OBJECTIVATION DES PENURIES SUR LE MARCHE DE L EMPLOI. RAPPORT FINAL 1ére partie



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ASSOCIATION D'ECONOMETRIE APPLIQUEE APPLIED ECONOMETRICS ASSOCIATION OBJECTIVATION DES PENURIES SUR LE MARCHE DE L EMPLOI RAPPORT FINAL 1ére partie Mars 2006 JOFFREY MALEK MANSOUR ANNE PLASMAN ROBERT PLASMAN RAPPORT REALISE A LA DEMANDE DE MADAME MARIE ARENA, MINISTRE DE LA FORMATION ET DE MONSIEUR JEAN-CLAUDE MARCOURT, MINISTRE DE L ECONOMIE, DE L EMPLOI ET DU COMMERCE EXTERIEUR 1

Remerciements Les auteurs tiennent à remercier tous les participants des différentes tables-rondes ainsi que les CSEF qui ont pris en charge leurorganisation. Une foule d informations précieuses y ont été diffusées et discutées. Nous avons tenté de les synthétiser et d en faire état dans ce rapport final. Celui-ci ne peut cependant refléter toute la richesse des exposés et des échanges et il n est pas impossible que tel ou tel élément jugé important par l un ou l autre participant ne se trouve pas traité ou évoqué dans ce rapport. C est malheureusement inhérent à tout travail de synthèse. Les opinions et recommandations qui figurent dans ce rapport sont celles de l équipe de recherche du DULBEA, secondée par Pour la Solidarité et l Association d Econométrie Appliquée. Elles n engagent en rien les organisateurs des tables-rondes et les cabinets ministériels à la demande desquels cette étude a été réalisée. 2

Table des matières Première partie du rapport Introduction générale...11 Partie 1...12 I. Introduction...13 II. Le contexte général : évolution économique récente...14 1. Au plan international...14 2. Au niveau de la Région wallonne...16 3. Pénuries et conjoncture...17 III. Concepts et définitions...17 IV. 1. Définitions de base...17 2. Typologie des tensions sur le marché du travail...19 2.1. Selon leur nature...19 2.2. Selon leur origine...20 2.3. Et les pénuries de main-d œuvre là-dedans?...20 3. Une liste prospective des causes potentielles...21 4. Résumé...22 Notre approche...23 1. Une méthode en deux étapes...23 2. Remarque méthodologique : comment identifier les fonctions critiques? 23 2.1. La méthodologie de FEDERGON INTERIM et du CEFORA...23 2.2. La méthodologie du FOREM...24 2.3. Une petite remarque...24 2.4. L enquête IDEE...24 3. Voir plus loin : comment anticiper les fonctions critiques?...25 4. Résumé...25 V. Caractérisation globale du marché du travail en Région wallonne et alentours...25 1. Structure et dynamique de l emploi...25 1.1. Structure de l emploi en Région wallonne et alentours...25 2. Caractéristiques de la main-d œuvre et du tissu économique...28 2.1. Degré d éducation et qualifications...28 2.2. Mobilité...30 2.3. Taille des entreprises...31 3. Les canaux de recrutement...33 4. Les difficultés de recrutement : appréciation globale...33 4.1. Intensité...33 4.2. Causes...37 1

