DIRECTIVE SUR LA COLLABORATION INTRAPROFESSIONNELLE PROFESSIONELLE Octobre 2015 (1/20 )
L Association des infirmières et infirmiers du Nouveau-Brunswick et L Association des infirmières et Infirmiers auxiliaires autorisés du Nouveau-Brunswick, 2015. Tous droits réservés. Il est interdit de reproduire ou de transmettre le contenu de cette publication, sous quelque moyen que ce soit, enregistrement sur support magnétique, reproduction électronique, mécanique, photographique, ou autre, ou de l emmagasiner dans un système de recouvrement, sans l autorisation écrite préalable de l éditeur. ISBN 1 895613-60-4 Octobre 2015 Octobre 2015 (2/20 )
Au Nouveau-Brunswick, les soins infirmiers sont fournis par deux groupes de fournisseurs de soins de santé réglementés : les infirmières immatriculées 1 (II) et les infirmières auxiliaires autorisées (IAA). Même si d autres travailleurs de la santé non réglementés, dispensent des services et collaborent avec les II et les IAA, ce document porte uniquement sur la relation de collaboration professionnelle entre les II et les IAA. Ce document veut : clarifier le champ d exercice de chaque groupe; aider les II, les IAA et les employeurs à prendre des décisions efficaces au sujet de l utilisation et du déploiement des ressources infirmières pour la prestation de soins sécuritaires, compétents et conformes à l éthique; donner un aperçu des attentes en matière de pratique lorsque les deux groupes travaillent ensemble; montrer l apport des deux groupes aux soins infirmiers. La collaboration dans la livraison des soins infirmiers. La profession infirmière est axée sur des relations collaboratives qui optimisent les résultats pour les patients. Ces relations peuvent être interprofessionnelles et faire appel à divers professionnels de la santé travaillant en commun en vue d une prestation de soins de qualité au sein d un ou de plusieurs milieux de travail, ou elles peuvent être intraprofessionnelles lorsque plusieurs membres de la même profession collaborent pour fournir des soins de qualité (OIIO, 2014). L Association des infirmières et infirmiers du Nouveau-Brunswick (AIINB) et l Association des infirmières et infirmiers auxiliaires autorisés du Nouveau-Brunswick (AIAANB), qui sont les organismes de réglementation professionnels des II et des IAA respectivement, estiment qu une collaboration intraprofessionnelle continue et ouverte parmi les fournisseurs de soins infirmiers et une vision claire de leurs champs d exercice respectifs sont essentielles pour optimiser les soins centrés sur les patients et les résultats sur la santé des patients. La collaboration intraprofessionnelle s impose lorsque les II et les IAA travaillent en équipe, utilisant leurs habiletés et leurs talents individuels pour atteindre les normes les plus élevées en matière de soins aux patients. Cela exige que les II et les IAA : se parlent, échangent des points de vue, planifient ensemble et fournissent des soins; comprennent clairement leur rôle et celui des autres fournisseurs de soins de santé; et se soutiennent et s entraident dans le but de fournir les meilleurs soins possible au patient. 1 Le terme «infirmière immatriculée» comprend les infirmières praticiennes. De plus, le féminin est employé comme genre neutre pour le terme «infirmière» et désigne aussi bien les hommes que les femmes. Octobre 2015 (3/20 )
1. Les II et les IAA exercent leur profession dans le respect des lois, des normes d exercice, des codes de déontologie, des politiques de l employeur et des champs d exercice respectifs. 2. L exercice de la profession infirmière est fondé sur l intégration des connaissances, des habiletés, du jugement, de la pensée critique et des qualités personnelles. Elle ne peut être limitée à une liste de tâches. 3. Les II et les IAA sont responsables de leur pratique et ont l obligation d en rendre compte. L II ou l IAA n est pas responsable des actions des autres fournisseurs de soins. 4. Lorsque des II et des IAA travaillent ensemble, le modèle de prestation de soins infirmiers doit soutenir la collaboration intraprofessionnelle. 