GUIDE D ACCOMPAGNEMENT ET DE DÉPLOIEMENT DE L OUTIL



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Transcription:

GUIDE D ACCOMPAGNEMENT ET DE DÉPLOIEMENT DE L OUTIL GUIDE DE SOUTIEN À LA DÉCISION CLINIQUE EN SANTÉ MENTALE ADULTE

L OUTIL ALLIANCE alliancesantementale.org À QUI S ADRESSE CE GUIDE ET POURQUOI UN GUIDE D ACCOMPAGNEMENT? Ce guide d accompagnement s adresse aux gestionnaires et aux personnes responsables de la gestion de l accès aux services de santé mentale. Bien qu Alliance soit un outil web et une application mobile simple d utilisation, avant de pouvoir le déployer dans un réseau local de services (RLS), il y a des conditions préalables qui doivent absolument être présentes ainsi que des étapes à suivre pour en assurer le succès. Le Centre National d Excellence en Santé Mentale (CNESM) a écrit ce guide d accompagnement afin de favoriser que cet outil soit déployé avec succès dans les réseaux locaux qui décideront d aller de l avant. Les milieux qui le souhaitent peuvent aussi solliciter l aide du CNESM pour les soutenir dans leur démarche. Pour la rédaction de ce guide, nous nous sommes grandement inspirés de l expérience des deux CSSS pionniers, soit le CSSS Pierre-Boucher en Montérégie (maintenant CISSS Montérégie-Est) qui en est le créateur dans sa version papier et le CSSS Laval (maintenant CISSS Laval) qui l a par la suite adapté aussi dans sa version papier pour son territoire. Ce guide propose donc une démarche de planification pour la mise en œuvre de cet outil d aide à la décision clinique. Nous vous présentons ce qu est l outil Alliance, les valeurs et principes sous-jacents sur lesquelles il a pris ses assises, quelques éléments sur les soins de collaboration, les étapes préalables à son déploiement dans un RLS, les bénéfices de celui-ci sur l offre de service de santé mentale ainsi que les modalités de soutien possibles. 1

QU EST-CE QU ALLIANCE? Alliance est un outil web et une application mobile simple qui contribue à la mise en place de soins de collaboration. Il est plus spécifiquement un outil d aide à la décision clinique en santé mentale adulte. Il présente les trajectoires de soins, les outils cliniques ainsi que les ressources disponibles sur le territoire, soutenant ainsi une meilleure réponse aux besoins de la personne. Comme il est d emblée reconnu que les médecins de famille sont la principale porte d entrée du réseau pour l accès aux soins et services en santé mentale, il est très important de bien les outiller et les soutenir. Cet outil leur est donc particulièrement dédié afin d améliorer l accès ainsi que les soins et services aux personnes aux prises avec des problèmes de santé mentale. IL VISE À : Relever l important défi d améliorer l accès ainsi que la qualité des soins et services pour les personnes qui souffrent de troubles de santé mentale ; Accroître les soins de collaboration avec les médecins de famille ; Soutenir le réseau de la santé et des services sociaux. LE DÉPLOIEMENT DE CET OUTIL À L INTÉRIEUR D UN RLS A UN IMPACT SUR : Le soutien aux médecins de famille dans leur pratique clinique en santé mentale adulte ; Une meilleure connaissance de part et d autre des partenaires du réseau local de service, leur offre de service et leurs modalités d accès ; Une meilleure connaissance pour les partenaires des outils cliniques, des guides et protocoles de soins pour les traitements ; Un accès plus rapide aux soins et services requis et appropriés pour la personne selon ses besoins ; La mise en place de soins de collaboration. 2

