Croissance sans développement



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Transcription:

Edito Croissance sans développement D e par le monde, après le secteur des banques, celui des assurances joue un rôle important dans la vie financière d un pays. Il contribue théoriquement au développement de l économie nationale. Qu en est il en Algérie? Si, globalement, ce secteur, comme l ont montré les récentes statistiques du Conseil National des assurances est en perpétuelle croissance, toutefois il est loin de jouer le rôle qui devrait être le sien dans l économie algérienne. En effet, il continue de représenter un faible taux dans le PIB national. D ailleurs, à se référer à une étude réalisée par l agence Standard & Poor s sur le marché des assurances au Maghreb, il a été constaté un faible taux de pénétration de l assurance. Si, au niveau de la Tunisie, ce secteur ne pèse que sur 1,7% du PIB, l Algérie est un marché essentiellement orienté vers l assurance auto ou l assurance vie, encore peu développées et devrait croître avec le développement de la bancassurance. Et, dans toute la région du Maghreb, c est finalement le Maroc qui possède plus de maturité et où «des perspectives de croissance existent, notamment grâce à des programmes de généralisation de l assurance». Ni l ouverture au secteur privé, en 1995, ni les projets de partenariat réalisés ces dernières années n ont pu insuffler au secteur le dynamisme susceptible de lui permettre de combler ses retards. Pour les autres, c est un secteur en pleine mutation et croissance, donc cela nécessite «une période de grâce» afin de le voir émerger. D ailleurs, ils prennent pour exemple la filialisation des branches qui a plombé dès les premiers temps le secteur, mais des perspectives d évolution sont à venir à partir de l année prochaine. Attendons pour voir M. K.

Sommaire 144 Les Nouvelles Revues Algériennes R.C. : 99B 0008985 I.S.S.N.: 1.111.1054 Rédaction / Administration : Lot. Ben Achour Abdelkader Villa n 27 Chéraga ALGER Tél. : 213 (0) 21 37.29.63 213 (0) 21 36.38.73 Fax : 213 (0) 21 37.58.58 Site web : www.actuel dz.com e mail : redac@actuel dz.com l.actuel@gmail.com Directeur de la publication : Mohamed KESSACI Directeur / Gérant : Lakhdar KESSACI Rédaction : Hocine ZAHER Kahina BOUZIANE Hayet OUZAYED Farouk Abdelaziz Abdelhafid MEFTAHI Salima HAMZA Mina B. Direction technique et P.A.O. : Djamel ATMANI Salim RABIAI Correction : Omar HADJ BOUZID Malika HALLOUCHE Abonnements & Publicité : Abdelhafid MEFTAHI Monia TOBBAL Kahina SAAD Régie Publicitaire : Les Nouvelles Revues Algériennes Lot. Ben Achour Abdelkader Villa n 27 Chéraga ALGER et ANEP Régie presse 1, Rue Pasteur Alger Dépôt Légal : Mars 2013 Les manuscrits, photographies, illustrations ou tout autre document adressés ou remis à la rédaction ne sont pas rendus et ne peuvent faire l objet d aucune réclamation. 10 12 14 26 30 Editorial Croissance sans développement L Algérie est un marché essentiellement orienté vers l assurance auto ou l assurance vie, encore peu développées et devrait croître avec le développement de la bancassurance Le Conseil National des Assurances (CNA) : «Contribuer au développement et à la modernisation du marché» Union Algérienne des Sociétés d Assurance et de Réassurance (UAR) Présentation Secteur des assurances Un marché en constante croissance CAARAMA Assurance : Numéro 1 de l assurance de personnes en Algérie Le secteur des assurances en Algérie : Une évolution fluctuante 3 Entretien avec Monsieur Abdelhakim Benbouabdallah, Secrétaire permanent du CNA : «97,7 milliards de DA de chiffre d affaires en 2012» 06 Interview de M. Brahim Djamel Kassali Président Directeur Général de CAAR «Construire avec nos clients une relation de confiance» 18 La lettre du Président de CAARAMA Assurance 22 Lettre du Directeur Général de CAARAMA Assurance 24

32 Compagnie Algérienne des Assurances (CAAT) Un acteur clé sur le marché algérien des assurances M. Aberhouche Nacer, DG de TALA Assurances Taamine Life Algérie Un capital expérience et des compétences avérées en Assurances de Personnes 40 42 46 51 52 56 58 60 64 66 36 Risques industriels La baisse des investissements plombe le secteur des assurances Le FGAR Un mécanisme de facilitation d accès des PME au financement bancaire Présentation de CNMA L origine de la Caisse Nationale de Mutualité Agricole remonte à plus d un siècle Interview de M.Cherif Benhabiles, cadre dirigeant de la Caisse Nationale de Mutualité Agricole (CNMA) La Vitrine du Monde Rural L Algérie, un pays au grand Potentiel en Terroirs La Caisse Nationale de Mutualité Agricole CNMA) Charte des terroirs Le Mutualiste Management moderne, tourné vers la satisfaction du client Compagnie Centrale de Réassurance (CCR) Une expansion profitable à l international Une politique de placement prudente Compagnie Internationale d Assurance et de Réassurance (CIAR) L ESPRIT LIBRE Assurance de personnes Un départ prometteur «Services d assurances novateurs destinés aux plus pauvres» 48 Macir Vie Une compagnie d'assurance algérienne en plein évolution 70 72 76 80 84 90 92 96 98 AXA Assurance La qualité de service, levier de différenciation d AXA en Algérie Tunis Re Une présence locale et une capacité d intervention régionale et africaine Assurance catastrophes naturelles (CAT NAT) Un produit très peu développé Interview de M. Ahmed Hadj Mahammed, Directeur Général GAM ASSURANCES Générale Assurances Méditerranéennes (GAM ASSURANCES) Une meilleure diversification du portefeuille dans les branches «risques divers» CASH Assurances «Une protection efficace des assurés contre les risques» 78 Entretien avec M. Hassen Khelifati, PDG d Alliance Assurances «Devenir l assureur préféré des Algériens» 86 Alliance Assurances Première compagnie privée d assurances cotée en Bourse en Algérie Le FGA Rôle et perspectives de développement du Fonds de Garantie Automobile Assurance automobile Entre le déficit de la RC et la concurrence sur les réductions Foires et Salons : Programme des manifestations économiques 2013