5. Les besoins des patients en matière de soins, les champs d exercice des II et des IAA et le milieu d exercice guident les décisions quant au professionnel en soins infirmiers qui est le fournisseur de soins le plus approprié. 6. La complexité de l état du patient influence les connaissances infirmières exigées pour fournir des soins infirmiers appropriés. À mesure que les besoins du patient augmentent, les soins infirmiers à fournir exigent des compétences de plus en plus étendues et approfondies. 7. Lorsque la gravité, la complexité ou la variabilité de l état du patient augmente, la nécessité de se consulter entre II et IAA augmente aussi. 8. Une communication efficace et professionnelle entre les II et les IAA est essentielle pour obtenir des résultats de qualité pour les patients. 9. Les attentes, y compris les responsabilités et l obligation de rendre compte reliées à l attribution de soins infirmiers, doivent être clairement établies à chaque niveau de l organisation et être bien comprises par les II et les IAA. 10. Le lieu de travail doit avoir des politiques, des procédures et des ressources qui assurent un milieu d exercice de qualité permettant aux II et aux IAA de travailler ensemble efficacement. Octobre 2015 (4/20 )
Il existe beaucoup de similarités entre la pratique des II et celles des IAA. Mais il y a aussi des différences dans les compétences de niveau débutant de chaque groupe en raison des différences dans leur formation (voir le tableau 1). Aussi bien les II que les IAA sont formées pour exercer leur profession de manière sécuritaire, compétente et conforme à l éthique au niveau débutant après avoir obtenu leur diplôme d un programme de formation infirmière approuvé. Pour devenir II, un baccalauréat en sciences infirmières est exigé. Pour devenir IAA, un programme de formation en soins infirmiers menant à un diplôme est exigé. Les deux programmes de formation infirmière puisent dans le même ensemble de connaissances fondamentales; plus le degré de formation exigé augmente, plus l étendue et la profondeur des connaissances fondamentales augmentent aussi. Après avoir suivi leur formation de niveau débutant, les II et les IAA continuent de consolider leurs connaissances et leurs habiletés et d enrichir leur formation initiale en acquérant et en maintenant les compétences particulières requises pour répondre aux besoins des patients dans leur domaine d exercice. L II ou l IAA qui change de domaine d exercice pourrait avoir besoin d acquérir de nouvelles connaissances et une nouvelle expertise. Le tableau 1 présente certaines des similarités et des différences entre les niveaux de formation et les contextes de pratique des II et des IAA au Nouveau-Brunswick. TABLEAU 1 : COMPARAISON DES NIVEAUX DE FORMATION ET DES CONTEXTES DE PRATIQUE ENTRE LES II ET LES IAA FORMATION DE NIVEAU DÉBUTANT POPULATION DE PATIENTS ENVIRONNEMENT Infirmière immatriculée Débute dans la profession après avoir suivi avec succès un programme de baccalauréat en sciences infirmières approuvé. Réussite à l examen NCLEX. Doit détenir une immatriculation de l AIINB. Est formée pour fournir des soins aux personnes, aux familles, aux groupes, aux populations et aux collectivités tout au long de la durée de la vie et du continuum de la santé. Exerce sa profession en tant que praticienne autonome ou membre d une équipe dans tous les milieux. Infirmière auxiliaire autorisée Débute dans la profession après avoir suivi un programme d IAA reconnu menant à un diplôme. Réussite à l examen d autorisation d infirmière auxiliaire au Canada. Doit détenir une immatriculation de l AIAANB. Est formée pour fournir des soins aux personnes, aux familles et aux groupes tout au long de la durée de la vie et du continuum de la santé (voir page 7, Champ d exercice). Exerce sa profession de façon autonome en collaboration et sous la direction d une II, d un pharmacien ou d un médecin dûment qualifié dans tous les milieux. Octobre 2015 (5/20 )