VI. 4.3. Nature...40 Conclusion...42 Partie 2...43 Introduction...44 Construction et Electricite...46 I. Présentation du secteur...47 1. Description générale du secteur...47 1.1. Les divers sous-secteurs...47 1.2. Les Commissions paritaires compétentes...48 2. Caractéristiques de l emploi dans le secteur...48 2.1. Structure de l emploi (type, sexe, statut)...48 2.2. Age et ancienneté...49 2.3. Salaires...49 3. Evolution récente du secteur...49 3.1. Evolution de la valeur ajoutée sectorielle...49 3.2. Evolution de l emploi...50 4. Importance du secteur...51 4.1. En terme d emploi...51 4.2. En terme de valeur ajoutée...51 4.3. En terme d investissements...52 II. Les métiers du secteur...52 III. Les principales fonctions critiques du secteur...54 1. Charpentier - menuisier...55 2. Coffreurs - Ferrailleurs...55 3. Couvreur...55 4. Electricien et technicien en électricité...56 5. Maçon 1 er et 2 ème échelon...56 6. Peintre au pistolet...57 7. Plafonneur...57 8. Une photo de la demande pour ces professions en mai 2004...57 IV. Causes potentielles de criticité...57 1. Quantitatif lié au secteur ou au métier...57 1.1. Raison cyclique/transitoire...57 1.2. Piège à l emploi pour chômeur...58 1.3. Utilisation importante du travail à temps partiel...58 1.4. Image du secteur...58 1.5. Canaux d information inadéquats...59 2. Quantitatif lié à la firme ou au poste...60 2.1. Conditions de travail...60 2.2. Lien avec le salaire proposé...60 2.3. Gestion de l entreprise...60 2

3. Qualitatif...60 3.1. Manque de travailleurs possédant :...60 Chimie, Pharmacie, Biotechnologie et Sciences du vivant...63 I. Présentation du secteur...64 1. Description générale du secteur...64 1.1. Les divers sous-secteurs...65 1.2. Les Commissions paritaires compétentes...67 2. Caractéristiques de l emploi dans le secteur...67 2.1. Structure de l emploi (type, sexe, statut)...67 2.2. Age et ancienneté...68 2.3. Salaires...68 3. Evolution récente du secteur...68 3.1. Evolution de la valeur ajoutée sectorielle...68 3.2. Evolution de l emploi...69 4. Importance du secteur...70 4.1. En terme d emploi...70 4.2. En terme de valeur ajoutée...71 4.3. En terme d investissements...72 II. Les métiers du secteur...72 III. Les principales fonctions critiques du secteur...74 1. Assistant en pharmacie et en logistique hospitalière...76 2. Technicien en chimie et en biochimie...76 3. Personnel de haut niveau universitaire et gradués en chimie...76 4. Electromécanicien...76 5. Que demandent les entreprises?...76 IV. Causes potentielles de criticité...78 1. Quantitatif lié au secteur ou au métier...78 1.1. Raison cyclique/transitoire...78 1.2. Piège à l emploi pour chômeur...78 1.3. Utilisation importante du travail à temps partiel...78 1.4. Image du secteur...78 1.5. Canaux d information inadéquats...78 2. Quantitatif lié à la firme ou au poste...78 2.1. Conditions de travail...78 2.2. Lien avec le salaire proposé...79 2.3. Gestion de l entreprise...79 3. Qualitatif...79 3.1. Manque de travailleurs possédant :...79 Fabrications métalliques et Industrie technologique...82 I. Présentation du secteur...83 1. Description générale du secteur...83 3

1.1. Les divers sous-secteurs...83 1.2. Commissions paritaires compétentes...85 2. Caractéristiques de l emploi dans le secteur...86 2.1. Structure de l emploi (type, sexe, statut)...86 2.2. Age et ancienneté...87 2.3. Salaires...87 3. Evolution récente du secteur...88 3.1. Evolution de la valeur ajoutée sectorielle...88 3.2. Evolution de l emploi...88 4. Importance du secteur et de ses composantes...89 4.1. En terme d emploi...89 4.2. En terme de valeur ajoutée...90 4.3. En terme d investissements...91 II. Les métiers du secteur...92 III. Les principales fonctions critiques du secteur...93 1. Plombier et tuyauteur...94 2. Soudeur et découpeur...94 3. Electromécanicien ou technicien en électromécanique...94 4. Régleur conducteur de machines-outils...94 5. Fraiseur et tourneur...95 IV. Causes potentielles de criticité...95 1. Quantitatif lié au secteur ou au métier...95 1.1. Raison cyclique/transitoire...95 1.2. Piège à l emploi pour chômeur...95 1.3. Utilisation importante du travail à temps partiel...95 1.4. Image du secteur...95 1.5. Canaux d information inadéquats...96 2. Quantitatif lié à la firme ou au poste...96 2.1. Conditions de travail...96 2.2. Lien avec le salaire proposé...97 2.3. Gestion de l entreprise...97 3. Qualitatif...97 3.1. Manque de travailleurs possédant :...97 Non-marchand (sauf enseignement, socio-culturel et services publics)...100 I. Présentation du secteur...101 1. Description générale du secteur...101 1.1. Les divers sous-secteurs...101 1.2. Commissions paritaires compétentes...102 2. Caractéristiques de l emploi dans le secteur...102 2.1. Structure de l emploi (type, sexe, statut)...102 3. Evolution récente du secteur...103 3.1. Evolution de la valeur ajoutée sectorielle...103 4