Entretien Interview de Monsieur Abdelhakim BENBOUABDELLAH, secrétaire permanent du Conseil National des Assurances (CNA) «97,7 milliards de dinars de chiffre d affaires en 2012 Le chiffre d affaires a certes passé le seuil du milliard de dollars, mais possède cependant une grande marge de progression qu il faudra traduire sur le terrain dès les prochaines années Entretien réalisé par A. MEFTAHI Monsieur Abdelhakim BENBOUABDELLAH, comme beaucoup d autres secteurs, celui des assurances vient de fêter son cinquantenaire sur la scène économique nationale. Quelle analyse en faites-vous et quelles sont les principales étapes ayant marqué son évolution? Tout au long des cinq décennies écoulées, le secteur des assurances a connu différentes étapes, marquées essentiellement par des périodes de monopole et de spécialisation, avant que le marché ne soit mis en adéquation avec l ouverture économique. En effet, à la faveur de l ordonnance 95-07 et de la loi 06-04 le secteur de l assurance a définitivement opéré sa mue. Aujourd hui, vingt-trois sociétés en assurance de dommages et en assurance de personnes sont actives sur la place (dont deux mutuelles et deux sociétés spécialisées dans le crédit), sans compter les dizaines d intermédiaires et autres acteurs du secteur. En sus des divers produits déjà proposés sur le marché et dont l importance n est plus à présenter, un système d assurance contre les effets des catastrophes naturelles, fortement encadré, a été mis en place depuis une dizaine d années. L ACTUEL - Mars 2013-06

Entretien Quel constat faites-vous aujourd hui, consécutivement à la loi de 2006 apportant des modifications dans le cadre de la libéralisation de l activité dans le secteur des assurances? A fin 2012, le chiffre d affaires du marché national des assurances a atteint 95,7 milliards de dinars, en hausse de 11% par rapport à 2011. Le chiffre d affaires a certes passé le seuil du milliard de dollars, mais possède cependant une grande marge de progression qu il faudra traduire sur le terrain dès les prochaines années, notamment à la lumière de la séparation opérée mi- 2011 entre les sociétés d assurance de dommages (AD), et celles d assurance de personnes (AP). Les assurances de dommages accaparent la part du lion avec plus de 90 milliards de dinars, contre moins de 6 milliards de dinars pour les assurances de personnes. La progression attendue de la part des AP dans le chiffre d affaires global du marché sera perceptible dans quelques années et non au lendemain de la séparation d avec les sociétésmères d assurance. En fait, plus globalement, la plus-value induite par les réformes introduites en 2006 sera significative dans quelques années. Bien que le secteur ait été libéré en 1995, la loi 2006 est venue compléter et renforcer l encadrement de l activité assurantielle sur les aspects ayant trait au développement et à la protection (assureur et assuré). A propos de développement, il y a lieu de citer la séparation des assurances de dommages et les assurances de personnes entrée en vigueur en juillet 2011 avec l élargissement attendu du réseau de distribution, la reconnaissance du métier de l actuaire, lequel peut exercer une activité indépendante d expert, et aussi la création d un Institut de hautes études en assurance dont l actionnariat est mis en place par plusieurs sociétés du secteur. S agissant de la protection, il y a eu l obligation d augmentation et de libération totale du capital social pour être éligible à exercer dans le secteur et, également, la création du Fonds de garantie des assurés en cas de faillite. Par ailleurs, il convient de rappeler la révision des critères pour exercer en qualité d intermédiaire. Relativement à la loi de finances complémentaire de 2009 concernant l application des 51/49% et au vu de la libéralisation du secteur des assurances par l ordonnance de 1995 et la loi de 2006 portant modifications, quelles ont été les répercussions de l une sur l autre? La règle de répartition du capital contenue dans la loi de finances complémentaires 2009 ne se pose nullement en obstacle devant l investissement dans le domaine des assurances. De nouvelles sociétés à capitaux mixtes ont, à ce propos, été créées depuis cette date. Il s agit de sociétés d assurance de personnes. La règle susmentionnée a été appliquée sans aucune contrainte ni répercussion négative. Vu la spécificité de l activité assurantielle, particulièrement en termes de gestion des sinistres et la constitution de réserves des sinistres à payer, cette règle peut être considérée plutôt comme étant bénéfique pour le secteur sur le plan de la gestion. D autre part, l activité d assurance étant un secteur d appui au développement des autres secteurs économiques, ladite règle n a pas de conséquence particulière sur l entrée en scène de nouveaux acteurs. Certains correctifs contenus dans la loi de 2006 avaient pour objet la création de mutuelles d assurances. Qu en est-il exactement? La création de toute société à forme mutuelle ne déroge pas aux exigences contenues dans l ordonnance 95-07 et les modifications qui y ont été apportées par la loi 06-04. Le chapitre portant constitution et agrément des sociétés d assurance précise, dans son article 215 bis (ajouté par l article 34 de la loi 06-04), que la société à forme mutuelle doit garantir à ses adhérents, moyennant cotisation, le règlement de leurs engagements en cas de survenance des risques, et elle doit se conformer au statut-type fixé par voie réglementaire. Suite aux exigences de l Accord d association signé avec l Union européenne ainsi qu aux négociations avec l Organisation mondiale du commerce, cette loi régissant les assurances permet une ouverture plus large du secteur, comme c est le cas en ce qui a trait à une compagnie étrangère non immatriculée en Algérie pouvant vendre directement des produits d assurances à travers des succursales sous réserve d un accord de réciprocité avec le pays d origine. Pouvez-vous nous informer sur ce volet et nous donner quelques précisions sur son évolution éventuelle? L ouverture en Algérie de succursales d assurance étrangères est prévue par l article 204 de l ordonnance 95-07, modifiée et complétée. Cette ouverture est soumise à une autorisation délivrée par le ministre chargé des Finances. L ACTUEL - Mars 2013-07