INFIRMIÈRE AUXILIAIRE AUTORISÉE champ d exercice INFIRMIÈRE IMMATRICULÉE champ d exercice La Loi sur les infirmières et infirmiers (2002) définit la profession infirmière comme ainsi : «l exercice de la profession infirmière, y compris le diagnostic et le traitement des réactions humaines aux problèmes de santé réels ou éventuels, ainsi que de la surveillance infirmière». La Loi sur les infirmières et infirmiers auxiliaires autorisés (2014) définit l infirmière auxiliaire ainsi : «la diplômée ou le diplômé d une école agréée d infirmières et d infirmiers auxiliaires qui n est pas une infirmière ou un infirmier immatriculé du Nouveau-Brunswick et qui dispense, sous la direction d une infirmière ou d un infirmier immatriculé, d un médecin dûment qualifié, d une pharmacienne ou d un pharmacien, ou en collaboration avec cette personne, des soins aux malades sous simple surveillance, en convalescence ou atteints d affections subaiguës ou chroniques et qui assiste, en dispensant les services correspondant à sa formation, l infirmière ou l infirmier immatriculé dans les soins à donner aux malades atteints d affections aiguës». Le champ d exercice renvoie aux activités pour lesquelles les II et les IAA sont formées et qu elles sont autorisées à exécuter comme il est établi dans les lois et les règlements, lesquels sont complétés par des normes, des directives, des énoncés et un code de déontologie (AIIC, 2015). Ces activités sont établies à partir des définitions prescrites dans la loi, des compétences de niveau débutant, des normes d exercice et des directives qui sont élaborées par chaque organisme de réglementation infirmier (p. ex., l AIINB pour les infirmières immatriculées et l AIAANB pour les infirmières auxiliaires autorisées). Le champ d exercice global de la profession établit les limites externes de la pratique de tous les professionnels. Comme on peut le voir cidessus, les éléments qui influencent le champ d exercice des II et des IAA sont : les lois, les normes d exercice, les politiques de l employeur, la compétence personnelle. Lois Normes Politiques de l employeur Compétence personnelle Octobre 2015 (6/20 )
La pratique infirmière est tellement vaste et variée qu aucune II ou IAA ne peut posséder la compétence nécessaire pour exécuter toutes les activités du champ d exercice réglementé. Par exemple, bien que le champ d exercice de l II lui permette d amorcer une thérapie par intraveineuse, ce ne sont pas toutes les II qui ont la compétence voulue pour le faire. Et bien que le champ d exercice de l IAA lui permette de prélever des échantillons sanguins auprès des patients, ce ne sont pas toutes les IAA qui ont la compétence voulue pour assurer cet aspect des soins. Il existe des chevauchements dans les champs d exercice des II et des IAA. Dans certaines situations, les deux peuvent posséder les connaissances, les habiletés, le jugement et les qualités personnelles nécessaires pour fournir les soins. Il arrive souvent que des questions surgissent pour savoir si une activité donnée relève du champ d exercice de l II ou de l IAA. Pour répondre à une telle question, il est utile de réfléchir à la différence entre les concepts en termes de ce que les II ou les IAA «peuvent faire» et de ce qu elles «devraient faire» (voir la figure 1). Il n est pas rare qu une activité relève à la fois du champ d exercice prévu par la loi visant les II et les IAA, mais cela n implique pas nécessairement qu il est approprié pour toutes les II et toutes les IAA d exécuter l activité en question dans tous les milieux. Les normes d exercice respectives des II et des IAA affirment clairement que celles-ci doivent avoir la compétence nécessaire pour exécuter des activités infirmières. La compétence n est pas seulement la capacité d exécuter une tâche. La compétence est l intégration et l application des connaissances, des habiletés, des qualités personnelles et du jugement requis pour exercer la profession de manière sécuritaire, compétente et conforme à l éthique. Par exemple, si une II ou une IAA prévoit changer un pansement, elle doit avoir : des connaissances sur le type de plaie (p. ex., physiopathologie); l habileté requise pour changer le pansement (p. ex., dextérité manuelle et connaissance du matériel; principes d asepsie); des qualités personnelles faisant en sorte que les soins sont fournis de manière discrète et que le choix de refuser un traitement est respecté; le jugement requis pour évaluer la situation, prendre une décision et planifier les soins (p. ex., décider si le pansement doit être changé, voir si le patient a besoin d un analgésique, enseigner à un membre de la famille à changer le pansement). Octobre 2015 (7/20 )