QUELQUES VALEURS ET PRINCIPES SOUS-JACENTS Cet outil a pris ses assises sur les principes directeurs et les valeurs émises dans le Plan d action en santé mentale (PASM 2005-2010) (1) ainsi que dans les orientations ministérielles relatives à l organisation des soins et services en santé mentale (avril 2011) (2). Dans ces orientations, tous les partenaires concernés par la santé mentale et les troubles mentaux sont incités à travailler de concert. Découlant de la responsabilité populationnelle, les centres intégrés en collaboration via leurs partenaires du RLS sont invités à promouvoir une bonne santé mentale dans leur population en général et à améliorer les soins et les services pour les personnes souffrant de troubles mentaux. CES ORIENTATIONS DU MINISTÈRE ONT ÉTÉ GUIDÉES PAR PLUSIEURS PRÉOCCUPATIONS, SOIT : L importance de mettre en place un système de santé et de services sociaux qui favorise l appropriation du pouvoir d agir et le rétablissement des personnes ; L importance de reconnaître le rôle et les besoins des proches dans les soins et services ; L importance de soutenir le développement d un continuum de soins et services de qualité et d en améliorer l accessibilité et la continuité ; L importance d améliorer l efficience et la sécurité des soins et services ; L importance de soutenir le développement d une culture de qualité et d amélioration continue à tous les échelons du système ainsi que dans la communauté ; L importance du partenariat et des liens forts entre les secteurs concernés par la santé mentale et les troubles mentaux. La santé mentale est probablement l un des programmes qui touche le plus grand nombre d interfaces avec lesquelles les intervenants doivent s arrimer, tel : les centres d aide aux victimes, les centres de crises, les programmes d aide aux employés (PAE), les médecins de famille, les groupes de médecines familiales (GMF), les centres de réadaptation, les corps policiers, les proches des personnes atteintes, les ressources communautaires, les autres programmes services internes, les services spécialisés Cette réalité incite donc à encourager l implantation des soins de collaboration. Sans exclure les autres partenaires, cela est plus spécifiquement important avec les médecins omnipraticiens qui sont la réelle porte d entrée du réseau. Les soins de collaboration (3) sont aussi identifiés dans les données probantes comme une mesure importante ayant un lien direct avec l efficience des traitements. 3

LES SOINS DE COLLABORATION Il nous apparaît essentiel d intégrer dans ce guide quelques éléments importants sur les soins de collaboration. C est une approche structurée de prestation de soins, basée sur le modèle de gestion des maladies chroniques de Wagner. (4) Ce modèle a été développé à l origine pour les personnes souffrant de maladies chroniques physiques tels le diabète, l hypertension. Dans le modèle de Wagner appliqué en santé mentale, on y stipule que les plus grandes améliorations dans les soins résultent d actions multiples dont entre autres, l importance d avoir des professionnels bien formés et que la santé mentale des patients s améliore plus rapidement lorsqu on offre des soins en collaboration. De là l importance de travailler de concert avec les organismes communautaires du territoire tout comme avec les médecins et les professionnels du réseau de la santé et des services sociaux y incluant la personne et ses proches. LES SOINS DE COLLABORATION SONT BASÉS SUR LES PRINCIPES FONDAMENTAUX SUIVANTS : Le développement d un lien de confiance entre les personnes concernées ; Une communication efficace ; Le respect des rôles de chacun ; La reconnaissance de l expertise de chacun ; La reconnaissance de l interdépendance entre les partenaires. ILS IMPLIQUENT DONC ENTRE AUTRES COMME CHANGEMENT DANS LA PRATIQUE DE RECONNAÎTRE : L expansion et la diversité de la gamme des partenaires pour répondre aux besoins de la clientèle. 4