Entretien Les modalités de cette disposition sont fixées par l arrêté du 20 février 2008. Le principe de réciprocité évoqué dans cet article suppose l existence de protocole d accord de partenariat entre deux Etats pour permettre aux sociétés d assurance des pays signataires de distribuer leurs produits par l entremise d une succursale. A l heure actuelle, aucune succursale d assurance étrangère n a été agréée et aucune société d assurance algérienne n a ouvert de succursale à l étranger Cette loi implique des améliorations techniques telles que la création de filiales d assurances de personnes. Pouvez-vous nous donner un aperçu sur ce qui a été réalisé, à ce jour, par les compagnies d assurances? Une demi-décennie après l existence de cette loi de 2006 et une prorogation de délai intervenue ensuite, de nouvelles sociétés d assurance de personnes ont commencé à être créées en 2011, venant ainsi rejoindre le seul acteur qui était exclusivement porté sur ce type d assurances, CARDIF El Djazaïr en l occurrence. Sont venus renforcer le marché des assurances de personnes : la SAPS (filiale SAA avec la MACIF notamment), TALA (filiale de la CAAT), CAARAMA (filiale de la CAAR), MACIR-Vie (filiale de la CIAR), AXA Algérie Assurance Vie, et le dernier-né, LE MUTUALISTE (filiale de CNMA). Bien qu il ne soit pas encore très significatif, il est de 5,6 milliards de dinars à fin 2012, le chiffre d affaires généré par ces nouvelles sociétés va crescendo. Il y a lieu de rappeler que l assurance des personnes est perçue comme l une des locomotives futures du marché national des assurances. Est prévu dans la même loi, entre autres, le rapprochement des assureurs avec les banques pour la pratique de la bancassurance. Quel en est le bilan à ce jour? La bancassurance, l un des autres éléments pouvant booster le marché national, est effectivement en application et plusieurs sociétés ont signé des conventions spécifiques de partenariat avec des banques en vue de commercialiser des produits d assurances au niveau des guichets de ces dernières. Après la mise en place d une convention de distribution spécifique, il a fallu former les banquiers. De ce fait, la distribution de produits d assurance par l entremise de la bancassurance n est effective que depuis 2010, exception faite de CARDIF El Djazaïr dont l entrée en scène s est faite quelques années auparavant (2007). A titre d information, la production de la bancassurance est de 1,07 milliard de dinars, ce qui représente une part de 1,2% de la production globale. 95% de ce chiffre étant réalisé par la bancassurance relèvant des affaires relatives à l assurance de personnes. Les compagnies privées ont-elles apporté du nouveau au secteur des assurances? Elles ont apporté un nouveau souffle, et ce depuis l ouverture du marché. Il y a de cela près de dix-huit ans, seules les sociétés publiques activaient sur le marché. Néanmoins, les trois-quarts de la production restent entre les mains du secteur public. L envol du privé reste à faire, en dépit des efforts que les acteurs du marché fournissent jusque-là, notamment en matière d innovation. Quelle est la part de marché, par produits, que contrôlent les compagnies publiques? Le marché est libre et il n y a pas de monopole sur tel produit ou tel segment de marché. Néanmoins, il est évident que pour chaque produit des sociétés émergent du lot par rapport à d autres. Il s agit de choix commerciaux et de plans marketing spécifiques à chaque société. Toutefois, le secteur public domine le marché avec une part avoisinant les 74%. Cela trouve explication dans le fait qu elles soient en exercice depuis des dizaines d années, mais aussi par l étendue de leurs réseaux de distribution. Quant aux sociétés privées, leur part évolue progressivement d une année à l autre. Actuellement, cette part est de plus de 25%. Pourriez-vous nous donner un aperçu sur les principales actions engagées par votre institution en vue de contribuer à la culture d assurance, à la promotion d un comportemen d assurance averti incluant les attitudes préalables de prudence, de prévention et de prévoyance? De par sa qualité de cadre de concertation entre l ensemble des acteurs du secteur, assureurs et assurés ainsi que pouvoirs publics, et au vu de son statut d organe consultatif du secteur et de son positionnent en force de proposition, le CNA mène évidemment des études techniques, esquisse des projets de textes de lois, offre des espaces de communication et d information à l image de son portail web Assural (www.cna.dz) et de ses publications, la «Revue de L assurance» et le «Bulletin des Assurances», et œuvre à ce que la concertation soit permanente et la mieux prolifique possible. L ACTUEL - Mars 2013-08