FIGURE 1 EST-CE QUE L II OU L IAA PEUT EXÉCUTER UNE ACTIVITÉ OU DEVRAIT EXÉCUTER UNE ACTIVITÉ? L II ou l IAA qui travaille dans un hôpital de soins actifs s occupe d une patiente qui est hospitalisée pour un remplacement de la hanche. La patiente est traitée par dialyse péritonéale, qu elle effectue elle-même à domicile. Le mari de la patiente demande qui, de l II ou de l IAA, effectuera la dialyse péritonéale de son épouse. Pour répondre à la question, appliquez l analyse «peut exécuter-devrait exécuter» : L II ou l IAA peut-elle effectuer la dialyse péritonéale? Oui, le champ d exercice (des II et des IAA) comprend les soins à un patient sous dialyse péritonéale. Il n existe aucun obstacle d ordre législatif. L II ou l IAA devrait-elle effectuer la dialyse péritonéale? La réponse dépend d un certain nombre de facteurs : L II ou l IAA ont-elles la compétence pour fournir des soins à un patient sous dialyse péritonéale? Quelle est la politique de l employeur relativement aux patients sous dialyse péritonéale? Est-il dans le meilleur intérêt de la patiente que la dialyse péritonéale soit gérée pour le moment par l II ou par l IAA, ou y a-t-il d autres solutions? Par exemple, est-ce que la patiente ou sa famille peuvent s en occuper? Y a- t-il une autre unité qui pourrait soigner la patiente de façon plus sécuritaire? Quelles sont les autres mesures de soutien en place? (p. ex., qui sont les spécialistes? qui l II ou l IAA peut-elle consulter et avec qui peut-elle collaborer? Dispose-t-elle du matériel nécessaire?) Octobre 2015 (8/20 )
Par conseils cliniques, on entend la consultation et le soutien. Vu les différences dans les mesures législatives visant les IAA et les II, les conseils cliniques touchent la pratique des deux groupes de manière différente. L IAA a la responsabilité de demander conseil ou un soutien au besoin et d en rendre compte. L II est tenue de donner des conseils et un soutien. La Loi sur les infirmières et infirmiers auxiliaires autorisés de 2014 établit les limites suivantes relativement à la pratique des IAA : «dispense, sous la direction d une infirmière ou d un infirmier immatriculé, d un médecin dûment qualifié, d une pharmacienne ou d un pharmacien, ou en collaboration avec cette personne, des soins aux malades sous simple surveillance, en convalescence ou atteints d affections subaiguës ou chroniques et qui assiste, en dispensant les services correspondant à sa formation, l infirmière ou l infirmier immatriculé dans les soins à donner aux malades atteints d affections aiguës». L AIINB et l AIAANB considèrent que la direction des soins par une infirmière immatriculée, d être pour l infirmière immatriculée de donner des conseils cliniques. Pour être en mesure de donner des conseils cliniques, l II doit connaître : le milieu d exercice, le champ d exercice des IAA, le rôle des IAA dans ce milieu, la population de patients, la pratique infirmière dans ce milieu. Selon les normes d exercice de l AIINB et de l AIAANB, les II et les IAA sont responsables de leur pratique, dont les décisions prises et les conséquences des mesures qui sont prises ou non, et doivent en rendre compte. L II donne des conseils cliniques portant sur l ensemble du plan de soins, et les soins au patient sont l objet des conseils cliniques qu elle donne. Selon les normes d exercice respectives de l AIINB et de l AIAANB, les II et les IAA sont responsables de leur pratique, dont les décisions prises et les conséquences des mesures qui sont prises ou non, et doivent en rendre compte. Les II et les IAA ont aussi l obligation : de comprendre leur propre rôle et le rôle des autres avec qui elles travaillent; de consulter les autres dans les situations qui dépassent leur compétence; de communiquer de façon efficace; de prendre en considération les besoins du patient, le rôle de l II et de l IAA et les mesures de soutien du milieu dans les décisions qui sont prises relativement aux attributions qui sont données et reçues. Octobre 2015 (9/20 )
