Problèmes de Mathématiques Filtres et ultrafiltres



Documents pareils
Cours de mathématiques

Intégration et probabilités TD1 Espaces mesurés Corrigé

Université Paris-Dauphine DUMI2E 1ère année, Applications

Développement décimal d un réel

1 Définition et premières propriétés des congruences

Le produit semi-direct

Cours de Probabilités et de Statistique

De même, le périmètre P d un cercle de rayon 1 vaut P = 2π (par définition de π). Mais, on peut démontrer (difficilement!) que

Calculs de probabilités

Proposition. Si G est un groupe simple d ordre 60 alors G est isomorphe à A 5.

Premiers exercices d Algèbre. Anne-Marie Simon

Suites numériques 3. 1 Convergence et limite d une suite

Relation d ordre. Manipulation des relations d ordre. Lycée Pierre de Fermat 2012/2013 Feuille d exercices

III- Raisonnement par récurrence

Limites finies en un point

Structures algébriques

La mesure de Lebesgue sur la droite réelle

Cours3. Applications continues et homéomorphismes. 1 Rappel sur les images réciproques

Image d un intervalle par une fonction continue

Première partie. Préliminaires : noyaux itérés. MPSI B 6 juin 2015


Groupe symétrique. Chapitre II. 1 Définitions et généralités

* très facile ** facile *** difficulté moyenne **** difficile ***** très difficile I : Incontournable T : pour travailler et mémoriser le cours

Intégration et probabilités TD1 Espaces mesurés

Probabilités. C. Charignon. I Cours 3

Calcul fonctionnel holomorphe dans les algèbres de Banach

Dualité dans les espaces de Lebesgue et mesures de Radon finies

Exercices Corrigés Premières notions sur les espaces vectoriels

CHAPITRE IV. L axiome du choix

Probabilités sur un univers fini

Continuité en un point

Théorème du point fixe - Théorème de l inversion locale

Problème 1 : applications du plan affine

Marc HINDRY. Introduction et présentation. page 2. 1 Le langage mathématique page 4. 2 Ensembles et applications page 8

Construction d un cercle tangent à deux cercles donnés.

Chapitre 3. Quelques fonctions usuelles. 1 Fonctions logarithme et exponentielle. 1.1 La fonction logarithme

Théorie de la Mesure et Intégration

Continuité d une fonction de plusieurs variables

Exercices - Polynômes : corrigé. Opérations sur les polynômes

Cours arithmétique et groupes. Licence première année, premier semestre

Objets Combinatoires élementaires

PLAN NOTATIONS UTILISÉES

Un K-espace vectoriel est un ensemble non vide E muni : d une loi de composition interne, c est-à-dire d une application de E E dans E : E E E

Produit semi-direct. Table des matières. 1 Produit de sous-groupes 2. 2 Produit semi-direct de sous-groupes 3. 3 Produit semi-direct de groupes 4

Probabilités. I Petits rappels sur le vocabulaire des ensembles 2 I.1 Définitions... 2 I.2 Propriétés... 2

I. Cas de l équiprobabilité

1 Première section: La construction générale

I - PUISSANCE D UN POINT PAR RAPPORT A UN CERCLE CERCLES ORTHOGONAUX POLES ET POLAIRES

DOCM Solutions officielles = n 2 10.

Optimisation non linéaire Irène Charon, Olivier Hudry École nationale supérieure des télécommunications

Soit la fonction affine qui, pour représentant le nombre de mois écoulés, renvoie la somme économisée.