Entretien Il s agit d efforts en faveur aussi bien de la promotion des actions de prévention et de la gestion des risques que du rapprochement entre assureurs et assurés pour l'amélioration de l'offre d'assurance, de la prestation de service et des délais d'indemnisation, de l amélioration des systèmes d information ainsi que de la réflexion autour des référentiels en matière de gestion des ressources humaines. S agissant du développement des systèmes d information et pour une meilleure remontée de l information statistique à même de permettre une analyse fine et pointue du marché des assurances par différents acteurs en se rapportant à la réalité, mais aussi au potentiel existant, une base de données centralisée des statistiques est projetée. Quelles sont les perspectives du CNA à court et moyen termes? Les projets ne manquent pas. Les potentialités énormes du secteur appellent, nécessairement, de nouveaux efforts pour que chaque gap soit rattrapé par une permanente mise à niveau. C est à quoi nous nous attelons, en compagnie de l ensemble des acteurs du secteur, en tenant compte des attentes de ces derniers, de celles des assurés et du potentiel assurable ainsi que de celles des pouvoirs publics. Monsieur le Secrétaire du CNA, nous vous remercions d avoir répondu à nos questions et vous laissons le soin de conclure cet entretien. Je vous remercie pour l intérêt que vous accordez à tout ce qui a trait au domaine de l assurance et de la réassurance et salue cet effort qui œuvre, même de manière infime, à la construction et à l ancrage de la culture d assurance au sein de la société algériennen 7 sur 23 compagnies ont pu séparer les assurances dommages et des personnes Le constat est sans appel : plus d une année et demie après la mise en vigueur de la décision relative à la filialisation des branches d assurance, uniquement 7 des 23 compagnies ont franchi la répartition des assurances dommages et des personnes. Il s agit de Caarama, SAPS, TALA, Le mutualiste et Macir-vie, respectivement filiales de la CAAR, de la SAA et de MACIF, de la CAAT, de la CNMA et de la CIAR. Cardif El Djazaïr, filiale de BNP Paribas et AXA activent aussi sur le marché national des assurances. «Certaines compagnies avancent le fait que le capital d un milliard de DA exigé pour la création d une filiale est très élevé et hors de leur portée pour se lancer dans de tels projets», selon M.Abdelhakim Benbouabdellah, secrétaire permanent du Conseil National des assurances (CNA) M. Benbouabdellah affirme que quelques unes d entre elles préfèrent rechercher un partenariat avec des filiales existantes. En tout cas, «la décision de création de filiales dépend de la stratégie interne des compagnies», qui ne disposent pas toutes de l assise financière indispensable selon M. Benbouabdellah, qui précise qu'il n'y a pas d'obligation pour la création de filiales chargées des assurances de personnes. Quant aux compagnies qui ont choisi d exploiter ce créneau, elles y voient un bon investissement du fait qu il est attendu que le marché des assurances de personnes pourrait atteigne 50 milliards de DA en 10 ans selon les estimations de Lamara Latrous, président de l Union des sociétés d assurance et de réassurance (UAR)n L ACTUEL - Mars 2013-09

entretien Interview de Monsieur Brahim Djamel KASSALI Président Directeur Général de la CAAR Construire avec nos clients une relation de confiance Réalisé par A. MEFTAHI

entretien Monsieur Brahim Djamel KASSALI, la CAAR fête cette année son 50 ème anniversaire. Pouvez-vous nous retracer les faits les plus marquants de son histoire? En effet, cette année verra notre Compagnie boucler un demi-siècle d existence. Si nous en sommes là aujourd hui, c est bien grâce à la contribution de l ensemble de nos employés, qui se sont succédé à différents postes tout au long de ces années. La CAAR a, depuis sa création en 1963, subi divers changements en parallèle aux mutations qu a connu l environnement légal, social et économique du pays. Au lendemain de l Indépendance, et afin de permettre à l'etat algérien de contrôler le marché des assurances, naquit la Caisse d'assurance et de Réassurance, entreprise-mère de la CAAR d aujourd hui. Les différentes phases de restructuration du marché algérien (monopole, spécialisation, création de la Compagnie Centrale de Réassurance C.C.R, création de la Compagnie Algérienne des Assurances - CAAT création de la SAA) ont déterminé les activités et les spécialités de la CAAR, principalement dans la gestion des risques industriels. Depuis les réformes économiques introduites par les lois de 1988, la CAAR a été transformée en Société par actions dont le ministère des Finances est l'unique actionnaire. Dans cet ordre d idées, la promulgation de la loi n 06-04 du 20 février 2006, modifiant et complétant l ordonnance n 95-07 relative aux assurances est venue conforter l édifice législatif algérien, avec une approche tendant à une prise en charge plus professionnelle des activités d assurances en y introduisant de nouveaux instruments de régulation, d organisation et de contrôle, faisant ainsi de la sauvegarde des intérêts des clients et donc d une meilleure protection de l économie nationale algérienne la pierre angulaire de l ensemble. Le passage à l'autonomie des entreprises publiques ainsi que l'ensemble des réformes économiques menées depuis n'ont pas manqué d'avoir des répercussions sur le secteur des assurances parmi lesquelles il y a lieu de citer notamment : La levée de la spécialisation, avec comme implication directe, une riche concurrence entre les différents opérateurs. Le désengagement de l'etat sur la gestion des entreprises publiques avec tous les aspects liés à leurs autonomies. La libéralisation de l'activité et les opportunités offertes au secteur privé d'exercer dans le secteur des assurances. Au reste, et toujours dans le cadre de l application de la loi 06-04 du 20 février 2006, la CAAR a créé en mars 2011 sa filiale CAARAMA, spécialisée dans les assurances de personnes. Elle bénéficie du transfert du portefeuille de la CAAR et de l expérience acquise par le personnel de la CAAR qui est chargé de développer la société. Au vu du développement que connaît aujourd hui le marché des assurances, quelle sera la contribution de la CAAR dans cette dynamique? Le marché algérien des assurances est témoin d un développement accéléré qui se traduit par la multiplication des entreprises dans le secteur. Cet essor est plus que naturel si l on se penche sur le développement économique qui s opère dans le pays : il est évident que l activité assurantielle demeure une fonction de soutien à tout projet économique. En sa qualité de doyenne des compagnies d assurance et grâce à son expérience et sa connaissance du marché, la CAAR se doit d être en tête de proue dans cette dynamique. Nous avons le devoir d accompagner nos partenaires en leur offrant des produits étudiés qui s adaptent à leurs besoins, voire même anticiper en mettant à leur disposition des services en adéquation avec les risques nouveaux et potentiels qui peuvent survenir. En outre, la CAAR compte bien jouer un rôle fondamental dans la vulgarisation du concept d «assurance» chez le consommateur algérien, à travers une politique de communication et de sensibilisation réfléchie et efficace. Le statut de leader que nous occupons nous donne le droit et nous confère l obligation de marquer de notre sceau l évolution du secteur des assurances algérien. L ACTUEL - Mars 2013-19