L attribution est la répartition des soins infirmiers parmi les fournisseurs de façon à répondre aux besoins du patient en matière de soins. L attribution se fait non seulement au début d un relais de travail, mais aussi tout au long du relais au fur et à mesure que changent les besoins des patients en matière de soins. Pour répondre rapidement aux besoins des patients et aux exigences en matière de soins, les II doivent avoir le pouvoir de changer les attributions durant le relais au fur et à mesure que l état des patients change. Il y a lieu de faire une distinction entre l attribution de soins infirmiers aux IAA et la délégation d activités ou de tâches. Une activité ou une tâche déléguée est une activité ou une tâche normalement exécutée par l II qui, en raison d une situation exceptionnelle, n est pas en mesure de l exécuter et doit la déléguer à une IAA. La délégation d une activité ou tâche infirmière à une IAA doit toujours être spécifique à un patient et délimitée dans le temps (un seul patient, une seule fois) et ne peut être transposée par l IAA à d autres patients. L activité ou la tâche infirmière déléguée ne devient PAS partie intégrante du champ d exercice des IAA. L II qui délègue une activité ou une tâche infirmière demeure responsable de la délégation et du résultat de la tâche. Octobre 2015 (10/20 )
Infirmières immatriculées Infirmières auxiliaires autorisées L II qui attribue : L IAA qui accepte l attribution : Décide qui des membres de l équipe (II ou IAA) a les compétences exigées pour répondre aux besoins du patient en matière de soins en tenant compte du patient, du fournisseur de soins infirmiers et de l environnement. Doit connaître la population de patients, le milieu d exercice et la pratique infirmière dans le milieu afin de prendre des décisions sûres et appropriées au sujet des attributions. Accepte des attributions de l II et donne des directives aux fournisseurs de soins non réglementés aussi bien pour les soins actifs que pour les soins de longue durée. Exerce la profession selon le modèle de la prestation des soins infirmiers : sait qui est responsable de la prise de décisions au sujet des soins aux patients, comment le travail est attribué au personnel et comment les soins à fournir aux patients sont communiqués. Détermine de façon générale l état du patient. Exerce la profession comme le permettent les études, les compétences, les connaissances, la pensée critique et la capacité d appliquer un jugement clinique et détermine l état des patients attribués. A la responsabilité d attribuer et de réattribuer aux IAA les soins au patient de manière appropriée. Maintient une communication au sujet de l attribution tout au long du relais. Offre un soutien aux membres IAA de l équipe de soins. A la responsabilité de déterminer les politiques et les mesures de soutien de l employeur concernant l attribution, de suivre le processus établi par l employeur pour évaluer les décisions en matière d attribution et de fournir des rétroactions à l employeur sur le processus. S assure que les attentes en matière de rôle et les voies de communication sont claires. S assure de pouvoir consulter une II lorsque les exigences pour assurer des soins sécuritaires, compétents et conformes à l éthique dépassent ses limites personnelles. S assure d une communication et d une collaboration efficaces lorsqu elle consulte des II. Est en mesure de déterminer le degré de complexité de l état du patient sur un continuum allant de moins complexe, prévisible et probable à très complexe, imprévisible ou à risque élevé de résultats négatifs. Octobre 2015 (11/20 )