3.2. Evolution de l emploi...103 4. Importance du secteur et de ses composantes...105 4.1. En terme d emploi...105 4.2. En terme de valeur ajoutée...106 4.3. En terme d investissements...107 II. Les métiers du secteur...108 III. Les fonctions critiques du secteur...110 IV. Causes potentielles de criticité...110 1. Quantitatif lié au secteur ou au métier...110 1.1. Raison cyclique/transitoire...110 1.2. Piège à l emploi pour chômeur...110 1.3. Utilisation importante du travail à temps partiel...111 1.4. Image du secteur...111 1.5. Canaux d information inadéquats...111 2. Quantitatif lié à la firme ou au poste...111 2.1. Conditions de travail...111 2.2. Lien avec le salaire proposé...113 2.3. Gestion de l entreprise...113 3. Qualitatif...113 3.1. Manque de travailleurs possédant :...113 Transport de marchandises et Logistique...115 I. Présentation du secteur...116 1. Description générale du secteur...116 1.1. Les divers sous-secteurs...116 1.2. Commissions paritaires compétentes...117 2. Caractéristiques de l emploi dans le secteur...118 2.1. Structure de l emploi (type, sexe, statut)...118 2.2. Age et ancienneté...118 2.3. Salaires...118 3. Evolution récente du secteur...119 3.1. Evolution de la valeur ajoutée sectorielle...119 3.2. Evolution de l emploi...119 4. Importance du secteur et de ses composantes...121 4.1. En terme d emploi...121 4.2. En terme de valeur ajoutée...122 4.3. En terme d investissements...122 II. Les métiers du secteur...123 III. Les principales fonctions critiques du secteur...124 1. Mécanicien camion...124 2. Chauffeur de camion...124 3. Grutiers - Pontiers...125 4. Caristes...125 5

IV. Causes potentielles de criticité...126 1. Quantitatif lié au secteur ou au métier...126 1.1. Raison cyclique/transitoire...126 1.2. Piège à l emploi pour chômeur...126 1.3. Utilisation importante du travail à temps partiel...126 1.4. Image du secteur...126 1.5. Canaux d information inadéquats...127 2. Quantitatif lié à la firme ou au poste...127 2.1. Conditions de travail...127 2.2. Lien avec le salaire proposé...127 2.3. Gestion de l entreprise...127 3. Qualitatif...127 3.1. Manque de travailleurs possédant :...127 Bois...131 I. Présentation du secteur...132 1. Description générale du secteur...132 1.1. Les divers sous-secteurs...132 1.2. Les Commissions paritaires compétentes...132 2. Caractéristiques de l emploi dans le secteur...133 2.1. Structure de l emploi (type, sexe, statut)...133 2.2. Age et ancienneté...133 2.3. Salaires...133 3. Evolution récente du secteur...134 3.1. Evolution de la valeur ajoutée sectorielle...134 3.2. Evolution de l emploi...134 4. Importance du secteur...135 4.1. En terme d emploi...135 4.2. En terme de valeur ajoutée...135 4.3. En terme d investissements...135 II. Les métiers du secteur...135 III. Les principales fonctions critiques du secteur...137 IV. 1. Charpentiers et menuisiers...137 2. Au sein des métiers de la «construction bois»...137 3. Divers...138 4. Fonctions «Horizontales»...138 Les causes potentielles de criticité...139 1. Quantitatif lié au secteur ou au métier...139 1.1. Raison cyclique/transitoire...139 1.2. Piège à l emploi pour chômeur...139 1.3. Utilisation importante du travail à temps partiel...139 1.4. Image du secteur...139 1.5. Canaux d information inadéquats...139 6