entretien Monsieur le président directeur général, votre Compagnie a embrassé, depuis 2005, une politique de gouvernance qui s est traduite par des plans de développement stratégique. Quelles en sont les grandes lignes? La CAAR est une entreprise de renom qui défend sa position par sa capacité d adaptation et son aptitude à entreprendre les réformes nécessaires à chaque fois que son environnement juridique, économique et social l exige. Gage de crédibilité et de développement continu, la politique de gouvernance de la CAAR est surtout un élément clé dans l amélioration de sa qualité de service afin de se rapprocher des standards internationaux. C est ainsi que nous avons entrepris, depuis 2005, des plans de développement triennaux qui ont porté principalement sur les axes suivants : La modernisation de notre organisation, qui se veut aujourd hui plus efficiente. L amélioration constante des conditions de travail et de rémunération, qui tend à affirmer l importance de l élément humain dans notre stratégie globale : Nous avons la conviction qu un employé efficace est avant tout un employé satisfait. Le développement et la modernisation de notre réseau de distribution afin de nous rapprocher de nos clients. L exploitation des technologies nouvelles à travers la mise en place d un système d information efficace pour une meilleure performance technique et commerciale. La CAAR a créé en mars 2011 sa filiale CAARAMA, spécialisée dans les assurances de personnes L optimisation de la position commerciale de la CAAR avec la mise en place d une stratégie marketing et commerciale plus active, axée sur l innovation pour répondre de façon professionnelle aux différentes attentes des assurables. Le renforcement du dispositif de prévention des risques, grâce au déploiement dans tout le réseau de distribution de la compagnie de la version stabilisée du système d information, à la mise en œuvre de nos nouveaux guides de procédures de gestion technique et financière, et à l intégration de la fonction risk management dans l organisation de la compagnie. Les moyens nécessaires mis en place pour la réussite de ces plans de développement stratégique, conjugués à l implication de nos employés, nous ont permis d affirmer avec fierté la justesse de nos choix. Le marché des assurances est jugé comme étant un des plus porteurs sur la scène économique. Quels sont vos atouts pour faire face à la rude concurrence qui le caractérise? Il est désormais bien connu que le marché algérien des assurances est un secteur au potentiel énorme mais encore insuffisamment exploité. Cependant, il faut relever la forte progression de la production du L ACTUEL - Mars 2013-20

entretien La production du marché des assurances, au cours de ces treize dernières années, est passée de moins de 20 milliards de DA en 1999 à environ 98 milliards de DA aujourd hui marché des assurances, au cours de ces treize dernières années, puisqu elle est passée de moins de 20 milliards de DA en 1999 à environ 98 milliards de DA aujourd hui, ce qui dénote les efforts accomplis par les compagnies d assurance dans un contexte libéralisé et à forte concurrence. Notre compagnie possède de nombreux atouts pour faire face à cette concurrence. Nous sommes d abord, une Compagnie ayant une solidité financière avérée. Cette réalité nous a permis d établir des liens de confiance avec nos partenaires actuels et constitue un atout majeur qui nous met en avant face à nos clients potentiels. Notre capital humain en tant que principal vecteur de nos valeurs concurrentielles constitue ensuite un important avantage comparatif. C est d ailleurs dans cet ordre d idée que nous investissons pratiquement chaque année 3% de la masse salariale dans la formation du personnel dans le but d offrir à nos clients une prestation à la hauteur de leurs attentes. La qualité infrastructurelle de notre réseau commercial avec 134 agences réparties sur le territoire national est également un élément décisionnel pour la clientèle. L histoire de la CAAR lui confère un savoir-faire et une maîtrise du métier de l assurance, son expérience lui permet de détenir une forte relation de partenariat et de confiance avec ses clients. La CAAR se fixe comme objectif de construire avec ses partenaires une relation de confiance. Nous misons sur la qualité de ces liens et les entretenons dans la durée. Notre image de marque l exige et en dépend. Monsieur Brahim Djamel KASSALI, pourrait-on avoir une idée sur le bilan de la CAAR pour 2012 et ses perspectives pour les années à venir? L année 2012 s est caractérisée, au plan des agrégats techniques et financiers, par une forte progression de l activité de la CAAR avec en particulier une hausse du chiffre d affaires de 9% par rapport à 2011. La structure du portefeuille s est par ailleurs nettement améliorée, avec un meilleur équilibre et une diversification plus poussée des branches la composant. Ce qui augure d un accroissement conséquent de la rentabilité de la compagnie. Les fonds propres qui atteignent 17,4 milliards de DA ont également augmenté de manière significative en 2012, confortant ainsi notre assise financière et notre solvabilité. Notre dynamique de développement/modernisation s est en outre poursuivie en 2012, avec notamment l ouverture de trois nouvelles agences sur le territoire national, et de 34 points de vente au niveau du Crédit Populaire d Algérie (CPA) dans le cadre de la bancassurance. Pour les années à venir, nous comptons favoriser la même dynamique de développement et de modernisation en s appuyant sur la capitalisation de l expérience passée, mais également sur l environnement concurrentiel dans lequel évolue la compagnie, et les mutations économiques et sociales enregistrées au cours de ces dernière années. La CAAR jouit d une réputation respectable auprès des ses partenaires, et nous avons le devoir d être à la hauteur de cette confiance : notre histoire nous l impose. Ainsi, c est avec modestie mais aussi avec beaucoup d espoir que nous abordons les années à venir, avec pour objectif une réussite commerciale certes, mais surtout et avant tout, la satisfaction de nos clients car c est à eux que nous devons notre demi siècle d existencen L ACTUEL - Mars 2013-21