La consultation désigne la recherche de conseils ou de directives auprès de collègues ayant plus d expérience ou de connaissances. Les besoins du patient en matière de soins, la description des rôles, la compétence personnelle et les ressources disponibles dans le milieu d exercice influencent la nécessité de consulter (voir le diagramme ci-dessous). Les II et les IAA s occupent de patients dont les besoins en matière de soins sont moins aigus, moins complexes et moins variables et dont les résultats sont plus prévisibles. Comme elles possèdent des connaissances de base plus étendues et plus approfondies, les II s occupent aussi de patients dont les besoins en matière de soins sont plus complexes et dont les résultats sont moins prévisibles. Lorsque les besoins du patient se situent entre les deux extrémités du continuum de soins, l IAA peut s en occuper en consultation avec l II. La nécessité de collaborer avec l II et de la consulter s accroît à mesure que la complexité des besoins du patient augmente. Patients avec affections subaiguës ou chroniques vers patients atteints d affections aiguës. Certains aspects des soins sont transférés à l II L IAA reçoit des conseils et continue de soigner le patient Tous les soins sont transférés à l II Source : Ordre des infirmières et infirmiers de l Ontario, 2014. Octobre 2015 (12/20 )
Une équipe composée d IAA et d II s occupe de Marie LeBlanc, 52 ans, qui est hospitalisée en raison de son insuffisance cardiaque congestive. Après le rapport de l équipe, l II demande à l IAA d effectuer une évaluation globale de la patiente et de signaler tout résultat anormal. L II prend connaissance des notes du médecin et des antécédents médicaux de la patiente pour déterminer si le plan de soins infirmiers établi répond aux besoins en matière de soins et y apporter des révisions, le cas échéant. L équipe se réunit pour discuter des constatations de chaque membre. L IAA note que la patiente présente un œdème +2 aux deux jambes, et l II fait remarquer à l IAA que le médecin a récemment modifié la prescription de Furosemide. L II et l IAA garderont toutes les deux un œil sur le bilan hydrique de la patiente durant le relais. État moins complexe, plus prévisible, faible risque de résultats négatifs État très complexe, imprévisible, à risque élevé de résultats négatifs Pratique IAA Collaboration IAA/II Collaboration IAA/II accrue Pratique II FACTEURS RELIÉS À L ÉTAT DU PATIENT : complexité, prévisibilité et risque de résultats négatifs Source : Ordre des infirmières et infirmiers de l Ontario, 2014. L IAA observe que l activité rend Marie essoufflée. Marie signale qu elle a de la difficulté à marcher à cause de l essoufflement et de la fatigue. L IAA évalue la saturation en oxygène de la patiente à 84 %. L IAA administre de l oxygène à un débit de 2 L au moyen d une canule nasale, conformément à la politique de l employeur, puis consulte l II, qui réévalue la patiente; l IAA prend de nouveau tous les signes vitaux. L II détermine qu un inhalothérapeute devrait effectuer une évaluation plus approfondie de la patiente. Évaluation du patient Prise de décisions Planification Coordination des soins Mise en œuvre Évaluation des soins Consultation FACTEURS PROFESSIONNELS RELIÉS AUX SOINS INFIRMIERS Source : Ordre des infirmières et infirmiers de l Ontario, 2014. Octobre 2015 (13/20 )
L inhalothérapeute informe l II que les niveaux de saturation en oxygène ne se stabilisent pas, et l II détermine qu une consultation avec le médecin est nécessaire. L IAA continue de prendre les signes vitaux fréquemment et fournit des mesures de confort à la patiente pour faciliter sa respiration en attendant le médecin, qui doit évaluer la patiente. Le médecin détermine que la patiente doit être transférée aux soins intensifs. En conséquence, après avoir déterminé que les compétences d une II sont requises, l II prend en charge les soins de Marie jusqu à ce qu elle soit transférée en toute sécurité à l unité des soins intensifs. Environnement plus prévisible Environnement moins prévisible Pratique IAA Collaboration IAA/II Collaboration IAA/II accrue Pratique II FACTEURS LIÉS À L ENVIRONNEMENT : disponibilité de mesures de soutien à la pratique, ressources pouvant être consultées et prévisibilité de l environnement Source : Ordre des infirmières et infirmiers de l Ontario, 2014. Octobre 2015 (14/20 )