M2 IAD UE MODE Notes de cours (3)

3 Approximation de solutions d équations

La demande Du consommateur. Contrainte budgétaire Préférences Choix optimal

Exercices de dénombrement

Chapitre 2. Matrices

Axiomatique de N, construction de Z

Chapitre 2. Eléments pour comprendre un énoncé

Probabilités sur un univers fini

NOTATIONS PRÉLIMINAIRES

Comparaison de fonctions Développements limités. Chapitre 10

Fibonacci et les paquerettes

Équations non linéaires

UNIVERSITE IBN ZOHR Faculté des sciences Agadir. Filière SMA & SMI. Semestre 1. Module : Algèbre 1

CHOIX OPTIMAL DU CONSOMMATEUR. A - Propriétés et détermination du choix optimal

Eteindre. les. lumières MATH EN JEAN Mme BACHOC. Elèves de seconde, première et terminale scientifiques :

INF 232: Langages et Automates. Travaux Dirigés. Université Joseph Fourier, Université Grenoble 1 Licence Sciences et Technologies

La fonction exponentielle

Théorie de la mesure. S. Nicolay

Texte Agrégation limitée par diffusion interne

Cours de mathématiques Première année. Exo7

Mathématiques Algèbre et géométrie

La Longue Marche à travers la théorie de Galois, Part Ib, 26-37

I. Ensemble de définition d'une fonction

I. Polynômes de Tchebychev

Qu est-ce qu une probabilité?

Probabilités conditionnelles Exercices corrigés

O, i, ) ln x. (ln x)2

TIQUE DE FRANCE NILSYSTÈMES D ORDRE 2 ET PARALLÉLÉPIPÈDES

Formes quadratiques. 1 Formes quadratiques et formes polaires associées. Imen BHOURI. 1.1 Définitions

Fonctions de plusieurs variables

Exercices - Fonctions de plusieurs variables : corrigé. Pour commencer

Exo7. Limites de fonctions. 1 Théorie. 2 Calculs

Exo7. Matrice d une application linéaire. Corrections d Arnaud Bodin.

Chapitre 2 Le problème de l unicité des solutions

Programmation linéaire

Feuille d exercices 2 : Espaces probabilisés

6. Les différents types de démonstrations

Intégrale de Lebesgue

Calcul intégral élémentaire en plusieurs variables

IUT de Laval Année Universitaire 2008/2009. Fiche 1. - Logique -

Equations cartésiennes d une droite

Introduction au Calcul des Probabilités

avec des nombres entiers

Capes Première épreuve

3. Conditionnement P (B)

* très facile ** facile *** difficulté moyenne **** difficile ***** très difficile I : Incontournable

Réalisabilité et extraction de programmes

Planche n o 22. Fonctions de plusieurs variables. Corrigé

PEUT-ON «VOIR» DANS L ESPACE À N DIMENSIONS?

Transcription:

Énoncé Soit E un ensemble non vide. On dit qu un sous-ensemble F de P(E) est un filtre sur E si (P 0 ) F. (P 1 ) (X, Y ) F 2, X Y F. (P 2 ) X F, Y P(E) : X Y Y F. (P 3 ) / F. Première Partie 1. Que dire d une famille F de P(E) qui vérifierait (P 2 ) mais pas (P 3 )? [ S ] 2. L ensemble P(E) est-il un filtre sur E? A quelle condition sur E, l ensemble P(E) \ { } est-il un filtre sur E? [ S ] 3. Montrer que si F est un filtre sur E alors E appartient à F. [ S ] 4. Pour toute partie non vide A de E, on note F A = {X E, A X}. Montrer que F A est un filtre sur E. On l appelle le filtre principal engendré par A. [ S ] 5. On désigne par F(E) l ensemble des filtres sur E. Montrer que l application ϕ de P(E) \ { } dans F(E) définie par ϕ(a) = F A est injective. [ S ] 6. Dans cette question, on suppose que E est un ensemble infini. On note I E l ensemble des complémentaires des parties finies de E. Montrer que I E est un filtre sur E. [ S ] Deuxième Partie 1. Soit F un filtre sur E. On suppose que l un des éléments de F est une partie finie de E. L objectif de cette question est de démontrer que le filtre F est principal. Par hypothèse l ensemble N = {n IN, B F, card(b) = n} est donc non vide. Soit n 0 le minimum de l ensemble N, et soit A un élément de F de cardinal n 0. Montrer que F est le filtre principal engendré par A. [ S ] 2. (a) En déduire que si E est un ensemble fini, tout filtre sur E est principal. [ S ] (b) Qu en déduit-on, si E est fini, pour l application ϕ définie en I-5? [ S ] (c) Quel est le nombre de filtres sur un ensemble à n éléments (avec n 1)? Donner quelques exemples de filtres sur l ensemble E = {a, b, c, d}. [ S ] 3. Soit E un ensemble infini. Prouver que I E n est pas un filtre principal. [ S ] Page 1 Jean-Michel Ferrard www.klubprepa.net c EduKlub S.A.