Assurances Le secteur des assurances en Algérie : Une évolution fluctuante C est dans l optique d une évolution fluctuante que diverses compagnies sont en train de faire le point sur les produits proposés actuellement en interrogeant les clients afin d étudier de nouveaux produits qui correspondent à leurs attentes Par Hayet Ouzayed Le secteur des assurances en Algérie ne cesse d enregistrer, dans sa globalité, des résultats positifs. Cette croissance est connue depuis la suppression du monopole de l Etat, en 1995. Une mesure qui a principalement profité à un petit nombre de compagnies privées qui ont manifesté un réel dynamisme en élargissant la gamme des produits offerts à la clientèle et en pratiquant une rude concurrence sur les tarifs. Dans le détail, les filières ou produits connaissent des fortunes diverses, suite notamment à la séparation de certaines branches. A titre d exemple, le chiffre d'affaires de la branche des assurances de personnes a connu une baisse de 5% en 2012 par rapport à 2011 avec 6,4 milliards (mds) de dinars. Cette baisse du chiffre d'affaires du secteur s'explique, comme indiqué plus haut, par la séparation de l activité des assurances personnes de la branche «dommages» des compagnies d assurances, qui date de juillet 2011 et qui a causé «des déperditions». Selon le Conseil national des assurances (CNA), trois raisons expliquent cette situation : des procédures d examen des dossiers des filiales pour l obtention de leur agrément, la formation des ressources humaines et le temps nécessaire pour la mise en place de toute l organisation ont fait qu il y a eu une période de non activité, en plus du fait que 2012 a été le seul exercice plein. «La tendance a commencé à s inverser dès le deuxième trimestre de 2012 avec 3,6 mds de dinars contre 2,8 mds comparativement à la même période de 2011» selon le CNA. Sur l ensemble de 2012, la part des assurances de personnes dans le chiffre d affaires global du secteur est de 7,9%. Toutefois, pour les professionnels du secteur, une progression de cette branche est attendue durant l exercice en cours ainsi que l année prochaine. La cause? Les filiales des assurances de personnes sont sur rail et adoptent une politique agressive vis-à-vis de la clientèle. «Les compagnies prennent conscience des enjeux de cette activité et dotent leurs filiales de ressources humaines et de moyens matériels pour booster cette activité, et les résultats de cette agressivité se feront ressentir dans les prochaines années» selon le Conseil national des assurances. Et c est d ailleurs dans cette optique que diverses compagnies sont en train de faire le point sur les produits proposés actuellement en interrogeant les clients pour savoir s ils correspondent à leurs attentes et pour étudier l opportunité de mettre d autres produits sur le marché. D ailleurs, cette procédure permet aussi d affiner les produits existants comme l assurance voyage qui a connu une amélioration avec la proposition d une assurance spécifique «hadj» et «omra». «Ces actions «vont produire au sein des compagnies une émulation qui se traduira par un effet boule de neige», estime le CNA. L ACTUEL - Mars 2013-30

Assurances Destinées aux médecins et aux pharmaciens : Les nouvelles polices d assurance d AXA Les compagnies d assurance ratent elles le coche en oubliant l AP? La question posée actuellement est de savoir si certaines compagnies n ayant pas créé la filière Assurance personnes (AP) ne sont pas en train de rater une occasion en or pour se développer. En effet, seulement sept des 23 compagnies ont franchi le pas une année et demie après la décision du ministère des Finances de séparer les assurances dommages et des personnes. Il s agit de Caarama, SAPS, TALA, Le Mutualiste et Macir-vie, respectivement filiales de la CAAR, de la SAA et de MACIF, de la CAAT, de la CNMA et de la CIAR. Cardif El Djazaïr, filiale de BNP Paribas, et AXA activent aussi sur le marché national des assurances. «Certaines compagnies avancent le fait que le capital d un milliard de dinars exigé pour la création d une filiale est très élevé et hors de leur portée pour se lancer dans de tels projets», explique le CNA. D ailleurs, certaines d entres elles aiment rechercher un partenariat avec des filiales existantes. Une décision qui entre, il faut le dire, dans le cadre de la stratégie interne des compagnies car celles-ci ne disposent pas de l assise financière indispensable. En revanche, les compagnies qui activent dans ce produit y voient un bon investissement. D autant qu il est attendu que le marché des assurances de personnes pourrait atteindre 50 mds de dinars en 10 ansn Encore des nouveaux produits d assurance. Et ceux-ci viennent de la plus récente compagnie d assurance en Algérie en l occurrence AXA Assurance. En effet, le 1 er assureur mondial en assurance Vie et Santé offre divers produits d assurance adaptés au secteur. Il s agit tout d abord d une assurance Santé et Prévoyance Entreprise, véritable innovation sur le marché algérien, apportant aux collaborateurs d entreprises ainsi qu à leurs familles une protection particulièrement attendue, étendue et appréciée, mais qui constitue également un nouvel outil de management moderne et performant renforçant la notoriété de l employeur. Selon les spécialistes en la matière, la solution Prévoyance et Santé Entreprise d AXA réunit une garantie du versement d un capital décès-invalidité et une couverture complémentaire des frais de santé offrant un remboursement complémentaire allant jusqu à 90% des frais réellement engagés, et cela avant même le remboursement de la Sécurité Sociale. Cette garantie prend en outre en charge une partie des médicaments non remboursés par le régime obligatoire (vignettes rouges, certains vaccins, patchs anti-tabac ). Ce produit est complété par des prestations sociales et d assistance 24h/24 et 7 j/7. L autre produit mis en œuvre est la couverture Multirisque Professionnelle destinée aux médecins et aux pharmaciens du secteur privé. Ces professionnels sont exposés à des risques biens spécifiques, s agissant de l engagement de leur responsabilité civile professionnelle, de la détérioration ou du vol de leurs cabinets/officines, de leurs équipements professionnels ou encore de leurs stocks de médicaments. AXA Assurance met à leur disposition une assurance Multirisque professionnelle à la mesure de leurs préoccupationsn L ACTUEL - Mars 2013-31