2. Quantitatif lié à la firme ou au poste...140 2.1. Conditions de travail...140 2.2. Lien avec le salaire proposé...140 2.3. Gestion de l entreprise...140 3. Qualitatif...140 3.1. Manque de travailleurs possédant :...140 Garage et Commerce du métal...142 I. Présentation du secteur...143 1. Description générale du secteur...143 1.1. Les divers sous-secteurs...143 1.2. Les Commissions paritaires compétentes...143 2. Caractéristiques de l emploi dans le secteur...144 2.1. Structure de l emploi (type, sexe, statut)...144 2.2. Age et ancienneté...144 2.3. Salaires...144 3. Evolution récente du secteur...145 3.1. Evolution de la valeur ajoutée sectorielle...145 3.2. Evolution de l emploi...145 4. Importance du secteur...147 4.1. En terme d emploi...147 4.2. En terme de valeur ajoutée...147 4.3. En terme d investissements...148 II. Les métiers du secteur...148 III. Les principales fonctions critiques du secteur...149 IV. 1. Fonctions d ouvrier...149 2. Fonctions d employés...150 Les causes potentielles de criticité...151 1. Quantitatif lié au secteur ou au métier...151 1.1. Raison cyclique/transitoire...151 1.2. Piège à l emploi pour chômeur...151 1.3. Utilisation importante du travail à temps partiel...151 1.4. Image du secteur...152 1.5. Canaux d information inadéquats...152 2. Quantitatif lié à la firme ou au poste...152 2.1. Conditions de travail...152 2.2. Lien avec le salaire proposé...152 2.3. Gestion de l entreprise...152 3. Qualitatif...153 3.1. Manque de travailleurs possédant :...153 Horeca...155 I. Présentation du secteur...156 1. Description générale du secteur...156 7

1.1. Les divers sous-secteurs...156 1.2. Les Commissions paritaires compétentes...156 2. Caractéristiques de l emploi dans le secteur...156 2.1. Structure de l emploi (type, sexe, statut)...156 2.2. Age et ancienneté...157 2.3. Salaires...157 3. Evolution récente du secteur...158 3.1. Evolution de la valeur ajoutée sectorielle...158 3.2. Evolution de l emploi...159 4. Importance du secteur...159 4.1. En terme d emploi...159 4.2. En terme de valeur ajoutée...160 4.3. En terme d investissements...160 II. Les métiers du secteur...160 III. Les principales fonctions critiques du secteur...161 1. Cuisiniers et aide-cuisiniers...162 2. Garçons de salle et employés de réception...162 IV. Causes potentielles de criticité...162 1. Quantitatif lié au secteur ou au métier...162 1.1. Raison cyclique/transitoire...162 1.2. Piège à l emploi pour chômeur...162 1.3. Utilisation importante du travail à temps partiel...162 1.4. Image du secteur...163 1.5. Canaux d information inadéquats...163 2. Quantitatif lié à la firme ou au poste...163 2.1. Conditions de travail...163 2.2. Lien avec le salaire proposé...163 2.3. Gestion de l entreprise...164 3. Qualitatif...164 3.1. Manque de travailleurs possédant :...164 Industrie alimentaire...166 I. Présentation du secteur...167 1. Description générale du secteur...167 1.1. Les divers sous-secteurs...167 1.2. Les Commissions paritaires compétentes...168 1.3. Classification verticale...169 2. Caractéristiques de l emploi dans le secteur...169 2.1. Structure de l emploi (type, sexe, statut)...169 2.2. Age et ancienneté...169 2.3. Salaires...170 3. Evolution récente du secteur...170 3.1. Evolution de la valeur ajoutée sectorielle...171 3.2. Evolution de l emploi...172 8