L EXPANSION ET LA DIVERSITÉ DE LA GAMME DES PARTENAIRES POUR RÉPONDRE AUX BESOINS DE LA CLIENTÈLE Les situations cliniques s étant complexifiées au fil du temps et des changements d ordre légal et social, afin de bien répondre aux besoins de la clientèle, la diversité des acteurs travaillant en collaboration s est révélée essentielle. Ces changements exigent de nouvelles façons d offrir les soins et les services en santé mentale au Québec. Devant ces faits, des efforts doivent être déployés afin de promouvoir les services en santé mentale selon une vision ouverte sur la communauté plutôt qu une vision axée sur le milieu hospitalier. De là l importance de bien définir les trajectoires de soins et services avec l ensemble du RLS. Les soins de collaboration impliquent une gamme variée de partenaires interdépendants dans le système de santé et des services sociaux ainsi que dans la communauté. L expertise de chacun est reconnue et est importante pour offrir les meilleurs soins et services à la clientèle. Par exemple, les services spécialisés en santé mentale ont une expertise pointue en ce qui concerne les traitements combinés et complexes, mais connaissent moins bien la gamme de services que peut offrir la communauté et vice versa. DES ARRIMAGES SOLIDES SONT DONC À CONCRÉTISER, PARTICULIÈREMENT AVEC : Les omnipraticiens dans la communauté (cabinets privés et GMF) ; Les organismes communautaires qui offrent des services aux personnes ayant des troubles de santé mentale ; Les organismes communautaires qui offrent des services aux membres de l entourage ; Les services de deuxième ligne en santé mentale (ex. : cliniques externes, unités d hospitalisation ) ; Les services d urgence ; Les services psychosociaux généraux ; Les programmes-services dépendances ; Les PAE ; Les autres partenaires, selon les particularités de la clientèle du RLS. Comme nous l avons mentionné ci-haut, étant donné que les omnipraticiens sont les professionnels consultés le plus souvent par les personnes ayant des troubles mentaux, les équipes en santé mentale doivent leur apporter une attention particulière afin de les soutenir dans leur pratique. Pour augmenter l efficacité des échanges et des arrimages, des modes de fonctionnement simples ainsi que des outils standardisés sont essentiels. Il est donc important de s assurer de la connaissance par les partenaires des modes suivants, tels : les formulaires de référence, de recommandations et de suivi ; les guides et protocoles de soins ; les outils cliniques de mesure de la réponse aux traitements. Il est aussi important de s assurer d une bonne connaissance des partenaires entre eux : leur offre de services ainsi que leurs modalités d accès. 5

L OUTIL ALLIANCE Le médecin omnipraticien qui utilise l outil Alliance a accès rapidement aux outils cliniques et aux ressources du territoire pouvant le soutenir dans sa pratique. À partir de l algorithme, le médecin dans son cabinet a donc accès aux trajectoires de soins, aux outils tels les protocoles de soins, les guides de pratiques cliniques, les outils de mesure de la réponse au traitement ainsi qu aux ressources disponibles sur le territoire, leur offre de service et leurs modalités d accès afin de s assurer que les personnes qui le consultent, soient orientées rapidement et reçoivent le bon service, au bon moment et dans le bon niveau de soin. L outil Alliance se doit d être personnalisé pour les trajectoires de soins et les ressources du RLS pour chaque territoire qui souhaite le déployer. Il est certain que la diffusion de cet outil à l intérieur d un RLS amènera des attentes de la part des partenaires. Ils s attendront entre autres à ce que l organisation des services tels que décrits dans l outil simplifie réellement l accès à l information, aux services ainsi qu aux soins de collaboration. L offre de service de l équipe doit donc être fonctionnelle afin de pouvoir répondre adéquatement aux références que l outil va assurément générer. C est une affaire de cohérence dans l action. 6