Énoncé Troisième Partie Soit F un filtre sur E. On définit une relation R sur P(E) en posant : (X, Y ) P(E) 2, XRY B F, X B = Y B 1. Montrer que R est une relation d équivalence sur P(E). [ S ] 2. Soit A une partie non vide de E. On suppose que F = F A. Montrer qu alors : (X, Y ) P(E) 2, XRY X A = Y A. [ S ] 3. On suppose que E est infini et que F est le filtre I E. désigne l opération différence symétrique sur P(E). Montrer que : (X, Y ) P(E) 2, XRY X Y est un ensemble fini. [ S ] Quatrième Partie On munit l ensemble F(E) de la relation d ordre inclusion. Autrement dit, si F et G sont deux filtres sur E, on pose F G F G. NB : on pourra indifféremment utiliser le symbole ou le symbole. On dit qu un filtre F de E est un ultrafiltre si : G F(E), F G F = G. 1. Vérifier que pour toutes parties A, B non vides de E : A B F B F A. [ S ] 2. (a) L ensemble F(E) possède-t-il un élément minimum? Si oui lequel? [ S ] (b) L ensemble F(E) possède-t-il un élément maximum? Si oui lequel? [ S ] 3. (a) Soit F A le filtre engendré par une partie A non vide de E. Montrer que F A est un ultrafiltre si et seulement si A est un singleton {x}. On dit que les F {x} sont les ultrafiltres triviaux. [ S ] (b) Quels sont les ultrafiltres sur E si l ensemble E est fini? [ S ] 4. On rappelle que pour toute partie A de E, A est le complémentaire de A dans E. Montrer qu un filtre F sur E est un ultrafiltre si et seulement si : [ S ] A P(E), (A F ou A F) 5. Soit F un filtre sur E. Montrer que F est un ultrafiltre si et seulement si : [ S ] (A, B) P(E) 2, A B F (A F ou B F) 6. (a) Montrer que I IN n est pas un ultrafiltre. [ S ] (b) Montrer que I IN n est inclus dans aucun ultrafiltre trivial. [ S ] Page 2 Jean-Michel Ferrard www.klubprepa.net c EduKlub S.A.