Assurances Risques industriels La baisse des investissements plombe le secteur des assurances Le ministre des Finances affirme que «les projets en cours continueront d'être financés alors que les financements de nouveaux projets seront étudiés au cas par cas en fonction des priorités fixées et selon les capacités de financement». Une tendance, donc, bien confirmée puisque la LFC 2013 «coupe» davantage le budget des dépenses d équipement de l Etat de 10% Par Hayet Ouzayed Uniquement 30%! C est le taux de la contribution du risque industriel au chiffre d affaires cumulé par les assurances en Algérie. Contrairement aux autres pays développées ou industriels, sur ce taux les primes liées à ce type d assurance ont également reculé de près de 13% ces dernières années. La cause est connue. Il s agit de la baisse du rythme des investissements en Algérie, qui ne connaissent pas encore de réelle dynamisation. Les spécialistes en la matière estiment que c est une suite logique, d autant qu au-delà de la baisse du volume des investissements la traditionnelle baisse des tarifs des assureurs engagés dans une politique de concurrence entre les entreprises du secteur a bouclé la boucle. Les pouvoirs publics reconnaissent cette réalité à demi-mot. Karim Djoudi, ministre des Finances a même déclaré : «Pour les compagnies d'assurances dommages, la tendance au ralentissement de la demande de couverture des chantiers publics constitue un facteur de contexte qu'elles doivent absolument intégrer dans leur stratégie à moyen terme si elles veulent préserver leur croissance. J'espère que ce nouveau contexte les interpellera pour accélérer leurs efforts de conquête de nouveaux marchés, notamment ceux de la PME et de l'habitat». L ACTUEL - Mars 2013-40

Assurances Les propos de premier argentier du pays inquiètent fortement les professionnels du secteur des assurances, d autant qu ils (les propos) ont été «confortés» par le rapport de conjoncture de la Banque d Algérie. Ce rapport indique en effet qu «en ce qui concerne la consommation des crédits de paiement, les dépenses totales l ont été, à septembre 2011, à hauteur de 49,5% des dépenses prévues par la loi de finances complémentaire pour 2011. A septembre 2011, les dépenses de fonctionnement ont été consommées à hauteur de 63,7% et les dépenses d équipement à hauteur de 34,2% seulement». En clair, le nouveau contexte auquel fait allusion le ministre des Finances est bel et bien celui d une réduction sensible des dépenses d équipement de l Etat. Cette inquiétude continue de plus belle. D autant que les propos de même ministre l indiquent «Il faut qu'il y ait aujourd'hui une prise de conscience sur le fait que nous avons besoin d'une approche beaucoup plus prudente en matière de dépenses, notamment celles de fonctionnement et surtout celles relatives aux salaires de la Fonction publique où nous avons atteint le plafond. Je peux vous assurer que la dépense salariale, les transferts sociaux et les soutiens des prix ne seront pas touchés». La même source confirme également que «les projets en cours continueront d'être financés alors que les financements de nouveaux projets seront étudiés au cas par cas selon les priorités fixées et selon les capacités de financement». Une tendance, donc, bien confirmée puisque la LFC 2013 «coupe» davantage le budget des dépenses d équipement de l Etat de 10%. Pas de développement des assurances sans investissements De leur côté, les professionnels des assurances sont plus qu inquiets. «Comment voulez-vous que l assurance se développe s il n y a pas d investissements?» s interroge Lamara Latrous, PDG de la SAA et président de l Union des assureurs algériens (UAR). Cette interrogation témoigne de la dégradation de la production des branches du secteur des assurances liées à l investissement des entreprises. Le Conseil national des assurances (CNA) justifie cette chute, au demeurant importante, notamment par le «ralentissement des grands projets d investissement initiés par les pouvoirs publics et, par conséquent, par la baisse de leur apport en primes, surtout dans le domaine de la construction». Selon le CNA, la régression de la production de la branche est justifiée par la baisse des tarifs issue du jeu de la concurrence entre sociétés. Les statistiques du CNA indiquent également qu une évolution comparable dans le domaine des assurances de transport où les baisses de 4,4% enregistrée en 2010, et encore de plus de 7% en 2011, sont étroitement liées à la régression du chiffre d affaires de l assurance «transport maritime», qui s explique en partie par l impact du ralentissement des grands projets d investissement sur l importation des équipements et marchandises en rapport avec ces grands chantiers. Utile de rappeler que seulement près de 60 installations industrielles, en Algérie, sont classées à haut risque, selon un rapport du ministère de l'aménagement du territoire et de l'environnement. De ce fait, leur gestion (celle ayant trait aux risques) reste souvent le parent pauvre des entreprises qui ignorent carrément le volet relatif à la sécurité industrielle, à l'exception du secteur des hydrocarbures qui mise sur la promotion, la formation et la certification des employés pour faire face aux aléas. En fait, même la stratégie industrielle ne met pas en relief la question de la sécurité industrielle alors que le progrès technologique, associé à l'urbanisation effrénée autour des installations dangereuses, rend impérative la maîtrise du risque industrieln L ACTUEL - Mars 2013-41

Assurances Assurance de personnes Un départ prometteur La branche d assurance de personnes et de vie connaît une évolution soutenue depuis 2002 grâce à la souscription de la garantie «temporaire décès» exigée par les banques pour l obtention d un crédit immobilier à long terme. Son chiffre d affaires n a pas cessé de progresser pour atteindre les 5 milliards de dinars en 2011 Par Fayçal Abdelaziz Cette évolution demeure, cependant, loin des attentes des professionnels qui misent sur la nouvelle organisation mise en place par les autorités, à savoir la séparation des activités d assurances vie de celles des dommages. En février 2006, une loi venant compléter une précédente loi de 1995 sur l assurance stipulait que les entreprises avaient cinq ans pour séparer leurs filiales d assurances en deux segments : l assurance dommage et l assurance des personnes. Cette loi a été appliquée en 2011. Selon les données du Conseil national des assurances, l assurance de personnes représente moins de 9% du secteur des assurances. Une progression si on la compare aux années précédentes, où le taux ne dépassait pas les 5%. Ce qui a contribué à cela est l assurance de groupes et l assurance exigée pour l obtention d un crédit bancaire immobilier. Selon Amara Latrous, PDG de la SAA et président de l Union Algérienne des Assureurs et Réassureurs (UAR), le marché de l assurance vie pourrait atteindre 50 milliards de dinars d'ici dix ans, soit la moitié du marché global qui a atteint les 100 milliards de dinars en 2012. On évoque aujourd hui un démarrage laborieux pour les nouvelles sociétés d assurance de personnes. La branche est considérée comme étant un domaine de croissance privilégié par l ensemble des compagnies. Depuis juillet 2011, les compagnies d'assurance algériennes ont été tenues de séparer les assurances de personnes et les assurances de dommages. Ce qui a donné lieu à de nouveaux acteurs. En plus de Cardif, filiale de BNP Paribas, qui s est associé avec la Cnep Banque pour l assurance vie au profit des bénéficiaires de crédits immobiliers, les trois compagnies publiques SAA, CAAR et CAAT ont constitué des filiales spécialisées dans la commercialisation des produits d'assurance de personnes. Elles ont été rejointes par Macir-vie, créée par la CIAR, première compagnie privée algérienne par le chiffre d affaires, et par la filiale assurances de personnes d Axa Algérie. Cependant, la décision de séparation des branches d assurance vie et dommages a provoqué une chute du chiffre d affaires des assurances de personnes. Il a été de moins de 1 milliard de dinars au premier trimestre 2012, divisé par deux par rapport à la même période de 2011, et ne représente qu à peine 4% de l activité des assurances algériennes. L ACTUEL - Mars 2013-64

