du travail émergent ainsi depuis quelques années qu il s agit de prendre en compte plus fortement : la mutualisation des emplois à travers les groupements d employeurs (GE), des coopérations nouvelles à travers les coopératives d activités et d emploi (CAE), des externalisations de certaines compétences vers des bureaux de production, des mises à disposition, des mutualisations et des coopérations à travers les SCIC. Dès lors, ces diverses évolutions induisent des besoins nouveaux en compétences au sein de structures. Les accompagnements proposés seront amenés à combiner accompagnement artistique et accompagnement structurel, devenant ainsi une véritable aide à la structuration de projets. Plusieurs chantiers mériteraient d être ouverts : Développer des lieux d accompagnement recherche-expérimentation, activité largement prise en compte par les compagnies uniquement, et pas assez de manière collective. Confier à des lieux une véritable mission (inscrite comme telle dans leur cahier des charges) d accueil pour des recherches-expérimentations, sans obligation ferme de création. Réfléchir à une prise en compte dans l accompagnement artistique des compagnies à une demande des territoires et des populations à la participation (amateur ou pas). Population ici est entendue comme tout autant les collectivités, les équipements, les associations que les publics. Le sens restreint d aide à la production que l on connaît actuellement, qui ne prend pas suffisamment en compte les fonctions de distribution ou de diffusion, doit être revu si l on souhaite des résidences de création «libérées» de ces autres demandes sous-entendues. Une résidence pour créer ou rechercher et non pas uniquement pour survivre. Eventuellement introduire de manière conventionnelle une fonction de distribution-diffusion pour le lieu accueillant une résidence longue. Travailler une charte basée plutôt sur l éthique, les droits fondamentaux que sur des moyens techniques, afin de clarifier le mode de relation entre l accompagnant et l accompagné. Enfin, les établissements artistiques et culturels non labellisés par le MCC sont de plus en plus au centre de ces accompagnements, en dépit d une faiblesse persistante de moyens à consacrer à ce travail. Une identification des acteurs de l accompagnement artistique et des accueils en résidences semblent souhaitables. Mieux articuler les acteurs de l accompagnement artistique et structurel entre eux (compagnies, lieux de production, DLA, agences régionales et départementales, DRAC, fédérations, OPCA ), créer au besoin de réelles structures d accompagnement, prendre plus en compte les acteurs de la filière sur un territoire. Un artiste accompagné s aperçoit rapidement qu il peut aussi transmettre des savoirs et savoirfaire à d autres artistes accompagnés. Ainsi la fonction d accompagnement peut démultiplier les phénomènes d entraide et de solidarité sur un territoire. Il s agira d organiser ce transfert de compétences. Tout porte à croire qu une gestion plus coopérative de la filière permettrait un développement plus serein et harmonieux, du spectacle vivant, et y compris de l accompagnement des compagnies. La coopération peut prendre différentes formes, de la plus simple, la mutualisation de moyen, jusqu à la prise en charge de manière coopérative des risques et enfin de celle des bénéfices. Mais au préalable à cette mise en réflexion des coopérations à mettre en place, il nous semble que cinq règles pour y parvenir doivent être partagées par tous : la bienveillance, la réciprocité, la vigilance, la tolérance et la transparence. Synthèse _ rencontre professionnelle du 18 février 2013 au Théâtre Gérard Philipe, Frouard (Lorraine) _ oct. 2013.19