du problème Première Partie 1. Soit F un sous-ensemble de P(E) vérifiant (P 1 ) mais pas (P 2 ). Puisque l ensemble vide appartient à F, et puisque toute partie X de E contient, de l hypothèse (P 2 ) il découle que X est élément de F, donc F = P(E). 2. P(E) n est pas un filtre sur E car il ne vérifie pas l hyptohèse (P 3 ). Si E est réduit à un singleton {x}, alors P(E) \ { } = {{x}} est un filtre sur E. Mais si E contient au moins deux éléments distincts x et y, alors les singletons X = {x} et Y = {y} sont éléments de P(E) \ { }, mais pas leur intersection (qui est vide). Ainsi P(E) \ { } est un filtre sur E si et seulement si E est un singleton. 3. Soit F un filtre sur E. Puisque F, soit A un élément de F. L inclusion A E et l hypothèse (P 2 ) impliquent que E est élément de F. 4. Tout d abord F A est non vide car l ensemble A est lui-même un élément de F A. Ensuite, soient X et Y deux éléments de F A, c est-à-dire deux parties de E contenant A. On a bien sûr A X Y, ce qui prouve que X Y appartient à F A. Ensuite, si X F A et si Y E contient X, on a A X Y donc Y F A. Enfin, A étant non vide, l ensemble vide n est pas élément de F A (A ). On a établi les propriétés (P 0 ), (P 1 ), (P 2 ), (P 3 ) : F A est un filtre sur E. 5. On se donne deux parties non vides A et B de E telles que F A = F B. Il s agit donc de prouver l égalité A = B. On sait que A est toujours élément de F A. On en déduit ici A F B, c est-à-dire B A. Les deux ensembles A et B jouant le même rôle, il en découle B A puis A = B. 6. Tout d abord E est élément de I E, car il est le complémentaire de l ensemble vide, qui est une partie finie de E. Donc I E est non vide : la propriété (P 0 ) est vérifiée. Soient X et Y deux éléments de I E : cela signifie que les complémentaires X et Y de X et Y sont des parties finies de E. Il en est donc de même de l ensemble X Y, qui est le complémentaire de X Y. Ainsi X Y est élément de I E, ce qui établit la propriété (P 1 ). Soit X un élément de I E et soit Y une partie de E contenant X. Le complémentaire Y est donc contenu dans celui de X, qui par hypothèse est fini. Il en découle que Y est fini, donc que Y est dans I E : cela établit (P 2 ). Enfin l ensemble vide n est pas élément de I E car son complémentaire E est infini. Cela établit (P 3 ) et achève de prouver que I E est un filtre sur E. Page 3 Jean-Michel Ferrard www.klubprepa.net c EduKlub S.A.

Deuxième Partie 1. Puisque A est un élément de F, toute partie de E qui contient A est élément de F. Autrement dit, le filtre principal F A est inclus dans le filtre F. Réciproquement, soit B un élément de F. Il reste à montrer que B contient A. Grâce à la propriété (P 1 ), on sait que C = A B est un élément de F. L ensemble C est inclus dans A : il est donc fini et card(c) card(a). Or card(a) est le cardinal minimum des parties finies de E qui sont éléments de F. Il en découle card(c) = card(a), puis C = A car on connait déjà l inclusion C A. L égalité C = A signifie que B contient A, donc que B est dans F A. Ainsi F est égal au filtre principal F A engendré par A. 2. (a) C est évident puisque tout filtre F sur E est non vide : n importe lequel des éléments A de F est une partie finie de E, ce qui ramène à la question précédente. (b) Le fait que tout filtre de E s écrive F A, où A est une partie non vide de E, prouve que l application ϕ est surjective. Comme on sait déjà qu elle est injective, on en déduit qu elle est bijective. (c) Puisque ϕ est bijective, il y a autant de filtres sur E qu il y a de parties non vides dans E, c est-à-dire 2 n 1. Sur E = {a, b, c, d}, il y a 2 4 1 = 15 filtres, et notamment : Le filtre principal engendré par {a} : Il est égal à {{a}, {a, b}, {a, c}, {a, d}, {a, b, c}, {a, b, d}, {a, c, d}, {a, b, c, d}}. Le filtre principal engendré par {a, b} : Il est égal à {{a, b}, {a, b, c}, {a, b, d}, {a, b, c, d}}. Le filtre principal engendré par {a, b, c} : il est égal à {{a, b, c}, {a, b, c, d}}. Le filtre principal engendré par {a, b, c, d} : il est égal à {{a, b, c, d}}. 3. Par l absurde, supposons que I E soit un filtre principal, et donc qu il s écrive F A, où A une partie non vide de E. A étant un élément de F A donc de I E, le complémentaire A est une partie finie de E. Soit a un élément de A, et B = A \ {a}. B est un élément de I E car son complémentaire B = A {a} est une partie finie de E. Pourtant B n est pas un élément de F A, car A B. On aboutit ainsi à une contradiction : le filtre I E n est donc pas principal. Page 4 Jean-Michel Ferrard www.klubprepa.net c EduKlub S.A.