Assurances Des acteurs spécialisés Mais avec l implication des acteurs désormais spécialisés, il a été convenu de réunir les moyens de réussite en s appuyant, pour la plupart d entre eux, sur des alliances souvent ouvertes à des partenaires internationaux et qui privilégient la nouvelle activité de la banc-assurance. Cardif et la CNEP ont ouvert la voie dès 2008 et ont été imités par l ensemble des compagnies publiques qui ont formé des attelages associant les banques publiques au capital des nouvelles entités créées en juillet 2011. La filiale algérienne d Axa s est associée avec la BEA. L avantage le plus visible de ces associations réside d abord dans la constitution de vastes réseaux de distribution qui vont utiliser à la fois le propre réseau des compagnies d assurance et les points de vente constitués par les agences bancaires. La SAPS (Société d assurance, de prévoyance et de santé) est une autre filiale commune de SAA, Macif, BDL et BADR. La SAPS ambitionne de développer progressivement son propre réseau d agences directes dans les grandes villes. Pour développer le marché, les compagnies vont devoir affronter à la fois le défi de la diffusion des produits existants et celui de la conception de nouveaux produits adaptés aux besoins des Algériens. L attention porte surtout sur les produits de prévoyance, de la santé et de rapatriement des corps. Les assurances individuelles accidents ou décès, l assurance voyage et assurances collectives groupes pour les entreprises souhaitant protéger leurs salariés ne sont pas en reste. La compagnie Macir a lancé un produit spécial Omra, alors que la SAPS a développé un produit dédié aux emprunteurs de prêts immobiliers et annonce des projets pour couvrir les risques des accidents de la vie adaptés spécifiquement aux clients algériens. Les opérateurs sont unanimes à souligner que les perspectives s annoncent bonnes et espèrent que le marché financier se développe afin d élargir les possibilités de placementn Un gros travail de marketing pour convaincre les gens de s assurer En Algérie, les gens semblent réticents pour contracter une police d assurance. Selon le Directeur général de CAARAMA, Mokhtar Naouri, afin de convaincre les citoyens à contracter une assurance, «il faut un gros travail de marketing». Pour l instant, les compagnies proposent des contrats d'assurances de personnes dans des niches où il y a déjà une obligation d assurance. M. Naouri cite les exemples de l assurance voyage, rendue obligatoire pour l obtention de visas, l assurance crédit exigée par les banques ou encore l assurance santé proposée en tant que produit d accompagnement pour les entreprises. La même source justifie cette situation par le fait que le marché des assurances de personnes «n est pas complètement mature», et par l absence d une culture de l assurance en Algérie. Cela na pas empêché pourtant cette filiale de proposer «trois produits phares» que sont l assurance groupe, la temporaire décès (délimité par l âge de l assuré) et l assistance voyage. Ces assurances sont liées au souci des entreprises de protéger leurs employés à l assurance crédit et à l assurance voyage. De son côté, le Directeur général de la Mutualiste, Mohamed Rafik Benelmouffok, soutient que «dans sa politique de développement, le Mutualiste dégage trois principaux axes : la prévoyance, la santé et l assurance (voyage)» et qu «il fera du mieux qu il pourra pour leur donner de la consistance et se vendre». D ailleurs, la filiale a aussi mis en place un organigramme «pour développer nos produits et les adapter aux besoins de nos partenaires», a-t-il dit, ajoutant qu il table sur un chiffre d'affaires d'un milliard de DA en 2013n L ACTUEL - Mars 2013-65

MINISTERE DU COMMERCE SPA DIPREST Mars Manifestations Organisateurs Dates Salon International de l Enfant VISUEL ORBITE /SAFEX Du 25 au 30 Exposition Collective de la Formation Professionnelle Ministère de la Formation Professionnelle Du 27 au 31 Avril Manifestations Organisateurs Dates Salon International de L Equipement Hospitalier et Médical SIEHM COM EVENT/SAFEX Du 07 au 11 Salon International de l Agroalimentaire en Algérie COMEXPO Du 09 au 12 DJAZAGRO Salon International des Deux Roues NSO/ SAFEX Du 16 au 20 SALEM 2013 ANEM Du 21 au 26 Salon National Inversé de la Sous-Traitance SANIST CACI / SAFEX Du 22 au 25 Salon International de l Informatique de la Bureautique SAFEX / MIRA Du 23 au 27 et de la Communication SICOM Salon Carrefour de la PME MANAHO International Avril Mai Manifestations Organisateurs Dates Salon International du Bâtiment des Matériaux SAFEX / BATIMATEC EXPO Du 04 au 08 de Construction et des Travaux Publics Salon International de l Elevage et du Machinisme SAFEX / EXPOVET Du 15 au 18 Agricole SIPSA / AGRO EXP «FILAHA» Salon International du Tourisme et voyages / SITEV ONT Du 16 au 19 ELECTRO AUTOMATION FAIRTRADE Du 18 au 21 Juin Manifestations 46 ème Foire International d Alger FIA Organisateurs SAFEX Dates Du 29 mai au 03 juin L ACTUEL - Mars 2013-98