1. EN TANT QU II QUI DONNE DES CONSEILS CLINIQUES, SUIS-JE RESPONSABLE DE LA PRATIQUE DE L IAA? Les II ne sont pas responsables de la pratique des IAA. Les IAA exercent une profession autoréglementée et sont donc tenues de respecter les normes d exercice et de suivre un code de déontologie. En tant qu II qui donne des conseils cliniques, vous êtes responsable de ce que vous faites de l information que vous transmet l IAA et des décisions que vous prenez à la lumière de cette information. Pour être en mesure de donner des conseils cliniques, l II doit obtenir des données pertinentes pour prendre des décisions et connaître le champ d exercice et le rôle de l IAA dans le milieu d exercice, la population de patients, la pratique infirmière dans ce milieu en particulier et les mesures de soutien accessibles. Toutefois, une personne ne peut être tenue responsable de ce qu elle ne pouvait pas savoir. 2. QUEL EST LE RÔLE DE L IAA DANS L ÉLABORATION DU PLAN DE SOINS? L IAA contribue à la planification des soins en déterminant l état du patient, en examinant et en interprétant le plan de soins, en mettant en œuvre des interventions et en surveillant et en reconnaissant les changements dans l état du patient et les réactions du patient aux interventions. L information doit être communiquée à l II, qui est l ultime responsable de la planification des soins. 3. QUELLES SONT MES RESPONSABILITÉS SI JE VOIS DES PREUVES D UNE PRATIQUE DANGEREUSE OU INCOMPÉTENTE QUI POURRAIT POSER UN RISQUE POUR LES PATIENTS? Comme elles exercent des professions autoréglementées, les II et les IAA ont la responsabilité déontologique, légale et professionnelle de signaler toute pratique dangereuse ou toute inconduite professionnelle. Les normes professionnelles et déontologiques établissent l obligation de signaler les situations dans lesquelles il y a tout lieu de croire que l aptitude ou la compétence d un professionnel de la santé à exercer sa profession pourrait poser un risque important pour le public. Dans la plupart des cas, vous ferez rapport à votre surveillante immédiate ou à votre employeur. 4. LES II ET LES IAA DOIVENT-ELLES CONSIGNER LES CONSULTATIONS QU ELLES ONT EUES L UNE AVEC L AUTRE? Les II et les IAA consignent les évaluations du patient, les interventions effectuées, les réactions du patient aux interventions et les mesures de suivi qui sont prises, y compris la défense des intérêts du patient. Lorsqu il y a consultation, le nom de la personne qui a été consultée, son titre professionnel, l information ou les préoccupations signalées, les conseils fournis et toute mesure de suivi prise à la suite de la consultation sont consignés au dossier infirmier. Octobre 2015 (15/20 )
5. EN TANT QU IAA, QUE DOIS-JE FAIRE SI J ÉPROUVE DES DOUTES À L ÉGARD DES CONSEILS OU DES DIRECTIVES DONNÉS PAR L II? Les II et les IAA ont la responsabilité professionnelle et déontologique d exiger que les soins au patient soient sécuritaires, compétents et conformes à l éthique. Si, après avoir consulté une II, vous éprouvez des doutes quant à la pertinence des conseils reçus, vous devez continuer à défendre les intérêts du patient. Cela peut vouloir dire consulter un autre fournisseur de soins de santé ou faire part de vos préoccupations à votre gestionnaire ou à votre surveillante. Les II et les IAA doivent aussi consigner toute mesure prise pour défendre les intérêts d un patient. 6. QUE DOIS-JE FAIRE SI ON ME DEMANDE D EFFECTUER UNE ACTIVITÉ POUR LAQUELLE JE NE SUIS PAS COMPÉTENTE? Les II et les IAA sont responsables de leur propre compétence et doivent en rendre compte. On attend d elles qu elles exercent leur profession avec compétence et qu elles acquièrent continuellement de nouvelles connaissances et habiletés dans leur domaine d exercice. Lorsqu on demande à une II ou à une IAA d effectuer une activité pour laquelle elle n est pas compétente, elle doit discuter de la situation avec la personne qui attribue les tâches afin que d autres dispositions puissent être prises pour la prestation des soins en question. Les II et les IAA dispensent uniquement les soins qu elles ont la compétence de fournir, tout en cherchant à acquérir les compétences exigées dans leur rôle. 7. JE VIENS DE COMMENCER UN NOUVEL EMPLOI ET, VU LA POLITIQUE EN VIGUEUR, JE NE PEUX