ÉTAPES PRÉALABLES ET CONDITIONS DE SUCCÈS POUR LE DÉPLOIEMENT DE L OUTIL ALLIANCE DANS UN RLS Une des premières actions nécessaires à la réussite de ce projet est de désigner un porteur ou des co-porteurs de dossier qui auront comme rôles et responsabilités de : RÔLES ET RESPONSABILITÉS DU PORTEUR OU DES CO-PORTEURS DE DOSSIER : Coordonner le projet de mise en place de l outil Alliance (faire un plan de travail) ; S assurer que ce projet soit porté et soutenu par le Directeur santé mentale et dépendance du CISSS ou du CIUSSS ; Recenser les ressources du RLS c est-à-dire, répertorier les différents partenaires qui font et feront partie des trajectoires de soins et services ; S assurer que les conditions préalables sont présentes, voir détails ci-contre > Créer les contacts et liens avec le RLS, voir détails page suivante ; Personnaliser l outil à la réalité du RLS et de ses partenaires ; Faire les contacts avec le service des communications pour s assurer de l actualisation et des liens de l outil Alliance avec la page web (site internet) du CISSS ou du CIUSSS ; Coordonner et s assurer du plan de diffusion / planifier une activité officielle de lancement de l outil pour le RLS (exemples : visite dans les cliniques médicales, activité dans le cadre de la semaine de la santé mentale portant sur les soins en collaboration). DÉTAILS DES CONDITIONS PRÉALABLES Il n est pas attendu que tout soit absolument parfait pour aller de l avant, mais il est néanmoins nécessaire que l offre et l organisation des services aient atteint un certain niveau de cohérence et d efficience en sachant qu un processus d amélioration continue peut permettre des ajustements selon les besoins, le vécu à l intérieur du RLS et l évolution des connaissances. En voici donc la liste : Avoir défini l offre de service de l équipe de santé mentale ; Avoir un GASMA en place et efficient ; Avoir mis en place des services hiérarchisés et avoir défini les continuums de soins ; Avoir la capacité de répondre aux références en un temps opportun ; Avoir une bonne connaissance et avoir intégré les protocoles de soins et les guides de pratiques cliniques, les outils de mesure de la réponse aux traitements ; Avoir actualisé les rôles de psychiatre répondant et idéalement de professionnel répondant ; Avoir standardisé les outils et les processus tels : formulaires de référence, réponse au répondant, modalités de suivi conjoint ; Connaître et avoir intégré le modèle des soins de collaboration ; Avoir une très bonne connaissance de son RLS (les cliniques médicales, les partenaires institutionnels et communautaires du réseau de la santé mentale, mais aussi du réseau élargi). 7

CRÉER LES CONTACTS ET LIENS AVEC LE RLS : Quelques démarches sont à faire auprès des partenaires pour connaître leurs besoins, diffuser l offre de services et déterminer les modes de fonctionnement, de soutien et de collaboration. Il s agit de : Les partenaires institutionnels du RLS : Les services psychosociaux généraux ; Les services de crise ; Les programmes-services dépendances. Les autres programmes-services internes ; Les ressources communautaires dédiées en santé mentale ; Les ressources communautaires s adressant à la population générale : Ressources qui ont un rôle en réponse à certains besoins des personnes qu elles aient ou non un trouble de santé mentale. Les médecins : Les tables des départements régionaux de médecine générale (DRMG) ; Des visites dans les cliniques médicales en collaboration avec des professionnels de l équipe de santé mentale et le psychiatre répondant (MSRP) peuvent cependant être une façon encore plus sûre de rejoindre un plus grand nombre de médecins et d avoir un contact plus personnalisé. RÉSUMÉ DES ÉTAPES PRÉALABLES ET CONDITIONS DE SUCCÈS Avoir des orientations claires de la direction SM du CISSS ou du CIUSSS ; Assurer le suivi des travaux et la mise en place des conditions préalables et gagnantes ; Répertorier les ressources à inclure dans l outil et s assurer de leur accord ; S assurer que l offre et l organisation des services aient atteint un certain niveau de cohérence et de clarté ainsi qu une capacité de réponse en temps opportun ; Identifier les défis, les travaux à poursuivre dans une optique d amélioration continue ; Planifier une ou des activités de diffusion / lancement. 8