4. Importance du secteur...173 4.1. En terme d emploi...173 4.2. En terme de valeur ajoutée...173 4.3. En terme d investissements...174 II. Les métiers du secteur...174 III. Les principales fonctions critiques du secteur...176 1. Industrie des viandes...176 1.1. Boucher charcutier...176 1.2. Autres métiers spécifiques...176 2. Boulangerie - Pâtisserie...177 3. Industrie du lait et des corps gras...177 4. Divers...177 5. Profils généraux et transversaux...177 6. Evolutions et profils du futur...177 IV. Causes potentielles de criticité...178 1. Quantitatif lié au secteur ou au métier...178 1.1. Raison cyclique/transitoire...178 1.2. Piège à l emploi pour chômeur...178 1.3. Utilisation importante du travail à temps partiel...178 1.4. Image du secteur...178 1.5. Canaux d information inadéquats...179 2. Quantitatif lié à la firme ou au poste...179 2.1. Conditions de travail...179 2.2. Lien avec le salaire proposé...180 2.3. Gestion de l entreprise...180 3. Qualitatif...180 3.1. Manque de travailleurs possédant :...180 Analyse transversale...182 1. Difficultés quantitatives liées au secteur ou au métier...183 Travail saisonnier...183 Piège à l emploi...183 Mauvaise image du secteur...183 Manque de visibilité...184 Canaux d information...184 2. Difficultés quantitatives liées au travail ou au poste...185 Travail dangereux ou malsain...185 Travail pénible...185 Stress...185 Mauvaise image du poste à pourvoir...186 Horaire difficile...186 Travail à temps partiel...186 Eloignement domicile lieu de travail...186 Lien avec le salaire...186 Gestion de l entreprise...186 9

3. Difficultés qualitatives...187 Manque de travailleur possédant les bons diplômes...187 Manque de travailleur possédant les bonnes compétences particulières...187 Manque de travailleurs possédant de l expérience...187 Manque de travailleur possédant les bonnes connaissances linguistiques 187 Manque de travailleur possédant les bonnes caractéristiques comportementales et «savoir-être»...187 Divers...188 Bibliographie...194 10

INTRODUCTION GÉNÉRALE Parmi les priorités définies dans le Plan Marshall, la lutte contre les pénuries de travailleurs représente un défi important pour la Région wallonne. Préalablement à la mise en place d un dispositif de lutte contre les pénuries au sein du FOREM, le Gouvernement wallon a confié au Dulbea une action de réflexion et de consultation afin d objectiver ces pénuries sur le marché de l emploi. Afin de mener cette tâche à bien, le Dulbea s est entouré de deux partenaires : l Association d Econométrie Appliquée et l association Pour la Solidarité. Cette action s est traduite dans un premier temps par l organisation d un ensemble de neuf tables rondes sectorielles réunissant les acteurs principaux des secteurs considérés et dans un second temps par la réalisation du présent rapport qui s est basé sur une recherche théorique et sur l analyse des réflexions relevées au cours des tables rondes. Le rapport est structuré de la manière suivante. La première partie présente une mise en perspective situant la problématique wallonne dans le cadre belge et européen. La seconde partie de ce rapport fera dans une premier temps la synthèse des neuf tables rondes suivantes : construction, chimie-pharmacie, fabrications métalliques, non marchand, transport-logistique, bois, Horeca et industrie alimentaire. A la suite de ces différentes synthèses, une analyse transversale sera proposée. La deuxième partie du rapport constitue une synthése de la première partie et se termine par les recommandations qui concluent les travaux menés au sein des neuf tables-rondes. 11