PAS FAIRE TOUT CE QUE JE FAISAIS DANS MON ANCIEN EMPLOI. QUE DOIS-JE FAIRE? Les II et les IAA sont guidées dans leur pratique de différentes façons, notamment par les politiques de l employeur. Par ailleurs, les mesures législatives et les normes d exercice de l AIINB et de l AIAANB établissent les attentes pour l exercice de la profession d II et d IAA respectivement. À partir de ces documents, l employeur élabore des politiques sur ce qui est une pratique appropriée pour les II et les IAA dans un milieu en particulier. Si, à votre avis, les II ou les IAA à votre nouveau lieu de travail pourraient travailler d autres façons pour fournir aux patients des soins sécuritaires, compétents et conformes à l éthique, parlez à votre gestionnaire ou à votre surveillante pour voir comment explorer de telles possibilités. Octobre 2015 (16/20 )
8. JE SUIS UNE II QUI DONNE DES CONSEILS CLINIQUES (DIRIGE LES SOINS) AUX IAA. SI L ÉTAT D UN CLIENT SE DÉTÉRIORE, DOIS-JE ASSUMER LES SOINS DE CE PATIENT EN PLUS DE MA PROPRE CHARGE DE TRAVAIL? Si l état d un patient de l IAA se détériore, l II peut offrir un soutien de différentes façons. L II peut : donner des conseils à l IAA concernant d autres évaluations que peut effectuer l IAA ou d autres soins que l IAA peut fournir dans les limites de la description de son rôle d IAA, ou fournir les soins au patient de concert avec l IAA en se concentrant sur les aspects des soins qui dépassent la description de rôle ou le niveau de compétence de l IAA, ou devoir s occuper du patient si la plupart des aspects des soins dépassent la description de rôle ou le niveau de compétence de l IAA. Il est important de prendre en considération l impact que peut avoir le soin d un patient supplémentaire sur la charge de travail de l II et sa capacité de fournir des soins sécuritaires, compétents et conformes à l éthique. Voici quelques exemples qui illustrent comment une telle situation peut être gérée : l IAA peut assumer le soin d un autre patient actuellement affecté à l II, ou l IAA peut effectuer certaines fonctions actuellement attribuées à l II, comme la prise des signes vitaux des patients de l II. Octobre 2015 (17/20 )
L AIINB et l AIAANB ont pour leurs membres des ressources additionnelles qui offrent d autres renseignements sur les attentes vis-à-vis la pratique infirmière. Ressources de l AIINB Loi sur les infirmières et infirmiers L examen des demandes d ajout de procédures de niveau post-débutant Compétences de niveau débutant pour les infirmières immatriculées du N.-B. Code de déontologie pour les infirmières et infirmiers Normes d exercice pour les infirmières immatriculées Ressources de l AIAANB Loi des IAA Normes de pratique Compétences d admission et de pratique pour les infirmiers et infirmières auxiliaires autorisé(e)s Profil de formation professionnelle continue des infirmières et infirmiers auxiliaires du Nouveau-Brunswick Code de déontologie Services de consultation AIINB : 1-800-442-4417 AIAANB : 1-800-942-0222 Octobre 2015 (18/20 )
Références ASSOCIATION DES INFIRMIÈRES ET INFIRMIERS DU CANADA. La pratique infirmière avancée : un cadre national, Ottawa, l association, 2008. ASSOCIATION DES INFIRMIÈRES ET INFIRMIERS DU NOUVEAU-BRUNSWICK. Normes d exercice pour les infirmières immatriculées, Fredericton, l association, 2012. ASSOCIATION DES INFIRMIÈRES ET INFIRMIERS AUTORISÉS DU NOUVEAU-BRUNSWICK. Normes de pratique des infirmier(ère)s auxiliaires autorisé(e)s au Nouveau-Brunswick, Fredericton, l association, 2013. ASSOCIATION DES INFIRMIÈRES ET INFIRMIER DU CANADA. Cadre de pratique des Infirmières et Infirmiers du Canada. Ottawa, l association, 2007 (EN RÉVISION) CONFERENCE BOARD DU CANADA. Improving Primary Health Care Collaboration, 2012. Consulté dans Internet en juillet 2015 à http://www.conferenceboard.ca/elibrary/abstract.aspx?did=5157. ORDRE DES INFIRMIÈRES ET INFIRMIERS DE L ONTARIO.L exercice de l IA et de l IAA : l infirmière, le client et l environnement. Toronto. l Ordre, 2014. Octobre 2015 (19/20 )
165 rue Regent Fredericton (N.-B.) E3B 7B4 Canada Tél. : 506-458-8731 Sans frais : 1-800-442-4417 www.aiinb.nb.ca Octobre 2015 (20/20 )