Troisième Partie 1. Réfexivité Soit X une partie quelconque de E. Puisque F on choisit un élément B de F. On a évidemment l égalité B X = B X, ce qui assure XRX. Symétrie Dans la définition de XRY, X et Y jouent un rôle symétrique. Donc XRY Y RX. Transitivité Soient X, Y, Z trois parties de E. On suppose que XRY { et Y RZ. X B = Y B Il existe donc deux éléments B et C de F tels que : Y C = Z C Mais F est un filtre. L ensemble D = B C est donc un élément F. On a alors (X B) D = (Y B) D c est-à-dire X D = Y D. De même, (Y C) D = (Z C) D c est-à-dire Y D = Z D. On en déduit X D = Z D, ce qui assure ARZ car D est élément de F. Conclusion : R étant réflexive, symétrique et transitive est une relation d équivalence. 2. Si X A = Y A, alors XRY, car A est un élément particulier de F A. Réciproquement, supposons qu il existe B dans F A tel que X B = Y B. Par définition de F A, on a l inclusion A B. On en déduit (X B) A = (Y B) A c est-à-dire X A = Y A. Quand F = F A, on a donc prouvé l équivalence : XRY X A = Y A. 3. Soient X et Y deux parties de E telles que XRY. Il existe donc une partie A de E, de complémentaire fini, telle que A X = A Y. Si on note Z = A X = A Y, on a : { Z = (A X) (A Y ) = A (X Y ) Z = (A X) (A Y ) = A (X Y ) On en déduit (X Y ) A = (X Y ) (X Y ) A = A (X Y ) (X Y ) =. Ainsi X Y = (X Y ) (A A) = (X Y ) A. L ensemble X Y, partie de l ensemble fini A, est donc lui-même fini. Réciproquement, soient X et Y deux parties de E telles que Z = X Y soit finie. L ensemble A = Z est donc un élément de I E. Vérifions l égalité A X = A Y. Effectivement, on a : ( A X = ) (X Y ) (X Y ) X = X Y et A Y = X Y Ainsi les parties X et Y sont en relation par R. On a donc prouvé l équivalence : XRY X Y est fini. Page 5 Jean-Michel Ferrard www.klubprepa.net c EduKlub S.A.

Quatrième Partie 1. Soient A et B deux parties non vides de E. On sait que B est un élément particulier de F B. On en déduit que si F B F A alors B appartient à F A donc contient A. Réciproquement, si A B alors tout élément de F B, c est-à-dire toute partie de E contenant B, contient A également, c est-à-dire est un élément de F A. Conclusion : pour toutes parties A, B non vides de E, on a : A B F B F A. 2. (a) Le filtre F E (engendré par E) qui se réduit au singleton {E} est le minimum de l ensemble F(E). En effet, pour tout filtre G sur E, on a E G. On en déduit {E} G, ou encore F E G. (b) Si E est réduit à un singleton {a}, le seul filtre sur E est P(E) \ = {{a}}, qui est bien sûr élément maximum de F(E) (puisqu il est tout seul). Supposons maintenant que E contienne au moins deux éléments distincts a et b. S il existait un maximum F dans F(E), il majorerait les filtres F {a} et F {b}. Le singleton {a} (qui est élément de F {a} ) serait donc élément de F. On en déduirait de même {b} F, et donc {a} {b} F. Mais ceci est absurde car {a} {b} =. Conclusion : F(E) n a pas de maximum, sauf si E est réduit à un singleton. 3. (a) Soit x un élément de E, et G un filtre contenant le filtre principal F {x}. Supposons que cette inclusion soit stricte. Alors il existe une partie Y de E qui est dans G mais pas dans F {x} (donc qui ne contient pas le singleton {x}.) Or le singleton {x} est élément de F {x} donc de G. Ainsi {x} Y est élément de G ce qui est absurde car cette intersection est vide. On a donc l égalité G = F {x}, ce qui prouve que F {x} est un ultrafiltre. Réciproquement soit A une partie non vide de E. On suppose que F A est un ultrafiltre sur E. Soit a un élément de A. On a l inclusion F A F {a} car {a} A. Puisque F A est un ultrafiltre, on en déduit F A = F {a}. Cette égalité implique A = {a} : A est donc réduit à un singleton. Conclusion : un filtre principal F A est un ultrafiltre A est un singleton. (b) Si l ensemble E est fini, on sait que tous les filtres sur E sont principaux. Mais un filtre principal F A est un ultrafiltre si et seulement si A est un singleton. Conclusion : si E est fini, les ultrafiltres sont les F {x}, pour tout élément x de E. 4. Soit F un ultrafiltre sur E. Soit A une partie de E, n appartenant pas à F. Il s agit de démontrer que A est un élément de F. Pour cela on définit l ensemble G = {X E, A X F}. Montrons que G est un filtre sur E, et qu il contient F. Page 6 Jean-Michel Ferrard www.klubprepa.net c EduKlub S.A.