12 PARTIE 1

I. INTRODUCTION La situation peut sembler paradoxale à première vue : la Région wallonne recensait, en 2005, plus de 200 000 chômeurs complets indemnisés demandeurs d emploi. Pourtant, au même moment et sur le même territoire, des milliers d offres d emploi ne trouvaient pas de preneur. S agit-il d une particularité wallonne? Assurément pas! Comme nous le montrerons dans cette première partie, le phénomène est bien plus général ; il s étend à toutes les régions alentours et même au-delà, un peu partout en Europe et même ailleurs dans le monde. A l inverse, dans bien des dimensions, le phénomène n est pas réparti de manière homogène à travers le territoire wallon. Certaines difficultés de recrutement peuvent se rencontrer dans certaines sous - régions, mais pas ailleurs... La dimension géographique n est évidemment pas seule en cause. Les caractéristiques des offres et des demandes d emploi, qui vont des procédures de recrutement ou de recherche d emploi, aux qualifications offertes et demandées, en passant par l intensité et la nature de l activité économique et bien d autres facteurs encore, jouent également un rôle important, comme il sera développé ci-dessous. Tout ceci suggère, comme nous le montrerons également, que les causes du phénomène sont complexes et multiples et qu il n y a pas de solution universelle à ce problème. La prudence et la rigueur dans l analyse s imposent donc. En particulier, et pour nous avancer sur des concepts qui seront développés infra, soulignons d emblée que les difficultés de recrutement peuvent admettre des origines conjoncturelles, structurelles ou encore résulter de réelles pénuries de main-d œuvre. Il importe de faire la part des choses entre ce qui résulte de l évolution économique générale, de la conjoncture donc, et ce qui relève des caractéristiques du marché du travail. Nous commencerons donc par brosser un rapide tableau de l évolution des conditions économiques générales, afin de fixer les idées sur le contexte global dans lequel s inscrit la présente étude. Ensuite, afin de pouvoir procéder à une analyse rigoureuse des difficultés de recrutement, nous proposerons un certain nombre de définitions et typologies. De celles-ci seront déduits divers critères pratiques, utilisables dans l analyse des causes des difficultés. La section suivante servira, précisément, à détailler l approche analytique utilisée dans le présent document. Nous passerons alors à l analyse proprement dite, qui aura pour but de situer la Région wallonne dans son cadre de référence européen au regard d un certain nombre de critères pertinents à l objectivation des pénuries et/ou difficultés. Enfin, nous conclurons pour cette première partie. 13

II. RECENTE LE CONTEXTE GENERAL : EVOLUTION ECONOMIQUE 1. Au plan international De manière générale, l évolution macroéconomique a suivi des chemins à peu près parallèles en Belgique et en Europe ces dix dernières années. Si on regarde la dynamique du PIB réel, cette évolution récente peut se résumer comme suit : croissance soutenue entre 1996 et 2000, suivie, sinon d un brusque arrêt de la croissance, au moins d un fort ralentissement de cette dernière, à partir de 2001. Un début de reprise sérieuse, qui n a néanmoins pas la vigueur des phénomènes qui ont caractérisé la fin des années 90, voit le jour en 2004, mais cette tendance ne s est pas confirmée en 2005. La Figure 1 illustre ces tendances. Les causes qui sous-tendent ces évolutions sont bien connues et ont été maintes fois commentées. Pour ne citer que les plus connues, mentionnons que la croissance de la fin des années 90 a été engendrée en grande partie par le développement des nouvelles technologies de l information (NTIC), par un prix du pétrole assez bas, la confiance des ménages dans un futur toujours plus prospère (certains parlaient même parfois, à l époque, de «fin des cycles économiques»), l euphorie liée à la création de l euro,... L année 2000 fut le point culminant de ces dynamiques positives, une année exceptionnelle. Puis sont venus les chocs adverses, et avec eux le retournement de conjoncture. Déjà, vers la fin de 2000, le prix du pétrole repassait au-dessus des 30$ le baril, et l économie US montrait des premiers signes d essoufflement. C est à peu près à ce moment qu Alan Greenspan, alors président de la Federal Reserve américaine, décida d en finir avec la «bulle internet» et augmenta ses taux d intérêts, provoquant par la même un séisme dans le monde des NTIC et une sévère correction des marchés financiers. Le milieu agricole aussi eut à se plaindre de 2001 : crises sanitaires et mauvaises récoltes allaient être au rendez-vous. Puis, arriva le tristement célèbre 11 septembre 2001 et son cortège de conséquences : faillites de compagnies aériennes, renchérissement du pétrole, baisse de la confiance des ménages. L année 2002 ne fut pas de meilleure facture : scandales comptables (Enron, Worldcom,...) qui portent un nouveau coup à la confiance et dégradent encore un peu plus la situation des marchés financiers, appréciation de l euro qui, si elle nous immunise en partie contre la hausse des prix pétroliers, nuit aux exportations européennes,... L année 2003 servit à terminer de digérer ces mauvaises nouvelles, et 2004 semble enfin avoir marqué un vrai redémarrage. Cependant, les premières estimations pour l exercice 2005 indiquent un nouveau ralentissement de la croissance (qui devrait se situer aux alentours de 1,4% pour la Belgique et de 1.3% pour la Zone Euro, selon la Commission européenne). Au niveau de l emploi agrégé, également représenté sur la Figure 1, on observe à peu près les mêmes évolutions, avec un léger décalage temporel néanmoins. Pour la Belgique, il y a eu une croissance soutenue jusqu en 2000, moins forte ensuite en 2001, et une baisse nette tant en 2002 qui fut l année noire - qu en 2003. Il a fallu attendre 2004 pour revoir une embellie sur le front de l emploi. Au niveau de la Zone Euro, on n a pas connu de baisse nette de l emploi, mais des années 2002 et 2003 très difficiles également. 14