BÉNÉFICES / APPORT DE L OUTIL SUR L OFFRE DE SERVICE DE SANTÉ MENTALE Le déploiement de l outil Alliance en format électronique (web) et en version application mobile pour téléphone intelligent au sein d un RLS est un projet novateur et adapté au monde moderne. À première vue, cela peut paraître un travail colossal et ambitieux. Par contre, au nom de l accès, de la qualité et de l efficience des soins et services pour les personnes qui souffrent d un trouble de santé mentale, son utilité et ses bénéfices en valent les efforts à consentir. Ceux-ci sont aussi en concordance avec les orientations ministérielles énoncées dans le PASM et à mettre en place dans tous les territoires du Québec. Sur les territoires qui l ont déjà déployé en mode papier, Alliance a reçu un accueil très enthousiaste par les médecins omnipraticiens, les équipes de santé mentale et les partenaires. On a aussi rapidement observé une augmentation des références par les médecins vers les ressources de la communauté auparavant peu utilisées, les ressources d intervention de crise de la communauté autre que l urgence de l hôpital et le Guichet d accès en santé mentale (GASMA). Rapidement on a souhaité qu il puisse être accessible dans un format électronique (web et application mobile). Une de ses grandes qualités qui est souvent nommée et impressionne, est comment avec un outil si simple, on a réussi à rendre une somme d informations très utiles et perçues généralement comme très complexes, accessibles et faciles d utilisation. On observe qu il a aussi un impact sur le développement des soins de collaboration. C est un outil très flexible auquel il sera possible d ajouter d autres éléments ayant trait aux traitements au fur et à mesure que la connaissance évoluera. De plus contrairement aux versions papier, il est très facile de mettre à jour en temps réel toutes les informations sur les RLS. Pour ce faire, chaque CISSS ou CIUSSS utilisateur a ses propres accès. Un autre très grand avantage de la version électronique, c est que les informations concernant tous les territoires qui l ont actualisé pour leur RLS sont accessibles à tous par le web. Ainsi un médecin qui suit une personne provenant d un autre secteur pourra déterminer le bon CISSS ou CIUSSS selon le code postal de la personne et avoir aussi accès à toute l information pour ce RLS à condition bien sûr que l outil soit déployé sur ce territoire. 9

CONCLUSION L outil Alliance dans sa forme électronique est gratuit. Les coûts pour l hébergement sur la plateforme WEB sont assumés par le CNESM. Par contre, si un territoire désire aussi en avoir des versions papier, les coûts associés à ce format sont aux frais du CISSS ou du CIUSSS. SON DÉVELOPPEMENT DANS CE FORMAT A ÉTÉ RENDU POSSIBLE GRÂCE AUX PARTENAIRES SUIVANTS : CSSS Pierre-Boucher (maintenant CISSS de la Montérégie-Est) CSSS de Laval (maintenant CISSS de Laval) Fondation de l Hôpital Pierre-Boucher Lundbeck Centre national d excellence en santé mentale (CNESM) LA CONCEPTION ET PRODUCTION A ÉTÉ RÉALISÉE PAR : Pragma Agence de solutions créatives en santé Les CISSS ou CIUSSS qui souhaitent aller de l avant et le déployer sur leur territoire doivent communiquer avec le Centre National d Excellence en Santé Mentale (CNESM). Ce contact personnalisé permet au-delà du guide d accompagnement de connaître les modalités de déploiement et de donner les accès requis. Le CNESM peut aussi, pour les territoires qui le souhaitent, avoir un rôle de soutien et d accompagnement dans la démarche de déploiement. 10

POUR NOUS JOINDRE Centre National d Excellence en Santé Mentale (CNESM) Pavillon Bourget, local BO-202-22 - 7401, rue Hochelaga, 2e étage - Montréal (Québec) H1N 3M5 Tél. : (514) 251-4000, poste 3488 / Téléc. : (514) 251-4071 Courriel : info.cnesm@msss.gouv.qc.ca Il est possible de visualiser l application web ici Procurez-vous l application pour téléphone intelligent sur Apple store ou sur Google Play LES RÉFÉRENCES (1) Le Plan d action en santé mentale (PASM 2005-2010) (2) Les orientations ministérielles relatives à l organisation des soins et services en santé mentale (avril 2011) (3) Les soins de collaboration (4) Le modèle de Wagner