G est une partie non vide de P(E). En effet, E G car A E = E est élément de F. Si X et Y sont deux éléments de G, alors il en est de même de X Y car A (X Y ) est l intersection de A X et de A Y, tous deux éléments de F. Soit X un élément de G et soit Y une partie de E contenant X. On a l inclusion A X A Y et A X est par hypothèse un élément de F. On en déduit que A Y est élément de F, donc que Y est élément de G. Enfin n est pas élément de G car A = A n est pas élément de F. A ce stade, on sait donc que G est un filtre sur E. Pour tout élément X de F, A X contient X et est donc un élément de F. On en déduit que X est un élément de G. Il en résulte l inclusion F G. Or F est un ultrafiltre. On en déduit F = G. Enfin A est un élément de G car A A = E est un élément de F. Ainsi A est un élément de F, ce qu il fallait démontrer. Réciproquement, Soit F un filtre sur E tel que : A E, A F ou A F. On suppose par l absurde que F n est pas un ultrafiltre. Il existe donc un filtre G sur E contenant strictement F. Ainsi il existe un élément A de G, qui n est pas dans F. Mais si A n est dans F, alors A est dans F donc dans G. On en déduit que = A A est un élément de G ce qui n est pas. On a donc prouvé que F est un ultrafiltre sur E. Ceci achève la démonstration. 5. Soit F un ultrafiltre sur E. Soient A, B deux parties de E telles que A B appartienne à F. Supposons par l absurde que ni A ni B n appartiennent à F. D après la question précédente, on en déduit que A et B sont des éléments de F. Il en est donc de même de leur intersection A B c est-à-dire de A B. Alors = (A B) (A B) serait élément de F, ce qui est impossible. On a donc démontré l implication A B F A F ou B F. Réciproquement, soit F un filtre sur E. On suppose que pour toutes parties A, B de E, on a A B F A F ou B F. Soit A une partie quelconque de E. La réunion E = A A est un élément de F. De l hypothèse il découle que A est dans F ou que A est dans F. D après la question précédente, on sait que cela implique que F est un ultrafiltre. 6. (a) Soit A l ensemble des entiers pairs de IN. Les ensembles A et A sont tous les deux de complémentaire infini. Aucun de ces deux ensembles n est donc élément de I IN. Page 7 Jean-Michel Ferrard www.klubprepa.net c EduKlub S.A.

D après la question 4, cela suffit à prouver que I IN n est pas un ultrafiltre. (b) Soit F {n} un ultrafiltre trivial sur IN, où n est un entier naturel quelconque. A = IN \ {n} est un élément de I IN car son complémentaire {n} est fini. Mais ce n est pas un élément de F {n} car {n} n est pas inclus dans A. Ainsi on n a pas l inclusion I IN F {n}. Le filtre I IN n est donc inclus dans aucun ultrafiltre trivial de IN. Page 8 Jean-Michel Ferrard www.klubprepa.net c EduKlub S.A.