Figure 1: Evolution économique récente - Belgique et Zone Euro Source : Eurostat 15

2. Au niveau de la Région wallonne Comme le montre la Figure 2, la croissance en Région wallonne a suivi un chemin grosso modo parallèle à celui du reste de l Europe. Néanmoins, en terme de niveaux, elle a un peu moins bien profité des années fastes (1997-1999), mais a fait mieux que l Union européenne en 2000. Malheureusement, en 2001, l effondrement a également été plus brutal que dans l Union en général. Par contre, en 2002-2003, tandis que la croissance continue à ralentir dans l UE-15, elle s accélère en Région wallonne. Nous ne disposons pas de chiffres comparables pour 2004, et a fortiori pour 2005, qui nous permettent d affirmer si cette tendance s est poursuivie. Figure 2 : Croissance du PIB Réel - Région wallonne et Union européenne 4 3,5 3 Taux de croissance 2,5 2 1,5 1 0,5 0 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 Année RW UE15 Source : IWEPS (2005a) Afin de brosser un rapide portrait de l évolution globale du marché du travail en Région wallonne, il peut s avérer intéressant de regarder quelques statistiques agrégées. Dans ce but, la Figure 3 représente les évolutions du taux de chômage et du taux d emploi pour la Région, sur la période 1999-2004. Rappelons brièvement, à toutes fins utiles, que le taux de chômage mesure le rapport entre le nombre d actifs inoccupés et la population active totale, tandis que le taux d emploi désigne le rapport entre le nombre d actifs occupés et la population d âge actif. Bien que ces deux grandeurs doivent logiquement varier en sens inverse l une de l autre, ce n est pas nécessairement le cas : le lien entre ces variables est également influencé par le taux d activité (rapport entre la population active totale et la population d âge actif) 1. 1 La relation exacte entre ces variables est: taux d emploi = taux d activité x (1 taux de chômage) 16

Sur la Figure 3, la reprise de 2000 apparaît clairement, avec une baisse conséquente du taux de chômage et une hausse appréciable du taux d emploi. En 2001, le chômage continue à baisser un peu mais déjà le taux d emploi accuse le coup du retournement de conjoncture. L année 2002 voit une nouvelle dégradation du taux d emploi, accompagnée cette fois d une légère hausse du taux de chômage. Pour les deux années qui suivent, le chômage continuera sa lente progression tandis que le taux d emploi rebondira en 2003 pour baisser à nouveau en 2004. En terme de niveau, par rapport au reste de l Europe, il convient de souligner que ces chiffres sont fort bas (le taux d emploi dans l UE-15 était de 64,7% en 2004 selon Eurostat, contre 55,1% en Wallonie). Figure 3: Taux de chômage et taux d'emploi en Région wallonne 14 56,5 12 56 10 tx. de chômage (%) 8 6 55,5 55 tx. d'emploi (%) 4 2 54,5 0 1999 2000 2001 2002 2003 2004 Année 54 Tx. Chômage Tx. Emploi 3. Pénuries et conjoncture Source : IWEPS (2005b) Les pénuries de main-d œuvre, qui constituent un sous-ensemble, et seulement l une des causes possibles, d un phénomène bien plus large, celui des difficultés de recrutement. Comme il sera expliqué dans la Section suivante, ces difficultés admettent des causes diverses. Il est néanmoins intuitivement évident que, parmi ces causes, l état de la conjoncture peut expliquer un certain nombre des difficultés rencontrées. Il est donc important, lorsqu on regarde des statistiques globales ou sectorielles sur les difficultés de recrutement, de tenir compte de cet état. III. CONCEPTS ET DEFINITIONS 1. Définitions de base Ce travail s intéresse aux pénuries de main-d œuvre en Région wallonne, dans les régions limitrophes et dans les pays voisins. Avant d entrer dans le vif du sujet, il est indispensable de préciser certaines notions 17

Comme il vient d être dit, le concept de pénurie de main-d œuvre se rencontre dans le cadre d une problématique plus large, celle des difficultés de recrutement et des tensions sur le marché du travail. Pour fixer les idées, on se réfèrera aux définitions proposées par Van Haeperen (2005). Il y a des tensions sur le marché du travail lorsqu il apparaît des problèmes d ajustement (difficultés d appariement) entre l offre et la demande sur le marché du travail. Il y a difficulté de recrutement lorsqu une entreprise souhaite embaucher mais éprouve des difficultés à pourvoir les postes vacants. Il s agit donc d un concept au niveau de la firme. Un concept lié est celui de fonction critique, qui désigne un emploi/métier pour lequel il existe des difficultés de recrutement particulièrement importantes. Le recrutement, en tant que tel, peut être défini comme l acte ou l activité de recruter de nouveaux membres pour une organisation (de nouveaux travailleurs pour une entreprise, en l espèce). En amont du processus de recrutement, l entreprise poste ou annonce en général une vacance. Derrière cette définition se cache une première difficulté : qu est-ce qu une vacance? Au sens du Petit Robert, la définition en semble pourtant claire : «Etat d une charge, d un poste vacant. (...) Par extension : poste sans titulaire, à pourvoir». Toute claire qu elle semble, cette définition n est pas pour autant opérationnelle. Des ambiguïtés subsistent à ce niveau. Ainsi, pour reprendre les interrogations de Statistics Netherlands et du Netherlands Economic Institute (1997) : quand peut-on réellement considérer que la vacance commence à exister, et quand peut-on considérer qu elle a cessé? Quid si l entreprise, ne trouvant pas de candidat à la mesure de ses attentes, décide d engager quelqu un qui ne convient a priori pas, quitte à assurer sa formation? Quid des «vacances» pour indépendants? Le document des instituts néerlandais reprend pas moins de 7 définitions publiées dans la littérature scientifique, et identifie les caractéristiques les plus consensuelles pour une définition opérationnelle du concept de vacance dans le cadre des difficultés de recrutement : L employeur doit rechercher activement à embaucher (ce qui nous amène à la problématique des canaux de recrutement, qui sera développée plus longuement infra) Il convient d exclure les vacances purement internes, qui résultent plus de la politique de gestion de la firme que de la dynamique du marché de la firme La vacance se termine au moment de l embauche du travailleur, de la signature du contrat, peu importe quand il ou elle commencera effectivement à travailler Il n y a aucune raison d exclure les vacances pour contrats à temps partiels, les CDD, les contrats intérimaires, etc... Par contre, il y a un débat sur la durée minimale de l emploi proposé Ainsi, sur base d une enquête auprès des employeurs en 1960, le Illinois Bureau of Employment Security proposait de ne prendre en compte que les emplois d une durée minimale de trois jours. Pour nous résumer, certaines vacances sont donc difficiles à pourvoir, soit au niveau de la firme, soit au niveau du marché. Il y a un grand nombre de causes possibles à ce 18